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L’armée américaine est désormais prête à accueillir des soldats homosexuels

Saturday, July 23rd, 2011

Le Monde

Sept mois après l’abrogation de la loi controversée dite “Don’t Ask, Don’t Tell” qui interdisait depuis 1993 aux militaires gays d’afficher leur homosexualité sous peine de renvoi, le président américain, Barack Obama, a donné, vendredi 22 juillet, son feu vert à la présence d’homosexuels dans l’armée. Cette décision permet l’abrogation définitive, dans soixante jours, du tabou gay après dix-huit ans d’une loi controversée.

Avec le secrétaire à la défense, Leon Panetta, et le plus haut gradé américain, l’amiral Mike Mullen, le président a certifié, vendredi au Congrès, que la préparation des forces armées en vue d’accueillir des personnes homosexuelles dans ses rangs était achevée et que le tabou gay pouvait être levé.

L’armée avait souhaité disposer de temps pour préparer ses troupes à l’arrivée ou au coming-out de soldats homosexuels. Un travail pédagogique a donc été mené ces derniers mois auprès des militaires des cinq branches de l’armée américaine (Air Force, Army, Coast-Guard, Marines, Navy).

“L’un des principes de l’armée, c’est d’avoir un code de conduite et de s’y tenir. Donc en faisant ce travail pédagogique, l’armée s’est assurée que ses soldats comprenaient bien les nouvelles règles du code de conduite. De ce point de vue, c’est une bonne chose qu’elle ait mis en place cette préparation”, explique au Monde.fr Jonathan Hopkins, porte-parole de OutServe, une association pour les militaires LGBT (lesbiens, gays, bisexuels et transsexuels) actuellement en service et qui se bat depuis un an pour l’abrogation de “Don’t Ask, Don’t Tell”.

Le Pentagone avait anticipé le vote du Congrès en publiant, le 30 novembre 2010, un rapport sur l’application de l’abrogation de la loi. Ce document de 95 pages décrit la pédagogie à suivre pour expliquer les changements que va entraîner l’arrêt de “Don’t Ask, Don’t Tell” et a servi de base à la préparation menée dans l’armée depuis plusieurs mois. Trois grands principes dominent l’état d’esprit du rapport : “leadership, professionnalisme, respect”.

LES GRADÉS DEVRONT FAIRE PREUVE DE LEADERSHIP

Dans ce document, on peut ainsi lire : “Lors des 17 dernières années sous ‘Don’t Ask, Don’t Tell’, les commandants ont dirigé avec succès des militaires ayant des points de vue très différents sur l’engagement de militaires gays ou lesbiennes. Après l’abrogation, les commandants continueront à diriger avec succès des militaires ayant des points de vue très différents sur l’engagement de militaires gays ou lesbiennes. La loi aura changé, mais les défis du commandement restent les mêmes : la tâche d’un commandant est de construire la cohésion de son unité et de maintenir sa préparation afin que celle-ci soit capable d’accomplir sa mission avec efficacité.”

Eileen Lainez, porte-parole du département de la Défense, explique au Monde.fr que “la préparation à l’arrêt de ‘Don’t Ask, Don’t Tell’ s’est surtout concentrée sur les changements qu’impliquent l’abrogation de cette loi. Notre but, c’est que les membres de l’armée continuent de se traiter les uns les autres avec dignité et respect.”

Chaque branche de l’armée était libre de préparer ses troupes selon la méthode qu’elle souhaitait, mais toutes ont adopté un calendrier en trois temps. Ont d’abord été briefés les personnels pouvant être souvent confrontés à des problèmes liés à l’abrogation de “Don’t Ask, Don’t Tell”, comme les aumôniers ou les employés des ressources humaines. Puis ce fut le tour des gradés et, enfin, de l’ensemble de l’armée.

DES MISES EN SITUATION POUR PRÉPARER L’ARMÉE

Des présentations de vingt à trente minutes ont été faites auprès des militaires pour les informer des changements à venir et répondre aux éventuelles questions. Des mises en situation ont également été proposées pour préparer les membres de l’armée américaine à certaines situations particulières.

Ces 14 scénarios ont été révélés sur le site Internet de OutServe. L’un d’entre eux décrit un commandant étant informé qu’un de ses soldats fréquente un bar gay. “Dans ce cas, le commandant ne doit rien faire. À moins que l’établissement ne se trouve dans un périmètre interdit aux soldats ou qu’il y ait une preuve que le comportement du soldat n’est pas conforme au code de conduite de l’armée, il n’y a aucune interdiction contre le fait de se rendre dans un bar gay”, affirme les directives de la Navy.

Un autre scénario dépeint un adjudant découvrant à la télévision que l’une de ses soldates défile en tenue civile lors d’une manifestation en faveur des droits des homosexuels, avec une pancarte sur laquelle est écrit : “Soutenez la présence des gays et lesbiennes dans l’armée !”. “La participation d’un soldat à un défilé et le fait de porter une pancarte soutenant les droits des homosexuels ne constitue pas une faute professionnelle, sauf si ses actions sont interdites ou qu’elles discréditent l’armée. Par exemple, défiler en uniforme ou pendant son service serait interdit, sauf accord de la hiérarchie“, indique le mémo.

L’association OutServe a pu rencontrer l’équipe du Pentagone en charge de la préparation des militaires à l’arrêt de “Don’t Ask, Don’t Tell” et juge de façon positive l’action entreprise. Cependant, “la préparation en elle-même n’est pas suffisante”, estime Jonathan Hopkins. “Le bon déroulement de l’abrogation de cette loi va vraiment dépendre du comportement des gradés sur le terrain, de la façon dont ils œuvrent pour qu’elle soit réellement mise en application”, dit-il.

Selon le Pentagone, “la préparation s’est bien déroulée”. Il faudra toutefois attendre 60 jours après l’annonce de Leon Panetta pour que la fin de “Don’t Ask, Don’t Tell” entre réellement en vigueur.

Romain Brunet

Chronique Le SIDA en prison aux USA

Saturday, December 5th, 2009

Le règlement du “Department of corrections” interdit toutes formes de contacts et relations physiques entre détenus sous peine de sanctions disciplinaires. Aux États-Unis, on ne rigole pas avec l’homosexualité en prison…

Mourir d’aimer ou le SIDA en prison…

Si les relations physiques entre détenus sont prohibées aux États-Unis, ça ne veut pas dire qu’elles n’existent pas, au contraire. Après tout, rien n’est plus attirant que ce qui est défendu. Encore plus quand on parle de plaisir physique. Les cas de VIH/SIDA dans la population carcérale sont nombreux. Beaucoup plus que ce que les statistiques officielles veulent bien laisser croire. Plusieurs détenus séropositifs refusent de recevoir quelque traitement que ce soit par peur d’être identifiés comme porteurs du VIH et perdre la confidentialité sur leur cas. Pire, nombreux détenus ne dévoilent pas leur statut sérologique par crainte de se retrouver seuls, sans possibilité de relations intimes avec qui que ce soit.

“Le VIH/SIDA est encore plus tabou en prison que nulle part ailleurs”

Comme la distribution des doses quotidiennes de médicaments se fait en public, à la vue de tous, se retrouver en ligne pour recevoir ses pilules attire inévitablement la suspicion, le doute… Un détenu de mon dortoir, me voyant en ligne à tous les jours, deux fois par jour, a décidé un beau matin de se placer derrière mois pour tenter de voir mes pilules. Certains détenus sont des experts en pharmacologie et peuvent reconnaître toutes les pilules à distance. Peu de temps après, ce même détenu est venu me voir pour me proposer quelques “actes”, me disant de ne pas m’inquiéter puisqu’il prenait le même traitement que moi. Pour la première fois en 20 ans, mon statut sérologique devenait un critère de sélection positif!

Dès que je sens qu’une amitié avec un détenu à des chance de devenir plus intime, je me presse sans hésitation à dévoiler mon statut de séropositif d’abord par souci d’honnêteté mais aussi pour ma propre sécurité. Le fait de ne pas dévoiler un tel cas en prison, à un prospect, peut mener à la mort.

La prison est un environnement violent où les détenus sont privés de tout et où 85% des résidants ont des problèmes d’addiction diverses non traitées puisqu’ici, les programmes de réhabilitation sont inexistants. L’alcool et les drogues sont difficiles à obtenir, plusieurs se tournent vers le sexe, remplaçant une dépendance par une autre, afin d’obtenir leur “high”. Il y a aussi les dépendants affectifs qui, comme pour les autres dépendances, ne sont absolument pas préoccupés par leur statut sérologique, ni celui de leurs partenaires. Pour eux, ce qui compte le plus c’est d’être avec quelqu’un, quitte à mourir d’aimer, par aveuglement volontaire.

Les parois de ma vie sont lisses, je m’y accroche mais je glisse lentement
vers ma destinée, mourir d’aimer…
Pendant que le monde me juge, je ne vois pour moi qu’un refuge. Toutes les issues m’étant condamnées, mourir d’aimer. (Charles Aznavour)

Le Dieu américain

Saturday, November 14th, 2009

Et si cʼétait un message de leur Dieu?

Par: Carle Jasmin                                                                                                                                                                                                                 Photo: Google.com
Comme dans Astérix, le Dieu des américains leur est peut-être tombé
sur la tête, sauf quʼà la Maison Blanche, personne ne semble vouloir en
informer le Président Bush! Si on devait se fier aux critères moraux du
Président, Dieu, en détruisant les États-Unis avec des catastrophes natu-
relles à répétition, voudrait leur envoyer un signal, qui lʼentendra?
Depuis le début de lʼannée, les États-Unis sont victimes de très nom-
breuses catastrophes naturelles qui sont en train de ruiner lʼétat central et,
sans quʼon nous le dise à haute voix, nuisent définitivement à la guerre
en Irak et aux activités militaires des américains dans le monde. Tout le
monde sait que le Président Bush est très religieux et que depuis le début
de son premier mandat, il oriente beaucoup sa politique de façon à inclure
certains enseignements bibliques ou certaines images liées aux croisades
du moyen-âge.
Tout le monde sait aussi que le Dieu invoqué par le Président est censé
être un Dieu de bonté, dʼamour et de rigueur. Quʼest-ce quʼil sʼest donc
produit dans la tête du Dieu américain pour que ce dernier punisse autant
les États-Unis? Est-ce quʼil y a là un message que le Président devrait
comprendre? Est-ce que le Dieu de Monsieur Bush voudrait le punir pour
ce quʼil fait dans le reste du monde? Pour répondre à ces questions, il faut
dʼune part être croyant et ensuite lʼêtre assez pour théoriser sur la volonté
divine, ce qui nʼest pas évident. Le seul point sur lequel nous pouvons
nous questionner, que lʼon soit croyant ou pas, cʼest que si Dieu existe
vraiment, il a de toute évidence une dent contre les États-Unis. Il serait
temps quʼun proche du Président lʼinforme de cette drôle de situation
avant que les ennemis traditionnels, les intégriste musulmans ne tirent
leurs propres conclusions: Et si cʼétait Allah qui gagnait la guerre et pu-
nissait les États-Unis, voilà une pensée plus terrifiante non?