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Le Collectif Carré Rose Montréal doit se questionner, et VITE!

Saturday, September 20th, 2014

Billet éditorial par Roger-Luc Chayer

Carré Rose Montréal

Collectif Carré Rose Montréal

Le Collectif carré Rose Montréal, était, jusqu’à ce matin du moins, une association d’individus et d’entreprises, tous bénévoles, qui avait pour objectif au début d’unifier les principaux intervenants montréalais autour de la sécurité dans le Village gai, suite à de nombreuses attaques et agressions contre des personnes homosexuelles. Fort de la couverture médiatique entourant ces agressions et les appels à la prudence de la part des autorités, le Collectif a réussi à organiser quelques événements dont une marche, dirigée par le Maire Denis Coderre, en plein hiver, pour dénoncer la violence homophobe. Cette marche avait d’ailleurs été un succès en réunissant plus de 500 personnes. Le Collectif a par la suite gardé l’habitude de publier sur sa page Facebook des nouvelles d’un peu partout, des partages de sujets concernant généralement les gais et en cela il n’y avait pas de mal à s’informer, même si je dois l’avouer, les nouvelles manquaient parfois de vérifications et ne correspondaient qu’à une vision très étroite du militantisme gai. Jusque-là, “bof” me direz-vous!

Mais qu’est-ce qu’un “Collectif”?
Selon Wikipédia, la définition du mot “Collectif” est la suivante: Définit les actions et les choses auxquelles il est appliqué, comme étant réalisé par, ou destiné à, un groupe de personnes. On parle d’action collective lorsqu’un groupe, organisé ou non, réalise une action particulière. Dans les arts, un collectif d’artistes est une initiative qui est le résultat d’un groupe d’artistes travaillant ensemble, le plus souvent sous leur propre direction, vers des objectifs communs.

Forcément et en toute logique, le Collectif Carré Rose Montréal se doit d’être le regroupement des décisions des membres et partenaires, qui doivent décider du destin de l’association en commun accord et suite, tôt ou tard, à un mandat demandé par ses porte-paroles ou à un désir commun et collectif exprimé par ses adhérents au moyen de consultations dont les détails étaient un peu flous… Le Collectif Carré Rose Montréal est une association de personnes qui ont des objectifs communs dont celui de faire cesser la violence homophobe dans le Village et de dénoncer les actes d’homophobie en général.

Jusque là, ce mandat me convenait parfaitement, il correspondait à un besoin clairement exprimé depuis longtemps dans le Village et ne recevant aucune subvention, je trouvais sa crédibilité garantie par la bonne volonté exprimée par ses porte-paroles tout au long de son existence. J’avais donc adhéré, pour une rare fois, à un regroupement qui correspondait à mes valeurs et qui se dirigeait de façon exemplaire avec une relative transparence et une efficacité spectaculaire. La crédibilité du Collectif Carré Rose était solide comme un roc, il n’avait qu’à voguer sur la vague de son succès public et de sa représentativité. Simple n’est-ce pas?

Qui sont les porte-paroles du Collectif?
Le Collectif est représenté principalement par des personnes bénévoles dont deux individus qu’on peut voir un peu plus souvent publiquement. Louis-Alain Robitaille, un agent d’immeuble de la région de Montréal et Marco Duguay, un employé du Casino de Montréal. Quelques autres personnes s’affichent aussi avec le Collectif mais elles sont moins impliquées publiquement. Les porte-paroles ont des obligations déontologiques de base. Même si l’association n’est pas constituée en conseil d’administration ou en corporation, ses porte-paroles doivent se souvenir, quand ils parlent au nom du Collectif, qu’ils ne doivent pas associer les membres, partenaires et adhérents à des causes qui s’éloignent du mandat de base, qu’ils doivent naturellement éviter les conflits d’intérêts ou les apparences de conflits d’intérêts et que le Collectif ne leur appartient pas mais appartient bien à la collectivité. Ce n’est pas une entreprise privée!

Un des points qui pouvait soulever quelques interrogations éventuellement, quant à l’administration du Collectif, était le manque de consultation des partenaires et des membres. Depuis que j’avais adhéré au Collectif et que j’avais offert le support de mon groupe média, Gay Globe Média, sauf pour ce point nécessitant éventuellement une petite amélioration, je dois dire que j’étais satisfait du travail du Collectif et j’étais fier de m’y associer publiquement.

Un des éléments pouvant devenir problématique aussi avec la représentativité du Collectif était la nature des nouvelles et des causes qui recevaient le support des porte-paroles sans jamais résulter de consultations des membres. Au fil des mois, j’ai vu le Collectif partir d’une neutralité exemplaire pour devenir lentement une sorte de ramassis de causes plus ou moins pertinentes au mandat initial, comme si le Collectif, dans son expression publique, passait à gauche politiquement et socialement pour devenir un exutoire des causes perdues. C’est ainsi qu’à peu près toutes les nouvelles concernant des sujets aussi variés que des pseudo exécutions d’homosexuels en Iran, que les positions extrémistes de pasteurs américains ou de comportements de politiciens russes passaient sur le fil Facebook du Collectif au point ou même certaines nouvelles totalement farfelues et provenant clairement de sites d’humour trouvaient place sur le fil, comme de vraies nouvelles, comme si les personnes s’occupant du site n’avaient pas le détachement nécessaire à la gestion de nouvelles. Je suis d’ailleurs intervenu à quelques reprises pour aviser les responsables du site que certaines nouvelles étaient fausses, la tâche était parfois ardue vu le nombre de “n’importe quoi” qui y passait.

Le conflit d’intérêt et la crédibilité du Collectif
Une association quelle qu’elle soit, qui défend une cause peu importe sa nature, ne peut réussir à réaliser ses objectifs que si elle est crédible et représentative de ses membres et partenaires. Le Collectif avait donc un devoir non pas de résultat mais un devoir de réserve afin de ne pas imbriquer un concept bien pensé dans des situations pouvant potentiellement déconsidérer sa réputation et surtout sa crédibilité ou celle de ses membres.

Robert Vézina

Article sur M. Robert Vézina partagé par le Collectif Carré Rose Montréal

Vendredi le 19 septembre dernier, j’ai été stupéfié de voir sur le fil Facebook du Collectif un partage d’une nouvelle vantant de façon quasi incestueuse les mérites de Robert Vézina, co-fondateur du BBCM (Bad Boys Club Montréal). Cet article n’était pas rédigé par le Collectif. Toutefois, le fait de le partager, engageait le Collectif envers le BBCM puisqu’il est clair que les personnes responsables du site ne publieraient pas une nouvelle qu’ils ne souhaiteraient pas endosser. Le mot endosser prend ici toute son importante. Si le Collectif publiait par exemple un partage de texte vantant les actes de groupes d’extrême droite ukrainiens, est-ce qu’une personne raisonnable pourrait penser que le Collectif endosse ces actes? Bien sur. Si le Collectif partageait par exemple un texte demandant à tout le monde d’attaquer des homosexuels sur la rue, la surprise du public serait totale, et avec raison, car certains se demanderaient pourquoi le Collectif endosse une telle publication.

C’est ce qui s’est produit avec la publication de la nouvelle portant sur le BBCM, un groupe extrêmement controversé depuis des années à Montréal, et la forte diminution des participants aux événements du BBCM au fil des années est le reflet de cette controverse. Le BBCM a aussi été impliqué depuis 20 ans dans le fiasco monumental du Salon d’Affaires et de Vie Gaie à Montréal dans les années 2000, dans le fiasco des Outgames, et le nombre de participants à son Black&Blue a diminué de façon spectaculaire ces dernières années. Le BBCM a aussi été questionné dans les années 90 sur ses dons au SIDA, plutôt minimes, malgré les prétentions de ses responsables dont justement Monsieur Vézina.

D’abord questionné sur cette prise de position stupéfiante de la part du Collectif, sans consultation ni vérification, Marco Duguay, un des porte-paroles, s’est dit insulté de la question et a nié être associé à un quelconque conflit d’intérêt entre le Collectif et le BBCM. Or, après vérification, il appert que M. Duguay est bel et bien impliqué avec le BBCM, sa page Facebook arbore un en-tête au logo du BBCM et sur la page du BBCM, une photo montre M. Duguay qui y est présenté comme MEMBRE DU COMITÉ ORGANISATEUR DU BLACK&BLUE 2014. Pourquoi est-ce que M. Duguay voudrait cacher l’évidence? M. Duguay ajoutait du coup qu’il n’avait aucune idée de quoi je parlais à propos de l’article du BBCM, que je l’associais à la gestion de la page du Collectif par erreur, etc etc. Un article de TVA Nouvelles présente toutefois M. Duguay comme membre fondateur du Collectif mais bon, passons…

Marco Duguay

En-tête Facebook de M. Marco Duguay

BBCM

Photo du BBCM qui présente M. Duguay comme membre du Comité organisateur du Black&Blue 2014

Marco Duguay

M. Marco Duguay se présente comme membre bénévole du Collectif Carré Rose Montréal et se fait le porte-parole pour cet événement

Quand au principal porte-parole du Collectif, Monsieur Louis-Alain Robitaille, ce dernier est non seulement présenté sur la même photo du BBCM comme membre du comité organisateur du Black&Blue, IL VEND DES BILLETS POUR LE BLACK&BLUE, il a donc un intérêt financier ou personnel réel à annoncer le BBCM sur la page du Collectif, sans la moindre consultation que ce soit, associant les membres et partenaires à un événement commercial auquel ils ne voudraient peut-être pas tous participer, moi le premier. De quel droit est-ce que les porte-paroles du Collectif décidaient de partager un article promotionnel présentant de façon drôlement avantageuse, sans critique aucune, en impliquant l’ensemble du Collectif, un événement pourtant controversé financièrement? Ils n’en avaient pas le droit. Jamais je ne voudrais associer mon nom ou le nom de mes entreprises à une organisation aussi controversée que le BBCM et ma position est connue depuis au moins 15 ans.

BBCM

M. Louis-Alain Robitaille est présenté par le BBCM, sur cette photo, comme membre du Comité organisateur du Black&Blue 2014

BBCM

M. Louis-Alain Robitaille est présenté comme membre de la permanence, dans l’équipe de coordination du BBCM

En agissant ainsi, les porte-paroles du Collectif ont fait la démonstration qu’ils étaient inaptes à représenter le groupe ou, du moins, à le protéger de toute manipulation commerciale. Pire, en partageant ladite nouvelle, les porte-paroles cachaient un fait important que le public avait le droit de savoir, le fait qu’ils vendent des billets par derrière et qu’ils sont en fait, membres du comité organisateur du principal événement annuel du BBCM. En cela, la réputation du Collectif a été irrémédiablement atteinte de façon négative, sa crédibilité vient de passer au broyeur et ultimement, c’est l’existence même de ce formidable concept qui est maintenant en danger.

Lorsque j’ai écrit en privé par Facebook à M. Duguay, ce dernier a préféré bloquer mon accès à sa page pour ne pas avoir à répondre de ses actes. Quant à M. Robitaille, j’attends toujours les réponses à mes questions, ce dernier pensant que son silence règlerait tout, comme l’autruche qui se met la tête dans le sable pensant que le lion ne la verra pas… ERREUR!

Le Collectif Carré Rose n’est plus ce qu’il était à son lancement à l’automne dernier, il sert dorénavant les intérêts personnels de ses porte-paroles qui n’accordent plus aucune importance ni à la consultation des membres, ni aux règles naturelles concernant le conflit d’intérêt ni au savoir-vivre le plus élémentaire. Il est devenu l’outil personnel, le gadget, le joujou d’individus qui, même s’ils ne sont peut-être pas mal intentionnés, mêlent les intérêts du groupe avec leurs intérêts personnels et cela en notre nom Collectif.

Je me retire donc officiellement de cette farce, je retire l’appui de toutes les divisions du Groupe Gay Globe Média parce qu’en conclusion, c’est comme ça qu’on brise un concept qui avait tout un avenir, et je ne serai pas complice de cette destruction je vous l’assure.

Que reste-t-il de notre homophobie?

Saturday, July 5th, 2014

Journalmetro.com

Hier, j’étais invitée à l’émission d’Isabelle Maréchal au 98,5 pour parler d’homophobie. J’ignore si j’avais mal compris l’angle au départ ou si c’est le concept même de la ligne ouverte qui fait que le sujet initial peut prendre n’importe quelle tournure, mais finalement, nous avons surtout parlé de l’homosexualité en 2014. Quoiqu’on en dise dans nos cercles d’initiés, je crois qu’il est encore pertinent de parler d’homosexualité en 2014. Mais comme je m’étais préparée plein de contenu sur l’homophobie au Québec, je vais me faire plaisir et vous faire part ici de ce qui je crois constitue les luttes à venir.

1. Une homophobie plus insidieuse

Au Québec, personne – même Jeff Fillion – ne se déclare homophobe. Être «contre les gais», comme s’il était possible d’être contre les chiens ou la tarte aux pommes, ferait l’objet d’une importante sanction sociale. L’homophobie prend au Québec des allures plus insidieuses. On entendra par exemple : «je n’ai rien contre eux, tant que ça reste dans la chambre à coucher», ou «j’ai rien contre ça, mais que le gouvernement nous impose des annonces où des gais s’embrassent devant les enfants à heure de grande écoute avec nos taxes…» On a même demandé à l’auteure de l’émission Unité 9 qu’elle slaque sur les scènes de lesbiennes, «parce que moi j’ai rien contre ça, mais je trouve que c’est inapproprié pour les enfants». (On se rappellera qu’Unité 9 est une émission passablement violente, pas tellement appropriée pour les enfants, et diffusée à 20h pour cette raison.) Ce genre de discours n’est généralement pas conscient de l’hétérosexisme dont il fait preuve : lorsque deux hétéros s’embrassent, on n’en fait pas grand cas, et lorsqu’un directeur d’école exhibe dans son bureau une photo de lui avec sa femme et ses enfants, on ne dit pas qu’il est en train de nous «imposer son orientation sexuelle» ou que quelque chose est «sorti de la chambre à coucher».

2. Homophobie et différences culturelles

Hier, avant d’entrer en ondes, l’un des invités, enseignant à l’école secondaire, mettait l’accent sur l’origine ethnique ou l’appartenance religieuse et l’homophobie, me donnant des exemples d’élèves réfractaires à l’homosexualité pour démontrer que c’était, selon lui, le prochain défi de la communauté LGBT. On m’a accusée de me mettre la tête dans le sable en refusant de reconnaître la corrélation «culture»/«homophobie». Je crois qu’il est important de préciser certaines nuances.

Le Groupe de recherche et d’intervention sociale (GRIS) identifie en effet l’appartenance religieuse ou ethnique comme un facteur d’homophobie chez les jeunes (le GRIS recueille des données sur l’homophobie lors de ses interventions dans les écoles), au même titre que le fait d’être un garçon et le fait d’être jeune (les élèves de 1ère et 2e secondaire sont plus susceptibles de démontrer un malaise face à l’homosexualité que les plus vieux), et attribue à l’éducation et aux valeurs familiales cette différence avec les élèves qui ne s’identifient à aucune religion.

Je ne nie pas cette réalité. Mais je me demande en quoi est-ce constructif de stigmatiser ainsi des jeunes – en pleine construction de leur identité – et de les condamner à l’homophobie. En faisant ça, on ne peut que conforter leur croyance selon laquelle ils n’ont rien à voir avec l’homosexualité et qu’il est normal qu’ils ne soient pas favorables à ça parce qu’ils appartiennent à un groupe religieux. On entendra ainsi : «Je ne peux pas accepter l’homosexualité, je suis musulman». Comment peut-on espérer qu’ils adhèrent à d’autres valeurs si nous les condamnons nous-mêmes dans leur homophobie? Non seulement faut-il leur montrer qu’il est possible d’être gai et musulman, témoin de Jehova ou catholique, mais surtout, leur donner des modèles d’imams, de pasteurs, de rabbins, de curés qui sont gais et/ou qui célèbrent la diversité sexuelle. De toute façon, en devenant adulte, ils évolueront dans une société où les lois protègent les homosexuels. Devenus adultes, ils comprendront qu’une attitude homophobe est mal perçue.

Pendant ce temps, des québécois bien pures laines sont convaincus qu’ils n’ont rien à se reprocher, ayant la certitude que le fait d’être de souche et laïc les épargne automatiquement d’avoir un comportement offensant envers la communauté LGBT.

3. Gais vs lesbiennes

Lorsqu’on me demande de parler d’homophobie et des luttes qui demeurent, on me demande presque invariablement de comparer le cas des gais et celui des lesbiennes. «Ça doit quand même être plus facile pour les lesbiennes…», dit-on généralement. Je suis aussi portée à le croire, mais je me demande s’il est vraiment possible de comparer ce que peut vivre un homosexuel et ce que peut vivre une lesbienne. C’est personnel et ça dépend de tellement de facteurs.

Les lesbiennes, comme les femmes en général, sont souvent moins visibles. On en connaît peu (allo Ariane!). Lorsqu’elles le sont, c’est encore trop souvent de manière hypersexualisée (ça passe bien, une lesbienne, dans une série télé : en plus d’être un symbole d’ouverture d’esprit, ça permet de montrer des belles filles qui se frenchent à l’écran). Et contrairement aux gais, elles ne constituent pas une force économique, comme en témoigne le nombre de commerces qui leur sont destinés dans le village gai.

Par contre, les lesbiennes ont définitivement un avantage de taille quand vient le temps de constituer une famille : deux mères, ça va. Chez deux pères, il manque forcément quelque chose, dans l’esprit de bien des gens (Qui va changer les couches? se demande notamment Peter Mackay). Les gais sont ainsi victimes des stéréotypes de genres. Il peut être plus difficile pour un homme gai de s’épanouir pleinement dans un milieu plus macho, comme la construction, les sports (où l’on commence à voir émerger certains modèles). Il s’avère aussi plus difficile pour un homme gai de faire son coming out en milieu scolaire, étant donné le malheureux amalgame que certains parents font entre pédophilie et homosexualité*. D’autres parents estiment aussi que l’école n’est pas une place pour afficher son orientation sexuelle, ne réalisant pas qu’une enseignante partageant avec ses élèves qu’elle est allée à la pêche avec son mari la semaine dernière est aussi en train d’«afficher son orientation sexuelle».

4. Homophobie homosexuelle

Les homosexuels peuvent-ils être homophobes? Oui. Je deviens toujours très embarrassée quand un homosexuel (ou un hétéro, on s’entend) me dit que lui, les tapettes, les grand’folles ou les bears, ça l’écoeure, ou qu’il a honte du défilé de la fierté parce que certaines personnes s’y présentent en chaps ou «avec des plumes dans le cul». J’éprouve la même sensation lorsque j’observe une ségrégation entre butches et femmes – les expressions consacrées – dans la communauté lesbienne. Chacun a le droit d’être mal à l’aise devant n’importe quel phénomène, mais je pense qu’il lui appartient de comprendre son malaise plutôt que de l’ériger en légitimité. Tous ceux qui demandent à ce que leur diversité soit acceptée (ça fait du monde en titi) devraient aussi se faire un devoir d’accepter la diversité… des autres.

5. Hétéronormativité

Quand je parle d’hétéronormativité, il y en a toujours au moins un pour me dire : «regardez-la qui ressort ses grands mots». Définissons, donc : l’hétéronormativité est «un système de normes et de croyances qui renforce l’imposition de l’hétérosexualité comme seule sexualité ou mode de vie légitime».

Ainsi, cette hétéronormativité s’immisce subtilement dans plusieurs sphères de notre quotidien, des publicités où le chum est mou et la blonde est germaine aux contes de fées qui finissent toujours par rencontrer leur prince charmant, en passant par les publications à l’usage des parents. Chaque fois qu’un parent écrit une lettre à «sa fille quand elle sera grande», je souris en constatant que l’enfant est toujours présumé hétéro.

Bonne nouvelle, contrer l’hétérosexisme fait partie du Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie, même si certains pourfendeurs des théories du genre s’y opposent. De petits changements, comme ceux apportés par la CSDM dans ces formulaires, n’enlèvent rien à personne et font que des parents se sentent plus inclus.

6. La comparaison hétéro

Trop souvent j’entends la phrase «comme les hétéros» ou, pire, «comme les personnes normales», pour montrer comment les gais, lesbiennes, bisexuels et trans sont tout à fait «acceptables». Ils élèvent leurs enfants «comme des hétéros», ils s’aiment «comme des hétéros», ils se divisent les tâches «comme un homme et une femme». On dira «je fais le BBQ et mon chum conduit la voiture», comme pour prouver que les deux hommes s’adonnent à des activités «masculines», renforçant encore le fait que ces activités soient genrées. Le modèle hétéronormatif sexuellement stéréotypé est ainsi renforcé en tant que norme, comme s’il s’agissait d’une mesure étalon.

7. La transphobie 

Évidemment, il reste tout un terrain d’acceptation et de compréhension à défricher en ce qui concerne les personnes trans. Plusieurs refusent de reconnaître leur identité, s’obstinant à référer à elles selon leur genre attribué à la naissance. On sème – encore en 2014 – la pagaille lorsqu’on évoque la possibilité d’abolir la ségrégation sexuelle dans les toilettes. Les personnes trans sont encore aujourd’hui victimes de discrimination à l’emploi, plus sujettes à la pauvreté et à être victimes de crimes violents. Les demandes pour que cesse l’attribution sexuelle à la naissance sont ridiculisées par des acteurs pourtant progressistes.

Italie : Barilla se met les homosexuels à dos

Sunday, October 27th, 2013

Le Point

Le président du fabricant de pâtes Barilla a dû s’excuser jeudi après avoir déclaré qu’il jugeait impossible pour son groupe de mettre en scène un couple homosexuel dans ses spots publicitaires, suscitant des menaces de boycott. «Je ne ferais jamais un spot avec une famille homosexuelle, pas par manque de respect, mais parce que je ne suis pas d’accord avec eux. Notre famille est de type traditionnel ; la femme y occupe un rôle fondamental», avait déclaré Guido Barilla en direct lors de l’émission «La Zanzara» de la radio 24. Devant le tollé soulevé par ces propos, le patron du groupe familial a fait diffuser un communiqué. «Je présente mes excuses si mes déclarations ont généré des malentendus ou des polémiques ou si elles ont heurté la sensibilité de certaines personnes», a-t-il dit, ajoutant qu’il avait voulu «seulement souligner le rôle central de la femme à l’intérieur de la famille». Au cours de l’émission, Guido Barilla avait aussi déclaré que son groupe avait «une conception différente de celle des familles gay». Poussé dans ses retranchements par les présentateurs de l’émission, il avait répondu : «Si les homos aiment nos pâtes, ils peuvent les manger, sinon ils peuvent manger d’autres pâtes…»

Royaume-Uni : licencié pour avoir appelé l’homosexualité un péché

Sunday, May 5th, 2013

Riposte-Catholique

Un professeur de sciences qui a été interdit d’enseigner pour avoir déclaré en classe que l’activité homosexuelle constitue un “péché” a perdu son recours devant la Haute Cour de Londres. Robert Haye (photo ci-dessus), 43 ans, n’avait pourtant fait que répondre à la question d’un de ses élèves du secondaire à la Deptford Green School en Angleterre ; on suppose que le jeune homme s’est empressé de dénoncer son professeur pour « homophobie ». C’est en tout cas un enseignant assistant qui est allé se plaindre à la direction. Une campagne sur Facebook a suivi…

D’emblée, Robert Haye a été écarté de toute activité enseignante par l’Agence de l’enseignement pendant une durée indéfinie. La sanction a été confirmée par le ministre de l’Education britannique, Michael Gove.

La Haute Cour, invitée pour la première fois à connaître d’un tel type d’affaire, a refusé de donner raison au professeur en assurant que sa réponse avait été « inappropriée » et qu’il s’était rendu coupable d’une conduite professionnelle inacceptable. Le juge King a souligné que l’école où enseignait Robert Haye avait un cahier des charges obligeant les professeurs à « fournir des informations positives sur l’homosexualité » en vue de « permettre aux élèves de récuser les stéréotypes négatifs et les préjugés ».

L’avocat de l’enseignant eut beau signaler que les croyances religieuses et la liberté d’expression de son client étaient ainsi mises à mal, le juge y a opposé le fait que cette politique de l’école fait partie des « valeurs britanniques modernes de tolérance ». L’enseignant va pouvoir cependant pouvoir demander à reprendre un poste devant une classe dans deux ans.

Robert Haye est un adventiste du Septième jour, et à ce titre il a également expliqué à ses élèves que les chrétiens qui sanctifient le dimanche rendent un culte au démon dans leurs temples et églises, mais cela n’a jamais dérangé personne. Ce sont les opinions obligatoires sur l’activité homosexuelle qui reçoivent la protection des tribunaux.

« Je ne renierai pas ce que crois. Dieu premier servi », a déclaré Robert Haye qui pense devoir abandonner sa carrière d’enseignant au Royaume-Uni : car en cas de retour devant les élèves, il devra faire amende honorable pour son « homophobie » en démontrant qu’il est prêt à comprendre la nécessité pour les professeurs de « promouvoir la tolérance et le respect pour les droits, les religions et les croyances d’autrui ». « Les chrétiens sont aujourd’hui persécutés dans ce pays parce qu’ils croient en la Bible », s’est-il indigné. Actuellement au chômage, Robert Haye doit quelque 4 200 livres pour ses frais de justice.

Le responsable de l’Agence de l’enseignement, Alan Meyrick, l’avait bien résumé à l’audience :

« Partager vos opinions avec des élèves n’était ni responsable ni approprié. Vous avez des croyances fortes et sincères qui ne sont pas fondamentalement incompatibles avec l’enseignement. Cependant, l’expression de ces opinions, de cette manière, n’est tout simplement pas appropriée pour un professeur travaillant au sein du système anglais d’éducation qui réunit des jeunes de sexualités, d’origines et de croyances diverses. »

C’est la dictature du relativisme identifiée par Benoît XVI.

Et largement partagée par la presse britannique qui parle du professeur « homophobe »

L’Evéque de Nice Monseigneur Sankalé condamne l’agression des homosexuels niçois

Sunday, April 28th, 2013

Nice Premium

COMMUNIQUÉ DE
MONSEIGNEUR LOUIS SANKALÉ, ÉVÊQUE DE NICE

Pour continuer : “L’agression subie à Nice par un couple homosexuel, si elle est avérée, constitue à nos yeux un acte répréhensible que nous dénonçons avec la plus extrême fermeté.

Sans préjuger des conclusions de l’enquête qui est en cours, rien ne saurait justifier de tels agissements. Nous réprouvons toute violence physique ou verbale, quels qu’en soient le motif et la victime.

Les graves questions qui mobilisent aujourd’hui les esprits, s’ajoutant aux risques de crispations liées à la crise que nous connaissons, font à chacun l’impérieux devoir de prier, de s’informer, de réfléchir, d’argumenter avec respect et d’agir selon sa conscience”.

Des associations dénoncent la “radicalisation” des actes homophobes

Monday, April 8th, 2013

Le Monde

“Je suis désolé de vous montrer ça. C’est le visage de l’homophobie.” La légende de la photo postée par Wilfred de Bruijn sur son profil Facebook, dimanche, et qui a depuis beaucoup circulé sur les réseaux sociaux, explique pourquoi ce Néerlandais a voulu médiatiser son agression, survenue dans le nuit du 6 avril dans le 19e arrondissement de Paris.

“Mon ami a pris la photo dimanche matin, après la nuit passée aux urgences. Au départ, c’était pour la police, raconte-t-il au Monde lundi, après son retour du commissariat, où il a porté plainte pour “agression volontaire en réunion avec caractère homophobe”. Puis j’ai décidé de la rendre publique, en sachant que dans mon réseau, il y avait des personnalités et des associations pour relayer cette image.” 

Si les circonstances précises de son agression restent floues pour lui – “Je ne me souviens de rien, je me suis réveillé en sang dans l’ambulance” –, son ami, avec qui il marchait bras dessus bras dessous au moment de l’agression, assure : “Trois ou quatre personnes nous sont tombées dessus après avoir remarqués ‘Tiens, voilà des homos’.Wilfred assure, par ailleurs, qu’on ne lui a “rien volé”.

Cet ancien militant du Centre lesbien, gay, bi et trans de Paris et Ile-de-France estime qu’il y a “un lien entre ce genre d’actes et le climat politique actuel. Je ne veux pas faire d’amalgames, mais c’est ma réponse aux propos choquants et terrifiants qu’on a entendus dans le débat public ces derniers mois [à propos du "mariage pour tous"], tenu par des personnes censées être responsables, comme Henri Guaino ou l’archevêque de Paris”.

S’il a retiré tous les miroirs de son appartement “parce qu’[il] ne supporte plus [s]on visage”, Wilfred a néanmoins accepté que cette photo soit affichée sur les pancartes qui seront brandies lors de la manifestation du 10 avril à Paris, qui aura pour objectif de dénoncer les récentes agressions et provocations homophobes. Le rassemblement est organisé par Act Up Paris et le collectif Oui oui oui. Le collectif se dit “inquiet de la flambée de haine et de violence” et appelle les pouvoirs publics à “prendre les mesures nécessaires pour faire cesser les agressions homophobes, lesbophobes et transphobes”.

Lire : Mariage pour tous : les opposants multiplient les provocations

Des propos qui s’inscrivent dans la lignée du communiqué publié lundi 8 avril par l’association SOS Homophobie, qui dénonce une “semaine de violences homophobes” et s’inquiète de la tournure “dramatique” des débats. L’association fait état d’une augmentation “sans précédent” du nombre de témoignages reçus, avec une moyenne de dix par jour, selon elle (soit trois fois plus que les années précédentes).

“Il y a un climat d’homophobie qui pousse à la commission d’actes d’agression”, estime Elisabeth Ronzier, la présidente de SOS Homophobie, jointe par Le Monde. Pour elle, il y a actuellement une “crispation”, voire une “radicalisation” de l’homophobie dans la mesure où le débat sur le mariage pour tous “dure depuis trop longtemps”. Une fois le texte définitivement adopté, “il faudra réparer tout le mal qui a été fait”, dit-elle.

Dans la mesure où ces témoignages portent aussi bien sur des propos homophobes, tenus dans les médias ou dans un cadre familial ou professionnel, que sur des agressions verbales ou physiques, il est difficile d’en tirer un constat chiffré d’une hausse des violences.

“RADICALISATION DES COMPORTEMENTS PAR MIMÉTISME”

Le constat est le même au Refuge, une association qui accueille des jeunes homosexuels de 15 à 25 ans rejetés par leur famille. Elle aussi a vu tripler son nombre d’appels. Elle reçoit depuis décembre entre 400 à 450 appels par mois, contre 150 en moyenne par mois en 2011 et 2012. “Il y a une hausse des appels de jeunes en situation d’isolement, souligne Nicolas Noguier, le président et fondateur de l’association. Ce sont des profils dont nous n’avions pas connaissance avant, des jeunes dont les parents tiennent des propos homophobes lorsqu’ils regardent la télévision en famille, par exemple.”

Nicolas Noguier fait également état de signalement de nombreux cas d’homophobie dans les cours des lycées. “Avec les prises de position qui se sont radicalisées, il y a une radicalisation des comportements par mimétisme. On ne pense pas qu’il y a une augmentation de l’homophobie, mais le débat sur le mariage pour tous agit plus comme un révélateur, ajoute-t-il. Il permet une certaine libération de la parole homophobe.” Pour lui, la loi actuellement au Sénat est “nécessaire”, mais “elle s’accompagne de dommages collatéraux importants”.

Est-ce que la haine pure a sa place au Québec?

Tuesday, August 21st, 2012

Depuis le début juillet, Stéphane Gendron, le célèbre animateur à V-Télé et Maire d’Huntingdon publie volontairement et en toute connaissance de cause des messages sur sa page Facebook qui appellent à exécuter les gais, à les enfermer dans des hôpitaux psychiatriques et qu’Hitler avait raison de les avoir parqué dans des camps de concentration.

Cette violence pure et sans retenue est maintenue sur le site de Gendron sous prétexte qu’il ne peut contrôler tous les fous de la société, qu’il n’a pas le temps de s’en occuper et que les messages ne viennent pas de lui mais d’une tierce personne.

Pour ces raisons, Gay Globe a décidé de porter plainte au Service de Police de la Ville de Montréal pour propagande haineuse selon des articles très clairs du code criminel canadien. Malgré la gravité et la nature des propos à l’endroit des personnes homosexuelles, menacées et stigmatisées du simple fait de leur orientation sexuelle, Stéphane Gendron refuse de retirer les propos et va même jusqu’à les publier à répétition, sous de nouvelles identités, comme si toute l’affaire correspondait à sa volonté personnelle.

Nous vivons dans une société démocratique où il est criminel de susciter la haine contre autrui et où il est encore pire de suggérer qu’il serait acceptable de TUER des segments de notre société. La police et la Couronne doivent maintenant faire la preuve de leur intention de respecter la volonté du législateur en déposant des accusation criminelles rapidement afin d’empêcher Gendron de continuer à permettre que l’on puisse vouloir nous tuer collectivement.

Le dossier complet est publié dans ces pages et un suivi sera fait sur notre blog au www.gayglobe.us/blog quant aux procédures civiles et criminelles entreprises contre Gendron. Est-ce que le Canada aura le courage d’appliquer l’article 317 du Code Criminel contre Stéphane Gendron? Le test se fait présentement, croisons-nous les doigts…

Stéphane Gendron: Gay Globe Média dénonce l’appel à l’exécution des gais

Wednesday, July 4th, 2012

COMMUNIQUÉ

Roger-Luc Chayer, éditeur et journaliste responsable du groupe média Gay Globe/Le National/Le Point dénonce les appels à l’exécution des personnes homosexuels publiés sur la page Facebook de Stéphane Gendron, animateur au Canal V et Maire de la ville de Huntingdon au Québec.

La page comportant les propos extrêmement violents est au http://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151070552345915&set=a.485015790914.267924.529680914&type=1&theater&notif_t=photo_reply

“J’ai été le triste témoin d’une attaque terrible à l’endroit des personnes homosexuelles de la part d’un ami Facebook de Stéphane Gendron. Cet ami à lui a publié des appels à exécuter les personnes homosexuelles, les seules à mériter une exécution selon lui, il a déclaré que les nazi avaient raison de vouloir les exécuter et ont bien fait de le faire, il n’a pas cessé de publier des messages haineux par dizaines, au plus grand désaroi des autres utilisateurs présents et témoins impuissants. Stéphane Gendron, bien qu’invité à retirer ces messages de sa page, a volontairement laissé ces textes haineux persister”, déclare Roger-Luc Chayer, journaliste et ex-ami de Stéphane Gendron.

Les autorités ont été consultées sur cette sordide affaire et des interventions à l’endroit de Stéphane Gendron sont en préparation car quiconque publie ou laisse se publier des textes en infraction avec les chartes canadienne et québécoise des droits et libertés, qui interdisent toute discrimination ou attaque contre des minorités protégées comme celles concernant l’orientation sexuelle, s’expose à de graves accusations de la part des autorités.

“J’ai requis ces intervention après avoir consulté les autorités perstinentes parce que la nature des propos est si violente qu’elle peut pousser des individus à agir contre les gais et parce que je crois sincèrement, c’est aussi l’avis des autorités consultées, qu’un individu qui ne retire pas de tels messages démontre qu’il endosse ces propos. Il doit asumer son choix de laisser survivre des appels à une haine qui ne trouvent aucun justificatif dans une société démocratique telle que le Québec”, déclare avec émotion l’éditeur qui avoue qu’il n’a jamais vu de sa vie une telle violence contre ce qu’il représente, venant d’un ami.

Stéphane Gendron a refusé de retirer les messages haineux contre les gais même après qu’il ait été avisé que l’identité de l’auteur était fausse et sa photo Facebook aussi, démontrant qu’il endosse par passivité les propos de cet étrange et anonyme tueur de gais…

La Commission Canadienne des droits de la personne et la Commission québécoise sont sur le dossier et des accusations graves pourraient être portées contre Stéphane Gendron dans les heures qui viennent.

NDLR: Stéphane Gendron donnait finalement signe de vie le 5 juillet au matin et déclarait dans une série de messages publics et privés à Gay Globe, pour expliquer les délais à retirer les messages haineux, qu’il avait une vie, qu’il ne pouvait être présent sur sa page continuellement et qu’il n’endossait pas ces propos. Ce à quoi Roger-Luc Chayer, éditeur de Gay Globe, lui répondait que la responsabilité de gérer ses sites internet et ses outils de communication lui incombait directement et qu’il devait assumer la responsabilité de ce qui avait été fait sur des outils internet lui appartenant et laissés sans surveillance si longtemps. Quant à l’argumentaire à l’effet qu’il ne pouvait pas être présent et ne pouvait se libérer de la journée, l’éditeur de Gay Globe lui a fait remarquer qu’il était pourtant intervenu avec un message, peu de temps après les premières attaques, et qu’il avait décidé de ne pas effacer les messages incriminés. Ce à quoi Stéphane Gendron a répondu qu’il n’avait pas lu les messages initiaux, que ces messages n’étaient pas de sa connaissance au moment de son intervention.

Les jeunes victi- mes d’homopho- bie davantage exposés au suicide

Saturday, June 30th, 2012

Chez les moins de 25 ans toulousains, les homo- sexuels font deux fois plus de tentatives de suicide que les hétérosexuels. C’est le résul- tat d’une enquête menée par le responsable toulousain de l’association Contact, Jean- Michel Pugnières, récem- ment publiée dans sa thèse de doctorat en psychologie.

En effet, les insultes homo- phobes touchent cinq fois plus les garçons que les filles. Le sexe masculin est d’ailleurs bien plus agressif vis-à-vis des homosexuels que des lesbiennes. Ce ma- chisme est très présent dans le milieu scolaire. Au lycée, les intimidations verbales touchent 7,1 % d’hétéro- sexuels contre 15,9 % d’ho- mosexuels.

Prendre l’homophobie au sérieux

Saturday, June 30th, 2012

Tous les ans, le rapport de l’association SOS homophobie met en évidence les différents visages de l’hostilité homo- phobe en France. Le nombre de personnes se déclarant vic- times d’homophobie ne cesse d’augmenter. Internet repré- sente l’espace dans lequel se verse le plus abondement la haine contre les gays, les lesbiennes, les transsexuels et les bisexuels : Facebook, Youtube, les sites de rencontres, les sites religieux et même ceux de grands journaux conti- nuent à traiter les homosexuels, hommes et femmes, comme « malades », « immoraux », « corrupteurs », responsables de « l’agonie de la civilisation occidentale » et il n’est pas rare de tomber sur des commentaires tels que « guérir l’homosexua- lité par la pendaison » ou « pour que tous les gays et les lesbiennes soient gazés ». Les rapports sociaux : la famille, le lieu de travail et le voisinage constituent les contextes les plus récurrents d’exposition aux violences homophobes : insultes, harcèlement, diffamation, menaces, discrimina- tions, agressions verbales….

Un homosexuel sur quatre a été victime d’une agression physique au cours des dix dernières années (selon le son- dage IFOP pour Têtu, mars 2011). Vingt neuf personnes ont succombées dans des lieux de drague et autres espaces pu- blics ou dans leur domiciles suite à des rencontres person- nelles ou sur Internet. Le nombre de témoignages d’homo- phobie en milieu scolaire augmente malgré les interventions préventives des associations. Une centaine de députés de droite se sont élevés contre le contenu de livres de sciences de la vie qui soulignait la dimension culturelle de l’identité sexuelle.

Jusqu’alors la lutte contre l’homophobie a été timidement sous-traitée auprès des bénévoles d’une poignée d’associa- tions qui font ce qu’elles peuvent avec beaucoup d’énergie et de bonne foi mais peu de moyens. Les politiques se sont contentés, dans les meilleurs de cas, de faire voter un cer- tain nombre de lois contre les discriminations et les discours de haine sans politique d’accompagnement de ces mesures.

L’heure est arrivée de prendre l’homophobie au sérieux. Les études scien- tifiques montrent que les homosexuels masculins présentent de 2 à 7 fois plus de risque de faire une tentative de suicide que les hommes hétérosexuels et les femmes homo/bisexuelles présentent de 1,4 à 2,7 fois plus de risque par rapport aux femmes hétérosexuel- les. Jusqu’alors, l’Etat s’est contenté de financer modes- tement quelques campagnes mais cela est de toute évi- dence insuffisant.

Pour supprimer l’homopho- bie, l’égalité et la pédagogie demeurent les outils essen- tiels. L’égalité, d’abord, par l’adoption d’une loi élargis- sant le droit au mariage et à toutes les formes de filiation pour les couples de même sexe et les familles homopa- rentales.

Les homosexuels, rappe- lons-le, constituent le seul groupe à se trouver encore discriminé par la loi. Aus- si, le dispositif répressif en matière de lutte contre l’ho- mophobie s’est révélé assez inefficace. C’est pourquoi les moyens préventifs sont plus que jamais indispensables en particulier ceux relatifs

̀ la prévention de l’homo- phobie à l’école. En effet, les cours de récréation, les terrains, les salles de sport ou les vestiaires constituent les lieux où le jeune homme identifié comme insuffisam- ment masculin est en dan- ger permanent.

Une éducation spécifique semble donc essentielle pour déconstruire les stéréotypes liés au genre et à l’orienta- tion sexuelle. Prendre l’ho- mophobie au sérieux signi- fie également investir dans la recherche académique pour mieux comprendre les causes et les effets de cette forme de stigmatisation so- ciale et trouver les mécanis- mes pour une plus grande visibilité de l’homosexualité dans les manuels scolaires, les médias et l’ensemble des espaces publics.

La contre-attaque de Steeve Biron contre CHOI Radio X-FM

Friday, May 4th, 2012

Par Roger-Luc Chayer

Dans la suite des événements entourant la sage judiciaire dans l’affaire Steeve Biron, ce jeune homme de Québec accusé d’avoir sciemment voulu transmettre le virus du VIH à ses partenaires en taisant son statut sérologique et suite à une émission de radio diffusée par CHOI FM de Québec lors de laquelle les animateurs attaquaient les homosexuels et y allaient de déclarations aussi fausses que graves à l’endroit de Steeve Biron, voilà que ce dernier contre-attaque en retenant les services de l’avocat Claude Chamberland, un spécialiste de la diffamation de Montréal, pour obliger CHOI à se rétracter et à s’excuser pour la nature des propos diffusés.

Gay Globe avait déjà publié un texte sur cette émission, qui avait été  publié par la suite sur le Huffington Post Québec et avait demandé à CHOI de commenter cette affaire. Non seulement la radio décidait de rester silencieuse, pour une fois, au mauvais moment vous en conviendrez, elle refusait tout simplement de donner suite par elle-même en corrigeant de bonne foi ce qu’elle savait être faux et qui lui avait été communqué par notre demande d’entrevue.

Voilà que nous apprenions ce matin que Steeve Biron contre-attaque par l’envoi d’une mise en demeure à CHOI, rédigée par le Cabinet Asselin Chamberland de Montréal et cette mise en demeure est très éloquente quant aux faits reprochés à la radio trash de Québec. Voici l’intégralité de la mise en demeure de Biron, publiée ici avec son autorisation:

Nous représentons Monsieur Steeve Biron aux fins de vous mettre en demeure de diffuser à l’émission DUPONT LE MIDI une rétractation complète des propos mensongers, diffamatoires et haineux à son endroit diffusés sur vos ondes le vendredi 2 mars 2012 à midi à l’émission DUPONT LE MIDI.

En effet, il appert plus particulièrement que l’animateur Monsieur Stéphane Dupont et d’autres personnes qui l’assistaient à l’animation de l’émission le 2 mars 2012 sont allés de charges personnelles contre monsieur Biron lesquelles contrevenaient manifestement aux règles déontologiques en vigueur au Québec en matière d’information journalistique.

De plus, les propos de vos animateurs colportaient des préjugés manifestement haineux contre les gais en général et contre notre client en particulier, répétant lors d’un échange de plusieurs minutes sur les ondes de CHOI 98.1 que:

  1. Monsieur Biron était un criminel qui possède un casier judiciaire en matière criminelle;

  2. qu’il est homosexuel;

  3. qu’il a contaminé quelques hommes du virus VIH;

  4. qu’il manipulait le système de justice (alors que c’est la Cour Suprême du Canada qui impose aux cours inférieures un moratoire en attendant l’arrêt qui se prononcera sur la légalité des dispositions du Code criminel applicables);

  5. que Monsieur Biron avait réussi à obtenir un report du procès vu la maternité d’un médecin, alors que dans les faits, c’est le médecin assigné par la Couronne qui a dû quitter en congé de maternité au moment même où l’avocat de Monsieur Biron s’apprêtait à la contre-interroger;

Nous vous rappelons que des ordonnances de non-publication visent nommément les procès auxquels Monsieur Biron est partie. Au surplus, notre client a droit à une audition libre et impartiale à laquelle des médias importants comme le vôtre n’ont aucun droit d’apporter une coloration homophobe manifeste, le tout allant à l’encontre des droits fondamentaux de notre client.

En conséquence, à moins que vous n’ayez d’ici le 15 mai 2012, à la même heure de grande écoute que celle de l’émission Dupont Le Midi, diffusé une rétractation formelle devant comporter des excuses auprès de Monsieur Biron ainsi que pour tout membre de la communauté gaie qui aurait pu être choqué par les propos de votre animateur et de son équipe, notre mandat est d’entreprendre contre vous les procédures qui s’imposent sans autre avis ni délai.

Veuillez agir en conséquence.

 ASSELIN, CHAMBERLAND

Il est clair, selon le contenu de cette mise en demeure envoyée ce jour même à CHOI, que le fait d’annoncer publiquement l’existence de faux dossiers criminels et de fausses victimes, qui n’existent tout simplement pas et surtout, de fausses accusations qui n’existent même pas au dossier de Cour qui implique Steeve Biron est quelque chose qui ne trouve aucun justificatif en droit.

Quelle sera l’explication de CHOI et surtout sa réaction à la réception de cette mise en demeure? Ça reste à voir car la station de radio de Québec, reconnue pour son éthique élastique et ses frasques judiciaires passées allant jusqu’à une suspension de permis du CRTC, est aussi reconnue comme imprévisible.

Un des aspects qui préoccupe le plus l’auteur de ces lignes, d’un point de vue communautaire, est la notion d’homophobie soulevée par les propos des animateurs de l’émission. Est-ce que ces propos ouvriront la voie à une future plainte au CRTC ou à la Commission des Droits de la Personne du Québec? Nous ferons le suivi dès que nous aurons des nouvelles de l’affaire.

L’homophobie liée à une attirance pour le même sexe

Saturday, April 28th, 2012

Une étude de chercheurs issus de trois universités américaines démontre que les personnes homophobes ressentent elles-mêmes en réalité une attirance pour le même sexe, des sentiments refoulés à cause d’une édu- cation trop sévère. Les scientifiques ont mené des expériences auprès de 160 étudiants américains et al- lemands.

En réaction à leur attirance pour le même sexe, les per- sonnes homophobes adop- tent une réaction de déni et de rejet. “Cette étude montre que si vous ressentez une sorte de réaction viscérale envers un groupe marginal, vous devez vous poser la question: Pourquoi?”, expli- que William Ryan de l’Uni- versité d’Essex.

Théorie du genre : parole décomplexée et relents homophobes à l’UMP

Thursday, September 1st, 2011

Nouvelobs.org
La parole se lâche à l’UMP, la parole décomplexée va bon train. Les attaques se multiplient sur le sujet de la “théorie des genres” et en direction de la communauté gay. Campagne de la dernière chance ou désespérée de la droite populaire et des catholiques ? Quand la haine de l’autre est le dernier rempart au dialogue il y a de quoi avoir peur…

Genre / Michael Daines/CC/Flickr.com

Michael Daines / CC / Flickr.com

Marre de ces petites phrases homophobes à longueur de temps. Marre de ces politiques rétrogrades à deux balles. Marre de ces Mariton, Boutin, Vanneste, Myard, Luca et autres homophobes de tout poil préférant mettre en avant leur haine de l’autre et ainsi attiser les peurs et le rejet des autres au travers de leurs différences.

Ces politiques intégristes de l’hétérosexualité à outrance brandissent sans cesse leur haine et leur peur de l’homosexualité, de la différence. Une valeur pourtant chrétienne et catholique que ces politiques ont du oublier en chemin… La tolérance et l’ouverture sur l’autre. On apprend cela au catéchisme pourtant. Étrange que nos politiques pro-soutanes l’aient oublié entre temps…

Coup de gueule

Débat sur les “genres” dans les livres scolaires (SVT, économie), débat sur le mariage entre personnes du même sexe, débat sur l’adoption par les couples de même sexe, remise en cause du PACS, dérapages en tout genre et homophobie revendiquée et saluée par l’état qui reste inerte… Stop ! Plus qu’un coup de gueule, c’est un véritable ras-le-bol que j’exprime.

Lancé par la religion catholique, le débat est désormais repris pas les politiques proches de cette même mouvance idéologique. Une promiscuité dangereuse génératrice de profonds amalgames. Qui parle donc ? Le politique ou le religieux ? Étrangement les deux semblent mêlés. Et une confusion semble donc s’opérer. Contestation scientifique dit-on à droite pour combattre la “théorie du genre”. Un épouvantail oui. En réalité c’est clairement l’homosexualité qui est visée et encore une fois stigmatisée.

A travers la théorie du genre, l’homosexualité est visée

Multiples références à la religion catholique, à droite on ne se cache plus et on met en avant ces épouvantails archaïques, issu d’une société traditionnelle et désuète. Société que souhaite incarner la droite populaire – ou devrait-on dire droite populiste – et la religion catholique. Mme Boutin se prendrait-elle pour le grand inquisiteur des temps modernes ? “Au bûcher les PD” est sûrement la prochaine étape, nouvelle parole politique, la parole libérée, sans tabou ?

Mme Boutin qui demande des preuves scientifiques sur la “théorie du genre” n’incarne-t-elle pas une certaine culture de la religion catholique au travers d’un négationnisme assumé ? En son temps, des scientifiques n’avaient-ils pas été accusés d’hérésie par la religion catholique et ainsi condamnés pour avoir tenté d’expliquer que la terre tourne autour du soleil et que cette dernière était ronde ?

Affiche film Adam et Eve / Brisstle’s Film Posters [A]
Affiche du film mexicain “Adam et Eve” d’Alberto Gout (Brisstle’s Film Posters [A] / CC / Flickr.com)

Et que dire des dernières déclarations en date, celles de Lionnel Luca sur France Inter qui en appelle à Adam et Eve contre la “théorie du genre”. Mais que viennent faire Adam et Eve là-dedans ? Vous vous dites politique, alors que vient faire la religion ici ? Drôle de mélange des genres. Et vous qui êtes opposé à la différence, mélanger ainsi politique et religion est plutôt contre nature. Surtout quand on sait que théoriquement la religion n’a rien à faire dans le domaine politique et inversement. Pratiquez-vous du lobbying pour la religion catholique ? Pourquoi un tel acharnement contre l’homosexualité ?

Adam et Eve contre la théorie du genre

Mercredi matin sur France Inter, M. Luca expliquait donc que la “théorie du genre”, si elle avait existé du temps d’Adam et Eve, ne nous permettrait sûrement pas d’être là aujourd’hui : “remettre en cause la notion même de l’homme et de la femme, reviendrait à dénier à Adam et Eve de s’être reproduits. On a eu de la chance qu’ils n’aient pas connu cette idéologie sinon on ne serait pas là pour en parler…”

Une phrase qui me choque dans la bouche d’un élu politique en exercice. Que ce monsieur ait des idées sur la question à titre privé, soit. Mais de là à les exprimer publiquement en sa qualité de représentant politique, ça me gêne. M. Luca, par l’intermédiaire de cette phrase qui semble anodine, met en avant une idée d’un courant religieux, le créationnisme.

Ce dernier explique donc en synthèse que les hommes descendent tous d’Adam et Eve. Que Mme Boutin se rassure, rien de scientifique dans tout cela. Juste une interprétation de la Bible en la matière. Ni plus ni moins. Et les déclarations de Luca sont encore plus gênantes, puisqu’elles sous tendraient à dire que la Bible serait en quelque sorte un livre d’histoire comme les autres… Ah bon ?

J’avoue que l’idée d’avoir la Bible comme livre d’histoire me fait peur. De plus, le livre en tant que tel est une chose, mais l’interprétation et la lecture que l’on en donne en est une autre. Et une autre interprétation de la Bible en ce qui concerne Adam et Eve a peut-être échappé à M. Luca. En effet, ne pourrait-on pas y voir justement une belle illustration de la “théorie du genre” en la matière ? Dieu dit avoir créé l’homme a son image et a donc créé Adam. Eve, elle, a été créée selon la Bible à partir d’Adam et d’une de ses côtes. Eve serait-elle alors autant masculine que féminine et Adam aurait il une part de féminité en lui ?

Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, tente de répondre à M. Luca en ces termes : “Adam et Eve ? Et pourquoi pas Adam et Yves ou Eve et Anna ?”. Question de point de vue et d’interprétation alors… Visiblement nous divergeons vous et moi sur la question M. Luca. Et pourtant je connais bien la religion catholique pour avoir été bercé dedans étant petit.

L’homosexualité, cette “maladie mentale”

Christophe Girard n’a pas tort quand il demande – en provoquant gratuitement certes – si la prochaine étape du groupuscule extrémiste en soutane ne sera pas de rétablir le statut de “maladie mentale” dans les ouvrages scientifiques. Quelle régression ! Tous ces combats menés pour rien… J’irai même encore plus loin pour la part, pourquoi l’UMP ne proposerait elle pas de nous remettre dans le droit chemin et de nous ouvrir à Dieu. Certains politiques nous comparent déjà bien à des bêtes alors, nous rééduquer ça ne devrait pas les choquer ni poser de problème. A un tel niveau d’âneries, une de plus ou de moins me direz-vous…

Pas de limite à l’intolérance

Mais franchement où est la limite à l’intolérance ? Nous demandons juste – et une fois de plus – à vivre comme tout le monde, de manière reconnue et égalitaire. Ce n’est pourtant pas compliqué. Dès qu’une chose un peu “novatrice” apparaît, qui nous permet à nous d’éduquer, d’informer, de prévenir, de montrer que nous existons, il y a toujours une polémique, une minoration de notre existence et un fort relent homophobe et archaïque qui revient. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous demandons nous aussi le droit d’exister en tant que citoyens libres et égaux, à part entière et sans distinction ni rejet. Marre d’être des citoyens de seconde zone, l’ouverture sur les autres, la tolérance commence aussi par l’école. Et ces programmes en soi sont une véritable ouverture en la matière…

Le drapeau arc-en-ciel à la Gay Pride de Stockholm, le 6 août 2011 (J. NACKSTRAND/AFP)

Le drapeau arc-en-ciel à la Gay Pride de Stockholm, le 6 août 2011 (AFP).

Et que dire de M. Vanneste qui dans une interview au JDD parle du “puissant lobby gay” de France. J’ai loupé quelque chose où le puissant lobby en question ne serait il pas plutôt du côté de la droite populaire et de la catosphère ? De qui se moque-t-on ici ? Encore un amalgame de la part de M. Vanneste. Le “puissant lobby gay” aurait selon lui assez de pouvoir pour faire intégrer la théorie des genres dans les manuels scolaires – lobby qui selon lui se rapprocherait du Tea Party US ceci dit en passant. Parlons nous donc du même lobby M. Vanneste ?

“Le puissant lobby gay”

Si comme vous le dites, le lobby en question avait tant de pouvoir, nous aurions déjà l’égalité tant demandée et nous n’aurions pas à quémander ou nous battre pour obtenir nos droits. Droits d’être égaux, droit au mariage, droit à l’adoption… Deux poids deux mesures dans vos paroles donc, le lobby tend décrié par vos soins est-il aussi puissant que vous ne voulez le dire ? Encore un épouvantail pitoyable que vous agitez et derrière lequel vous vous cachez.

Aux États-Unis, certes le poids des LGBT est important et exerce un véritable lobbying auprès des politiques. Mais nous ne sommes pas aux “States”, M. Vanneste, mais bel et bien en France. Et malgré des soutiens politiques, économiques et financiers, on est loin du lobby auquel vous faites référence. Au pire on nous écoute, au mieux on nous dénigre. Ni plus ni moins. La communauté homosexuelle américaine est beaucoup mieux structurée que la notre en France, plus militante aussi. Ce qui exerce un poids plus grand qu’en France malheureusement auprès des politiques et de la population. Alors de là à parler de lobby gay puissant…

Opportunisme

Et que dire de M. Copé qui retourne sa veste au gré du vent et tente de s’imposer médiatiquement et idéologiquement sur la question ? Un opportunisme politique en vu de se placer pour 2017 ? Ni plus ni moins. En affirmant pleinement son opposition à la “théorie du genre” et son soutien sans faille aux 80 députés, ce dernier tente de se créer une carrure politique et ainsi marquer sa différence au sein de l’UMP, le tout sous fond de polémique bien construite et organisée. Est-ce réellement un bon calcul politique M. Copé ? Vous avez choisi votre camp, assumez donc pleinement votre homophobie. Faites donc votre “coming out”.

La droite a peur et sa seule réponse est donc de stigmatiser encore plus les homosexuels ? Bien, j’avoue que ça reste dans le ton de la politique globale menée par l’UMP. Une politique de rejet, de stigmatisation, de peur… Par contre je ne comprends toujours pas cette proximité de plus en plus marquée entre le pouvoir politique et la religion catholique. L’État – et donc ses représentants – n’est il pas tenu de laisser la religion de côté dans une société dite laïque ? J’avoue avoir de sérieux doutes quant au principe de laïcité dans ce pays et du principe qui en découle de séparation entre l’État et la religion.

Elle est présente, bien vivante et se manifeste au quotidien… L’homophobie de par le vaste monde

Saturday, July 30th, 2011

Par Gay Globe Média [email protected]

Photo Globalvoice- sonline

La porno, l’homosexua- lité et l’esclavage, selon Michele Bachmann (Cyberpresse)

La représentante du Minnesota Michele Bachmann est deve- nue hier soir la première can- didate présidentielle du Parti républicain à signer la promes- se d’engagement d’un groupe religieux d’Iowa qui appelle à l’interdiction de «toute forme de pornographie» et présente l’homosexualité comme un choix réversible. Le document, intitulé «Le voeu de mariage», laisse entendre, d’autre part, que la situation des familles afro-américaines était, en quel- que sorte, préférable au temps de l’esclavage.

Nouveau dérapage de Cortex : le rappeur est-il homophobe ou juste op- portuniste ?

(Nouvel Observateur)

L’homophobie est-elle présente et réelle dans le rap français, ou est-ce un moyen pour des artistes de se faire une publici- té gratuite – même négative – et ainsi espérer faire le buzz ?

Cortex – déjà condamné pour d’autres faits et habitué aux provocations – a repris le flam- beau de l’homophobie et affi- che clairement sa haine des homosexuels au travers de vidéos postées sur le net. Pro- vocation, volonté de créer un buzz ou réelle stupidité de la part de l’artiste ?

Déjà en janvier dernier, le rap- peur avait défrayé la chronique en déclarant dans un des titres de son dernier album qu’il ne supportait pas que “le maire de Paris soit pédé”.

Le héros de Glee lutte contre l’homophobie (Le Fiugaro)

L’acteur Cory Monteith, qui tient le rôle de Finn dans Glee milite contre l’homophobie dans une campagne publicitaire. Le “qua- terback” de la série Glee vient de se lancer dans la publicité pour contrer l’homophobie. Il rejoint le temps d’une vidéo la campagne Straight but not nar- row, traduisez par « hétéros, mais pas étroit d’esprit ».

Amsterdam: recrudescen- ce des violences homo- phobes (MyEurope.info)

Amsterdam, capitale des gays? Pas pour 75 % des homos qui y résident et ne reconnaissent plus la ville autrefois tolérante et ouverte. Les plaintes pour violences homophobes aug- mentent de manière inquiétante et les “incidents violents” contre les gays et lesbiennes ont plus que doublé en un an.

Homophobie: un agent de policie dédié
(Le Figaro)

Leministèredel’Intérieur(Fran- ce) affectera un agent spécia- lement chargé de recueillir les plaintes d’homosexuels dans chaque commissariat et gen- darmerie, sur le modèle de l’accueil réservé aux femmes battues. Il s’agit d’une avancée significative pour les gays.

Homophobie : un policier dédié dans les commissariats

Wednesday, July 20th, 2011

Terrafemina

La lutte contre l’homophobie est une priorité du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a annoncé la mise en place d’un agent spécial chargé de recueillir les plaintes d’homosexuels dans chaque commissariat et gendarmerie.

La lutte contre l’homophobie est « une action quotidienne et constante » a assuré Claude Guéant à Louis-Georges Tin, président du comité Idaho (International Day Against Homophobia and Transphobia), dans un courrier du 16 mai dernier.
Faisant suite à cette lettre, le ministre de l’Intérieur a reçu hier l’association et un représentant de la direction générale de la police nationale pour « faire un point » sur la lutte contre l’homophobie. D’après le comité Idaho, le ministère a annoncé la mise en place d’un agent spécial chargé de recueillir les plaintes d’homosexuels dans chaque commissariat et gendarmerie, sur le modèle de l’accueil réservé aux femmes battues. De même, il a assuré que les enquêtes sur les victimes menées par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) sur les victimes, intégreraient dès 2012 les actes homophobes.
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, le nombre d’actes homophobes a reculé entre 2009 et 2010, passant de 136 faits recensés à 89, soit une diminution de 34,56%. L’association SOS-Homophobie note elle, dans son dernier rapport 2010, la plus forte hausse de signalements homophobes (1.483, +18%) depuis 15 ans, ainsi qu’une forte montée de l’homophobie sur Internet.

Critiques contre des commentaires anti-gay d’une actrice chrétienne

Wednesday, July 6th, 2011

Quotidien du peuple

Une célèbre actrice chinoise vient de déclencher la semaine dernière une vague de critiques et de débats animés après avoir cité la Bible pour exprimer sa désapprobation envers l’homosexualité sur son microblog.

Lu Liping, âgée de 51 ans, est chrétienne. Depuis mercredi dernier, elle a mis à jour plusieurs microblogs dans lesquels elle qualifie l’homosexualité de crime que Dieu rejette.

Dans un de ces microblogs, elle cite ainsi l’Épître aux Romains, 1 :26-27 : « C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes. Même leurs femmes ont échangé les relations sexuelles naturelles pour des relations contre-nature. Et de même les hommes, abandonnant les relations naturelles avec les femmes, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le juste châtiment que méritait leur égarement ».

Lu Liping a commenté ce texte, disant qu’il était « très fort et très convaincant ».

Dans un autre message, elle a repris le commentaire publié par un prêtre sur son microblog, s’exprimant sur la légalisation du mariage homosexuel à New-York. « Jusqu’à présent, New-Ork est le sixième, et aussi le plus grand Etat des Etats-Unis à légaliser le mariage homosexuel. Dieu, veuille accorder ton pardon à cet endroit en dégénérescence perpétuelle ! Même si l’anti-homosexualité devenait un jour illégale, je continuerai de prêcher que l’homosexualité est un crime. Dieu aime les gens et hait le crime ! Croyez en Jésus et vainquez le crime ! »

Ce sur quoi Lu Liping a écrit : « Frères et soeurs, que tout le monde puisse voir ceci ! »

Elle a également donné l’exemple d’un homosexuel qui a fini par prendre conscience de son crime et s’est corrigé lui-même en demandant de l’aide à Jésus.

Ses mots ont choqué beaucoup de gens et attiré un flot de critiques. Comparés avec ses autres microblogs, qui ont reçu chacun quelques centaines de commentaires, chacun de ceux concernant l’homosexualité a attiré plus de 10 000 commentaires.

Bien que certaines personnes lui aient apporté leur soutien, bien plus nombreux ont été ceux qui ont exprimé leur colère face à son intolérance, en particulier parce qu’elle est un personnage public dont l’attitude a davantage d’influence que celle des gens ordinaires.

« Comment peut-on se montrer aussi cruelle ? » a ainsi dit Xiaoguo (un pseudo), une lesbienne âgée de 26 ans. « Dieu ne leur apprend-il pas aussi à aimer ? Connait-elle seulement des gays ou des lesbiennes ? »
Li Yinhe, une sociologue qui se bat pour les droits des lesbiennes, des gays, des bisexuels et des transsexuels, a dit que les opinions de Lu Liping étaient « éculées, ignorantes et passéistes ».

« Les chrétiens ne sont pas tous contre l’homosexualité », a dit Mme Li sur son microblog. « Lu Liping devrait songer à son propre statut. C’est un personnage public, et il est impardonnable qu’elle puisse ainsi exprimer des opinions aussi partiales ».

Cependant, tout en exprimant leur désaccord avec les positions anti-homosexuelles de Lu Liping, certains experts estiment que tout un chacun a le droit de faire part de son opinion, qu’il soit célèbre ou non.

« Pour moi, personne n’a le droit de qualifier les homosexuels de criminels et de leur demander de ‘s’amender’ », a dit Gu Baochang, Professeur de sociologie à l’Université Renmin de Chine.

« Mais Mme Lu a sa propre opinion, et elle devrait avoir le droit de l’exprimer librement. Ensuite, libre à vous d’être d’accord avec elle ou non, mais vous ne pouvez pas l’empêcher de s’exprimer ».

Xiaoguo pense pour sa part que cet incident pourrait en fin de compte s’avérer positif s’il améliorait la prise de conscience par les Chinois des droits des homosexuels, que, à son avis, la plupart ne connaissent pas.

Lu Liping est devenue une actrice célèbre à la fin des années 1980, et l’année dernière, elle a remporté le titre de meilleure actrice principale aux Golden Horse Awards, le plus important festival de cinéma annuel de Taiwan.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Homophobie : un enseignant renvoyé pour cause d’homosexualité

Wednesday, July 6th, 2011

RMC

Cyril Couderc, 35 ans, a décidé de porter plainte auprès de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE). La cause de sa plainte ? Avoir été renvoyé de son poste d’enseignant pour… homosexualité !

rentrée, école, cours

Les lois ne semblent pas être les mêmes partout… En effet, l’école primaire protestante de la ville de Guebwiller (Haut-Rhin) s’est sentie le droit de renvoyer l’un de ses enseignants pour cause d’homosexualité. Une pratique bien entendue illégale que Cyril Couderc, l’enseignant en question, ne compte pas laisser sans conséquence. Renvoyé à la rentrée dernière, il a en effet décidé, aujourd’hu, de porter plainte auprès de la Halde.

Le conflit entre l’école privée et l’enseignant débute en septembre dernier. A cette époque, Cyril Couderc décide de s’installer avec son compagnon. Une union que n’approuve pas l’école protestante. Elle demande alors à l’enseignant de choisir : soit « il se soigne de son homosexualité », soit il quitte l’école. Devant l’impossibilité de satisfaire cette requête, l’enseignant est obligé de quitter les lieux, perdant ainsi un emploi qu’il pratiquait depuis dix ans.

Cyril Couderc s’est exprimé ce matin sur RMC. Plusieurs mois après ce conflit, il ne se remet toujours pas des violents propos qu’a tenu le directeur de l’école : « Il m’a dit qu’il ne voulait absolument plus que j’ai aucun contact, quel qu’il soit, avec les élèves, que j’étais un danger pour les enfants. Il m’a expliqué que c’était une maladie de l’âme et qu’il fallait rentrer dans un processus d’aide, pour pouvoir regagner une identité plus “normale”. […] Ils me reprochent de ne pas être en accord avec les valeurs de l’établissement, mais ce qu’ils ont fait ne l’est pas non plus. C’est vraiment traiter l’être humain d’une façon… inhumaine, finalement. »

L’école a bien sûre elle aussi ses arguments. Comme l’explique, Luc Bussière, président de l’association gestionnaire de l’établissement : « L’homosexualité on la respecte, mais disons que ce n’est pas la valeur qu’on veut mettre en avant dans l’établissement. Le problème c’est par rapport au modèle que l’on veut donner au niveau des enfants. Une famille, avec un papa, une maman, est un modèle que l’on veut valoriser, tout en acceptant qu’il y en ait d’autres. Je comprends qu’on puisse faire d’autres choix, mais alors qu’on ne fasse pas le choix de travailler dans un établissement de confession protestante évangélique, en sachant très bien qu’on heurte une communauté ».

Ce type d’affaire nous pousse à nous interroger sur le comportement de ces écoles face à des enfants issus de familles monoparentales ou homoparentales. Acceptent-elles de les inscrire dans leur établissement ? Et quels discours tiennent-elles face à ces enfants ? Affaire à suivre…

Vigoureuses protestations après les propos du ministre indien de la Santé

Wednesday, July 6th, 2011

Romandie

Paris – Les propos du ministre indien de la Santé Ghulam Nabi Azad, estimant, lors d’une conférence sur le sida à New Delhi, que l’homosexualité était une maladie venue d’autres pays, ont provoqué des vagues de protestation, aussi bien d’autorités sanitaires que d’associations.

Le ministre, qui a ensuite affirmé que ses propos avaient été totalement déformés, a tenu des remarques irresponsables et homophobes, ne pouvant qu’avoir un impact négatif sur les vies des homosexuels, qui se battent déjà contre la discrimination, a estimé Bertrand Audoin, directeur exécutif de la Société internationale du sida, qui organise les conférences mondiales sur le sujet.

Il a rappelé que la stigmatisation des homosexuels les éloigne de la prévention du virus du sida, du traitement et des soins dont certains ont dramatiquement besoin.

L’Onusida rejette les préjugés et les idées fausses sur les homosexuels, et ne considère pas l’homosexualité comme une maladie, a souligné Michel Sidibé, directeur général de l’organisation.

M. Sidibé a rappelé dans un communiqué que les Nations unies avaient publié il y a deux semaines des recommandations demandant aux pays membres d’appliquer des lois protégeant les homosexuels et les transgenres de la discrimination et de la violence.

En France, Bruno Spire, responsable de l’organisation Aides, s’est dit consterné devant de tels propos, totalement contraires à la science et aux impératifs de santé publique.

M. Spire a rappelé que l’épidémie de VIH reste très importante en Inde, où une grande proportion des transmissions se font par des rapports entre hommes.

Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida, s’est dit sidéré par les propos inacceptables du ministre indien, de nature à justifier les discriminations, voire à provoquer des violences homophobes.

Il a demandé au ministre des Affaires étrangères Alain Juppé d’émettre une condamnation très ferme de ces propos au nom de la France.

Enfin, le Terrence Higgins Trust, la principale ONG britannique de lutte contre le sida, a fait valoir que le ministre indien ne fait que perpétuer les préjugés anti-homosexuels des colons britanniques de jadis, alors que nombre de textes et de peintures d’origine indienne célèbrent les rapports entre personnes du même sexe.

Cendrine Chenel sur l’homophobie

Wednesday, June 8th, 2011

Par Roger-Luc Chayer

Cendrine Chenel est la Reine du savoir vivre, de l’étiquette et de l’élégance et on peut souvent l’entendre sur les ondes de la radio ou à la télé, dans le cadre de chroniques sur le savoir vivre, une chose rare au Québec vous en conviendrez. Elle était aussi, en 2009, ma patronne alors que je collaborais régulièrement sur les ondes de TQS à l’émission Le Midi avec André Arthur.

Je vous invite d’ailleurs à visiter son site au http://www.arsvivendi.ca/cendrine-chenel.html

Cela dit, Cendrine a été témoin de propos homophobes dernièrement et voulait en témoigner d’une part pour faire cesser ces comportements mais aussi par amitié pour moi, sachant que dans la vie de tous les jours, nous les gais sommes la cible de comportements similaires. Je publie donc ici sa lettre, avec son aimable autorisation car le message est clair et le témoignage émouvant. Merci Cendrine d’être là avec nous quand il le faut…

Un jour viendra … (Par Cendrine Chenel)

Tout comme vous je me réjouis quand arrivent les vendredi soir. Comme bon nombre de mes concitoyens, je passe ramasser des DVD à la vidéothèque du coin et des plats préparés, prêts à savourer, impatiente de me prélasser devant mon petit écran en pantalon mou.

Nous étions donc vendredi, je me réjouissais de déambuler dans les allées moquettées de ma vidéothèque à la recherche d’un chef d ‘œuvre cinématographique, envoûtée par des odeurs de pop corn et le chant des néons.

Indécise, je flânais, passant de synopsis en synopsis, ravie, quand soudain, des propos vinrent à mes oreilles et me firent passer du ravissement au rugissement. Un jeune homme, accompagné d’une brunette, s’approcha du film « Les amours imaginaires ». Haut et fort, fier comme un paon devant sa dulcinée, le torse bombé et l’allure « mega cool » , il clama : « Ben là, on prendra pas le film d’la tapette-là, Xavier chose, pas un film de fif ! » .

Et voilà qu’encore une fois, la Péteuse sort ces griffes, s’insurge et monte à la barricade. Comment, au XXI siècle, peut-on entendre de tels propos ? Comment de jeunes gens peuvent-ils encore avoir un esprit si borné ? On s’insulte dans les couloirs des écoles primaires et secondaires, à grands coups de « fif » et de tapette. Serait-ce la peur ou la honte de ses pulsions, de sa nature ? Je ne peux croire que la génération Y n’ait rien appris du combat qu’ont mené tant d’hommes et de femmes pour faire accepter leur sexualité qui n’est ni une tare, ni une maladie et encore moins un vice.

Quel petit esprit que ce primate à casquette ! Pourquoi tant d’homophobie, tant de haine envers des individus dont les préférences amoureuses ou sexuelles sont différents de celles de la majorité? Pourquoi tant d’hostilité et d ‘aversion, sinon par peur, par peur de soi-même, de ce que l’on est incapable de s’avouer à son propre sujet ? Petit homme, si crier haut et fort, dénigrer et juger sont tes seuls moyens de t’affirmer, de faire preuve de virilité, tu me peines.

Bouleversée, révoltée, ce soir-là, pour contribuer à l’équilibre du monde, j’ai loué « Milk » et « Priscilla, folle du désert ».

Plan d’action contre l’homophobie du Gouvernement du Québec 2011

Tuesday, June 7th, 2011

Voici le document complet version PDF du plan d’action du gouvernement québécois contre l’homophobie.

http://www.gayglobe.us/plan-homophobie-quebec.pdf

Journée mondiale de l’homophobie 2011

Tuesday, May 17th, 2011

Par Roger-Luc Chayer, éditeur de Gay Globe Média (http://www.gayglobe.us) et Président de l’Association Canadienne des Journalistes-Montréal

Aujourd’hui est donc la journée Internationale contre l’homophobie, célébrée à chaque année le 17 mai et qui a pour objectif de rappeler aux populations des pays participants que ce problème est toujours présent malgré les grandes avancées sociales dans le domaine gai mais aussi pour expliquer ce qu’est l’homophobie. Toutefois et c’est là qu’il faut être prudent, depuis des années je suggère la prudence face aux organisations qui en font leur cause maîtresse parce que le risque de manipulation est grand, surtout si des subventions sont impliquées.

Officiellement et selon le site Homophobie.org, La Journée internationale contre l’homophobie, qui se tient le 17 mai de chaque année, est un événement rassembleur et un moment de convergence des actions de lutte menées contre l’homophobie. La Fondation Émergence fait la promotion de cette journée et invite les organisations et les personnes à souligner cet événement dans leur milieu. Une mission bien noble en effet car l’homophobie est un phénomène finalement marginal en 2011, qui a tendance à être généralisé par des organisations qui, par hasard, recoivent des fonds publics pour en faire la quasi-promotion.

En effet, si la Fondation Émergence et son Président Laurent McCutcheon n’étaient pas là pour nous abreuver de leurs communiqués réguliers sur la question, l’homophobie ne serait pas un sujet d’actualité aussi brûlant et nous n’aurions certainement pas l’impression que c’est un problème criant. Est-ce que la Fondation Émergence et ses acolytes maintiennent artificiellement et de façon tendancieuse un mythe homophobe? La question se pose car Émergence reçoit des subventions publiques spécifiquement sur la question et son Président semble en tirer une grande notoriété.

De là à conclure que l’homophobie n’existe pas serait à mon avis une erreur. Prenons par exemple la Fondation Jasmin Roy qui oeuvre spécifiquement dans le domaine. Jasmin a reçu un accueil presque unanime de la société civile face à son projet de contrer l’homophobie là où elle se trouve parce que c’est sur le terrain qu’il veut la confronter. Il a donc créé une fondation qui se déplace, représentée par un personnage célèbre et populaire de la télé, Jasmin Roy et fait un travail concrêt, quotidien et réel face à une situation, sans l’exagérer à outrance et de manière à toujours informer.

Jusqu’à maintenant, Jasmin Roy fait un excellent travail, il trouve le financement nécessaire aux activités de la Fondation qui porte son nom, celle-ci est bien incorporée au Québec et enregistrée au Registre des Entreprises sous le matricule 1166919036, elle est bien en règle et avec les moyens dont elle dispose, elle participe à de très nombreuses activités via son Président et en cela nous devons lui rendre hommage.

Toutefois, l’exemple contraire existe au Québec et est incarné par Gai Écoute-Fondation Émergence et Laurent McCutcheon qui recoivent des sommes très importantes du public et de l’État pour maintenir artificiellement, il me semble, un discours victimisant à sur les gais. L’homophobie institutionnalisée est la règle chez Émergence et même si elle devait disparaître et ne plus être un problème, j’ai le sentiment que la Fondation Émergence trouverait le moyen de maintenir artificiellement son existence tant et aussi longtemps qu’il y aura des subventions et de l’argent à faire avec la cause. C’est un classique dans la communauté gaie.

Pourquoi est-ce que je me questionne sur les objectifs réels de la Fondation Émergence dans un contexte de lutte à l’homophobie? C’est que son Président Laurent McCutcheon fait partie de ces groupes qui datent d’une époque où il était de mise de faire bouger les choses en matière d’homosexualité non pas par la conscientisation mais par la force. Il ne faut pas oublier qu’il y a 20 ans, certains leaders gais avait une stratégie de “outing” qui visait à dénoncer des politiciens gais publiquement, de les outer s’ils ne donnaient pas de subventions ou s’ils n’appuyaient pas certaines revendications de la communauté homosexuelle. Cette façon de faire avait alors été dénoncée par la plupart des gais et lesbiennes au pays mais même si la stratégie n’a pas été mise en place officiellement, Émergence fait partie de cette façon de penser qui veut que l’on doive créer continuellement un sentiment de crise, même artificiellement, afin de faire avancer des questions importantes sur les gais. Le hasard veut qu’en même temps, on vive de l’argent du public pour gérer ces mêmes crises maintenues parfois artificiellement en vie, ça devient agaçant quand on en a conscience.

Très peu de gens de la communauté gaie peuvent dire qu’ils ont ont été victimes d’homophobie dans la définition précise du terme: (psychiatrie) peur morbide des personnes du même sexe, par extension, haine envers les homosexuels…

On a tous entendu des blagues sur les gais, des maladresses sporadiques mais cela ne signifie pas que tout ce qu’on rencontre est homophobe. Il y a d’ailleurs plus souvent d’homophobie dans l’imaginaire de certains représentants gais que dans la réalité et ça ramène le débat encore et toujours à la psychiatrie.

La Journée mondiale contre l’homophobie est une excellente chose, comme la journée mondiale du cancer du sein ou des journées sans voitures mais il ne faut pas que l’information sur l’homophobie se transforme en psychose homophile car il se produira un backlash terrible contre les gais s’ils abusent de la victimisation à outrance. Parlons-en mais ne devenons pas fous avec ça!

Jugement contre l’homophobie Thibault-Wouters

Tuesday, February 15th, 2011

TRIBUNAL DES DROITS DE LA PERSONNE

Canada

PROVINCE DE QUÉBEC

DISTRICT DE

Montréal

N° :

500-53-000313-096

DATE :

16 décembre 2010

SOUS LA PRÉSIDENCE DE

L’HONORABLE

DANIEL DORTÉLUS

AVEC L’ASSISTANCE DES ASSESSEURES :

Me Claudine Ouellet

Mme Judy Gold

COMMISSION DES DROITS DE LA PERSONNE ET DES DROITS DE LA JEUNESSE, agissant en faveur de THÉODORUS WOUTERS et ROGER THIBAULT

Demanderesse

c.

Gordon Lusk

Défendeur

-et-

THÉODORUS WOUTERS et ROGER THIBAULT

Plaignants

JUGEMENT

1.         objet du litige

[1] Le Défendeur a-t-il, par ses agissements, ses propos et ses attitudes, harcelé les Plaignants et porté atteinte à leur droit à la reconnaissance et à l’exercice en pleine égalité des droits fondamentaux des Plaignants, sans distinction fondée sur leur orientation sexuelle; tel est l’objet de ce litige.

[2] Il s’agit d’un recours intenté par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (« CDP ») qui agit pour les plaignants, Wouters et Thibault, qui avaient déposé, le 3 février 2005, auprès d’elle, une plainte contre le Défendeur, concernant trois incidents qui remontent à la période de 2001 à 2004.

[3] Dans sa demande introductive d’instance, déposée au greffe de la Cour le 20 octobre 2009, la CDP réclame, pour chacun des Plaignants, la somme de 7 000 $ à titre de dommages moraux, et 3 000 $ à titre de dommages punitifs.

[4] Dans son mémoire, le Défendeur allègue que les Plaignants utilisent le système judiciaire de manière abusive.

[5] Comme moyen préliminaire, le Défendeur présente une requête pour faire déclarer les Plaignants plaideurs vexatoires et faire rejeter la demande.

[6] Sur le fond du litige, le Défendeur nie les agissements et les gestes discriminatoires et les propos homophobes qui lui sont reprochés.

2.         décision sur le moyen préliminaire soulevé par le défendeur

[7] Voici les motifs de la décision du Tribunal rendue séance tenante rejetant la requête du Défendeur pour faire déclarer les Plaignants plaideurs vexatoires.

[8] Dans sa requête, le Défendeur allègue que les Plaignants ont intenté contre ses voisins, de nombreux recours judiciaires. Au soutien de sa requête, il produit une série de pièces qui consistent en des copies de procès-verbaux, de transcriptions de notes sténographiques, de jugements dans des causes dans lesquels les Plaignants ont été impliqués devant les tribunaux.

[9] Il y a lieu de faire un survol des sept causes auxquelles réfère le Défendeur, dans lesquelles les Plaignants sont impliqués.

[10] La première réfère à une cause devant la Cour municipale de Montréal impliquant le Défendeur et les Plaignants.

[11] Selon le procès-verbal, daté du 7 juin 2006, produit par le Défendeur, ce dernier est acquitté de l’infraction initiale, après avoir reconnu les faits en signant un engagement selon l’article 810 du Code criminel. (R. c. Lusk Gordon[1]).

[12] La deuxième cause réfère à un jugement rendu le 26 novembre 2002, dans R. v. Walker[2]. Dans cette affaire, la Cour du Québec a acquitté monsieur Walker des accusations de harcèlement criminel portées contre lui pour des incidents impliquant les Plaignants qui remontent à la période de mai à septembre 2000.

[13] Le Défendeur produit un jugement rendu le 16 mai 2002, par la Cour supérieure, dans la cause Walker c. La Reine, le juge a retenu qu’il n’y avait pas de preuve suffisante pour établir un bris de condition de la part de M. Walker.

[14] Il produit un jugement dans la cause portant le numéro 500-53-000269-074. Dans cette cause, le Tribunal des droits de la personne du Québec condamne deux défendeurs à payer 5 000 $ à titre de dommages moraux et 2 500 $ à titre de dommages exemplaires en réparation à la violation des droits de messieurs Wouters et Thibault en vertu des articles 4, 6 et 10 de la Charte des droits et libertés.

[15] Le Défendeur produit un jugement rendu le 22 mai 2003, dans le dossier 500-53-000178-028, par le Tribunal des droits de la personne qui suspend l’instance en attendant l’issu de deux autres causes pendantes devant la Cour supérieure.

[16] Au soutien de sa requête, le Défendeur produit copie de la demande introductive d’instance d’un recours en dommages impliquant M. Walker qui poursuit les Plaignants pour la somme de 270 000 $, devant la Cour supérieure.

[17] Le Défendeur a appelé M. Walker comme témoin au soutien de sa requête.

[18] La CDP s’objecte au témoignage de M. Walker.

2.1       Décision sur l’objection à la preuve testimoniale, au stade de la présentation d’un moyen préliminaire.

[19] Le Tribunal est d’avis qu’il y a lieu de limiter la preuve sur la requête du Défendeur aux allégations contenues dans la requête, aux pièces et transcriptions d’interrogatoire produit au dossier.

[20] Il n’existe aucun motif valable pour s’écarter de la règle générale voulant que le Tribunal saisi d’une requête préliminaire dispose d’une telle requête à partir des allégations contenues dans la requête, des procédures et des pièces produites au dossier, en d’autres termes, le tribunal doit reposer son analyse sur l’ensemble du dossier constitué lors de la présentation d’une telle requête[3].

[21] Le Tribunal estime qu’il n’y a pas lieu de permettre à M. Walker de témoigner sur la requête du Défendeur, ce serait aller à l’encontre de la règle de la proportionnalité de permettre d’importer dans ce dossier la preuve d’un autre litige devant la Cour supérieure qui n’implique pas le Défendeur en l’espèce.

[22] La suggestion du Défendeur d’appliquer les dispositions prévues aux règles de pratique de la Cour supérieure pour traiter sa requête, n’est pas retenue par le Tribunal qui préfère s’inspirer des dispositions des articles 54.1 et suivants du Code de procédure civile[4] (« C.p.c. »), qui remplacent l’article 75 C.p.c.[5].

[23] Règle générale, le juge saisi d’une requête comme celle présentée par le Défendeur ne tient pas d’enquête et n’entend pas des témoins. Il dispose de la requête à partir des allégations de la requête et des transcriptions de l’interrogatoire, des pièces au dossier et, s’il y a lieu, de l’affidavit qui appuie la requête, en vertu de l’article 88 du Code de procédure civile.

[24] Le test que le Défendeur doit rencontrer est celui de l’article 54.2 C.p.c., soit d’établir sommairement l’abus ou le caractère vexatoire des procédures.

[25] Les pièces produites au soutien de la requête suffisent, pour permettre au Tribunal de disposer de la requête.

[26] Il n’y a pas lieu d’entendre, comme témoin, M. Walker qui a une cause pendante devant la Cour supérieure contre les Plaignants. Il y a lieu de circonscrire le débat devant le Tribunal, aux faits pertinents à ce litige, ce en application de la règle de la pertinence et de la proportionnalité.

[27] Pour ces motifs, l’objection au témoignage de M. Walker sur la requête préliminaire du Défendeur est maintenue.

2.2       Décision sur la requête pour rejet de la demande au motif que les Plaignants sont des plaideurs vexatoires

[28] L’article 113 de la Charte énonce :

« 113. Le Tribunal peut, en s’inspirant du Code de procédure civile (chapitre C-25), rendre les décisions et ordonnances de procédure et de pratique nécessaires à l’exercice de ses fonctions, à défaut d’une règle de procédure ou de pratique applicable.

Règles par le Tribunal.

Le Tribunal peut aussi, en l’absence d’une disposition applicable à un cas particulier et sur une demande qui lui est adressée, prescrire avec le même effet tout acte ou toute formalité qu’auraient pu prévoir les règles de procédure et de pratique. »

[29] Les règles de pratique du Tribunal des droits de la personne du Québec ne contiennent pas de dispositions qui s’adressent à la question soulevée, soit l’abus par les plaignants des tribunaux et du système judiciaire.

[30] Depuis sa création en 1989, au fil des ans, le Tribunal a eu à disposer d’un nombre significatif de requêtes présentées en vertu des dispositions du Code de procédure civile, telles des requêtes : en radiation d’allégués (articles 168 , 184 C.p.c.), requête en irrecevabilité et en exception déclinatoire (articles 163 , 164 , 165 C.p.c.)  requêtes présentées en vertu des articles 20 , 46 , C.p.c.[6]

[31] Il est exact d’affirmer que le Tribunal s’est inspiré largement de diverses dispositions du Code de procédure civile en appliquant l’article 113 de la Charte.

[32] Dans la cause C.D.P.D.J. (Lapointe) c. Doucet[7], le Tribunal s’est inspiré des dispositions du Code de procédure civile pour ordonner la radiation d’une série d’allégués du mémoire de la défenderesse.

[33] Dans la cause C.D.P.D.J. c. Centre de la petite enfance Les Pandamis[8], la requérante est autorisée par le Tribunal à présenter sa requête en vertu des articles 20 et 46 du Code de procédure civile et 113 de la Charte.

[34] Dans l’affaire C.D.P.D.J. c. Centre de la petite enfance le château des adorables[9], le Tribunal suit l’article 113 de la Charte pour appliquer les nouvelles dispositions des articles 54.1 et suivants C.p.c..

[35] La décision Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Société des casinos du Québec Inc.[10] s’oriente vers un courant jurisprudentiel opposé.

[36] Les objectifs du législateur lors de la création du Tribunal[11], qui a opté pour la célérité et l’efficacité du recours pour sanctionner les atteintes aux droits protégés par la Charte, sans pour autant compromettre les principes fondamentaux de justice qui sont, entre autres, protégés par la Charte, cadrent bien avec les principes, codifiés aux articles 54.1 et suivants du Code de procédure civile, qui permettent à un Tribunal d’intervenir d’office pour sanctionner les abus qui peuvent résulter, entre autres, d’une demande en justice, de l’abus de procédures, de délais déraisonnables, d’un comportement quérulent et vexatoire.

[37] L’article 54.2 C.p.c. crée un régime qui cadre bien aux principes d’application et d’interprétation de la Charte en matière de preuve, il en est de même pour l’article 54.3 C. p. c. qui autorise le Tribunal à imposer certaines conditions quant à la poursuite du recours.

[38] Vu les objectifs visés en 1989, lors de la création du Tribunal, vu le libellé de l’article 113 de la Charte, il est logique et réaliste d’inférer que les règles de pratique du Tribunal des droits de la personne auraient pu prévoir des dispositions afin de permettre au Tribunal de soulever d’office la question de délai déraisonnable et établir un mécanisme similaire à celui des articles 54.1 et suivants C.p.c. pour sanctionner le déni de droit résultant des délais déraisonnables et assurer la célérité et l’efficacité du recours auprès de la TDP.

[39] Avec égards pour l’opinion contraire, il n’existe pas de motif valable pour s’écarter de cette approche qui s’inscrit dans la culture d’assainissement de l’activité judiciaire.

[40] Pour ces motifs, afin de disposer de la requête préliminaire du Défendeur, le Tribunal estime tout à fait justifié de s’inspirer des dispositions prévues aux articles 54.1 C.p.c et suivants qui codifient différentes règles et sanctions en matière d’abus de procédures qu’on retrouvait à l’article 75.1 C.p.c., et dans certaines règles de procédure des tribunaux qui ont été élaborées par les tribunaux au fil des ans.

[41] Le Tribunal fait sien le raisonnement de l’honorable Chantal Coriveau, de la Cour supérieure, qui résume bien, dans l’affaire Matic c. Trottier[12], les objectifs de l’article 54.1 C.p.c. en ces termes :

« [22]    L’article 54.1 est de droit nouveau et s’inscrit dans la volonté du législateur d’assainir l’activité judiciaire en fournissant des outils additionnels aux tribunaux pour sanctionner des comportements abusifs dans l’institution et le déroulement des procédures judiciaires.

[…]

26]        Le Tribunal souligne qu’à l’origine, comme le précise le législateur, ce nouvel article visait beaucoup plus à sanctionner les poursuites baillons pour éviter les déséquilibres entre les justiciables dans certains dossiers d’intérêt public.  Or, une lecture du nouvel article 54.1 révèle qu’il dépasse largement l’objectif avoué à l’origine et permet au Tribunal d’intervenir dans les cas d’abus dans tous les genres de dossier.

[27]       Ce nouvel article en appelle à la discrétion du tribunal mais ce dernier est d’avis que cette discrétion doit être exercée judiciairement puisqu’il faut s’assurer que tous les justiciables ont l’occasion de faire valoir leurs droits sans mettre fin de façon précipitée ou prématurée au processus normal et légitime entrepris. Seul l’excès de l’exercice des droits doit être sanctionné par le Tribunal. »

(Soulignements ajoutés)

[42] Au sujet de l’exercice excessif et déraisonnable du droit d’ester en justice reproché dans un jugement récent[13], le juge Gascon, de la Cour supérieure, résume les principes :

« [81]    […] le test applicable est aujourd’hui connu.  Une doctrine[14] et une jurisprudence[15] bien établies cernent une dizaine de caractéristiques ou traits permettant d’identifier si un plaideur doit être assujetti aux restrictions qu’imposent les articles 54.5 C.p.c. et 84 R.p.c.

[82]       Ces facteurs indicatifs se résument pour l’essentiel à ceci :

1º   Le plaideur quérulent fait montre d’opiniâtreté et de narcissisme;

2º   Il se manifeste généralement en demande plutôt qu’en défense;

3º   Il multiplie les recours vexatoires, y compris contre les auxiliaires de la justice.  Il n’est pas rare que ses procédures et ses plaintes soient dirigées contre les avocats, le personnel judiciaire ou même les juges, avec allégations de partialité et plaintes déontologiques;

4º   Il réitère les mêmes questions par des recours successifs et ampliatifs : la recherche du même résultat malgré les échecs répétés de demandes antérieures est fréquente;

5º   Les arguments de droit mis de l’avant se signalent à la fois par leur inventivité et leur incongruité.  Ils ont une forme juridique certes, mais à la limite du rationnel;

6º   Les échecs répétés des recours exercés entraînent à plus ou moins longue échéance son incapacité à payer les dépens et les frais de justice afférents;

7º   La plupart des décisions adverses, sinon toutes, sont portées en appel ou font l’objet de demandes de révision ou de rétractation;

8º   Il se représente seul;

9º   Ses procédures sont souvent truffées d’insultes, d’attaques et d’injures.

[83]       Pour sa part, le Tribunal ajouterait à cette énumération deux autres traits assez courants en la matière :

a)     La recherche de condamnations monétaires démesurées par rapport au préjudice réel allégué et l’ajout de conclusions atypiques n’ayant aucune commune mesure avec l’enjeu véritable du débat[16];

b)     L’incapacité et le refus de respecter l’autorité des tribunaux dont le plaideur quérulent revendique pourtant l’utilisation et l’accessibilité.

[84]       Cela dit, pour conclure à un comportement quérulent, excessif et déraisonnable sur la foi de ces caractéristiques, il ne faut pas qu’elles soient nécessairement toutes présentes.  Chaque cas est d’espèce.  C’est la globalité de l’analyse qui importe. »

(Soulignements ajoutés)

[43] C’est en appliquant ces principes que le Tribunal dispose de la requête du Défendeur pour faire déclarer les Plaignants plaideurs vexatoires.

[44] Comme première difficulté posée par la requête du Défendeur, le recours est intenté devant le Tribunal par la Commission qui agit pour les Plaignants.

[45] Il est vrai que les Plaignants peuvent être qualifiés de « partie » au litige, cependant, la demanderesse en l’instance, c’est la Commission.

[46] Comme deuxième difficulté, avant d’arriver devant le Tribunal, les Plaignants ont déposé une plainte devant la Commission des droits de la personne qui, après enquête, a déterminé qu’il y a preuve suffisante pour saisir le Tribunal du dossier.

[47] Dans un des jugements produits au soutien de la requête du Défendeur, les Plaignants se sont fait accorder, en sus des dommages moraux, des dommages exemplaires, ce qui est loin de supporter la position du Défendeur voulant que les Plaignants utilisent de manière abusive les Tribunaux.

[48] Suite au recours intenté en vertu du Code criminel contre le Défendeur, dans la cause R. c. Lusk Gordon[17], le Défendeur a négocié et conclu une entente avec le poursuivant, soit le procureur de la Ville, il a reconnu les faits reprochés et a accepté de signer un engagement selon l’article 810 du Code criminel.

[49] L’ensemble de ces facteurs amène le Tribunal à conclure que le Défendeur n’a pas réussi à établir sommairement l’abus ou le caractère vexatoire des procédures. Le test de l’article 54.2 C.p.c.[18] n’est pas rencontré; en conséquence, la requête doit être rejetée.

3. FACTS AND EVIDENCE

3.1       Evidence submitted by the Plaintiffs

[50] The plaintiffs, Roger Thibault, 64, and Théodorus Wouters, 68, have resided on  Parkdale Avenue, Pointe-Claire since 1978.

[51] They were the first homosexual couple to formalize their union under Quebec’s Civil Union Law.

[52] The defendant, Gordon Lusk, 57, has resided on the same street as the Plaintiffs since 1990 with his wife and their two sons.

[53] There had been no personal contact between the Plaintiffs and the Defendant prior to the winter 2001.

[54] During the winter 2001, the Plaintiffs, returning home from the supermarket, immobilized their vehicle, a 1994 black Volvo station wagon, at the stop sign at the intersection of Parkdale and Belmont in Pointe-Claire.

[55] When turning left onto Parkdale, the Plaintiffs found themselves face to face with Gordon Lusk who was playing hockey with a group of children in the middle of the street, with the hockey net placed on the yellow line of the intersection. The Plaintiffs honked the car horn so that the children remove their hockey equipment and allow them to pass.

[56] Mr. Lusk, who was in front of the car, lifted a hockey stick in a simulated gesture of hitting the hood of the car.

[57] When he then approached the side door of the vehicle, Mr. Thibault rolled down his window and the Defendant said, “You didn’t make your stop. You turned at 100 miles an hour, you fucking faggots”. Mr. Thibault then raised the car window and left.

[58] The Plaintiffs mentioned that due to the limited visibility at the intersection of Parkdale and Belmont, it is impossible not to drive slowly and come to a full stop when approaching the 4-stop intersection, especially when children are playing on the street.

[59] On June 26, 2003, Mr. Thibault was driving east on St-Louis Avenue in Pointe-Claire. He stopped at the stop sign at the corner of St-Louis and Broadview and was about to turn left onto Broadview when he heard someone loudly shouting from behind.

[60] Through his rear-view mirror he saw Mr. Lusk driving his red truck and yelling at him. Mr. Thibault nevertheless continued on his way. When he arrived at the stop sign at the corner of Braebook and Delmar, Mr. Lusk, who had taken an alternative route, was already there, at the stop sign on his right.

[61] The Plaintiff specified that he had been driving in a zone of 50 km an hour whereas Mr. Lusk’s alternative route, east on St-Louis and north on Delmar, was one of 30 km per hour. The Plaintiff concluded, therefore, that the Defendant had to have been driving fast in order to reach the intersection before him.

[62] Mr. Thibault gestured to Mr. Lusk to proceed through the intersection. The Defendant then shouted, “Asshole, I will break your fucking mouth”.

[63] Mr. Lusk, subsequently, advanced his car, after which Mr. Thibault turned left onto Delmar, driving behind Mr. Lusk. Mr. Lusk then repeatedly drove forward and braked with the apparent intention of causing an accident.

[64] When they reached the intersection of Delmar and des Canots, the Defendant immobilized his vehicle at the stop sign. As Mr. Lusk wasn’t advancing his vehicle, Mr.Thibault began to drive around him on the left. Mr. Lusk then began to drive in such a way that he was pushing Mr. Thibault towards the left and onto the sidewalk. The Plaintiff, consequently, stopped the car and called 911 with his cellular phone.

[65] Mr. Thibault began to drive again while telling the police exactly where he and the Defendant were located. When they were near the service road of Highway 40, the Plaintiff informed the police that a piece of metal had fallen from Mr. Lusk’s truck. Upon directives from the police, the Plaintiff then continued on his way and is unaware of what happened afterwards

[66] On April 24, 2004, Roger Thibault left his house at 11:44 a.m. to go downtown to help friends with their garage sale, returning at 6:36 p.m. His precision, he explained, is due to a surveillance camera on his property that recorded his departure and arrival times on that particular day.

[67] On his way home, he drove north on Parkdale towards his residence. Prior to reaching the intersection of Parkdale and Belmont, he saw a group of children playing on the street.

[68] He immobilized his vehicle at the stop sign at the intersection, then slowly advanced and, as the children continued to play on the street, he stopped his car and honked the horn so that the children remove their hockey equipment and allow him to pass. As he drove through, the children, on both sides of his car, called him “fag” and simulated the gesture of hitting his car.

[69] A few minutes after he arrived home, he and Mr. Wouters heard someone yelling loudly and hitting the metal gate which is always kept locked.

[70] While Mr. Wouters went outside to see what was going on, Mr. Thibault called 911. Mr. Lusk accused Mr. Wouters, who had not been in the car, of driving dangerously, endangering the life of his children and called him “you fucking faggot”. When asked by Mr. Wouters to repeat these words, the Defendant replied, “Well that’s what you call yourself, isn’t it?”

[71] Mr. Thibault then went outside and saw the Defendant, who appeared agitated, walking aggressively back and forth between the driveway and the gate.

[72] When asked, during cross-examination, why he didn’t approach Mr. Lusk in a civil manner to see why he had come, Mr. Thibault replied that Mr. Lusk was shouting and banging on the fence in such an aggressive and violent manner that it was out of the question to approach him to calm down.

[73] Mr. Wouters repeatedly asked the Defendant to get off their property. Mr. Lusk moved back and said “Come here. I will break your fucking mouth, you fucking faggot. You fuckers in the chocolate and you players in the brown. It is your profession, isn’t it?”

[74] Mr. Lusk, subsequently, moved back again, made obscene gestures with his finger several times and proceeded towards his car, leaving the Plaintiffs’ property. He then returned towards the middle of the street, crouching and making inviting gestures with his hands and repeated at least twice “I will kill you. I will kill you both here”.

[75] During cross-examination, Mr. Thibault affirmed that at no time did he or Mr. Wouters invite Mr. Lusk to fight, nor call him “maudit nazi”, “asshole” or “chicken”. He added that it was unthinkable that he would provoke Mr. Lusk, considering that he had never taken part in a physical confrontation and that the Defendant was in considerably better physical shape due to his military training.

[76] Mr. Lusk then left, the police arrived to the Plaintiffs’ home and a second police car was dispatched to Mr. Lusk’s residence.

[77] The police, not wanting to take a written declaration from the Plaintiffs on-site, invited them to submit a written declaration at the police station, which they subsequently did.

[78] Mr. Lusk, consequential to the incident of April 24, 2010, signed a Recognizance to keep the peace and be of a good behavior, pursuant to Section 810 of the Criminal Code, in addition to the commitment of a $500 donation to a community group.

[79] Unknown to Mr. Thibault, Mr. Lusk was also acquitted of assault charges and uttering death threats, resulting from this incident.

[80] Due to past incidents of vandalism to the Plaintiff’s property and vehicle, which are unrelated to the Defendant in the present case, the organization Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) purchased a surveillance camera that was installed on their property. The incident of April 24, 2004 was filmed by the surveillance camera. A copy of the film was introduced as evidence during the hearing.

[81] The Plaintiff also submitted an extract of the municipal by-law RM 2565 of the Ville de Pointe-Claire, emphasizing Article 19.5 which states, “Il est interdit d’utiliser la rue pour y pratiquer des jeux ou des sports, sauf dans les rues ou parties de rues qui auront été déclarées « Rues de Jeux » par le Conseil municipal.”

[82] He claimed that the children could have played street hockey elsewhere in the neighbourhood, notably on an asphalted surface at a nearby park and in an empty parking lot behind a nearby school. He had in fact received confirmation from the Commission scolaire Lester-B.-Pearson that this lot was available to the community-at-large during the weekends.

[83] Around 3 p.m. on September 17, 2004, Mr. Wouters, while driving to the grocery store, saw Mr. Lusk’s red van driving in his direction when in front of at 74 Parkdale.  When Mr. Wouters began to pass a parked car, Mr. Lusk, with a big grin on his face, veered towards the Plaintiff’s car, leaving him barely any space in which to pass. Mr. Lusk then continued to drive.

[84] During cross-examination, Mr. Thibault stated that in May 2008, he had called 911 in regards to the son of Mr. Lusk who, for approximately one month, had repeatedly driven by the Plaintiff’s house at night, decelerated his vehicle and honked his horn with the intent of waking up the Plaintiffs. Although the surveillance camera had captured the passing car on film, the colour of the car was not identifiable.

[85] One night, around May 7, Mr. Thibault, standing at the window when the car passed, clearly saw the son of Mr. Lusk as well as Mr. Lusk’s vehicle, a red Ford station wagon. Following the submission of his declaration to the police the next morning, these incidents stopped.

[86] During cross-examination, Mr. Thibault stated that he is unaware of an incident that occurred at a dépanneur, alleging that he had called 911 regarding homophobic comments made to him by, among others, the children of Mr. Lusk.

[87] During cross-examination, Mr. Wouters categorically denied that, on a regular basis in the mornings, he would drive by Mr. Lusk’s son and his friends who were walking to school, stop his vehicle, watch them and attempt to have them speak to him.

[88] The Plaintiff, on the contrary, claimed that on two occasions he had been obliged to stop because Mr. Lusk’s son had thrown himself in front of his car when he was driving.

[89] Although the Plaintiffs could not specify the exact number of times they had contacted the police regarding incidents with the Lusk family, Mr. Thibault mentioned that they had both written to and met Commandant St-Pierre of poste de quartier (PDQ) 5 in 2004 regarding the children of Mr. Lusk, as they couldn’t drive by without being insulted and called “queer” and “fag”.

[90] Mr. Wouters stated that it was notably Alex Lusk, the son of the Defendant, who would call him “queer” each time he passed by.

[91] The Plaintiffs affirmed that the police officers of PDQ 5 never proposed that they participate in a mediation session with Mr. Lusk.

[92] As a result of these events, the Plaintiffs felt humiliated, insulted and profoundly hurt. They could never have imagined the use of such vulgarity to describe a homosexual relationship; the use of such language was “inhuman and disgraceful”.

[93] Due to the harassment they endured, they couldn’t sleep, suffered from depression, took anti-depressants and were followed by psychologists. In addition, they found it all the more humiliating to repeat the degrading expressions to the police and to the Human Rights Commission.

[94] During cross-examination, the Plaintiffs stated that the numerous incidents of harassment, intimidation and vandalism that the Plaintiffs had been subjected to, prior to the incident concerning the Defendant, had contributed to their depression.

[95] They began taking antidepressants in 2002. Even though the events involving Mr. Walker and X had been stressful, the events with Mr. Lusk were worse due to the fear he instilled in them by his aggressive behavior and his threats. Notably, their dosages of antidepressants were increased subsequent to the April 24, 2004 incident with Mr. Lusk.

[96] Mr. Wouters, a creative artist, added that he has been unable to create since 2001 as a result of the cumulative events that had occurred, including the Walker, Inglis and X cases as well as the many incidents of vandalism the Plaintiffs had been subjected to, vandalism that is unrelated to the Defendant in the present case.

[97] During cross-examination, the Plaintiff stated that that he was not diagnosed with obsessive-compulsive disorder and, in the year 2000, his behavior regarding the Walker case was neither obsessive nor paranoid but rather a natural reaction considering the circumstances.

[98] The Plaintiffs stated, during cross-examination, that they do not see themselves as activists in the defense of gay rights. They fight for their own rights, which in turn sets an example for others to come forward and denounce harassment based on sexual orientation.

[99] Aware of the media attention given to other cases in which the Plaintiffs were involved, Mr. Thibault had no recollection of media attention regarding this particular case and was unaware of the articles that appeared in the magazine Fugue and in the Suburban regarding this case.

[100] Michel Lejeune, 61, has known Roger Thibault for approximately ten years.

[101] On April 24, 2004, Mr. Lejeune organized a garage sale, as on May 1 he was moving from Wolfe Street to Hochelaga Street in Montreal. Mr. Thibault arrived at his house at approximately noon or 12:30 p.m, spent the afternoon helping him with the sale and departed at approximately 6 p.m.

3.2       Evidence submitted by the Defendant

[102] Commandant Jacquelin St-Pierre of poste de quartier (PDQ) 5 of the Service de la police de la Ville de Montréal, located at 395 St-Jean Boulevard, Pointe-Claire, has known the Plaintiffs since his arrival to PDQ 5 in November 2000.

[103] He noted that the principal interventions made by the police regarding the present case occurred between April 2004 and June 2004 and, in chronological order, he reviewed each one.

[104] In view of the increasing tension between the Plaintiffs and the Defendant during this period, Commandant St-Pierre decided that precautionary steps had to be taken to appease the situation in order to avoid a possible deplorable outcome.

[105] On June 22, 2004, a meeting was held at PDQ 5 between Gordon Lusk, Barbara Yule, their 2 children and two community relations officers, preceded by a meeting between Gordon Lusk and Commandant St-Pierre. The purposes of these meetings were to clarify the issues and to determine the possibility of initiating a mediation/conciliation process between the Defendant and the Plaintiffs.

[106] The necessity to proceed cautiously was emphasized in order not to interfere with the inquiry that was underway. The Plaintiffs were not invited to attend these meetings.

[107] Gordon Lusk and his wife stated that they were open to participate in mediation/conciliation with the Plaintiffs but without their children’s presence.

[108] Commandant St-Pierre recalled that Roger Thibault, whom he had contacted regarding his interest to participate in mediation/conciliation, had responded that he would seek legal advice on the matter.

[109] Commandant St-Pierre affirmed, however, that the mediation/conciliation process involving the Plaintiffs and the Defendant never in fact happened.

[110] The Defendant, Gordon Lusk, having graduated with a Bachelor of Science in Mechanical Engineering in 1976, is currently working as a general contractor.

[111] During the incident of 2001, there were approximately ten or twelve neighbourhood children, between the ages of 9 and 15, playing street hockey in front of the Defendant’s house, at the intersection of Belmont and Parkdale, including his own children, ages 11 and 13 at the time.

[112] Being a parent who is protective of his children, he found it desirable that the children play in front of his house: He knew where they were and could watch over them as well.

[113] The Defendant noticed a black Volvo station wagon that didn’t come to a stop at the intersection of Belmont and Parkdale. Although the speed of the car wasn’t excessive, it was nevertheless dangerous because, by not stopping, there was very little time for the children to react.

[114] The car stopped among the children and, being the only adult around at the time, the Defendant walked to the driver’s side of the car.

[115] He affirmed that he was neither carrying a hockey stick nor playing hockey with the children that day.

[116] Both Plaintiffs were in the car and the Defendant asked them what the problem was. They indicated that children shouldn’t be playing hockey on the street, that it was dangerous and that there are laws.

[117] The Defendant replied “Okay, I understand that. They’re not all my kids. I’ll do my best. But if you don’t like it today, drive on another street, that’s all I can say. I mean, I can’t do anything about it. I can’t send twelve kids home; it’s not my authority to do so”.

[118] He did not mention to the Plaintiffs that they could kill the children. He said, “We don’t want children getting hurt on the street because they’re having fun. Just slow down”.

[119] He categorically denied the Plaintiff’s allegation that he simulated hitting the hood of the car with a hockey stick and mentioned that none of the children present swung their stick at the car.

[120] He added that he believed it important to handle the situation in a calm manner and set an example for the children who were present during his interaction with the Plaintiffs.

[121] He stated that he did not call the Plaintiffs “fucking faggots”. Other than recognizing them as people in the neighbourhhood who drove by a lot, it was his first encounter with the Plaintiffs, he didn’t know who they were and wasn’t aware of their sexual orientation.

[122] There was no further contact between the Defendant and the Plaintiffs until June 2003.

[123] On June 26, 2003, Gordon Lusk was driving north on Broadview. Having immobilized his vehicle at the four-way stop intersection of Broadview and St-Louis, he noticed a gray Volkswagen Beetle, being driven by Roger Thibault, arrive at the stop sign on his left. As the Defendant was the first to arrive at the intersection, he proceeded to turn right and drove east on St-Louis and north on Delmar towards the Trans-Canada highway.

[124] He specified that he was then driving at approximately 30 to 40 km/hour.

[125] Upon reaching the three-way stop intersection at the corner of Delmar and Braebook, he saw the same Volkswagen approaching the stop sign on his left. He noticed that Mr. Thibault appeared somewhat agitated as Mr. Lusk, being the first to arrive at the intersection, was the first to proceed through the intersection.

[126] Mr. Thibault then turned left onto Delmar north, drove around the Defendant’s truck and cut him off with his Volkswagen. Subsequently, Gordon Lusk drove around the Volkswagen and continued on his way.

[127] The Defendant mentioned that the incident described by Mr. Thibault at the corner of Delmar and des Canots never occurred. Furthermore he never repeatedly drove forward and braked in front of the Plaintiff’s vehicle, nor did he drive with the intention of pushing the Plaintiff’s car towards the sidewalk.

[128] He added that he never rolled down his window and never made contact with the Plaintiff. He did not make any threats and did not say “Asshole, I will break your fucking mouth”.

[129] On April 24, 2004 around 5:15 p.m., while the Defendant was in his office in the garage and a group of 10 to 12 children were playing outdoors, his son, Alex, came to see him and said “Those two guys did it again”. When asked which two guys he was referring to, Alex responded, “The guys up the street. They almost ran us over.” The Defendant, following further questioning of his son, understood that his son was referring to the Plaintiffs.

[130] Although the Defendant had not personally witnessed the incident, his son appeared very agitated and specified that one of the children had almost been hit.

[131] The Defendant, after having gone outside to talk to the children who confirmed the event, called the police thinking that a potential infraction had been committed or somebody could have gotten hurt.

[132] He stated that the police, however, wouldn’t come because they themselves hadn’t witnessed the incident.

[133] After considerable consideration, the Defendant decided to go see the Plaintiffs en route to a barbecue at a neighbour’s house.

[134] The intent of this visit, he explained, was to ensure the safety of his children and their friends. His reasoning was that the police were not going to help him that day, that he was a reasonable person, that he didn’t know the Plaintiffs and whether or not they were reasonable, however if he approached them in a reasonable fashion, he could have a dialogue with them.

[135] As he walked towards the Plaintiff’s house, he felt anxious due to the potentially confrontational situation.  He specified that he was not aggressive.

[136] Having never been to the Plaintiff’s residence, the Defendant was unaware that he couldn’t access the front door. He arrived to the metal gate and, pondering what to do as he could neither knock on the door nor ring the doorbell, he shook the gate and called out, “Hello, anybody home? Hello, hello” in order to let the Plaintiffs know that he was there.

[137] The Defendant affirmed that he did not shake the metal gate in an aggressive or violent manner. He noted that the gate, nonetheless, does make noise when you touch it because it is made out of metal.

[138] Within five to ten seconds, Mr. Wouters came outside, initially appearing calm. Unaware of who had been driving during the incident earlier that day, Mr. Lusk told the Plaintiff that he was concerned about the safety of the children playing on the street and asked him to slow down so that people don’t get hurt.

[139] The Defendant was shocked by the Plaintiff’s aggressive reaction and hostile reply, including “I know all about you, I know where you live….”

[140] The Defendant then tried to explain to Mr. Wouters that the only reason he had come was to talk about the children. He claimed that the conversation with Mr. Wouters was not productive as the Defendant was trying to make his point whereas the Plaintiff refused to hear his point.

[141] Gordon Lusk said that when Mr. Thibault arrived outside, about a minute later, the actual aggressive behavior began. Describing Mr. Thibault’s arrival to the gate, the Defendant said “That to me really set the tone of the whole anxiety because from the second he arrived, he was calling me names”, such as “asshole”, “chicken” and “Nazi”.

[142] He added that the principal interaction that took place at the time was between himself and Mr. Thibault. He claimed to have made no derogatory comments to the Plaintiffs during the heated argument that ensued.

[143] He stated that the Plaintiffs were not listening to his request regarding the safety of the children; they demonstrated no open-mindedness in this regard.

[144] The Defendant explained that he then found himself in a situation where Mr. Wouters was telling him to get off his property while, at the same time, Mr. Thibault was calling him back to fight.

[145] Having no desire to trespass or to fight, the Defendant walked back and forth a couple of times in front of the gate, as was shown on the video, partly due to anxiety and also because he wanted to leave the Plaintiff’s property as per Mr. Wouters’ request all the while returning to respond to Mr. Thibault who wanted to fight.

[146] The Defendant testified that when off the Plaintiffs’ property, he did not provoke a fight. In reaction to Roger Thibault’s invitation to fight, he said, “Okay, now I’m off your property. If you really are intending on fighting me, then come out on the public street and we’ll fight it out. That’s what you want.”

[147] He specified that his hand gestures, as viewed on the video, signified “right here, right now”. He then drove off.

[148] His entire stay in front of the Plaintiff’s house lasted approximately four minutes. The gate was never opened and during the entire time the Plaintiffs were on one side of the gate while he was on the other side.

[149] The Defendant denied that he had made obscene gestures with his finger while walking back and forth. He stated that, in actual fact, he was gesticulating with his hands, as he normally does when he expresses himself.

[150] The Defendant affirmed that he did not call the Plaintiffs “fucking faggots”, nor did he say, “You’re a fucker in the brown and players into chocolate”. He neither made death threats nor threatened to hurt them.

[151] Two minutes after having left the Plaintiffs’ residence, the police caught up with the Defendant in front of his neighbour’s house. In the presence of his wife and his neighbour, Mr. Paris, the Defendant was accused of breaking and entering.

[152] The Defendant explained to the two constables that he had gone to see the Plaintiffs regarding the incident of street hockey and dangerous driving, that he had tried to be reasonable with the Plaintiffs, and that he neither broke into their house nor assaulted them.

[153] Concerned about the accusation of breaking and entry, Gordon Lusk went to the police station on April 29, 2004 to see if he should contact a lawyer or take any other action. The desk sergeant told him that no report of the April 24 incident had been submitted and it was likely that nothing would subsequently happen.

[154] Criminal charges, however, were brought against him several months later, of which he was acquitted in June 2006.

[155] The Defendant mentioned that he signed the Recognizance to keep the peace and be of a good behavior, pursuant to Section 810 of the Criminal Code, upon the advice of his lawyer at the time, with the understanding that it was not an admission of wrong-doing.

[156] In May 2004, the Defendant received a letter from Commandant St-Pierre regarding the by-law that forbids playing certain sports on the streets of Pointe-Claire. He had been unaware of the by-law until then.

[157] During a subsequent meeting with Commandant St-Pierre, the Defendant explained that he understood and wanted to uphold the by-law. However to restrict his own two children from playing on the street whereas 10 or 12 others would be playing would be difficult for him.

[158] During this meeting, Commandant St-Pierre suggested mediation/conciliation with the Plaintiffs. The Defendant agreed, stating that he, his wife and two children would be available at any time.

[159] He understood that a mediation session was scheduled for June 22, 2004. He and his family went to the police station that day, fully expecting to meet the Plaintiffs in the hope of finally resolving the contentious issues.

[160] With surprise and disappointment, he and his wife learned that the Plaintiffs had not been invited to the meeting.

[161] Gordon Lusk mentioned that he had served in the Canadian Army for 21 years, had retired the rank of lieutenant colonel in the year 2000 after having commanded the Black Watch for four years. His years of training had taught him that if people have a problem, they should, if at all possible, discuss it and resolve it among themselves.

[162] During his many years in military service, he had authority over hundreds of people, and was required to provide fair judgment in order to properly exercise his authority. He had therefore received many years of “tolerance training – how to deal with the minorities, the sexual orientations, whatevers that exist within an organization.”

[163] In the unit he commanded, his job was to protect all in his regiment from harassment, be they heterosexual or homosexual, and he was very well trained in this aspect.

[164] The Defendant mentioned that his personal physician of 25 years is homosexual as is his massage therapist. He has never had any homophobic feelings towards them nor towards anybody else.

[165] The Defendant affirmed that he raised his children to respect others and never permitted, encouraged or ignored derogatory comments of any nature about anybody.

[166] He stated that in the heat of the moment and despite the difficult relations with the Plaintiffs, he never had any homophobic feelings towards them. He had gone to see the Plaintiffs on April 24 with the sole intent of discussing the safety of his children and their friends.

[167] Gordon Lusk testified that he has no recollection of any incident that occurred between him and Théodorus Wouters on September 17, 2004, alleging that he endangered the Plaintiff while driving in front of 74 Parkdale.

[168] Being a general contractor, he regularly drives his company vehicle on Parkdale.  Although he is the primary driver of his vehicle, it is occasionally driven by his employees. As the date of September 17 has no particular significance for him, he has no idea who was driving his vehicle that day.

[169] Alex Lusk, currently a journalism student at Concordia University, stated that he witnessed the interaction between his father and the Plaintiffs during the incident that occurred in the winter of 2001.

[170] He claimed that when his father approached the Plaintiff’s car to talk to them, the Plaintiffs started screaming at him.

[171] He never heard his father say “fucking faggot” or “I am going to kill you” and didn’t see him swinging a hockey stick in front of the Plaintiffs’ car.

[172] Alex Lusk recalled that when he was 15 years old and playing street hockey in front of his house, the Plaintiffs would sometimes drive through the stop sign at the intersection, often at an excessive speed.

[173] Although he hadn’t mentioned these incidents to anyone, at approximately 3 or 4 p.m. on April 24, 2004, he went to talk to his father following an incident of dangerous driving involving Roger Thibault.

[174] Regarding the incident of May 2008, Alex testified that the police came to his house regarding the honking of a car horn the previous night in front of the Plaintiff’s house. They stated that the incident occurred at midnight and had happened many times before as well.

[175] Alex claimed that he never honked his car horn in front of the Plaintiff’s house. In fact he had returned home the previous night after 1 a.m.

[176] In addition, he noted that there are two other red Ford Focus station wagons in the neighbourhood that are the same model as his own.

[177] Alex testified that he never encountered the police regarding an incident at a dépanneur involving the Plaintiffs, nor ever saw the Plaintiffs at a dépanneur.

[178] The witness stated that he never called the Plaintiffs derogatory names and denied the Plaintiff’s allegation that he called them “queer” or “fucking faggot” when they would drive by.

[179] However, he noted that it was possible that somebody else called them “queer”, “fucking faggots” or “faggots” during one of the many times that the children yelled at the Plaintiffs as they drove by.

[180] He added that he doesn’t remember having heard anyone call them these names “but it’s possible but I don’t think so”.

[181] Barbara Yule, the Defendant’s spouse, works as a recruiter in the pharmaceutical industry.

[182] She declared that she was the first to notice, approximately 9 or 10 years ago, the Plaintiffs driving at an excessive speed when the children were playing street hockey, then stop their vehicle and shake their hands.

[183] She was witness to many subsequent incidents whereby the Plaintiffs would drive quickly, appearing as if they wouldn’t stop, and then quickly immobilize their vehicle very close to where the children were playing.

[184] Worried that someone would get hurt, she told her husband, “I don’t know what the problem is but there are these two gentlemen in a car; every day they’re up and down the street when the kids are playing hockey. They look like they’re not going to stop. And I think, oh God, they’re going to hit somebody.”

[185] Barbara Yule testified that during the incident of winter 2001, she was outside when the Plaintiffs stopped their car quickly, scaring the children who were playing street hockey. They appeared angry because the children weren’t getting off the street quickly enough.

[186] She claimed that the Plaintiffs rolled down the car window and began yelling at everybody, including her husband who asked the Plaintiffs to please slow down and not to speed on a residential street when children are playing hockey. She mentioned that her husband “said something to them like, ‘Well, they’re only playing street hockey. If you don’t like it, move away’ or something like that.”

[187] Barbara Yule, who was standing approximately 12 -14 feet from the Plaintiff’s vehicle, affirmed that her husband never said “fucking faggots”, adding that he would never say that.

[188] Regarding the incident of April 24, 2004, Barbara Yule stated that she felt very embarrassed when, in front of many people at a neighbourhood barbecue, the police accused her husband of breaking and entering.

[189] Ms. Yule described another incident whereby she was standing on the porch when the Plaintiffs immobilized their vehicle after having passed through the intersection.

[190] Her son, Alex, eating a bagel on his way to the park, threw a piece of the bagel onto the street.  She claimed that, at the time, she thought to herself, “This will become an incident, for sure”.

[191] Fifteen minutes later, the police arrived to her home alleging that Alex had been throwing things at the Plaintiffs’ car, calling them names and yelling at them. She told the police that she had been standing on the porch the entire time that this incident allegedly occurred, that her son had thrown a piece of bagel onto the street and wasn’t anywhere near the Plaintiff’s car.

[192] Jordan Dumoulin, 20, is employed as an assistant physical education teacher at a special needs school and an instructor. He has known the Lusk family for 14 years.

[193] The witness testified that during the autumn 2002, while playing street hockey in front of the Lusk’s house, Mr. Thibault drove by and inadvertently squashed the tennis ball with which the children were playing. The children, 12 years old at the time, were upset at the loss of the ball as they had no others.

[194] Drew Paris, one of the eight children present at the time, yelled, “fucking fag”. Subsequently a few other children, including Alex Lusk, joined in “a chorus of fag”.

[195] Mr. Thibault, understandably very upset, subsequently turned his car around, immobilized his vehicle in front of the children and yelled, “Vous n’avez pas vu la fin de moi”.

[196] The witness understood, by the Plaintiff’s comment, that his parents would be informed of the incident and he would therefore be reprimanded by them and by Mr. Lusk for having made these derogatory comments.

[197] Jordan Dumoulin apologized on behalf of those present during the incident, acknowledging that it was wrong and hurtful to have made these comments to the Plaintiff.

[198] He recalled that on April 24, 2004 at approximately 5 p.m., he was playing street hockey with Nicholas Lusk and another friend when Mr. Thibault, not having immobilized his vehicle at the stop sign, not only drove by quickly but also drove close to one of the children. He stated, “It was close. You could feel a brush of the mirror on the side of your arm”.

[199] Frightened and upset, as it felt as if they were almost hit by a car, the friends went to talk to Mr. Lusk who had not been present during the incident. Mr. Lusk appeared very calm and said, “Alright guys, I’m going to have to go over and discuss this”.

[200] The witness stated that Mr. Lusk then proceeded to “put on his shoes and left. There was no anger. It seemed like he didn’t really want to go and talk to them, didn’t want to confront them at all but went because there was a close encounter”.

[201] During cross-examination, Jordan Dumoulin mentioned that he and his friends did not play street hockey in a neighbourhood park because the sport couldn’t be played on grass and there was not sufficient pavement on which to play. In addition, the school grounds and nearby parking lots were private property, and therefore not accessible to them.

4. analysis

4.1       Decision on the objection to the filing of new evidence

[202] At the start of the last day of the hearing, which had been scheduled to hear a witness for the defense who had been previously unavailable to testify, the Defendant presented a motion to file new evidence which consisted of a document, signed by the Plaintiffs, that had been taken from a Superior Court file involving the Plaintiffs and another Defendant.

[203] The lawyer of the Commission objected to the filing of the document as evidence.

[204] The objection was based on:

· The confidential nature of the document that had been signed during a settlement conference presided by a Superior Court judge in a case unrelated to the present litigation.

· The lack of relevance of the document to the present litigation.

· The doctrine of res judicata, considering that the Tribunal had already rendered its decision regarding the Defendant’s motion to have the Plaintiffs declared vexatious litigants.

[205] The Defendant argued that the right to confidentiality had been renounced, as the Plaintiffs, having introduced the document in another judicial proceeding, had rendered it public.

[206] The principle of confidentiality regarding all that is said or written during the conference is codified in article 151.1 of the Code of Civil Procedure[19].

[207] According to the Court of Appeal in the decision Weinberg c. Ernst & Young, l.l.p.[20]:

« 49.     Bien qu’il soit reconnu que l’entente de règlement est confidentielle, cela n’empêche pas un juge d’en permettre l’accès à un tiers – et même le dépôt en preuve, le cas échéant – si cela s’avère nécessaire ou utile pour permettre à ce justiciable de faire valoir pleinement ses droits dans un litige. »

[208] A judge, however, cannot, without due consideration, lift the confidential status of a document forming part of a settlement. The Court of Appeal has established guidelines in this regard:

« 61.     Si on doit énoncer un critère permettant de vérifier si un document confidentiel a une apparence de pertinence, je préconiserais celui de la connexité véritable. »

[209] The Tribunal recognizes that the filing as evidence of a document signed in the context of a settlement agreement that the parties have undertaken contractually to keep confidential, can constitute a renunciation of the privilege of confidentiality by the party that files the document.

[210] The affidavit presented by the Defendant as evidence is insufficient to establish the renunciation of the privilege of confidentiality. Such a renunciation must be explicit.

[211] The Tribunal, moreover, considers that the two other arguments brought up by the Commission are well-founded, as similar act evidence presented by the Defendant does not apply to the case at hand. This litigation must be adjudicated based on the evidence relating to the three incidents involving the Defendant and the Plaintiffs.

[212] Notwithstanding the issue of credibility, the document that the Defendant wants to produce and which the Tribunal has examined is neither pertinent nor actually related to the present litigation. The Superior Court’s file involving the Plaintiffs and a third party has no relevance to the three incidents that are at the core of the present litigation.

[213] The Defendant did not establish valid grounds that would justify the revocation of the decision initially rendered by the Tribunal during the proceedings, which had denied the motion to have the Plaintiffs declared vexatious litigants.

[214] The Tribunal sustains the objection in conformity with the Court of Appeal’s decision in the Weinberg case previously cited. Consequently, the filing as evidence of a document taken from a Superior Court’s file, not involving the same parties, is not authorized.

5.         The nature of the questions before the Tribunal

1- Did the Defendant discriminatorily harass the victims, thus interfering with their rights to the safeguard of their dignity and their right to the peaceful enjoyment of their property without distinction or exclusion based on their sexual orientation, contrary to sections 4, 6 and 10.1 of the Charter?

2- If so, what damages are the victims entitled to?

6. APPLICABLE LAW

[215] The relevant sections of the Charter read as follows:

« 4. Every person has a right to the safeguard of his dignity, honour and reputation.

6. Every person has a right to the peaceful enjoyment and free disposition of his property, except to the extent provided by law.

10. Every person has a right to full and equal recognition and exercise of his human rights and freedoms, without distinction, exclusion or preference based on race, colour, sex, pregnancy, sexual orientation, civil status, age except as provided by law, religion, political convictions, language, ethnic or national origin, social condition, a handicap or the use of any means to palliate a handicap.

Discrimination exists where such a distinction, exclusion or preference has the effect of nullifying or impairing such right.

10.1 No one may harass a person on the basis of any ground mentioned in section 10.

49. Any unlawful interference with any right or freedom recognized by this Charter entitles the victim to obtain the cessation of such interference and compensation for the moral or material prejudice resulting therefore. In case of unlawful and intentional interference, the tribunal may, in addition, condemn the person guilty of it to punitive damages. »

[216] The Charter does not define the concept of harassment as it does the legal concept of discrimination.

[217] In the case Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse[21] the Tribunal had reviewed the relevant jurisprudence pertaining to the definition of the concept of harassment, as related to section 10.1 of the Charter:

« 51.     The courts have since consistently reiterated and refined the prohibition against discrimination based on sexual orientation, yet research continues to show that homophobia remains prevalent and that a very significant proportion of homosexuals experience homophobic violence, be it verbal, psychological, physical or sexual.

52.        Clearly, the impact of homophobic acts cannot be underestimated.

53.        Over the years, the Tribunal has rendered a number of decisions dealing specifically with discrimination or harassment based on sexual orientation. In Bronzage Évasion, a young homosexual was fired because his employer, the director of the tanning salon, deemed that he was not virile enough. The defendant employer added, referring to prejudices about gay men’s flirting habits, that her salon was not a “dépanneur” but a respectable place. The evidence established that the victim lost his job and had been discriminated against because of his sexual orientation.

54.        In another case, the defendant was condemned for harassing a homosexual neighbour who was a tenant in the same building. The defendant repeatedly insulted the victim in connection with his sexual orientation, encouraged fellow tenants to mock and demean the victim and otherwise made the victim’s life in the building extremely difficult. In that case, the Tribunal quoted the following definition of homophobia from the Groupe de travail mixte contre l’homophobie:

Toutes les attitudes négatives pouvant amener au rejet et à la discrimination, directe et indirecte, envers les gais, lesbiennes, les personnes bisexuelles, transsexuelles et transgenres, ou à l’égard de toute personne dont l’apparence ou le comportement ne se conforme pas aux stéréotypes de la masculinité ou de la féminité.

56.        In 1982, the right to freedom from discriminatory harassment was added to the Charter, as explained by the Court of Appeal in Habachi, to eradicate unacceptable behaviour tolerated for too long, primarily towards women and homosexuals.

57.        In Habachi, Justice Baudouin explained that harassment may consist of repeated words or acts. However, a single act may also be sufficient to constitute harassment under certain circumstances, “à condition cependant qu’il soit particulièrement grave et sérieux”. Justice Baudouin’s analysis thus confirmed what the Tribunal had stated in other words in the first instance:

La durabilité qu’une conduite vexatoire doit également comporter pour constituer du harcèlement peut donc tantôt être établie par la répétition de certains actes, tantôt par leur gravité dans la mesure où leurs effets ont alors un caractère de continuité.

58.        More recently, in a case of racial harassment in the workplace, the Tribunal reviewed the relevant jurisprudence and concluded that the victim had suffered from repeated acts and words attacking his race. Coworkers and superiors repeatedly mistreated the victim, shouting racial slurs at him, put up a poster of a monkey meant to refer to him at his workplace, and conspired to lodge unfounded complaints of sexual harassment against him, ultimately leading to his dismissal.

59.        As a result of discriminatory harassment, a victim often suffers violations of his rights to the safeguard of his dignity and to the peaceful enjoyment of his property, rights guaranteed respectively at sections 4 and 6 of the Charter. »

[Références de bas de page omises]

[218] It is neither necessary nor useful to re-examine the principles established in the jurisprudence cited in Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. X[22], which, according to the Tribunal, reflect the state of the law and apply to the case at hand.

Le contexte social /Social context

[219] Selon les enseignements de la Cour suprême dans l’arrêt R. c. S. (R.D.)[23], le juge peut se faire une idée claire du contexte ou de l’historique, ce qui est essentiel pour rendre justice, il peut aussi se faire une idée sur sa propre compréhension et son expérience de la société au sein de laquelle il vit et travaille. Ce processus d’ouverture est non seulement conforme à l’impartialité, il peut aussi à juste titre être considéré comme une condition préalable essentielle.

[220] La Cour suprême dans ce même arrêt cite avec approbation l’énoncé du juge de Grandpré dans l’arrêt Committee for Justice and Liberty[24] voulant qu’une personne raisonnable est censée connaître le passé de discrimination dont ont souffert les groupes défavorisés de la société canadienne que protègent les dispositions de la Charte relatives aux droits à l’égalité. Il s’agit de facteurs dont le juge peut prendre connaissance d’office.

[221] Appliquant ces enseignements de la Cour suprême, le Tribunal estime nécessaire de jeter un regard sur le contexte social existant au moment où surviennent les incidents au cœur de ce litige.

[222] Le rapport, De l’égalité juridique à l’égalité sociale[25], qui résulte de la démarche de consultation entreprise par un Groupe de travail mixte mis sur pied, suite au mandat confié, en 2005, à la Commission des droits de la personne par le ministre de la Justice[26], dresse un portrait de la situation relative à l’homophobie au Québec.

[223] On y retrouve les résumés de diverses recherches et enquêtes réalisées au Québec au cours des dernières années qui permettent de faire le point sur la discrimination envers les personnes homosexuelles et de cerner l’ampleur de l’homophobie, dans divers secteurs. Voici quelques extraits pertinents :

« Deux  sondages d’opinion effectués  par Léger Marketing 2003 et 2004, révèlent que  près du tiers des Québécois ont déjà constaté dans leur entourage des attitudes ou des comportements homophobes, qu’une majorité de Québécois estiment que les comportements homophobes sont aussi graves que les comportements xénophobes ou racistes[27].

[…]

Au Québec, les personnes de minorités sexuelles doivent souvent composer avec un environnement social homophobe, malgré des avancées sur le plan juridique. Diverses études recensées dans le présent contexte démontrent que l’homophobie a un effet direct sur le bien-être et la santé mentale de ces personnes.

Les personnes homosexuelles et bisexuelles constituent une population à risque ou plus vulnérable sur le plan psychosocial, en raison non pas de leur orientation sexuelle, mais de la stigmatisation sociale, ainsi que des attitudes et comporte­ments homophobes à leur égard. L’homophobie envers les gais et les lesbiennes se manifeste souvent par de la violence, qu’elle soit verbale, psychologique, physi­que ou sexuelle. Environ 50 % des personnes homosexuelles (jeunes ou adultes) ont été victimes de violence homophobe au cours de leur vie . L’homophobie, qu’elle vienne de l’extérieur ou qu’elle soit intériorisée, provoque un stress important ayant des incidences sur le bien-être de ces personnes, de même que sur leur santé mentale et physique[28].

[…]

La présence d’homophobie en milieu scolaire

Au Québec, l’existence d’un problème d’homophobie en milieu scolaire fait de plus en plus consensus. Une étude réalisée en 2002 auprès de 158 intervenant-e-s du milieu scolaire (en majorité du personnel enseignant et professionnel) de la Commission scolaire de Montréal révèle que :

· 85 % constatent la présence d’homophobie;

· 79 % considèrent pertinentes les actions préventives contre l’homophobie;

· 76 % se disent peu ou très peu informés sur les réalités homosexuelles;

· 74 % disent avoir besoin d’information ou de formation.

En 2005, une étude exploratoire conduite par le Groupe de recherche et d’inter­vention sociale [GRIS] de Québec démontre que l’homosexualité constitue une source importante de malaise et d’inconfort pour une vaste proportion de jeunes qui fréquentent l’école. On apprend également dans cette étude que :

· 76 % des enseignant-e-s et des intervenant-e-s disent entendre des commen­taires homophobes à l’école;

· 55 % disent en entendre dans la cour de récréation;

· 36 % disent en entendre à la cafétéria;

· 34 % disent raconter des histoires de « tapettes » sous le couvert de l’humour (principalement des hommes)[29].

[…]

Homophobie dans l’environnement de travail

Selon une recherche menée récemment à travers le Québec sur l’homophobie en milieu de travail auprès de 786 gais et lesbiennes, 80 % des personnes interro­gées disent avoir été témoins de blagues offensantes concernant l’homosexualité ou les personnes homosexuelles et 16 % disent en avoir été elles-mêmes la cible. […][30]. »

[Références de bas de page omises]

[224] La discrimination fondée sur l’orientation sexuelle est pourtant interdite au Québec dans la Charte depuis 1977.

[225] L’inclusion du motif de l’orientation sexuelle à titre de motif analogue est reconnue par la Cour suprême depuis 1995, en matière de droit à l’égalité au sens de l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés[31].

[226] En 1999, le législateur québécois adoptait la Loi modifiant diverses dispositions législati­ves concernant les conjoints de fait[32] (Loi 32) qui accorde aux conjoints de même sexe les mêmes droits et privilèges que ceux existants pour les conjoints hétérosexuels.

[227] Au Canada depuis 2005, le mariage entre personnes de même sexe est reconnu.

[228] Bien que la discrimination contre les personnes homosexuelles soit interdite depuis belle lurette et que les législations ont reconnu aux personnes de minorités sexuelles des droits qui leur avaient été refusés pendant longtemps incluant notamment le droit au mariage, des préjugés persistent dans les mentalités qui ne semblent pas avoir suivi l’évolution législative.

[229] Force est de constater que la discrimination envers les personnes homosexuelles est bien présente au Québec, durant la période où se produisent les incidents au cœur de ce litige. Elle est parfois subtile, parfois directe, elle se manifeste souvent par la violence qu’elle soit verbale, psychologique, elle a des effets néfastes.

[230] Un adulte sur deux, gai ou lesbienne, développe des idées suicidaires en raison de la violence homophobe subie à l’école. Le taux de suicide chez les jeunes gais et bisexuels est de six à seize fois plus élevé que chez les autres jeunes[33]. En milieu de travail, il est reconnu que le harcèlement psychologique et des remarques homophobes peuvent causer une lésion professionnelle[34].

[231] Une personne raisonnable est censée connaître le passé de discrimination dont ont souffert les groupes défavorisés de la société canadienne que protègent les dispositions de la Charte relatives aux droits à l’égalité[35], cette même personne raisonnable ne saurait ignorer le contexte social contemporain dans lequel se produit la discrimination reprochée, selon le Tribunal.

[232] Le contexte social qui permet de situer l’environnement sociétal existant dans lequel surviennent les gestes discriminatoires reprochés est un facteur, parmi d’autres, que le Tribunal prend en considération, tout en respectant les règles de preuve applicables.

Burden of proof

[233] In the present case, the Complainant, CDP, alleges the infringement of the Plaintiffs’ rights to full and equal recognition and exercise of their fundamental rights, without distinction based on their sexual orientation. The CDP claims that, on three distinct occasions, the Defendant had made vexatious and offensive remarks to the Plaintiffs as well as having harassed them because of their sexual orientation.

[234] In order for the Defendant’s alleged remarks and conduct to be found discriminatory, the CDP must prove that there is a connection between the alleged remarks and conduct and the ground protected by the Charter. The mere presence of a ground of discrimination cannot suffice in itself[36].

[235] In Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Périard, the Tribunal, per Justice Audet, of the Québec Human Rights Tribunal at the time, writes:

« [53]    En matière de discrimination, le fardeau de la preuve pèse sur la personne qui allègue qu’un acte donné a enfreint l’un de ses droits fondamentaux reconnus par la Charte. Elle doit alors convaincre le Tribunal par des faits établis que son droit est violé par l’acte illicite du défendeur visé.

[54]       Pour réussir un recours fondé sur l’article 10 de la Charte qui prohibe la discrimination, la Commission, au nom de la victime, doit démontrer l’existence de trois éléments :

1.         une distinction, exclusion ou préférence;

2.         fondée sur un des motifs énumérés au premier alinéa de l’article 10;

3.         qui a pour effet de détruire ou de compromettre le droit, en pleine égalité, à la reconnaissance et à l’exercice de tout autre droit ou liberté de la personne.

[55]       Il est par ailleurs bien établi qu’en matière de discrimination, une victime n’a pas à prouver l’intention de discriminer ou de porter préjudice, pas plus que l’auteur d’une discrimination ne peut se justifier en prouvant sa bonne foi ou ses bonnes intentions.

[56]       Enfin, qu’il s’agisse de prouver une violation à un droit reconnu par la Charte ou d’établir une justification à l’encontre de cette violation, le degré de preuve demeure celui propre aux affaires civiles, à savoir la prépondérance des probabilités.

[57]       La partie en demande peut notamment faire sa preuve aux moyens de présomption de fait, lesquels sont laissés à l’appréciation du Tribunal. Ces dernières doivent cependant être graves, précises et concordantes. Ainsi, la preuve offerte, pour être convaincante, doit aller au-delà des « vagues impressions » ou des « pures hypothèses[37]» »

[Références de bas de pages omises]

[236] Applying these principles, the Tribunal considers it necessary to examine each of the incidents in question and to analyze the evidence submitted, in order to determine if the CDP has established prima facie proof of the three elements previously mentioned.

[237] Subsequently, the Tribunal will analyse the evidence submitted by the Defendant in order to determine if it is sufficient to rebut the prima facie evidence. The Tribunal will then conclude whether or not the CDP has succeeded to prove, by a preponderance of the evidence, the violation of the Plaintiffs’ rights that are guaranteed by the Charter and as alleged in the application introductive of suit.

The incident during the winter 2001

[238] The Plaintiffs claim that the Defendant, who was playing hockey with a group of children on the street, lifted a hockey stick when in front of the Plaintiffs’ car and simulated the gesture of hitting their vehicle.

[239] They accuse him of having made homophobic comments to them when he approached the side door of their vehicle.  According to the Plaintiffs:

« […] the defendant said, “You didn’t make your stop. You turned at 100 miles an hour, you fucking faggots”. Mr. Thibault then raised the car window and left. »

[240] Mr. Lusk denies that he made these comments and denies that he lifted his hockey stick in a simulated gesture of hitting the Plaintiffs’ vehicle. His testimony is corroborated by the testimonies of both his son and his spouse.

[241] The Tribunal notes the existence of an atmosphere of animosity during this incident, notably between the Plaintiffs and the children who are playing hockey on the street with Mr. Lusk.

[242] According to the Plaintiffs, the children and the Defendant should not be using the street to play hockey. On the other hand, the children and Mr. Lusk reproach the Plaintiffs for driving with excessive speed in a residential neighbourhood.

[243] The Tribunal considers that the Defendant did succeed in rebutting the prima facie evidence presented by the CDP, who did not prove, by a preponderance of the evidence, the violation of the Plaintiffs’ rights during the incident of winter 2001.

The incident of June 2003

[244] This incident occurred on June 26, 2003 while Mr. Thibault was driving his vehicle on Delmar Avenue in Pointe-Claire.

[245] Mr. Thibault’s version of the incident, whereby the Defendant obstructed the road while suddenly braking so as to provoke an accident, is contradicted by the testimony of Mr. Lusk who categorically denies having made the remarks and having behaved in the manner described by the Plaintiffs.

[246] Clearly, the mutual animosity between the parties, that dates backs to 2001, is once again prevalent during this incident.

[247] The contradictory evidence presented is insufficient to establish, in regards to this particular incident, that the Defendant harassed the Plaintiffs because of their sexual orientation.

The incident of April 2004

[248] The accusation of excessive speed is what triggered the incident that occurred on April 24, 2004.

[249] Subsequent to Mr. Thibault having driven on the street where the children were playing hockey, Mr. Lusk, who was not present on the street at the time yet who was informed that the Plaintiffs were once again driving at an excessive speed, decided to go to the Plaintiff’s residence to complain and to reason with them.

[250] The Plaintiffs claim that Mr. Lusk made homophobic comments to them, invited them to fight, threatened to beat them up and threatened to kill them.

[251] The video camera recorded several of Mr. Lusk’s gestures; it did not record his spoken words.

[252] The Tribunal considers that the Defendant has not succeeded in rebutting the evidence presented during the Plaintiffs’ testimonies and which was partially corroborated by the evidence from the surveillance camera.

[253] The video recording clearly indicates that Mr. Lusk’s gestures and manner of walking went beyond the scope of animosity. After having gone to the gate of the Messrs. Thibault’s and Wouters’ residence, he clearly manifested aggression towards the Plaintiffs by inviting them, with his hand gestures, to come to the street and fight.

[254] It is probable that he made the alleged offensive comments in order to insult and provoke the Plaintiffs, and to incite them to get involved in a street fight which he felt confident of winning, considering his military experience.

[255] There exist no valid reasons to reject the clear and convincing version of the Plaintiffs.

[256] The Defendant’s version, whereby the Plaintiffs were the ones instigating a fight, is not supported by the evidence.

[257] The Plaintiffs’ initial reaction to call 911 when they noticed the Defendant on their property indicates, to the Tribunal, that the Plaintiffs were seeking protection from Mr. Lusk and not confrontation with him.

[258] In its analysis of the evidence, the Tribunal has also taken into consideration the fact that the Defendant signed the Recognizance to keep the peace and be of a good behavior pursuant to section 810 of the Criminal Code, following proceedings instituted against him in regards to this incident.

[259] In regards to the incident that occurred on April 24, 2004, the Tribunal concludes that the CDP has succeeded in proving, by a preponderance of the evidence, that the Defendant, by his behavior, his comments and his attitude, has violated the rights of the Plaintiffs, on the basis of their sexual orientation.

[260] The global context is one that can be described as a saga that originated with the Plaintiffs’ opinion that the children living in the neighbourhood should not be playing hockey on the street, which is meant for vehicular traffic. On the other hand, the children, with the support of their parents, consider that they have the right to play hockey on the street.

[261] The situation degenerated to the point whereby the Plaintiffs are obliged to resort to the “forces of order” and to the courts. In response, they are subjected to reprisals consisting of homophobic insults, which under no circumstances can be considered as justifiable behavior nor as a legitimate means of defense for the violation of the Plaintiffs’ fundamental rights that are guaranteed by the Québec Charter of Human Rights and Freedoms.

[262] A witness for the defense, Mr. Dumoulin, admitted that during the autumn 2002, the children, who were playing hockey on the street, participated in a chorus of homophobic insults addressed to the Plaintiffs as they drove by.

[263] It is reasonable to believe that, in the specific context of this case, it was not the first time that homophobic insults were directed at the Plaintiffs who lived in fear and, having been victims of criminal acts, were considered by IVAC to be in need of a surveillance camera on their property.

[264] In considering the global context, notably the situation of the Plaintiffs within their neighbourhood where an antagonistic atmosphere prevails, the claim that they are subject to harassment because of their sexual orientation is not unfounded.

[265] The evidence presented, however, is insufficient to allow the Tribunal to conclude that the Plaintiffs are subjected to harassment by the Defendant, who is only held responsible for one of the three incidents that are at the core of the present litigation.

7.         remedies

7.1       Moral damages

[266] In the decision rendered on March 21, 2008 in the case of CDPDJ c. X[38], the Human Rights Tribunal summarizes the principles established in the jurisprudence regarding moral damages and regarding quantum, to which the Tribunal adheres.

[267] Given that the state of the law has since remained unchanged in this matter, the Tribunal finds it useful and appropriate to reproduce the following excerpt from the decision CDPDJ c. X :

« [88]    The Court of Appeal has cautioned that although moral damages may be difficult to quantify, the harm suffered is no less real. As Justice Rayle has written:

Que le préjudice moral soit plus difficile à cerner ne diminue en rien la blessure qu’il constitue. J’irais même jusqu’à dire que parce qu’il est non-apparent, le préjudice moral est d’autant plus pernicieux. Il affecte l’être humain dans son for intérieur, dans les ramifications de sa nature intime et détruit la sérénité à laquelle il aspire, il s’attaque à sa dignité et laisse l’individu ébranlé, seul à combattre les effets d’un mal qu’il porte en lui plutôt que sur sa personne ou sur ses biens.[41]

[89]       In numerous cases of sexual harassment[42] or racial harassment[43], the Tribunal has awarded at least 5 000 $ for moral damages, often even implicitly noting that the sum would have been larger had the Commission asked for it. The same comment appears in three Tribunal decisions about discrimination and harassment based on sexual orientation, where the moral damages were granted as claimed.[44] »

[Références de bas de page omises]

[268] For the Tribunal, it is clear from the Plaintiffs’ testimonies that they have been affected and frightened by the Defendant’s behavior, who had gone to their home to insult them, making homophobic offensive remarks and inviting them to fight.

[269] It is reasonable to conclude that, due to these circumstances, the Plaintiffs suffered moral damages.

[270] There is sufficient evidence to conclude that the Plaintiffs’ rights to the safeguard of their dignity were violated by the disrespect and the contempt manifestly directed at them by the Defendant, as shown on the video that was filed as evidence by the CDP.

[271] The Commission is seeking the sum of $ 7 000 in moral damages for each of the Plaintiffs.

[272] In essence, the evidence of moral damages consists of the Plaintiffs’ testimonies, whereby they state that following the Defendant’s behavior, they suffered from insomnia and anxiety, and were thus obliged to take medications.

[273] In the decision CDPDJ c. X[39], submitted by the CDP, the Human Rights Tribunal concluded that since 2001, the Plaintiffs had been suffering from stress, anxiety and fear, which could not be wholly attributed to the Defendant.

[274] Applying the same reasoning, the Tribunal considers it reasonable, in light of the evidence submitted, to award the sum of $ 3 000 in moral damages to each of the Plaintiffs for the humiliation, the violation of their dignity, the stress and the difficulties caused by the Defendant’s behavior, in violation of the rights that are guaranteed by the Charter.

7.2       Punitive damages

[275] The CDP is seeking $ 3 000 in punitive damages for each of the Plaintiffs.

[276] The awarding of such damages, pursuant to the second paragraph of section 49 of the Charter, requires two conditions: unlawful and intentional interference.

[277] In CDPDJ c. Périard[40], the Human Rights Tribunal reviews the jurisprudence regarding the criteria for the attribution of punitive damages:

« [86]    Il convient par ailleurs de rappeler les enseignements de la Cour d’appel au regard des dommages punitifs :

« [108] La fonction préventive des dommages punitifs est fondamentale; ils visent un double objectif de punition et dissuasion mais ne peuvent excéder ce qui est suffisant pour atteindre ces objectifs. […] « c’est (…) vers l’avenir que le juge doit se tourner pour chiffrer un montant qui empêchera la récidive ». Il ne s’agit pas d’indemniser le demandeur mais de punir le défendeur comme il le mérite, de le décourager, lui et d’autres, d’agir ainsi à l’avenir et d’exprimer la réprobation de tous à l’égard de tels événements. »[41]

[Le soulignement est du Tribunal]

[87] La jurisprudence a aussi dégagé d’autres facteurs pour fixer la quotité des dommages punitifs. Les auteurs Baudouin et Deslauriers les présentent sommairement comme suit :

« De l’analyse de ces critères [ceux de l'article 1621 C.c.Q.], on peut dégager certaines constantes. D’abord, certains se basent surtout sur la conduite du défendeur, elle-même (durée de la conduite, évaluation de la sévérité de celle-ci, nécessité de prévenir des comportements du même type dans l’avenir). D’autres s’attachent davantage à la situation du défendeur (le profit qu’il a tiré de la conduite, ses ressources financières, les autres punitions qu’il a subies) ou à la situation de la victime (impact du comportement sur elle, provocation éventuelle de sa part) ; plusieurs, enfin, prennent en compte surtout le montant total accordé (nécessité de ne pas dédoubler par l’octroi de ces dommages une indemnisation déjà accordée sous un autre chef). » »

[278] Regarding the objectives of exemplary damages, in the case de Montigny v. Brossard (Succession)[42], the Honourable Justice Lebel, on behalf of the Supreme Court, writes:

« 47.     While compensatory damages are awarded to compensate for the prejudice resulting from fault, exemplary damages serve a different purpose.  An award of such damages aims at expressing special disapproval of a person’s conduct and is tied to the judicial assessment of that conduct, not to the extent of the compensation required for reparation of actual prejudice, whether monetary or not.  As Cory J. stated:

Punitive damages may be awarded in situations where the defendant’s misconduct is so malicious, oppressive and high-handed that it offends the court’s sense of decency.  Punitive damages bear no relation to what the plaintiff should receive by way of compensation.  Their aim is not to compensate the plaintiff, but rather to punish the defendant.  It is the means by which the jury or judge expresses its outrage at the egregious conduct of the defendant.

(Hill v. Church of Scientology of Toronto, 1995 CanLII 59 (S.C.C.), [1995] 2 S.C.R. 1130 , at para. 196) »

[48]       In Quebec law, the system of exemplary damages remains exceptional in nature.  Article 1621 C.C.Q. states that such damages may be awarded only where this is provided for by law.  As we have seen, the Charter so provides by allowing exemplary damages to be awarded in cases involving unlawful and intentional interference with the rights and freedoms it guarantees. […]

[49]       Because of the exceptional nature of this right, the Quebec courts have so far been quite strict in giving effect to the preventive purpose of exemplary damages under art. 1621 C.C.Q. by using them only for punishment and deterrence (both specific and general) of conduct that is considered socially unacceptable (Béliveau St-Jacques, at paras. 21 and 126; St-Ferdinand, at para. 119). […]

[…]

[53]       Since denunciation contributes to the preventive objective of art. 1621 C.C.Q. just as much as punishment and deterrence, I see no reason to refuse to recognize denunciation as an objective of exemplary damages in Quebec civil law.  This approach is all the more appropriate where the issue is respect for the rights and freedoms guaranteed by the Charter, a document that expresses the most fundamental values of Quebec society, as stated forcefully in its preamble. »

[279] These principles, established in the jurisprudence, apply to the case at hand.

[280] The context in which the Defendant violated the Plaintiff’s rights, the arrogance he manifested by taking the law into his own hands when he went to the Plaintiffs’ residence to hurl abuse at them and to invite them to fight, are factors that the Tribunal has taken into consideration in its decision to award the amount of $ 3 000 in punitive damages to each of the Plaintiffs, as sought by the CDP.

[281] An award of more substantial punitive damages would have been fully justified in this case, considering the objectives sought in the awarding of punitive damages[43].

[282] Based on all these reasons, the Tribunal rejects the defense and allows the application in part.

[283] FOR THESE REASONS, THE COURT:

[284] GRANTS in part the Plaintiffs’ action;

[285] ORDERS the Defendant, Gordon Lusk, to pay to Mr. Théodorus Wouters, the sum of $ 3 000 in moral damages and $ 3 000 in punitive damages and to pay to Mr. Roger Thibault, the sum of $ 3 000 in moral damages and $ 3 000 in punitive damages, the whole with interest thereon at the legal rate and the additional indemnity stipulated in article 1619 of the Civil Code of Quebec, from May 15, 2009, for moral damages, and from the date of this judgment for punitive damages.

[286] THE WHOLE with costs against the Defendant.

__________________________________

DANIEL DORTÉLUS, JTDP

Me Maurice Drapeau

Vizkelety Drapeau Bourdeau

360, rue St-Jacques ouest, 2ème étage

Montréal, H2Y 1P5

Avocat de la partie demanderesse

Me Stephen Angers

405, rue St-Dizier, bureau R-02

Montréal, H2Y 2Y1

Avocat de la partie défenderesse

Dates d’audience :

Les 15 et 16 avril 2010, ainsi que le 5 octobre 2010


[1] R. c. Lusk Gordon, 104 307 079.

[2] R. v. Walker, 500-01-012018-013.

[3] Résidences-hôtellerie Harmonie inc. c. Résidences-hôtellerie RGL, s.e.c., 2009 QCCS 5250 ; Centre hospitalier Robert-Giffard c. Gestion Francis Carrier inc., 2009 QCCS 3131 .

[4] Code de procédure civile, L.R.Q., c. C-25, art. 54.1 et suiv.

[5] Précité, note 4, art. 75.

[6] C.D.P.D.J. c. Doucet, T.D.P.Q., 1999 CanLII 54 (QC T.D.P.), J.E. 99-662 ; Boulé c. Québec (Ministère de la Sécurité publique), J.E. 2002-1554 ; Turenne c. Québec (Procureur général) (Sûreté du Québec), 2007 QCTDP 30 , D.T.E. 2008T-106 ; C.D.P.D.J. c. Québec (Procureur général), 2006 QCTDP 20 , J.E. 2007-160 , D.T.E.2007T-61.

[7] Précité, C.D.P.D.J. c. Doucet.

[8] Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Centre de la petite enfance Les Pandamis [2006] R.J.Q. 1727 (T.D.P.) paragr. 30.

[9] Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c Centre de la petite enfance ‘‘le château des adorable [2009] QCTDP 22 paragr. 61.

[10] Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Société des casinos du Québec inc. [2010]  QCTDP 11 .

[11] Les objectifs visés par la création du Tribunal des droits de la personne en 1990, sont décrits par le ministre de la justice Rémillard : « Une plus grande accessibilité à la justice : Le Tribunal des droits de la personne permet un accès à la justice particulièrement efficace pour les citoyens-nes en ce qui regarde les droits et libertés, pierre d’assise de notre stabilité sociale et de notre démocratie, accès que les autres tribunaux ne sauraient assurer avec autant d’efficience, compte tenu de leurs multiples fonctions. », Débats de l’Assemblée nationale (10/12/1990) à la page 5978.

[12] Matic c. Trottier, 2010 QCCS 1466 .

[13] Pogan c. Barreau du Québec (FARPBQ), 2010 QCCS 1458 (CanLII).

[14] Yves-Marie MORISSETTE, Abus de droit, quérulence et parties non représentées, (2003) 49 R.D. McGill 23 à 58;

[15] Barreau du Québec c. Srougi, 2007 QCCS 685 (CanLII), 2007 QCCS 685 , paragr. 26, Dubé c. Commission des relations de travail, 2007 QCCS 4276 (CanLII), 2007 QCCS 4276 , paragr. 17-18, Droit de la famille – 091286, 2009 QCCS 2462 (CanLII), 2009 QCCS 2462 , paragr. 36, F.L. c. Lesage, 2010 QCCS 117 (CanLII), 2010 QCCS 117 , paragr. 82 et suiv., et Dahan c. Delderfield, 2009 QCCS 5840 (CanLII), 2009 QCCS 5840, paragr. 45.

[16] Voir, au même effet, Bellemare c. Abaziou, 2009 QCCA 230 (CanLII), 2009 QCCA 230 , paragr. 9 de l’opinion du J. Beauregard.

[17] R. c. Lusk Gordon, 104 307 079.

[18] Précité, note 4, art. 54.2.

[19] Précité, note 4, art. 151.1.

[20] Weinberg c. Ernst & Young, l.l.p., 2010 QCCA 1727 .

[21] Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. X, 2008 QCTDP 13 .

[22] Précité.

[23] R. c. S. (R.D.), [1997] 3 R.C.S. 484 , paragr. 44, 46.

[24] Committe for Justice and Liberty c. L’Office national de l’énergie, [1978] 1 R.C.S. 369 .

[25] Rapport de consultation du Groupe de travail mixte contre l’homophobie, « De l’égalité juridique à l’égalité sociale ». Vers une stratégie nationale de lutte contre l’homophobie, Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, mars 2007.

[26] Le 1 er juin 2005, à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre l’homophobie, le ministre de la Justice a confié à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse le mandat d’assurer la coordination des activités et la préparation du rapport de consultation du Groupe de travail mixte contre l’homophobie. Le mandat confié à la Commission consistait  entre autres à : brosser un bilan de la situation relative à l’homophobie dans le contexte québécois; dresser un inventaire des problématiques engendrées par l’homophobie.

[27] Léger Marketing, L’homophobie au Québec: mythe ou réalité? Étude omnibus, avril 2003, dossier 12717-004; Léger Marketing, Perception et opinion des Québécois à l’égard des personnes homosexuelles, Étude omnibus, mai 2004, dossier 12717-006.

[28] Précité, note 25, pages 15, 16.

[29] Précité, note 25, p. 23, 24.

[30] Précité, note 25, p. 52.

[31] M c. H (1999) 2 R.C.S. p. 3; Egan c. Canada, 1995 CanLII 98 (C.S.C.), (1995) 2 R.C.S. 513 .

[32] Projet de loi no 32, c-14 (Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les conjoints de fait) adopté le 10 juin 1999, sanctionné le 16 juin 1999.

[33] Précité, note 25, p. 25.

[34] Club de golf Laval-sur-le-Lac et Butler,  2009 QCCLP 724 , SOQUIJ AZ-50582038 , paragr. 20.

[35] Précité, note 24.

[36] Québec (Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Montréal (Ville),   2000 CSC 27 (CanLII), [2000] 1 R.C.S. 665 .

[37] Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Périard, 2007 QCTDP 10 .

[38] CDPDJ c. X (T.D.P.Q.), J.E. 2008-1193 .

[39] Précité, note 17.

[40] CDPDJ c. Périard, 2007 QCTDP 10 .

[41] Métromédia CMR Montréal inc. c. Johnson, [2006] R.J.Q. 395 (C.A.); J.-L. BAUDOUIN et P. DESLAURIERS, La responsabilité civile, voir note 24, paragr. 350.

[42] de Montigny v. Brossard (Succession), 2010 SCC 51 (CanLII).

[43] Précité, note 42.

Le journal Métro pas si homophobe que ça…

Saturday, October 30th, 2010

Numéro
D2006-08-008 (2)

Date de la décision
2007-02-02

Plaignant
M. Damien Girard

Mis-en-cause
Mme Claude-Sylvie Lemery, rédactrice en chef et le quotidien Métro

Résumé de la plainte
M. Damien Girard reproche au quotidien Métro d’avoir été complaisant et complice des propos  homophobes tenus dans une lettre d’opinion publiée le 8 août 2006.

Griefs du plaignant
M. Damien Girard reproche au quotidien Métro d’avoir publié une lettre d’opinion contenant des propos homophobes. Bien que le plaignant reconnaisse que le journal mentionne que « Les opinions exprimées dans cette tribune ne soient pas nécessairement celles de Métro », il considère que le journal a fait preuve de complaisance et de complicité en publiant cette lettre au contenu homophobe, intitulée « Personnes et actes homosexuels sont deux choses ».

L’auteur de cette lettre affirmait que « l’homosexualité est une déviation » et comparait de manière tendancieuse, les homosexuels aux fumeurs qui « nuisent » à la société. Le plaignant juge que ses propos sont rétrogrades et qu’ils insinueraient que la condition des homosexuels serait inutile, voire dommageable aux autres.

Le plaignant conclut en soulignant que les propos publiés ne font qu’attiser les préjugés et le mépris à l’endroit des gais.

Commentaire du mis-en-cause
Mme Claude-Sylvie Lemery fait d’abord une présentation du quotidien et souligne que bien que Métro soit un quotidien gratuit, il offre une information crédible et objective pour ses lecteurs. Leur indépendance journalistique est identique à celle des quotidiens d’information traditionnels.

Mme Lemery fait ensuite une mise en contexte des événements. La publication de la lettre de M. Lizotte faisait suite à un article publié le 25 juillet 2006 intitulé « Une voix discordante à l’approche des Outgames », concernant une conférence de presse organisée par M. Lizotte qui présentait son livre intitulé « L’Homosexualité, les mythes et les faits ». Deux jours plus tard, M. Lizotte demandait à Métro un droit de réplique en réponse à l’article qui lui aurait porté préjudice. Après quelques demandes d’ajustements, la lettre fut publiée dans la page « Opinions », le 8 août 2006. Le lendemain, Métro recevait la lettre de plainte du plaignant. Le journal aurait alors proposé à M. Girard la possibilité de s’exprimer dans les pages du journal, ce qu’il aurait refusé.

Entre temps, la mise-en-cause souligne que le journal a reçu plusieurs lettres de lecteurs en réaction à celle de M. Lizotte. Métro a décidé de les présenter en un seul bloc avec une présentation qui mettait en contexte la parution de ces lettres.

Elle ajoute que dès janvier 2005, Métro a publié plus de 50 articles en prévision des Outgames, en présentant les activités, les manifestations et les nouvelles concernant cet événement.
En conclusion, Mme Lemery souligne que le journal a effectué un travail journalistique irréprochable en publiant la réplique de M. Lizotte, en proposant un droit de réplique au plaignant et en publiant plusieurs lettres en réaction à la lettre de M. Lizotte. Selon elle, il est donc injustifié de déclarer que le journal a fait preuve de complaisance et de complicité en publiant la lettre de M. Lizotte.

Réplique du plaignant
M. Damien Girard rappelle que sa plainte ne concerne pas la couverture des Outgames, mais qu’elle vise une lettre publiée dans la rubrique « Opinions » du journal Métro, le 8 août 2006.

Il mentionne qu’il ignorait l’article paru le 25 juillet 2006 faisant état d’une conférence de presse donnée par M. Lizotte, lorsqu’il a lu la lettre de ce dernier dans la page réservée aux lecteurs. Selon lui, l’article lui paraît acceptable puisqu’il rapporte les réactions d’un porte-parole du groupe visé. Il soulève qu’il est étrange que Mme Lemery, qui qualifie l’article « d’irréprochable », acquiesce à la requête de M. Lizotte. Selon lui, c’est à ce stade que la rédactrice en chef aurait manqué de discernement et que « sa négligence a[urait] fait de ce journal le support momentané des propos discriminatoires de l’auteur ».

M. Girard souligne que l’argumentaire de l’auteur se résume à propager son idée que les gais sont inférieurs sans qu’on l’accuse d’être homophobe. Et pour cela, il utilise à l’aide de sophismes et d’obscures recherches, à séparer l’homosexuel de l’homosexualité. Selon lui, il allait de soi de refuser l’offre de Mme Lemery de justifier, par écrit, comment sa sexualité ne représente pas une menace pour les autres. Selon le plaignant, son invitation ne consistait donc pas à participer à un banal échange d’opinions mais à un débat menant directement à la remise en cause de la légitimité de droits difficilement acquis.

Il termine en mentionnant que c’est avec des propos, comme a tenu M. Lizotte, qu’on ridiculise, torture, incarcère et tue même des homosexuels dans plusieurs pays. Voilà donc pourquoi il a décidé de porter plainte au Conseil de presse en se basant sur un article tiré du guide Droits et responsabilités de la presse. « Selon la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, toute personne « a droit à la reconnaissance et à l’exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l’orientation sexuelle, l’état civil, l’âge […], la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap […].

Les médias et les professionnels de l’information doivent éviter de cultiver ou d’entretenir les préjugés. Ils doivent impérativement éviter d’utiliser, à l’endroit des personnes ou des groupes, des représentations ou des termes qui tendent à soulever la haine et le mépris, à encourager la violence ou encore à heurter la dignité d’une personne ou d’une catégorie de personnes en raison d’un motif discriminatoire.

En tout temps, et en toute situation, les reporters, commentateurs et éditorialistes doivent s’obliger aux plus hauts standards professionnels en cette matière. »

Décision
M. Damien Girard reprochait au quotidien Métro d’avoir publié des propos homophobes, tels que « l’homosexualité est une déviation qui ne profite ni à l’individu ni à la société » et en comparant l’homosexualité aux fumeurs qui « nuisent » à la société, dans une lettre publiée dans la rubrique « Opinions », le 8 août 2006. La rédactrice en chef, Mme Lemery, répond que la lettre a été publiée afin d’accorder un droit de réplique à un lecteur et avait invité M. Girard à écrire lui aussi dans la section réservée aux lecteurs, mais que ce dernier aurait refusé.

La latitude dont jouit un média, ses jugements d’appréciation en matière de publication de lettres ouvertes doivent demeurer conformes à sa responsabilité d’informer le public et de veiller à ce que les lettres des lecteurs ne véhiculent pas des propos outranciers, insultants ou discriminatoires pouvant être préjudiciables à des personnes ou à des groupes. Même si la publication de lettres de lecteurs ne constitue pas toujours le meilleur moyen de réparer le préjudice causé, les médias doivent s’ouvrir aux commentaires. Le Conseil note que le journal a consacré sa rubrique « Opinions », du 14 août 2006, à la réaction de plusieurs lecteurs, permettant ainsi d’équilibrer les points de vue.

La jurisprudence du Conseil indique que l’usage en pareil cas est de considérer que même si la publication de lettres de lecteurs ne peut réparer complètement le tort causé, la publication peut libérer les mis-en-cause d’un blâme. Le grief est par conséquent rejeté.

Au deuxième point soulevé par le plaignant à l’effet qu’en publiant des propos homophobes, le journal aurait fait preuve de complaisance et de complicité. Le Conseil est d’avis qu’en ayant considéré que le journal avait respecté ses devoirs quant à la démarche à suivre concernant l’accès du public aux médias, et en ayant fait une recommandation à cet égard, ce serait faire un procès d’intention au journal que de retenir ce grief. Le Conseil estime que les éléments soumis à son analyse ne permettent pas d’établir d’intention malveillante. Le grief est donc rejeté.

Compte tenu des éléments exposés ci-haut, le Conseil de presse rejette la plainte de M. Damien Girard à l’encontre du quotidien Métro.

Analyse de la décision
C08A Choix des textes; C08I Lettres discriminatoires; C18C Préjugés/stéréotypes; C18D Discrimination

Appelant
M. Damien Girard

Décision de la commission d'appel
La commission d’appel du Conseil de presse du Québec a étudié l’appel que vous avez interjeté relativement à la décision rendue par le comité des plaintes et de l’éthique de l’information dans le dossier cité en titre.

Après examen, les membres de la commission ont conclu à l’unanimité de maintenir la décision rendue en première instance.

Par conséquent, conformément aux règles de procédure, nous rejetons votre appel et fermons le dossier cité en titre.

71- Suicide d’un jeune musicien gai suite à du harcèlement homophobe Quelques ressources pour contrer l’homophobie

Wednesday, October 13th, 2010

Par Roger-Luc Chayer
Image prof.hg.free.fr
Artiste Cuneo

Suite au suicide du jeune Tyler Clementi, étudiant dans une université américaine et excellent musicien classique, des suites du harcèlement causé par son co-chambreur en résidence universitaire, de nombreuses interventions publiques se sont faites dans les médias pour dénoncer le harcèlement homophobe et pour inciter les jeunes gais et lesbiennes à faire appel aux autorités dès les premiers signes de cette forme de violence qui coûte très cher à la communauté en termes de vies.

L’homophobie est un acte criminel et les auteurs de ces actes doivent être dénoncés, jugés et doivent assumer les conséquences de ce qu’ils font, d’une point de vue global. Les victimes doivent réaliser que l’homophobie est répréhensible et qu’elles ne devraient jamais culpabiliser et retourner la situation vers elles. Le suicide n’est définitivement pas la solution car il existe des ressources très concrètes pour vaincre ce l’homophobie, ces ressources peuvent et veulent agir pour punir les auteurs de ces actes, il faut leur faire confiance et les appeler à la rescousse que ce soit pour les jeunes à l’école, ceux en milieu de travail ou en couple.

Voici d’ailleurs quelques ressources qui sont aptes à intervenir et aider en cas de harcèlement homophobe:

Service de police de votre localité ou à défaut, la Sûreté du Québec – Code criminel

C.L.S.C. de votre localité ou arrondissement – Travailleurs sociaux de garde

Suicide Action – Service téléphonique d’urgence 24h/7 jours partout au Québec 1-866-APPELLE (277-3553)
(Montréal 514-723-4000)
suicideactionmontreal.org

Gai Écoute – Service d’intervention en ligne spécialisé pour la communauté gaie
Montréal : 514 866-0103
Ailleurs au Québec : 1 888 505-1010
Abonnés de Telus : *1010
www.gai-ecoute.qc.ca

CSDM: Un départ qui fait mal…
Par Gay Globe Magazine

Nous apprenions récemment la démission de Paul Trottier, le premier conseiller scolaire gai à Montréal, pour une affaire d’absences aux réunions sur une longue période. Un départ qui fait mal alors qu’on parle plus que jamais d’homophobie dans les écoles, de condoms et d’accès à l’éducation sexuelle. M. Trottier représente maintenant le Gouvernement du Québec dans le monde.

71- La vie gaie en prison aux États-Unis L’homophobie en prison, avec humour…

Wednesday, October 13th, 2010

Par Stéphane G.
Photo Fondation Émergence

Nous sommes en 2010 et pourtant, l’homophobie est partout, même en prison. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, elle ne vient pas  que des détenus car ils comprennent généralement que l’homosexualité en prison est une conséquence de l’incarcération.

La majorité des prisons de la Floride est située en région rurale et bien souvent, les employés qui y travaillent sont aux prises avec une mentalité dictée par l’Église qui condamne l’homosexualité. Le personnel masculin est généralement plus homophobe et il n’est pas rare de voir les détenus gais être les victimes d’une certaine forme de discrimination de la part des gardiens.

À cause de mon orientation sexuelle, j’ai souvent l’impression que les règlements me sont appliqués plus sévèrement.

Lors de fouilles générales, je suis régulièrement appelé à justifier la présence de “Gay Globe Magazine” dans mon casier. Bine qu’il soit impossible pour eux de lire les articles en français, les gardiens cherchent en vain une photo quelconque pouvant les amener à ridiculiser les homosexuels en général, et moi en particulier.

Si certains détenus sont plus homophobes que d’autres, cela est dû à mon avis au fait qu’ils sont vivement encouragés  à l’être par l’Église qui a un pouvoir énorme en prison. L’étude de la Bible y est hautement recommandée en lieu et place des programmes de réhabilitation inexistants. Voici quelques exemples d’enseignements reçus par les prisonniers, on se demandera ensuite d’où vient l’homophobie dans la société…

Levictus 12:22 L’homosexualité est une abomination!

Levictus 25:44 On affirme que j’ai le droit de posséder deux esclaves, hommes ou femmes en autant qu’ils soient achetés de nations avoisinantes.

Exodus 21:7 Un chrétien d’ici voudrait vendre sa fille comme esclave, tel que permis par la Bible cependant il n’arrive pas à se décider à savoir quel serait le juste prix de nos jours.

Levictus 15:19-24 Il n’est pas autorisé d’être en contact avec une femme pendant ses menstruations. Comment faire pour le savoir? Est-ce une question acceptable pour une femme?

Levictus 11:10 Quelqu’un ici croit que même si manger des fruits de mer est une abomination, c’est tout de même moins grave que l’homosexualité. Est-ce qu’il y a différents niveaux d’abomination?

Levictus 1:9 Si je brûle un taureau sur l’autel du sacrifice, cela créé une odeur plaisante au Seigneur. Cependant si les voisins s’en plaignent, dois-je les ignorer?

Levictus 11:6-8 Toucher à la peau d’un cochon mort me qualifie d’impur. Dois-je jouer au football avec des gants?

Levictus 19:19 Mon oncle a une ferme et y fait pousser deux légumes différents et ma tante s’habille avec des vêtements faits de deux tissus différents (laine et polyester). Selon la Bible il faudrait les lapider! Est-ce que le Village entier doit être présent ou ne pourrions nous pas en faire une affaire familiale privée et juste les excommunier?

Les prisonniers sortent de prison avec ces enseignements en tête et doivent ainsi réintégrer la société. Est-ce qu’on se surprendra de voir le nombre d’homophobes en liberté?

On peut écrire à Stéphane à l’adresse [email protected]

Argentine : un groupe immobilier veut construire un quartier gai
Par E-Illico

Un groupe immobilier veut construire le premier quartier privé pour homosexuels d’Argentine. L’idée est de construire “un complexe de résidences pour les gens de même sexe”, a expliqué Antonio Forte, un responsable du projet qui dément toutefois que la mesure soit discriminatoire. “Ceux qui le veulent pourront y habiter”, “ce ne serait pas exclusivement pour les homosexuels”, a-t-il précisé.

Le choix de la ville où sera construit le quartier fermé, d’une centaine de logements haut de gamme, n’a pas encore été arrêté. Par ordre de préférence : Mendoza (ouest), Cordoba (centre) ou San Luis (centre-ouest). Chaque maison sera construite selon le goût du client. Les constructeurs prévoient de plus la création d’un “lac artificiel et un centre de spa et de détente”, selon Forte.

Plus d’une centaine de couples de gays et de lesbiennes se sont mariés depuis l’entrée en vigueur de la loi en Argentine, le premier pays à légaliser le mariage homosexuel au niveau de tout le pays, en Amérique latine.

70- Prêtre à la paroisse de Ste-Anne-de-Bellevue à Montréal Père Benoit: Liberté d’expression ou homophobie?

Thursday, August 19th, 2010

Par Roger-Luc Chayer
Photo Perebenoit.net

Abbé Benoit Morrier
Prêtre de la paroisse de Ste-Anne-de-Bellevue à Montréal

Il est tout à fait surprenant qu’encore en 2010, l’Église puisse toujours intervenir dans la vie sexuelle des québécois, elle qui a été impliquée dans de terribles scandales pédophiles  sur l’avortement, les enfants de Duplessis ou encore le statut légal des personnes homosexuelles.

Pendant qu’elle prétend avoir un droit de regard moral sur les québécois, en s’exprimant publiquement sur des sujets qui font pourtant l’objet de protections de la part de l’État, l’Église catholique, par ses représentants, persiste à le faire en refusant toutefois la moindre contribution au budget de l’État car elle ne paie aucune taxe ni impôt. Vous trouvez cela choquant? Attendez de lire l’histoire du bon Père Benoit…

La séparation de l’Église et de l’État est un concept qui n’est pas nouveau dans les sociétés démocratiques modernes et il a été instauré au Québec pendant la révolution tranquille. D’une part, les prêtres acceptaient de se retirer des affaires de l’État et, d’autre part, l’État renonçait aux taxes et impôts sur ces personnes privilégiées.

Condition: Restez en dehors des affaires publiques.

Depuis, l’Église ne paie évidemment toujours pas d’impôts ni de taxes mais plus les années passent, plus elle renie le concept de séparation pour participer aux débats publics sur de nombreux sujets. Est-ce acceptable que des gens privilégiés qui ne contribuent en rien aux affaires de l’État du Québec puissent venir brouiller les cartes en tenant des positions qui viennent aussi violer certaines lois? Qui dira oui à cela?

Car il faut l’admettre, le discours de prêtres catholiques québécois viole totalement la Charte des droits et libertés tant sur les droits des femmes que des personnes homosexuelles.

Par exemple, sur le blog du Père Benoit, abbé de Montréal, on peut lire: “Dans le but d’améliorer la situation des personnes dites de minorités sexuelles, le gouvernement du Québec a signé en décembre dernier « une politique de lutte contre l’homophobie » de 44 pages intitulée Ensemble vers l’égalité sociale. Dans sa politique « Ensemble vers l’égalité sociale », le gouvernement Charest va au-delà de la tolérance, au-delà de la compassion, au-delà même de l’acceptation sur le plan civil des unions de personnes de même sexe. Toute personne née au Québec et tout immigrant sait très bien que son origine humaine est de nature hétérosexuelle. (NDLR: L’insémination artificielle ou volontaire par des homosexuels vient contredire cette fausse information)

En voulant s’attaquer à l’ «homophobie» sous toutes ses formes [3], le gouvernement s’engage à « changer les mentalités » des individus, des familles, et de toutes les institutions civiles et religieuses du Québec.

Le texte se poursuit en énonçant quelques fausses vérités comme le fait de déclarer que la famille doit être protégée comme motif d’intervention religieuse alors que la définition de la famille n’a jamais été uniquement hétérosexuelle. Les affirmations faites par le Père Benoît visent à nier l’égalité aux homosexuels et en ce sens, elles violent la Charte québécoise qui protège l’orientation sexuelle. S’il souhaite tant participer aux débats de société, pourquoi est-ce que le Père Benoît ne commencerait pas par convaincre son église de payer des impôts et des taxes, après il pourrait parler avec la satisfaction du devoir accompli?

L’orientation sexuelle et la Charte Québécoise
Considérant que tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une égale protection de la loi;
Considérant que le respect de la dignité de l’être humain, l’égalité entre les femmes et les hommes et la reconnaissance des droits et libertés dont ils sont titulaires constituent le fondement de la justice, de la liberté et de la paix;
Toute personne a droit à la reconnaissance et à l’exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l’orientation sexuelle
Nul ne doit harceler une personne en raison de l’un des motifs visés dans l’article 10.
Nul ne peut diffuser, publier ou exposer en public un avis, un symbole ou un signe comportant discrimination ni donner une autorisation à cet effet.

Le Père Benoit
ne répondra pas!
Par Roger-Luc Chayer
Dans un courriel daté du 10 août, le Père Benoit dit: “je vous remercie de votre invitation à poursuivre le débat mais je ne suis pas intéressé présentement. Mon ministère me garde bien assez occupé comme cela. Je tiens à vous présenter mes excuses si mon texte à pu vous blesser personnellement. Je l’ai modifié quelque peu et vous êtes dans votre droit d’en faire la critique.”

Judiciaire Les gais VS Facebook

Saturday, December 5th, 2009

Un étudiant avignonnais avait porté plainte pour complicité d’incitation à la haine envers la communauté homosexuelle. Il récidive contre Facebook et tente de nous faire respecter, de gré ou de force.

Nicolas Canut, un étudiant d’Avignon avait porté plainte à deux reprises contre le réseau Facebook, qui ne jouait pas son rôle de modérateur et laissait en ligne des incitations à l’homophobie, et des pages de groupes néonazis.

Il avait demandé un hors ligne de facebook durant 24 heures pour que les responsables puissent “nettoyer” leur réseau. Résultat : il a lui-même été exclu. Nicolas Canut, jeune étudiant en droit, à Avignon a fait de la lutte contre l’homophobie son combat après avoir été lui même victime d’injures en raison de son orientation sexuelle alors qu’il était lycéen  en Picardie au cours d’un bizutage.

“Les militants gais, plutôt que de cibler les leurs dans un esprit de tout contrôler, devraient songer à agir face à de vrais débats, de véritables actes graves contre la communauté”

Déjà  à l’époque, il avait déposé, plainte fort de la loi de 2004 sanctionnant au même titre que les propos racistes ou antisémite, les injures, la diffamation et la provocation à la haine envers une personne en raison de son orientation sexuelle.  Son affaire est toujours en cours auprès des tribunaux de la Somme.

En surfant, en mars dernier, sur le site communautaire Facebook, il a croisé des groupuscules néo-nazi américains ouvertement antisémites racistes et homophobes. Aussitôt il dépose plainte auprès du Procureur pour “incitation à la haine et à la violence “.  La plainte jugée recevable, le géant américain de l’Internet est conduit à supprimer les profils incriminés.

Plus récemment, Nicolas Canut trouve un groupe de discussion sur Facebook, français celui la, lapidairement intitulé “Anti PD/Juste pour le plaisir”. “On invite dans ce groupe à couper les mains des homosexuels”.

Aussitôt il contacte la société américaine. Il obtient de simple excuse et les modérateurs du site doivent être alertés. L’avignonnais entame une nouvelle procédure contre l’administrateur du groupe et contre Facebook cette fois pour “complicité d’incitation à la haine et à la violence” envers la communauté homosexuelle. Un délit, passible aux yeux de la loi, d’une peine de 5 ans d’emprisonnement et de 45 000€ d’amendes.

Le 1er juin, journée nationale de lutte contre l’homophobie à Québec

Saturday, October 10th, 2009

Par: La CGLQ
Suivra à 16h30 à 17h30 une marche de solidarité au nom de l’acceptation
des différences dans les rues de la basse-ville de Québec. Le rassemblement
des marcheurs et marcheuses se fera en face du Tam-Tam Café du Centre
Jacques-Cartier. Vous êtes par la suite, tous et toutes conviés à un souper
animé. Le coût est de 20$ et les billets sont en vente au GRIS-Québec :418-
523-5572 et à MIELS-Québec :418-649-1720, poste 216. Dépêchez-vous
les places sont limitées!
La journée prendra fin en beauté alors que plusieurs artistes viendront
dévoiler leurs nombreux talents dans un spectacle de variété. Au menu,
théâtre, chanson, musique, improvisation, … À ne pas manquer! Un
spectacle gratuit et ouvert à tous et à toutes!
10h00 – Ouverture officielle de la journée – Conférence de presse
Sous la présidence d’honneur de M. Michel Dorais
14h00 – L’HOMOPHOBIE VIOLENTE NOS ENFANTS – NE LA LAISSONS PAS FAIRE!
Conférence de M. Michel Dorais, Professeur agrégé et chercheur à l’École de service social de l’Université
Laval, coauteur du livre «Sains et saufs : Petit manuel de lutte contre l’homophobie à l’usage des jeunes » (VLB
éditeur)
16h30 – La marche de la Journée de lutte contre l’homophobie
Parce que l’acceptation des différences ça nous concerne tous et toutes !
Lieu de rassemblement : Coin boulevards Langelier et Charest.
18h00 – Souper animé – Coût : 20$
Billets en vente à MIELS- Québec 649-1720 poste 216 ou à GRIS-Québec 523-5572
20h00– Spectacle de variétés
La diversité à son meilleur : Théâtre, chanson, improvisation, poésie… De nombreux talents seront dévoilés,
une occasion à ne pas manquer…  Sous le thème Tous et toutes concernés! ce spémerveiller!
Québec, le 8 mai 2005 – Le 1er mercredi du mois de juin, le 1er juin, aura
lieu la journée nationale de lutte contre l’homophobie. Une journée qui
nous rappelle que l’homophobie est toujours présente et qu’elle a des
conséquences graves sur notre société, en particulier les enfants.
Sous le thème Tous et toutes concerné(e)s, la journée débutera par une
conférence de presse en présence du président d’honneur, M. Michel
Dorais, professeur agrégé, chercheur à l’École de service social de
l’Université Laval et auteur de plusieurs livres traitant de la diversité
sexuelle, dont le tout récent Sains et saufs : petit manuel de lutte contre
l’homophobie à l’usage des jeunes. Toutes les activités de cette journée
se dérouleront au Tam Tam Café du Centre Jacques-Cartier, situé au 421
Langelier à Québec.
L’HOMOPHOBIE VIOLENTE NOS ENFANTS – NE LA LAISSONS
PAS FAIRE!
Conférence au titre évocateur, M. Michel Dorais viendra nous présenter
son plus récent ouvrage. Une conférence ouverte à tous ceux et celles
s’intéressant à l’impact de l’homophobie sur nos enfants. Celle-ci aura lieu
de 14h à 16h et ce gratuitement.

Jean Laroche du Journal de Québec homophobe?

Saturday, March 7th, 2009

Le Journal de Québec cherche le scandale… Dans un article du 4 mars 2009 signé de Jean Laroche et publié dans le journal de Québec, le journaliste a tenté, sans succès, de créer un scandale “homosexuel” en impliquant un confrère journalste dans une prétendue affaire de films pornographiques sur GGTV. Mon confrère a répondu comme il se doit en déclarant que GGTV avait une section adulte, comme TQS avait Bleu Nuit et que le fait de travailler avec un journaliste gai permettrait à ceux qui le croyaient homophobe de se la fermer…

Toutefois, nous pouvons nous questionner sur le manque important de connaissances de la communauté de la part de Jean Laroche et même, de son propre média qui offre lui aussi des services pour adultes. Le journaliste du Journal de Québec n’a pas contacté GGTV mais s’il l’avait fait, au moins pour compléter son dossier, il aurait su que GGTV n’est pas un site pornographique loin de là puisque le terme n’a jamais été utilisé par GGTV. La section adulte de GGTV, le Canal 2, propose en effet des critiques de films pour adultes gais, aucun film n’est diffusé dans son intégralité et il n’y a que des critiques, parfois bonnes, parfois mauvaises avec des extraits de ces films. Le journaliste a aussi oublié de mentionné qu’il était abonné à GGTV depuis plus de 2 ans et qu’il avait accepté les termes quant à la nudité accessible uniquement avec divers mots de passe…

Tous les films en diffusion sur GGTV sont en vente dans les commerces du Québec et ont un permis de la Régie du Cinéma du Québec. Toutes les annonces de prostitution du Journal de Québec, 422 annonces dans l’édition qui parlait de GGTV, 44 pages sur le site web du Journal de Québec sont probablement beaucoup moins légales… En consultant GGTV, personne ne commet d’acte illégal alors qu’en consommant les annonces de prostitution, d’escortes ou de pseudo-masseuses aux grosses poitrines du Journal de Québec, on peut se retrouver en prison, drette-là.

Le Canal 2 ne constitue qu’environ 1% du contenu offert sur GGTV, 99% correspond a des textes santé, économiques et des sujets qui intéressent les gais et lesbiennes. La boutique Basic propose des oeuvres artistiques et culturelles faites par des gais, Le Point est un média magazine santé et affaires pour les hommes gais et a la réputation d’être le média qui offre le moins de nudité masculine en comparaison avec ses concurrents gais. Et comble de désinformation, le journaliste qui a signé ce texte, Jean Laroche, publiait son texte dans un journal publié par Québécor, qui propose quelques pages plus loin, des tonnes d’annonces de prostitution, d’escortes, de masseuses, 44 pages de contenu adulte sur son site web et jamais Le Point ni GGTV ne feraient cela. Pourquoi alors est-ce que le journaliste a autant voulu associer une pseudo-pornographie à l’homosexualité? L’homophobie et sa haine ou peur des homosexuels dans ce qu’ils représentent. J’en suis un, la loi me protège, la loi nous protège collectivement de ce type d’acte.

Le journaliste a voulu humilier et détruire la réputation d’un ami et collègue de travail en utilisant mon orientation sexuelle comme outil négatif sans mentionner que son propre média publiait des annonces de salons de massage et pire, les implications sociales que ces actes causent à la société quant à la prostitution et aux activités connexes comme la drogue et la pauvreté devraient soulever le dégoût chez son propre média. Le journaliste a prouvé qu’il était non seulement homophobe, mais qu’il publiait dans un vrai outil porno, que son journal en tirait des revenus et en cela, les homosexuels sont en droit de réagir. En date du 7 mars 2009, il y a 5214 abonnés à GGTV, 5214 victimes de l’homophobie d’un journaliste de Québec qui a besoin d’être informé et éduqué.

Vous souhaitez réagir? Envoyez-nous un courriel avec vos commentaires sur cette question et nous déciderons de porter ou pas cette affaire devant la Commission des Droits de la Personne du Québec pour discrimination basée sur l’orientation sexuelle de la part du Journal de Québec et de Québécor. À vous de vous exprimer…

Jean-Luc Romero débouté de ses fausses accusations

Thursday, December 4th, 2008

Jean-Luc Romero, qui accusait depuis de nombreux mois le député français Christian Vanneste d’être homophobe sur la base d’un jugement dans une affaire de propos sur une nouvelle législation vient d’être débouté par la Cour Suprême de la  France qui donne totalement et clairement raison au député Vanneste.

Le Point avait suspendu la collaboration de Jean-Luc Romero suite à ses attaques incessantes contre ceux qui ne pensent pas comme lui et suggérait la prudence face à la victimisation à outrance de Romero quant à la question gay. Le plus haut tribunal français a considéré que les propos de Vanneste n’étaient pas homophobes et que Romero aura eu tort sur toute la ligne.

Christian Vanneste gagne contre Jean-Luc Romero

Thursday, November 13th, 2008

(Intégralement selon 20minutes.fr)

Dire que «l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité» relève de la liberté d’expression. C’est la décision que vient de rendre ce mercredi la Cour de cassation. Elle a en effet blanchi le député UMP du Nord Christian Vanneste et annulé sa condamnation pour injure envers la communauté homosexuelle, estimant qu’il n’avait pas dépassé les limites de la liberté d’expression. Le Syndicat national des entreprises gaies envisagerait déjà un recours devant la Cour européenne de Justice.

Le député a cependant tenu à exprimer ses regrets. «Je regrette le mot “inférieure”», a-t-il assuré, avant de se lancer dans une tentative d’explication de sa «maladresse»: «je voulais dire: “l’homosexualité c’est moins bien parce que ça ne peut pas être universalisé, tout le monde ne peut pas être homosexuel, sinon la société serait mal partie”».

Il se félicite cependant de ce revirement de situation. «Cette décision de justice me satisfait car elle me fait retrouver deux idées sur lesquelles j’avais de sérieux doutes depuis quatre ans, a déclaré à 20minutes.fr Christian Vanneste. La première est une certaine idée de mon pays. Car depuis quatre ans, on empêchait tout de même un citoyen, et qui plus est, un parlementaire de s’exprimer. La seconde chose, c’est que cette décision de justice prouve qu’il y a une vérité… »

>> A lire, trois questions à Jean-Luc Romero, conseiller régional (divers droite) d’Ile-de-France

Le 25 janvier 2007, la cour d’appel de Douai avait confirmé sa condamnation à 3.000 euros d’amende pour «injure envers les homosexuels». Christian Vanneste avait été condamné en janvier 2006 pour avoir affirmé deux ans plus tôt que l’homosexualité était «inférieure à l’hétérosexualité». Estimant qu’«un parlementaire est investi d’une parcelle de la souveraineté nationale» et que «sa liberté d’expression est une condition de la démocratie et de l’Etat de droit», le député s’était pourvu en cassation.

«La décision de la Cour de cassation ne peut pas s’appuyer sur l’immunité parlementaire dans la mesure où Christian Vanneste n’a pas tenu ces propos dans l’hémicycle», réagit Agnes Tricoire, juriste à la Ligue des Droits de l’homme. «Dans les affaires de presse, la Cour de cassation se montre vigilante et se prononce souvent sur le contenu des jugements et non sur leur forme», ajoute-t-elle.

Contre l’avis de l’avocat général

L’affaire était née de la vive opposition de Christian Vanneste à la loi du 30 décembre 2004, réprimant les injures et discriminations homophobes au même titre que les injures et discriminations racistes ou sexistes.

Il avait notamment affirmé dans la presse régionale que l’homosexualité était «inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité.»

Allant contre l’avis de l’avocat général, qui avait conclu au rejet de ce pourvoi le 14 octobre, la chambre criminelle a «cassé» ce mercredi la décision de la cour d’appel, sans même renvoyer le dossier devant une autre cour d’appel. «Cela siginifie qu’elle estime qu’il n’y a pas d’autre qualification des faits que la sienne. C’est une décision autoritaire», commente Agnès Tricoire.

«Une décision de grande ampleur»

«Si les propos litigieux, qui avaient été tenus dans la suite des débats et du vote de la loi du 30 décembre 2004, ont pu heurter la sensibilité de certaines personnes homosexuelles, leur contenu ne dépasse pas les limites de la liberté d’expression», a considéré la Cour.

«C’est une décision de grande ampleur dans la mesure où la plus haute juridiction sanctionne l’ensemble de la procédure et des poursuites au regard de la protection de la liberté d’expression», a réagi l’avocat de Christian Vanneste, Eric Morain, saluant «l’aboutissement d’un long combat judiciaire».