Archive for September 30th, 2012

Le sida serait à l’origine d’une salmonellose mortelle en Afrique subsaharienne

Sunday, September 30th, 2012

France24

Une nouvelle forme mortelle de salmonellose s’est développée en Afrique subsaharienne, favorisée par l’épidémie de sida qui affaiblit le système immunitaire, selon une étude parue dimanche.

Les salmonelloses incluent la fièvre typhoïde, devenue rare dans les pays industrialisés mais qui fait encore 600.000 morts dans les pays en développement, et les salmonelloses non typhiques qui se traduisent principalement par des diarrhées aiguës.

En Afrique subsaharienne, où cohabitent malnutrition, paludisme et sida, est apparue une forme rapidement invasive de la salmonellose non typhique, liée à la contamination de l’eau et des aliments par les selles, qui aboutit au décès de 22 à 45% des personnes infectées.

En séquençant le génome de cette salmonelle, les chercheurs de l’Institut Trust Sanger en Grande-Bretagne ont établi une parenté avec la salmonelle à l’origine de la typhoïde. Ils ont découvert qu’elle avait évolué en deux vagues, l’une apparue il y 52 ans dans le sud-est de l’Afrique et l’autre il y 35 ans dans le bassin du Congo.

“L’épidémie de sida passe pour avoir débuté dans le centre de l’Afrique avant de se développer vers l’est, de manière largement similaire à celle observée pour la deuxième vague de salmonellose invasive”, relève le Dr Robert Kingsley, l’un des co-auteurs de l’étude parue dimanche dans Nature Genetics.

En étudiant cette deuxième vague, les chercheurs ont trouvé un gène qui rend la maladie résistante au chloramphenicol, un antibiotique de première ligne contre la salmonellose, alors que ce gène n’était pas présent dans la salmonellose de la première vague.

L’épidémie actuelle aurait, selon les chercheurs, été “exacerbée” par l’augmentation du nombre de personnes immuno-déprimées dans la population.

“C’est la première fois que le séquençage du génome a permis de suivre l’extension d’une épidémie de salmonellose”, souligne le Pr Gordon Dougan, un autre co-auteur de l’étude.

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VIH : les recommandations divergent entre la France et l’Amérique

Sunday, September 30th, 2012

Medscape

Point de vue du Pr Gilles Pialoux de l’hôpital Tenon

Beaucoup de changements cet été en matière de prise en charge du VIH. Les nouvelles recommandations de l’International Antiviral Society-USA panel sur le traitement du VIH sont parues ainsi que les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur l’utilisation du traitement préventif du VIH/SIDA par l’antirétroviral Truvada® (emtricitabine et ténofovir disoproxil, Gilead Sciences). [1,2].

A quand les recommandations françaises ?

Le Pr Gilles Pialoux (Chef de service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Tenon ; Vice-Président de la Société Française de Lutte contre le SIDA, Paris, & www.vih.org) fait le point pour Medscape.fr.

Medscape France : Quels sont les nouveaux messages des recommandations internationales et américaines ?

Gilles Pialoux : Dans les nouvelles recommandations américaines et de l’OMS, il est très clairement explicité que le traitement peut être prescrit quel que soit le chiffre de CD4, soit pour apporter un bénéfice au patient, soit pour protéger le partenaire séronégatif dans les couples sérodiscordants.

En France, nous n’avons pas ce degré d’incitation à proposer le traitement dans cette indication dans les recommandations françaises même si cela reste possible. En 2009, 2010, au moment de l’élaboration et de la publication de ces recommandations, nous parlions bien moins de l’utilisation du traitement en prévention qu’en 2012.

En parallèle, l’OMS s’est prononcée, cet été, en faveur de la stratégie de prophylaxie pré-exposition (PrEP) et recommande aux pays qui envisagent de proposer cette solution de veiller: (1) à ce que les personnes soient effectivement séronégatives, (2) d’encourager les populations sous prophylaxie à utiliser le préservatif, (3) de suivre toute manifestation indésirable (du traitement) et (4) de soumettre ultérieurement les sujets sous traitement à un test de dépistage du VIH.

Au même moment, la Food and Drug Administration (FDA) a, elle aussi, approuvé l’utilisation de la PrEP par Truvada® dans le cadre d’une stratégie globale de prévention du VIH dans le pays.

Que pensez-vous des AMM délivrées par la FDA pour le test de diagnostic salivaire OraQuick® (OraSure Technologies) et pour la PrEP ?

G.P. : Par ces deux autorisations de mise sur la marché, l’Amérique prend une position, osée et un peu à part. Probablement parce qu’il y a un lobbying à la fois communautaire et pharmaceutique que nous ne retrouvons nulle part au monde à ce niveau-là.

L’autorisation pour ce test salivaire, utilisable seul à domicile, a été accordée aux Etats-Unis en abaissant les critères d’exigence en termes de sensibilité. Elle a été refusée en France du fait du déficit de sensibilité. L’argument des autorités de santé américaines est de dire qu’aux Etats-Unis, 240 000 personnes sont séropositives sans le savoir (28 000 en France). Mais, d’après les calculs, 3000 personnes seront ainsi détectées séronégatives à tort. Je crois que nous ne pouvons pas avoir ce faible niveau d’exigence de sensibilité d’un test en matière de virus du sida qui implique de laisser ces gens qui vont s’autotester dans la nature en se croyant faussement séronégatifs.

En outre, en ce qui concerne le Truvada® en PrEP, comme les « home tests » de diagnostic salivaires, reste à savoir qui va vraiment y avoir accès, économiquement parlant, aux Etats-Unis.

Il faut suivre ce nouveau vent qui souffle aux Etats-Unis, peut-être plus vite que la musique, certes, mais qui va fournir à la communauté internationale des informations de terrain intéressantes.

Peut-on attendre des recommandations françaises dici peu ?

G.P. : Les dernières recommandations françaises ont été commandées en 2009 et publiées en Juillet 2010. Depuis, il s’est passé tellement de choses qu’effectivement, nous avons besoin d’actualiser les recommandations, notamment sur les aspects « traitements comme outils de prévention », tests diagnostiques, et « vieillissement » qui ont beaucoup évolué. Les médecins ont besoin d’un cadre strict auquel se référencer.

Mais, me semble-t-il, il n’y aura pas de rapport d’experts mandaté par l’Etat pour des raisons d’incongruence entre la loi sur le médicament et les liens d’intérêts des experts. Il est possible que ce soit une ou plusieurs Sociétés savantes, comme la Société Française de Lutte contre le SIDA ou, peut-être les experts de l’HAS, qui se chargent des recommandations. Au final, je ne sais pas quand nous disposerons d’un nouveau texte.

Comment voyez-vous lavenir du traitement du VIH ?

G.P. : Il y a un courant qui n’est pas dans les recommandations qui est de dire que la persistance d’une réplication virale toute une période induit une inflammation chronique et que c’est possiblement une perte de chance pour les patients. Si vous prenez en considération que le traitement est aussi un outil de prévention, qu’il existe une inflammation chronique qu’il faut combattre et que le SIDA reste une maladie où les gens ont un vieillissement plus rapide que la population générale, les futures recommandations devraient augmenter considérablement les indications de traitement. A mon sens, nous allons vers une proposition de traitement sur toute une vie. Avec ce que cela comporte d’interrogations sur le plan économique.

Le Pr. Gilles Pialoux a déclaré les liens d’intérêts en suivant : Membre de board, d’un conseil scientifique, investigateur d’essai clinique ou intervenant dans un symposium d’un laboratoire pharmaceutique : Abbott, Boehringer-Ingelheim, BMS, GSK, Gilead, Sanofi-Aventis, MSD, Pfizer, Roche, Schering-Plough, Nephrotec, Tibotec, ViiVHealthcare. Aucune Parts sociales ou actions dans un laboratoire pharmaceutique. Co-investigateur de l’essai IPERGAY ANRS de PreP intermittente par le Truvada®.

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Des millions pour celui qui séduira sa fille

Sunday, September 30th, 2012

Europe1

L’intéressée, homosexuelle, n’apprécie pas la “prime” de son père, millionnaire de Hong Kong.

Les candidatures pleuvent depuis qu’il a lancé son appel. Cecil Chao, un riche homme d’affaires de Hong Kong, a promis d’offrir 50 millions d’euros à l’homme qui séduira sa fille Gigi, 33 ans et homosexuelle. “Je me moque qu’il soit riche ou pauvre. La seule chose qui importe est qu’il soit généreux et gentil”, a indiqué le tycoon de 76 ans au South China Morning Post mercredi.

Et bien sûr qu’il s’agisse d’un homme, car malgré sa réputation de ville moderne et cosmopolite, Hong Kong demeure très conservatrice et l’homosexualité n’y a été décriminalisée qu’en 1991.

En couple depuis 7 ans avec une femme

© REUTERS

Le père fait l’éloge de sa fille, assurant que “Gigi est une femme très bien, qui a à la fois talent et beauté. Elle est dévouée à ses parents et elle est généreuse, elle fait du bénévolat”. Mais la principale intéressée est déjà en couple, depuis sept ans, avec une femme. Cette année, elle a même scellé son union au cours d’une cérémonie qui s’est tenue en France.

Une centaine de fiancés potentiels auraient déjà contacté le père, via son bureau. “Les gens m’envoient des lettres, courriels, des fax. Je n’ai pas encore eu le temps de les lire. Je dois en parler avec Gigi”, assure Cecil Chao. D’après lui, “il y en a qui disent qu’ils ne veulent pas d’argent. Ils veulent juste avoir la possibilité de rencontrer ma fille”.

“S’il-te-plaît papa, retire ton annonce”

Gigi, elle, supplie son père de renoncer à cette “prime de mariage”. “Pour la santé mentale de ta famille, s’il-te-plaît papa, retire ton annonce”, implore la jeune femme sur sa page Facebook. Elle ajoute par ailleurs qu’elle n’acceptera plus les requêtes pour devenir son ami sur le réseau social. “Mais d’où sortent tous ces gens ? Jérusalem ? Ethiopie ? Istanbul ? Ridicule”, poursuit-elle.

Visiblement très agacée, elle va jusqu’à “prier en secret pour une panne gigantesque [d’électricité et de réseau], afin d’obtenir un peu de calme et de tranquillité”. Un appel qui n’a pour l’instant pas été entendu.

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Les maires Azuréens plutôt hostiles au mariage gay

Sunday, September 30th, 2012

Nice Matin

À contre-pied de l’orientation nationale, une majorité d’Azuréens ne serait pas favorableau projet de loi qui a toutes les chances d’être adopté au printemps prochain

Sauf surprise de dernière minute, la France sera bientôt le huitième pays européen à autoriser le mariage homosexuel. Récemment dévoilé par la garde des Sceaux Christiane Taubira, un projet de loi en ce sens sera examiné le 24 octobre en conseil des ministres. Les couples mariés auront accès à l’adoption, mais pas à la procréation médicalement assistée. Au printemps 2013, ce projet a toutes les chances d’être validé par un Sénat et une Assemblée nationale dominés par la gauche.

Cependant, il attise déjà les passions et suscite les réactions indignées de représentants de l’Église et de défenseurs de la famille. À croire les sondages, ces réfractaires auraient perdu du terrain jusqu’à devenir minoritaires dans l’Hexagone. Ils seraient encore majoritaires dans les Alpes-Maritimes, département conservateur, votant massivement à droite et accueillant de nombreux retraités peu enclins au changement.

Les anciens contre les modernes ?

Alors lorsqu’au plan national, les personnes favorables au mariage gay atteignent 60 %, elles ne dépasseraient pas 30 % à 40 % sur la Côte d’Azur. Cette estimation, avancée par Jean-Claude Guibal, député-maire UMP de Menton, reflète-t-elle la réalité ? Difficile de répondre, en l’absence de statistiques.

Mais si les détracteurs azuréens du mariage gay dominent, ils ne sont pas tous membres de l’actuelle opposition. « Le sujet, confirme Jean-Pierre Leleux, maire UMP de Grasse, n’est pas de droite ou de gauche. C’est un sujet de société. » Il pourrait ajouter : qui dépasse les clivages politiques. Ainsi à l’UMP, certains cadres de la jeune génération soutiennent le projet Taubira. Nathalie Kosciusko-Morizet s’est dit « favorable à tout ce qui donne une légitimité à l’amour homosexuel ».« Ne passons pas pour des ringards », a renchéri Chantal Jouanno. « Ne laissons pas la modernité aux socialistes. »Au PS, l’unanimité pour le « oui » n’est pas davantage d’actualité, avec quelques prises de position contraires.

Monaco hors débat

Les mêmes discordances apparaissent localement. Bien qu’écologiste et progressiste, le maire de Mouans-Sartoux, André Aschieri, est « un brin choqué » par le projet. Mais il ajoute aussitôt : « L’important, c’est le bonheur des gens. Donc, je célébrerai de tels mariages. »À l’UMP, le député Charles-Ange Ginésy « envisage de voter ce texte, compte tenu de l’évolution de la société ». Est-il vraiment isolé au sein de son parti ? Pas sûr, tant l’embarras y est parfois perceptible. Ainsi le député-maire de Cannes, Bernard Brochand refuse de se prononcer sur le projet Taubira, en arguant que le « débat est déplacé par rapport aux graves problèmes rencontrés par le pays ». Il a pourtant institué une cérémonie « à l’air de mariage »pour les Pacs entre homos (ou hétéros).

Prématuré ou non, le débat va dans tous les cas prendre de l’ampleur. Il ne devrait pas concerner la catholique principauté de Monaco qui, loin de cette effervescence, commence à s’interroger sur l’opportunité de reconnaître… le concubinage.

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Homosexualité dépistée au premier coup d’oeil

Sunday, September 30th, 2012

360.ch

Les stéréotypes ont la vie dure! En Malaisie, le gouvernement tente de stopper le fléau gay en distribuant une liste de comportements suspects des enfants à l’attention des parents.

Charade: mon premier a un corps musclé et aime l’exhiber en portant des cols en V et des T-shirts sans manches, mon deuxième préfère les vêtements moulants dans des tons clairs et colorés, mon troisième apprécie les sacs à main XXL, similaires à ceux qu’utilisent les femmes, quand il sort. Quant à mon quatrième, il est – évidemment – attiré par les hommes. Et mon tout alors, une petite idée? On ne va pas vous faire un dessin mais on vous le donne en mille, il s’agit d’un homme gay. C’est en tout cas ce que stipule la liste des «symptômes d’identification» de l’homosexualité, telle qu’elle a été établie par le ministère de l’éducation en Malaisie.

Ces symptômes se trouvent compilés dans le guide paru mi-septembre à l’attention des parents. Pratique pour déceler le danger dès le plus jeune âge chez son fils avant que la tare ne soit irrémédiable! On vous voit venir Mesdames. Pas de souci, vous aussi, vous avez droit à votre petit descriptif, tout aussi débile. Par contre, veuillez en excuser le gouvernement malaisien, contrairement à la liste des symptômes pour les hommes, vos attributs ne ressemblent en rien à un catalogue Mattel. C’est bien connu, la lesbienne est sauvage, farouche et asociale! Comme suit: attirées par les femmes, les femmes homosexuelles n’ont aucune affection pour les hommes et aiment sortir, partager des repas et dormir en compagnie d’autres femmes. Toutefois, en dehors de leurs compagnes, elles maintiennent une distance par rapport aux autres femmes. Eh ben tiens! Autant affligeante que navrante, cette liste de symptômes a été présentée à 1500 parents et enseignants lors d’un séminaire à Penang le 12 septembre dernier. Oui Mesdames et Messieurs, cela se passe en 2012.

Desproges dans le texte
Pendant que dans nos contrées, la communauté LGBT se bat pour obtenir le droit au mariage et à l’adoption, il existe quelque part sur cette Terre un ministre de l’éducation qui justifie un obscène opuscule en arguant que «la jeunesse est facilement influencée par les sites et les blogs relatifs à la communauté LGBT. Cela peut même se propager parmi leurs amis. Nous craignons même que cela ne puisse déborder sur le temps imparti aux études.» Le guide détecteur de comportements suspects précise qu’une attention particulière et immédiate doit être prêtée à des enfants répondant à ces critères.

Face à une telle avalanche de conneries, on ne peut que se souvenir du fameux dicton de Pierre Desproges: «On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui.» Il est vrai que dans un pays où une loi étatique permet de punir les homosexuels avec une peine allant jusqu’à 20 ans de prison, ça rigole pas. Mais pas du tout. Bon, accordons tout de même au gouvernement malaisien un pas de géant cette année: les personnages homosexuels dans des fictions à la télévision ou au cinéma sont autorisés. Mais seulement si dans le dénouement de l’histoire, ces derniers regrettent leur mauvais choix et deviennent, comme il se doit, hétérosexuels. Ouf, on a eu chaud mais après tant de suspense, en guise de happy end, difficile d’imaginer mieux. Alors pour celles et ceux qui prévoient déjà un voyage de noce en grande pompe, la Malaisie demeure – malheureusement tant ce pays est beau – à rayer de la liste.

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Homosexualité: “Ce que pense le pape n’intéresse personne” selon Lady Gaga

Sunday, September 30th, 2012

Le Point

La chanteuse américaine Lady Gaga a estimé, lundi sur Europe 1 que “ce que pense le pape” en matière d’homosexualité, “n’intéresse personne”.

“Ce que pense le pape de l’homosexualité, peu importe. Ca n’intéresse personne. Ca n’intéresse pas le monde. Ca intéresse les suiveurs du pape et ceux qui l’aiment”, a ajouté Lady Gaga qui s’est produite samedi au Stade de France devant 75.000 personnes.

“Ce n’est pas ce pense tous les chrétiens. Ce n’est pas ce que pensent tous les gens qui croient en quelque chose. C’est le point de vue d’une seule personne”, a dit encore la chanteuse.

“Le mariage homosexuel va arriver. Ce devrait arriver car nous ne sommes pas égaux. Nous le serons simplement si nous permettons à tous de s’aimer librement”, a estimé aussi Lady Gaga.

Pendant son concert, la chanteuse a martelé son message sur l’affirmation des différences : “Que vous soyez homosexuel ou hétérosexuel, que vous croyez en Dieu ou non, peut-être êtes-vous musulman, cela n’a pas d’importance. Tout ce qu’on dit sur vous, vous vous en f…, parce que c’est ce que vous êtes”.

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USA: les homosexuels invisibles dans les spots pour le mariage des gays

Sunday, September 30th, 2012

Nouvel Obs

Dans un spot électoral américain, un couple marié parle affectueusement d’un couple de lesbiennes qui vient d’emménager dans le quartier. Dans un autre, un couple marié souhaite que sa fille lesbienne soit traitée comme tout le monde, et dans un troisième, c’est un pasteur qui soutient le mariage des homosexuels.

Ces spots ont tous été diffusés récemment dans les quatre Etats amenés à voter en novembre pour ou contre le mariage pour tous. Pourtant, dans six sur sept de ces publicités, les homosexuels sont invisibles: il ne faut pas effrayer le public, même s’il croise de plus en plus de gays et lesbiennes à la télévision, notamment dans des séries populaires comme “Modern Family” ou “Glee”.

“Les électeurs modérés que nous devons convaincre pour remporter quelques-uns de ces référendums sont quand même ceux qui trouvent les gays dégoûtants”, explique Andy Szekeres, homosexuel lui-même et consultant en financement électoral basé à Denver, Colorado (centre). Ayant travaillé sur plusieurs campagnes dans différents Etats, il a eu accès aux données sur les publics-cibles. “On ne cherche pas à mettre les gens mal à l’aise, avec un spot télévisé”, ajoute-t-il.

Les spécialistes de la stratégie médiatique travaillant pour les organisations de promotion des droits des homosexuels espèrent ainsi mettre fin à une série noire de 32 défaites consécutives dans les urnes. Quatre autres Etats seront consultés sur la définition du mariage le 6 novembre, en même temps que les Américains choisiront leur président: le Maine, le Maryland, le Minnesota et l’Etat de Washington.

Mais cette absence des gays et lesbiennes dans les spots électoraux les concernant fait débat sur les blogs des militants, dont certains soulignent que c’est contradictoire avec la notion de visibilité mise en avant par le mouvement de défense des droits des homosexuels depuis des années.

“Si on ne se montre pas, les gens ne seront jamais à l’aise avec ce que nous sommes”, déplore Wayne Besen, directeur du groupe “Truth Wins Out” du Vermont, qui milite pour que les homosexuels vivent sans se cacher.

Selon l’organisation Human Rights Campaign, 37 Etats interdisent le mariage des couples homosexuels tandis que six, dont le district de Columbia qui comprend la capitale, Washington, l’ont légalisé. Les militants de la cause gay et leurs alliés espèrent que la moindre victoire en novembre donnera un nouvel élan à leur combat.

La plupart des spots actuels, comme ceux de la campagne de 2008 en Californie ou dans d’autres Etats par le passé, mettent en scène des hétérosexuels qui expliquent comment l’interdiction de se marier prive leurs proches ou amis homosexuels de certains droits et de certaines chances.

Le premier spot diffusé par le groupe “Minnesotans United for All Families”, qui milite pour le “non” au référendum sur l’interdiction du mariage des homosexuels dans le Minnesota, vise les parents. On y voit Kim et John Canny, hétérosexuels, catholiques et républicains, parents de trois filles, expliquer comment ils en sont venus soutenir le mariage des homosexuels depuis qu’un couple de lesbiennes et leur fils adoptif ont emménagé dans le quartier.

Les militants gays qui ont travaillé sur ces campagnes estiment qu’il vaut mieux que les homosexuels restent en retrait pour gagner l’opinion publique à leur cause.

“La vérité, c’est tout simplement que nous essayons de faire basculer dans notre camp des gens qui ne sont pas encore de notre côté”, explique Matt McTighe, qui a dirigé la campagne de légalisation du mariage des homosexuels dans le Maine. Le couple de lesbiennes apparaît brièvement dans le clip, mais elles ne parlent pas.

“Je suis gay et j’ai pu constater qu’une publicité qui me touche ne va pas forcément changer l’état d’esprit de l’électeur moyen sur les gays ou les lesbiennes”, ajoute-t-il.

Pour Bil Browning, militant de la cause gay et écrivain, cette stratégie a montré ses limites puisqu’aucun des 32 états consultés dernièrement n’a voté en faveur du mariage des couples gays et lesbiens.

“Il est peut-être temps de réévaluer ces stratégies et y inclure notre famille, celle des LGBT” (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), dit-il. “Nous ne gagnerons jamais si nous ne nous montrons pas. On dirait que l’on a quelque chose à cacher, alors que ce n’est pas le cas”, lance Browning.

En mai 2011, un sondage du Pew Research Center montrait que 58% des Américains, contre 33%, estimaient que les gays devaient être acceptés dans la société et que 45% étaient favorables à l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, contre 35% deux ans auparavant.

Les organisations opposées au mariage des homosexuels lanceront bientôt leur campagne télévisée dans les quatre Etats consultés en novembre. Elles viseront elles aussi les parents, avec ce message que l’école et la société diront à leurs enfants qu’être homosexuel n’est pas un problème si ces unions sont reconnues.

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