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CHRONIQUE AUTO Le retour en grâce de la Chevrolet Impala

Thursday, April 17th, 2014

Philippe Lague

Dire que l’Impala n’est rien d’autre qu’une voiture de flotte très populaire auprès des corps policiers est un peu réducteur. C’était vrai au cours des trois dernières décennies, mais ce modèle apparu en 1958 a une valeur patrimoniale pour les aficionados de Chevy, très nombreux en Amérique du Nord.

Retirée une première fois de la gamme Chevrolet en 1985 et remplacée par la Lumina (de triste mémoire), l’Impala est réapparue de façon sporadique entre 1994 et 1996, puis elle a remplacé à son tour la Lumina en 2000. L’Impala de dixième génération est plutôt bien tournée, ce qui est déjà une nette amélioration par rapport à ses mornes devancières des quinze dernières années. Bien sûr, elle restera aussi populaire auprès des compagnies de location, mais c’est le destin de ces grosses berlines américaines, appréciées pour leur habitabilité. Comme ses rivales, l’Impala n’existe qu’en une seule configuration. L’espace à bord et la capacité du coffre sont directement proportionnels au format du véhicule. À l’intérieur, le changement est radical. Oubliez la décoration terne d’une voiture de location : on a changé tout le mobilier et, surtout, on a meublé avec du beau et du moderne. Si on monte en gamme, l’Impala devient carrément une voiture de luxe, avec l’opulence requise.

Il n’y a aucune trace à l’intérieur de l’affreux plastique dur qui a sévi si longtemps chez GM et la qualité globale des tissus et matériaux impressionne, tout comme la rigueur de l’assemblage.

On n’aurait pas pu dire ça il y a quelques années à peine, mais GM a fait des pas de géant depuis la faillite de 2009. L’électrochoc a porté ses fruits.

À l’avant, les baquets, larges et généreusement rembourrés, feraient d’excellents fauteuils de salon ; dans une voiture, un peu plus de soutien, latéral comme lombaire, serait le bienvenu.

La banquette arrière offre le même niveau de confort, et ses occupants ont tout l’espace nécessaire pour étirer leurs jambes. Pour la tête, ce sera un peu plus serré pour les personnes de grande taille, en raison de l’inclinaison du toit. Toujours dans le rayon décoration, le tableau de bord en jette avec son instrumentation complète et sa console bien garnie.

L’ergonomie ne montre pas de lacune majeure et les commandes sont intuitives, bien disposées et faciles à utiliser. Jusque-là, tout va bien.

Ça se gâte quand vient le temps d’utiliser l’interface multimédia MyLink. Pourtant, c’était une de mes préférées en raison de sa convivialité ; sauf qu’il y a un geek hors de contrôle qui sévit chez GM : après le système CUE de Cadillac (connu également comme « le système-qui-rend-fou »), il s’attaque maintenant à MyLink.

Chevrolet propose trois motorisations pour l’Impala, dont une hybride. Un 4-cylindres de 2,5 litres (196 chevaux) est offert en entrée de gamme ; la version hybride eAssist a elle aussi un 4-cylindres (2,4 litres) épaulé par un moteur électrique dont la puissance combinée atteint 182 chevaux. L’omniprésent V6 de 3,6 litres, qu’on retrouve dans plusieurs modèles chez GM, trône au sommet.

Ces trois moteurs bénéficient de l’injection directe. L’Impala repose sur la plate-forme Epsilon, utilisée elle aussi à toutes les sauces chez GM (Chevrolet Malibu, Buick LaCrosse, Cadillac XTS). Encensé pour sa rigidité, ce châssis fort bien né contribue également au comportement très sain de cette berline, nettement amélioré par rapport à celles de la génération précédente (et à des années-lumière de l’Impala de votre père ou de votre grand-père).

Même après plus de vingt ans de métier, il est toujours impressionnant de voir un modèle passer de la queue à la tête du peloton après une refonte.  À défaut de quantité, il y a des joueurs de qualité dans le créneau des grandes berlines : la Chrysler 300, la Dodge Charger, la Ford Taurus, mais aussi la Toyota Avalon. Si l’Impala était auparavant larguée par ses rivales, ce n’est certes plus le cas maintenant.

Que ce soit au chapitre du confort, du comportement routier, de l’aménagement intérieur ou du rendement de la mécanique, elle se classe au sommet. GM devra cependant neutraliser le fou furieux qui sévit dans son secteur informatique parce que, s’il y a une chose dont la clientèle cible ne veut pas, c’est d’une technologie trop compliquée.

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MINOU TOUTOU La chronique animale qui a du mordant!

Thursday, April 17th, 2014

SPCA

Saviez-vous que les raisins, les raisins secs et même les groseilles sont toxiques pour votre chien? Ou que les oignons, l’ail, la ciboulette et les poireaux sont poison pour les chiens et les chats? L’ail est estimé être 5 fois plus puissant que l’oignon!

Nombre de propriétaires d’animaux croient que ce qui est bon pour les humains l’est aussi pour leurs compagnons. Ils ne savent pas que divers articles domestiques communs peuvent blesser ou tuer leur animal, s’il les mange. La liste complète des aliments à éviter est disponible sur le site de la SPCA du Canada, en français, au:

http://www.spca.com/?p=8762&lang=fr

Nombre d’autres articles qu’on trouve communément sur les tablettes des cuisines peuvent nuire à votre chat. Pour le protéger, gardez les aliments hors de sa portée et laissez les portes du comptoir et des armoires fermées. Ne nourrissez pas votre chat avec de la nourriture pour chien et vice versa. Par exemple, un chat a besoin de plus de protéines ainsi que de certains acides gras et vitamines. Une alimentation régulière de nourriture pour chien peut causer de graves carences alimentaires chez le chat. L’une des causes les plus répandues d’empoisonnement chez les chats est l’ingestion de médicaments prescrits aux humains. Il est important de ranger tous les médicaments de sorte que votre chat n’y ait pas accès.

Ne donnez jamais à votre chat de médicaments en vente libre à moins d’une recommandation du vétérinaire.

Des ingrédients comme l’aspirine, l’acétaminophène (Tylenol) ou l’ibuprofène (Advil, Motrin) peuvent être mortels pour votre chat. Produits anti-puces: sachez que si vous utilisez un produit anti-puces pour les chiens sur un chat, cela peut l’empoisonner. Produits du tabac: ils peuvent être mortels pour les animaux, s’ils sont ingérés. Gardez cigarettes, cigares, tabac, gomme et timbres dermiques à la nicotine hors de leur portée. Videz fréquemment les cendriers puisque les mégots de cigarettes contiennent quelque 25 % du total de la nicotine d’une cigarette.

tous les pesticides de gazon et de jardin sont neurologiquement toxiques pour les animaux, y compris les aérosols et les solutions insecticides et certains shampooings. L’ingrédient principal de bien des poisons pour les rats et les souris perturbe la faculté du sang de se coaguler de sorte que les souris qui l’ingèrent meurent au bout de leur sang. Il peut affecter votre animal de la même manière, même s’il mange une souris qui a été empoisonnée. Surveillez l’antigel, qui s’accumule souvent dans les allées et sur les routes. Même si beaucoup d’animaux aiment l’odeur et le goût de l’antigel, il est très toxique, même en petite quantité. Essuyez l’antigel renversé et gardez-le hors de leur portée.

DERNIER VOYAGE La fin de l’enfer en prison pour Stéphane G.

Sunday, February 23rd, 2014

Stéphane G.

Tout allait bien! Lorsque j’étais détenu dans mon centre régulier, jusqu’à ce qu’on vienne me chercher pour me transférer dans la prison de transit…

En attendant ma libération totale suite à mon rapatriement, je suis dans un horrible endroit où la quasi-totalité des détenus n’y sont qu’en transit, en attente d’être transférés soit vers leur institution de détention permanente ou soit déportés comme moi dans leur pays d’origine.

Ici les règlements sont appliqués au point et à la virgule par un personnel déplaisant ayant plus de respect pour du bétail que pour les êtres immondes que nous sommes comme détenus.

Il faut être constamment vigilant car plusieurs gardiens prennent un vif plaisir à donner des rapports disciplinaires continuels pour nous placer en détention solitaire le plus longtemps possible.

C’est la loi de la jungle qui règle en Roi et maître ici. Dès mon arrivée je me suis fait voler mes souliers d’une valeur de 60$, alors que je siestais. Consterné par le vol, je suis allé rapporter l’incident au gardien en devoir du dortoir et sa réponse à été «Bienvenu en prison».

Et sans le savoir, je venais de briser le code de conduite des détenus qui nous interdit de rapporter un incident et surtout de demander de l’aide aux gardiens. Il faut s’occuper de ça entre nous!

Après deux années complètes passées dans un programme de réhabilitation en compagnie d’autres détenus cherchant à s’améliorer, j’avais oublié qu’en quittant le centre Jackson j’allais de nouveau avoir affaire aux loups qui, généralement, peuplent les prisons de l’État. Je suis arrivé ici rempli de confiance en la fin si proche et j’aurais du être plus prudent. Comme le dit si bien Jean de la Fontaine, «cette leçon vaut bien un fromage sans doute». Alors j’avale durement ma bêtise en me disant que ça ne durera pas éternellement. Deux semaines tout au plus.

Reste maintenant à savoir comment ça se passera avec l’immigration, priez pour moi afin que je rentre au plus vite au pays, sain et sauf.

NDLR: Cette chronique sera la dernière de Stéphane  puisque son aventure comme détenu aux États-Unis est terminée. Il nous accordera toutefois une entrevue sous peu afin de dévoiler sa véritable identité et nous raconter, à visage découvert, ce qui l’aura mené vers une si longue peine et l’impact sur sa vie d’artiste. Un article à lire absolument dans notre prochaine édition.

«Les gays perçoivent le VIH comme une maladie chronique»

Saturday, December 28th, 2013

Libération

Selon une étude réalisée par Annie Velter, sociodémographe à l’Institut de veille sanitaire, les pratiques à risque continuent, voire augmentent chez les gays… Pourquoi ? Elle a répondu à vos questions.

Valérie. Pourquoi avez-vous réalisé cette enquête, et tout particulièrement auprès des gays ?

Annie Velter. Cette enquête est un outil d’aide à la décision pour mettre en place des campagnes de prévention. Etant donné l’épidémie dans cette population, il est urgent de réactualiser les outils nécessaires pour la contrer.

Amandine. Depuis quand à l’Institut de veille sanitaire êtes-vous alertés par cette augmentation de contamination chez les gays ?

A. V. Depuis la mise en place de la déclaration obligatoire de l’infection par le VIH, en 2003, et antérieurement lorsque l’on recensait les cas de sida. Depuis l’arrivée de l’épidémie, les gays sont un des groupes les plus contaminés.

Alain. Les nouveaux traitements, moins contraignants, sont-ils une des raisons de cette augmentation des contaminations ?

A. V. C’est sûr que les traitements ont beaucoup amélioré la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. Les personnes perçoivent plus le VIH comme une maladie chronique qui peut faire moins peur, et effectivement dans la balance le rapport au risque a changé.

Geenski. Comment réussir à diminuer les pratiques les plus à risque ?

A. V. Ce qui pourrait diminuer les pratiques à risque, c’est probablement une meilleure information. Et une plus grande attention à sa santé sexuelle, en combinant plusieurs outils, que sont les préservatifs, le dépistage, et que sont les traitements lorsque l’on est diagnostiqué séropositif. C’est aussi aller faire des diagnostics lorsque l’on décèle une infection sexuellement transmissible.

Bob. Que pensez-vous de la préconisation d’antiviraux avant un rapport sexuel ?

A. V. Cela peut être un outil préventif lorsque l’on ne peut pas utiliser de préservatif, et que l’on a une activité sexuelle très importante.

Constance. Pourquoi le préservatif n’est-il plus systématiquement utilisé ? Que disent ceux que vous avez consultés ?

A. V. L’enquête ne permet pas d’avoir d’explication. C’est une enquête quantitative sur les comportements, mais elle ne permet pas d’avoir d’explication sur les raisons du non-usage du préservatif. Par contre, on a différentes pistes. Comme le fait qu’il est difficile d’utiliser systématiquement le préservatif lorsque sa vie sexuelle est déjà très longue. Le rapport au risque change, étant donné que la maladie est perçue comme chronique aujourd’hui et non plus létale.

Mounnahadhurami. Est-ce que les rapports anaux augmentent le risque de contamination ?

A. V. Oui, effectivement, les rapports anaux sont plus contaminants que les rapports vaginaux, car il y a une plus grande sensibilité vis-à-vis du VIH.

Sara. N’y a-t-il pas une banalisation excessive du VIH chez les jeunes gays en particulier ?

A. V.  On ne constate pas de différences de comportements chez les jeunes. Ils ont les mêmes comportements sexuels à risque que leurs aînés. Il y a une sorte banalisation du VIH dans la «communauté».

Romain. Une épidémie qui dure depuis trente ans, c’est long, la vigilance baisse, et le vaccin n’est toujours pas là. Le problème ne viendrait-il pas de là ?

A. V. C’est vrai que les espoirs vaccinaux tendent à s’amenuiser, et qu’aujourd’hui on se tourne plus vers de la prévention combinée, et les espoirs vont vers des traitements pris en amont des prises de risque.

Aux Etats-Unis et actuellement en France (un essai Ipergay est en cours), on teste des traitements en amont de leur rapport sexuel pour les hommes séronégatifs qui ont des pratiques à risque. La possibilité de prendre ce traitement, c’est un espoir par rapport au vaccin qui n’arrive pas.

Gmk. La prévention montrant ses limites, ne faudrait-il pas faire une grande campagne pour identifier les personnes contaminées qui l’ignorent et les traiter ? Si toutes les personnes contaminées étaient traitées, il n’y aurait plus de nouvelles contaminations…

A. V. Le dépistage, c’est effectivement l’axe prioritaire pour enrayer l’épidémie, et mettre toutes les personnes contaminées sous traitement. Pour cela, il y a eu des recommandations pour inciter les gays à réaliser au moins une fois par an un test de dépistage au VIH.

Et, sur le terrain, dans les lieux gays, des actions communautaires pour proposer des tests de diagnostic rapide. Toutes ces actions ont réellement amélioré la connaissance du statut sérologique VIH. D’autres outils, comme l’autotest, permettraient probablement d’augmenter la proportion de gays testés régulièrement. Ces autotests devraient être disponibles, en France, l’an prochain.

Alexparis. Ne pensez-vous pas que le problème vient aussi d’une forte augmentation du nombre de partenaires, du fait de la facilité de plus en plus grande de provoquer des rencontres à but sexuel (applications géolocalisées sur smartphone notamment) ?

A. V. L’enquête a eu lieu en 2011, on n’avait pas encore intégré cette modalité de rencontre. Cependant, il faut se rappeler que quand Internet est arrivé, on avait le même type de discours. Dans les années 2000, les études montraient que les gens qui fréquentaient les sites de rencontres sur Internet prenaient plus de risque que ceux qui ne les fréquentaient pas.

Or, avec le temps, cette constatation n’est plus vraie. Internet est un moyen supplémentaire de rencontrer ses partenaires. Et, pour les hommes qui ont beaucoup de partenaires, c’est juste pour eux un outil supplémentaire. De toute façon, ils vont déjà dans les saunas, les backrooms. On n’a pas de données sur ce nouveau support. Des enquêtes vont forcément investiguer ce mode de rencontre, mais il faut rester prudent sur les conclusions.

Sara. Connaît-on le taux de prévalence du VIH au sein de la population gay en France ?

A. V. Le taux de prévalence est estimé à partir des enquêtes comme l’enquête Presse gay. La part de séropositifs  est à hauteur de 17%. Cela veut dire qu’elle a augmenté depuis 2004, puisqu’elle était de 13%. Mais cela apparaît assez cohérent, puisqu’il y a de nouveaux diagnostics, et un taux de mortalité qui est assez faible.

Gabriel. Est-ce que l’enquête permet de documenter les discriminations au sein même des communautés gays, comme la sérophobie, ou le racisme, et leur impact éventuel sur la prévention ?

A. V. Effectivement, l’enquête interroge sur l’homophobie de la société, en interrogeant sur les actes homophobes dont ils ont été victimes. L’acceptation de leurs proches, pères, mères, de leur orientation sexuelle, mais aussi de la discussion de son statut sérologique entre partenaires. En fait, même dans la communauté, les données indiquent que les choses ne sont pas aussi simples que cela. C’est toujours difficile de dire son statut sérologique.

Boudouilll. Ne pensez-vous pas que la prévention dans les collèges ou lycées est faite surtout pour les relations hétérosexuelles ? Des jeunes ne se reconnaissant pas de fait dans ces pratiques sexuelles.

A. V. Oui, effectivement, la prévention dans les lycées et collèges est plutôt réalisée pour des relations hétérosexuelles. La question de l’homosexualité est difficilement abordée au lycée. Ce qui est assez regrettable pour les jeunes homosexuels qui ont une méconnaissance de la réalité épidémiologique.

MA VIE EN PRISON Le début de la fin!

Friday, November 29th, 2013

Stéphane G.

Au moment où j’écris ces lignes, il ne me reste que 60 jours avant la fin de ma sentence. Et les exigences de publication font en sorte que lorsque les lecteurs de Gay Globe liront cette chronique, je serai très près de ma sortie du «Department of Corrections» de l’État de la Floride, possiblement quelque part en attente des procédures de déportation au Canada.

Je suis extrêmement fébrile. Après plus de 10 ans d’incarcération au Québec et en Floride, j’ai peine à croire que tout cela s’achèvera bel et bien au cours des prochains jours. Très bientôt je retrouverai cette chère liberté qui me permettra à nouveau de pouvoir choisir, CHOISIR! Un mot que j’avais presque oublié.

J’aurai passé les 10 dernières années à ne pas avoir le choix. Ne pas choisir quoi et quand manger. Ne pas choisir avec quoi me vêtir, ni à quelle heure j’éteignais la lumière pour aller me coucher, ni quand je la rallumais pour me lever. Ne pas choisir où aller et venir, ni quand me rendre à la cantine ou dans la cour de récréation. Tous mes choix étant dictés jour après jour par les autorités de la prison. Le seul choix qu’on m’aura laissé est celui de réagir devant ces manques de choix. Et la perspective d’avoir bientôt à faire face à une innombrable possibilités de choix m’apparaît quelque peu dérangeant, même apeurant. Je m’apprête à «ré-entrer» dans la société. Une expression un peu froide, même clinique à première vue, mais quand on y pense bien, c’est sûrement le meilleur terme. Cela me rappelle que de retourner dans la société après un séjour en prison, c’est un peu comme la navette spatiale revenant sur Terre après un voyage dans l’espace. Tout le monde a entendu dire que la phase de «ré-entrée» est la plus dangereuse de tout le voyage spatial.

Bien des choses risquent de mal tourner pour la navette à ce moment-là. Elle peut descendre trop vite et se consumer dans l’atmosphère. Elle peut s’écraser sur Terre à la moindre erreur de calcul. Pour qu’une «ré-entrée» soit réussie, le plan doit être bien pensé. Un plan sécuritaire qui assure un retour à la maison sans problème ou ombrage.

C’est un peu la même chose pour un détenu retournant dans la société. Après un certain temps d’incarcération, nous ne sommes plus ajustés à l’atmosphère du monde extérieur.
Nous pouvons faire les choses trop rapidement ou impulsivement, sans calcul et tout simplement nous écraser en nous consumant. Chaque détenu retournant à la maison a besoin de deux choses: Une profonde vision d’espoir et des attentes réalistes. L’espoir sans attentes réalistes n’amène que des pensées mélancoliques suivies de déceptions. C’est pourquoi depuis plusieurs mois, voire même quelques années, j’ai commencé à me préparer à mon retour en société.

À ce jour, la planification de mon retour au Québec va bon train. Je sais où et avec qui je vais habiter. J’ai déjà un travail qui m’attend et je sais exactement de quoi sera fait le premier jour de mon arrivée.

Lors du dévoilement de ma véritable identité et grâce à l’aimable collaboration de Roger-Luc Chayer, éditeur de Gay Globe Magazine, j’accorderai une entrevue TV en profondeur qui me permettra d’expliquer au grand public les raisons de mon incarcération. Une confession libératrice des crimes commis qui m’auront valu plus de 10 années d’emprisonnement. Cela me permettra de remettre certains pendules à l’heure et de pouvoir passer à autre chose l’âme en paix. Cette préparation m’est possible grâce au temps qui m’est accordé ici en prison. Le temps est un luxe que j’ai choisi d’utiliser à bon escient. J’ai choisi d’utiliser mon temps pour m’améliorer, approfondir mes connaissances intérieures et extérieures, acquérir sagesse et perspicacité et pour me bâtir une force physique et émotionnelle que je ne possédais pas auparavant.

Je me suis demandé de quelle façon je voulais revenir parmi «le monde». Est-ce que j’allais devenir un homme responsable de ses gestes, de ses pensées, de ses émotions et de ses relations avec les autres?

La préparation de mon retour n’est que la partie agréable de ce voyage. La prochaine étape sera de mener mon rêve à la réalité. C’est à ce moment-là que tout ce que j’aurai appris et assimilé durant ces dernières années sera mis à rude épreuve. Mais ma vision est claire. Mon plan est ferme, spécifique, atteignable et mesurable. Plus que jamais, je suis déterminé à réussir ce retour à la liberté tant souhaitée. Au risque de faire cliché, je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que plus jamais je ne reviendrai en prison, du moins, pas comme détenu.

Un ami m’a dit un jour que l’on reconnaissait la grandeur d’un homme à sa façon de se relever après être tombé. Et bien, ouvrez grand vos yeux et regardez-moi me relever car comme le chantait si bien notre diva nationale Diane Dufresne, je n’ai qu’une chose à vous dire: «Tiens-toé ben, j’arrive!».

NDLR: Il a été convenu depuis longtemps avec Stéphane G. que son identité serait révélée exclusivement lors d’une émission diffusée sur Gay Globe TV et tournée dès son retour, une sorte de documentaire sur ce qui a mené Stéphane à purger une si longue peine. Il a aussi été décidé de supporter Stéphane dans sa «ré-entrée»…

VOITURES Essence ou hybride?

Sunday, October 27th, 2013

Indexauto

Depuis quelques années déjà le monde de l’automobile subit un bouleversement qui est rarement arrivé dans son histoire. En effet, les constructeurs offrent maintenant des alternatives au moteur à essence standard qui fait figure de maître dans l’industrie depuis plus de 100 ans.

L’hybride combine la force d’un moteur à essence standard à celui d’un moteur électrique. Le véhicule démarre avec son moteur électrique et est utilisé jusqu’aux alentours de 50 km/h. Ensuite, le moteur à essence prend le relais pour les vitesses plus hautes qui demandent une plus grande consommation. Si les batteries sont déchargées, le moteur à essence prend la relève. C’est dans la phase de décélération que les batteries qui servent à propulser le moteur électrique sont rechargées. Avec un taux d’émission nul, le moteur électrique est l’aboutissement en matière de protection environnementale et de consommation d’essence. Ce véhicule ne possède aucune composante des moteurs à essence standard et est donc propulsé seulement par son moteur électrique.

Bien entendu, ce moteur requiert un branchement régulier pour pouvoir fonctionner. L’autonomie entre chaque recharge varie en fonction du type de conduites et des conditions climatiques. Nissan, qui a lancé la Leaf vers la fin de 2010, prétend que son véhicule 100% électrique est en mesure de parcourir environ 160 km avec une batterie chargée à pleine capacité.

Le moteur hybride rechargeable: Cette technologie est comparable à celle du moteur hybride sauf qu’il est possible de brancher le véhicule dans un réseau électrique pour recharger la batterie. Ceci permet d’effectuer des petits trajets en ville sans jamais utiliser le moteur à essence puisqu’après chaque recharge la batterie est à pleine capacité. Contrairement à un véhicule hybride, cette technologie offre la possibilité de maximiser l’utilisation du moteur électrique tout en conservant une autonomie complète avec le moteur à essence. Un véhicule hybride rechargeable consommera de 35% à 65% moins d’essence qu’un véhicule à essence avec une cylindrée semblable.

CHRONIQUE EN PRISON Nous éprouvons quelques délais supplémentaires…

Sunday, October 27th, 2013

Stéphane G.

Alors que je me prépare mentalement à être relâché et à rentrer au pays, voilà que j’apprends que l’immigration américaine vient d’émettre un ordre de détention contre moi!

Cela signifie qu’à ma date de remise en liberté, vers janvier 2014, je serai attendu à la grille par des agents d’immigration américains qui auront la tâche de m’escorter vers un des établissements fédéraux d’immigration de la Floride où je serai à nouveau détenu en attente des procédures de déportation vers le Canada.

Impossible de savoir où je serai détenu ni pour combien de temps. Tout ce que j’ai réussi à savoir, via le Consulat du Canada à Miami, c’est qu’il y aura des délais minimum d’une semaine mais que ça peut aussi aller jusqu’à un mois. Une fois passé devant le tribunal de l’immigration, le juge pourra soit ordonner ma déportation ou encore me permettre de rentrer au Canada par mes propres moyens avec un délai maximal pour m’exécuter. Mais je ne me fais pas d’illusions, comme pour les 220,000 autres détenus de l’an passé, ma déportation sera probablement ordonnée. Une fois l’ordre prononcé, on me ramènera à un centre de détention pour immigrants illégaux où je devrai attendre patiemment que l’on veuille bien me ramener au Canada. Là encore, impossible de savoir combien de temps ça pourrait prendre. On me parle d’une durée pouvant aller de 2 semaines à 3 mois après mon audition. Imaginez!

Inutile de vous dire que je ne suis pas très heureux de tout cela parce que j’ai entendu toute sortes d’histoires plus sordides les unes que les autres à propos de ces lieux dits de transition où la salubrité laisserait grandement à désirer.

Je suis aussi préoccupé par la façon dont je serai accueilli dans cette population carcérale par certaines personnes qui ont pour origine un pays où on condamne les homosexuels… Et pire, j’apprenais par le consulat que je pouvais être déporté n’importe où au Canada, pas nécessairement dans ma ville d’origine. Je pourrais donc théoriquement atterrir à Trudeau mais aussi à Toronto, Vancouver ou Halifax. Je dois donc me résoudre à l’inévitable et voir le côté positif à tout cela. Si je dois rester ici encore quelques semaines, moi qui déteste l’hiver, ça me fera toujours quelques jours de plus sous le chaud soleil de Floride, loin de l’hiver québécois. Mais entre la prison et la liberté dans la froidure, je préfère de loin «mon pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver»!

CHRONIQUE EN PRISON 10 ans : Ça change un homme!

Thursday, August 22nd, 2013

Stéphane G.

Date d’arrestation : Le 11 septembre 2003. Me voici maintenant dix ans plus tard , à quelques 3 mois de ma libération et je constate que je ne suis plus tout à fait le même.

Bien que mon apparence ne semble pas avoir trop souffert de cette longue incarcération, il y a tout de même quelques signes de vieillissement qui ont fait leur apparition. Quelques cheveux gris ici et là, des ridules au coin des yeux qui restent même quand je ne ris pas, des taches sur les mains et les avant-bras, les jointures fripées, de grosses veines bleues sur le dessus de mes mains et des poches sous les yeux qui ressemblent bien plus à des sacs d’épicerie en papier qu’autre chose.

Mais c’est le changement qui s’est opéré en moi qui me fascine le plus. Pour certains, être en prison peut ressembler à un arrêt dans le temps mais que l’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur des murs, on fait tous “du temps”.

Tout le monde veut se sentir bien. Consciemment ou pas, chaque être vivant se déplace dans le temps en essayant de se sentir le plus complet et le plus satisfait possible. De la bataille quotidienne contre la plus petite bactérie à l’illumination du plus sage des êtres humains, la vie sur terre consiste à faire son temps selon les meilleures dispositions. Du fait du nombre illimité de choix à faire, de nombreuses décisions sont inévitablement mauvaises et nous gâchent la vie.

Voler une banque ou tuer quelqu’un peut sembler comme des moyens plus que fous à utiliser pour se sentir bien. Le voleur espère dérober un peu de satisfaction alors que le tueur essaie d’éliminer sa propre douleur insupportable qui le fait se sentir séparé du monde qui l’entoure. Mais honnêtement, la société et les gouvernements font aussi parfois sensiblement la même chose, parfois sur une plus grande échelle. Comme le chantait Bob Dylan : “Vole un oeuf et on te jettera au cachot. Vole un boeuf et on te fera Roi”.

Les mondes de l’insécurité et du désir partagent les mêmes motivations, peu importe la classe sociale à laquelle on appartient.

Me voici donc 10 ans plus tard. 10 années durant lesquelles j’ai cherché à comprendre qui je suis et dans quel monde je vis. Mon incarcération aura été pour moi une rencontre avec la vérité, comme si je m’étais retrouvé assis seul au sommet d’une montagne éloignée. Ce qui me semblait au début être une punition extrême et non méritée s’est révélée comme une bénédiction. Être en prison n’a pas d’importance. Ce n’est qu’une excuse qui m’aura permis d‘entrer en contact avec moi-même et aussi avec vous, lectrices et lecteurs.

Qui que l’on soit, à l’intérieur ou à l’extérieur, on purge tous du temps extrêmement difficile tant qu’on ne trouve pas une certaine liberté, à l’intérieur de soi! Pour y arriver, on doit être honnête avec soi même et être prêt à travailler fort pour y parvenir.

Je crois que tout le monde, détenus compris, aimerait pouvoir arrêter de se mentir, de prendre de mauvaises décisions et de se sentir incomplets. Avec la foi, la patience et un immense sens de l’humour, on peut faire l’expérience véritable de la vie plutôt que de simplement exister. J’espère le plus sincèrement du monde que tous et chacun trouveront leur voie, leur propre chemin menant à la complète libération, comme je l’ai vécu ici, en prison aux États-Unis depuis maintenant 10 ans. Vivement la fin…

Vivre en prison aux USA Mes douze règles de vie

Wednesday, April 3rd, 2013

Voici les douze règles qui me permettent au quotidien de survivre à mon incarcération aux États-Unis:

1- Mettre de l’ordre dans ma vie et me discipliner. Par définition, la discipline consiste à faire le contraire de ce qu’on a envie de faire. Les moyens d’y arriver son simples: – se fixer des délais – chercher ce qu’on fait de mieux et se concentrer dessus – remplacer ses mauvaises habitudes par des bonnes en commençant par le plus facile.

2- Respecter le temps qui m’est donné. Le temps est la plus grande richesse pour un prisonnier, c’est aussi la seule limite à ce qu’on peut accomplir. Le temps perdu ne se rattrape jamais. Je m’efforce donc de ne jamais m’engager dans des activités qui ont pour seul but de “faire passer le temps”.

3- Réfléchir attentivement avant toute promesse ou engagement. Les promesses sont des contrats qu’il faut honorer, y compris les résolutions que je prends personnellement.

4- La prudence évite de gros regrets. Toujours espérer le meilleur et se préparer au pire. La vie est facile quand on s’attaque aux difficultés et difficile quand on cherche la facilité.

5- Coucher et réveil aux mêmes heures toute la semaine. Je ne m’écarte pas de ces horaires à moins d’exception. Je ne bois ni café ou alcool, je ne fume pas et j’évite de manger deux heures avant de me coucher.

6- Chaque matin, j’écris au moins 90 minutes. Je ne regarde pas la télé ou toute émission violente ou encore les nouvelles qui ne proposent en grande majorité que des mauvaises nouvelles.

7- Chaque soir, je fais une liste des choses à faire le lendemain. Je tiens à jour un journal avec mes objectifs de vie et mes progrès.

8- J’évite tout conflit avec qui que ce soit. C’est une perte de temps et d’énergie. Si je cause du tort, je présente mes excuses et je résous le problème le plus vite possible. Je contrôle toute situation qui peut dégénérer avec un grand recul et beaucoup de diplomatie.

9- Rien n’est important. La vie est remplie de petites mesquineries qui peuvent nous bloquer. Chaque être humain a une mission à accomplir, il n’y a pas de temps à perdre avec des problèmes secondaires.

10- “Ça ne durera pas”. Cette formule m’aide dans les bons comme dans les mauvais moments. La petite souffrance que j’endure sera vite oubliée plus tard, lorsque j’y repenserai et profiterai du fruit de mes efforts.

11- Je ne serai pas la personne que je ne veux pas être. Je ne serai ni mesquin, ni jaloux, ni envieux ni ne céderai à aucun sentiment facile. Je ne participerai pas au ragots, je ne serai pas négatif. C’est ma vie et tout cela est plus important que ce que les autres peuvent penser de moi.

12- Je parlerai et écrirai avec honnêteté et délicatesse. Je ne me soucie plus de ce que les autres pensent de moi. Ce qui m’importe c’est le nombre de personnes que je peux aider en partageant mon histoire et mon cheminement via ma réhabilitation. Je ne m’arrêterai pas tant que je n’aurai pas aidé un million de gens à reprendre le contrôle de leur santé, de leur corps et de leur esprit pour transformer leur vie, mieux préparer leur avenir et mieux vivre l’instant présent. Je n’arrive pas tout le temps à respecter mes 12 règles mais cela me donne un cadre et m’aide vers le chemin de la liberté.

«L’infection HIV est comparable aux autres maladies chroniques»

Monday, November 26th, 2012

Lematin.ch

La Journée mondiale de lutte contre le sida approche à grands pas. Environ 34 millions de personnes dans le monde, dont 97 % sont dans les pays en développement, sont actuellement infectées avec le virus du sida. Mais l’optimisme prévaut chez les chercheurs quant à l’éradication de la maladie. Le point sur la recherche avec le Pr. Giuseppe Pantaleo, chef du service d’immunologie et d’allergie au CHUV*, à Lausanne.

Le Matin: – Où en est la recherche sur la sida?

Giuseppe Pantaleo: La recherche sur le sida vit un moment très positif. La Pr. Françoise Barré-Sinoussi (ndrl: chercheuse française de renommée mondiale qui a reçu le prix Nobel de médecine en 2008 pour avoir découvert en 1983 le virus de l’immunodéficience humaine (HIV) à l’origine du sida) a lancé il y a un an une nouvelle initiative pour développer une cure contre le HIV.

Nous connaissons les mécanismes qui permettent au HIV de persister après plusieurs années de thérapie. Pendant la thérapie antivirale, le virus arrive en effet à se cacher au système immunitaire. Il peut ainsi réapparaître une fois le traitement terminé. Il s’agit donc de développer des stratégies pour attaquer le virus pendant la phase où il se cache. Des médicaments, déjà utilisés dans le traitement du cancer, sont actuellement testés pour réactiver la réplication du virus pendant cette phase et pour le rendre visible au système immunitaire.

Le Matin: – Qu’en est-il d’un vaccin contre le sida?

Les choses avancent! En 2009, le premier test clinique d’un vaccin expérimental contre le virus du sida, mené en Thaïlande sur plus de 16’000 adultes, a démontré une efficacité du produit de 60% un an après, et de 30% trois ans après. L’objectif est bien sûr d’atteindre les 100%, mais nous pouvons déjà être satisfaits, car l’impact à long terme est important. Nous allons dans la bonne direction! D’autres vaccins sont en train d’être développés.

Le Matin: – A Lausanne également?

A Lausanne aussi. Au CHUV, nous menons des études pour évaluer la tolérance des ces nouveaux produits et leur capacité à induire une réponse immunitaire contre le HIV. En 2014, une série d’études va démarrer en Afrique du Sud pour évaluer l’efficacité de ces nouveaux vaccins. Parmi eux figureront les vaccins lausannois. Le problème, c’est que ces études prennent beaucoup de temps. Il faut trois ans et demi avant d’avoir les résultats.

Le Matin: – Est-on proche d’une fin de la pandémie, comme annoncé lors de la conférence mondiale sur le sida en juillet dernier?

Il est clair qu’avec le meilleur accès à la thérapie dans les pays en développement, la tendance n’est plus à la hausse. Plus les malades sont traités, moins ils vont transmettre le virus. Mais il est impossible de mettre toutes les personnes infectées sous thérapie.

Pour éradiquer complètement la maladie, la seule solution demeure le développement d’un vaccin. Et si vous combinez le vaccin avec des mesures de prévention telles que la circoncision chez l’homme, vous arrivez potentiellement à avoir un impact majeur, soit de 70 à 80% de protection. D’où l’optimisme des chercheurs lors de la conférence mondiale sur le sida.

Le Matin: – Comment les patients vivent-ils aujourd’hui avec le sida?

Ils vivent une vie 100% normale! Aujourd’hui, avec les progrès de la médecine, les patients ont la possibilité de prendre une pilule une fois par jour. La formule a été améliorée et les effets secondaires ont été divisés par dix par rapport il y a dix ans. La thérapie est moins toxique qu’avant. Selon moi, à l’heure actuelle, l’infection HIV est comparable aux autres maladies chroniques.

*Le CHUV organise deux journées d’action sur le sida les vendredis 23 et 30 novembre.

http://www.gayglobe.us

Presque libre! Chronique d’un québécois emprisonné aux États-UnisAu moment où j’écris ces lignes, il ne reste que 24 heures au bureau du procureur de l’État de la Floride pour produire sa réponse à ma requête en libération, tel qu’ordonné par la Juge Barbara McCarthy de la Cour criminelle de Broward. Si le procureur ne présente pas ses arguments, et ne s’oppose pas par conséquent à ma demande, il est plus que probable que la Cour penche en ma faveur et ordonne ma libération immédiate. Nul besoin de vous expliquer dans quel état émotionnel je me trouve actuellement… J’ai beau tout tenter afin de ne pas me créer d’attentes, être si près de la liberté tant souhaitée et voir la possibilité de ma requête non contestée font que je me laisse envahir par l’espoir, ce sentiment tout à fait impalpable et inexplicable qui nous permet de rester vivant. S’il est vrai que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, je peux vous assurer que le contraire est aussi exact… Tout est donc en place afin de m’assurer que je pourrai me procurer un billet d’avion sans délais et que le Consulat du Canada à Miami puisse émettre un passeport pour moi. J’ai même décidé à qui j’allais donner certains de mes effets personnels que je ne pourrai certainement pas rapporter avec moi au pays. Suis-je trop optimiste? Peut-être que Oui. J’ai toujours été un grand optimiste. Ce trait particulier de mon caractère, avec mon sens de l’humour, est ce qui m’a donné la force de surmonter les affres de cette horrible expérience qu’est l’incarcération aux États-Unis. Depuis ces derniers jours, alors que l’espoir de ma libération se fait grandissant, j’ai l’impression que les conditions de détention dans lesquelles je me trouve n’ont plus d’emprise sur moi. J’ai l’impression d’être déjà libre à l’intérieur de moi et j’entends plusieurs fois par jour cette petite voix intérieure qui me dit: “Tiens bon, ne t’en fais pas, c’est presque terminé”…

Tuesday, August 21st, 2012

Au moment où j’écris ces lignes, il ne reste que 24 heures au bureau du procureur de l’État de la Floride pour produire sa réponse à ma requête en libération, tel qu’ordonné par la Juge Barbara McCarthy de la Cour criminelle de Broward. Si le procureur ne présente pas ses arguments, et ne s’oppose pas par conséquent à ma demande, il est plus que probable que la Cour penche en ma faveur et ordonne ma libération immédiate.

Nul besoin de vous expliquer dans quel état émotionnel je me trouve actuellement… J’ai beau tout tenter afin de ne pas me créer d’attentes, être si près de la liberté tant souhaitée et voir la possibilité de ma requête non contestée font que je me laisse envahir par l’espoir, ce sentiment tout à fait impalpable et inexplicable qui nous permet de rester vivant. S’il est vrai que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, je peux vous assurer que le contraire est aussi exact…

Tout est donc en place afin de m’assurer que je pourrai me procurer un billet d’avion sans délais et que le Consulat du Canada à Miami puisse émettre un passeport pour moi. J’ai même décidé à qui j’allais donner certains de mes effets personnels que je ne pourrai certainement pas rapporter avec moi au pays.

Suis-je trop optimiste? Peut-être que Oui. J’ai toujours été un grand optimiste. Ce trait particulier de mon caractère, avec mon sens de l’humour, est ce qui m’a donné la force de surmonter les affres de cette horrible expérience qu’est l’incarcération aux États-Unis. Depuis ces derniers jours, alors que l’espoir de ma libération se fait grandissant, j’ai l’impression que les conditions de détention dans lesquelles je me trouve n’ont plus d’emprise sur moi. J’ai l’impression d’être déjà libre à l’intérieur de moi et j’entends plusieurs fois par jour cette petite voix intérieure qui me dit: “Tiens bon, ne t’en fais pas, c’est presque terminé”…

Je sais par contre qu’en 24 heures, tout peut arriver. Le procureur peut très bien présenter sa réponse à la toute dernière seconde. Le travail rigoureux que j’ai accompli dans la rédaction de ma requête me permet toutefois de penser qu’elle est immunisée contre toute objection.

Mon espoir est supporté par les arguments présentés dans ma requête. Je vis dans une espérance méticuleusement calculée et légitime.

Seule une interprétation fallacieuse ou la présentation d’arguments malicieux pourraient permettre au procureur de s’opposer à ma demande ou, à tout le moins, de retarder l’inévitable. A-t-on déjà vu un procureur se ranger du côté d’un accusé? Pas vraiment…

Ainsi donc, il est fort probable qu’au moment où ces lignes seront publiées dans Gay Globe Magazine, je sois déjà de retour en sol québécois.

Sachez que j’anticipe grandement le plaisir de tous vous retrouver et de pouvoir divulguer enfin mon identité réelle, comme convenu avec notre éditeur dès le début de cette chronique il y a quelques années.

Ma requête est en béton armé, la délai pour répondre est quasi-expiré, l’espoir m’habite tout entier et mon départ de Floride est prêt. Patientons juste encore un peu, bientôt je serai là. Attention j’arrive!

NDLR: Suite à cette lettre de Stéphane datant de juin, Gay Globe n’avait aucune nouvelle de son cas et Stéphane, pour des raisons qui lui appartiennent totalement, a décidé de ne pas nous informer tout de suite de l’aboutissement de sa requête. Toutefois, à l’examen du registre des détenus en Floride, publié sur Internet, il y est toujours inscrit comme “détenu” et sa date de libération n’est pas fixée avant 2014. Une lettre lui a été envoyée, à suivre…

Retour de Stéphane G. à Gay Globe Magazine

Wednesday, October 26th, 2011

Gay Globe Média est très heureux d’annoncer le retour de son chroniqueur Stéphane G. dans le cadre d’une chronique régulière portant sur la vie d’un gai québécois dans une prison américaine.

Condamné à une peine de longue durée en Floride pour des crimes graves, Stéphane G. a décidé il y a quelques années d’accepter l’invitation de Gay Globe Média pour collaborer à une chronique qui a pour objectif de partager le quotidien d’un homme gai incarcéré à l’étranger.

Après avoir annoncé il y a quelques mois la suspension de sa chronique afin de respecter ses conditions d’incarcération, qui ne lui permettaient pas d’écrire pour un média, Stéphane G., suite à un transfert de prison, peut maintenant reprendre ses collaboration et ce, dès la prochaine édition de Gay Globe Magazine, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.

PRIMEUR: Le rapatriement de Stéphane G. refusé par le Gouverneur de Floride

Wednesday, October 26th, 2011

Tout juste avant d’aller sous presse, Gay Globe Média recevait une lettre de Stéphane G., chroniqueur “vie gaie en prison” incarcéré en Floride, pour nous annoncer que sa demande de transfert au Canada, bien qu’acceptée par le Gouvernement fédéral, avait été refusée par le Gouverneur de Floride sans explications.

Ce revirement signifie que Stéphane devra purger le reste de sa sentence en Floride, près de deux ans encore. La décision du Gouverneur est finale et sans appel possible…

Rapatriement refusé… Ma vie gaie se poursuivra en prison!

Wednesday, October 26th, 2011

Après quelques mois d’absence du à des circonstances tout à fait hors de mon contrôle, je me réjouis de pouvoir vous retrouver et de continuer à partager avec vous mon cheminement de détenu gai incarcéré en pays étranger. Le 11 septembre dernier était une date mémorable pour moi car il s’agissait de mon 8ème anniversaire d’arrestation et de mon emprisonnement donc.

Peu après avoir été condamné et incarcéré dans une prison de la Floride, j’ai complété les documents nécessaires à mon transfert au Canada. Le Canada et les États-Unis sont en effet signataires d’une convention qui permet aux canadiens incarcérés aux Etats-Unis d’être transférés au Canada pour servir le reste de leur sentence.

Ma première demande avait été faite en 2006 mais avait été refusée par les autorités canadiennes en janvier 2008 probablement par manque de documentation. Quelques semaines plus tard, j’ai redéposé une demande mais cette fois, elle avait plus de 80 pages et était accompagnée d’une pétition de plus de 200 signature supportant mon transfert au Canada. Cette demande a finalement été acceptée par le Canada plus de 27 mois après son envoi.

Pour que le transfert puisse se faire, il fallait maintenant l’accord des Etats-Unis au niveau de Washington mais aussi au niveau du Gouverneur de l’État où je purge ma peine. Une fois l’ensemble de mes frais judiciaires remboursés à l’État, une somme d’environ 2114$ US, je remplissais les critères pour que Washington rende une décision, ce qui a été fait.

Ainsi plus de 7 mois après l’acceptation du Canada et le remboursement de mes frais judiciaires à l’État, voilà que le 12 octobre dernier je recevais une lettre du bureau du Gouverneur Rick Scott de Floride dans laquelle j’apprenais que ma demande était refusée, qu’aucune explication ne serait donnée quant au refus et que la décision était finale et sans appel. Au total, le processus de cette demande aura mis un peu plus de 3 ans à se faire où j’aurai entretenu l’espoir, non pas d’être libéré, mais de pouvoir au moins servir le reste de ma sentence de 27 mois dans mon pays, près de ma famille, de mes amis, dans des conditions beaucoup plus humaines et à la fois plus propices à ma réhabilitation.

La lettre de Monsieur Scott ne contenait que 8 lignes sur deux paragraphes et ne mentionnait aucune raison du refus “Le bureau du Gouverneur n’a pas à donner de raison spécifique lors du refus d’une demande”. Je garde donc espoir en me disant que d’ici ma prochaine libération, je continuerai à contribuer à votre information via les pages de Gay Globe Magazine.

Les États-Unis, plus jamais!

Thursday, April 14th, 2011

Par
Stéphane G.
[email protected]
Photo
Google
Quand j’avais onze ans, mon
père a amené toute la famille
passer le mois de juillet à Virginia
Beach. Il s’agissait alors
de mon premier contact avec
les américains et je suis tombé
amoureux… avec les États-
Unis. Plus tard, à l’aube de mes
dix-huit ans, nous nous rassemblions
avec des amis, tous
entassés dans la même automobile
et passions la douane
américaine à Lacolle pour nous
rendre à Burlington, en passant
par Plattsburg, pour y passer la
soirée dans le seul bar gay de
la ville.
Nous n’étions peut-être pas très
loin de la vie trépidante des bars
de Montréal mais le fait d’être
là, entouré de gens parlant une
autre langue, ayant des visages
peu familiers me donnait
la certitude d’avoir fait un long
voyage à l’autre bout du globe.

Et nous repassions les douanes
aux petites heures du matin en
sens inverse avec l’impression
d’avoir vécu une aventure exceptionnelle,
à moins de deux
heures de Montréal. Pendant
quelques heures, nous étions
en sol américain. C’était avant
le SIDA, avant le 11 septembre,
avant “don’t ask, don’t tell”,
avant la proposition 8…
Même si le mariage gay n’était
pas reconnu au Canada ou aux
États-Unis à l’époque, j’étais
convaincu que les américains
étaient beaucoup plus avancés
que les canadiens en matière
de droits sociaux. C’était il y a
plus de 30 ans et bien avant
mon incarcération.
Il y a toute une différence entre
être un touriste et immigrer
dans un pays étranger. Ça faisait
deux ans que je vivais en
Floride quand j’ai été arrêté. Le
fait de vivre en sol américain
en y étant forcé me permet
de juger de façon beaucoup
plus réaliste que lors de mes
premiers voyages, que les homosexuels
au pays de l’oncle
Sam sont considérés et traités
comme des citoyens de second
ordre.
Les homosexuels sont actuellement
victimes de discrimination
et cette discrimination se reflète
jusqu’à l’intérieur des murs.
Tout le monde sait qu’en milieu
carcéral, l’homosexualité est
omniprésente. Or les autorités
jouent à l’autruche, les relations sexuelles entre détenus sont interdites
et passibles de rapports
disciplinaires pouvant influencer
sur la date de libération,
les condoms sont inexistants
et les infections transmissibles
sexuellement très présentes.
Il est bien évident que parce
qu’une chose est interdite, ça
ne veut pas dire qu’elle ne se
produit pas. Rien n’est plus
excitant que ce qui est interdit
et encore plus quand ça se rapporte
au sexe.
Il faut énormément de courage
et de tempérament pour aller
au-delà de nos besoins primaires.
La discipline qu’on nous
impose n’a rien à voir avec la
discipline de l’âme. Nous sommes
châtiés pour nos crimes,
non réhabilités et avec l’objectif
de faire de nous des citoyens
respectueux des lois. À la
lumière de tout ça et avec la
compréhension acquise depuis
quelques années, je n’ai plus
du tout envie de me retrouver
en sol américain. À ma libération,
je vais rentrer au Québec
et plus jamais je ne remettrai
les pieds aux États-Unis. Je
déteste ce pays comme on
peut détester un ex-amant qui
nous a trahi ou abusé. Tout a
tellement changé ici depuis
mes dix-huit ans. La Floride
c’est peut-être plus chaud que
le Québec mais rien ici n’a
d’égale que la chaleur de mon
peuple. Je n’ai jamais été aussi
fier d’être un homosexuel québécois
que depuis que je suis
aux États-Unis.

1994- La chronique culturelle de RG, 1 an déjà…!

Thursday, January 27th, 2011

Dans le monde culturel (et je fais une grosse différence avec le monde du spectacle ou du show-biz), bien des choses qui nous viennent à l’attention nous arrivent en toutes fanfares, comme si chaque spectacle était un monument dont tous parleront dans le monde entier et pour l’éternité. On nous présente constamment les nouvelles productions scéniques ou tout autres produits culturels comme des oeuvres d’art inestimables qu’il faudrait surtout aller voir (musique théâtre, etc….) si ce n’est d’en posséder. (sculptures, tableaux, livres, etc….)

Malheureusement il y a beaucoup d’imposteurs dans le monde culturel et de nos jours, le public ne sait plus vraiment où mettre de la tête dans cette industrie fort peu protégée. L’intérêt financier de même que le profit vite amassé passe bien avant la qualité et la véritable recherche que demande un travail de création. En réalité, il y a bien peu de vrais musiciens, de danseurs, de comédiens, de sculpteurs, d’écrivains ou de peintres. Nous sommes plutôt sollicités par un nombre incalculable d’imitateurs, de pseudo professionnels et de faux artistes qui ne voient en eux que le talent de leur impresario à trouver les dollars. Le Musée pour rire, la horde des faux artistes “si impliqués” aux divers téléthons du Québec, les divas de salon à la Vicky Paradis et ces débiles humoristes du Groupe Rozon qui croient nous faire rire avec leurs grosses idioties juvéniles.

Tout ça pour dire qu’il reste beaucoup de véritables créateurs, d’artisans qui n’ont pas la chance de compter sur des budgets publicitaires élevés et qui ne comptent que sur leur imagination pour vivoter. En tant que public nous avons le devoir de ne pas encourager les faux et de refuser ce qui n’est pas digne de nos aspirations culturelles. Les artistes eux, ont par contre l’obligation de respecter le véritable sens de la CULTURE et de ne pas nous faire croire que des chanteurs de douches à la Gildor Roy , que des ex nageuses synchronisées à la Sylvie Fréchette devenant animatrice télé culturelle et que des “Madame Gigeure” sont là, la véritable essence de notre culture. Dans cette chronique de RG, nous essayons toujours de vous présenter des artistes uniques dans leur domaine. Des gens pour qui les sous manquent trop souvent pour l’essentiel mais jamais pour les idées. Même s’il est impossible de parler de tous à chaque mois, il n’en reste pas moins que le travail créateur de ceux-ci ne s’arrête pas dès l’article publié. Ils ont toujours besoin de notre support et c’est pour cette raison que la chronique de ce mois-çi est consacrée au suivi de nos invités de la dernière année.

Juin 1993: Emile HENRY, photographe.

Changement complet de cap, le photographe se lance maintenant dans la vidéo tout en conservant sa spécialité du collage. Depuis un an, création de deux fictions (Promenade et Tableau pour un absent)

Juillet 1993: André VIENS, directeur du Théâtre sans Fil.

Du 15 au 18 juin 1994, participation à une rencontre commerciale des industries théâtrales. Août, tournée à Jérusalem (à confirmer). De septembre 94 à avril 1995, tournée américaine des spectacles “The dream catchers” et “Bilbo le hobbit”.

Août 1993: Aimé CHARTIER, artiste de variétés

Du 3 au 21 mai 94, participation aux supplémentaires de la troupe Illusion au théâtre des Variétés. Préparation d’un nouveau spectacle d’humour et d’absurde comprenant 50% de nouveaux textes.

Septembre 1993: Robert LALIBERTE, photographe

Depuis un an, participation à deux projets photographiques pour les P’tits Frères des Pauvres au Mexique et pour Priape en Floride. Robert prépare actuellement une rétrospective de sa collaboration avec les P’tits Frères depuis 10 ans. La récente décision du Magazine Fugues de produire moins de “modèles du mois” pour présenter plutôt des photos-thèmes lui donnera l’occasion de changer son image personnelle de photographe de nu.

Octobre 1993: Michel-Marc BOUCHARD, auteur

L’auteur nage en pleine prospérité et recevra en novembre 1994 le prix du CNA pour la pièce de théâtre “L’histoire de l’Oie”. Cette dernière pièce a fait l’objet de 120 représentations cette année en Europe. sa pièce “Les feluettes” sera portée à l’écran on ne sait quand et c’est avec beaucoup de fierté que son agent de relations publiques nous annonce que Michel-Marc a été nommé personnalité de l’année en théâtre par La Presse.

Novembre 1993: Lady Alys ROBI, chanteuse

Toujours en cavale et aussi populaire auprès de son public, Lady Alys poursuit ses tournées à Montréal et Québec. Je vous invite toutefois à être vigilants avant de verser quelque somme que ce soit à la fondation qui porte son nom. Ayant constaté quelques irrégularités à ce sujet, je vous conseille d’exiger les états financiers de la fondation et de contre-vérifier les chiffres auprès des organismes chargés du bien-être des personnes atteintes de maladies mentales.

Décembre 1993: Chancy GRAIN, poète

Chancy a passé les durs mois de l’hiver à chercher de nouvelles sources d’inspiration et ne lâche pas l’idée de publier ses oeuvres dans l’année. Il est actuellement à enregistrer ses oeuvres accompagnées par une trame musicale

Janvier 1994: Howard RICHARD, chorégraphe

Retour d’une compétition à Tokyo et reconnaissance internationale. Seconde invitation à la compétition de danse de Tel-Aviv (Israël) pour octobre et actuellement sur la production d’un vidéo promotionnel du chorégraphe. Howard RICHARD Danse, 527-7770.

Février 1994: Christian BEDARD, écrivain

L’auteur de la pièce de théâtre “Faits Divers” continue sa tournée et on pourra le voir dès cet automne à Rouyn, St-Jérôme et à confirmer pour Chicoutimi, Hull, Sherbrooke, Québec, Victoriaville et Trois-Rivières.

Mars 1994: Guy JOLY-LACROIX, musicien compositeur

Après plusieurs tentatives, il a été impossible de rejoindre Guy mais nous lui souhaitons quand même beaucoup de succès dans sa carrière de troubadour des temps modernes.

Avril 1994: Richard FRANCK, artiste en arts visuels

Richard sort tout juste sa nouvelle collection été-automne de t-shirts érotiques qui sera vendue dans plusieurs commerces du village. L’artiste se transformera en journaliste histoire d’offrir aux lecteurs de RG une série de comptes rendus sur les Jeux Gais de New-York.

Mai 1994: Massimo AGOSTINELLI, chorégraphe

Version cinéma de la pièce “Incurable” filmée en Ecosse à la fin de l’été, sortie en 1995. C.E.G.E.P Montmorency 1994-95, seconde invitation à diriger la troupe TanzDanse. Chorégraphe invité pour le nouveau spectacle 1994-95 de Fripe et pouille (voir canal famille). Production d’un nouveau vidéo-danse en 1995(réalisation et chorégraphies).

Les prochaines chroniques culturelles nous réservent de nombreuses surprises avec des artistes et artisans de notre communauté qui nous parleront toujours plus de leurs passions. D’ici là, je suis toujours très content de recevoir vos commentaires ou suggestions et n’hésitez pas à m’écrire aux soins de RG. Enfin, je vous invite à ne pas manquer le “Commentaire du mois” où je m’en donnerai à coeur joie pour parler autant des bons coups du milieu culturel en général que des absurdités, si nombreuses dans ce domaine. A lire absolument!

72- Compter les jours…

Sunday, December 5th, 2010

Par
Stéphane G.
Photo
Pingwy
En ce mois de décembre 2010,
cela fait très exactement 2636
jours que je suis incarcéré et
sur ce nombre, 2360 passés
dans l’une ou l’autre des 8 prisons
floridiennes où j’ai été
hébergé depuis le jour de mon
extradition du Canada le 24
septembre 2004.
Les chiffres et les dates sont
mes spécialités. Je possède
à ce qu’on dit un esprit cartésien
assorti d’une excellente
mémoire et je fais ces calculs
régulièrement. Ma date de remise
en liberté est actuellement
fixée au 3 janvier 2014, il ne me
reste donc que 1129 jours de
détention, un peu plus de 3 ans
à peine. Et pourtant, après plus
de 7 années passées derrière
les barreaux, ça me semble
bien loin.
Depuis les derniers mois, je
souffre d’une écoeurantite aigu.
J’ai mon voyage, assez c’est
assez, trop c’est trop!
Gay Globe Magazine
et Pharmaprix Rosemont
unis pour aider
la Fondation d’Aide
Directe Sida Montréal
Par Gay Globe Média
Suite à un appel public lancé
par la seule fondation montréalaise
oeuvrant dans l’aide
directe et alimentaire pour les
personnes atteintes du VIH/
SIDA en perte de moyens,
Gay Globe a décidé de faire
un don, en sollicitant l’aide
de la Pharmaprix Rosemont,
propriété de Daniel Gagné.
Une cargaison de savon,
denrée rare pour les comptoirs
d’aide, a été livrée au
local de la FADSM et nous
tenons à remercier Daniel
Gagné pour sa grande générosité
qui permet de fournir
des centaines de barres de
savon et du shampoing aux
personnes dans le besoin.
Gay Globe a aussi fait l’achat
de 7 caisses de 24 portions
individuelles de soupes Ramen,
faciles à préparer et à
consommer.
Tout cela a débuté avec mon
transfert dans une nouvelle institution
en mars dernier, le 9ème
et je suis ici depuis bientôt 9
mois. Je n’arrive toujours pas à
m’adapter. Je déteste cette prison
plus que toutes les autres,
les restrictions y sont d’ailleurs
pire qu’ailleurs. En août 2010 un
nouveau règlement est entré en
vigueur qui interdit aux détenus
de correspondre ou de recevoir
du courrier dans toute autre langue
que l’anglais ou l’espagnol.
L’application d’un tel règlement
m’affecte considérablement. À
ce jour, quelques 24 lettres ont
été retournées aux envoyeurs
parce qu’elles étaient écrites
en français. Quel crime! Bien
que depuis les 3 derniers mois
je tente de contester ce règlement,
je suis toujours sans
réponses à mes nombreuses
plaintes contre ce qui semble
être un règlement discriminatoire
qui viole mes droits. Je suis
cependant bien conscient que
la lutte que je mène s’apparente
à celle de David contre Goliath
mais je n’ai pas l’intention de lâcher
prise ni de me laisser faire
avant d’avoir eu gain de cause.
Certains lecteurs m’envoyaient
des courriels par l’entremise
de Gay Globe Magazine. Notre
éditeur Roger-Luc Chayer a
bien tenté de me les faire parvenir,
sans succès parce qu’ils
étaient rédigés en français.
C’est donc avec un immense regret
que je n’ai pas pu prendre
connaissance de ces emails ou
d’y répondre.
Il s’agit évidemment d’une situation
complètement hors de
mon contrôle ou de celui du
magazine et j’espère que vous
saurez comprendre et me pardonner.
Je suis actuellement
à la préparation d’une plainte
qui sera acheminée au bureau
chef du service correctionnel et
j’ai de bonne raisons de croire
que ce problème de communication
sera réglé en ma faveur
au cours des prochains mois et
que je pourrai recevoir à nouveau
mon courrier en français,
ma langue maternelle.
Je vous demande donc, chers
lecteurs, de bien vouloir patienter
encore un peu. Vous
pouvez continuer à m’envoyer
vos courriels ou votre courrier
régulier au bureau de Gay
Globe à [email protected] ou
à l’adresse: CP 172 Rosemont,
Montréal, Qc H1X 3B7.
Dès que j’aurai réussi à régler
la situation, je serai de nouveau
prêt à recevoir vos missives et
commentaires qui sont toujours
appréciés d’ailleurs. Ce sera
également avec une immense
joie que je m’appliquerai à vous
répondre sans plus de délais.
D’ici-là, comptez les jours avec
moi, tout simplement.
NDLR: Le courrier destiné
à Stéphane est confidentiel
et protégé par la Charte canadienne
des droits et libertés.
Vous pouvez donc vous
adresser à lui avec la garantie
que votre courrier ne sera
jamais publié.

71- La vie gaie en prison aux États-Unis L’homophobie en prison, avec humour…

Wednesday, October 13th, 2010

Par Stéphane G.
Photo Fondation Émergence

Nous sommes en 2010 et pourtant, l’homophobie est partout, même en prison. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, elle ne vient pas  que des détenus car ils comprennent généralement que l’homosexualité en prison est une conséquence de l’incarcération.

La majorité des prisons de la Floride est située en région rurale et bien souvent, les employés qui y travaillent sont aux prises avec une mentalité dictée par l’Église qui condamne l’homosexualité. Le personnel masculin est généralement plus homophobe et il n’est pas rare de voir les détenus gais être les victimes d’une certaine forme de discrimination de la part des gardiens.

À cause de mon orientation sexuelle, j’ai souvent l’impression que les règlements me sont appliqués plus sévèrement.

Lors de fouilles générales, je suis régulièrement appelé à justifier la présence de “Gay Globe Magazine” dans mon casier. Bine qu’il soit impossible pour eux de lire les articles en français, les gardiens cherchent en vain une photo quelconque pouvant les amener à ridiculiser les homosexuels en général, et moi en particulier.

Si certains détenus sont plus homophobes que d’autres, cela est dû à mon avis au fait qu’ils sont vivement encouragés  à l’être par l’Église qui a un pouvoir énorme en prison. L’étude de la Bible y est hautement recommandée en lieu et place des programmes de réhabilitation inexistants. Voici quelques exemples d’enseignements reçus par les prisonniers, on se demandera ensuite d’où vient l’homophobie dans la société…

Levictus 12:22 L’homosexualité est une abomination!

Levictus 25:44 On affirme que j’ai le droit de posséder deux esclaves, hommes ou femmes en autant qu’ils soient achetés de nations avoisinantes.

Exodus 21:7 Un chrétien d’ici voudrait vendre sa fille comme esclave, tel que permis par la Bible cependant il n’arrive pas à se décider à savoir quel serait le juste prix de nos jours.

Levictus 15:19-24 Il n’est pas autorisé d’être en contact avec une femme pendant ses menstruations. Comment faire pour le savoir? Est-ce une question acceptable pour une femme?

Levictus 11:10 Quelqu’un ici croit que même si manger des fruits de mer est une abomination, c’est tout de même moins grave que l’homosexualité. Est-ce qu’il y a différents niveaux d’abomination?

Levictus 1:9 Si je brûle un taureau sur l’autel du sacrifice, cela créé une odeur plaisante au Seigneur. Cependant si les voisins s’en plaignent, dois-je les ignorer?

Levictus 11:6-8 Toucher à la peau d’un cochon mort me qualifie d’impur. Dois-je jouer au football avec des gants?

Levictus 19:19 Mon oncle a une ferme et y fait pousser deux légumes différents et ma tante s’habille avec des vêtements faits de deux tissus différents (laine et polyester). Selon la Bible il faudrait les lapider! Est-ce que le Village entier doit être présent ou ne pourrions nous pas en faire une affaire familiale privée et juste les excommunier?

Les prisonniers sortent de prison avec ces enseignements en tête et doivent ainsi réintégrer la société. Est-ce qu’on se surprendra de voir le nombre d’homophobes en liberté?

On peut écrire à Stéphane à l’adresse [email protected]

Argentine : un groupe immobilier veut construire un quartier gai
Par E-Illico

Un groupe immobilier veut construire le premier quartier privé pour homosexuels d’Argentine. L’idée est de construire “un complexe de résidences pour les gens de même sexe”, a expliqué Antonio Forte, un responsable du projet qui dément toutefois que la mesure soit discriminatoire. “Ceux qui le veulent pourront y habiter”, “ce ne serait pas exclusivement pour les homosexuels”, a-t-il précisé.

Le choix de la ville où sera construit le quartier fermé, d’une centaine de logements haut de gamme, n’a pas encore été arrêté. Par ordre de préférence : Mendoza (ouest), Cordoba (centre) ou San Luis (centre-ouest). Chaque maison sera construite selon le goût du client. Les constructeurs prévoient de plus la création d’un “lac artificiel et un centre de spa et de détente”, selon Forte.

Plus d’une centaine de couples de gays et de lesbiennes se sont mariés depuis l’entrée en vigueur de la loi en Argentine, le premier pays à légaliser le mariage homosexuel au niveau de tout le pays, en Amérique latine.

70- La vie gaie en prison aux États-Unis… La réhabilitation en prison? Connais pas!

Thursday, August 19th, 2010

Par Stéphane G.
Photo Google.com

J’ai souvent parlé ici des conditions de détention qui sont imposées aux personnes incarcérées aux États-Unis.

Au début de mon incarcération, j’étais hébergé dans des dortoirs à aires ouvertes comme ce que l’on peut voir dans les films où les toilettes et les douches sont aussi ouvertes à la vue de tous, d’où la rumeur sur les savons que l’on échappe… Comme je suis un homosexuel déclaré, j’attirais l’attention bien malgré moi.

À prime abord, cela peut sembler agréable, même excitant, mais quand j’ai commencé à me faire réveiller à deux heures du matin par un premier, un second puis un régiment de détenus en chaleur, qui voulaient avoir du sexe la nuit, j’ai trouvé cela un peu moins amusant.

N’oubliez pas que tous les contacts sexuels en prison sont strictement interdits.

Il n’existe que trois unités de ce genre actuellement en Floride. Elles hébergent un total d’environ 240 à 250 détenus et sont peuplées de détenus qui sont à risque de subir une forme de violence quelconque de la part des détenus de la population dite “générale”.

On y retrouve d’anciens policiers, des avocats et autres représentants de la loi, des délateurs, des détenus d’un certain âge, trop jeunes ou trop vieux qui n’arrivent pas à s’adapter sans subir de pressions, un grand nombre de détenus comme moi qui sont homosexuels et qui ont été victimes de harcèlement sexuel et enfin de certains transsexuels.

Ces unités sont placées dans des institutions régulières souvent adjacentes à d’autres unités du même dortoir hébergeant des détenus généraux.

Tout cela nécessite une logistique spéciale au niveau de la sécurité afin qu’en aucun temps, un détenu protégé ne se trouve en présence d’un détenu de la population générale. Bien entendu, cela génère de nombreux délais lors des déplacements à l’intérieur du périmètre de la prison ne serait-ce que pour se rendre à la salle à manger ou au pavillon médical.

Comme cela s’est répété à plusieurs reprises, j’ai dû me résoudre à contacter la sécurité. Une équipe de classification a donc déterminé que j’étais matière à risque vu mon orientation sexuelle connue et qu’il valait mieux pour ma sécurité que je sois transféré dans une unité de protection. Je me suis donc retrouvé là où je réside actuellement, dans des conditions pas si inconfortable puisque j’ai une cellule climatisée.

Tout dernièrement, un juge de la Cour criminelle de Floride a été condamné pour corruption et a reçu une sentence de 20 ans de détention. Il est arrivé dans mon unité il y a deux semaines et a vite attiré l’attention des autres détenus. J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec lui à quelques reprises et au cours d’une conversation, je lui ai demandé s’il avait déjà sentencé des prévenus à des peines de prison.

Après avoir répondu par l’affirmative, je me suis dépêché de le questionner sur ce qu’il pensait du système pour lequel il avait travaillé maintenant qu’il se trouvait à l’intérieur des murs. Il m’a répondu “en tant que juge, je t’avouerais que je n’avais aucune idée ce que qu’était la prison. Je crois que le système d’incarcération est aberrant et totalement défaillant. Si le but de l’incarcération est la réhabilitation, cela m’apparaît tout à fait inexistant ici.

Je crois que tout juge qui siège sur une Cour de justice devrait être incarcéré ne serait-ce qu’une semaine afin de se rendre compte de l’inutilité et de l’inefficacité du système.”  Adjugé votre honneur!!!

NDLR: Notre chroniqueur Stéphane G. est une personnalité de la culture québécoise incarcérée pour une sentence de longue durée suite à des actes graves. Sa contribution nous aide collectivement à mieux comprendre la réalité vécue dans une prison aux États-Unis et à comprendre le cheminement d’un homme gai dans cet environnement. On peut lui communiquer des suggestions ou lui transmettre des commentaires ou questions à [email protected]

68- Chronique carcérale: C’est quoi ton nom?

Wednesday, May 5th, 2010

Notre chroniqueur Stéphane G. est incarcéré aux États-Unis pour une peine de longue durée pour divers crimes contre la personne. Pour communiquer avec lui, n’hésitez pas à nous envoyer un courriel à [email protected], nous nous ferons un devoir de lui transmettre.

Chers lecteurs, Dans cette édition, j’ai décidé de vous parler d’un sujet plus léger mais tout de même révélateur de la vie carcérale, les surnoms des détenus.

Les détenus utilisent entre eux des pseudonymes, comme si leur véritable nom était à proscrire et réservé qu’à des fonctions officielles ou administratives. Le pseudonyme choisi est plus facile à retenir car il reflète souvent un trait de personnalité prédominant chez la personne ou une caractéristique particulière.

La plupart du temps, les gardiens respectent ces pseudos et il n’est pas rare de les entendre utiliser ces surnoms pour communiquer avec les détenus. Une majorité de détenus utilisent un pseudo relatif à leur région géographique d’origine. On entend donc souvent des gars répondre à l’appel de “Kentucky”, “Minnesota”, “New York” ou “Orlando”. Dans mon cas, c’est “Canada” mais aussi, selon les circonstances, “Frenchie” ou, à cause de mon homosexualité ouverte, “Stéphanie”.

Et pourtant, je me suis toujours présenté sous mon véritable nom, dans sa version masculine, mais il ne semble pas s’enregistrer correctement dans le cerveau des autres détenus. Pour eux, je suis gai donc, j’aurais voulu être une femme donc, dans leur logique, je suis “Stéphanie”.

Avant mon incarcération, je ne m’étais jamais présenté de façon féminine pour me nommer mais comme je l’ai raconté souvent dans ces pages, la prison est un monde à part avec ses propres règles et codes. Par exemple, voici quelques pseudos utilisés dans mon dortoir: “Rat”: Il a la tête de l’emploi, petit nez pointu et une voix fatiguante aigu.
“Cowboy”: Il a été élevé sur une ferme.
“T.J.”, “E.J.”, “D.J.”: Plusieurs gars répondent aux initiales de leur nom.
“Gator”: Un mordu de football et fan de l’équipe de l’Université de Floride, les Gators.
“Fisherman”: Le plus straight de tous. Avant d’être incarcéré, il travaillait sur un bateau de pêche en haute mer.
“Geiko”: Il se déplace comme le fameux reptile.
“Chi-Chi”: Des noms plutôt féminins pour des détenus très efféminés. Souvent transgenres, ils ont des implants mammaires mais possèdent toujours leurs fixtures masculines.
“69”: Ouvertement gai de race noire, 6’4”” et plutôt “butch” d’allure, on se demande bien ce qu’il voudrait exprimer par ce chiffre…

44- Chronique: Murielle Poitras

Saturday, April 3rd, 2010

Professionnelle et sympathique, Murielle Poitras souhaite partager avec les lecteurs son expertise.
Par:
Roger-Luc Chayer
Photo:
Murielle Poitras
Article
Actualités
Découverte
Résumé:
La fondatrice de lʼAncrageMP, organisme oeuvrant dans lʼaide aux dépendances, se confie aux lecteurs du Point et répond à nos questions sur ses services.
“La souffrance humaine nʼest pas quelque chose de spécifique aux gais et lesbiennes, mais les personnes homosexuelles souffrent parfois plus que les autres à cause du rejet familial, de lʼhomophobie et de préjugés”, voilà comment se présentait à nous la psychothérapeute préférée du Point.
Murielle, qui est praticienne depuis plusieurs années, préside lʼorganisme lʼAncrageMP qui se spécialise dans lʼaide et le traitement de la dépendance. Quʼelle soit liée à lʼalcool, aux drogues, au jeu, aux achats compulsifs ou à la sexualité, la dépendance est un processus connu qui se traite avec une bonne thérapie.Pourquoi avoir une sensibilité particulière pour la communauté gaie? Murielle considère que les hétéros nʼont jamais à se justifier au quotidien alors que les homosexuels doivent souvent vivre en fonction de la perception quʼon aura de leur orientation.
Elle organise dʼailleurs tous les mardis, à Laval, un groupe dʼentraide qui permet à des personnes souffrantes affectivement de venir chercher les outils leur permettant de mieux contrôler ce trouble de la personnalité. “Cʼest un domaine dans lequel jʼévolue de façon très agréable, la dépendance est quelque chose qui ne me fait pas peur et les psychothérapeutes diplômés peuvent vous aider à vaincre vos émotions désagréables”, déclare Murielle tout en ajoutant que les services offerts par lʼAncrageMP sont couverts par la plupart des assureurs, reçus à lʼappui. Pour aider la communauté gaie, Murielle passera lʼarme à droite et offrira ses services dans Le Point sous forme de chroniques question-réponse accessibles par tous. Simplement poser votre question par courriel à [email protected] et votre question sera soumise à notre spécialiste, réponses dans Le Point à chaque édition…

La violence conjugale en prison aux USA!

Saturday, March 6th, 2010

Notre chroniqueur Stéphane G. purge une peine de prison de longue durée aux États-Unis. Il
a accepté de se confier dans nos pages et de partager sa vie avec les lecteurs dans le but de
mieux faire connaître certaines réalités. On peut lui écrire à [email protected].

La prison est un milieu violent.
Cette violence est parfois accentuée
par les conditions de
détention, la perte de contrôle
sur sa vie, les privations et la
frustration de se sentir diminué
au quotidien.
Il faut donc faire attention et être
prudent avec ses paroles, ses
gestes, ses regards car un seul
mauvais geste peut provoquer
une réaction cataclysmique. On
dit bonjour avec le sourire, les
yeux vers le sol…
À cette menace s’ajoute celle
vécue par les homosexuels en
couple, la violence conjugale
en prison. Ici, la plupart des
couples sont de type dominant/
dominé. La jalousie, la possessivité
et le contrôle de l’autre
forment les fondations habituelles
de la vie de couple en
prison. Je n’accepte personnellement
pas ce genre de relation
pour ma part.
Depuis quatre ans en prison,
j’ai vécu quatre relations amoureuses.
Elles ont toutes été violentes
autant physiquement que
verbalement. Avec le temps, j’ai
appris que j’attirais ce genre de
relation parce que je suis dépendant
sexuel et affectif. J’ai
donc décidé de travailler sur
moi et de corriger ces traits de
caractère car il est plus facile
de se changer soi-même que
d’essayer de changer les autres
c’est connu.
Malgré la violence vécue avec
ces hommes dans mes relations
et les placements en protection
à quatre reprises, je suis
quand même reconnaissant envers
ces ex-conjoints car sans
eux, je n’aurais pas compris ma
propre situation, pas aussi rapidement
du moins.
Cependant, je reste convaincu
que rien ne justifie que l’on frappe
quelqu’un. Surtout pas au
nom de l’amour. Si un homme
veut se battre, qu’il se mette
des gants de boxe et qu’il saute
dans l’arène, là où un autre
aussi intéressé que lui l’attendra
et sera prêt à se battre. Je
ne me considère toutefois pas
affecté par le syndrome de la
“femme battue” qui retourne
toujours inévitablement vers
son agresseur.
J’aurais pu m’enliser dans de
telles relations destructrices et
y perdre mon identité. Je n’ai
jamais toléré la violence Dieu
merci, ni la mienne ni celle des
autres. Ma façon de réagir face
à la violence, qu’elle soit dans la
société libre ou en prison aura
toujours été la même depuis
mon enfance, tu me touches, je
me pousse!
Gay Globe Magazine
sur le web
www.gayglobe.us

Chronique Le SIDA en prison aux USA

Saturday, December 5th, 2009

Le règlement du “Department of corrections” interdit toutes formes de contacts et relations physiques entre détenus sous peine de sanctions disciplinaires. Aux États-Unis, on ne rigole pas avec l’homosexualité en prison…

Mourir d’aimer ou le SIDA en prison…

Si les relations physiques entre détenus sont prohibées aux États-Unis, ça ne veut pas dire qu’elles n’existent pas, au contraire. Après tout, rien n’est plus attirant que ce qui est défendu. Encore plus quand on parle de plaisir physique. Les cas de VIH/SIDA dans la population carcérale sont nombreux. Beaucoup plus que ce que les statistiques officielles veulent bien laisser croire. Plusieurs détenus séropositifs refusent de recevoir quelque traitement que ce soit par peur d’être identifiés comme porteurs du VIH et perdre la confidentialité sur leur cas. Pire, nombreux détenus ne dévoilent pas leur statut sérologique par crainte de se retrouver seuls, sans possibilité de relations intimes avec qui que ce soit.

“Le VIH/SIDA est encore plus tabou en prison que nulle part ailleurs”

Comme la distribution des doses quotidiennes de médicaments se fait en public, à la vue de tous, se retrouver en ligne pour recevoir ses pilules attire inévitablement la suspicion, le doute… Un détenu de mon dortoir, me voyant en ligne à tous les jours, deux fois par jour, a décidé un beau matin de se placer derrière mois pour tenter de voir mes pilules. Certains détenus sont des experts en pharmacologie et peuvent reconnaître toutes les pilules à distance. Peu de temps après, ce même détenu est venu me voir pour me proposer quelques “actes”, me disant de ne pas m’inquiéter puisqu’il prenait le même traitement que moi. Pour la première fois en 20 ans, mon statut sérologique devenait un critère de sélection positif!

Dès que je sens qu’une amitié avec un détenu à des chance de devenir plus intime, je me presse sans hésitation à dévoiler mon statut de séropositif d’abord par souci d’honnêteté mais aussi pour ma propre sécurité. Le fait de ne pas dévoiler un tel cas en prison, à un prospect, peut mener à la mort.

La prison est un environnement violent où les détenus sont privés de tout et où 85% des résidants ont des problèmes d’addiction diverses non traitées puisqu’ici, les programmes de réhabilitation sont inexistants. L’alcool et les drogues sont difficiles à obtenir, plusieurs se tournent vers le sexe, remplaçant une dépendance par une autre, afin d’obtenir leur “high”. Il y a aussi les dépendants affectifs qui, comme pour les autres dépendances, ne sont absolument pas préoccupés par leur statut sérologique, ni celui de leurs partenaires. Pour eux, ce qui compte le plus c’est d’être avec quelqu’un, quitte à mourir d’aimer, par aveuglement volontaire.

Les parois de ma vie sont lisses, je m’y accroche mais je glisse lentement
vers ma destinée, mourir d’aimer…
Pendant que le monde me juge, je ne vois pour moi qu’un refuge. Toutes les issues m’étant condamnées, mourir d’aimer. (Charles Aznavour)

Dossier clos Suivi sur un avis de recherche

Thursday, August 27th, 2009

Suivi sur l’avis de recherche concernant ABC et sur une nouvelle chronique de vie à l’intérieur des murs d’un pénitencier américain en Floride où réside un québécois gai.

Dans quelques éditions passées du Point, nous vous parlions d’une personne du nom de ABC, recherché par les autorités pour liberté illégale suite à un avis de recherche diffusé au niveau national. ABC purgeait alors, au moment de sa fuite, une peine pour une série de fraudes et autres accusations similaires mais sans jamais avoir commis un seul geste de violence envers qui que ce soit.

Les lecteurs ont été nombreux à nous fournir des signalements, à nous informer de ses mouvements autant physiques que sur Internet et grâce à la vigilance de tous et toutes, M. ABC a été localisé et arrêté dans un hôtel de Longueuil, un matin très tôt et purge depuis, le reste de sa condamnation dans un pénitencier fédéral de la rive-sud de Montréal.

“Le prisonnier voit la liberté plus belle qu’elle n’est”
(Alphonse Daudet)

ABC a, depuis son arrestation, contacté notre rédaction pour se confier sur les raisons de sa fuite, de sa situation actuelle et tente de régler ses affaires de la bonne façon en attendant sa nouvelle remise en liberté, légale cette fois, prévue pour le printemps 2010. M. ABC nous semble sincère dans ses démarches et nous espérons qu’il réussira à finalement se réintégrer dans la société et le milieu gai de façon constructive et valorisante pour lui et ceux qui l’entourent. Nous reviendrons sur le sujet car nous désirons toujours publier une chronique portant sur les moyens de se protéger de la fraude au Canada qui serait rédigée par M. ABC, le spécialiste en la matière justement.

La vie d’un gai québécois dans un pénitencier américain

Dans la suite logique des choses, il nous fait plaisir d’annoncer que nous publierons dans les prochaines éditions de Gay Globe Magazine, une chronique régulière sur la vie d’un homme gai condamné en Floride à purger une peine de longue durée, qui nous racontera sous forme de journal son quotidien. Il nous racontera son combat pour des services de santé, les différences entre les lois américaines et canadiennes, la vie gaie à l’intérieur des murs et comment il arrive à vivre au quotidien le fait de purger une sentence qui, s’il avait été jugé au Canada, aurait été très différente.

Notre chroniqueur est une personnalité connue de la communauté gaie qui souhaite toutefois garder l’anonymat pour lui permettre de mieux se raconter sans devoir exposer les membres de sa famille au jugement du public. “Stéphane G.” a donc choisi d’utiliser un nom de plume, en conformité avec les règles déontologiques au Québec. Seul l’éditeur de Gay Globe Magazine connaît sa véritable identité et les détails de son dossier. Une chronique passionnante à découvrir bientôt.