Posts Tagged ‘pub’

USA: les homosexuels invisibles dans les spots pour le mariage des gays

Sunday, September 30th, 2012

Nouvel Obs

Dans un spot électoral américain, un couple marié parle affectueusement d’un couple de lesbiennes qui vient d’emménager dans le quartier. Dans un autre, un couple marié souhaite que sa fille lesbienne soit traitée comme tout le monde, et dans un troisième, c’est un pasteur qui soutient le mariage des homosexuels.

Ces spots ont tous été diffusés récemment dans les quatre Etats amenés à voter en novembre pour ou contre le mariage pour tous. Pourtant, dans six sur sept de ces publicités, les homosexuels sont invisibles: il ne faut pas effrayer le public, même s’il croise de plus en plus de gays et lesbiennes à la télévision, notamment dans des séries populaires comme “Modern Family” ou “Glee”.

“Les électeurs modérés que nous devons convaincre pour remporter quelques-uns de ces référendums sont quand même ceux qui trouvent les gays dégoûtants”, explique Andy Szekeres, homosexuel lui-même et consultant en financement électoral basé à Denver, Colorado (centre). Ayant travaillé sur plusieurs campagnes dans différents Etats, il a eu accès aux données sur les publics-cibles. “On ne cherche pas à mettre les gens mal à l’aise, avec un spot télévisé”, ajoute-t-il.

Les spécialistes de la stratégie médiatique travaillant pour les organisations de promotion des droits des homosexuels espèrent ainsi mettre fin à une série noire de 32 défaites consécutives dans les urnes. Quatre autres Etats seront consultés sur la définition du mariage le 6 novembre, en même temps que les Américains choisiront leur président: le Maine, le Maryland, le Minnesota et l’Etat de Washington.

Mais cette absence des gays et lesbiennes dans les spots électoraux les concernant fait débat sur les blogs des militants, dont certains soulignent que c’est contradictoire avec la notion de visibilité mise en avant par le mouvement de défense des droits des homosexuels depuis des années.

“Si on ne se montre pas, les gens ne seront jamais à l’aise avec ce que nous sommes”, déplore Wayne Besen, directeur du groupe “Truth Wins Out” du Vermont, qui milite pour que les homosexuels vivent sans se cacher.

Selon l’organisation Human Rights Campaign, 37 Etats interdisent le mariage des couples homosexuels tandis que six, dont le district de Columbia qui comprend la capitale, Washington, l’ont légalisé. Les militants de la cause gay et leurs alliés espèrent que la moindre victoire en novembre donnera un nouvel élan à leur combat.

La plupart des spots actuels, comme ceux de la campagne de 2008 en Californie ou dans d’autres Etats par le passé, mettent en scène des hétérosexuels qui expliquent comment l’interdiction de se marier prive leurs proches ou amis homosexuels de certains droits et de certaines chances.

Le premier spot diffusé par le groupe “Minnesotans United for All Families”, qui milite pour le “non” au référendum sur l’interdiction du mariage des homosexuels dans le Minnesota, vise les parents. On y voit Kim et John Canny, hétérosexuels, catholiques et républicains, parents de trois filles, expliquer comment ils en sont venus soutenir le mariage des homosexuels depuis qu’un couple de lesbiennes et leur fils adoptif ont emménagé dans le quartier.

Les militants gays qui ont travaillé sur ces campagnes estiment qu’il vaut mieux que les homosexuels restent en retrait pour gagner l’opinion publique à leur cause.

“La vérité, c’est tout simplement que nous essayons de faire basculer dans notre camp des gens qui ne sont pas encore de notre côté”, explique Matt McTighe, qui a dirigé la campagne de légalisation du mariage des homosexuels dans le Maine. Le couple de lesbiennes apparaît brièvement dans le clip, mais elles ne parlent pas.

“Je suis gay et j’ai pu constater qu’une publicité qui me touche ne va pas forcément changer l’état d’esprit de l’électeur moyen sur les gays ou les lesbiennes”, ajoute-t-il.

Pour Bil Browning, militant de la cause gay et écrivain, cette stratégie a montré ses limites puisqu’aucun des 32 états consultés dernièrement n’a voté en faveur du mariage des couples gays et lesbiens.

“Il est peut-être temps de réévaluer ces stratégies et y inclure notre famille, celle des LGBT” (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), dit-il. “Nous ne gagnerons jamais si nous ne nous montrons pas. On dirait que l’on a quelque chose à cacher, alors que ce n’est pas le cas”, lance Browning.

En mai 2011, un sondage du Pew Research Center montrait que 58% des Américains, contre 33%, estimaient que les gays devaient être acceptés dans la société et que 45% étaient favorables à l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, contre 35% deux ans auparavant.

Les organisations opposées au mariage des homosexuels lanceront bientôt leur campagne télévisée dans les quatre Etats consultés en novembre. Elles viseront elles aussi les parents, avec ce message que l’école et la société diront à leurs enfants qu’être homosexuel n’est pas un problème si ces unions sont reconnues.

http://www.gayglobe.us

54- Un gai se plaint de la pub gaie!

Saturday, December 18th, 2010

Ah! ces méchants journalistes qui n’arrêtent pas de dire la vérité! (Le Point) Le plaignant, M. John Woolfrey, reproche l’utilisation de l’expression “manly meat market” pour désigner le bar Le Stud, dans un éditorial intitulé “Le Stud mustn’t bar women”, paru dans le quotidien The Gazette, le 1er juin 2007. Le plaignant accuse le journal d’avoir publié de fausses affir- mations, découlant de l’utilisation de cette expression par l’éditorialiste, dans une intention d’entretenir des préjugés à l’égard des homosexuels.
L’éditorial en cause fait suite à une controverse impliquant le bar montréalais Le Stud. En mai 2007, Mme Audrey Vachon se rendait dans ce bar accompagnée de son père; elle fut sommée de quitter l’endroit, un employé affirmant que les femmes n’y étaient pas admises. Le plaignant con- teste l’utilisation dans l’éditorial de l’expression “manly meat market” pour désigner le bar Le Stud. Selon lui, cet établissement n’a jamais fait sa promotion par ces mots, contrairement à ce qui serait affirmé par l’éditorialiste. En outre, cette expression ne figurant pas à l’extérieur du bar, les clients, dont Mme Vachon, ne peuvent connaître la nature de l’endroit, explique le plaignant. Dans ce cas, l’affirmation contenue dans l’éditorial selon laquelle “the nature of the place is pretty evident” serait fausse. Le plaignant s’interroge par ailleurs sur l’utilisation d’une telle expression ainsi que sur les intentions du journal, car les affirmations contenues dans l’éditorial pourraient, selon lui, inciter à des comportements haineux à l’égard des homosexuels.
M. Andrew Phillips explique en amorce de son commentaire que les mots “manly meat market” n’ont pas été inventés par l’éditorialiste du quotidien The Gazette, contrairement à ce que laisserait en- tendre le plaignant. Le mis-en-cause explique que l’établissement Le Stud emploie ces mots dans sa propre annonce dans les Pages Jaunes en ligne, figurant sur le site Montrealplus.ca. Le mis-en- cause indique ensuite que, l’expression “manly meat market” étant utilisée par l’établissement Le Stud lui-même pour faire sa promotion, l’éditorialiste n’a donc pas livré une fausse information en écrivant au sujet du bar : “promoted as a truly “manly meat market”.
Le Conseil de presse estime que les informations apportées dans l’éditorial sont exactes, dans la mesure où le bar Le Stud fait lui-même sa promotion par l’expression “a manly meat market” sur In- ternet. Il n’était donc pas inexact d’écrire, au sujet de cet établissement, “promoted as a truly “manly meat market””. De même, l’éditorialiste n’indique pas que ces termes figurent à l’extérieur du bar et qu’ils sont visibles aux clients. Pour ce qui est de l’affirmation selon laquelle la nature du bar est tout à fait évidente (“the nature of the place is pretty evident”), cette opinion peut se justifier au vu des informations qui précédaient dans l’éditorial. Le Conseil tient à rappeler à ce stade que les éditoria- listes et commentateurs disposent d’une grande latitude pour exprimer leurs opinions, pourvu qu’ils soient fidèles aux faits. Les griefs pour manquements en regard de l’exactitude de l’information sont rejetés. L’accusation d’incitation à la haine envers la communauté homosexuelle relève d’un avis personnel du plaignant et n’est pas démontrée. Le grief ayant trait à un manquement en regard du
respect des groupes sociaux est rejeté.