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Droits homosexuels: les Etats-Unis frappent l’Ouganda de sanctions

Saturday, June 21st, 2014

RFI.FR

Les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre l’Ouganda, dont le pouvoir n’est pas revenu sur sa loi discriminante à l’égard des homosexuels. Sont préservées, l’aide humanitaire, directement versée à la population, et l’aide américaine pour la recherche de Joseph Koni, leader de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Mais certains responsables ougandais « responsables de violations des droits de l’homme » sont désormais interdis d’entrée sur le territoire américain, et l’aide financière bilatérale se tarit.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

En mars dernier, Washington a cessé de verser au gouvernement ougandais les fonds destinés à rémunérer certains ministres. Le président ougandais Yoweri Museveni avait alors accepté de recevoir une équipe de scientifiques, censés venir faire de la pédagogie sur l’homosexualité.

Trois mois plus tard, l’avertissement n’ayant pas été suivi d’effet, la Maison Blanche annonce d’autres sanctions : interdiction d’entrée sur le territoire américain de responsables impliqués dans des violations des droits de l’homme, suppression des financements de programmes concernant la police et le ministère de la Santé, annulation enfin d’une mission militaire commune financée par les Etats-Unis.

Sommet Etats-Unis – Afrique en août

Et pour montrer que Kampala aura beaucoup à perdre tant que les droits des homosexuels ne seront pas respectés, la Maison Blanche ajoute des interdictions de visa pour certains Ougandais « coupables de corruption ».

Le premier sommet Etats-Unis-Afrique aura lieu en août prochain. Le président ougandais est invité. On ne sait pas si l’invitation sera maintenue, ni si Yoweri Museveni fera le déplacement pour entendre, de vive voix, les reproches que ne manqueront pas de lui adresser les responsables américains.

Obligation de délation

La loi ougandaise contre l’homosexualité est l’une des plus répessive au monde. Adoptée à une écrasante majorité par le Parlement en décembre et promulguée en févier par le président Museveni, cette loi légalise la chasse aux homosexuels. Le texte rend obliglatoire la dénonciation de quiconque affiche son homosexualité. Une pratique dont il est désormais interdit de faire la promotion en Ouganda.

Résultat, le travail de toute association ou ONG qui chercheraient à lutter contre les discrimination à l’égard des gays et lesbiennes est non seulement sapé, mais condamnable : leur responsable peuvent encourir jusqu’à sept ans de prison.

Campagnes anti-gays meurtrières

En Ouganda, les agressions homophobes sont extrêmement fréquentes et l’homosexualité passible de la prison à vie. Peu après l’adoption de cette loi, une liste des « 200 principaux homos d’Ouganda » présumés étaient publiée en une du tabloïd ougandais Red Pepper. Au sein de cette liste figurait notamment des chefs d’entreprises, des religieux, une rappeuse ou encore des responsables d’association de défense des minorités sexuelles.

En 2011, une autre campagne homophobe du même genre avait provoqué l’assassinat à son domicile d’une figure de la cause homosexuelle.

CHRONIQUE EN PRISON Nous éprouvons quelques délais supplémentaires…

Sunday, October 27th, 2013

Stéphane G.

Alors que je me prépare mentalement à être relâché et à rentrer au pays, voilà que j’apprends que l’immigration américaine vient d’émettre un ordre de détention contre moi!

Cela signifie qu’à ma date de remise en liberté, vers janvier 2014, je serai attendu à la grille par des agents d’immigration américains qui auront la tâche de m’escorter vers un des établissements fédéraux d’immigration de la Floride où je serai à nouveau détenu en attente des procédures de déportation vers le Canada.

Impossible de savoir où je serai détenu ni pour combien de temps. Tout ce que j’ai réussi à savoir, via le Consulat du Canada à Miami, c’est qu’il y aura des délais minimum d’une semaine mais que ça peut aussi aller jusqu’à un mois. Une fois passé devant le tribunal de l’immigration, le juge pourra soit ordonner ma déportation ou encore me permettre de rentrer au Canada par mes propres moyens avec un délai maximal pour m’exécuter. Mais je ne me fais pas d’illusions, comme pour les 220,000 autres détenus de l’an passé, ma déportation sera probablement ordonnée. Une fois l’ordre prononcé, on me ramènera à un centre de détention pour immigrants illégaux où je devrai attendre patiemment que l’on veuille bien me ramener au Canada. Là encore, impossible de savoir combien de temps ça pourrait prendre. On me parle d’une durée pouvant aller de 2 semaines à 3 mois après mon audition. Imaginez!

Inutile de vous dire que je ne suis pas très heureux de tout cela parce que j’ai entendu toute sortes d’histoires plus sordides les unes que les autres à propos de ces lieux dits de transition où la salubrité laisserait grandement à désirer.

Je suis aussi préoccupé par la façon dont je serai accueilli dans cette population carcérale par certaines personnes qui ont pour origine un pays où on condamne les homosexuels… Et pire, j’apprenais par le consulat que je pouvais être déporté n’importe où au Canada, pas nécessairement dans ma ville d’origine. Je pourrais donc théoriquement atterrir à Trudeau mais aussi à Toronto, Vancouver ou Halifax. Je dois donc me résoudre à l’inévitable et voir le côté positif à tout cela. Si je dois rester ici encore quelques semaines, moi qui déteste l’hiver, ça me fera toujours quelques jours de plus sous le chaud soleil de Floride, loin de l’hiver québécois. Mais entre la prison et la liberté dans la froidure, je préfère de loin «mon pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver»!

VIH : les recommandations divergent entre la France et l’Amérique

Sunday, September 30th, 2012

Medscape

Point de vue du Pr Gilles Pialoux de l’hôpital Tenon

Beaucoup de changements cet été en matière de prise en charge du VIH. Les nouvelles recommandations de l’International Antiviral Society-USA panel sur le traitement du VIH sont parues ainsi que les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur l’utilisation du traitement préventif du VIH/SIDA par l’antirétroviral Truvada® (emtricitabine et ténofovir disoproxil, Gilead Sciences). [1,2].

A quand les recommandations françaises ?

Le Pr Gilles Pialoux (Chef de service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Tenon ; Vice-Président de la Société Française de Lutte contre le SIDA, Paris, & www.vih.org) fait le point pour Medscape.fr.

Medscape France : Quels sont les nouveaux messages des recommandations internationales et américaines ?

Gilles Pialoux : Dans les nouvelles recommandations américaines et de l’OMS, il est très clairement explicité que le traitement peut être prescrit quel que soit le chiffre de CD4, soit pour apporter un bénéfice au patient, soit pour protéger le partenaire séronégatif dans les couples sérodiscordants.

En France, nous n’avons pas ce degré d’incitation à proposer le traitement dans cette indication dans les recommandations françaises même si cela reste possible. En 2009, 2010, au moment de l’élaboration et de la publication de ces recommandations, nous parlions bien moins de l’utilisation du traitement en prévention qu’en 2012.

En parallèle, l’OMS s’est prononcée, cet été, en faveur de la stratégie de prophylaxie pré-exposition (PrEP) et recommande aux pays qui envisagent de proposer cette solution de veiller: (1) à ce que les personnes soient effectivement séronégatives, (2) d’encourager les populations sous prophylaxie à utiliser le préservatif, (3) de suivre toute manifestation indésirable (du traitement) et (4) de soumettre ultérieurement les sujets sous traitement à un test de dépistage du VIH.

Au même moment, la Food and Drug Administration (FDA) a, elle aussi, approuvé l’utilisation de la PrEP par Truvada® dans le cadre d’une stratégie globale de prévention du VIH dans le pays.

Que pensez-vous des AMM délivrées par la FDA pour le test de diagnostic salivaire OraQuick® (OraSure Technologies) et pour la PrEP ?

G.P. : Par ces deux autorisations de mise sur la marché, l’Amérique prend une position, osée et un peu à part. Probablement parce qu’il y a un lobbying à la fois communautaire et pharmaceutique que nous ne retrouvons nulle part au monde à ce niveau-là.

L’autorisation pour ce test salivaire, utilisable seul à domicile, a été accordée aux Etats-Unis en abaissant les critères d’exigence en termes de sensibilité. Elle a été refusée en France du fait du déficit de sensibilité. L’argument des autorités de santé américaines est de dire qu’aux Etats-Unis, 240 000 personnes sont séropositives sans le savoir (28 000 en France). Mais, d’après les calculs, 3000 personnes seront ainsi détectées séronégatives à tort. Je crois que nous ne pouvons pas avoir ce faible niveau d’exigence de sensibilité d’un test en matière de virus du sida qui implique de laisser ces gens qui vont s’autotester dans la nature en se croyant faussement séronégatifs.

En outre, en ce qui concerne le Truvada® en PrEP, comme les « home tests » de diagnostic salivaires, reste à savoir qui va vraiment y avoir accès, économiquement parlant, aux Etats-Unis.

Il faut suivre ce nouveau vent qui souffle aux Etats-Unis, peut-être plus vite que la musique, certes, mais qui va fournir à la communauté internationale des informations de terrain intéressantes.

Peut-on attendre des recommandations françaises dici peu ?

G.P. : Les dernières recommandations françaises ont été commandées en 2009 et publiées en Juillet 2010. Depuis, il s’est passé tellement de choses qu’effectivement, nous avons besoin d’actualiser les recommandations, notamment sur les aspects « traitements comme outils de prévention », tests diagnostiques, et « vieillissement » qui ont beaucoup évolué. Les médecins ont besoin d’un cadre strict auquel se référencer.

Mais, me semble-t-il, il n’y aura pas de rapport d’experts mandaté par l’Etat pour des raisons d’incongruence entre la loi sur le médicament et les liens d’intérêts des experts. Il est possible que ce soit une ou plusieurs Sociétés savantes, comme la Société Française de Lutte contre le SIDA ou, peut-être les experts de l’HAS, qui se chargent des recommandations. Au final, je ne sais pas quand nous disposerons d’un nouveau texte.

Comment voyez-vous lavenir du traitement du VIH ?

G.P. : Il y a un courant qui n’est pas dans les recommandations qui est de dire que la persistance d’une réplication virale toute une période induit une inflammation chronique et que c’est possiblement une perte de chance pour les patients. Si vous prenez en considération que le traitement est aussi un outil de prévention, qu’il existe une inflammation chronique qu’il faut combattre et que le SIDA reste une maladie où les gens ont un vieillissement plus rapide que la population générale, les futures recommandations devraient augmenter considérablement les indications de traitement. A mon sens, nous allons vers une proposition de traitement sur toute une vie. Avec ce que cela comporte d’interrogations sur le plan économique.

Le Pr. Gilles Pialoux a déclaré les liens d’intérêts en suivant : Membre de board, d’un conseil scientifique, investigateur d’essai clinique ou intervenant dans un symposium d’un laboratoire pharmaceutique : Abbott, Boehringer-Ingelheim, BMS, GSK, Gilead, Sanofi-Aventis, MSD, Pfizer, Roche, Schering-Plough, Nephrotec, Tibotec, ViiVHealthcare. Aucune Parts sociales ou actions dans un laboratoire pharmaceutique. Co-investigateur de l’essai IPERGAY ANRS de PreP intermittente par le Truvada®.

http://www.gayglobe.us

Au meurtre! Pas de prise de sang, pas de médicaments en prison!

Saturday, April 28th, 2012

Est-ce qu’un médecin peut annuler le traitement contre le VIH d’un patient simplement parce qu’il refuse de se sou- mettre à un nombre excessif de prises de sang?

C’est ce qui m’est arrivé à mon centre carcéral en Floride. Après avoir subi des prises de sang à trois reprises et ce, en l’espace de six semaines, les résultats revenaient toujours comme inconcluants, incomplets ou les analyses n’avaient pas été faites correctement. Jugeant abusifs ces tests, après avoir refusé la 4ème convocation et encore lors de la 5ème, j’étais loin de me douter que quelques semaines plus tard, le médecin allait simplement me punir… En annulant ma trithérapie!

J’ai eu beau crier au meurtre et à la violation de mes droits auprès des autorités médicales de l’institution, rien à faire! Pas de prise de sang = pas de médicaments. Pourtant, mon dossier médical indique clairement que je suis séropositif et ce, depuis le début de mon incarcération. À quoi jouait donc le médecin? Avec ma santé? Avec ma vie?

Est-ce ma faute si à chaque reprise les analyses ont été fai- tes de façon incorrectes? Dois-je faire les frais de l’incompé- tence du personnel médical et servir de rat de laboratoire? Surtout que ces analyses étaient routinières simplement afin de vérifier ma charge virale et mes niveaux de CD4.

Il aura fallu l’intervention de Christian Schoeppe, agent des services consulaires du Consulat du Canada à Miami pour rétablir les choses. Ayant été informé de mon sort dès les premiers jours de mon arrêt de traitement, M. Schoeppe est venu me rencontrer à l’institution de Jackson, où je suis dé- tenu, pour m’assister dans les démarches nécessaires afin que mon traitement soit rétabli dans les plus brefs délais.

Cette fois, les analyses ont été faites adéquatement et après une rencontre avec le médecin, mon traitement a recom- mencé. J’aurai passé cinq semaines sans traitements. Était- ce suffisant pour développer une nouvelle résistance aux médicaments et mettre ma vie en danger? Je le saurai dans quelques semaines après de nouvelles vérifications sangui- nes. Ne nécessitant actuellement qu’un seul comprimé de multithérapie contre le VIH, il se pourrait qu’à cause de ces événements, je passe à un traitement plus agressif.

En terminant, j’aimerais vous annoncer une bonne nouvelle. Dans une récente chronique, je vous racontais mon désarroi face à la viola- tion d’un accord avec l’État de Floride qui me permettait de purger ma sentence au Canada. Bref, après avoir déposé une requête en libé- ration sur la base d’une violation, le Tribunal flori- dien a déclaré ma requête recevable et bien fondée, ordonnant au Procureur en chef de l’État de répondre de façon préliminaire avec ses arguments dans les semai- nes à venir ou de déposer un règlement avec moi.

Je m’attends donc à une réponse d’ici juin de la part de l’État et si la Cour règle en ma faveur, comme prévu dans une entente signée et déposée en preuve, il est fort probable que je sois de retour au Québec au cou- rant de l’été 2012. Faites une petite prière pour moi!

NDLR: Nous souhaitons infor- mer nos lecteurs que Stépha- ne G. a accepté de contribuer à une émission de GGTV sur son aventure mais aussi pour se livrer en toute transparen- ce sur son identité une fois ici. Nous reviendrons donc sur cette émission lorsqu’il sera enfin au Canada.

̂tre gai est un crime! Observations de notre chroniqueur en prison aux États-Unis

Sunday, March 11th, 2012

Les conditions d’incarcération ici ont commencé à se res- serrer et à devenir quasi insupportables depuis qu’en no- vembre dernier, une violente bagarre a éclaté entre détenus dans la cour de récréation. 77 détenus ont été transférés d’urgence le soir même et une vingtaine se sont retrouvés en détention disciplinaire. Il nous est dorénavant interdit de nous parler lorsque nous attendons en ligne ou encore dans la salle à manger. En vérité, les animaux de ferme sont mieux traités que nous, ils mangent certainement mieux aussi!
Pour essayer de fuir tout cela et de trouver un certain récon- fort, de manière à éviter les gardiens, j’ai décidé de fréquenter la Chapelle. Mais voilà, je suis homo, est-ce qu’il existe un péché plus grave que celui d’homosexualité chez les chré- tiens? À la Chapelle de ma prison, il existe un groupe qui a pour but de guérir les homosexuels… Afin d’en savoir plus et comme tout journaliste professionnel, je me suis inscris au groupe et depuis quatre semaines, j’assiste aux rencontres hebdomadaires. Incroyable! Le groupe a pour objectif de se débarrasser du péché d’homosexualité tout en atteignant la “pureté sexuelle”.
Selon mes chefs chrétiens, on ne naît pas homosexuel. Ce n’est pas un choix non plus mais une réponse à un problème de développement survenu dans l’enfance, un père absent, une mère dominante ou de trop grandes affinités avec des soeurs, des tantes ou une grand-mère…
Heureusement, je ne suis pas assez imbécile pour m’être laissé prendre au jeu. En fait selon moi, le véritable péché n’est pas d’être homosexuel mais de perpétuer le mythe que nous sommes déficients, inadéquats, un danger pour l’ordre établi et la société.
Les relations physiques ici en prison au pays de l’Oncle Sam sont strictement interdites et passibles de représailles disci- plinaires. Les gardiens ferment toutefois les yeux, de façon hypocrite, sur nos activités et nos ébats.
GAYGLOBE MAGAZINE 8
Photo: Google.com
Pendant que d’un côté on “tolère” notre réalité homo- sexuelle, à la Chapelle on perpétue le mythe d’un péché contre Dieu et la na- ture. Un crime de société, un danger pour l’ordre… Et voilà qu’on nous affirme en prison ce qui est inac- ceptable de dire en dehors, l’homosexualité serait une aberration du déroulement de l’enfance.
Il se font et se disent en pri- son des choses qui feraient l’objet de manifestations et de poursuites pour propos haineux en dehors mais ici, personne ne peut rien y faire.
Ici, comme tout le reste, on se fout de la réhabilitation des détenus et de ce qu’ils font. Pourvu qu’ils ne se fas- sent pas prendre “les culot- tes baissées”. On nous garde en cage, on nous apprend n’importe quoi et ensuite on est surpris que certains en sortent comme des animaux sauvages et y reviennent en prison peu de temps après…

En prison aux États-Unis

Saturday, February 4th, 2012

Suite au refus de ma demande de transfèrement par le Gouverneur de la Floride, j’ai décidé de ne pas abdiquer. Après avoir bien digéré la nouvelle, je me suis retroussé les manches. En mars 2006, j’ai accepté l’entente négociée avec le Procureur de l’État qui, voulant éviter un procès coûteux et incertain, me proposait une sentence de 12 ans de prison en échange de mon plaidoyer de culpabilité.
En contre-partie, j’obtenais l’assurance du Procureur que l’État de Floride ne s’opposerait pas à mon transfèrement au Canada. Mes documents de sentence confirment cette en- tente et il y est écrit que “l’accusé peut transférer sa sentence au Canada sans objection de la part de l’État de Floride”.
Mieux encore, mon avocat de l’époque était retourné à la Cour deux jours plus tard pour demander au juge de signer une ordonnance disant “Le Tribunal, après avoir entendu les deux parties, n’a aucune objection à ce que l’accusé serve sa sentence au Canada conformément à sa prochaine demande de transfèrement pour ledit pays”. Ça ne pouvait être plus clair il me semble? Le Canada a donc accepté en février dernier ma demande de rapatriement, l’accord de la Floride devenait automatique en théorie, une simple formalité ad- ministrative il me semblait…
Or, voilà que le Gouverneur de la Floride, Rick Scott, a déci- dé à ma plus grande stupéfaction de violer l’entente. Ce n’est pas la première fois que l’État viole des ententes négociées avec des accusés. J’ai donc contacté mon avocat afin qu’il présente une requête à la Cour en citant la jurisprudence et en espérant que je ne sois pas obligé de me rendre jusqu’à la Cour d’Appel, avec les délais que ça comporte, avant d’obte- nir un jugement en ma faveur.
Je sais que chaque cas est différent et qu’ici, au pays de l’Oncle Sam, et encore plus en Floride, la justice n’est plus ce qu’elle était et ne possède certainement pas la définition qu’on lui connaît au Canada. J’essaie de ne pas me créer d’attentes mais malgré tout, je ne peux m’empêcher d’entre- tenir un certain espoir. Après tout, il me reste deux ans à servir, autant aller terminer ma sentence au Canada!

L’armée américaine est désormais prête à accueillir des soldats homosexuels

Saturday, July 23rd, 2011

Le Monde

Sept mois après l’abrogation de la loi controversée dite “Don’t Ask, Don’t Tell” qui interdisait depuis 1993 aux militaires gays d’afficher leur homosexualité sous peine de renvoi, le président américain, Barack Obama, a donné, vendredi 22 juillet, son feu vert à la présence d’homosexuels dans l’armée. Cette décision permet l’abrogation définitive, dans soixante jours, du tabou gay après dix-huit ans d’une loi controversée.

Avec le secrétaire à la défense, Leon Panetta, et le plus haut gradé américain, l’amiral Mike Mullen, le président a certifié, vendredi au Congrès, que la préparation des forces armées en vue d’accueillir des personnes homosexuelles dans ses rangs était achevée et que le tabou gay pouvait être levé.

L’armée avait souhaité disposer de temps pour préparer ses troupes à l’arrivée ou au coming-out de soldats homosexuels. Un travail pédagogique a donc été mené ces derniers mois auprès des militaires des cinq branches de l’armée américaine (Air Force, Army, Coast-Guard, Marines, Navy).

“L’un des principes de l’armée, c’est d’avoir un code de conduite et de s’y tenir. Donc en faisant ce travail pédagogique, l’armée s’est assurée que ses soldats comprenaient bien les nouvelles règles du code de conduite. De ce point de vue, c’est une bonne chose qu’elle ait mis en place cette préparation”, explique au Monde.fr Jonathan Hopkins, porte-parole de OutServe, une association pour les militaires LGBT (lesbiens, gays, bisexuels et transsexuels) actuellement en service et qui se bat depuis un an pour l’abrogation de “Don’t Ask, Don’t Tell”.

Le Pentagone avait anticipé le vote du Congrès en publiant, le 30 novembre 2010, un rapport sur l’application de l’abrogation de la loi. Ce document de 95 pages décrit la pédagogie à suivre pour expliquer les changements que va entraîner l’arrêt de “Don’t Ask, Don’t Tell” et a servi de base à la préparation menée dans l’armée depuis plusieurs mois. Trois grands principes dominent l’état d’esprit du rapport : “leadership, professionnalisme, respect”.

LES GRADÉS DEVRONT FAIRE PREUVE DE LEADERSHIP

Dans ce document, on peut ainsi lire : “Lors des 17 dernières années sous ‘Don’t Ask, Don’t Tell’, les commandants ont dirigé avec succès des militaires ayant des points de vue très différents sur l’engagement de militaires gays ou lesbiennes. Après l’abrogation, les commandants continueront à diriger avec succès des militaires ayant des points de vue très différents sur l’engagement de militaires gays ou lesbiennes. La loi aura changé, mais les défis du commandement restent les mêmes : la tâche d’un commandant est de construire la cohésion de son unité et de maintenir sa préparation afin que celle-ci soit capable d’accomplir sa mission avec efficacité.”

Eileen Lainez, porte-parole du département de la Défense, explique au Monde.fr que “la préparation à l’arrêt de ‘Don’t Ask, Don’t Tell’ s’est surtout concentrée sur les changements qu’impliquent l’abrogation de cette loi. Notre but, c’est que les membres de l’armée continuent de se traiter les uns les autres avec dignité et respect.”

Chaque branche de l’armée était libre de préparer ses troupes selon la méthode qu’elle souhaitait, mais toutes ont adopté un calendrier en trois temps. Ont d’abord été briefés les personnels pouvant être souvent confrontés à des problèmes liés à l’abrogation de “Don’t Ask, Don’t Tell”, comme les aumôniers ou les employés des ressources humaines. Puis ce fut le tour des gradés et, enfin, de l’ensemble de l’armée.

DES MISES EN SITUATION POUR PRÉPARER L’ARMÉE

Des présentations de vingt à trente minutes ont été faites auprès des militaires pour les informer des changements à venir et répondre aux éventuelles questions. Des mises en situation ont également été proposées pour préparer les membres de l’armée américaine à certaines situations particulières.

Ces 14 scénarios ont été révélés sur le site Internet de OutServe. L’un d’entre eux décrit un commandant étant informé qu’un de ses soldats fréquente un bar gay. “Dans ce cas, le commandant ne doit rien faire. À moins que l’établissement ne se trouve dans un périmètre interdit aux soldats ou qu’il y ait une preuve que le comportement du soldat n’est pas conforme au code de conduite de l’armée, il n’y a aucune interdiction contre le fait de se rendre dans un bar gay”, affirme les directives de la Navy.

Un autre scénario dépeint un adjudant découvrant à la télévision que l’une de ses soldates défile en tenue civile lors d’une manifestation en faveur des droits des homosexuels, avec une pancarte sur laquelle est écrit : “Soutenez la présence des gays et lesbiennes dans l’armée !”. “La participation d’un soldat à un défilé et le fait de porter une pancarte soutenant les droits des homosexuels ne constitue pas une faute professionnelle, sauf si ses actions sont interdites ou qu’elles discréditent l’armée. Par exemple, défiler en uniforme ou pendant son service serait interdit, sauf accord de la hiérarchie“, indique le mémo.

L’association OutServe a pu rencontrer l’équipe du Pentagone en charge de la préparation des militaires à l’arrêt de “Don’t Ask, Don’t Tell” et juge de façon positive l’action entreprise. Cependant, “la préparation en elle-même n’est pas suffisante”, estime Jonathan Hopkins. “Le bon déroulement de l’abrogation de cette loi va vraiment dépendre du comportement des gradés sur le terrain, de la façon dont ils œuvrent pour qu’elle soit réellement mise en application”, dit-il.

Selon le Pentagone, “la préparation s’est bien déroulée”. Il faudra toutefois attendre 60 jours après l’annonce de Leon Panetta pour que la fin de “Don’t Ask, Don’t Tell” entre réellement en vigueur.

Romain Brunet

Les États-Unis, plus jamais!

Thursday, April 14th, 2011

Par
Stéphane G.
[email protected]
Photo
Google
Quand j’avais onze ans, mon
père a amené toute la famille
passer le mois de juillet à Virginia
Beach. Il s’agissait alors
de mon premier contact avec
les américains et je suis tombé
amoureux… avec les États-
Unis. Plus tard, à l’aube de mes
dix-huit ans, nous nous rassemblions
avec des amis, tous
entassés dans la même automobile
et passions la douane
américaine à Lacolle pour nous
rendre à Burlington, en passant
par Plattsburg, pour y passer la
soirée dans le seul bar gay de
la ville.
Nous n’étions peut-être pas très
loin de la vie trépidante des bars
de Montréal mais le fait d’être
là, entouré de gens parlant une
autre langue, ayant des visages
peu familiers me donnait
la certitude d’avoir fait un long
voyage à l’autre bout du globe.

Et nous repassions les douanes
aux petites heures du matin en
sens inverse avec l’impression
d’avoir vécu une aventure exceptionnelle,
à moins de deux
heures de Montréal. Pendant
quelques heures, nous étions
en sol américain. C’était avant
le SIDA, avant le 11 septembre,
avant “don’t ask, don’t tell”,
avant la proposition 8…
Même si le mariage gay n’était
pas reconnu au Canada ou aux
États-Unis à l’époque, j’étais
convaincu que les américains
étaient beaucoup plus avancés
que les canadiens en matière
de droits sociaux. C’était il y a
plus de 30 ans et bien avant
mon incarcération.
Il y a toute une différence entre
être un touriste et immigrer
dans un pays étranger. Ça faisait
deux ans que je vivais en
Floride quand j’ai été arrêté. Le
fait de vivre en sol américain
en y étant forcé me permet
de juger de façon beaucoup
plus réaliste que lors de mes
premiers voyages, que les homosexuels
au pays de l’oncle
Sam sont considérés et traités
comme des citoyens de second
ordre.
Les homosexuels sont actuellement
victimes de discrimination
et cette discrimination se reflète
jusqu’à l’intérieur des murs.
Tout le monde sait qu’en milieu
carcéral, l’homosexualité est
omniprésente. Or les autorités
jouent à l’autruche, les relations sexuelles entre détenus sont interdites
et passibles de rapports
disciplinaires pouvant influencer
sur la date de libération,
les condoms sont inexistants
et les infections transmissibles
sexuellement très présentes.
Il est bien évident que parce
qu’une chose est interdite, ça
ne veut pas dire qu’elle ne se
produit pas. Rien n’est plus
excitant que ce qui est interdit
et encore plus quand ça se rapporte
au sexe.
Il faut énormément de courage
et de tempérament pour aller
au-delà de nos besoins primaires.
La discipline qu’on nous
impose n’a rien à voir avec la
discipline de l’âme. Nous sommes
châtiés pour nos crimes,
non réhabilités et avec l’objectif
de faire de nous des citoyens
respectueux des lois. À la
lumière de tout ça et avec la
compréhension acquise depuis
quelques années, je n’ai plus
du tout envie de me retrouver
en sol américain. À ma libération,
je vais rentrer au Québec
et plus jamais je ne remettrai
les pieds aux États-Unis. Je
déteste ce pays comme on
peut détester un ex-amant qui
nous a trahi ou abusé. Tout a
tellement changé ici depuis
mes dix-huit ans. La Floride
c’est peut-être plus chaud que
le Québec mais rien ici n’a
d’égale que la chaleur de mon
peuple. Je n’ai jamais été aussi
fier d’être un homosexuel québécois
que depuis que je suis
aux États-Unis.

71- La vie gaie en prison aux États-Unis L’homophobie en prison, avec humour…

Wednesday, October 13th, 2010

Par Stéphane G.
Photo Fondation Émergence

Nous sommes en 2010 et pourtant, l’homophobie est partout, même en prison. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, elle ne vient pas  que des détenus car ils comprennent généralement que l’homosexualité en prison est une conséquence de l’incarcération.

La majorité des prisons de la Floride est située en région rurale et bien souvent, les employés qui y travaillent sont aux prises avec une mentalité dictée par l’Église qui condamne l’homosexualité. Le personnel masculin est généralement plus homophobe et il n’est pas rare de voir les détenus gais être les victimes d’une certaine forme de discrimination de la part des gardiens.

À cause de mon orientation sexuelle, j’ai souvent l’impression que les règlements me sont appliqués plus sévèrement.

Lors de fouilles générales, je suis régulièrement appelé à justifier la présence de “Gay Globe Magazine” dans mon casier. Bine qu’il soit impossible pour eux de lire les articles en français, les gardiens cherchent en vain une photo quelconque pouvant les amener à ridiculiser les homosexuels en général, et moi en particulier.

Si certains détenus sont plus homophobes que d’autres, cela est dû à mon avis au fait qu’ils sont vivement encouragés  à l’être par l’Église qui a un pouvoir énorme en prison. L’étude de la Bible y est hautement recommandée en lieu et place des programmes de réhabilitation inexistants. Voici quelques exemples d’enseignements reçus par les prisonniers, on se demandera ensuite d’où vient l’homophobie dans la société…

Levictus 12:22 L’homosexualité est une abomination!

Levictus 25:44 On affirme que j’ai le droit de posséder deux esclaves, hommes ou femmes en autant qu’ils soient achetés de nations avoisinantes.

Exodus 21:7 Un chrétien d’ici voudrait vendre sa fille comme esclave, tel que permis par la Bible cependant il n’arrive pas à se décider à savoir quel serait le juste prix de nos jours.

Levictus 15:19-24 Il n’est pas autorisé d’être en contact avec une femme pendant ses menstruations. Comment faire pour le savoir? Est-ce une question acceptable pour une femme?

Levictus 11:10 Quelqu’un ici croit que même si manger des fruits de mer est une abomination, c’est tout de même moins grave que l’homosexualité. Est-ce qu’il y a différents niveaux d’abomination?

Levictus 1:9 Si je brûle un taureau sur l’autel du sacrifice, cela créé une odeur plaisante au Seigneur. Cependant si les voisins s’en plaignent, dois-je les ignorer?

Levictus 11:6-8 Toucher à la peau d’un cochon mort me qualifie d’impur. Dois-je jouer au football avec des gants?

Levictus 19:19 Mon oncle a une ferme et y fait pousser deux légumes différents et ma tante s’habille avec des vêtements faits de deux tissus différents (laine et polyester). Selon la Bible il faudrait les lapider! Est-ce que le Village entier doit être présent ou ne pourrions nous pas en faire une affaire familiale privée et juste les excommunier?

Les prisonniers sortent de prison avec ces enseignements en tête et doivent ainsi réintégrer la société. Est-ce qu’on se surprendra de voir le nombre d’homophobes en liberté?

On peut écrire à Stéphane à l’adresse [email protected]

Argentine : un groupe immobilier veut construire un quartier gai
Par E-Illico

Un groupe immobilier veut construire le premier quartier privé pour homosexuels d’Argentine. L’idée est de construire “un complexe de résidences pour les gens de même sexe”, a expliqué Antonio Forte, un responsable du projet qui dément toutefois que la mesure soit discriminatoire. “Ceux qui le veulent pourront y habiter”, “ce ne serait pas exclusivement pour les homosexuels”, a-t-il précisé.

Le choix de la ville où sera construit le quartier fermé, d’une centaine de logements haut de gamme, n’a pas encore été arrêté. Par ordre de préférence : Mendoza (ouest), Cordoba (centre) ou San Luis (centre-ouest). Chaque maison sera construite selon le goût du client. Les constructeurs prévoient de plus la création d’un “lac artificiel et un centre de spa et de détente”, selon Forte.

Plus d’une centaine de couples de gays et de lesbiennes se sont mariés depuis l’entrée en vigueur de la loi en Argentine, le premier pays à légaliser le mariage homosexuel au niveau de tout le pays, en Amérique latine.

Jean-Luc Romero est entré illégalement aux États-Unis

Saturday, August 21st, 2010

Le politicien français Jean-Luc Romero, président d’Élus Locaux contre le SIDA, de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité et militant dans de nombreuses autres causes et ex-collaborateur à la Revue Le Point Canada est entré illégalement aux États-Unis, sous de fausses représentations en 2006.

Selon son blog www.romero-blog-fr, dans un message daté du 11 avril 2010, Romero déclare “Incontestablement, avec mon retour aux États-Unis, après des années où je n’avais plus osé y mettre les pieds suite à un contrôle humiliant à l’aéroport de Fort Lauderdale où j’avais été contraint de mentir et de dire que mes médicaments étaient contre le cancer et non contre le sida…”

Dans une entrevue qu’il accordait au journal Libération en 2006, Jean-Luc Romero confirme son geste ainsi: “Le 11 août, à ma sortie des Etats-Unis, mon sac a été fouillé et les douaniers ont trouvé mes médicaments. Quand ils m’ont demandé ce que j’avais, si c’était le sida, j’ai dit que j’avais un cancer. Comme je quittais le pays, ils ne m’ont pas plus embêté que ça, mais vous ne pouvez pas imaginer combien c’est humiliant de devoir mentir et d’être comparé à un délinquant.”

Or, effectivement en 2006, les personnes séropositives étaient interdites de circulation aux États-Unis, à tort ou à raison, et en y allant de cette admission très grave pour un homme politique, Jean-Luc Romero envoie le message qu’il est au dessus des lois, que les lois ne le concernent pas et montre un exemple plutôt négatif en ce qui a trait à l’honnêteté des politiciens.

Jean-Luc Romero a menti pour entrer aux États-Unis. Il a caché son statut sérologique pour entrer dans un pays qui avait pourtant des lois interdisant sa présence et fait ainsi encore une fois la démonstration de son mépris pour les règles.

Autre admission inquiétante pour un homme politique français qui devrait normalement prêcher par l’exemple et ne pas monter la violation au rang de norme, toujours sur son blog, cette fois en date du 31 décembre 2006, Jean-Luc Romero écrit à ses fans et déclare : “Quelque soit le moment de l’année, jours ferriés, dimanches et jours de la semaine. En vacances ou pas. En France ou au bout du monde. Je vous ai écrit de dizaines de villes françaises, mais aussi de Rio, Genève, Berlin, Moscou, Montréal, Fort Lauderdale (le caractère gras est de nous), Toronto, Genève, Acapulco et pour finir Mexico.

Or, en 2006, pour être à Fort Lauderdale, il faut effectivement y être entré illégalement. Il admettra donc en 2010 y être entré en mentant aux autorités gouvernementales américaines.

Le problème soulevé par ces mensonges aux autorités n’est pas que légal, on verra ce que diront les autorités américaines sur cette question, un suivi sera fait sur ce blog, mais il est aussi moral. Comment est-ce qu’un politicien peut ainsi mentir pour entrer aux États-Unis et penser qu’il fera honneur à son pays en l’avouant presqu’avec arrogance? Mentir à un officier de l’immigration américaine est aussi un geste grave, selon la loi de ce pays et une peine de prison peut être d’office ordonnée si la personne se fait prendre.

Ce même politicien est à la tête d’un budget important et il a reçu la confiance du public pour gérer les affaires de la région qu’il représente. Est-ce que ce public savait qu’il avait menti à l’imigration américaine avant de voter pour lui?

Enfin, Quand Monsieur Romero dirige ses groupes et associations, comment lui faire confiance sur sa gestion financière et sur ses positions et déclarations s’il a fait la preuve, de son propre aveu, qu’il a menti aux autorités. Il savait très bien avant de partir pour les États-Unis que son séjour y serait illégal, il n’a donc pas été forcé de mentir puisqu’il pouvait tout simplement ne pas prendre un avion pour la Floride.

Jean-Luc Romero a été renvoyé de la Revue Le Point Canada pour ses prises de position incohérentes sur l’euthanasie et le SIDA. Il a aussi été suspendu avant son renvoi pour les actes reprochés dans l’affaire Vanneste. Même en 2010, malgré la campagne de salissage dont il est en partie l’auteur sur certains points contre nous, la décision était judicieuse.

70- La vie gaie en prison aux États-Unis… La réhabilitation en prison? Connais pas!

Thursday, August 19th, 2010

Par Stéphane G.
Photo Google.com

J’ai souvent parlé ici des conditions de détention qui sont imposées aux personnes incarcérées aux États-Unis.

Au début de mon incarcération, j’étais hébergé dans des dortoirs à aires ouvertes comme ce que l’on peut voir dans les films où les toilettes et les douches sont aussi ouvertes à la vue de tous, d’où la rumeur sur les savons que l’on échappe… Comme je suis un homosexuel déclaré, j’attirais l’attention bien malgré moi.

À prime abord, cela peut sembler agréable, même excitant, mais quand j’ai commencé à me faire réveiller à deux heures du matin par un premier, un second puis un régiment de détenus en chaleur, qui voulaient avoir du sexe la nuit, j’ai trouvé cela un peu moins amusant.

N’oubliez pas que tous les contacts sexuels en prison sont strictement interdits.

Il n’existe que trois unités de ce genre actuellement en Floride. Elles hébergent un total d’environ 240 à 250 détenus et sont peuplées de détenus qui sont à risque de subir une forme de violence quelconque de la part des détenus de la population dite “générale”.

On y retrouve d’anciens policiers, des avocats et autres représentants de la loi, des délateurs, des détenus d’un certain âge, trop jeunes ou trop vieux qui n’arrivent pas à s’adapter sans subir de pressions, un grand nombre de détenus comme moi qui sont homosexuels et qui ont été victimes de harcèlement sexuel et enfin de certains transsexuels.

Ces unités sont placées dans des institutions régulières souvent adjacentes à d’autres unités du même dortoir hébergeant des détenus généraux.

Tout cela nécessite une logistique spéciale au niveau de la sécurité afin qu’en aucun temps, un détenu protégé ne se trouve en présence d’un détenu de la population générale. Bien entendu, cela génère de nombreux délais lors des déplacements à l’intérieur du périmètre de la prison ne serait-ce que pour se rendre à la salle à manger ou au pavillon médical.

Comme cela s’est répété à plusieurs reprises, j’ai dû me résoudre à contacter la sécurité. Une équipe de classification a donc déterminé que j’étais matière à risque vu mon orientation sexuelle connue et qu’il valait mieux pour ma sécurité que je sois transféré dans une unité de protection. Je me suis donc retrouvé là où je réside actuellement, dans des conditions pas si inconfortable puisque j’ai une cellule climatisée.

Tout dernièrement, un juge de la Cour criminelle de Floride a été condamné pour corruption et a reçu une sentence de 20 ans de détention. Il est arrivé dans mon unité il y a deux semaines et a vite attiré l’attention des autres détenus. J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec lui à quelques reprises et au cours d’une conversation, je lui ai demandé s’il avait déjà sentencé des prévenus à des peines de prison.

Après avoir répondu par l’affirmative, je me suis dépêché de le questionner sur ce qu’il pensait du système pour lequel il avait travaillé maintenant qu’il se trouvait à l’intérieur des murs. Il m’a répondu “en tant que juge, je t’avouerais que je n’avais aucune idée ce que qu’était la prison. Je crois que le système d’incarcération est aberrant et totalement défaillant. Si le but de l’incarcération est la réhabilitation, cela m’apparaît tout à fait inexistant ici.

Je crois que tout juge qui siège sur une Cour de justice devrait être incarcéré ne serait-ce qu’une semaine afin de se rendre compte de l’inutilité et de l’inefficacité du système.”  Adjugé votre honneur!!!

NDLR: Notre chroniqueur Stéphane G. est une personnalité de la culture québécoise incarcérée pour une sentence de longue durée suite à des actes graves. Sa contribution nous aide collectivement à mieux comprendre la réalité vécue dans une prison aux États-Unis et à comprendre le cheminement d’un homme gai dans cet environnement. On peut lui communiquer des suggestions ou lui transmettre des commentaires ou questions à [email protected]

La résilience est plus facile à gérer que la combativité

Tuesday, July 13th, 2010

Par Stéphane G.
Photo : Alonios

(Selon Wikipédia) La résilience est un phénomène psychologique  qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression. La résilience serait rendue possible grâce à la réflexion, à la parole, et à l’encadrement médical d’une thérapie, d’une analyse.

Dernièrement, je recevais quelques courriels et lettres de lecteurs me félicitant pour cette chronique et exprimant beaucoup de sympathie à mon égard. Je tiens d’abord à vous remercier pour ce support et si ma chronique peut aider à mieux faire comprendre la réalité carcérale d’un détenu, j’en suis extrêmement flatté. On me demande comment je fais pour passer à travers tout ça?

Il faut du courage et une force de caractère à toute épreuve pour survivre à cet environnement mais il faut parfois simplement s’y résigner, arrêter de se battre et accepter les choses telles qu’elles se présentent.

J’ai vite compris ici ce qu’était que l’absence de choix. Je n’ai pas le choix de ce qui sera servi aux repas, ni de l’heure à laquelle je pourrai manger. Je n’ai pas le choix de me lever à 7h le matin, de me vêtir et de faire mon lit sauf si je souhaite me retrouver avec un rapport disciplinaire. Je n’ai pas le choix d’allumer ou d’éteindre le néon de ma cellule puisque l’éclairage est contrôlé par les gardiens. Avec le manque de choix vient inévitablement le manque de contrôle.

Puisque je n’ai plus le choix face aux événements qui régissent ma vie et ma condition de détenu, je n’ai donc pas de contrôle sur ces événements et les conditions qui s’y rattachent. La seule chose sur laquelle j’ai un choix mais pas toujours le contrôle c’est la façon que je réagis à ce manque de choix.

Mon niveau d’acceptation de ce qui, auparavant, m’apparaissait insupportable s’est considérablement élevé au cours des dernières années. Il ne s’agit pas ici de résignation, comme certains pourraient le penser. Il s’agit plutôt de la compréhension qu’une situation aussi difficile qu’elle puisse être n’est que temporaire, aussi interminable qu’elle puisse paraître dans son “impermanence” et son intolérabilité.

Après tout, la perception que nous avons de contrôler tous les éléments de notre vie est peut-être fausse. Même dans la libre société, il y a des gens qui sont encore plus emprisonnés que les détenus. Ils ne contrôlent pas leurs problèmes ou leur façon de réagir à la vie.

Pour ma part, en acceptant de réagir de manière à ne pas me sentir frustré ou injustement traité a eu pour effet d’augmenter mon niveau de tolérance en général et je suis maintenant plus flexible face à ma condition de détenu et à ce qui s’y rattache.

Plutôt que de me concentrer sur mes horribles conditions de détention, je porte mon attention sur la façon de les alléger.

Ce n’est pas toujours évident et je suis souvent testé dans ma théorie. Si parfois je me sens démoralisé ou impuissant devant l’ampleur de la tâche, je me concentre alors sur les paroles d’un ami qui se reconnaîtra sûrement ici et qui disent à peu près ceci: “ Il ne peut pas pleuvoir à tous les jours. Tôt ou tard, il fera soleil”. Après tout, ne suis-je pas en Floride, The Sunshine State?

On peut écrire à Stéphane G. à [email protected]

Aucun séropositif ne sera refusé

Thursday, January 14th, 2010

Les sportifs et spectateurs séropositifs
seront les bienvenus aux Etats-Unis lors des
Gay Games 2006 à Chicago : Lʼagrément
«Designated Event Status» facilite lʼentrée
aux Etats Unis
(SAN FRANCISCO – le 7 février 2006) – Lʼadministration américaine
vient dʼaccorder une dérogation globale qui permet aux non-Américains
séropositifs de voyager aux Etats Unis pour participer ou assister aux
Gay Games 2006. La Fédération internationale des Gay Games (FGG),
et le comité dʼorganisation Chicago Games, Inc. (CGI), viennent
dʼannoncer que cette dérogation sera effective avec lʼagrément en tant
que « Designated Event » pour le festival sportif et culturel Gay Games
VII, prévu du 15 au 22 juillet 2006 à Chicago dans lʼIllinois.
« De nombreuses personnes séropositives ou souffrant dʼautres
maladies importantes ont participé lors dʼéditions précédentes des
Gay Games, et certaines ont même établi des records en catégorie
masters. Nous sommes ainsi heureux que tous les participants venant
dʼen dehors des Etats Unis pourront une fois encore voyager librement
pour assister aux Gay Games en juillet prochain », a indiqué Kathleen
Webster, co-présidente de la FGG.
Des participants et spectateurs séropositifs aux Gay Games VII peuvent
maintenant faire la demande dʼun visa de voyage à entrée unique B-2
auprès de leur consulat américain local. Le visa, valable du 8 au 28
juillet 2006, sera présenté sur un formulaire spécifique, plutôt que de
figurer de manière définitive dans le passeport du porteur.
« Lʼagrément en tant que « Designated Event » démontre notre
engagement envers les principes des Gay Games, à savoir la
participation, lʼinclusion et le meilleur de soi, et envers notre mission
de la pleine reconnaissance et lʼintégration de toute personne LGBT »,
a ajouté Brian McGuinness, le directeur général de CGI.
Une commandite de la
Revue Le Point
Formalités
Des précisions sur les formalités
pour demander ce visa B-2 visa
auprès des consulats américains
seront bientôt disponibles sur
les sites Internet de la FGG
www.gaygames.com et de CGI
www.gaygameschicago.org
Pour dʼautres informations,
contacter Aimee Pine au
secrétariat des Chicago Games,
Inc. au +1 (773) 907-2006 ou
par courriel à aimee.pine@gay
gameschicago.org NDLR: Les canadiens nʼont pas besoin de Visa pour entrer aux États-Unis

Chronique Le SIDA en prison aux USA

Saturday, December 5th, 2009

Le règlement du “Department of corrections” interdit toutes formes de contacts et relations physiques entre détenus sous peine de sanctions disciplinaires. Aux États-Unis, on ne rigole pas avec l’homosexualité en prison…

Mourir d’aimer ou le SIDA en prison…

Si les relations physiques entre détenus sont prohibées aux États-Unis, ça ne veut pas dire qu’elles n’existent pas, au contraire. Après tout, rien n’est plus attirant que ce qui est défendu. Encore plus quand on parle de plaisir physique. Les cas de VIH/SIDA dans la population carcérale sont nombreux. Beaucoup plus que ce que les statistiques officielles veulent bien laisser croire. Plusieurs détenus séropositifs refusent de recevoir quelque traitement que ce soit par peur d’être identifiés comme porteurs du VIH et perdre la confidentialité sur leur cas. Pire, nombreux détenus ne dévoilent pas leur statut sérologique par crainte de se retrouver seuls, sans possibilité de relations intimes avec qui que ce soit.

“Le VIH/SIDA est encore plus tabou en prison que nulle part ailleurs”

Comme la distribution des doses quotidiennes de médicaments se fait en public, à la vue de tous, se retrouver en ligne pour recevoir ses pilules attire inévitablement la suspicion, le doute… Un détenu de mon dortoir, me voyant en ligne à tous les jours, deux fois par jour, a décidé un beau matin de se placer derrière mois pour tenter de voir mes pilules. Certains détenus sont des experts en pharmacologie et peuvent reconnaître toutes les pilules à distance. Peu de temps après, ce même détenu est venu me voir pour me proposer quelques “actes”, me disant de ne pas m’inquiéter puisqu’il prenait le même traitement que moi. Pour la première fois en 20 ans, mon statut sérologique devenait un critère de sélection positif!

Dès que je sens qu’une amitié avec un détenu à des chance de devenir plus intime, je me presse sans hésitation à dévoiler mon statut de séropositif d’abord par souci d’honnêteté mais aussi pour ma propre sécurité. Le fait de ne pas dévoiler un tel cas en prison, à un prospect, peut mener à la mort.

La prison est un environnement violent où les détenus sont privés de tout et où 85% des résidants ont des problèmes d’addiction diverses non traitées puisqu’ici, les programmes de réhabilitation sont inexistants. L’alcool et les drogues sont difficiles à obtenir, plusieurs se tournent vers le sexe, remplaçant une dépendance par une autre, afin d’obtenir leur “high”. Il y a aussi les dépendants affectifs qui, comme pour les autres dépendances, ne sont absolument pas préoccupés par leur statut sérologique, ni celui de leurs partenaires. Pour eux, ce qui compte le plus c’est d’être avec quelqu’un, quitte à mourir d’aimer, par aveuglement volontaire.

Les parois de ma vie sont lisses, je m’y accroche mais je glisse lentement
vers ma destinée, mourir d’aimer…
Pendant que le monde me juge, je ne vois pour moi qu’un refuge. Toutes les issues m’étant condamnées, mourir d’aimer. (Charles Aznavour)

Le Dieu américain

Saturday, November 14th, 2009

Et si cʼétait un message de leur Dieu?

Par: Carle Jasmin                                                                                                                                                                                                                 Photo: Google.com
Comme dans Astérix, le Dieu des américains leur est peut-être tombé
sur la tête, sauf quʼà la Maison Blanche, personne ne semble vouloir en
informer le Président Bush! Si on devait se fier aux critères moraux du
Président, Dieu, en détruisant les États-Unis avec des catastrophes natu-
relles à répétition, voudrait leur envoyer un signal, qui lʼentendra?
Depuis le début de lʼannée, les États-Unis sont victimes de très nom-
breuses catastrophes naturelles qui sont en train de ruiner lʼétat central et,
sans quʼon nous le dise à haute voix, nuisent définitivement à la guerre
en Irak et aux activités militaires des américains dans le monde. Tout le
monde sait que le Président Bush est très religieux et que depuis le début
de son premier mandat, il oriente beaucoup sa politique de façon à inclure
certains enseignements bibliques ou certaines images liées aux croisades
du moyen-âge.
Tout le monde sait aussi que le Dieu invoqué par le Président est censé
être un Dieu de bonté, dʼamour et de rigueur. Quʼest-ce quʼil sʼest donc
produit dans la tête du Dieu américain pour que ce dernier punisse autant
les États-Unis? Est-ce quʼil y a là un message que le Président devrait
comprendre? Est-ce que le Dieu de Monsieur Bush voudrait le punir pour
ce quʼil fait dans le reste du monde? Pour répondre à ces questions, il faut
dʼune part être croyant et ensuite lʼêtre assez pour théoriser sur la volonté
divine, ce qui nʼest pas évident. Le seul point sur lequel nous pouvons
nous questionner, que lʼon soit croyant ou pas, cʼest que si Dieu existe
vraiment, il a de toute évidence une dent contre les États-Unis. Il serait
temps quʼun proche du Président lʼinforme de cette drôle de situation
avant que les ennemis traditionnels, les intégriste musulmans ne tirent
leurs propres conclusions: Et si cʼétait Allah qui gagnait la guerre et pu-
nissait les États-Unis, voilà une pensée plus terrifiante non?

La vie gaie en prison aux USA

Tuesday, October 20th, 2009

Stéphane G. est un homme gai québécois emprisonné dans une prison américaine en Floride pour une longue durée suite à des crimes contre la personne. Il nous raconte sous forme de journal son vécu au quotidien en toute transparence.

Je me souviens!
Je me souviens de vouloir changer de vie et de prendre la décision d’aller vivre aux États-Unis. Je déteste l’hiver et je me disais que de m’installer dans un état du sud ne pourrait qu’améliorer ma qualité de vie. Je me souviens de l’extase ressentie à contempler mon amoureux américain assis dans le salon de ma maison. Je me souviens aussi du jour où il m’a quitté et des pleurs versés, qui jaillissaient sans cesse, incontrôlables. Je me souviens d’avoir perdu le sens de ma vie avec son départ et dans le but de compenser cette perte, des jeux dangereux auxquels je m’adonnais qui, immanquablement me mèneraient dans un univers parallèle.

Je me souviens clairement du jour et du moment de mon arrestation et de mon entrée en prison, loin des miens, de ma vie, de mon pays, là où je suis depuis six ans. Je me souviens m’être demandé comment j’allais faire pour passer inaperçu, moi, un extraverti naturel, un homo aux allures et manières distinguées, raffinées pour ne pas dire efféminées. Comment masquer ce que j’avais eu tant de plaisir à montrer au grand jour auparavant? Ma fierté d’appartenir à la communauté gaie…

“La souffrance de l’emprisonnement réside dans le fait que l’on ne peut, à aucun moment, s’évader de soi-même.” (Abe Kobo)

Je me souviens m’être dit que j’entrais désormais dans un monde où je ne pourrais plus être moi-même, espérant que mes talents d’acteur seraient assez forts, de peur d’être démasqué. Erreur! Car j’allais apprendre que d’être gai en prison est un avantage. Un peu comme à l’extérieur des murs… Je me souviens de cette petite voix en moi qui me disait et me dit toujours de saisir l’occasion. L’occasion d’apprendre, de changer, de m’améliorer, de devenir meilleur et de vivre pleinement cette expérience et, parce que je me souviens, de la partager.

Je suis très heureux de me joindre à l’équipe de Gay Globe Magazine pour vous parler de mon vécu en tant qu’homo québécois incarcéré dans une prison américaine en compagnie de détenus ayant une culture et une perception tout à fait différente des québécois dont je suis fier d’être. À chaque édition je partagerai avec vous une tranche de ma vie en milieu carcéral américain.

Je me souviens étant la devise de notre belle province, le Québec, laissez-moi me souvenir et vous raconter.

NDLR: Stéphane G. a été invité par Gay Globe Magazine à contribuer de son expérience à notre publication sans jugement ni curiosité malsaine. Si vous souhaitez communiquer avec Stéphane, envoyez un courriel à [email protected] et nous le ferons suivre. Stéphane purge une peine de longue durée et est admissible à une première libération conditionnelle en 2015.