Archive for May, 2012

Gabriel Nadeau-Dubois figurera dans le calendrier 2012-2013 de Gay Globe Magazine

Thursday, May 31st, 2012

Par: Gay Globe Média

Après avoir été déclaré “sexy” par le jeune cinéaste Xavier Dolan lors d’une émission matinale de TVA il y a quelques semaines et surtout suite à la vague de commentaires du public à l’effet que Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSÉ, serait un sex symbol québécois, le magazine Gay Globe a décidé de l’inclure dans son calendrier des plus beaux hommes du monde sur le Web version 2012-2013.
“Il ne fait aucun doute que Gabriel Nadeau-Dubois est populaire auprès des jeunes, garçons et filles, parce qu’il représente un pouvoir dans son état brut mais aussi parce qu’il semble être effectivement très sexy pour de nombreuses personnes. Pourquoi alors ne pas le consacrer?”, déclare l’éditeur de Gay Globe Roger-Luc Chayer.
Selon les informations en possession de Gay Globe, le jeune porte-parole de la CLASSÉ aurait été informé de sa présence dans le calendrier de Gay Globe par le journaliste Thomas Gerbet de Radio-Canada et cette présence ne semble nullement l’incommoder.
Le calendrier de la Fierté 2012-2013 sera publié en encart central de l’édition 84 de Gay Globe Magazine disponible dès le 1er juillet 2012 en version papier et en version PDF au https://www.gayglobe.us
À noter que la rédaction de Gay Globe, en réponse à quelques demandes d’information du public, souhaite réitérer que les personnes dont on parle dans le magazine, comme pour les annonceurs, ne sont pas nécessairement issus de la communauté gaie. L’orientation sexuelle des gens étant confidentielle, le fait pour Gabriel Nadeau-Dubois d’être reconnu sexy par un média gai ne signifie en rien qu’il puisse être gai, bien que cela ne serait aucunement préjudiciable.

Rocco Luka Magnotta: suspect gai recherché pour meurtre et démembrement

Wednesday, May 30th, 2012

Rocco Luka Magnotta, personne de la communauté gaie, star de nombreux films pornos gais, montréalais, est recherché par la police de Montréal suite à la découverte d’un corps démembré à Côte-des-Neiges et à ces morceaux envoyés par la poste au Parti Conservateur à Ottawa.

Cet individu est connu pour ses tournages de films gais dont on peut voir de nombreuses photos de lui ici.

Regardez bien les images et si vous croisez cet individu, NE LUI PARLEZ PAS, NE L’APPROCHEZ PAS et contactez immédiatement le 911 afin qu’il soit arrêté le plus vite possible.

Les services policiers demandent aux personnes de la communauté gaie québécoise et canadienne de ne pas l’héberger car il serait sur le point de passer à l’acte à nouveau et tant qu’il n’aura pas été localisé, la sécurité du public principalement gai est en danger extrême. IL SERAIT ACTUELLEMENT EN PSYCHOSE MEURTRIÈRE.

Contactez le 911 si vous le connaissez ou si vous le voyez!

Une fausse avocate prétend représenter Gabriel Nadeau-Dubois auprès de Gay Globe Magazine

Sunday, May 27th, 2012

Par: Gay Globe Média

Une fausse avocate prétendant représenter Gabriel Nadeau-Dubois nous contactait hier pour nous acheminer une mise en demeure au nom de Nadeau-Dubois avec quelques analyses légales de son cru en prévision de la publication de notre calendrier comportant une photo de GND.

Or, cette personne n’est pas membre du Barreau et admettait finalement hier qu’elle ne représentait pas Nadeau-Dubois et qu’elle s’excusait de son intervention. Non, ceci est une fraude, pratique illégale du droit, et si je n’avais pas vérifié avec mes connaissances et mon expérience les informations qu’elle nous soumettait, je me serais laissé intimidé et floué.

Je vais porter plainte au Barreau du Qc dans le cadre d’une procédure PÉNALE contre cette personne qui opère de nombreux sites Internet de droit où elle laisse clairement croire qu’elle puisse être avocate et je vais attaquer cette personne devant les tribunaux pour supposition de personne, et pour avoir fait des représentations au nom d’une tierce partie sans mandat, avec les troubles que cela comporte, j’ai failli devoir annuler le spécial 84 de Gay Globe à cause de ses fausses représentations.

À suivre garanti! (Je ne mentionnerai pas le nom de cette personne pour ne pas lui permettre d’invoquer un dommage avant son procès mais ses initiales sont N. G.) Un dossier sera publié dans Gay Globe portant sur l’ensemble des faits autour de cette fraude.

Manifestations étudiantes québécoise 2012

Sunday, May 27th, 2012

Grève étudiante québécoise de 2012

Grève étudiante québécoise de 2012
Description de cette image, également commentée ci-après

Manifestation nationale du 22 mars 2012 (à gauche),
du 22 mai 2012 (haut), du 14 avril 2012 (centre) et
émeute de Victoriaville du 4 mai 2012 (bas)
Informations Date(s) Depuis le 13 février 2012
(3 mois et 14 jours)
Localisation Drapeau : Québec Québec
Caractéristiques Organisateurs

Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE)
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ)
Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ)
Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Participants 161 associations étudiantes
(au 25 mai 2012)1
Revendications Retrait de la hausse des frais de scolarité de 1 625 $ sur 5 ans
Gestion saine des Universités
Gel des droits de scolarité
Gratuité scolaire
Nombre de participants 110 000 participants (22 mars)2,3
184 000 étudiants (23 avril)4
150 000 étudiants (15 mai)5
Actions Désobéissance civile
Grève d’occupation
Manifestation non violente
Piquet de grève
Cyberactivisme
Répression Arrestations 2345 (chiffre provisoire)
2 journalistes6
1 professeur7
Liste

5 (Montréal, 7 mars)8
150 (Montréal, 20 mars)9
1 (Québec, 21 mars 2012)10
14 (Québec, 29 mars 2012)11
15 (Saguenay, 29 mars 2012)12
76 (Montréal, 3 avril 2012)13
19 (Sherbrooke, 18 avril 2012)14
160 (Gatineau, 18 avril 2012)15
151 (Gatineau, 19 avril 2012)16
49 (Québec, 19 avril 2012)17
17 (Montréal, 20 avril 2012)18
85 (Montréal, 25 avril 2012)19
35 (Montréal, 27 avril 2012)20
81 (Québec, 27 avril 2012)21
2 (Sherbrooke, 30 avril 2012)22
106 (Victoriaville, 4 mai 2012)23
3 (Montréal, 6 mai 2012)24
19 (Montréal, 15 mai 2012)25
122 (Montréal, 16 mai 2012)26
69 (Montréal, 19 mai 2012)27
305 (Montréal, 20 mai 2012)28
28 (Québec, 20 mai 2012)29
36 (Sherbrooke, 21 mai 2012)30
113 (Montréal, 22 mai 2012)31
518 (Montréal, 23 mai 2012)32
170 (Québec, 23 mai 2012)33
4 (Montréal, 24 mai 2012)34
3 (Québec, 24 mai 2012)35

Procès 236,37
Blessés 4 (Montréal, 7 mars)8
6 (Montréal, 20 avril 2012)18
12 (Victoriaville, 4 mai 2012)38
1 (Montréal, 18 mai 2012)39

La grève étudiante québécoise de 2012, aussi surnommée Printemps québécois40 ou Printemps érable par analogie avec le Printemps arabe41 et la montée printanière de la sève d’érable, désigne l’ensemble des moyens de pression utilisés par des associations étudiantes du Québec (Canada), des étudiants québécois et des syndicats, des groupes et des personnalités42,43,44 afin de contrer l’augmentation des droits de scolarité universitaires annuels annoncée pour 2012 à 2017 par le gouvernement Charest, passant de 2 168 $ CAN à 3 793 $ CAN : une augmentation de près de 75 % en cinq ans45 — ou pour 2012 à 2019, passant de 2 168 $ CAN à 3 946 $ CAN : une augmentation de près de 82 % en sept ans46.

Sans tenir compte de quelques actions antérieures, cette grève débute officiellement le 13 février 2012. Il s’agit de la plus longue grève étudiante de l’histoire du Québec47. Le 22 mars 2012, à Montréal, une grande marche réunit une des plus grandes foules2 de l’histoire de cette ville48,49.
Sommaire

1 Contexte
1.1 Droits de scolarité
1.1.1 Au Québec
1.1.2 Par pays ou région
1.2 Condition économique des étudiants
1.3 Position gouvernementale
1.4 Année 2012
1.4.1 Sur la négociation
1.4.2 Sur la violence
1.5 Position des établissements d’enseignement
1.5.1 Personnel enseignant
1.5.2 Déclaration « L’Université contre la hausse »
1.5.3 Demande de démission de la ministre de l’éducation
1.5.4 Barrages de l’UQO
1.6 Tentatives de division du mouvement étudiant
2 Historique
2.1 Actions antérieures
2.2 Déclenchement et débuts
2.3 Manifestation du 22 mars à Montréal
2.4 Après la manifestation du 22 mars
2.5 Première négociation, offre globale et manifestations nocturnes
2.6 Conseil général du Parti libéral à Victoriaville
2.7 Entente de principe rejetée
2.8 Changement de ministre de l’Éducation
2.9 Exhortation du Barreau du Québec
2.10 La loi 78
2.11 Manifestations du 18 au 21 mai 2012
2.12 Le centième jour de grève, 22 mai 2012
2.12.1 À Montréal
2.12.2 Appuis nationaux et mondiaux
2.13 Après le 22 mai 2012
2.14 Concerts de casseroles
3 Organisation et moyens de pression
3.1 Leaders et porte-parole étudiants
3.2 Appuis locaux anti-hausse
3.2.1 Artistes
3.2.2 Groupes
3.2.3 Personnalités
3.2.3.1 Michel Girard
3.2.3.2 Daniel Turp
3.2.3.3 Guy Rocher
3.2.3.4 Jean Garon
3.2.3.5 Jean-Marc Léger
3.3 Appuis internationaux anti-hausse
3.3.1 Aux États-Unis
3.3.2 En France
3.4 Symboles et sensibilisation au mouvement
3.4.1 Le Carré rouge
3.4.2 Personnages
3.4.2.1 Anarchopanda
3.4.2.2 Banane Rebelle
4 Violences et mesures coercitives
4.1 Répression policière
4.2 Violences envers les forces de l’ordre et vandalisme
5 Opposition à la grève
5.1 Étudiants pour la hausse des droits de scolarité
5.2 Étudiants contre la grève
5.3 Personnalités publiques
5.4 Associations d’affaires
6 Notes et références
6.1 Notes
6.2 Références
7 Annexes
7.1 Articles connexes
7.2 Liens externes

Contexte
Articles connexes : Éducation au Québec et Économie de l’éducation.
Droits de scolarité
Au Québec
Article détaillé : Droits de scolarité au Québec.
Graphique illustrant la croissance droits de scolarité universitaire annuels au Québec depuis 1968 (en $ CAN). Les bandes verticales en rouge indiquent les périodes de gouvernements libéraux ; celles en bleu, des péquistes.

Au Canada, selon l’Article 93 de Loi constitutionnelle canadienne de 1867 , l’éducation est une compétence exclusivement provinciale50. Au Québec, c’est le gouvernement du Québec qui est en charge de la gestion et du financement des universités québécoises.

Avant les années 1960, c’est le Département de l’Instruction publique, contrôlé par l’Église catholique qui est en charge de l’éducation dans la province. L’éducation universitaire est alors réservée aux élites fortunées : seulement 3 % des jeunes francophones et 11 % des jeunes anglophones ont accès aux études universitaires51. La Réforme Parent, au cours des années 1960, entraîne la création du Ministère de l’éducation du Québec et facilite l’accès aux universités québécoises. En 1968, les droits de scolarité des universités publiques sont établis et fixés à 540 $ CAN par an. Le 19 mai 1976, le Canada adhère au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels52,53,54 dont l’article 13 stipule que :

« L’enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l’instauration progressive de la gratuité. »

Le gel des frais de scolarité perdure jusqu’en 1990. Ils triplent pour atteindre 1 668 $ CAN par an lors du deuxième gouvernement de Robert Bourassa. Les frais sont gelés à nouveau de 1994 à 2007. En 2007, le gouvernement de Jean Charest procède à une nouvelle augmentation des droits de scolarité de 500 $ CAN sur 5 ans, les faisant passer à 2 168 $ CAN par année.
Par pays ou région
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Droits de scolarité annuels moyens pour les universités publiques des pays de l’OCDE (2008-2009)55 Pays/Région Frais annuels ($US) Pays/Région Frais annuels ($US) Pays/Région Frais annuels ($US) Pays/Région Frais annuels ($US)
Drapeau des États-Unis États-Unis 6 312 Drapeau de Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande 3 019 Drapeau de Suisse Suisse 879 Drapeau d’Islande Islande Gratuité
Drapeau de Corée du Sud Corée du Sud 5 315 Drapeau : Québec Québec 2 168 Drapeau d’Autriche Autriche 853 Drapeau du Mexique Mexique Gratuité
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni 4 840 Drapeau : Pays-Bas Pays-Bas 1 851 Drapeau de la Région wallonne Région wallonne 599 Drapeau de Norvège Norvège Gratuité
Drapeau du Japon Japon 4 602 Drapeau d’Italie Italie 1 281 Drapeau de France France 190 (minimum) Drapeau de République tchèque République tchèque Gratuité
Drapeau d’Australie Australie 4 140 Drapeau du Portugal Portugal 1 233 Drapeau du Danemark Danemark Gratuité Drapeau de Suède Suède Gratuité
Drapeau du Canada Canada 3 77456 Drapeau d’Espagne Espagne 1 038 Drapeau de Finlande Finlande Gratuité
Moyenne des droits de scolarité au Canada en 201257 Province Frais annuels ($C) Province Frais annuels ($C)
Flag of Ontario.svg Ontario 6 640 Drapeau : Île-du-Prince-Édouard Île-du-Prince-Édouard 5 258
Drapeau : Nouveau-Brunswick Nouveau-Brunswick 5 853 Flag of British Columbia.svg Colombie-Britannique 4 852
Drapeau : Nouvelle-Écosse Nouvelle-Écosse 5 731 Flag of Manitoba.svg Manitoba 3 645
Flag of Alberta.svg Alberta 5 662 Flag of Newfoundland and Labrador.svg Terre-Neuve-et-Labrador 2 649
Flag of Saskatchewan.svg Saskatchewan 5 601 Drapeau : Québec Québec 2 519
Condition économique des étudiants

En regard de la capacité théorique de payer des étudiants québécois et de leur parents, 40 % ne reçoivent aucune aide financière de leurs parents et les deux tiers n’habitent plus chez eux : 80 % travaillent et étudient à temps plein. La moitié des étudiants vivent avec 12 200 $ par année (le seuil de pauvreté pour une personne seule en 2010 étant de 16 320 $58). Statistique Canada a établi que s’endetter pour étudier a des conséquences à long terme et que l’augmentation de plus de 200 % des droits de scolarité entre 1995 et 2005 a fait passer de 49 % à 57 % la proportion des étudiants qui s’endettent pour étudier59. Les frais de scolarité représentent plus d’heures de travail en 2012 que par le passé60,61.

La hausse des droits de scolarité et des taux d’endettement suscitent également la crainte d’une « crise nationale62 », d’une « bulle spéculative » uniquement profitable aux institutions bancaires assurant la gestion des prêts gouvernementaux. L’endettement étudiant est comparé par des observateurs américains à l’endettement des ménages avant l’éclatement de la bulle immobilière63. Selon une étude de la Fédération étudiante universitaire du Québec publiée en automne 2011, c’est 65 % des étudiants québécois qui terminent leur baccalauréat avec des dettes, s’élevant en moyenne à 14 000 $64. Les étudiants québécois demeurent tout de même moins endettés que la moyenne canadienne, mais doivent s’attendre à payer plus en impôt, au Québec.
Position gouvernementale
Articles détaillés : Gouvernement Jean Charest, Libéralisme économique et Utilisateur-payeur.
Édifice Marie-Guyart, siège du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec.

« L’avenir du Québec n’est pas dans les moratoires et les gels65. »

— Jean Charest, Premier ministre du Québec à propos du gel des droits de scolarité

Le Parti libéral du Québec forme le gouvernement du Québec à l’Assemblée nationale du Québec depuis avril 2003. Lors de la grève étudiante québécoise de 2012, le gouvernement Charest est à la fin de son 3e mandat. La position du gouvernement Charest à l’égard des droits de scolarité universitaires a évolué au cours des années 2000.

Durant la campagne de l’élection générale québécoise de 2003, les libéraux se positionnent pour le gel des droits de scolarité universitaires66,67. Élus majoritaires à l’Assemblée nationale, leur premier budget propose une réforme du régime d’aide financière aux études qui consiste à augmenter la limite d’endettement ainsi qu’à la conversion de 103 millions $ CA de bourses d’études en prêts68. Cette décision budgétaire entraine le déclenchement de la grève étudiante québécoise de 2005.

Tel qu’il l’avait proposé durant la campagne électorale de 2007, le gouvernement Charest impose une augmentation de 50 $ par semestre des droits de scolarité, peu de temps après sa réélection, les faisant passer de 1 668 $ en 2006-2007 à 2 168 $ pour l’année scolaire 2011-2012. Les droits avaient fait l’objet d’un gel depuis 199469. Une étude conduite en 2006 et 2007 par l’économiste Valérie Vierstraete de l’Université de Sherbrooke et remise au ministère de l’Éducation au printemps 2007 indiquait que la hausse des frais se traduirait par une diminution de l’effectif étudiant de 3 000 personnes70.

Au cours des années qui suivent, plusieurs universités prévoient des hausses subséquentes des droits. Dès 2009, l’Université du Québec à Montréal anticipe des hausses des frais institutionnels obligatoires et des droits de scolarité de 100 $ par année dans sa planification financière jusqu’en 2015-2016, afin d’appuyer son plan de relance, après l’échec de son développement immobilier à l’îlot Voyageur71. En novembre 2009, la faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal propose des frais obligatoires de 5 000 $ par étudiant inscrit au programme afin de moderniser son équipement et d’engager du personnel, en dépit des règles fixées par Québec72. En janvier 2010, l’Université McGill prend unilatéralement la décision de se soustraire aux règles imposées par le gouvernement et ouvre un programme de MBA à 30 000 $73.

Dans une entrevue qu’il accordait au quotidien montréalais Le Devoir en février 2010, le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, jugeait que les universités n’avaient d’autre choix que « d’engager le combat pour le dégel des droits de scolarité », compte tenu de leurs lourds déficits. Selon lui, il faudrait que ces droits soient augmentés de 1 500 $ par année pour qu’ils atteignent la moyenne canadienne, avouant toutefois qu’il s’agit de quelque chose qui n’est pas réalisable. Le recteur dit toutefois que la hausse est inévitable mais « [qu']elle serait certainement bien accueillie par les étudiants74 ».

Quelques semaines plus tard, un groupe de 16 personnalités publiques incluant l’ancien premier ministre Lucien Bouchard, Joseph Facal, Claude Montmarquette75, l’ancien recteur de l’Université de Montréal, Robert Lacroix —associés au manifeste Pour un Québec lucide de 2005—, ainsi que l’ancienne ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, proposent des «mesures draconiennes» pour regarnir les coffres des universités en augmentant substantiellement les droits de scolarité sur une période de trois ans76. Le Pacte pour un financement concurrentiel de nos universités, prévoit notamment un relèvement des droits de scolarité de 2 200 $ par année —pouvant atteindre de 3 000 à 10 000 $ dans certains programmes—, assorti d’un engagement ferme du gouvernement à maintenir son financement en termes réels, d’un relèvement des bourses aux moins fortunés et d’un système de remboursement des prêts étudiants proportionnel aux revenus des diplômés75. La proposition du groupe, lancée lors d’une activité de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain le 23 février 2010, reçoit un accueil favorable des ministres Raymond Bachand et Michelle Courchesne qui affirment s’interroger sur la « juste part » que doivent assumer les usagers au financement des services offerts par l’État aux citoyens76.
Année 2012

Durant la grève de 2012, c’est Line Beauchamp qui occupe le poste de ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Elle donne cependant sa démission le 14 mai 2012, disant qu’elle ne croyait plus faire partie de la solution. Elle quitte ainsi la vie politique. Michelle Courchesne reprendra le poste de ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport la journée même77.

Après avoir rejeté toute discussion avec les étudiants qui protestent contre la hausse des droits de scolarité, le gouvernement Charest annonce le 29 mars son intention de discuter à condition qu’il ne soit pas question de la hausse des droits de scolarité78. La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec presse le gouvernement Charest de fixer un moratoire d’un an sur la hausse des droits de scolarité en vue d’établir un « véritable débat public sur l’éducation » qui serait accueilli favorablement par les étudiants et mettrait fin à la grève. Au lendemain de cette annonce, une « décision du gouvernement », l’établissement du « Remboursement proportionnel au revenu » (RPR), est annoncée qui permettrait à plus d’étudiants de contracter des dettes d’études et exigerait des universités un recours accru aux fonds privés. La ministre de l’Éducation explique qu’elle ne peut négocier au sujet de la hausse des droits de scolarité avec des étudiants qui « veulent qu’on parle de leur contribution en disant : “ma facture, je ne veux pas la prendre, refilez-la à quelqu’un d’autre” »79,80. Unies dans un front commun, les « trois principales organisations étudiantes, la FECQ, la FEUQ et la CLASSE » condamnent l’« insultante » et l’« inacceptable » augmentation de l’endettement étudiant et annoncent une sortie de crise en perspective, la possibilité d’une rencontre avec la ministre de l’Éducation ayant été ouverte81.
Sur la négociation

Les positions du gouvernement Charest quant à la négociation avec les associations étudiantes sont, chronologiquement : (1) le gouvernement a déjà débattu de la question de la hausse des droits de scolarité lors de la rencontre des partenaires de l’éducation ; (2) la ministre de l’éducation Line Beauchamp trouve difficile « d’un point de vue personnel » de rencontrer le co-porte-parole de la CLASSE ; (3) le gouvernement ne discutera pas avec des associations étudiantes prônant la gratuité scolaire ; (4) le gouvernement ne discutera pas avec des associations « ne condamnant pas » la violence et (5) le gouvernement ne discutera pas avec des associations « ne condamnant pas » la violence avant le 18 avril 2012 au soir82. (6) Le gouvernement reporte la rencontre avec les associations au 23 avril, puisque les trois associations refusent de rencontrer Line Beauchamp avant le congrès de la CLASSE. (7) Par la suite, Line Beauchamp ajoute une nouvelle condition, un statu quo « des deux côtés », qu’elle nomme « une trêve ». (8) Line Beauchamp annonce le 25 avril que la CLASSE s’est exclue parce qu’elle a fait la promotion sur son site Web d’une manifestation de « perturbation économique et sociale », qui était le fait d’une organisation voulant se dissocier de la CLASSE, quant à sa position quant à ladite trêve. Cette accusation, contredite par les faits mêmes, est relayée par les deux grands médias privés. La Société Radio-Canada rétablit les faits lors de l’émission 24 heures en 60 minutes. Cette exclusion, entraîne le départ de toutes les associations et la tenue d’une manifestation de nuit historique.

Léo Bureau-Blouin, représentant de la FECQ, généralement perçu comme le plus conciliant des trois, conclut, sur l’ensemble des conditions posées par la ministre : « est-ce que la prochaine étape, ce sera de faire un chemin de croix? ».
Sur la violence

Le gouvernement Charest condamne sévèrement les actes de vandalisme et de violence commis lors des manifestations étudiantes, qu’il impute aux étudiants affiliés à la CLASSE83 (qui s’est « dissociée » de ces actes depuis le début de la grève, « recommande d’autres moyens de pression » mais qui ne peut « condamner » que si ses membres votent des « condamnations » – voir Coalition large de l’ASSÉ – Mode de fonctionnement).

Dans le contexte du débat lancé par la ministre Beauchamp sur la différence entre « ne pas encourager » et « condamner », tandis que des étudiants se faisant matraquer à l’université du Québec en Outaouais apparaissaient sur les chaînes de télévision, le gouvernement Charest a émis un commentaire au 62e jour du conflit : « il faut condamner la violence ». Le Ministre de la sécurité publique n’a condamné aucun des comportements des forces de l’ordre qui sévissaient au même moment, invitant chaque étudiant qui aurait été victime de brutalité à s’adresser aux autorités compétentes après coup84 :

« Je dénonce toute violence quelle que soit sa provenance. Les personnes qui ont pu être victimes de brutalité policière n’ont qu’à se plaindre aux instances compétentes. »

— Robert Dutil, Ministre de la sécurité publique, le 19 avril 201284.

« Deux députés [de l'Assemblée nationale] déplorent l’utilisation de gaz lacrymogènes » lors d’une manifestation étudiante85. Lors de la manifestation du 7 mars à Montréal, les forces de l’ordre ont utilisé des bombes assourdissantes. Selon les protocoles d’intervention policiers, ces projectiles doivent être lancés au-dessus des têtes des manifestants. Or, au moins une bombe a explosé sur le visage d’un étudiant, qui a failli perdre un œil. Les policiers ont refusé de secourir la victime alors qu’elle est sérieusement blessée86,87. La FEUQ a demandé au premier ministre d’agir et de dénoncer les abus des corps policiers88. Le premier ministre Jean Charest a refusé de condamner ou de dénoncer les violences perpétrées par les forces de l’ordre83.

Le Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT) a mis à l’étude le dossier de son directeur général de la fiscalité, Bernard Guay, suite à ses déclarations dans Le Soleil de Québec. Afin de mettre un terme à cette grève « ruineuse et antisociale », ce haut fonctionnaire propose de « répondre à l’intimidation par le défi. Les gens qui s’opposent aux points de vue véhiculés par les médias contrôlés par la gauche doivent se doter de leurs propres médias. » Il appelle les opposants à la grève à s’inspirer des « mouvements fascistes » et à « cabaler » pour « reconquérir le terrain » et « mettre fin à la tyrannie des agitateurs de gauche »89,90. Le texte, plus tard retiré par le journal Le Soleil, a amené Josée Legault, politologue et chroniqueure au journal Voir, à poser la question : « Qui dénoncera qui cette fois91? » Suite à cette condamnation de Josée Legault, le Ministre Lessard qualifie les propos de son haut fonctionnaire d’« inappopriés » et affirme qu’il lui a imposé des « sanctions administratives ». Le ministre refuse d’en préciser la nature92.
Position des établissements d’enseignement

Le 16 février, la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, envoie le mot d’ordre aux administrations collégiales et universitaires de ne pas reconnaître les votes de grève et invite les enseignants à franchir les lignes de piquetage. La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) « trouve déplorable que la ministre s’ingère dans la démocratie étudiante »93. Les étudiants craignent que ce type de mot d’ordre entraîne des tensions entre les établissements et les étudiants.

Le gouvernement et les établissements d’enseignement se fondent sur l’absence de droit de grève reconnu aux étudiants québécois. À l’inverse des syndicats, aucune loi québécoise ne donne aux associations étudiantes le droit de déclencher une grève. L’Assocation des juristes progressistes (AJP) souligne que l’exercice du droit de grève dans le monde du travail a longtemps préexisté à son inscription dans les lois, que les grèves étudiantes sont depuis longtemps des moteurs de changement social (par exemple, la fondation de l’Université du Québec à Montréal), et qu’il serait par conséquent incohérent de distinguer les grèves étudiantes des grêves ouvrières. Au sujet de la dénomination « boycott » recommandée par les rectorats et Line Beauchamp, en lieu et place de « grève », l’AJP explique que ce terme s’appliquerait si, par exemple, les étudiants choisissaient collectivement d’être « clients » d’une autre institution d’enseignement que l’université McGill par exemple, mais qu’elle ne saurait s’appliquer quand les buts de la mobilisation dépassant la simple consommation d’un service. Le mot d’ordre de Line Beauchamp, selon l’AJP et d’autres critiques, pourrait constituer de la discrimination basée sur les convictions politiques, qui devrait être combattue au même titre que la discrimination pour motifs religieuxnote 1. L’AJP précise que « la Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves et d’étudiants, (L.R.Q., chapitre A-3.01) promulguée en 1983 à la suite d’une grève étudiante, fut calquée à plusieurs égards sur le Code du travail », que ces associations ont pour mandat d’être représentantes uniques des étudiants, et que la répression juridique de la grève étudiante par le gouvernement Charest est contraire à la Charte canadienne des droits et libertés ainsi qu’à la Charte des droits et libertés de la personne sur les plans des libertés d’expression et d’association94.

Le 2 avril, le conseil d’administration du Collège Montmorency annule sa session d’été. Ses membres expliquent dans une résolution unanime qu’ils souhaitent saluer « l’implication citoyenne du mouvement étudiant » et inviter le gouvernement Charest « à ouvrir le dialogue » avec les fédérations étudiantes. Le Collège déclare que les étudiants exercent leurs droits et leurs devoirs de citoyens responsables et engagés dans la collectivité95.
Personnel enseignant
Professeurs contre la hausse, lors de la manifestation nationale du 22 mars 2012.
— Dans certaines manifestations, des professeurs contre la hausse veillent à ce que les étudiants ne soient pas brutalisés ou réprimés pendant les manifestations, en surveillant les forces de l’ordre.

En dépit des menaces de sanctions, 2 335 professeurs (en date du 27 mars 2012) ont signé un Manifeste des professeurs contre la hausse96,97.

Des professeurs de l’Université McGill ont protesté dans une lettre ouverte à l’administration de l’université contre la répression du mouvement étudiant sur le campus de l’université, notamment contre l’exclusion complète de certains étudiants. Au sujet des étudiants qui manifestent, ils déclarent que :

« Ceux et celles qui protestent contre la hausse et les autres politiques qui contribuent à rendre l’éducation inaccessible sont parmi nos meilleurs étudiants, en fait : leurs analyses critiques et leur solidarité constituent des apprentissages que plusieurs d’entre nous espérons transmettre aux étudiants de McGill. Ce sont non seulement leurs apprentissages mais aussi la manière de les mettre en pratique qui commandent le respect [...]98. »

Le 26 mars, une enseignante au Conservatoire de musique de Montréal, Liette Yergeau, a été suspendue et pourrait être congédiée en raison de son soutien pour la légitimité de la grève étudiante99,100. L’enseignante a répondu qu’elle refusait la pénalité en expliquant qu’elle avait la « responsabilité de participer à la Défense et au Respect des Droits et Libertés101. »

Devant le mot d’ordre de la Ministre de l’éducation d’ordonner la reprise des cours dans les universités et les CEGEP et de judiciariser le conflit, jusqu’alors fondé sur la légitimité démocratique des représentants, le syndicats des enseignants du CEGEP de Valleyfield a voté unanimement, à la veille de la reprise des cours ordonnée par le directeur du CEGEP, une résolution de non-reprise des cours : ils affirment que les droits démocratiques des étudiants sont bafoués et condamnent « l’irresponsabilité du Collège qui met en danger la sécurité des étudiants et manque ainsi à son devoir de gestionnaire en éducation ». Devant le directeur du collège qui était en point de presse, ils ont réitéré leur condamnation de ce « geste politique »102. Vincent Fortier, de l’éxécutif syndical, observe : « On dirait qu’on cherche volontairement un climat de confrontation »103.
Déclaration « L’Université contre la hausse »

Au 59e jour de grève, alors que les injonctions forçant la reprise des classes se multiplient, 500 professeurs d’université (au 12 avril), représentant plusieurs domaines d’étude et la majorité des établissements universitaires, énoncent « une position générale, minimale, qui marque clairement la place des professeurs et professeures aux côtés des étudiants ». Les professeurs, dont Gérald Larose (UQAM), Michel Seymour (Université de Montréal), Gilles Gagné (Université Laval), Yvon Rivard (Université McGill), Georges Leroux (UQAM) et Daniel Turp (Université de Montréal) expliquent que les professeurs ont pu paraître s’exprimer de façon dispersée depuis le début de la contestation étudiante, et qu’il était important de parler désormais d’une voix commune. Désormais, ils entendent « dénoncer l’indifférence de l’actuel gouvernement ainsi que sa conception à courte vue du financement des universités et de la place de l’éducation dans la société ». À un moment critique de la grève, leur déclaration « entend ouvrir la voie à de futurs débats sur l’avenir de l’éducation104,105 ».
Demande de démission de la ministre de l’éducation

En moins de 48 heures, le 13 avril 2012, plus d’un millier de signatures d’enseignants ont été réunies demandant formellement la démission de la ministre de l’éducation, Line Beauchamp. La coalition des « Profs contre la hausse » dénonce ainsi la position « intenable » dont ils estiment la ministre responsable106. Les enseignants refusent d’être les complices du « pari risqué » de la ministre « qui mise sur une détérioration de ce climat et l’essoufflement du mouvement étudiant ». Le millier d’enseignants demandent la démission de Line Beauchamp parce que celle-ci rejette « le fardeau de son irresponsabilité sur le dos des directions et des professeurs ». Ils avancent que « la ministre camoufle volontairement les véritables enjeux du conflit » et que « son comportement est indigne de sa fonction qui appelle ouverture, dialogue et collaboration ».

En référence à la situation à Valleyfield, où l’administration a tenté d’appliquer la directive ministérielle de recommencer les cours malgré le vote de grève, Jean-Marc Côté, porte-parole de « Profs contre la hausse » souligne qu’« un directeur de collège, dans une situation comme celle-là, ne peut garantir que les conditions propices à l’enseignement soient réunies et ne peut garantir non plus la sécurité de tout le monde : le personnel des collèges, les étudiants eux-mêmes, les professeurs107 », ajoutant ceci : « On nous met vraiment devant une situation carrément impossible. Ceux qui ne veulent pas négocier en ce moment, et qui font tout pour maintenir l’impasse, c’est le gouvernement107. »
Barrages de l’UQO

Suite à une injonction forçant la reprise des cours, le syndicat des professeurs de l’Université du Québec en Outaouais décide le 16 avril 2012 de passer à l’action directe pour protéger les étudiants de l’intervention policière, le « bras armé » de la judiciarisation recommandée par le gouvernement Charest. Placés devant les policiers, à l’extérieur de l’université, attendant de savoir si le juge aurait « perdu la raison » au point de maintenir cette injonction, les professeurs ont affirmé être prêts à se faire arrêter avec les étudiants, pour protester avec eux contre un gouvernement n’ayant « plus d’autres arguments que la matraque ». Lorsque la demande d’injonction, à la surprise de plusieurs enseignants et étudiants, fut maintenue (cette demande de révision provenant du rectorat de l’UQO), les 200 étudiants ont délibéré et décidé que leur détention serait plus nuisible qu’utile pour la suite de la mobilisation. Se rendant aux arguments du juge Pierre Dallaire, le recteur de l’UQO, qui avait jusqu’alors évité les débordements en annulant les cours et en demandant que l’injonction soit levée, conclut que : « Force est de constater qu’on a besoin du corps policier pour pouvoir permettre aux étudiants qui souhaitent suivre leurs cours de le faire108 ».

Le lendemain, le professeur Thibaut Martin est incarcéré pour avoir entravé le travail des policiers, un autre est expulsé du campus109. Le mercredi 18 avril, les étudiants décident de faire une manifestation sans précédent en Outaouais, appuyés de professeurs et de membres de différents syndicats qui avaient été invités. Alors que les manifestants marchent pacifiquement dans une rue isolée (Promenade du Lac des Fées), l’anti-émeute survient et encercle les manifestants, qui resteront coincés pendant plusieurs heures au soleil. Plus de 160 arrestations ont lieu. On met à l’amende tous les manifestants pour “Entrave à la voie publique”110,111.

Le lendemain, les élèves, appuyés par les enseignants, viennent manifester pacifiquement à Hull, pour ensuite se diriger vers « leur université »; les policiers matraquent et poivrent les étudiants; deux sont blessés et transportés à l’hôpital. Une porte laissée vacante par les forces de l’ordre permettant aux étudiants d’occuper les lieux, une centaine d’entre eux entre et s’installe. Les étudiants observent alors une minute de silence devant l’escouade anti-émeutes, qui se termine par des éclats de rire :

« On se fait accuser d’être violents, alors que là, nous sommes en silence et pacifiques. On a un message à porter. Je souhaite de tout cœur que Lyne Beauchamp et John James Charest soient témoins de la police qui est là, blindée, qu’elle nous intimide. »

— Alexandre Poulin, étudiant à la maîtrise en histoire de l’art, de l’Université du Québec à Montréal, venu soutenir par solidarité les étudiants de Gatineau.

Tous sont arrêtés sans offrir de résistance. Pour la seule journée du jeudi 19 avril, populairement appelé “Jeudi rouge”, 151 personnes sont arrêtées et accusées d’infraction de méfait au code criminel. Deux étudiants sont blessés. En dépit de l’ordre de la cour supérieure de forcer la tenue des cours avec l’aide des forces policières, l’administration de l’UQO décide de suspendre toutes ses activités dans l’après-midi du 19 avril jusqu’au vendredi inclusivement. La police expliquera que ces événements se sont produits parce que les étudiants avaient cessé de « collaborer » avec les policiers en raison de la venue de manifestants « d’un peu partout »112.
Tentatives de division du mouvement étudiant

« Je ne sais ce que c’est, cette attitude. Est-ce qu’on veut humilier les étudiants? Les diviser? Parce que moi, je n’ai jamais entendu la CLASSE dire « on cautionne ces gestes, on est d’accord avec ceux-ci ». Moi, jamais je ne l’ai entendu. Ils veulent que la CLASSE utilise les mots du gouvernement? Il me semble qu’on a un gouvernement d’adultes? Ils devraient être capables de faire preuve d’un peu de compréhension. »

— Pauline Marois, 18 avril 2012

Dès l’invitation à négocier de Mme Beauchamp, une invitation qui aliénait 50 % des étudiants en grève en excluant la CLASSE, une large part des analystes des médias de masse ont remarqué que la stratégie du gouvernement était dès lors celle de la division du mouvement étudiant, comme cela avait été le cas lors de la grève étudiante québécoise de 2005. Des analystes[Qui ?] font remarquer que la judiciarisation du conflit permet au gouvernement d’opposer sur le terrain les étudiants grévistes et les étudiants partisans de la hausse, ce qui permet des confrontations physiques entre étudiants. Plus rarement dans les médias, des observateurs sur le terrain font état de techniques de provocation policière. Des observateurs[Qui ?] soulèvent l’hypothèse que les incidents dans le métro de la mi-avril (perturbations visant la population et non le mobilier des ministres), lors desquelles personne n’a été arrêté, seraient le fait d’agents provocateurs113.

Gabriel Boisclair, étudiant, a pu témoigner dans La Presse de méthodes policières semblant outrepasser leur mandat de garder la paix :

« Les policiers ont chargé sans nous rentrer dedans. Pas encore. C’était de l’intimidation, tout simplement. Quand ils ont chargé, plusieurs manifestants ont commencé à courir, en panique. Les policiers avaient atteint leur but : déranger une simple marche qui se déroulait dans le calme. [...] Une telle violence gratuite nous révolte. [...] Et nous imaginons bien comment peuvent être en colère ceux qui reçoivent des coups et se font arrêter parce qu’ils manifestent. [...] Nous comprenons pourquoi nombreux sont ceux qui haïssent la police, pourquoi il y a un sentiment de révolte dans l’air114. »

Historique
Actions antérieures

Dès février 2010, des rumeurs font état d’une nouvelle hausse des frais de scolarité115. À la suite de ces rumeurs, les associations étudiantes s’organisent.

Le gouvernement organise une rencontre des partenaires du monde de l’éducation le 6 décembre 2010, à Québec, sur le thème « L’avenir des universités et leur contribution au développement du Québec », une consultation sur « les principes devant guider la hausse des frais de scolarité »116,117 et discuter des « performances » des universités et de leur place « sur la scène nationale et internationale »118. Tandis que l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) appelle à boycotter cette rencontre, la FECQ, la FEUQ et les centrales syndicales québécoises présentes (CSN, FTQ, FNEEQ) décident de quitter la rencontre après y avoir assisté pour protester contre la position gouvernementale119.

Une pétition initiée par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) qui avait circulé dans les cégeps et les universités du Québec à l’automne 2010 récolte 30 000 signataires. Elle est déposée quelques jours après la rencontre sur l’avenir des universités, le 9 décembre 2010, à l’Assemblée nationale par le député péquiste Mathieu Traversy120.

Dès la reprise des cours à l’hiver 2011, le mouvement prend de l’ampleur. Une manifestation est organisée le 12 mars 2011 à l’initiative de l’Alliance sociale et de la Coalition opposée à la tarification des services publics. Cette manifestation, intitulée « Un budget équitable, une question de choix », rassemble plusieurs dizaines de milliers de citoyens quelques jours avant le dépôt du budget du Québec.

Le budget du Québec est finalement déposé le 18 mars 2011. Le gouvernement de Jean Charest confirme son intention d’augmenter les droits de scolarité en les augmentant de 1 625 $ sur 5 ans, pour les faire passer à 3 793 $ par année. Selon la FEUQ et la FECQ, en y additionnant les frais afférents exigibles par les universités, la facture étudiante totale avoisinera annuellement, en 2016, les 4 500 $121.

Une levée de boucliers s’ensuit du côté étudiant immédiatement après l’annonce du gouvernement. Plusieurs manifestations ont lieu devant des immeubles où se tiennent des événements associés au Parti libéral du Québec. Une manifestation étudiante rassemble quelques milliers d’étudiants le 31 mars 2011 à Montréal, à la suite de l’appel de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Un campement étudiant est également érigé par la Fédération étudiante collégiale du Québec et la Fédération étudiante universitaire du Québec chaque fin de semaine de l’été devant les bureaux du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport122.

Les étudiants reprennent les moyens de protestations lors de la rentrée scolaire 2011. La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)123, puis l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)124, invitent les étudiants à manifester le 10 novembre 2011. Cette manifestation rassemble plus de 30 000 personnes à Montréal. Il s’agit de la deuxième[réf. nécessaire] plus grosse manifestation de l’histoire du mouvement étudiant québécois125. À la suite de cette manifestation, le gouvernement réplique en créant un site web destiné à faire la promotion de l’augmentation des frais de scolarité universitaire. Pour faire la promotion de ce site web, le gouvernement achète les mots clés associés aux principales associations étudiantes québécoises sur le moteur de recherche Google126. Cette tactique déplaira grandement à l’opposition officielle qui l’associera aux tactiques de la British Petroleum lors de la marée noire dans le Golfe du Mexique127.

Vers la fin de la session d’automne, l’ASSÉ appelle à la formation d’une coalition de grève, en vue de la grève générale illimitée en hiver 2012. Pour ce faire, elle permet aux associations étudiantes qui le désirent de se joindre à l’organisation pour la grève étudiante. La Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE) sera créée le 3 décembre 2011 au Collège de Valleyfield.

Dès la rentrée 2012, la FECQ et la FEUQ entrevoient elles aussi la possibilité de déclencher une grève générale si le gouvernement ne recule pas128. C’est par le biais d’une lettre ouverte129 le 27 février 2012 que la FEUQ indiquera que la grève est le moyen à privilégier pour faire reculer le gouvernement, alors que la FECQ sera plus directe, le 2 mars 2012, en demandant à ses membres de débrayer130.
Déclenchement et débuts

La grève a été déclenchée le 13 février 2012 par l’Association des chercheuses et chercheurs étudiants en sociologie de l’Université Laval et le Mouvement des étudiants en service social de l’Université Laval. Ils sont suivis dès le lendemain par les facultés des sciences humaines, de sciences politique, de droit et d’arts de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Le 16 février, le Cégep du Vieux-Montréal est le premier à rentrer en grève, suivi le 20 février, par d’autres cégeps qui viennent grossir les rangs des grévistes, qui se chiffrent à ce moment à plus de 30 000131. Le 27 février, de nombreuses associations se joignent au mouvement. Il y a alors environ 65 000 étudiants en grève. Il y a aussi environ 8 400 étudiants qui ont déjà un mandat de grève et qui pourraient entrer en grève entre le 1er et le 5 mars. Parmi ces 8 400 étudiants, il y a une grande part d’étudiants en sciences de l’Université de Montréal (associations de physique, de biologie, de sciences biomédicales, de chimie et de médecine). Il y a grève dans un grand nombre de cégeps, à l’Université du Québec à Rimouski , pour presque toute les associations de l’UQAM et de nombreuses associations de l’Université de Montréal et de l’Université Laval132. Le 29 février, de nombreuses associations sont entrées en grève ou ont voté pour entrer en grève dès le 1er mars. Le 5 mars 2012, il y a environ 123 300 étudiants en grève illimitée et environ 9 500 étudiants ont un mandat de grève illimitée. Le nombre d’étudiants en grève a atteint son sommet le 22 mars, il y avait alors entre 300 000133,3 et 310 000134 étudiants en grève (sur un total d’environ 400 000135,136,137). Cependant, plusieurs de ces étudiants étaient en grève limitée à cause de la manifestation nationale du 22 mars.

Le 21 mars 2012, Line Beauchamp refuse la proposition de médiation faite par le recteur de l’Université du Québec à Rimouski, Michel Ringuet138.
Manifestation du 22 mars à Montréal
Grande manifestation du 22 mars 2012 sur la rue Berri, à Montréal.

La manifestation étudiante du 22 mars 2012 a rassemblé entre 200 000 et 300 000 étudiants et membres de la société civile2,139 s’opposant à la hausse des frais de scolarité prévue par le gouvernement de Jean Charest au centre-ville de Montréal. Elle avait comme point de départ la Place du Canada et se terminait sur la Place Jacques-Cartier dans le Vieux-Port où les leaders étudiants ont tenu plusieurs discours.

La manifestation a surpris les observateurs par son ampleur. La dernière manifestation à avoir regroupé autant de personnes était celle contre la guerre en Irak. Selon plusieurs commentateurs (éditorialistes, analystes, personnalités publiques, politiciens), cette manifestation a démontré que la jeunesse québécoise est, d’une part, plus mobilisée que d’aucuns le pensaient auparavant et, d’autre part, que les revendications portées par ce mouvement s’inscrivent dans un mouvement historique beaucoup plus large.

La manifestation du 22 mars a été signalée dans les médias internationaux et pour certains observateurs hors-Québec, ce rassemblement signalait au reste du monde que le Québec se joignait aux autres mouvements de dénonciation des injustices ayant lieu dans les pays arabes, en Europe et ailleurs dans le monde.
Inscription dans le paysage

Policiers à cheval

Le jeudi 22 mars environ 200 000 étudiants étaient à la manifestation nationale à Montréal133,3. La semaine suivante, plusieurs associations étudiantes ont voté une grève générale illimitée, jusqu’à ce que le gouvernement fasse une offre et/ou ouvre une table de négociation avec les étudiants. Auparavant, les mandats de grève des cours devaient être reconduits de façon hebdomadaire, lors d’Assemblées Générales Extraordinaires (AGE). Les étudiants montrent ainsi leur détermination et le durcissement de leurs positions.
Après la manifestation du 22 mars
Les organisateurs évaluent que 40 000 personnes se sont jointes au rassemblement du 14 avril 2012 à Montréal.

La manifestation « Pour un printemps québécois », du 14 avril 2012, tenue le jour du neuvième anniversaire de l’élection du Parti Libéral du Québec, a non seulement regroupé étudiants mais aussi parents, enfants, retraités, professeurs, et membres d’organisations s’opposant à la tarification des services publics140. La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), qui a mis sur pied l’événement, entendait inviter la population « à la mobilisation citoyenne contre les gouvernements de Québec et d’Ottawa »141 :

« Coupures dans les programmes sociaux, baisses d’impôts aux entreprises, dépenses militaires records, recul des droits des femmes, mises à pied massives, inaction devant les fermetures d’usines, hausse du seuil de la retraite à 67 ans, hausse des frais de scolarité, imposition de la taxe santé, augmentation des tarifs d’Hydro-Québec… La liste des injustices libérales et conservatrices est longue! »

— Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE142.

Un grand nombre d’étudiants étaient en grève limitée, donc dès le 27 mars, le nombre d’étudiants en grève était revenu à 205 milliers. Par la suite, le nombre a diminué très lentement jusqu’au 4 avril, où il était encore de 199 milliers. Il a baissé à 183 milliers le 5 avril, soit 2 semaines après le 22 mars. Par la suite, il a varié légèrement à cause de l’arrêt de grève puis du retour en grève de l’Aéliés. Il est de 184 milliers le 23 avril143. Au mois d’avril, les tensions ont monté à la manifestation au Palais des Congrès de Montréal pour l’ouverture du Salon « Plan Nord », soit le 20 avril. Les tensions ont monté au point que la Sureté du Québec a été déployée pour contrer les actes de vandalisme qui surmenaient la SPVM. Il y a eu des arrestations massives.

Le jeudi 26 avril, plusieurs étudiants et étudiantes participent à l’enregistrement en plein air d’un « mimoclip » : d’une durée de plus de 4 minutes, à base d’un pot-pourri de chansons québécoises politico-percutantes (dont le « On a mis quelqu’un au monde / On devrait peut-être l’écouter », du groupe Harmonium, et le « Libérez-nous des libéraux », du groupe Loco Locass, qui y participe), ce clip est lancé sur l’Internet, pour faire entendre la visée pacifique de leurs actions, « en quête d’une société plus juste144 ».
Première négociation, offre globale et manifestations nocturnes

La semaine du 23 avril, il y a eu des discussions entre les leaders étudiants et des délégues gouvernementaux pour abaisser les tensions. Invoquant des incidents lors d’une manifestation le 24 avril à Montréal, la Ministre Beauchamp exclut la CLASSE des pourparlers. En réaction, les leaders de la FEUQ et de la FECQ ont suspendu les discussions avec le gouvernement145. Cela a créé une réaction de frustration et une série de 3 manifestations nocturnes se sont déroulées le 24, 25 et 26 avril. La manifestation du 24 avril a été marquée par d’autres actes de vandalisme, commis par un petit groupe d’un Black Bloc, et des arrestations. Néanmoins, les marches se sont déroulées pour la plupart dans le calme.

Le vendredi 27 avril à 11 heures, Jean Charest convoque les médias en conférence de presse pour divulguer l’offre faite aux étudiants. La proposition comprend l’étalement des hausses sur 7 ans, mais accrues d’une indexation. Cela représente une hausse de 255 $ par année plutôt que 325 $. Le gouvernement a aussi annoncé un élargissement de l’accès aux prêts et bourses, ce qui comprend un investissement de 39 millions de dollars en bourses, la création d’un système de Remboursement proportionnel au revenu (RPR) et l’instauration d’un Conseil provisoire chargé de surveiller la gestion des universités. L’impact de la hausse sur l’accessibilité devrait aussi être vérifié périodiquement146. Selon le fiscaliste Luc Godbout, cette offre globale est largement avantageuse pour les étudiants pauvres ou issus de la classe moyenne, puisque les premiers auront, toutes dépenses calculées, plus d’argent que dans l’ancien système et que les seconds auront davantage droit à un prêt147.

Cette offre, perçue par la majorité (présumée) des étudiants comme une insulte148, entraîne une 4e manifestation nocturne consécutive149. Le lendemain soir, pour leur 5e manifestation nocturne d’affilée à Montréal, malgré leur colère générale, les participants voient à désormais désapprouver quiconque voudrait s’adonner à la casse150. Le 30 avril une septième manifestation nocturne consécutive a lieu sous le thème d’un « carnaval nocturne » : les participants sont déguisés et pacifiques. Une autre a également lieu le même jour : la « manifestation lumino-silencieuse », qui se déroule en silence. […] Pour un neuvième soir de suite à Montréal, le 2 mai, la marche se déroule dans la calme, les manifestants se dirigent vers la résidence privée du premier ministre, où ils font un sit-in, plusieurs déguisés richement, pour montrer la dérision de la situation. Leur principal slogan : « Manif chaque soir, jusqu’à la victoire »151. Ce jour-là, le ministre des Finances déclarait compter sur les élections (devant se tenir d’ici 20 mois : avant janvier 2014), plutôt que sur des discussions, pour régler le conflit, toute négociation étant impossible, selon lui152. Le 3 mai, une dixième manifestation nocturne a lieu, certains manifestants sont déguisés en zombies, d’autres sont presque nus, plusieurs se rendent jusqu’à la résidence du maire de Montréal, qui voudrait leur interdire le port de masques153.

Ces manifestations continuent de se dérouler chaque soir, à Montréal. Le compte au 14 mai en est donc de 21 manifestations nocturnes consécutives154. La 25e de ces manifestations nocturnes consécutives, à Montréal, se tient le 18 mai, jour même de l’adoption du nouveau règlement municipal y interdisant le port de masques dans les manifestations, quelques heures seulement après l’entrée en vigueur de la loi 78 (provinciale), destinée à contrer très sévèrement toute contestation étudiante et à imposer, sans recours, la hausse des droits de scolarité décrétée par le parti au pouvoir, quasi-minoritaire, à moins de dix-huit mois du terme électoral.
Conseil général du Parti libéral à Victoriaville
Manifestation du 4 mai 2012 à Victoriaville.

En raison des manifestations quotidiennes à Montréal, le Parti au pouvoir décide de déplacer à Victoriaville, son Conseil général s’ouvrant le vendredi 4 mai 2012, qui devait se tenir à Montréal.

Peu avant l’ouverture du Conseil, le gouvernement Charest décide de convoquer, à Québec, les représentants des quatre groupes d’associations d’étudiants, les chefs des centrales syndicales, les recteurs d’université et de la fédération des cégeps, avec le négociateur en chef du gouvernement ainsi que les ministres Line Beauchamp et Michelle Courchesne, pour conclure une entente de principe visant un retour à la normale155. Les représentants entament des pourparlers en fin d’après-midi.

Au même moment, à Victoriaville, plusieurs dizaines d’autobus remplis de manifestants se rendent sur place, à environ un à deux kilomètres du palais des congrès. Les manifestants marchent jusqu’à ce lieu où se tenait le Conseil et, moins d’une heure après le début des manifestations, il y a des affrontements entre des manifestants et l’escouade anti-émeute de la Sûreté du Québec (SQ). — Les négociations à Québec sont alors brièvement interrompues pour permettre aux leaders étudiants de lancer un appel au calme, avec diffusion immédiate jusque sur les réseaux sociaux de l’Internet.

Les affrontement font plusieurs blessés, incluant 3 policiers. Deux manifestants blessés reposent dans un état critique à l’hôpital, dont un étudiant qui perd l’usage d’un œil156.

Quelques jours plus tard, deux partis d’opposition, Québec solidaire et le Parti québécois, réclament, en vain, la tenue d’une enquête publique indépendante sur le comportement policier lors de la manifestation de Victoriaville157. Le ministre de la sécurité publique, Robert Dutil, leur réplique de s’en remettre au Commissaire à la déontologie policière158,159,160.
Entente de principe rejetée

Le samedi 5 mai, après 22 heures consécutives de négociation, les représentants des différents groupes en viennent à une entente de principe, qui stipule que la hausse des « droits de scolarité » s’applique, mais que si des coupures dans les « droits afférents » (frais institutionnels obligatoires) ont lieu, cela pourrait laisser inchangé le total de la facture à payer par les étudiants. À cette fin, l’entente prévoit la création d’un Conseil provisoire des universités (CPU), pour étudier la possibilité de sabrer dans les dépenses universitaires avant 2013161. Cette entente est plutôt perçue par les leaders étudiants non pas comme une entente officielle mais comme une « feuille de route » à soumettre au vote libre des différentes associations étudiantes, de sorte que la grève générale illimitée reste en cours jusqu’à nouvel ordre162. En outre, le négociateur de la CLASSE aurait signé la version finale de l’entente sans la lire intégralement et sans consulter le reste de son comité de négociation. Cet acte aurait provoqué la colère des autres négociateurs de sa formation163.

De son côté, la partie gouvernementale adopte un ton jugé triomphaliste, proclamant que, par l’entente obtenue, le « Québec maintient intégralement les hausses164 » puis le premier ministre, Jean Charest, tient les étudiants responsables de la durée du conflit165. Plusieurs étudiants sur les réseaux sociaux disent que l’entente de principe est une « arnaque » et une « grossièreté ». Tous les signes laissent donc présager que l’« offre » sera rejetée par les étudiants166,167. L’impasse est confirmée en moins d’une semaine : les assemblées de chacune des quatre associations rejettent la proposition168,169. Alors, la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, se dit prête à ajouter des précisions à l’entente mais « veut éviter que les gestes qu’elle pose soient perçus comme un « recul » par l’opinion publique170 », ajoutant (en maintenant la demande monétaire gouvernementale) que « personne n’a à abandonner ses revendications pour autant170 ». — Tout est à reprendre, mais en mieux171, vraisemblablement après un gel immédiat des droits de scolarité172,173. Un gel d’au moins deux ans174?
Changement de ministre de l’Éducation

« Je démissionne parce que j’estime que je ne fais plus partie de la solution.
[…] Je fais l’ultime compromis que je puisse faire : je cède ma place. »

— Line Beauchamp175, 14 mai 2012.

Au milieu de l’après-midi du lundi 14 mai 2012, à la 14e semaine de grève étudiante, la ministre de l’Éducation et vice-première ministre du Québec annonce sa démission de la vie politique175. De son propre aveu, elle espère que cette décision « servira d’électrochoc » en vue de régler le conflit étudiant175. Dans la matinée, elle avait tenue une conférence téléphonique avec les leaders et porte-parole des quatre groupes d’associations étudiantes, sans leur annoncer le moindrement cette issue175. Élue depuis quinze ans, dont dix ans au pouvoir, elle avait décidée depuis longtemps de ne pas se présenter aux prochaines élections176. Son départ précipité ne laisse plus que 4 sièges d’avance (63 contre 59, car un 3e des 125 sièges devient ainsi vacant) au gouvernement du parti Libéral, cela en comptant le président Jacques Chagnon (au vote rare mais prépondérant, en cas d’égalité des voix) et un ministre, Yvon Vallières, en convalescence176. Elle quitte en se réclamant de la ligne dure (électoralement rentable, d’après le dernier sondage177), et en dénonçant la rigidité des étudiants quand, le matin même, « au cours de son ultime coup de fil aux associations, elle était même prête à discuter d’un moratoire sur la hausse des droits de scolarité, tout en sachant que cette solution n’aurait pas passé facilement, tant au Conseil des ministres qu’au caucus des députés libéraux176 ». En réalité, c’est pour témoigner de sa fidélité au chef et maintenir l’image de bonne entente régnant à l’intérieur du parti, qu’elle fait en démissionnant sa longue déclaration mûrement réfléchie176. Les représentants des étudiants réagissent froidement à cette démission178 :

« Ce qu’on recherchait, c’était une solution, pas une démission. »

— Jeanne Reynolds, porte-parole de la CLASSE.

« Ça a pris huit ou neuf semaines avant que le gouvernement accepte de rencontrer les associations étudiantes alors que plusieurs fois par semaine, on logeait des appels à son cabinet. »

— Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ, regrettant qu’elle ait blâmé les étudiants pour l’impasse actuelle.

« Mme Beauchamp prenait très personnellement ce conflit-là. Elle avait de la difficulté à rendre du recul… Mme Courchesne a montré qu’elle était proactive, déterminée. C’est une femme qui sait où elle s’en va. »

— Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.

Moins de deux heures s’écoulent après l’annonce de cette démission et Michelle Courchesne est assermentée pour revenir à la tête de ce ministère et devenir vice-première ministre, tout en restant présidente du Conseil du Trésor179. Sitôt assermentée, la nouvelle ministre s’empresse de convoquer les leaders étudiants (de la FEUQ, la FECQ, la CLASSE et la TaCEQ) à une rencontre le lendemain, mardi, à 18h à Québec, « pour faire le point » et déclare qu’elle convoquera de même, à part, les représentants des institutions concernées (universités et des collèges), disant qu’elle fera « un rapport complet très rapidement au gouvernement »180.

Il semble d’abord que les « faucons » ne sont pas d’avance assurés qu’une ligne très dure prévaudra car, lors du marathon de négociations, deux semaines auparavant, Mme Courchesne était « la ministre-au-bord-de-la-crise-de-nerfs », même plus conciliante que Mme Beauchamp176. D’ailleurs, aucune loi spéciale ne peut forcer des étudiants (non salariés et insolvables) à rentrer et, si de fortes amendes étaient imposées à leur association, ils n’auraient qu’à la déclarer en faillite, puis à se ré-associer autrement, sous un autre nom181.

Cependant, le lendemain matin de cette assez brève rencontre avec les étudiants (moins de deux heures), Mme Courchesne déclare, sans étayer ses affirmations, que le conflit est dans une impasse et que la position des leaders étudiants a « durci »182. Le gouvernement, toujours résolu coûte que coûte à maintenir les hausses, était décidé à imposer une loi spéciale, déjà esquissée depuis plusieurs jours, bien avant la démission de l’ex-ministre de l’Éducation Line Beauchamp182. Le Conseil des ministres en a révisé le projet, le mercredi 16 mai, afin d’en obtenir l’adoption imminente par l’Assemblée nationale182.
Exhortation du Barreau du Québec

Alors que les rumeurs d’adoption d’une loi spéciale s’intensifient, le Barreau du Québec, par communiqué183, exhorte le gouvernement du Québec à ne pas adopter de loi spéciale pour régler le conflit avec les étudiants et demande à toutes les parties et aux citoyens « de respecter toutes les composantes de la primauté du droit », estimant qu’un climat propice à la sortie de crise exige d’accorder « une nouvelle chance aux pourparlers »184.

« Depuis près de 14 semaines, on assiste à des tensions sociales et à des perturbations croissantes qui sont néfastes pour la paix sociale essentielle à l’état de droit. De plus, la primauté du droit, pierre d’assise de la démocratie et des libertés fondamentales, est grandement malmenée. Nous estimons que c’est inacceptable et nous demandons à toutes les parties et aux citoyens de respecter la primauté du droit, […] le respect des ordonnances et injonctions des tribunaux et le droit de manifester pacifiquement.

[…]

Nous recommandons qu’une médiation soit menée par trois experts indépendants et impartiaux qui composeraient un conseil de médiation neutre et objectif. Le choix de ces médiateurs, sans aucun lien avec le gouvernement ou les fédérations étudiantes, permettrait aux parties de revenir à la table avec une ouverture totale à l’identification de solutions de sortie de crise. »

— Extrait du communiqué du bâtonnier du Québec, Me Louis Masson, mercredi soir le 16 mai 2012183,184.

Le Conseil des ministres reste sourd à cet appel, comme à tout autre, et continue le lendemain (jeudi) à préparer le dépôt, en soirée à l’Assemblée nationale, de ce qui sera le projet de loi 78185,186,187.
La loi 78
Article détaillé : Loi 78 (Québec).

La loi 78, intitulée « Loi permettant aux étudiants de recevoir l’enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu’ils fréquentent », est adopté à l’Assemblée nationale du Québec, avec dix (10) amendements, à 17h20 le vendredi 18 mai 2012, après environ 20 heures de débats continus. Pour : 68. Contre : 48188. — La CAQ (détenant 9 voix) a voté pour, avec le PLQ (59 voix exprimées)188.

Elle suspend jusqu’à la mi-août les sessions affectées par la grève étudiante, qu’elle nomme « boycott » (et qui touche 30 % de la clientèle inscrite). Ces sessions doivent reprendre à la mi-août et se terminer avant le mois d’octobre, toute manifestation étant interdite à l’intérieur et dans un périmètre de 150 mètres à l’extérieur des lieux d’enseignement. Les injonctions émises auparavant sont abolies, sauf toute poursuite qui se rapporte à leur violation.

De plus, notamment, cette loi assujettit toute manifestation à des règles très strictes, sous peine d’amendes considérées démesurées. Ainsi, son article 16 décrète que :

« Une personne, ou toute autre personne n’étant pas du gouvernement, un organisme ou un groupement qui organise une manifestation de 50 personnes ou plus qui se tiendra dans un lieu accessible au public doit, au moins huit heures avant le début de celle-ci, fournir par écrit au corps de police desservant le territoire où la manifestation aura lieu les renseignements suivants :
1- la date, l’heure, la durée, le lieu ainsi que, le cas échéant, l’itinéraire de la manifestation;
2- les moyens de transport utilisés à cette fin.
Lorsqu’il juge que le lieu ou l’itinéraire projeté comporte des risques graves pour la sécurité publique, le corps de police desservant le territoire où la manifestation doit avoir lieu peut, avant sa tenue, exiger un changement de lieu ou la modification de l’itinéraire projeté afin de maintenir la paix, l’ordre et la sécurité publique. L’organisateur doit alors soumettre au corps de police, dans le délai convenu avec celui-ci, le nouveau lieu ou le nouvel itinéraire et en aviser les participants. »

Son article 28 ajoute :

« Quiconque contrevient à une disposition de l’article 3, du premier alinéa de l’article 10, de l’article 11, du deuxième alinéa de l’article 12 ou des articles 13, 14, 15, 16 ou 17 commet une infraction et est passible, pour chaque jour ou partie de jour pendant lequel dure la contravention, d’une amende de 1 000$ à 5 000$.
Toutefois, cette amende est :
1- de 7 000$ à 35 000$ s’il s’agit soit d’un dirigeant, d’un employé ou d’un représentant, incluant un porte-parole, d’une association d’étudiants, d’une fédération d’associations de salariés ou d’une association de salariés, soit d’un dirigeant ou d’un représentant d’un établissement, soit d’une personne physique qui organise une manifestation;
2- de 25 000$ à 125 000$ s’il s’agit soit d’une association d’étudiants, d’une fédération d’associations, d’une association de salariés ou d’un établissement, soit d’une personne morale, d’un organisme ou d’un groupement qui organise une manifestation.
En cas de récidive, les montants prévus au présent article sont portés au double. »

[…]

Les jours suivants, les manifestations de rue continuent à se tenir. Mais, à cause des montants en jeu, personne n’ose d’avance en divulguer l’itinéraire, ce qui les rend d’emblée chacune « illégale », car personne ne désire être considéré comme un de leurs organisateurs189. Les policiers eux-mêmes tolèrent les manifestations ainsi « illégales », tant qu’ils les jugent « pacifiques », et hésitent à invoquer cette loi 78, qui pourrait être tôt déclarée invalide et dont les amendes sont au moins deux fois trop fortes : ils préfèrent s’en référer aux règlements municipaux ou au Code de la sécurité routière, dont la validité est davantage assurée et qui autorisent des contraventions déjà substantielles, de l’ordre de 500 $ par personne considérée en infraction pour l’événement.

Premières réactions à cette loi (sélection)

« Le gouvernement du Québec se sert d’une crise qu’il a lui-même provoquée pour transformer l’expression citoyenne en crime et un État qui a une tradition d’ouverture en un État qui est policier. »

— Léo Bureau-Blouin, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)190.

« Le gouvernement fait vraiment une déclaration de guerre au mouvement étudiant. [...] On vient dire aux jeunes que depuis 14 semaines, tout ce qu’ils ont créé comme mouvement social sera désormais criminel. On vient leur dire qu’ils n’ont plus le droit d’aller manifester leur désapprobation. »

— Martine Desjardins, présidente de la Fédération universitaire étudiante du Québec (FEUQ)190.

« Ça ne sera pas les leaders étudiants, ça ne sera pas les leaders syndicaux qui vont gouverner le Québec. Si vous voulez gouverner le Québec, mettez votre face sur le poteau et faites-vous élire. On n’est pas dans une dictature, on est une démocratie. »

— Clément Gignac, ministre québécois des Ressources naturelles et de la Faune et ministre responsable du Plan Nord186.

« J’estime que ce projet de loi, s’il est adopté, porte des atteintes aux droits constitutionnels et fondamentaux des citoyens. L’ampleur de ces limitations aux libertés fondamentales n’est pas justifiée pour atteindre les objectifs visés par le gouvernement. »

— Me Louis Masson, bâtonnier du Québec191.

« Voilà des semaines que des voix s’élèvent pour dire qu’il n’appartient pas aux tribunaux et à la police de régler un conflit politique qui s’enlise. Voilà des semaines que, par entêtement ou simple calcul politique, le gouvernement Charest ignore ces voix de la raison. Quatorze semaines plus tard, il est pour le moins ironique de voir ce même gouvernement se poser aussi brutalement en grand défenseur de la loi et l’ordre pour désamorcer une crise qu’il a lui-même nourrie. Il est ironique de l’entendre parler de « liberté » alors qu’il adopte une loi aux relents duplessistes qui brime la liberté d’expression et d’association. Et il est pour le moins paradoxal de l’entendre en appeler à l’urgence d’une paix sociale alors qu’il signe ce que les leaders étudiants ont qualifié de « déclaration de guerre ».
[…]
Les résultats du sondage CROP, publiés dans nos pages aujourd’hui [le samedi 19 mai 2012]192,193, nous disent que 60 % des Québécois croient l’attitude du gouvernement justifiée. Soixante-cinq pour cent croient que celle des étudiants ne l’est pas. Les deux tiers s’y disent en faveur de cette loi spéciale.

« En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai », a dit Talleyrand. Qu’importe si le gouvernement a géré ce conflit de façon lamentable en le laissant pourrir. Qu’importe si cette loi matraque rentable sur le plan politique est foncièrement injuste. Ce n’est pas ce qui a été retenu. Ainsi accepte-t-on une dérive autoritaire au nom de la liberté. Triste ironie. »

— Rima Elkouri, chroniqueuse au quotidien montréalais La Presse194.

« […]
Loin de mettre fin à la crise, la loi spéciale assure qu’elle durera jusqu’aux prochaines élections, permettant alors à M. Charest de poser en champion de la loi et l’ordre. […]
[…]
Le droit à la libre expression par la manifestation n’est pas seulement un précieux acquis des sociétés démocratiques. C’est aussi un exutoire au mécontentement de la population. Si on limite cet exutoire, la grogne trouvera à s’exprimer autrement.
Inévitablement, les règles très strictes qui sont prévues pour encadrer les manifestations seront transgressées. […]
[…]
Les juristes du gouvernement qui ont rédigé la loi savaient très bien que sa constitutionnalité serait contestable, mais ils savent aussi qu’il faudra des années avant que la question soit tranchée, si la Cour suprême était éventuellement appelée à se prononcer.
À ce moment-là, la loi ne sera plus en vigueur depuis longtemps. De la part d’un gouvernement qui s’est érigé en défenseur de l’État de droit face à l’anarchie étudiante, cette désinvolture quant aux libertés fondamentales ne manque pas de cynisme.

Selon le président de la CSQ, Réjean Parent, le gouvernement a voulu s’assurer que ses assemblées électorales ne seront pas perturbées par des manifestations. Il est vrai qu’en principe, ceux qui voudront protester contre le Plan Nord ou encore l’exploitation des gaz de schiste sur le passage du premier ministre devront maintenant informer la police de leurs intentions huit heures à l’avance [s'ils sont du coup plus de cinquante].
[…] »

— Michel David, chroniqueur au Devoir195.

« La loi [78], oui, elle est ignoble […] elle octroie à la ministre de l’Éducation des pouvoirs complètement abusifs : celle-ci peut interpréter, changer, adapter la loi et changer d’autres lois. […] Aucun parlementaire qui se respecte ne peut tolérer une telle mainmise de l’exécutif sur le législatif. On viole de plus dans cette loi l’indépendance des tribunaux, on annule les injonctions après les avoir provoquées, je vous le rappelle, après avoir instrumenté les étudiants pour qu’ils puissent utiliser cette voie. […] Elle définit l’objet des recours collectifs, elle dit au judiciaire quoi faire. C’est du jamais vu. On écarte, dans certains cas, le Code de procédure civile. […] Les libertés d’association et d’expression sont littéralement bafouées. Or, incapable même de rencontrer les étudiants, le premier ministre les fait taire aujourd’hui par une loi matraque. C’est un véritable gâchis. […] Au pouvoir, nous abrogerons cette loi inique. Nous ferons disparaître cette hausse [si nous remportons le pouvoir aux prochaines élections] et tiendrons un sommet où aucun sujet ne sera tabou.
[…]
Tant et aussitôt longtemps que le Québec n’aura pas rejoint la moyenne canadienne de diplomation universitaire, [un gouvernement du Parti québécois fera en sorte que] les frais [de scolarité] ne monteront jamais davantage que l’inflation. »

— Pauline Marois, chef du Parti québécois, formant l’opposition officielle à l’Assemblée nationale196,188.

Représailles informatiques anonymes

Cette loi 78, brimant certains droits de manifester, s’est tout de suite attiré des représailles du collectif Anonymous, par son « Opération Québec », consistant à attaquer des sites des autorités impliquées, par déni de service ou par saturation de boîte aux lettres électronique. Anonymous a revendiqué les attaques informatiques qui ont mis en panne , le week-end du 19 mai 2012, les sites internet de l’Assemblée nationale, de la Sécurité publique, de la Déontologie policière, du Parti libéral du Québec, du Service de police de la Ville de Montréal, du ministère de l’Éducation et de l’Aide financière aux études197.
Manifestations du 18 au 21 mai 2012
Incendie créé par un cocktail Molotov, au coin des rues Ontario et Saint-Denis, à Montréal, le 19 mai 2012.

Le vendredi soir du 18 mai, début d’une longue fin de semaine pour plusieurs (se terminant par un congé férié et chômé le lundi, Journée nationale des patriotes), quelques heures après l’entrée en vigueur de la loi 78, des manifestations ont lieu dans plusieurs villes, dont à Québec, Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières, Rimouski et, pour la 25e soirée d’affilée, à Montréal198,199. À la grande marche pacifique de Montréal, plusieurs manifestants portent des masques derrière la tête… car, dans la journée, un nouveau règlement municipal (P-6) y fut adopté, qui prohibe le port de masques dans ces manifestations. La loi 78 n’est pas encore appliquée. Elle le sera à compter du lendemain. […] De petits groupes de casseurs s’infiltrent dans le défilé. Vers 22 h, la manifestation de Montréal est déclarée illégale par la Police de Montréal, à la suite d’actes criminels : des cocktails Molotov ont été lancés sur des policiers199.

« Tous les soirs, jusqu’à la victoire » : le slogan principal reste le même à Montréal, le samedi soir 19 mai, premier jour d’application de la très récente loi 78, où la police dicte déjà le trajet et déclare « illégale » (pour « itinéraire non fourni d’avance »), dès 21h05, la marche d’environ 5 000 personnes, tout en la tolérant, puis procède à 69 arrestations, depuis le coup de minuit (pour, notamment, agressions armées, voies de fait sur des policiers, destruction de pare-brise de voitures de patrouille, déplacement et incendie de cônes orange…)200. Le propriétaire d’un bar de la rue Saint-Denis songe à poursuivre le Service de police de la ville de Montréal pour une intervention musclée sur sa terrasse (conséquences pour lui : quelques milliers de dollars en chiffre d’affaires perdu par notes impayées et en réparations de toutes sortes…)201. — À Québec, la marche de centaines de personnes n’a pas créé d’incident, ce soir-là202.

La 27e manifestation nocturne d’affilée à Montréal, le dimanche 20 mai, a donné lieu à plus de 305 arrestations, incluant celles de passants ou de spectateurs pris en souricière, et fait une dizaine de blessés, dont un homme gravement atteint à la tête, tout cela dans des chassés-croisés de marcheurs et de vandales contre des policiers municipaux ou (comme la veille) provinciaux203. À Québec, c’est après la manifestation qu’une trentaine de personnes furent arrêtées, peu avant minuit ce jour-là204.

À Montréal, la 28e manifestation nocturne consécutive, le lundi 21 mai, s’avère aussi illégale que les trois précédentes (car leur itinéraire ne fut pas pré-divulgué) mais tolérée, car plutôt pacifique, et avec deux seules arrestations, aucune avant minuit205,206. Celle de la ville de Sherbrooke, par contre, se termine avec 36 arrestations au bilan de minuit, mais pas encore en vertu de la loi 78, malgré une première annonce dans ce sens205,207.
Le centième jour de grève, 22 mai 2012

Le 22 mai 2012 à la grandeur du Québec, c’est le 100e jour de la grève étudiante208. Pour le souligner, plusieurs manifestations ont été organisées dans les plus grandes villes de la province, afin de revendiquer une table de négociation avec le gouvernement et pour dénoncer la hausse des droits de scolarité ainsi que l’adoption de la récente loi d’exception 78. D’ailleurs, le thème en est : « 100 jours de grève. 100 jours de mépris. 100 jours de résistance. »209. En France et aux États-Unis, notamment, des rassemblements sont organisés pour soutenir, ce même jour, la cause étudiante québécoise.
À Montréal
Délégation de la CLASSE lors de la manifestation du 22 mai 2012 à Montréal.

En après-midi, la manifestation du 100e jour

En plus de manifestations locales, de jour ou de soir, à Sept-Îles210, Matane, Sainte-Anne-des-Monts, Bonaventure, Gaspé, Îles-de-la-Madeleine211, … des manifestants arrivent à Montréal, avant 14h, des quatre coins de la province : Rimouski, Québec, Sherbrooke, Gatineau, … L’évènement de jour, dans la métropole, est organisé par la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE). En soutien à celle-ci, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ont invité également leurs membres à participer au rassemblement. L’itinéraire prévu de la marche est celui-ci : à partir de la Place des Festivals, les manifestants empruntent la rue Jeanne-Mance vers le nord, la rue Sherbrooke vers l’est, l’avenue du Parc-Lafontaine vers le nord, la rue Rachel vers l’est, pour ensuite entrer dans le parc Lafontaine209. Dans un point de presse le matin du 22 mai 2012, Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ, demande aux manifestants de respecter le trajet remis aux policiers et qui a été fixé par la FECQ, la FEUQ et l’Alliance sociale209. Malgré cela, à l’embouchure de la rue Sherbrooke, un important groupe de manifestant s’est dirigé dans une direction opposée au trajet prévu209. La CLASSE, quant à elle, n’a pas fourni de trajet prédéfini209. Environ 250 000 personnes y participent malgré le temps pluvieux212.

En soirée, la 29e manifestation nocturne d’affilée

Après la manifestation monstre de l’après-midi, la 29e manifestation nocturne de mardi soir le 22 mai est abruptement réprimée à coups de matraques, de boucliers et de bombes assourdissantes, et donne lieu à 113 arrestations213, dont pour port de masque214.
Appuis nationaux et mondiaux

Par ailleurs, le mouvement québécois reçoit, ce même 22 mai, des appuis de plusieurs endroits au Canada et à l’étranger.

En plus des manifestations soulignant la 100e journée de la grève étudiante québécoise organisées à Vancouver, à Calgary et à Toronto, des étudiants de l’Université de la Ville de New York (CUNY) tiennent un rassemblement devant les bureaux de la délégation générale du Québec, située au Rockefeller Plaza215.

Sur la côte ouest du Canada, à Vancouver, plus de 400 étudiants et supporteurs de l’éducation publique se rassemblent, en bravant la pluie, pour la gratuité scolaire, la fin de l’endettement étudiant et pour résister aux lois anti-démocratiques du gouvernement québécois. Ils se rencontrent devant le Vancouver Art Gallery et marchent à travers le centre ville durant l’heure de pointe216.

Une manifestation de soutien — Rassemblement contre l’état d’exception au Québec — a lieu également en fin de journée, devant la fontaine Saint-Michel de Paris, le 22 mai 2012 et rassemble près de 300 personnes217,218.
Après le 22 mai 2012

Le mercredi 23 mai 2012, la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, se dit prête à continuer les discussions avec les associations d’étudiants, mais en excluant tout moratoire219. En soirée, à Montréal, la 30e manifestation nocturne d’affilée est illégale, avant même de commencer, mais est tolérée tant qu’aucun acte criminel n’est commis. À la suggestion des réseaux sociaux de l’Internet, plusieurs résidents, depuis ces jours-ci, pour dénoncer la loi 78, de leur balcon puis (au déplaisir du maire) sur la rue, tapent des cacophonies sur leurs casseroles (surtout à partir de 20 h), comme de coutume au Chili depuis la dictature de Pinochet. Tout est pacifique mais, après minuit, 518 personnes sont arrêtées selon les règlements municipaux (et pas encore selon la loi 78), écopant chacune d’une contravention de 634 $, certaines d’entre elles ayant lancé des projectiles (dont des pierres, des pièces pyrotechniques, …) aux policiers213.

À Québec, le même soir, la police effectue 176 arrestations220. La manifestation débute pacifiquement réunissant plus de 400 personnes dans le quartier St-Jean-Baptiste, mais est illégale, car les marcheurs refusent de communiquer d’avance leur parcours aux policiers de la ville, qui la tolèrent puis mettent fin à l’attroupement vers minuit dans le secteur de la rue Saint-Jean220. Ils appliquent une contravention de 496 $ à chaque contrevenant, non pas selon la loi 78 (ce serait entre 1 000 $ et 5 000 $), mais selon le code de la sécurité routière du Québec, pour avoir bloqué la rue en s’y assoyant220,221.
Concerts de casseroles

À la suite de l’adoption de la loi 78, les concerts de casseroles se multiplient, d’abord à Montréal, puis dans d’autres villes du Québec. Chaque jour, à partir de 20 heures, des citoyens indignés par la loi spéciale sortent sur leur balcon et tapent sur une casserole. Plusieurs d’entre eux prennent l’habitude de descendre dans la rue, de se rassembler spontanément au coin des artères principales, puis de défiler bruyamment ainsi. Contrairement aux manifestations nocturnes quotidiennes, les concerts de casseroles naissent spontanément dans les quartiers résidentiels et rassemblent des citoyens de tous âges. Ces défilés improvisés convergent parfois vers les manifestations du centre-ville, avec lesquelles ils fusionnent.

Ce moyen de manifester son mécontentement, né dans les années 1970 au Chili, est aussi employé dans d’autres pays d’Amérique du Sud, notamment en Argentine pendant la crise économique de 2001222.
Organisation et moyens de pression
Leaders et porte-parole étudiants
Gabriel Nadeau-Dubois, lors de la manifestation étudiante du jeudi 22 mars, à la Place du Canada, Montréal.

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE ;
Jeanne Reynolds, porte-parole de la CLASSE ;
Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ ;
Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.

La grève étudiante est principalement coordonnée par la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE), par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et accessoirement par la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ). L’Association indépendante des étudiants du secondaire (AIDES) s’est jointe aux associations collégiale et universitaires en organisant une manifestation le 15 avril223.
Appuis locaux anti-hausse
Artistes

Dès le début du mois de mars, l’animateur de l’émission de grande écoute Tout le monde en parle, Guy A. Lepage, apporte son soutien aux étudiants224, tout comme Claude Legault225, Valérie Blais et Paul Piché226.

Le 19 mars, un grand nombre d’artistes se joignent aux étudiants pour une vidéo dénonçant la hausse des frais de scolarité en termes fermes : Julien Poulin (« Le Québec, c’est pas une business et ça se “run” pas comme une business »), Charlotte Laurier (« La hausse des frais de scolarité, c’est le début de la fin du Québec tel qu’on le connaît »), Michel Rivard (« La hausse des frais de scolarité, c’est des milliers d’étudiants qui ne pourront pas aller à l’université »), Luc Proulx (« selon le ministère de l’Éducation », faisant suite au propos de Michel Rivard). Paul Ahmarani, Armand Vaillancourt, Paul Piché, Anne-Marie Cadieux, Paule Baillargeon, Geneviève Rochette et Laurent-Christophe de Ruelle sont également du nombre227.

Le 22 mars, l’éditeur-écrivain Victor-Lévy Beaulieu annonce qu’il paiera l’amende (499 $) d’un manifestant qui a occupé le pont Champlain228, ajoutant que l’appui aux étudiants ne doit pas être que symbolique car « la répression que les manifestants encourent ne l’est pas ».
Groupes

L’IRIS60 et l’IRÉC229 par la publication de leurs recherches sur la hausse soutiennent les étudiants. Ce groupe a établi trois scénarios visant à régler le problème du sous-financement des établissements post-secondaires tout en assurant l’accessibilité complète à l’éducation230. En outre, L’IRIS établit que l’élimination complète des droits de scolarité représenterait moins de 1 % du budget du gouvernement québécois231.

De plus, les étudiants reçoivent l’appui de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics232. Une liste de tous les groupes opposés à la hausse est entretenue par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) sur le site 1 625 $ de hausse, ça ne passe pas!233 : associations syndicales (Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ), Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), notamment), groupes sociaux et communautaires, municipalités et organisations universitaires (Table des partenaires universitaires du Québec, Conseil québécois des syndicats universitaires (CQSU-AFPC), Conseil provincial du secteur universitaire (SCFP-FTQ), Fédération des professionnels (FP-CSN), Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), entre autres).

La liste des syndicats et associations de professeurs s’opposant à la hausse est tenue à jour par le groupe Profs contre la hausse234.
Personnalités

Les personnalités publiques qui se sont jointes aux étudiants proviennent de différents secteurs de la société québécoise et de l’extérieur du Québec. Outre l’ex-ministre libéral Claude Castonguay, qui a offert d’être médiateur et réclame le retrait de Line Beauchamp, les chefs de partis Pauline Marois et Amir Khadir, Riccardo Petrella, Jean Ziegler, Rapporteur spécial de la Comission des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, les personnalités suivantes se sont opposées au gouvernement Charest.
Michel Girard

Le chroniqueur financier de La Presse, Michel Girard, a rédigé une lettre ouverte à l’intention du ministre Raymond Bachand pour l’aviser que le gel des droits de scolarité universitaires était un bon investissement. En comparant l’aide aux entreprises apportée par le gouvernement Charest (3,6 milliards) en 2011 avec les sommes qui seraient puisées avec une augmentation de 1 625 $ par étudiant, le chroniqueur évalue que ce débours a plus d’effets néfastes que d’effets positifs sur la création d’emplois et la richesse collective. Il conclut :

« [...] je suis persuadé, monsieur le Ministre, que vous êtes capable de récupérer à même les programmes d’aide financière aux entreprises les centaines de millions que vous voulez aller chercher dans les poches des étudiants. Je vous le dis : c’est un très bon placement, du moins aussi bon que de laisser cet argent dans les coffres des entreprises. Toute autre solution que le dégel des droits de scolarité serait également bienvenue235… »

Daniel Turp

Le juriste, ex-député du Parti québécois et professeur de droit Daniel Turp a recommandé d’amener le gouvernement Charest devant les tribunaux pour l’empêcher, a-t-il dit, de violer un de ses engagements internationaux les plus importants (l’Article 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels). S’adressant à une assemblée d’étudiants à l’Université de Montréal le 19 mars 2012, il a expliqué sa position :

« Il faudrait plutôt suivre l’exemple de ceux qui respectent leurs engagements. Le Liban, par exemple, a instauré la gratuité. Et comme l’a rappelé Christian Rioux récemment dans les pages du journal Le Devoir, la quasi-gratuité reste la norme dans les États développés d’Europe. [...] Le monde entier pourrait vous regarder. Et si vous gagnez en première instance, imaginez le tremblement de terre que ça ferait236 ! »

Guy Rocher

Le sociologue Guy Rocher, qui est considéré comme un des penseurs du système d’éducation québécois, a rappelé dans une lettre ouverte au gouvernement Charest que le rapport Parent, dont il est un des auteurs, visait la gratuité des études universitaires et que le maintien de droits de scolarité était une mesure temporaire permettant à l’état québécois d’effectuer toutes les autres réformes majeures qui étaient prévues. Soulignant que la gratuité aurait coûté 1 % du budget de l’État en 2011-2012, il ajoute :

« Compte tenu du montant en jeu, cet idéal peut être rapidement atteint. Pour rendre l’éducation supérieure accessible à celles et ceux qui ont les aptitudes pour la suivre, sans égard à leur origine sociale, le gouvernement n’a qu’à réintroduire un certain nombre des paliers d’imposition qu’il a abolis entre 1988 à 1998. [...] Les montants recueillis par l’impôt, pour financer ce niveau d’enseignement, devront plutôt correspondre à la capacité de payer de chacun. Seule une éducation financée à même les impôts permettra de la rendre plus accessible. Mais pour y arriver, il faudra que le gouvernement ait le courage politique d’imposer une fiscalité juste et équitable. »

Dans le Devoir, Guy Rocher ajoute que la société aurait avantage à se joindre à ce printemps étudiant, différent « par son étendue et sa constance de frappe » des mouvements qui l’ont précédé, parce qu’il traduit une opposition non seulement à la hausse mais aussi à des politiques sociales et à une certaine conception de la société, qu’il qualifie de « lutte juste »237,238.
Jean Garon

Jean Garon, qui a été ministre de l’éducation sous un gouvernement péquiste durant 16 mois, entre 1994 et 1996, émet des doutes quant à la capacité de la ministre Beauchamp à « faire la job ». Le ministre Garon avait dû renflouer les coffres des universités pendant son mandat. Plutôt que de se tourner vers les étudiants, il avait notamment demandé aux banques de faire leur part :

« Plutôt que de serrer la vis aux étudiants sur leurs prêts, j’ai renégocié les taux payés par le gouvernement aux banques pour le financement des dettes étudiantes […] il y a de l’espace pour des économies dans un budget comme celui du ministère de l’Éducation, à la condition de se creuser la tête, de ne pas hésiter à déranger les establishments et de savoir compter. »

L’ex-ministre renchérit sur Guy Rocher au sujet de l’urgence de la gratuité :

« On est rendu dans le corporatisme américain. C’est scandaleux. Si on n’a pas la volonté politique de changer, tout le monde va imiter les dirigeants [d'université]. Et c’est la classe moyenne qui va payer239. »

Jean-Marc Léger

Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing – la plus importante firme de sondage au Québec – interpelle la population : « Chers boomers, ce n’est pas parce que vous n’avez pas réussi à changer le monde que vous devez empêcher les jeunes de réussir à leur tour. » Récapitulant des années à entendre la population dénoncer l’égoïsme, l’indifférence et l’égocentrisme des jeunes générations, il commente le plus récent sondage de popularité des étudiants en grève :

« Et vous, que souhaitez-vous ? Retourner à vos vieilles habitudes dans le confort et l’indifférence. Vous trouvez cette grève très sympathique pourvu que votre quiétude dodo-métro-boulot ne soit pas bouleversée. Et vous voulez les écraser pour que tout revienne comme avant. Eh bien, chers boomers, vous n’avez rien compris de ce mouvement. Les jeunes ne veulent pas porter le fardeau de vos erreurs. Ils ne veulent pas payer pour vos dépenses somptuaires, vos régimes de pension exagérés, votre mentalité défaitiste et vos indécisions chroniques. Pour une fois que les jeunes se lèvent, il faut les écouter, il faut les comprendre et il faut les encourager. On crée des enragés et on les empêche de mordre. Ne les brisez pas et donnez-leur une chance de réussir là où vous avez échoué240. »

Appuis internationaux anti-hausse
Aux États-Unis

Le 18 avril 2012, des étudiants de l’université de la Ville de New York (CUNY) et de l’université d’État de New York (SUNY) publient une lettre ouverte en appui à la grève étudiante québécoise sur le site de l’Association des étudiants du Collège Brooklyn241.

Une manifestation en soutien aux étudiants québécois a lieu le 22 mai 2012 à New York, à 14 heures : des étudiants de l’Université de la Ville de New York (CUNY) tiennent un rassemblement devant les bureaux de la délégation générale du Québec, située au Rockefeller Plaza215. Puis, à 20 heures, a lieu une marche à partir du Washington Square Park.
En France

Une manifestation de soutien — Rassemblement contre l’état d’exception au Québec — s’est déroulée à Paris le 22 mai 2012 et a rassemblé près de 300 personnes217,218.
Symboles et sensibilisation au mouvement
Le Carré rouge
Photographie d’un carré rouge en feutre fixé par une épingle sur un sac en bandoulière.
Le carré rouge, symbole de la grève étudiante.

Le carré rouge est l’emblème de la mobilisation étudiante contre la hausse des frais de scolarité. Il vise à symboliser l’endettement des étudiants québécois (« carrément dans le rouge »). Ce symbole a été utilisé à plusieurs reprises dans l’histoire par divers mouvements sociaux et a retrouvé sa popularité lors de la grève étudiante québécoise de 2005.

Pour signifier leur opposition à la hausse, des étudiants commencent à porter un petit carré rouge de tissus ou de feutre épinglé à leur chandail, sac à dos, manteau ou autre dès la session d’automne 2011. Au fur et à mesure de l’augmentation des moyens de pressions, la popularité du carré rouge augmente significativement, particulièrement dans la population étudiante, mais aussi, parmi la population en général. Entre autres, des artistes et des politiciens opposés à la hausse arborent le carré rouge depuis le début de la grève.

De nombreux actes de vandalismes ou altérations urbaines utilisent aussi le carré rouge. Des graffiteurs peignent des carrés rouges sur des établissements d’enseignement (actes que plusieurs associations étudiantes déplorèrent)[réf. nécessaire]. D’autres sont aposés un peu partout dans l’espace public, notamment sur des acteurs dans des publicités ou des statues de façon à ce qu’elles semblent porter le carré rouge en appui aux étudiants. Parfois, des carrés rouges ont été suspendus à des arbres un peu partout à Montréal. Un carré rouge géant fut aussi brièvement suspendu au sommet de la tour l’Université de Montréal, sur le pont Jacques-Cartier242, ainsi que sur la croix métallique au sommet du Mont-Royal.

En réaction, la couleur verte est utilisée par les étudiants en faveur de la hausse des frais de scolarité243. D’autres étudiants, plus rares, portent un carré bleu, signifiant leur désaccord moral avec la hausse, mais leur opposition à la grève, croyant que les bénéfices potentiels de celles-ci sont inférieurs aux désagréments qu’elle occasionne (prolongation de session et réduction de la matière enseignée)[réf. nécessaire]. Ont également été aperçus des carrés bruns, oranges, jaunes, et mi-rouge/mi-vert, pour ceux qui sont indécis, ou partiellement en accord avec chacun des deux camps[réf. nécessaire]. Puis, de guerre lasse, le carré blanc est inauguré par quelques parents244.
Personnages
Anarchopanda
Anarchopanda lors de la manifestation du 22 mai 2012 à Montréal
Article principal : Anarchopanda.

Un enseignant en philosophie anonyme, déguisé en panda géant, est devenu une mascotte des manifestants sous le nom d’Anarchopanda. Il participe aux manifestations depuis le 8 mai 2012 à Montréal en distribuant des accolades aux policiers et aux manifestants.
Banane Rebelle

Gabriel Marcoux-Chabot, 29 ans, écrivain, sculpteur et étudiant à la maîtrise en création littéraire, est derrière le personnage de Banane Rebelle. Il est arrêté à Québec le jeudi soir 24 mai 2012 et condamné, avec d’autres, à payer une amende de 494 $ pour avoir bloqué la rue en s’y assoyant. Cette « bananarchiste » mascotte mûre reste déterminée à continuer de manifester, jusqu’à faire « tomber » le gouvernement Charest…. sur une « pelure de banane »245.
Violences et mesures coercitives
Répression policière
Policiers de l’escouade anti-émeute de la Sûreté du Québec à Victoriaville le 4 mai 2012.
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Le 1er mars 2012, la police de la ville de Québec utilise des gaz lacrymogènes pour disperser la foule rassemblée devant l’Assemblée nationale246. Cet intervention est dénoncée par les députés Denis Trottier et Amir Khadir, qui estiment cette intervention injustifiée247.

Lors de la manifestation du 7 mars 2012 à Montréal, un étudiant est gravement atteint à l’œil par une grenade assourdissante lancée par un policier87.

Les manifestations suivant l’entrée en vigueur de la loi spéciale 78 le 19 mai 2012 provoquèrent un climat de tension palpable entre les manifestants et les services de police dans toute la province. Néanmoins, plusieurs policiers perdirent eux aussi le contrôle lors de ces rassemblements commettant des actions que l’on peut associer à de la brutalité policière. D’ailleurs, beaucoup de ces actions furent filmées par des témoins. Un grand nombre de vidéos ont été mis en ligne sur l’hébergeur de vidéo YouTube dénonçant ainsi auprès des internautes la brutalité policière utilisée lors de ces manifestations. Dans ces vidéos, on peut y apercevoir une voiture de police qui avance à grande vitesse alors qu’une personne se trouve sur le capot ou encore des policiers qui utilisent un langage grossier et des irritants chimiques comme le poivre de Cayenne à plusieurs reprises sur des manifestants totalement inoffensifs248.
Violences envers les forces de l’ordre et vandalisme
Casseur masqué à la manifestation nocturne du 20 mai 2012
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Plusieurs actes illégaux de la part des manifestants ont été commis lors des manifestations nocturnes du 19 et 20 mai 2012 : des projectiles furent lancés sur des policiers à vélo, des cocktails Molotov furent lancés aussi sur des brigades policières249, des vitrines de commerce et de banque furent saccagées, des voitures de police et plusieurs biens municipaux furent vandalisés et à Montréal, certaines personnes portaient toujours le masque malgré le nouveau règlement municipal interdisant le port du masque lors de manifestation. Les personnes qui ont commis ces actes étaient le plus souvent associées à des groupes extrémistes telles que le « Black Bloc »250.
Opposition à la grève
Étudiants pour la hausse des droits de scolarité

En 2012, un peu moins de 4 000 étudiants (en date du 19 avril 2012)251 se sont regroupés au sein du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MÉSRQ) afin de protester contre la grève étudiante et de faire valoir les arguments en faveur de la hausse des droits de scolarité. Selon le président du MÉSRQ, Marc-Antoine Morin, le mouvement s’est créé notamment pour « dénonce[r] le peu de place donné aux gens qui sont pour la hausse des droits de scolarité au sein des associations étudiantes »252. En février 2012, un porte-parole du mouvement s’explique :

« On aimerait avoir tout gratuitement dans la vie, mais il faut reconnaître que l’éducation au Québec est sous-financée. Les étudiants doivent reconnaître la valeur de leur diplôme (…) On a beaucoup de rattrapage à faire, il y a eu de mauvaises décisions politiques à travers le temps et maintenant, c’est le temps de payer. »

Le regroupement a toutefois été fortement critiqué pour son association avec le Parti libéral du Québec, le parti au pouvoir. En effet, trois des principaux porte-parole du MÉSRQ étaient des militants du Parti libéral253,254. Le MÉSRQ affirme toutefois sur sa page Facebook qu’il « n’est affilié à aucun groupe politique, syndical ou patronal et ne reçoit aucun financement ou appui technique de ces derniers »255.
Étudiants contre la grève

Avec l’allongement du conflit étudiant, de nombreux étudiants ont décidé de se mobiliser afin de réclamer le droit de retourner en classe. Des rassemblements de « Verts » (étudiants qui souhaitent la fin de la grève, mais n’ont généralement pas de position commune sur l’enjeu de la hausse des frais de scolarité) sont apparus devant certains cégeps, tels que le Cégep de Sherbrooke256. Des manifestations en faveur du retour en classe ont aussi été organisées dans les rues, principalement à Montréal257.

D’autres étudiants ont décidé de se tourner vers les tribunaux afin d’y faire valoir leur point de vue. Laurent Proulx, étudiant à l’Université Laval, a obtenu ainsi une injonction lui permettant de suivre normalement son cours d’anthropologie malgré la grève affectant la faculté258. D’autres étudiants ont entrepris des démarches afin d’obtenir une injonction semblable. Au 2 mai, une vingtaine de demandes d’injonction avait été entendue par les juges à travers la province et, dans la plupart des cas, une injonction était accordée aux demandeurs259. Toutefois, la plupart du temps, les injonctions n’étaient pas respectées puisque des manifestants, souhaitant faire respecter le mandat de grève de leur association étudiante, bloquaient alors l’accès aux portes des établissements scolaires ou menaient des activités de perturbation bruyantes dans les corridors de ceux-ci. Ce fut notamment le cas au Cégep Lionel-Groulx où la police a dû intervenir afin de déloger les manifestants260.

Également, 24 étudiants du Collège Montmorency ont été en Cour Supérieure du Québec afin d’obtenir une ordonnance de sauvegarde261. Elle est l’une des rares injonctions qui a été totalement respectées, grâce à une entente entre la direction du Collège, le syndicat des enseignants et l’association étudiante. Depuis, environ 475 personnnes se sont greffés aux jugements262, ce qui fait un des plus haut taux d’étudiants qui bénéficient d’une telle injonction dans une institution (500 sur 6 000 étudiants).
Personnalités publiques

L’opinion de Richard Martineau est que le Québec « est dans la marde » financièrement263, raison pour laquelle il est impossible d’accorder moins d’un pour cent du budget de l’État québécois à l’éducation supérieure. Il avance cela sans répondre aux arguments d’économistes montrant que l’investissement de l’État dans l’éducation est profitable. Une analyse détaillée de l’argumentaire de M. Martineau, qui était de passage à l’émission Tout le monde en parle, a été faite par Normand Baillargeon. Elle ne permet pas d’isoler un autre argument que sa déclaration « scatologique »264. Stéphane Gendron, maire de Huntingdon et animateur à V-Télé, juge que les jeunes qui perturbent la circulation routière (comme il l’a fait quelques années plus tôt) devraient recevoir la « bastonnade »265. L’éditorialiste André Pratte, lui, loue la fermeté de Jean Charest parce que, dit-il, céder à la CLASSE, c’est « céder à la casse »266.
Associations d’affaires

Les chambres de commerce du Québec et de Montréal ont lancé un cri d’alarme le 27 mars 2012 : la prolongation des sessions dans les cégeps et les universités causerait une grave pénurie de main-d’œuvre à l’été 2012. Déjà, à la mi-mars, la chambre de commerce de Montréal avait acheté des espaces publicitaires pour avertir que « c’est toute notre activité économique qui en souffrirait ». Les PDG de ces chambres de commerce continuent cependant d’appuyer la « position ferme » du gouvernement267.
Notes et références
Notes

Pénaliser une personne ne se présentant au travail ou à l’école pour des raisons religieuses constitue de la discrimination religieuse.

Références

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« Victoriaville – Plus de 100 arrestations »
« Conflit étudiant: trois arrestations à la 13e manif »
« Pont Jacques-Cartier: le SPVM arrête 19 manifestants »
« Loi spéciale: la manif dégénère, la police arrête 122 personnes »
« Manifestation nocturne: 69 arrestations »
« 27e manif nocturne plus de 300 arrestations »
[https://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/2012/05/21/001-28arrestations-manif-quebec.shtml « 28 manifestants arrêtés à Québec »]
« 36 arrestations à Sherbrooke en vertu de la loi 78 »
« Manifestation nocturne à Montréal : 113 arrestation, 6 blessés. »
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https://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/conflit-etudiant/201205/03/01-4521758-la-10e-manifestation-nocturne-sarrete-sur-la-rue-du-maire.php

https://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/conflit-etudiant/201205/14/01-4525265-la-21e-manif-nocturne-se-termine-en-rassemblement-illegal.php

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Yvan Perrier, professeur, science politique, Cégep du Vieux Montréal, et Guy Rocher, professeur émérite, sociologie, Université de Montréal, « Les droits de scolarité à l’université : «Juste part» ou «Lutte juste» ? », lettre ouverte, Le Devoir, 11 mars 2012. — Rediffusion, sur le site cahiersdusocialisme.org, le 11 avril 2012.
Lisa-Marie Gervais, « Aux recteurs de faire des efforts, dit Jean Garon. L’ex-ministre donne son appui aux étudiants et suggère de couper dans les administrations », dans Le Devoir, 17 avril 2012 [texte intégral (page consultée le 17 avril 2012)].
Jean-Marc Léger, « Regénération », dans Journal de Montréal, 16 avril 2012 [texte intégral (page consultée le 17 avril 2012)].
Michel Desbiens, « Des étudiants américains appuient le mouvement québécois », dans Journal de Montréal, 21 avril 2012 [texte intégral (page consultée le 23 avril 2012)].

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Marie-Pier Duplessis, « Conflit étudiant : place au carré blanc de l’armistice », Le Soleil, 10 mai 2012.

https://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201205/25/01-4528727-banane-rebelle-continuera-de-manifester.php

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https://www.ledevoir.com/politique/quebec/344110/manifestation-etudiante-a-quebec-les-gaz-etaient-ils-necessaires?utm_source=infolettre-2012-03-02&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

Deux vidéos soulèvent des questions sur le travail du SPVM sur radio-canada.ca. Consulté le 21 mai 2012.
Manifestations contre la loi spéciale sur radio-canada.ca. Consulté le 19 mai 2012.
Plus de 300 arrestations lors d’une autre manifestation à Montréal sur radio-canada.ca. Consulté le 21 mai 2012.

https://www.facebook.com/groups/303536043007333/

Daphné Cameron, « Quelques voix étudiantes s’élèvent pour la hausse des droits de scolarité », dans La Presse, 15 février 2012 [texte intégral].
Marc Allard, « Des liens dénoncés avec le PLQ », dans Le Soleil, 24 février 2012, p. 13.
Émilie Bilodeau, « Groupe étudiant favorable à la hausse : Les associations croient à une intervention politique », dans La Presse, 24 février 2012, p. A3.
« Description de la page Facebook du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MÉSRQ) ».
«« Verts » et « rouges » manifestent devant le cégep de Sherbrooke».
« Les carrés verts manifestent à Montréal »,, La Presse, 12 mai 2012.
« Université Laval : Laurent Proulx obtient gain de cause et retourne en classe », sur radio-canada.ca, 3 avril 2012.
« Grève étudiante : le juge en chef s’en mêle », La Presse, 2 mai 2012.
« Collège Lionel-Groulx : Cinq personnes ont été arrêtées », sur canoe.ca, 15 mai 2012.
Voir : jugement Sophie Boulay et al. du 4 mai 2012.
Judith Lachapelle, « Montmorency : injonction pour 173 élèves », La Presse, 10 mai 2012.

https://www.showbizz.net/television/tout-le-monde-en-parle-la-politique-selon-richard-martineau-113173.html

https://voir.ca/normand-baillargeon/2012/04/02/argumentation-101-avec-richard-martineau/

https://www.lapresse.ca/debats/chroniques/nathalie-petrowski/201203/21/01-4507744-les-artistes-et-les-etudiants.php

https://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/andre-pratte/201204/20/01-4517480-ceder-a-la-casse.php

Philippe Teisceira-Lessard, « Grève étudiante : les entreprises craignent de manquer de main-d’œuvre », dans La Presse, 27 mars 2012 [texte intégral (page consultée le 27 mars 2012)].

Annexes
Articles connexes

Loi 78 (Québec)
Manifestation étudiante du 10 novembre 2011
Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE)
Droits de scolarité au Québec
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)
Gouvernement Jean Charest
Grève étudiante québécoise de 2005
Line Beauchamp
Michelle Courchesne
Gabriel Nadeau-Dubois

Liens externes

Site de la FECQ
Site de la FEUQ
Site de campagne de la FECQ et la FEUQ
Site de l’ASSÉ (Fondatrice de la CLASSE)
Site de campagne de la CLASSE
Grève 2012 – Site de référence sur la grève étudiante

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Région Montréal
Statut municipal Métropole
Arrondissements 19 arrondissements (liste)
Fondateur
Date de fondation Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance
17 mai 1642
Constitution 1er janvier 2002
Maire
Mandat en cours Gérald Tremblay
(Équipe Tremblay – Union Montréal)
2009 – 2013
Site web ville.montreal.qc.ca
Démographie
Population 1 649 519 hab. (2011)
Densité 4517 hab./km2
Aire urbaine 3 824 221 hab.
Gentilé Montréalais, Montréalaise
Langue(s) Français1
Géographie
Coordonnées
géographiques 45° 31′ 00″ N 73° 39′ 00″ W
Altitude mini. (Pointe-aux-Trembles) 8 m — maxi. (mont Royal) 234 m
Superficie 365.13 km2
Fuseau horaire HNE (UTC-5)
Indicatif +1 514 et +1 438
Code géographique 24 66023

Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
Montréal

Montréal est la métropole du Québec2 au Canada. La ville est située sur l’île de Montréal, dans l’archipel d’Hochelaga, en bordure du Saint-Laurent, à proximité de l’Ontario et des États-Unis3,4. Elle est le centre de la culture et des affaires de la province.

Montréal a accueilli l’Exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques d’été de 1976. Elle est l’hôte annuel du Festival des films du monde de Montréal, du Festival international de jazz de Montréal, du festival Juste pour rire, du Festival Montréal en lumière et du Grand Prix de Formule 1 du Canada. Le club de hockey des Canadiens de Montréal y a élu domicile dès sa création en 1909. Son quartier historique, le Vieux-Montréal, a été déclaré arrondissement historique en 1964.

Montréal est considérée comme la deuxième ville francophone dans le monde après Paris (2,1 millions de personnes)5,6,7 et est la seule métropole francophone en Amérique du Nord. Sa population est plus du triple de celle de Québec, la capitale de la province8.

En 2010, la ville comptait 1 649 519 habitants, et son agglomération près de 4 millions. En 2006, environ 52,4 % de sa population était de culture et de langue française, 32,4 % était de culture et de langue autre que le français et l’anglais et 12,5 % était de culture et de langue anglaise9,10, faisant de Montréal une ville interculturelle11.

Le nom de Montréal se prononce [mɒ̃ʁeal] écouter en français québécois et [mɔ̃ʁeal]12 écouter en français de France.
Sommaire

1 Toponymie
2 Géographie
2.1 Situation et territoire
2.2 Climat, faune et flore
2.3 Environnement
2.3.1 Espaces verts
2.4 Transports et infrastructures
2.4.1 Réseau routier
2.4.2 Transport en commun
2.4.3 Terminaux
2.4.4 Cyclisme urbain
2.5 Urbanisme
2.5.1 Aire urbaine : banlieue et périphérie
2.5.2 Aménagement
3 Histoire
3.1 Hochelaga et les premières explorations
3.2 Ville-Marie et le régime français (1642-1763)
3.3 Régime colonial britannique et industrialisation
3.4 Apogée et déclin relatif
3.5 Ville internationale contemporaine
4 Politique et administration
4.1 Administration municipale
4.1.1 Arrondissements
4.2 Administrations extra-municipales
4.3 Représentation provinciale
4.4 Représentation fédérale
5 Dimension sociale
5.1 Démographie
5.1.1 Évolution démographique
5.2 Immigration et groupes ethniques
5.2.1 Communautés culturelles
5.3 Langues
5.4 Religion
5.5 Société civile et droits civiques
5.6 Éducation
5.6.1 Collèges
5.6.2 Universités
5.6.3 Recherche
5.6.4 Autres institutions
5.7 Revenu et emplois
6 Économie
6.1 Grappes industrielles
6.2 Statistiques
6.3 Organisations internationales
7 Culture et communications
7.1 Festivals et événements
7.2 Tourisme et attractions
7.2.1 Montréal souterrain
7.3 Lieux culturels
7.3.1 Musées et théâtres
7.3.2 Art public
7.3.3 Patrimoine religieux
7.4 Maisons de la Culture
7.5 Autres
8 Sports
8.1 Événements sportifs
8.2 Équipes sportives majeures
8.3 Pratiques sportives des montréalais
9 Symboles de Montréal
10 Célébrités
11 Chronologie
12 Jumelages
12.1 Lieux et communes en France
13 Notes et références
13.1 Notes
13.2 Références
14 Bibliographie
15 Municipalités limitrophes
16 Voir aussi
16.1 Articles connexes
16.2 Liens externes

Toponymie
Article détaillé : Mont Royal.
Gravure de Pierre-Charles Canot illustrant Montréal et le mont Royal depuis le fleuve Saint-Laurent au XVIIIe siècle

Le nom Montréal provient de Mons realis, c’est-à-dire mont Royal en latin.

C’est l’explorateur français Jacques Cartier, lors de son second voyage en Amérique, qui baptise la montagne qui surplombe aujourd’hui la ville. Dans son récit de voyage, il raconte : « Et parmi ces campagnes est située et assise la ville d’Hochelaga près d’une montagne aux alentours labourés et fort fertiles et sur laquelle on voit fort loin. Nous nommâmes cette montagne le mont Royal13. »

Bien que le premier établissement français sur l’île porte le nom de Ville-Marie, c’est le nom Montréal qui devient l’appellation de facto de la ville à partir du XVIIe siècle; plusieurs cartes en témoignent14.

Le nom devient officiel le 31 mars 1831, date d’incorporation de la Ville de Montréal.
Géographie
Situation et territoire
Articles détaillés : Île de Montréal, Archipel d’Hochelaga et Mont Royal.
L’archipel d’Hochelaga vu par satellite.

Montréal se situe à 45°31′00″ de latitude nord et à 73°39′00″ de longitude ouest. Établie dans le sud du Québec au Canada, dans l’archipel d’Hochelaga, à la confluence du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais. La ville occupe la plus grande partie de l’île de Montréal, la plus grande de l’archipel avec ses 482,8 km2, en plus de l’île Bizard, l’île des Sœurs, l’île Sainte-Hélène et l’île Notre-Dame.

La ville est située dans les basses-terres du Saint-Laurent, une grande vallée plane située entre les Appalaches et les Laurentides. La principale élévation de l’île, le Mont Royal, une colline montérégienne, surplombe le centre-ville de ses 234 mètres.

La municipalité de ville de Montréal s’étend sur 359,96 km2, elle enclave les municipalités de Montréal-Est, Mont-Royal, Hampstead, Côte-Saint-Luc, Montréal-Ouest et Westmount et partage des frontières terrestres dans le West Island avec Beaconsfield, Baie-d’Urfé, Dorval, Dollard-Des Ormeaux, Kirkland, Pointe-Claire, Sainte-Anne-de-Bellevue et Senneville.

Le centre historique de la ville, aussi appelée le Vieux-Montréal, se situe sur les rives du fleuve Saint-Laurent, à quelques kilomètres en aval des rapides de Lachine. L’hypercentre et ses gratte-ciels est situé tout près, sur une terrasse entre le fleuve et le versant sud du Mont Royal; il longe le boulevard René-Lévesque.

Le centre-ville de Montréal (à gauche) à proximité du Mont Royal (à droite)
Climat, faune et flore
Articles détaillés : Hiver québécois et Forêt mixte.
Rue de Montréal après une tempête de neige

Les données climatiques officielles de Montréal sont recueillies à l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau situé à 36 mètres d’altitude à 25 kilomètres à l’ouest du centre-ville, coordonnées 45°28′N 73°45′E . La région de Montréal possède un climat continental humide à forte amplitude thermique. De 1971 à 2000, la température moyenne annuelle s’est élevée à 6,2 °C15. Le mois le plus chaud est juillet, avec une température moyenne de 20,9 °C, et le plus froid est janvier avec une moyenne de -10,2 °C15. On y compte en moyenne chaque année 8 jours au dessus de 30 °C et 17 jours en deçà de -20 °C. La température la plus basse jamais enregistrée a été de -37,8 °C, le 15 janvier 1957 ; la température la plus élevée a été de 37,6 °C, le 1er août 197515. Selon une étude publiée le 5 décembre 2005 par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, l’ouest du Québec méridional se serait réchauffé de 1 à 1,25 °C entre 1960 et 200316.

Dans la période de 1971 à 2000, Montréal a reçu environ 979 mm de précipitations par an; 764 mm sous forme de pluie et 218 cm sous forme de neige15. La date médiane de la première neige se situe entre 1er et le 15 décembre et celle de la fonte de la couverture de neige continue entre le 1er et le 15 avril ; soit un total environ 5 mois de couverture neigeuse17,18. Le jour le plus pluvieux fut le 8 novembre 1996, avec 94 mm enregistrés en une seule journée15 .La chute de neige la plus importante jamais enregistrée en une seule journée a eu lieu le 4 mars 1971, avec une précipitation de 43,9 cm en 24 heures lors de la désormais célèbre tempête du siècle. Les 26 et 27 décembre 1969, la métropole du Québec a vu sa plus importante tempête avec plus de 70 cm en 48 heures, record qui n’est toujours pas tombé aujourd’hui. La couverture neigeuse la plus importante a été mesurée le 12 mars 1971 avec 102 cm15.

À l’image des conditions climatiques, la faune et la flore de l’île de Montréal font partie de l’écosystème de la forêt mixte. Les milieux naturels de l’île renferment plusieurs essences de feuillus comme l’érable à sucre, le hêtre à grandes feuilles, le tilleul, le bouleau jaune, le noyer cendré, le chêne blanc et des conifères ; comme la pruche du Canada, le thuya occidental, le pin blanc et le pin rouge. Les espèces animales les plus communes sont le raton laveur, la mouffette rayée, l’écureuil gris, l’écureuil noir, la marmotte commune et le lapin à queue blanche, l’engoulevent bois-pourri, le geai bleu, le pic à tête rouge et l’oriole du Nord19.

Montréal compte également une importante faune commensale. En plus des chats, des chiens et autres animaux domestiques, les pigeons, écureuils, goélands, ratons laveurs et rats vivent en milieu urbanisé.
Relevé météorologique de Montréal (1971-2000) Mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) -14,7 -12,9 -6,7 0,6 7,7 12,7 15,6 14,3 9,4 3,4 -2,1 -10,4 1,4
Température moyenne (°C) -10,2 -8,4 -2,3 5,7 13,4 18,2 20,9 19,6 14,6 8,1 1,6 -6,3 6,2
Température maximale moyenne (°C) -5,7 -3,9 2,2 10,7 19 23,6 26,2 24,8 19,7 12,7 5,3 -2,2 11,5
Ensoleillement (h) 102 124 159 173 230 246 274 240 175 140 86 80 2 029
Précipitations (mm) 78,3 61,5 73,6 78 76,3 83,1 91,3 92,7 92,6 77,8 92,6 81,3 979,1
Record de froid (°C) -37,8 -33,9 -29,4 -15 -4,4 0 6,1 3,3 -2,2 -7,2 -19,4 -32,4 -37,8
Record de chaleur (°C) 13,9 15 26 30 34,2 35 35,6 37,6 33,5 28,3 21,7 18 37,6
Source : Environnement Canada20

Environnement
La Biosphère sur l’île Sainte-Hélène, ancien pavillon des États-Unis lors de l’Exposition universelle de Montréal en 1967.

Montréal subit les conséquences environnementales de sa forte densité de population, son urbanisation étendue, sa motorisation élevée et son activité industrielle.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, Montréal possède l’une des pires qualité de l’air au Canada (deuxième après Sarnia en Ontario)21. Toutefois, avec ses 11,2 µg/m3 de particules fines dans l’air en moyenne, on peut comparer sa pollution atmosphérique à celles de grandes villes du Nord-Est des États-Unis comme Philadelphie ou Baltimore22. La qualité de l’air à Montréal est surveillée par le Réseau de surveillance de la qualité de l’air (RSQA) qui compte 14 stations sur l’île de Montréal. En 2010, l’organisme a observé 65 jours avec une mauvaise qualité de l’air dont 24 jours de smog23.

La qualité de l’eau à Montréal est surveillée par le Réseau de suivi du milieu aquatique (RSMA) qui analyse les courts d’eau, les ruisseaux, les lacs intérieurs et les égouts pluviaux à l’aide de 116 stations. C’est la rivière des Prairies, au nord de l’île, qui affiche la pollution de l’eau la plus élevée; en 2010, la moitié des stations affichaient des taux bactériologique trop élevés pour la baignade24.

Montréal, ayant été le cœur industriel du Canada pendant près d’un siècle, compte à l’heure actuelle près de 1 500 terrains contaminés sur son territoire25. Parmi les exemples de réhabilitation des sols les plus importants, on peut citer le complexe environnemental de Saint-Michel, le parc Maisonneuve et le parc Felix-Leclerc, d’anciens lieux d’enfouissement26.
Espaces verts
Article détaillé : liste des parcs et espaces verts de Montréal.

Montréal est dotée d’une quantité appréciable d’espaces verts; ses 17 grands parcs urbains occupent 6 % du territoire de la ville, soit une superficie d’environ 20 km².

Les 5 grand parcs les plus connus et fréquentés sont :

Le parc Jean-Drapeau (259 ha), situé sur l’île Sainte-Hélène et l’île Notre-Dame, est un parc public depuis 1874.
Le parc du Mont-Royal (190 ha), situé dans le centre-ville de Montréal, sur le mont Royal, aménagé en 1876 par l’architecte-paysagiste américain Frederick Law Olmsted.
Le parc Maisonneuve (80 ha), situé dans l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, à proximité du Stade olympique de Montréal, aménagé en 1912.
Le parc La Fontaine (34 ha), situé dans le plateau Mont-Royal, aménagé en 1874.
Le parc Jarry (35 ha), situé dans l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, aménagé en 1945.

Transports et infrastructures
Article détaillé : Transports à Montréal.
Réseau routier
Article détaillé : Ponts de Montréal.
Carte du réseau d’autoroutes et des principaux échangeurs de Montréal

Même si la ville de Montréal possède le plus faible taux de motorisation des villes canadiennes et américaines27, l’automobile demeure le moyen de transport dominant dans la région métropolitaine. En 2006, 70 % des personnes actives de la région métropolitaine se rendaient à leur travail en automobile comme conducteur ou passager28; cette proportion chute à 53,2 % parmi les habitants de la ville29, un nombre grandement inférieur à la proportion québécoise qui avoisine les 78 %28. Il faut en moyenne 31 minutes à l’automobiliste de la région de Montréal pour se rendre à son travail; le quart des automobilistes prend plus de 45 minutes30.

Montréal est le centre névralgique d’un réseau de 1770 kilomètres d’autoroutes construit principalement entre la fin des années ’50 et le milieu des années ’70 dans sa périphérie31. 17 ponts routiers et un tunnel traversent les cours d’eau qui cernent l’île de Montréal. On compte parmi eux le pont Champlain, le pont le plus achalandé du Canada32.

Démarcation médiane de l’île, l’Autoroute métropolitaine (A-40), un tronçon de l’autoroute transcanadienne, traverse la ville direction Est-Ouest. Elle est entrecoupée à l’est de la ville par l’Autoroute Louis-H.-Lafontaine (A-25) et au centre par l’Autoroute Décarie (A-15). L’autoroute-tunnel Ville-Marie (A-720), qui passe au cœur du centre-ville, direction Est-Ouest, croise l’autoroute Décarie à l’échangeur Turcot un échangeur autoroutier sur 3 paliers considéré comme la structure routière la plus achalandée du Québec. Les principales routes collectrices de la ville sont la rue Notre-Dame, l’avenue Papineau (route 134), le boulevard Pie-IX (route 125).
Transport en commun
Articles détaillés : Société de transport de Montréal, Agence métropolitaine de transport et Métro de Montréal.
Station Berri-UQAM, la station la plus achalandée du métro de Montréal

Le transport collectif sur l’île de Montréal est l’un des plus efficaces, rapides et ponctuels en Amérique du Nord ; la Société des transports de Montréal (STM) qui l’administre fut nominée meilleure société de transport en Amérique du Nord par l’American Public Transportation Association en 201033. À Montréal, 35 % des travailleurs se rendent au travail en transport en commun29 ; cette proportion atteint 49 % pour les nouveaux immigrants34. Au total, la STM enregistre 390 millions de déplacements par an et affiche une croissance de l’achalandage annuelle de 1 %31.

Le métro de Montréal constitue l’épine dorsale du système métropolitain de transport en commun ; il accueille environ 1,1 million de passagers par jour de semaine35. Le métro compte 68 stations réparties en quatre lignes qui s’étendent sur 71 kilomètres36; la Ligne verte (1), la Ligne orange (2), la Ligne jaune (4) et la Ligne bleue (5). La station Berri-UQAM, située au croisement de 3 lignes, est la station la plus achalandée. Les 759 voitures du métro sont dotés d’un système de roulement pneumatique et circulent en circuit fermé sous terre ; leur vitesse de pointe est de 72 km/h. Chaque station du métro possède une architecture particulière ; on retrouve des œuvres d’art publics spécifiques dans chacune d’elles37.

En surface, le transport urbain est assuré par 192 lignes d’autobus et 8 500 arrêts desservis par un total de 1 600 autobus et 93 minibus de transport adapté38. La ligne d’autobus la plus achalandée est la 67 Saint-Michel avec 43 000 déplacements par jour moyen de semaine39. On compte, au total, environ 1,4 million de passagers par jour de semaine à bord des autobus de la STM35. Il n’y a plus de tramway à Montréal depuis 1959.

Le train de banlieue, administré par l’Agence métropolitaine de transport (AMT), dessert pour sa part la périphérie de Montréal aux heures de pointe. Les lignes Deux-Montagnes, Vaudreuil–Hudson, Blainville–Saint-Jérôme, Mont-Saint-Hilaire et Candiac aboutissent au centre-ville de Montréal à la gare Lucien-L’Allier et à la Gare centrale de Montréal. On compte environ 66 000 passagers par jour de semaine à bord des trains de l’AMT35.
Terminaux
Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal
Articles détaillés : Gare d’autocars de Montréal, Gare centrale de Montréal, Vieux-Port de Montréal et Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau.

Montréal compte quatre principaux terminaux de transports de passagers:

La Gare d’autocars de Montréal, située à proximité de la station de métro Berri-UQAM, offre des liaison d’autocar avec de nombreuses villes du Québec, du Canada et des États-Unis40.

Autoroute 15/20 direction sud, kilomètre 62

La Gare centrale de Montréal, un terminal ferroviaire situé à proximité de la station de métro Bonaventure, est desservie par Via Rail, pour les liaisons avec les villes canadiennes41, et Amtrak, qui offre une liaison quotidienne avec New York, aux États-Unis42.

Le Vieux-Port de Montréal accueille chaque année une quarantaine d’escale et plus de 40 000 croisiéristes43.

L’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau (communément appelé Dorval), situé à 25 kilomètres à l’ouest du centre-ville de Montréal, accueille chaque année 13 millions de passagers ; 41 % pour des vols domestiques, 59 % pour des vols internationaux. Les 3 corridors les plus achalandés sont Montréal-Toronto, Montréal-Paris et Montréal-New York44.

Cyclisme urbain
Articles détaillés : Réseau cyclable de Montréal et BIXI.
Station BIXI sur le boulevard Saint-Laurent

De mai à décembre, 22 % des Montréalais utilisent le vélo comme principal moyen de transport; le double de la moyenne québécoise45. L’arrondissement où l’on compte la plus forte proportion de déplacements à vélo est Le Plateau-Mont-Royal, où près du dixième de tous les déplacements sont faits à bicyclette46. On compte quotidiennement, hormis l’hiver, entre 14 000 et 17 500 cyclistes dans le centre-ville47.

Montréal compte un réseau de 535 kilomètres de pistes cyclables48. La ville de Montréal prévoit augmenter le nombre à 800 kilomètres d’ici 201549. La Route verte compte 80 kilomètres à Montréal; les sections plus notables sont celles longeant les rives du canal Lachine, du Vieux-Port à LaSalle, et le circuit Gilles Villeneuve50.

Depuis mai 2009, la ville de Montréal s’est dotée d’un réseau de vélos en libre-service nommé BIXI. En 2011, BIXI compte 5 050 vélos répartis dans 405 stations dans les arrondissements centraux de la ville51. En 2010, 3,3 millions de déplacements en BIXI ont été enregistrés52. BIXI compte 30 000 abonnés53.
Urbanisme
Aire urbaine : banlieue et périphérie
La région de Montréal, vue de l’espace, la nuit, illustre l’aire urbaine de la ville
Article détaillé : Grand Montréal.

« Accroupis au centre de la plaine comme l’araignée au centre de sa toile, Montréal l’écrase de sa masse54 »

— Raoul Blanchard, géographe, à propos de Montréal.
La place d’Armes dans le Vieux-Montréal

La banlieue de Montréal est composée de 81 villes regroupées au sein de la Communauté métropolitaine de Montréal. Ensemble, en incluant Montréal, ces municipalités couvrent une superficie de 4 360 km2 et réunissent 3,7 millions d’habitants soit près de la moitié de la population du Québec55. Ils forment la 15e plus importante aire urbaine d’Amérique du Nord56 et la 77e mondialement. Les principales villes de la banlieue de Montréal sont Laval (399 400 hab.), Longueuil (232 516 hab.) et Terrebonne (101 558 hab.).

Au court des dernières années, à l’instar des grandes villes nord-américaines, l’étalement urbain en périphérie de Montréal s’effectue à basse densité (moins de 500 personnes par km2)57. Cette tendance entraine de forts coûts d’opération et de déplacements ainsi que l’urbanisation de terres agricoles et d’habitats naturels58.
Aménagement
Articles détaillés : Voies de Montréal et Ruelle (Montréal).
La forte densité des constructions le long d’artères parallèles entraina le traçage de longues ruelles à l’intérieur des pâtés de maisons de plusieurs quartiers de Montréal

L’aménagement des voies à Montréal est le résultat de la superposition d’un découpage en damier, très répandu dans les grandes villes nord-américaines, à un découpage plus ancien, composé de côtes et de rangs, établi lors du régime seigneurial français59.

À la fin du XVIIe siècle, Montréal est une petite ville fortifiée ; son territoire correspond au Vieux-Montréal actuel. Le sulpicien François Dollier de Casson planifie le tracé des rues à l’intérieur des fortifications en 167259. Au XVIIIe siècle, la croissance de la population entraine la création des premiers faubourgs aux portes de la ville; le faubourg des Récollets à la porte ouest, faubourg Saint-Laurent à la porte nord et le faubourg Québec à la porte est.

Au XIXe siècle, le faubourg Saint-Laurent connait une forte croissance, au delà l’escarpement de la rue Sherbrooke, grâce au tramway. En son cœur, le boulevard Saint-Laurent, une montée perpendiculaire au fleuve Saint-Laurent, qui traverse l’île de Montréal, devient la première artère nord-sud de la ville. La plus grande partie du développement s’effectuera à partir de cet axe aussi appelé la « Main »60.

La majorité des lotissements de Montréal sont érigés avant la seconde moitié du XXe siècle. La grille des rues forme des pâtés de maisons étroits et profonds établis en rangs perpendiculaires au fleuve Saint-Laurent. Densément peuplés, ils sont souvent entrecoupés sur la longueur par une ruelle qui dessert l’arrière des bâtiments61.

Lotissement des rues Chambord et De Brébeuf en 1879, entre l’avenue Mont-Royal et la rue Gilford, sur Le Plateau-Mont-Royal.
Histoire
Articles détaillés : Histoire de Montréal et Chronologie de l’histoire de Montréal.
Hochelaga et les premières explorations
Articles détaillés : Iroquoiens du Saint-Laurent et Hochelaga (village).
Carte du village iroquoien d’Hochelaga par Giacomo Gastaldi selon le récit de Jacques Cartier

Même si les archéologues datent les premières présences humaines dans les basses-terres du Saint-Laurent au IVe millénaire av. J.-C.62, les plus anciens artéfacts retrouvés sur l’île de Montréal ne datent que de quelques siècles avant l’arrivée des premiers explorateurs européens63.

Jacques Cartier est considéré comme le premier Européen à avoir exploré l’île de Montréal. Le 2 octobre 1535, selon le récit de son deuxième voyage en Amérique, il débarque sur l’île et se rend au village iroquoiens fortifié d’Hochelaga qui compte environ 1 500 habitants64. Il nomme la colline située à proximité « Mons realis » (mont Royal en latin).

Quand Samuel de Champlain explore le fleuve en 1603, près de 70 ans plus tard, les Iroquoiens n’occupent plus l’île de Montréal et les basses-terres du Saint-Laurent. Hochelaga, le village décrit par Cartier a disparu ; les historiens n’ont jamais pu connaître son emplacement exact65.

En 1611, Champlain établit un poste de traite saisonnier sur l’île de Montréal, dans un lieu qu’il nomme Place Royale (aujourd’hui Pointe-à-Callière). Il doit se résoudre à l’abandonner puisqu’il ne peut la défendre contre les guerriers Mohawks66.
Ville-Marie et le régime français (1642-1763)
Pour un portrait d’ensemble, voir Histoire de la Nouvelle-France et Guerre de la Conquête
Articles détaillés : Île de Montréal (seigneurie), Ville-Marie (ancien nom de Montréal), Lachine, Sault-au-Récollet et Articles de capitulation de Montréal.
Paul Chomedey de Maisonneuve, considéré comme le fondateur de la ville

« Il est de mon honneur d’accomplir, ma mission, tous les arbres de l’île de Montréal devraient-ils se changer en autant d’Iroquois. »

— Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, dans une lettre adressée à Charles Jacques Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France

La colonisation française de Montréal s’amorce vraiment avec l’établissement de la Société Notre-Dame de Montréal et la fondation de Ville-Marie, une colonie missionnaire mise sur pied pour évangéliser les Amérindiens, le 17 mai 164267. La société compte à sa tête Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, un soldat, et Jeanne Mance, une missionnaire qui fonde l’hôpital Hôtel-Dieu de Montréal68.

Montréal connait des débuts précaires. La cinquantaine de colons « montréalistes » sont souvent retranchés dans le fort Ville-Marie ; certains sont tués ou capturés par les Iroquois. Cette situation rend l’agriculture difficile à pratiquer. De plus, la Société Notre-Dame de Montréal n’arrive paS à convertir suffisamment d’Amérindiens pour assurer la croissance démographique69. Maisonneuve est contraint de retourner en France pour recruter d’autres colons en 1653 et en 1659; ces efforts amènent près de 200 colons parmi lesquels on compte sœur Marguerite Bourgeoys, la fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal en 165970. Ces nouveaux arrivants permettent le développement de l’agriculture, ce qui assure la survie et le développement de Ville-Marie.

En 1663, la Nouvelle-France devient une province royale. Elle est placée sous le commandement du Conseil souverain de la Nouvelle-France qui relève de l’autorité directe de Louis XIV. La société Notre-Dame est dissoute la même année. Maisonneuve est renvoyé en France par le gouverneur Alexandre de Prouville de Tracy70. La seigneurie de Montréal est cédée au Séminaire Saint-Sulpice de Paris en 1665. Les Sulpiciens influenceront de manière significative le développement de Montréal70.

La traite des fourrures devient à partir de 1665, grâce à des interventions militaires françaises, une part principale de l’économie montréalaise71. Les pelleteries en provenance de la rivière des Outaouais transitent à Montréal qui compte plus de 600 habitants à cette époque72,73,74. Les Sulpiciens font borner les rues de ce qui est aujourd’hui le Vieux-Montréal en 1672. La ville est fortifiée en 168775.

Pendant que Montréal se développe, d’autres secteurs de peuplement apparaissent sur l’île de Montréal. En amont des rapides du Sault-Saint-Louis sur le Saint-Laurent, un fief est concédé à l’explorateur René Robert Cavelier de La Salle qui fonde Lachine en 1669. Au Sault-au-Récollet, au nord de l’île, sur la rivière des Prairies, une mission est fondée par les Sulpiciens en 1696.
Capitulation des Français face à l’armée britannique à Montréal le 8 septembre 1760.

Malgré quelques périodes de tranquillité, les hostilités franco-iroquoises font de plus en plus de ravages dans la colonie à la fin du XVIIe siècle. On compte parmi les événements sanglants à survenir à proximité de Montréal le massacre de Lachine du 5 août 1689.

En août 1701, le traité de la Grande Paix de Montréal met fin aux hostilités. 1 200 Amérindiens d’une quarantaine de nations de la région des Grands Lacs et plusieurs notables de la Nouvelle-France, dont le gouverneur Hector de Callières, se rassemblent à Montréal pour la signature du traité76.

L’expansion de Montréal se poursuit durant la première moitié du XVIIIe siècle, les premiers faubourgs apparaissent durant les années 1730 alors que la ville compte autour de 3 000 habitants77. En plus de la traite des fourrures, la ville devient le point central d’un territoire agricole en pleine croissance.

Débutée un peu avant la guerre de Sept Ans, la guerre de la Conquête oppose les Français et les Britanniques en Amérique du Nord à partir de 1754. En plus de la citadelle de Montréal, les Français comptent à cette époque de nombreux forts sur l’île de Montréal notamment le fort Lorette, le fort de la Montagne, le fort de Pointe-aux-Trembles et le fort Senneville.

L’issue de la bataille des plaines d’Abraham, une victoire britannique, à Québec le 13 septembre 1759 annonce la fin du régime français sur le territoire. Malgré une dernière tentative de reprendre la ville lors de la bataille de Sainte-Foy le 28 avril 1760, le duc de Lévis est contraint de replier ses troupes à Montréal.

Le 8 septembre 1760, les troupes françaises à Montréal, commandés par le Pierre de Cavagnal, Marquis de Vaudreuil, se rendent à l’armée britannique commandée par Lord Jeffery Amherst78. Le traité de Paris de 1763 marque la fin de la Nouvelle-France.
Régime colonial britannique et industrialisation
Montréal en 1784
Le canal Lachine, vers 1850.
Articles détaillés : Saint-Henri (Montréal) et Pointe Saint-Charles.

En 1759, la ville française de Montréal comptait plus de 5 000 âmes. Après la conquête britannique de 1760, Montréal ressemblait beaucoup aux villes de province françaises. Le fond de population et l’immense majorité était partout française. Mais la nation canadienne-française restait une nation conquise. Les classes riches étaient pour la plupart anglaises. Bien que le français fut la langue presque universellement parlée, la plupart des journaux, les affiches, et jusqu’aux enseignes des marchands français étaient en anglais.

Entre les épidémies et les grands incendies, Montréal, alors le centre d’un vaste arrière-pays, développa une solide bourgeoisie commerciale puis industrielle, principalement d’origine écossaise et anglaise. Elle fut cependant desservie par les troubles politiques lors de la rébellion des Patriotes de 1837-1838. Le Parlement du Canada-Uni y était situé entre 1843 et 1849 avant son incendie par des émeutiers anglais, appelés aux armes par un article haineux de The Gazette. Le feu se propagea également jusqu’à la bibliothèque nationale détruisant d’innombrables archives de la Nouvelle-France79. Les incidents incitent les députés du Canada-Uni à transférer la capitale en alternance à Toronto et à Québec, par un vote de 34 voix contre 2980.

Sur le plan économique, le début du XIXe siècle marque une importante transition dans l’activité commerciale de Montréal. Sa position géographique liée aux réseaux de communication naturels faisait déjà de la ville un centre important de la traite des fourrures vers l’Europe. Le début de la colonisation anglaise du Haut-Canada par les Loyalistes transforme Montréal en plaque tournante du de l’approvisionnement et du peuplement de la région des Grands Lacs. L’industrie de la traite des fourrures, — qui a dominée l’activité économique pendant plus d’un siècle —, commence à perdre de l’importance relative aux mains du négoce et des activités de transport81.

La croissance rapide de la ville fut accélérée par la construction en 1824 du canal de Lachine, permettant aux navires de franchir les rapides de Lachine, facilitant les communications entre l’Atlantique et les Grands Lacs. La seconde moitié du XIXe siècle amena le rapide développement du chemin de fer, la création d’une ligne ferroviaire de 23 km entre Laprairie et Saint-Jean-sur-Richelieu en 1836, et celle du canal de Chambly, inauguré en 184382. Les deux infrastructures améliorent les communications avec New York, via le lac Champlain et la rivière Hudson. La construction des lignes du Grand Tronc vers Toronto et les Provinces maritimes dans les années 1850, et celle du pont Victoria, en 1860, ont consolidé la vocation de la ville. La compagnie ferroviaire du Canadien Pacifique y installa son siège social en 1880, faisant de Montréal le nœud ferroviaire du Canada.

Parallèlement l’industrie artisanale céda peu à peu la place à une industrialisation plus poussée.
Apogée et déclin relatif
La rue Sainte-Catherine Ouest, à l’angle de la rue Union en 1937.

Le fort développement des banques et des autres institutions financières à la même époque donna l’élan permettant à Montréal de devenir le centre financier canadien durant toute la première moitié du XXe siècle. La ville se modernise et développe une réputation de «ville ouverte».

Deux facteurs contribuent toutefois à transformer durablement l’économie montréalaise au terme de la Deuxième Guerre mondiale. D’une part, on constate à cette époque un vaste mouvement des industries de fabrication de biens durables vers le Midwest et le sud de l’Ontario. Combiné à des changements technologiques, comme l’essor du camionnage et la mise en service de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, réduisent l’importance de Montréal comme centre de transbordement des marchandises83.

Un deuxième facteur, identifié par Polèse (1990), tient aux transformations profondes qui ont marqué la société québécoise à compter de la fin des années 1950 et le renversement du sommet de la hiérarchie des métropoles canadiennes au profit de Toronto. Selon le chercheur, la Révolution tranquille et la francisation de la société a eu pour effet d’augmenter les coûts de transaction des services supérieurs, en rendant plus difficile le recrutement de main d’œuvre pour desservir un marché canadien anglophone à 75 %84. Ce mouvement, particulièrement présent durant les années 1960 et 1970, s’est résorbé vers la fin du XXe siècle83.
Ville internationale contemporaine
Le centre-ville de Montréal en 2007

Le déplacement graduel des populations vers l’ouest achèvera le déclassement de Montréal durant les décennies suivantes. Une importante restructuration industrielle et un développement des industries culturelles donneront ensuite un second souffle à la ville.

Le statut international de la ville a été assuré par l’Exposition universelle de 196785, tenue en même temps que les célébrations du 325e anniversaire de la ville et par les Jeux olympiques d’été de 1976. Montréal a célébré avec éclat son 350e anniversaire en 1992.

En date du 1er janvier 2002, l’ensemble des municipalités situées sur l’île de Montréal, totalisant une population de 1 871 774 personnes, 3 695 000 avec l’agglomération, avec ainsi que sur plusieurs îles périphériques qui composaient jusqu’à présent la Communauté urbaine de Montréal, furent fusionnées par une loi du gouvernement du Québec pour former la nouvelle ville de Montréal.

Vingt-sept banlieues ont ainsi été intégrées à l’ancienne ville et transformées en arrondissements, contre la volonté de certaines d’entre elles, particulièrement des banlieues anglophones du secteur ouest de l’île.

Après l’élection d’un gouvernement libéral à Québec, un référendum sur les « défusions » municipales eut lieu le 20 juin 2004. Sur les 22 municipalités fusionnées en 2002 qui ont obtenu d’avoir la tenue d’un référendum sur la « défusion » suite à la signature de registres, 15 ont voté pour redevenir des municipalités autonomes. Cela leur fut accordé en date du 1er janvier 2006, bien qu’avec des pouvoirs réduits. La ville de Montréal et les municipalités « défusionnées » se retrouvent au sein d’un conseil d’agglomération qui gère les compétences d’agglomération (ex. : police, pompiers, eau, développement économique) et les villes « défusionnées » gèrent les compétences de proximité (loisirs, travaux publics, etc.).
Politique et administration
Administration municipale
Articles détaillés : Maire de Montréal, Conseil municipal de Montréal et Comité exécutif de Montréal.
Logo de la ville de Montréal
Hôtel de ville de Montréal

Montréal est une municipalité de ville régie par une charte indépendante. Son administration municipale est répartie sur 3 niveaux; l’agglomération, la ville et les arrondissements.

La ville de Montréal compte un maire élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour tout les 4 ans. Le maire actuel de Montréal est Gérald Tremblay, chef de l’Équipe Tremblay – Union Montréal. Le maire de Montréal incarne le pouvoir exécutif au sein de l’administration municipale de la ville ; il siège au conseil d’agglomération, au conseil municipal et au comité exécutif de Montréal. Il est également maire de l’arrondissement Ville-Marie.

De 2001 à 2003, le gouvernement du Québec fusionne 27 municipalités de l’île de Montréal à la Ville de Montréal. En 2006, 15 de ces municipalités défusionnent. Bien que ces municipalités soient désormais indépendantes, elle partagent toujours l’administration de certains services avec la ville de Montréal. Le conseil d’agglomération de Montréal fut donc créé pour administrer, entre autres la sécurité publique, l’évaluation foncière, la distribution de l’eau potable et le traitement des eaux usées et des matières résiduelles, la voirie et le transport en commun sur l’ensemble du territoire de l’île de Montréal. Il est composé du maire de Montréal, de 15 conseillers de Montréal et de 14 maires et 1 représentant des villes reconstituées de l’île de Montréal.

Le Conseil municipal de Montréal est l’organe décisionnel principal de la ville. Il est composé de 64 membres : le maire, les 19 maires d’arrondissement et 45 conseillers de ville. Les maires d’arrondissement sont élus au suffrage universel parmi la population de leur arrondissement et les conseillers de ville sont élus à scrutin majoritaire à un tour dans les différents districts électoraux de la ville (chaque arrondissement est divisé entre 0 et 4 districts électoraux).

Neuf commissions du conseil86 s’occupent des consultations publiques et de la réception des commentaires et des critiques liés à leur programme d’activité. Elles sont avant tout des organes de consultation, donc non décisionnels, contrairement au comité exécutif. Leur mission consiste à bien informer et éclairer le choix des membres du conseil de ville et à favoriser la participation des citoyens dans les débats publics. Chaque commission est formée de sept à neuf membres élus (à l’exception d’un représentant du gouvernement du Québec à la Commission sur la sécurité publique), incluant un président et un vice-président87.
Arrondissements
Article détaillé : Arrondissements de Montréal.

Les arrondissements de la ville de Montréal sont au nombre de 1988. Plusieurs d’entre eux sont d’anciennes villes fusionnées à Montréal. Les arrondissements sont dirigés par le conseil d’arrondissement composé du maire de l’arrondissement, des conseillers de ville de l’arrondissement et des conseillers d’arrondissement, s’il y a lieu (les arrondissements élisent entre 0 et 3 conseillers d’arrondissements)89. Au total, les 19 arrondissements comprennent 39 conseillers d’arrondissement. Ils sont responsables, localement, de l’urbanisme, de l’enlèvement des matières résiduelles, de la culture, des loisirs, du développement communautaire, des parcs, de la voirie, de l’habitation, des ressources humaines, de la prévention des incendies, de la gestion financière et des tarifications non fiscales90.
Carte Montréal Arrondissements.svg
Liste des arrondissements de Montréal No Nom Superficie
(km²) Population
(2008)
1 Ahuntsic-Cartierville 23 129 709
2 Anjou 14 41 856
3 Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce 21 168 236
4 Lachine 20 42 368
5 LaSalle 16 76 527
6 Le Plateau-Mont-Royal 8 103 552
7 Le Sud-Ouest 14 71 622
8 L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève 24 18 005
9 Mercier–Hochelaga-Maisonneuve 25 132 271
10 Montréal-Nord 11 85 891
11 Outremont 4 23 437
12 Pierrefonds-Roxboro 27 66 576
13 Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles 49 107 972
14 Rosemont–La Petite-Patrie 14 136 885
15 Saint-Laurent 43 86 835
16 Saint-Léonard 14 73 423
17 Verdun 10 67 637
18 Ville-Marie 14 80 850
19 Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension 16 146 310
TOTAL 364 1 659 962
Administrations extra-municipales
Territoire occupé par la Ville de Montréal (en bleu foncé) au centre de la Communauté métropolitaine de Montréal (en bleu pâle)
Article détaillé : Communauté métropolitaine de Montréal.
Représentation provinciale

Au niveau provincial, la représentation à l’Assemblée nationale du Québec se fait par des députés élus dans des circonscriptions. Vingt-sept circonscriptions sont situées à Montréal (bien que certaines d’entre elles chevauchent Montréal et d’autres villes).

Acadie (Christine St-Pierre, PLQ)
Anjou (Lise Thériault, PLQ)
Bourassa-Sauvé (Line Beauchamp, PLQ)
Bourget (Maka Kotto, PQ)
Crémazie (siège vacant)
D’Arcy-McGee (Lawrence Bergman, PLQ)
Gouin (Nicolas Girard, PQ)
Hochelaga-Maisonneuve (Carole Poirier, PQ)
Jeanne-Mance—Viger (Filomena Rotiroti, PLQ)
LaFontaine (siège vacant)
Laurier-Dorion (Gerry Sklavounos, PLQ)
Marguerite-Bourgeoys (Clément Gignac, PLQ)
Marquette (François Ouimet, PLQ)
Mercier (Amir Khadir, QS)
Mont-Royal (Pierre Arcand, PLQ)
Nelligan (Yolande James, PLQ)
Notre-Dame-de-Grâce (Kathleen Weil, PLQ)
Outremont (Raymond Bachand, PLQ)
Pointe-aux-Trembles (Nicole Léger, PQ)
Robert-Baldwin (Pierre Marsan, PLQ)
Rosemont (Louise Beaudoin, PQ)
Sainte-Marie—Saint-Jacques (Martin Lemay, PQ)
Saint-Henri—Sainte-Anne (Marguerite Blais, PLQ)
Saint-Laurent (Jean-Marc Fournier, PLQ)
Verdun (Henri-François Gautrin, PLQ)
Viau (Emmanuel Dubourg, PLQ)
Westmount—Saint-Louis (Jacques Chagnon, PLQ)

Représentation fédérale

Au niveau provincial, la représentation à la Chambre des communes du Canada se fait par des députés élus dans des circonscriptions. Dix-huit circonscriptions sont situées à Montréal (bien que certaines d’entre elles chevauchent Montréal et d’autres villes).

Ahuntsic (Maria Mourani, BQ)
Bourassa (Denis Coderre, PLC)
Hochelaga (Marjolaine Boutin-Sweet, NPD)
Honoré-Mercier (Paulina Ayala, NPD)
Jeanne-Le Ber (Tyrone Benskin, NPD)
Lac-Saint-Louis (Francis Scarpaleggia, PLC)
La Pointe-de-l’Île (Ève Péclet, NPD)
LaSalle—Émard (Hélène LeBlanc, NPD)
Laurier—Sainte-Marie (Hélène Laverdière, NPD)
Mont-Royal (Irwin Cotler, PLC)
Notre-Dame-de-Grâce—Lachine (Isabelle Morin, NPD)
Outremont (Thomas Mulcair, NPD)
Papineau (Justin Trudeau, PLC)
Pierrefonds—Dollard (Lysane Blanchette-Lamothe, NPD)
Rosemont—La Petite-Patrie (Alexandre Boulerice, NPD)
Saint-Laurent—Cartierville (Stéphane Dion, PLC)
Saint-Léonard—Saint-Michel (Massimo Pacetti, PLC)
Westmount—Ville-Marie (Marc Garneau, PLC)

Dimension sociale
Démographie
Pour les données de population du Grand Montréal, se référer à l’article Communauté métropolitaine de Montréal
Foule sur rue Crescent à l’occasion du Grand Prix automobile du Canada 2011.

Montréal est la ville la plus peuplée du Québec, la deuxième ville la plus peuplée du Canada et le centre d’une agglomération de près de 4 millions d’habitants91,Note 1. En 2010, on compte 1 649 519 Montréalais92. La densité moyenne de population dans la ville est de 4 517 hab./km2. Elle atteint 13 096 hab./km2 dans Le Plateau-Mont-Royal et 18 802 hab./km2 dans le quartier Parc-Extension.

L’immigration est le principal moteur de la croissance démographique montréalaise. Entre 2008 et 2009, l’île de Montréal accueille 40 005 nouveaux immigrants internationaux. Pour la même période, l’accroissement naturel amène 8 235 nouveaux montréalais93.

La population de la ville est relativement jeune : en 2006, selon Statistique Canada, le pourcentage d’habitants âgés de moins de 35 ans est de 44 %94, soit 2 points de plus que la moyenne québécoise, qui est de 41,8 %94. L’âge médian y est de 38,8 ans94, soit un peu moins que la moyenne provinciale (41 ans).
Évolution démographique

La population de la ville de Montréal a connu sa principale période de croissance au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et durant la première moitié du XXe siècle. Durant cette période la population de la ville, sans compter la banlieue, passe d’un peu moins de 60 000 habitants à plus d’un million d’habitants; Montréal est la ville la plus peuplée du Canada jusque dans les années 50.

En plus de l’immigration irlandaise au cours du XIXe siècle, l’industrialisation est le principal facteur de la croissance de la ville. Les habitants des campagnes environnantes migrent vers la ville pour y travailler dans les usines. La plupart des arrivants sont des Canadiens français et des Canadiens anglais provenant des milieux ruraux du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick95.

Évolution de la population96
Année 1801 1811 1821 1831 1841 1851 1861 1871 1881 1891 1901 1911
Habitants 9 000 13 300 18 767 27 297 40 356 57 715 90 323 130 022 176 263 254 278 325 653 490 504
Année 1921 1931 1941 1951 1961 1971 1981 1991 1996 2001 2006 201197
Habitants 618 506 818 577 903 007 1 021 559 1 201 559 1 214 352 1 018 609 1 017 666 1 016 376 1 039 534 1 620 693 1 649 519
Immigration et groupes ethniques

La population d’origine européenne est en vaste majorité d’ascendance française, irlandaise, anglaise et italienne, toujours selon Statistique Canada98. Les quatre groupes ethniques en importance sur l’île de Montréal étaient, en 2001, les Canadiens (population établie au Canada depuis plusieurs générations) à 55,7 % (1 885 085), les Français à 26,6 % (900 485), les Italiens à 6,6 % (224 460) et les Irlandais à 4,7 % (161 235)[réf. souhaitée].

Dans la ville de Montréal, toujours en 2001, les descendants de francophones ou anglophones canadiens d’identité ancestrale française et britannique étaient majoritaires. Ceux identifiés en tant que Canadiens d’identité dite ancestrale, selon la loi sur les langues officielles du Canada, sont en effet majoritairement de descendance française, irlandaise, anglaise et écossaise, ou leurs familles ayant élu domicile sur le territoire depuis plusieurs générations.
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Communautés culturelles
Articles détaillés : Petite Italie de Montréal et Quartier chinois de Montréal.
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Langues
Carte de l’île de Montréal indiquant la langue maternelle selon les secteurs.
Répartition linguistique de la langue maternelle sur l’île de Montréal en 2006.

Francophone (majoritaire)
Anglophone (majoritaire)
Allophone (majoritaire)
Francophone (minoritaire)
Anglophone (minoritaire)
Allophone (minoritaire)

La majorité des habitants de la Communauté métropolitaine de Montréal (environ 70,8 %) a le français pour langue maternelle, une part non négligeable (18,9 %) de la population est néo-canadienne, n’ayant ni le français ni l’anglais comme langue d’origine tandis qu’environ 11,3 % se déclarent anglophones[réf. souhaitée].

Sur l’ensemble de l’île de Montréal, le constat change alors qu’environ 54 % de la population se déclare francophone, 29 % allophone et 17 % anglophone. Cependant, la majorité des citoyens ont à tout le moins une connaissance pratique de la langue majoritaire et la plupart des allophones ont le français ou l’anglais comme langue seconde[réf. souhaitée]. Près de 53 % des Montréalais sont bilingues français et anglais, 29 % des gens parlent uniquement le français et 13 % des Montréalais parlent seulement l’anglais (surtout concentrés dans l’Ouest de l’île de Montréal).

Certaines personnes ne sont capables de communiquer ni en français ni en anglais. Cependant, la tendance qu’ont les nouveaux immigrants à apprendre la langue majoritaire s’est accélérée depuis l’introduction de la Charte de la langue française durant les années 1970. L’italien, le portugais, l’espagnol et le roumain sont les autres langues romanes utilisées à Montréal; l’allemand, le grec, le yiddish mais aussi le berbère (Kabyle), l’arabe, le cantonais, le vietnamien et l’hindi sont également des langues utilisées à Montréal (due à l’immigration). L’usage du français à la maison, en général, a progressé dans la Communauté métropolitaine de Montréal[réf. souhaitée]. La population anglophone a continué de diminuer de 1996 à 2001. Sa proportion est passée de 13,7 % en 1996 à 12,8 % en 2001[réf. souhaitée]. La proportion de francophones s’est légèrement accrue durant cette période quinquennale, passant de 67,9 % à 69,1 %[réf. souhaitée].

Par ailleurs, les statistiques de 2006 affichent un renversement de la tendance. En effet, tous les arrondissements de la ville ont vu leur proportion de locuteurs francophones diminuer depuis 2001. En cinq ans, cette variation est d’une amplitude variable selon les districts, allant d’une hausse de 1 % dans Loyola (arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce) à une baisse de 29 % dans Sainte-Geneviève (arrondissement de l’Île-Bizard–Sainte-Geneviève)99. La régression du français dans la ville de Montréal est un sujet récurrent dans les médias francophones québécois. Celle-ci doit cependant être nuancée dans la mesure où cette baisse en pourcentage ne se fait pas au profit d’une langue unique mais d’une multitude de langues, conséquence de l’accueil d’un grand nombre d’immigrants de langue maternelle autre que le français et l’anglais. D’autre part, le français reste la langue de travail majoritaire. (66,5 % des réponses uniques au recensement de 2006)100.
Religion
Pour un portrait d’ensemble, voir Religion au Canada
L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal

Selon les données de Statistique Canada en 2001, Montréal est une ville majoritairement catholique; 67 % de la population adhère à cette religion101. Les montréalais sans appartenance religieuse sont le second groupe en importance, ils représentent 10 % de la population101. Les deux autres groupes importants, les musulmans et les juifs représentent respectivement 5 % et 2 % de la population de la ville101. On y compte également d’importantes communautés protestantes et orthodoxes102.

De passage dans la ville en 1881, l’écrivain américain Mark Twain baptise Montréal la « ville aux cent clochers »103. Ce constat illustre la grande quantité d’églises catholiques romaines et protestantes dans la ville. À lui seul, le diocèse de Montréal compte plus de 200 paroisses actives actuellement104. Montréal compte également plusieurs lieu de cultes catholiques importants telle que l’oratoire Saint-Joseph, le lieu de pèlerinage le plus important dédié à Saint-Joseph105, la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, la basilique Notre-Dame et la basilique Saint-Patrick. Le cimetière catholique Notre-Dame-des-Neiges situé sur le flanc nord du mont Royal est le plus grand cimetière au Canada106. L’Église catholique trouve la majorité de ses fidèles au sein de la majorité canadienne-française et des communautés et descendants d’origine irlandaise, italienne, portugaise, polonaise et haïtienne. La communauté protestante est principalement anglicane107 et la communauté orthodoxe compte la majorité de ses membres auprès des communautés grecques, russes et roumaines.

Presque absente avant la seconde moitié du XXe siècle, l’islam a connu une forte progression au Québec depuis l’élimination de la discrimination raciale dans les politiques d’immigration canadiennes en 1962108,109. On compte aujourd’hui plus de pratiquants musulmans que de pratiquants catholiques à Montréal110. Entre 1991 et 2001, la population musulmane a presque doublé dans la ville, passant de 41 000 croyants à 81 000 en l’espace de 10 ans108,101. Cette tendance est principalement due à l’immigration en provenance des pays musulmans, principalement de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie et du Liban108. Contrairement à la France, l’Allemagne ou au Royaume-Uni, il n’y a pas de domination d’un groupe ethnique musulman particulier à Montréal111 ; 70 % des musulmans de Montréal son sunnites et 30 % sont chiites112. On compte un peu plus d’une cinquantaine de lieu de cultes musulmans dans la grande région de Montréal111.

La communauté juive ( juifs laïques et juifs orthodoxes) de Montréal, établie principalement depuis le début du XXe siècle à Montréal, est principalement concentrée dans les arrondissement d’Outremont, de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce et de Saint-Laurent ; autour des villes enclavées de Côte-Saint-Luc et Hampstead oû ils sont majoritaires101. On compte 80 000 juifs dans la ville de Montréal et plus de 120 000 sur l’île de Montréal101.

Montréal accueille également de petites communautés bouddhistes, sikhs, bahá’íes, Témoins de Jéhovah et hindoues.

Société civile et droits civiques
Articles détaillés : Village gai (Montréal) et Quartier du Red Light de Montréal.
Éducation
Collèges

Montréal comporte également plusieurs CÉGEPs, des établissements de niveau collégial publics offrant aussi des formations professionnelles, ainsi que des établissements d’enseignement collégial privés. Voir la Liste des établissements d’enseignement collégial de l’agglomération de Montréal.
Universités
Le pavillon des arts de l’université McGill
L’Université de Montréal, sur le flanc nord du Mont Royal.

L’Université McGill, de réputation plus traditionnelle, est l’une des universités les plus anciennes au Canada. Elle est considérée comme l’une des universités canadiennes les plus prestigieuses au monde, comptant parmi les meilleures universités de l’Amérique du Nord et celles du monde de tradition anglo-saxonne. Selon le Times Higher Education Supplement, McGill est la meilleure université canadienne et l’une des 20 meilleures au monde.

L’université est située à proximité du ghetto McGill, quartier à forte population étudiante. Elle est associée au collège Marianopolis pour son programme de musique. L’hôpital Royal Victoria, situé sur le campus, fait partie, avec l’hôpital général de Montréal, du centre universitaire de santé McGill (CUSM).

L’Université de Montréal (UdeM) est l’une des dix grandes universités du Canada, en plus d’être la plus importante du Québec[réf. souhaitée]. Elle est la première université francophone canadienne et la deuxième plus grande au monde après la Sorbonne, en France. Selon le Times Higher Education Supplement, elle serait l’une des 100 meilleures universités au monde113.

L’université comporte deux écoles affiliées, HEC Montréal et l’École polytechnique de Montréal, toutes deux situées sur le campus. Le centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), qui devrait déménager au centre-ville au cours des prochaines années, regroupe actuellement l’Hôtel-Dieu, l’Hôpital Notre-Dame et l’Hôpital Saint-Luc.

L’Université Concordia, de réputation plus moderne et ouverte à tous, est officiellement bilingue : les élèves peuvent remettre leurs travaux et faire leurs examens en français ou en anglais. Concordia est actuellement en expansion, avec la construction et l’acquisition de nouveaux édifices, dont le moderne pavillon d’informatique, génie électrique et arts, ainsi que l’édifice historique de l’ancien couvent des Sœurs grises.

L’Université du Québec à Montréal (UQAM) fait partie du réseau public de l’Université du Québec. Son campus principal est situé au cœur du quartier latin de Montréal, près des rues Saint-Denis et Sainte-Catherine.

Elle comprend plusieurs écoles affiliées, notamment l’École des Sciences de la Gestion (ESG), les écoles de design, de langues, la TÉLUQ et l’École supérieure de mode de Montréal. L’École nationale d’administration publique (ÉNAP) ainsi que l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) sont quant à eux affiliés au réseau de l’Université du Québec.

L’École de technologie supérieure (ÉTS), école d’ingénierie affiliée au réseau de l’Université du Québec.
Recherche
Autres institutions
La Grande Bibliothèque du Québec, depuis la rue Berri.

La Grande Bibliothèque du Québec est sise à Montréal, comprenant la collection de la Bibliothèque nationale du Québec. Elle est située au centre-ville (arrondissement Ville-Marie), au nord du quartier latin. Ouverte depuis le 3 mai 2005, elle remplace l’ancienne bibliothèque centrale située sur la rue Sherbrooke. Elle contient notamment la collection Saint-Sulpice, construite à partir de l’année 1844 ; ces ouvrages anciens, à caractère patrimonial, doivent nécessairement être consultés sur place. La bibliothèque s’est enrichie au fil des ans de collections privées, telles celles de Louis-Joseph Papineau et Louis-Hippolyte Lafontaine.

La ville fut désignée Capitale mondiale du livre du 23 avril 2005 au 22 avril 2006114,115. À cette occasion, elle créa le prix du livre jeunesse des bibliothèques de Montréal qu’elle remet annuellement depuis.
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Anvers
Capitale mondiale du livre
2005
Turin
Revenu et emplois
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Économie
L’édifice de la Banque de Montréal face à la place d’Armes, dans le Vieux-Montréal.
Articles détaillés : Économie de Montréal, Quartier international de Montréal, Cité du Multimédia et Pôle des Rapides.

Seconde métropole du Canada, Montréal demeure un centre culturel, industriel, commercial et financier très important, dont la prospérité repose «sur des échanges soutenus de biens avec des marchés régionaux et internationaux»116. Elle est également une importante ville portuaire, au débouché de la voie maritime du Saint-Laurent qui la relie aux centres industriels des Grands Lacs. En tant que port le plus important de l’Est du Canada, c’est un point de transbordement pour les céréales, les produits pétroliers, la machinerie et les produits manufacturés. Pour cette raison, la ville fait partie de l’axe principal des chemins de fer canadiens et demeure une ville ferroviaire très importante117.

La ville et sa région immédiate possèdent l’économie la plus diversifiée au Canada118. Les industries montréalaises incluent les télécommunications, l’aéronautique, la pharmaceutique, les hautes technologies, les études supérieures (avec quatre universités), les jeux vidéo, le textile, la mode, l’électronique, le matériel de transport, le tabac et l’imprimerie. Parmi les entreprises importantes ou particulièrement connues de la région montréalaise, on peut citer Bombardier, Hydro-Québec, BCE, Power Corporation, le Canadien National, la Banque nationale du Canada, Air Canada, Rio Tinto Alcan, SNC-Lavalin, Saputo, CGI, Quebecor, Domtar, Air Transat, Transcontinental et Métro Richelieu.

Montréal possède un marché boursier important, avec la bourse de Montréal. Depuis le 7 décembre 2005, la bourse de Montréal s’est unie au Chicago Climate Exchange, dans la foulée de la Conférence concernant la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), afin de créer le marché climatique de Montréal, un marché de produits environnementaux119.

De plus, plusieurs organisations travaillent au rayonnement économique de Montréal : la Chambre de commerce du Montréal métropolitain au niveau de la concertation des gens d’affaires, Montréal International pour attirer organismes internationaux et investisseurs étrangers ainsi que Tourisme Montréal pour faire la promotion du tourisme vers Montréal.

Montréal est devenu l’un des cinq pôles mondiaux de développement de médias numériques interactifs avec 85 entreprises et 5300 emplois120, dont Ubisoft, Gameloft, THQ, Electronic Arts et Eidos.

En 2010, Montréal était classée au 19e rang mondial pour sa qualité de vie selon le magazine britannique Monocle 121.

Le port de Montréal, situé sur la rive du fleuve Saint-Laurent au sud-est de l’île, est le second port en importance au Canada après Vancouver, toutes catégories confondues et le premier en termes de trafic de conteneurs. Il accueille aussi bien les navires océaniques que les bateaux plus modestes, à destination des Grands Lacs. Le trafic de marchandises totalisait près de 26 millions de tonnes métriques de marchandises122,

Grappes industrielles
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Statistiques
Rue Sainte-Catherine, principale artère commerciale

En 2011, le taux de chômage est de 9,9 % sur l’île de Montréal123, avec un taux de pauvreté de 30 % dans la ville[réf. souhaitée]. Les taux les plus élevés se rencontrent dans les arrondissements de Ville-Marie, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Villeray-Saint-Michel-Parc Extension, Verdun, Sud-Ouest, Lasalle et Montréal-Nord124.

Les secteurs d’activités de la population montréalaise (sur l’île) sont125 :

Services à la production : 14,2 % ;
Services de distribution : 9,2 % ;
Services à la consommation : 25 % ;
Services gouvernementaux, d’enseignement et de santé : 20,8 % ;
Secteur manufacturier : 16,8 % ;
Secteur de la construction : 2,7 %.

Organisations internationales

Deuxième ville onusienne et deuxième ville consulaire d’Amérique du Nord, après New York126, la ville possède près de 72 sièges d’organisations internationales, dont 67 organisations non gouvernementales (ONG)127. Parmi celles-ci, on retrouve notamment :

L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence des Nations unies ; C’est aussi dans l’hémicycle de cette organisation qu’a eu lieu le lundi 25 janvier 2010 la conférence de Montréal sur Haiti, réunissant 14 pays et organisations dans le but de préparer la reconstruction d’Haiti.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) ;
L’Agence mondiale antidopage (AMA), un organisme olympique ;
L’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU).

Culture et communications
Articles détaillés : Culture à Montréal et Vie nocturne à Montréal.
Festivals et événements
Articles détaillés : Quartier des spectacles, Quartier latin de Montréal et liste des festivals et événements à Montréal.
Tam-tams du mont Royal
Fête de la mi-automne au jardin botanique

De nombreux festivals ont lieu chaque année à Montréal128. Compte tenu de l’hiver peu clément, la majorité de ceux-ci ont lieu durant la période estivale, tels le Festival international de jazz de Montréal qui a lieu depuis plus de trente ans129, les FrancoFolies de Montréal, le Festival International Nuits d’Afrique et le festival Juste pour rire128. Cependant quelques festivals ont lieu pendant la période hivernale, en particulier le Festival Montréal en lumière130 et Art Souterrain.

À l’occasion du Festival de Jazz, de grandes sections des rues du centre-ville sont fermées pour laisser place à des scènes extérieures, lieux de spectacles gratuits, et à la circulation piétonnière. La ville compte également de nombreux festivals musicaux et cinématographiques. De plus, chaque dimanche d’été ensoleillé, un certain nombre de gens se réunissent pour les Tam-tams du mont Royal, rendez-vous interculturel et musical très populaire, notamment auprès des jeunes. Le centre du rassemblement est le monument à Sir George-Étienne Cartier, au parc du Mont-Royal.
Tourisme et attractions
Articles détaillés : Tourisme à Montréal, Vieux-Montréal et Quartier du Musée.

Traveler’s Digest et AskMen.com ont classé Montréal parmi les « 29 villes à visiter » dans le monde131.

Au sud de l’île, le Vieux-Montréal, déclaré arrondissement historique en 1964132, constitue le centre historique et abrite de nombreux attraits, notamment le Vieux-Port, la place Jacques-Cartier, l’hôtel de ville, la place d’Armes, et la basilique Notre-Dame.
Centre-ville de Montréal

Le centre-ville de Montréal recèle plusieurs gratte-ciel modernes tels le 1000 de La Gauchetière, le 1250 René-Lévesque, la tour CIBC, et la tour de la Bourse. Les plus élevés ont été bâtis en 1961-62 et 1992. C’est en 1928 qu’un bâtiment dépasse pour la première fois les 100 mètres, avec l’Édifice de la Banque Royale (121 mètres, 22 étages), hauteur surpassée d’un mètre par l’Édifice Sun Life en 1931133. Le premier gratte-ciel inaugurant le « style international » à Montréal, tout en dépassant 100 mètres de hauteur est la Tour Telus134. La plus célèbre tour de la ville reste la place Ville-Marie, conçue par l’architecte Ieoh Ming Pei (1962), premier gratte-ciel à dépasser les 150 mètres (43 étages, 188,1 mètres), dont la construction a commencé avec le déplacement du centre-ville en son site actuel. Cette tour cruciforme est sise au-dessus d’un centre commercial souterrain qui constitue la plaque tournante de la ville souterraine, l’une des plus grandes au monde. Elle donne ainsi accès à des centaines de commerces, restaurants, bureaux et boutiques intérieures, ainsi qu’au réseau de métro et aux principaux terminus de transport, le tout à l’abri des intempéries. Seulement sept bâtiments dépassent hors antenne les 150 mètres de hauteur, et un seul les 200 mètres, le 1000 de la Gauchetière avec 205 mètres135.

Le Parc olympique136 est situé dans l’est de la ville137. Il comprend le Biodôme (musée moderne et laboratoire permanent en écologie), l’Insectarium, et le Jardin botanique, le second en importance au monde après celui de Kew, en Angleterre. La ville de Montréal possède aussi un Planétarium ainsi qu’un musée dédié à l’environnement, la Biosphère. De nombreux festivals sont organisés annuellement à Montréal.

Avec son quartier gai, le Village, le plus grand quartier du genre en Amérique du Nord et l’un des plus grands au monde, Montréal est l’un des pôles de la vie gaie et lesbienne au Canada. Montréal fut choisie, entre 1999 et 2000, afin de faire partie du groupe sélect de capitales gaies mondiales, comprenant, en 1999, les villes de Montréal, Paris, Munich, Manchester, Sydney et en 2000, Amsterdam, Berlin, Manchester. En 2006, elle a accueilli les premiers Outgames mondiaux (Jeux olympiques LGBT)138.
Une photo panoramique de la ville, prise du Chalet du mont Royal, au sommet de la montagne, à Montréal

Montréal souterrain
Article connexe : Montréal souterrain.
Le RÉSO, la ville intérieure de Montréal, vue d’entre les métros Peel et McGill

Le Montréal souterrain (RÉSO), ou ville intérieure, est une alternative urbaine populaire aux extrêmes climatiques de l’hiver froid et de l’été humide. En effet, Montréal possède plus de 30 km de passages piétonniers souterrains permettant de se rendre aux principaux attraits et bâtiments du centre-ville (de la station Lucien-L’Allier (métro de Montréal) jusqu’au Complexe des sciences Pierre-Dansereau de l’UQAM) sans jamais s’exposer aux intempéries. Il constituerait le plus grand réseau souterrain au monde139.
Lieux culturels
Fontaine sur l’esplanade de la Place des Arts.

Montréal est un important centre de la culture québécoise, internationalement reconnu pour son effervescence culturelle. Le complexe culturel de la Place des Arts abrite le musée d’art contemporain et plusieurs théâtres. Il est le siège de l’Opéra de Montréal et de l’Orchestre symphonique de Montréal. Ce dernier devrait recevoir une salle spécialement construite sur un site adjacent dans les prochaines années.
Musées et théâtres
Articles détaillés : Liste des musées et théâtres de Montréal et Muséums nature de Montréal.

La ville possède de nombreux musées dont la plupart sont regroupés au sein de la société des directeurs des musées montréalais qui a comme objectif de faire leur promotion et de participer à leur développement140,141. Ces musées présentent tout autant des expositions sur les sciences, l’histoire, les beaux-arts et le patrimoine culturel142. Parmi ces musées, deux institutions ont pour thématique l’art, le musée des beaux-arts de Montréal et le musée d’art contemporain de Montréal. Le thème de l’histoire est au centre des expositions de Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, du musée Stewart ou du château Ramezay. Le patrimoine est abordé par plusieurs musées dont le musée Marguerite-Bourgeoys, la Maison Saint-Gabriel et le musée des maîtres et artisans du Québec. La thématique des sciences est au cœur des expositions du Centre des sciences de Montréal, de la Biosphère de Montréal et de quatre musées à vocation scientifique administrés par la ville de Montréal et regroupés au sein des Muséums nature de Montréal143.

Montréal possède aussi de nombreux théâtres dont la liste ne cesse de s’allonger depuis une trentaine d’années. Parmi ceux-ci, on retient notamment le théâtre Saint-Denis, le théâtre du Rideau Vert ou encore le théâtre du Nouveau Monde, fondé en 1951. Pour la danse, Montréal est un important lieu de création et de diffusion. Parmi les lieux les plus importants en danse contemporaine de Montréal, notons l’Agora de la danse.
Art public
Article détaillé : Liste de l’art public de Montréal.
Monument à George-Étienne Cartier.

L’art public de la ville se réfère principalement à l’une ou l’autre de ses cultures, la francophone ou l’anglophone. La Société Notre-Dame de Montréal qui a fondé Ville-Marie est commémorée par un obélisque situé à la place d’Youville et son principal fondateur, Paul Chomedey de Maisonneuve, par une statue (le monument à Maisonneuve) au centre de la place d’Armes.

L’époque des explorateurs français est commémorée par la préservation de deux de leurs maisons. Celle d’Antoine Laumet de La Mothe, sieur de Cadillac, fondateur de la ville de Détroit aux États-Unis, se situe à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Laurent. Celle de René Robert Cavelier de La Salle, célèbre explorateur de la région du Mississippi, se trouve à l’angle des rues Saint-Paul et Saint-Pierre, dans le Vieux-Montréal.

Claude de Ramezay, devenu gouverneur de Montréal en 1704, se fit construire l’année suivante une maison qui allait devenir plus tard le quartier général de l’armée d’invasion des rebelles américains, par la suite une cour de justice, ainsi qu’un établissement d’éducation pour finalement devenir définitivement un musée en 1895. La structure a souvent été retravaillée et agrandie, notamment par l’addition en 1903 de la tourelle qui donne au bâtiment sa silhouette, et par la grande rénovation des années 1970 qui a solidifié les fondations. Situé à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Claude, juste en face de l’hôtel de ville, le musée du Château Ramezay est un important lieu d’histoire montréalaise.

Le passage au régime britannique est commémoré par la colonne Nelson, un des monuments les plus controversés de la ville, situé sur la place Jacques-Cartier et représentant pour certains les visées impérialistes britanniques, ainsi que la statue de la reine Victoria, au square Victoria. Un rappel du Canadien de jadis se trouve sur la Maison du Patriote, rue Saint-Paul dans le Vieux-Montréal. Un monument à sir George-Étienne Cartier, un des pères de la confédération canadienne, trône à l’entrée du parc du Mont-Royal (le monument à George-Étienne Cartier).

Le catholicisme est aussi partie intégrante de la culture montréalaise et québécoise. La Pietà, datant de 1855 et située dans le Mausolée La Pietà du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, est une reproduction grandeur nature de la sculpture de Michel-Ange de la basilique Saint-Pierre au Vatican.
Patrimoine religieux
Article détaillé : liste du patrimoine religieux de Montréal.
Intérieur de la basilique Notre-Dame de Montréal.

La religion, qui fut la raison même de la fondation de la ville, possède à Montréal un passé riche et très complexe, qui s’est au fil des années enrichi de nombreuses croyances, outre le catholicisme. La ville est en effet renommée pour sa richesse en églises et temples de toutes dénominations, qui lui ont valu au XIXe siècle le surnom de « ville aux cent clochers ».

Parmi les édifices les plus importants historiquement, on trouve notamment l’oratoire Saint-Joseph, la plus grande église dédiée à ce saint au monde, la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, première chapelle de pierre de Montréal ainsi que la basilique Notre-Dame, la deuxième plus grande église en Amérique.
Maisons de la Culture
Article détaillé : Maisons de la culture de Montréal.

Inspiré par le concept français de Maison de la Culture, les 12 maisons de la culture de Montréal offrent depuis plus de 25 ans une programmation d’événements, de spectacles et d’expositions pour lesquels l’entrée est souvent gratuite.

Depuis 2002, ce réseau s’est agrandi et comporte maintenant 24 diffuseurs (dont 2 diffuseurs métropolitains : La Chapelle historique du Bon-Pasteur et le Théâtre de Verdure) dans les 19 arrondissements de Montréal. Son nom : réseau Accès culture. Ses membres sont par exemple : théâtre Outremont, salle Jean-Grimaldi, L’Entrepôt, Centre culturel de Verdun. Un diagnostic et un Plan d’action d’une durée de quatre ans (2010-2014) sont à l’étude par la Ville de Montréal. Des recommandations d’action ont été déposées au comité exécutif de la Ville de Montréal en septembre 2010.
Autres

D’autres points importants de la vie culturelle montréalaise sont l’Agora de la danse, le Centre commémoratif de l’Holocauste, Tohu, la Cité des Arts du Cirque et le Centre Segal des arts de la scène.

Sports
Article détaillé : Sport à Montréal.
Stade olympique, dont la tour fut terminée après les Jeux olympiques
Grand Prix du Canada, sur le Circuit Gilles-Villeneuve
Les 11e Championnats du monde FINA, 2005
Événements sportifs

Au cours de son histoire, Montréal a été l’hôte de plusieurs événements sportifs majeurs, dont les Jeux olympiques d’été de 1976, les Championnats mondiaux d’escrime en 1967, de cyclisme sur piste en 1974, d’aviron en 1984, de natation en 2005, la Coupe Rogers de tennis, le Grand Prix du Canada de Formule 1.

Jeux olympiques :

les Jeux olympiques d’été de 1976144,145.

Course automobile :

Grand Prix du Canada de Formule 1 (sur le Circuit Gilles-Villeneuve) de 1978 à 2008146. Après une interruption en 2009, le Grand Prix du Canada a lieu de nouveau en juin 2010147;
Nascar Nationwide Series (sur le Circuit Gilles-Villeneuve), depuis 2007148;
Nascar Canadian Tire Series (sur le Circuit Gilles-Villeneuve), depuis 2007149.

Cyclisme :

La Coupe du monde cycliste féminine de Montréal, depuis 1998
Le Tour de l’île de Montréal, depuis 1985
Le Grand Prix Cycliste de Montréal (Pro Tour de l’UCI), depuis 2010

Golf :

Le Championnat de Montréal du circuit Champions Tour de la PGA s’établit à Montréal en 2010 et, cela, pour plusieurs années consécutives150. (Il y a déjà eu des éditions de 1904, 1908, 1913, 1926, 1935, 1946, 1950, 1956, 1959, 1967, 1997 et 2001 – mais jamais un tournoi consacré à Montréal pour plusieurs années).
7e Presidents Cup, du 27 au 30 septembre 2007.

Marathon :

Le Marathon de Montréal, depuis 2003151.

Natation :

XIe Championnats du monde de natation 2005 FINA du 17 au 31 juillet 2005152,153.

Soccer :

Coupe du monde de football des moins de 20 ans 2007 (10 matchs en juillet 2007)154.

Tennis :

Masters de tennis du Canada, depuis 1989. Lors des années paires, Montréal reçoit les femmes (WTA), alors que les années impaires, Montréal reçoit les hommes (ATP) En 2009, le tournoi de la coupe Rogers établi un record d’assistance, devenant le premier tournoi d’une semaine a attirer une affluence de plus de 200 000 spectateurs. C’était également la première fois que les huit meilleurs joueurs au monde, selon le classement ATP, se retrouvaient tous en quart-de-final.

Jeux du Québec :

Montréal a accueilli les Jeux du Québec durant les hivers 1972, 1977, 1983 et les étés 1997 et 2001.

Outgames mondiaux :

Montréal a accueilli les premiers Outgames mondiaux gais du 29 juillet au 5 août 2006 sous le nom de Rendez-vous Montréal 2006.

Équipes sportives majeures

Le sport professionnel à Montréal constitue une dimension essentielle de l’intégration de Montréal au continent nord-américain. Montréal possède plusieurs équipes sportives professionnelles qui sont des franchises de grandes ligues continentales.

Franchises sportives majeures actuelles :
Club Ligue Enceinte Fondation Championnats
Canadiens de Montréal155 LNH (Hockey) Centre Bell 1909 24
Alouettes de Montréal LCF (Football) Stade Percival-Molson 1946 7
Impact de Montréal NASL (1993-2011) MLS (2012) (Soccer) Stade Saputo 1993 3

Franchises majeures passées :
Club Ligue Enceinte Existence Championnats
Expos de Montréal MLB Stade olympique de Montréal 1969-2004 0
Maroons de Montréal LNH Forum de Montréal 1924-1938 2
Express de Montréal Ligue Nationale de Crosse Centre Bell 2004 0
Roadrunners de Montréal Ligue Nationale de Roller-Hockey Centre Molson 1996-1999 0
Manic de Montréal Ligue nord-américaine de soccer (LNAS) Stade olympique 1981-1983 0
Machine de Montréal World League of American Football Stade olympique 1991-1992 0
Junior de Montréal LHJMQ (Hockey) Auditorium de Verdun 2007 – 2011 0
Pratiques sportives des montréalais

Les montréalais pratique plusieurs types d’activités sportives sur une base récréatives grâce à la présence de nombreux club sportifs amateurs et associations sportives locales. La popularité des sports y est aussi favorisé par l’existence d’un réseau de terrains extérieurs et d’installations intérieures (aréna, gymnase, terrain intérieur de soccer)156. L’hiver, des anneaux de glace et des patinoires sont aménagés à l’extérieur157. Le Lac aux Castors158,159 sur le Mont-Royal et l’anneau de glace dans le vieux-port160 permettent aux Montréalais de renouer avec la pratique du patinage dans une ambiance familiale. Le ski de fond est également une activité populaire et plusieurs centaines de kilomètres de sentiers balisés sont entretenus par la ville dans les parcs161.
Symboles de Montréal
Articles détaillés : Armoiries de Montréal, Drapeau de Montréal et Logo de Montréal.
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Célébrités
Article détaillé : Liste de personnes nées à Montréal.

De nombreuses personnalités sont issues de l’agglomération de Montréal. Parmi elles, on peut citer les jazzmen Oscar Peterson, Oliver Jones, Maynard Ferguson, l’actrice Jessalyn Gilsig, des chanteurs tels que Leonard Cohen, Michel Rivard, Lucien Francoeur, Robert Charlebois, Shawn Drover, Claude Dubois, Diane Dufresne, Kate et Anna McGarrigle, Rufus Wainwright, Martha Wainwright, et Mylène Farmer qui y a peu vécu, des groupes musicaux montréalais comme Mahogany Rush, Simple Plan et Arcade Fire ont atteint une notoriété mondiale, le poète Émile Nelligan, le romancier Hubert Aquin, l’ex-premier ministre Jacques Parizeau, l’ex-premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau, l’écrivain et homme politique Jacques Hébert, la joueuse de tennis Mary Pierce, l’astrophysicien et écologiste Hubert Reeves ou encore l’écrivain Saul Bellow, prix Nobel de littérature, l’auteur et militante altermondialiste Naomi Klein, le héros canadien de la révolution chinoise Norman Bethune, et un des acteurs de la série Star Trek William Shatner. Dans le monde de la musique, Isabelle Boulay (Sainte-Félicité, Gaspésie), DJ Daniel Desnoyers, DJ Champion, Aut’Chose, Sam Roberts, Voivod et Céline Dion (née à Charlemagne, mais associée à Montréal sur la scène internationale) sont très connus.
Chronologie
Article détaillé : Chronologie de l’histoire de Montréal.
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En 1541, découverte de l’île de Montréal par Jacques Cartier, qui donne le nom de mont Royal à la colline qui la domine.
En 1642, fondation de Ville-Marie par Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance.
En 1643, érection de la première croix sur le mont Royal par Maisonneuve, pour accomplir un vœu qu’il avait fait à la Sainte Vierge pour l’arrêt d’une inondation dévastatrice.
En 1701, signature de la Grande paix de Montréal entre le gouverneur de Nouvelle-France, Hector de Callières et les représentants de 39 nations amérindiennes.
En 1734, incendie d’une grande partie de la ville.

Fortifications de Montréal, 1752

Vers 1740, construction des fortifications de Montréal, remplaçant les anciens remparts de bois.
En 1760, capitulation de Montréal face aux Anglais, ce qui complète la conquête de la Nouvelle-France.
De 1804 à 1812, démolition des fortifications, à la suite de pressions populaires.
En 1821, fondation de l’Université McGill.
En 1825, inauguration du canal de Lachine.
En 1833, incorporation de la Ville de Montréal : Jacques Viger devient le premier maire.
En 1836, érection du diocèse de Montréal : Mgr Lartigue devient le premier évêque.
En 1849, incendie du parlement du Canada-Uni, dans le Vieux-Montréal, par des conservateurs anglophones.
En 1860, inauguration du pont Victoria, premier pont sur le Saint-Laurent.
En 1863 création du département du feu (8 casernes)

Montréal vu du parc du Mont-Royal, vers 1870

En 1876, création du parc du Mont-Royal, dessiné par Frederick Law Olmsted.
En 1885, inauguration du chemin de fer transcontinental du CFCP liant directement Montréal à l’océan Pacifique.
En 1894, consécration de la cathédrale catholique de Montréal.
En 1909, fondation du Canadien de Montréal la plus vieille équipe de la Ligue nationale de hockey.
En 1910, creusement d’un tunnel ferroviaire sous le mont Royal.
En 1919, autonomie de l’annexe montréalaise de l’Université Laval, qui devient l’Université de Montréal.
En 1924, inauguration de l’actuelle croix du mont Royal.
En 1930, inauguration du pont Jacques-Cartier.
En 1942, célébrations du 300e anniversaire de Montréal
En 1945, choix de Montréal pour le siège de l’OACI.
En 1946, fondation des Alouettes de Montréal.
En 1955, inauguration de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal.
En 1963, inauguration de la Place des Arts.
Le 14 octobre 1966, inauguration du métro de Montréal.
En 1967 a lieu l’Exposition universelle de Montréal, Terre des Hommes.
En juillet 1967, discours de Charles de Gaulle depuis le balcon de l’hôtel de ville. Voir l’article du « Québec libre ».
En 1969, fondation de l’UQAM.
En 1969, premier match des Expos de Montréal (baseball).
En 1970, enlèvement du diplomate James Richard Cross puis du ministre Pierre Laporte par des militants du FLQ: crise d’Octobre.
En 1976, Montréal accueille les XXIe Jeux olympiques d’été: fin de la construction du stade olympique.
En 1979, fondation du festival international de jazz de Montréal.
En 1980, Montréal accueille les Floralies Internationales sur les sites des îles Notre-Dame et Sainte-Hélène (désormais le parc Jean-Drapeau).
En 1983, fondation du festival Juste pour rire.
En 1983, les Alouettes de Montréal deviennent les Concordes de Montréal.
En 1987, dissolution des Concordes de Montréal (Alouettes de Montréal).
14 juillet 1987: le déluge de Montréal qui submerge la métropole avec 100 mm de pluie en 2 heures.
16 septembre 1987 : signature du Protocole de Montréal, qui a pour objectif de réglementer et éventuellement d’éliminer les substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO).
En 1992, Montréal célèbre son 350e anniversaire de fondation. Inauguration du musée Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, du Biodôme, du nouveau Champ-de-Mars et du réaménagement majeur du Vieux-Port de Montréal.
En 1993, le Canadien de Montréal remporte sa 24e et plus récente coupe Stanley.
En 1996, fusion de trois hôpitaux montréalais francophones au sein du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).
En 1996, retour des Alouettes de Montréal à Montréal.
En 1996, fermeture du Forum de Montréal où le Canadien de Montréal a remporté 22 de ses 24 coupes Stanley.

4 janvier 1998 : début de la tempête de verglas de 1998, qui va partiellement paralyser la ville pendant quelques semaines ;
En 2002, fusion des municipalités de l’île de Montréal.
Le 29 septembre 2004, les Expos jouent leur dernier match au Stade olympique devant 31 395 spectateurs, avant de déménager à Washington.
En 2005, Montréal reçoit les Championnats du monde des sports aquatiques de la FINA.
28 novembre 2005 : 180 pays se réunissent à Montréal pour discuter du changement climatique et en particulier de l’après protocole de Kyōto.
En 2006, Montréal est l’hôte des premiers Jeux gays Outgames mondiaux.
En 2007, Montréal est l’une des six villes hôtes de la Coupe du monde de football des moins de 20 ans 2007.
En 2008 et 2009, célébration des 100 ans du Canadien de Montréal, plus vieille équipe de la Ligue nationale de hockey.

Jumelages
Article détaillé : Liste des jumelages de Montréal.

Drapeau de l’Algérie Alger (Algérie)162
Drapeau de la Grèce Athènes (Grèce)162
Drapeau : Maroc Casablanca (Maroc)162
Drapeau de l’Arménie Erevan (Arménie)162
Drapeau du Japon Hiroshima (Japon)162,163
Drapeau de la France Lyon (France)162
Drapeau de la France Montréal-la-Cluse (France)164
Drapeau : Haïti Port-au-Prince (Haïti)162
Drapeau de la République populaire de Chine Shanghai (Chine) (1985)165
Drapeau : Tunisie Tunis (Tunisie)162

Drapeau : Madagascar Antananarivo (Madagascar)[réf. nécessaire]
Drapeau : Inde Lucknow (Inde)[réf. nécessaire]
Drapeau du Brésil Rio de Janeiro (Brésil)[réf. nécessaire]

Montréal a également conclu un pacte d’amitié et de coopération (et non un jumelage) avec la ville de Paris (France), en 2006166.
Lieux et communes en France

Plusieurs autres lieux ont pour nom Montréal, dont sept communes et deux Château de Montréal en France. Claude de Pontbryand, fils du seigneur de Montréal (aujourd’hui dans le Gers), accompagnait Jacques Cartier en 1535. Cette curieuse coïncidence ne démontre cependant pas une éventuelle origine gersoise du nom de Montréal.
Notes et références
Notes

La notion d’agglomération correspond au territoire de la Région métropolitaine de Montréal (RMR) tel que définie par Statistique Canada.

Références

Charte de la Ville de Montréal, L.R.Q., chapitre C-11.4, Québec, Éditeur officiel du Québec, 7 octobre 2009 [lire en ligne (page consultée le 18 octobre 2009)], p. article 1.
Québec, « Entente pour la reconnaissance du statut particulier de Montréal » sur Ministère des Affaires municipales, des régions et de l’aménagement du territoire, 2008. Consulté le 30 juillet 2011, p. 3
Linteau, Paul-André, Montréal, L’Encyclopédie Canadienne, consulté en ligne le 1er août 2011.
Situation géographique, Montréal International, consulté en ligne le 1er août 2011.
Tourisme Québec, « Montréal: exubérante, émouvante » sur bonjourquebec.com. Consulté le 30 juillet 2011
Ministère de la Culture des Communications et de la Condition féminine du Québec, « Zoom sur la région: Montréal », Gouvernement du Québec. Consulté le 12 août 2011
Québec: Montréal sur Géo Voyage, Prisma Presse. Consulté le 12 août 2011
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Certaines tendances relatives aux données pour Montréal (V) Data quality note(s) for Montréal, recensements de 2006, 2001 et 1996 sur www.statcan.ca, Statistique Canada, 2006. Consulté le 18 octobre 2009
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Montréal – Sports et loisirs sur Ville de Montréal. Consulté le 5 janvier 2012
Patinoires extérieures à Montréal.
La patinoire réfrigérée du Lac-aux-Castors ouvre le 6 décembre ! sur ville de Montréal
Lac des Castors : Une nouvelle patinoire réfrigérée à Montréal sur TVA Nouvelles, 24 décembre 2005.
La patinoire des Quais sur Quais du Vieux-Port de Montréal.
Ville de Montréal, « Montréal – Ski de fond et ski en pas de patin ». Consulté le 31 juillet 2011
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Bibliographie
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Article détaillé : Bibliographie de Montréal.

Communauté métropolitaine de Montréal, Cap sur le monde: pour une région métropolitaine de Montréal compétitive : Plan de développement économique, Montréal, février 2005, 138 p. [lire en ligne (page consultée le 31 juillet 2011)] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
Jacques Lacoursière, Une histoire du Québec, Sillery, Qc, Septentrion, 2002, 193 p. (ISBN 2894483228) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
Jacques Lacoursière, Jean Provencher et Denis Vaugeois, Canada-Québec: synthèse historique 1534-2000, Sillery, Septentrion, 2001, 591 p. (ISBN 2-89448-186-1)
Paul-André Linteau, Histoire de Montréal depuis la Confédération, Montréal, Boréal, 1992, 613 p. (ISBN 2-89052-441-8)
Paul-André Linteau, Brève histoire de Montréal, Montréal, Boréal, 1992, 1re éd., 134 p. (ISBN 978-2-7646-0521-8)
Paul-André Linteau, Brève histoire de Montréal, Montréal, Boréal, 2007, 2e éd., 189 p. (ISBN 978-2-7646-0521-9)
(en) Kenneth Norrie, Douglas Owram et J.C. Herbert Emery, A History of the Canadian Economy, Toronto, Nelson, 2008, 466 p. (ISBN 978-0-17-625250-2) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
Mario Polèse, « La thèse du déclin économique de Montréal, revue et corrigée », dans L’Actualité économique, vol. 66, no 2, juin 1990, p. 133-146 (ISSN 1710-3991) [texte intégral (page consultée le 31 juillet 2011)]
François Rémillard, L’architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments, Sainte-Adèle, Éditions Café crème, 2007, 240 p. (ISBN 978-2-9236440-0-4)
Joseph Royal, Histoire du Canada, 1841-1867, Montréal, Beauchemin, 1909 (OCLC 697782275) [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article

Municipalités limitrophes
Rose des vents Laval,
Lac des Deux Montagnes Laval
Repentigny,
Rivière des Mille Îles Rivière des Mille Îles,
Montréal-Est, Varennes Rose des vents
Deux-Montagnes,
Sainte-Marthe-sur-le-Lac,
Oka, Pointe-Calumet N Fleuve Saint-Laurent, Boucherville,
Longueuil,
Saint-Lambert
O Montréal E
S
Vaudreuil-Dorion, Senneville, Sainte-Anne-de-Bellevue,
Île Perrot, Lac Saint-Louis Kirkland, Dollard-Des Ormeaux, Dorval,
Fleuve Saint-Laurent,
Kahnawake, Sainte-Catherine Fleuve Saint-Laurent
Brossard,
La Prairie
Enclave :
Mont-Royal, Westmount, Hampstead,Côte-Saint-Luc, Montréal-Ouest
Voir aussi

Un navire de la Marine royale canadienne porte le nom de NCSM Montréal (FFH 336)
Articles connexes
Géographie

Île de Montréal
Montréal (région administrative)
Communauté métropolitaine de Montréal
Réseau bleu de Montréal
Montréal souterrain
Voies de Montréal

Organismes municipaux

Conseil des arts de Montréal
Conseil jeunesse de Montréal
Office de consultation publique de Montréal
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Architecture et patrimoine

Héritage Montréal
Liste des plus hauts gratte-ciel de Montréal
Patrimoine architectural montréalais antérieur à 1940

Personnalités

Liste de personnes nées à Montréal
Récipiendaires du titre de Grands Montréalais

Histoire

Histoire de Montréal
Cabarets montréalais

Autres

Liste des jumelages de Montréal
Liste des centres commerciaux de Montréal
Village gai de Montréal
Service de police de la ville de Montréal

Liens externes

(fr+en) Site officiel
Catégorie Montréal de l’annuaire dmoz
(fr+en) La Mémoire d’une ville (un programme des films sur Montréal sélectionné par le cinéaste Luc Bourdon)

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Robin Gibb

Monday, May 21st, 2012

Robin Hugh Gibb, CBE (22 December 1949 – 20 May 2012) was a British singer and songwriter. He is best known as a member of the Bee Gees, co-founded with his twin brother Maurice and older brother Barry. He had another younger brother, Andy Gibb, who was also a very popular solo singer.

Born in the Isle of Man to English parents, the family later moved to Manchester before settling in Brisbane, Australia. Gibb began his career as part of the family trio and when the group found their first success they returned to the United Kingdom where they achieved worldwide fame. In 2004, the Bee Gees received their CBEs from the Prince of Wales at Buckingham Palace for their “contribution to music”.[2] With record sales estimated in excess of 200 million units, the Bee Gees became one of the most successful pop groups of all time.[3]

After a career spanning six decades, Gibb last performed on stage in February 2012 supporting injured British servicemen and women at a charity concert at the London Palladium.[4] On 20 May 2012, Gibb died at the age of 62 from colorectal cancer.[5][6]

Contents

Early life

Born to Barbara and Hugh Gibb[7] in the Isle of Man, Gibb was the fraternal twin of Maurice Gibb, and the elder of the two, born 35 minutes before Maurice. The third-born of five children, Gibb had one older sister, Lesley (born 1945), and three brothers: Barry (born 1946), twin Maurice (1949–2003), and Andy (1958–1988).

Gibb was the subject of an edition of the BBC genealogy documentary series Who Do You Think You Are? first broadcast on 21 September 2011. The programme revealed that Gibb’s paternal great-grandfather was born into poverty in Paisley and went on to become a decorated soldier and his paternal great-grandmother was a midwife.[8]

Gibb’s mother Barbara was born in Worsley, Salford, and in the 1950s the family returned to Manchester, England.[9] The family lived on Keppel Road, Chorlton-cum-Hardy and it was here that the young Gibb brothers sang together and performed in local theatres.[9] In late 1958, the family moved to Brisbane, Australia. The family travelled to Australia on the same ship as Australian musician Red Symons. The brothers’ music careers began in Australia and flourished when they returned to England in 1967.[10]

Solo career

See also: Bee Gees

Traditionally, Gibb’s role in the Bee Gees was lead singer, for which he vied with Barry during the group’s first period of British success in the late 1960s. This rivalry eventually prompted Gibb to leave the group and begin a solo career. The final irritant was when Gibb’s song “Lamplight” was relegated to the B-side of Barry’s song “First of May“. Meanwhile, there were rumours during this period that Gibb was dealing with drug abuse problems, leading Gibb’s parents to allegedly threaten legal action to make him a ward of court (the UK age of majority at that time being 21, and he was only 19).

In his solo career, Gibb was initially successful with a Number 2 UK hit, “Saved by the Bell”, which sold over one million copies and received a gold disc.[11] However, Gibb’s first solo album, Robin’s Reign, was less successful and he soon found that being a solo artist was unsatisfying. Maurice played bass guitar on the song “Mother and Jack”, but was subsequently removed from the project by producer Robert Stigwood. Despite having almost completed a second solo album, Sing Slowly Sisters, Gibb reunited with his brothers, who then revived the Bee Gees. The group came back on a high note, reaching No. 3 on the US charts with the song “Lonely Days” in 1970. In 1971, the Bee Gees had their first US No.1 hit, “How Can You Mend a Broken Heart“, but after that their popularity started to ebb.

In 1974, with new producer Arif Mardin, the Bee Gees reinvented themselves with the song “Blue-Eyed Soul”. The group now entered their second period of phenomenal success in the disco-era late 1970s.[12]

In 1978, Gibb performed on the Sesame Street Fever album for the Sesame Street children’s TV program. On the “Sesame Street Fever” title track, he sang a song called “Trash” for the character Oscar the Grouch, and spoke on at least one other song.

While continuing in the Bee Gees, Gibb also promoted his new solo career. During the 1980s, Gibb released three solo albums (How Old Are You?, Secret Agent, and Walls Have Eyes). These three albums were more successful in Europe than in the UK or US, with How Old Are You? spawning the hit single “Juliet“. However, Gibb’s 1984 single “Boys Do Fall in Love” did reach the Billboard Magazine top 40 list of hits. Gibb also recorded several extended versions of dance songs, including “Boys Do Fall in Love”, “Secret Agent”, “Like a Fool” and the rarest, “You Don’t Say Us Anymore”; many of these extended versions were released to radio disc jockeys only.

On 27 January 2003, fifteen days after Maurice died, Gibb released a new solo album, Magnet in Germany on SPV GmbH, and worldwide shortly afterwards. Magnet featured the Bee Gees song “Wish You Were Here” (from the 1989 album One) in a new acoustic version. The lead single, “Please”, had coincidental lyrics about “loss”. After Maurice’s death, Gibb and Barry again disbanded the Bee Gees; however, in late 2009, the two brothers announced that they would reform and perform again as the Bee Gees whenever they could. In recent years, Gibb sang the vocals to the opening titles to the British ITV show The Dame Edna Treatment.[citation needed]

On 18 May 2008, Gibb released the song “Alan Freeman Days” in tribute to the Australian DJ Alan Freeman. The song was issued as a download only track, although a promotional CD was issued by Academy Recordings. In December 2008, “Alan Freeman Days” was followed by another downloadable song entitled “Wing and a Prayer”, which shared the same name as a song from the 1989 One album. However, the new song was actually a reworking of the song, “Sing Slowly Sisters”, that had remained unreleased since 1970.[13] Later in December, Gibb issued another song, “Ellan Vannin (Home Coming Mix)”, featuring the King William’s College Choir from the Isle of Man. (“Ellan Vannin” is the Manx name for the Isle of Man.)

In 2008, Gibb completed a new solo album entitled 50 St. Catherine’s Drive, but it was never released. However, in August 2009, a 50-second video clip of “Instant Love” from 50 St. Catherine’s Drive appeared as a preview. “Instant Love” was a collaboration with Gibb’s son Robin-John. A second version of “Instant Love” featuring Robin-John on vocals appeared in a short film called Bloodtype: The Search in which Robin-John appeared.[14]

Gibb and Robin-John also wrote the score for The Titanic Requiem, recorded by Royal Philharmonic Orchestra for the 2012 100th Anniversary of the sinking of the Titanic.[15] Gibb was due to attend the piece’s premier on 10 April 2012, but his failing health kept him away.[16]

In 2010, Gibb was also a guest mentor on the Australian version of The X Factor, alongside Australian TV host Kyle Sandilands, Australian actor/singer Natalie Imbruglia, Irish singer Ronan Keating, and Australian singer Guy Sebastian.

Collaborations

In August 2003, Gibb announced the release of a new single of “My Lover’s Prayer”, a song first recorded by the Bee Gees in 1997, with vocals by Gibb and singers Wanya Morris and Lance Bass. “My Lover’s Prayer” was played on the radio, but was never actually released. In October 2003, Gibb recorded a second version of this song as a duet with singer Alistair Griffin, a runner-up in the UK television program Fame Academy on which Gibb had appeared as a judge. In January 2004, the new “My Lover’s Prayer” was released in the UK as a double A side CD single. It eventually reached number 5 in the UK music charts.

In January 2005, Robin joined his brother Barry and several other artists under the name One World Project to record a charity single in aid of Asian tsunami relief, titled “Grief Never Grows Old”. Other artists who performed on the single included Boy George, Steve Winwood, Jon Anderson, Rick Wakeman, Sir Cliff Richard, Bill Wyman, America, Kenny Jones, Chicago, Brian Wilson of The Beach Boys, Russell Watson and Davy Spillane.

In June 2005, Gibb joined X Factor runner up band G4 at a sell-out concert at the Royal Albert Hall in London, singing the Bee Gees song “First of May”. In December 2005, a recording of this performance was released as part of a double A side single, credited as “G4 feat Robin Gibb” together with G4′s cover version of the Johnny Mathis song “When a Child is Born”. “First of May” also appeared on the platinum selling album G4 & Friends, which reached number 6 in the UK album charts.

In November 2006, Gibb released an album of Christmas carols called Robin Gibb – My Favourite Carols, backed by The Serlo Consort, a London choir. The Serlo Consort. The album also featured a new song by Gibb called “Mother of Love”, which was released in Europe as a download single. The song was inspired by Maurice and was Robin’s first new composition since Maurice died. Gibb donated all royalties from “Mother of Love” to the “Janki Foundation for Global Healthcare“, and dedicated the song to Dadi Janki, the organisation’s spiritual leader. Gibb dedicated the album to his mother, Barbara Gibb. Robin Gibb – My Favourite Carolshas a bonus DVD disc titled A Personal Christmas Moment with Robin Gibb.

Gibb went back to the top of the UK charts in 2009 when he collaborated with singers Ruth Jones, Rob Brydon, and Tom Jones on a new version of “Islands in the Stream“, written by Robin, Barry, and Maurice. The new version, inspired by the BBC comedy TV show Gavin & Stacey, was created to benefit the charity Comic Relief.[17]

In September 2011, Gibb recorded the Bee Gees classic “I’ve Gotta Get a Message to You” with British Army men The Soldiers for a charity single in the UK, the video for which was produced by Vintage TV.[18]

Concerts

Gibb in Dubai, United Arab Emirates, March 2008

In late 2004, Gibb embarked on a solo tour of Germany, Russia and Asia, with singer Alistair Griffin as the opening act. On his return to the UK, Gibb released a CD and DVD of live recordings from the German leg of the tour, backed by the Frankfurt Neue Philharmonic Orchestra of Frankfurt, Germany. In 2005, Gibb made a solo tour of Latin America.

On 20 February 2006, Gibb and Barry performed at a concert for the Diabetes Research Institute of the University of Miami in Hollywood, Florida. This was their first joint performance since Maurice’s death.[19] In March 2006, Gibb announced plans for more solo concerts in Shanghai, China and Portugal. In May 2006, Gibb took part in the Prince’s Trust 30th Birthday Concert at the Tower of London along with Barry. They sang three songs: “Jive Talkin’“, “To Love Somebody” and “You Should Be Dancing“. In September 2006, Gibb performed “Stayin’ Alive” at the Miss World 2006 contest finals in Warsaw, Poland. In November 2006, Gibb performed a solo concert, entitled “Bee Gees – Greatest Hits”, at the Araneta Coliseum in Manila, the Philippines.

Gibb marked his return to his birthplace by playing a concert at the Isle of Man TT festival in 2007. The Peel Bay TT Festival – 12 February 2007. Gibb donated all of his share of the money from this concert to the children’s ward at Noble’s Hospital, Isle of Man, and invited all emergency service staff and marshals for the TT to attend for free.

On 8 September 2007, Gibb performed a concert in Salt Lake City, Utah at EnergySolutions Arena for the Nu Skin Enterprises Convention, singing a set of Bee Gees hits.

On 25 October 2007, Gibb performed a concert at the National Palace of Culture in Sofia, Bulgaria and sang the Bee Gees’ most famous songs.

On 25 October 2008, to mark the 30th anniversary of the song “Saturday Night Fever” topping the UK charts, Gibb performed with special guests including Ronan Keating, Stephen Gateley, Sam Sparro, Sharleen Spiteri, Gabriella Cilmi and Bryn Christopher at the London music festival BBC Electric Proms.

On 30 January 2012, Gibb announced his intention to appear on stage at the Coming Home Concert at the London Palladium in February to benefit British soldiers returning home from Afghanistan; “I’m looking forward to appearing if possible and being able to continue my support for our servicemen and women. We owe a debt of gratitude to the dedication and professionalism of our armed forces.”[20][21] It would be his last performance on stage.[4]

Personal life

In 1968 Gibb married Molly Hullis, a secretary in Robert Stigwood‘s organisation. The couple had survived the Hither Green rail crash, which killed 49 people on 5 November 1967.[22] They had two children together, Spencer (b. 1972) and Melissa (b. 1974). The couple divorced in 1980 after years of living separate lives, with Gibb almost permanently in the US and Hullis remaining in the UK.[23]

Gibb’s second wife, Dwina Murphy Gibb, is an author and an artist. She is interested in the Druidry religion and is a follower of the neo-Hindu Brahma Kumaris movement. The couple had a son, Robin-John (known as RJ (b. 1983). Gibb and his wife divided their time between the Isle of Man, Miami, Florida and Thame in Oxfordshire.[24]

On 10 March 1988, Andy Gibb died in Oxford, England, of myocarditis.[25] On 12 January 2003, Maurice Gibb died in Miami Beach, Florida of complications from a twisted intestine.

On 4 November 2008, he had a fourth child, Snow Evelyn Robin Juliet Gibb, born out of a private relationship with a housekeeper. [26]

Gibb was “an ardent vegan and teetotaller“.[27]

In politics, Gibb was a supporter of the British Labour Party and launched a rally in Huddersfield, West Yorkshire, ahead of the 2005 General Election.[28] Gibb was a close friend of the former Labour Prime Minister Tony Blair, who was criticised for staying at Gibb’s Miami mansion over Christmas 2006.[29] In 2008 Gibb publicly stated that he continued to get on “like a house on fire” with Blair, and claimed that the then Labour Prime Minister Gordon Brown regularly listened to the Bee Gees.[30]

Health problems and death

On 14 August 2010, while performing in Belgium, Gibb began to feel abdominal pains. On 18 August, he was rushed to a hospital in Oxford, England and underwent emergency surgery for a blocked intestine, the same condition that killed Maurice.[31] Gibb recovered and returned to perform concerts in New Zealand and Australia. During this time, Gibb was also involved in promoting fund-raising for the memorial dedicated to RAF Bomber Command in Green Park, London. Gibb also wrote The Titanic Requiem with his son Robin-John, which was recorded by the Royal Philharmonic Orchestra to commemorate the 100th anniversary of the sinking of the Titanic in 2012.[32] Gibb continued to make television appearances and other events following his surgery, but in April 2011 he was forced by health problems to cancel his tour of Brazil.[31] Another concert in Paris was cancelled in October 2011. On 14 October, Gibb was due to perform the charity single with The Soldiers, but was again rushed to hospital with severe abdominal pains.[33] On 18 October, following his release from the hospital, Gibb appeared on ITV‘s The Alan Titchmarsh Show looking gaunt and frail.[34]

On 27 October 2011, Gibb cancelled an appearance only minutes before he was due to perform at the Poppy Appeal Concert in London.[35] Later the same week however, Gibb was seen in London and quoted as saying he felt “absolutely great”.[36]

On 20 November 2011, it was revealed that Gibb had been diagnosed with liver cancer several months earlier. A source close to the singer stated that his condition was “not good” and his wife, Dwina, had not left his bedside. His brother Barry and his wife Linda, as well as their mother Barbara and Robin’s children, Melissa and Spencer, flew to the UK to be with him.[37]

In an interview published in The Mail on Sunday on 22 January 2012, Gibb spoke for the first time of the cancer.

“For more than 18 months, I had lived with an inflammation of the colon; then I was diagnosed with colon cancer, which spread to the liver. I have undergone chemotherapy, however, and the results — to quote my doctor — have been ‘spectacular’. It’s taken a toll, naturally, but the strange thing is that I’ve never felt seriously ill. I’ve mostly felt great. There have been many false claims around, which I’d like to dispel. I am not and have never been ‘at death’s door’. Nor do I have a team of alternative doctors working on my health. That’s not true, although I’m not averse to healthy remedies for any illness. I feel they can go together with conventional medicine. I do eat health foods and drink herbal teas made for me by Dwina, my wife and RJ’s mother. Other than that, I am under the care of Dr. Peter Harper at The London Clinic“.[38]

On 4 March it was announced that Gibb was in remission from cancer.[39] On 28 March, Gibb’s publicist announced that he had been hospitalised for intestinal surgery and was recovering and cancelled scheduled appearances.[40][41]

On 14 April, it was reported that Gibb was “fighting for his life” after contracting pneumonia and was in a coma in a Chelsea hospital. Gibb’s two oldest children, his wife Dwina, his brother Barry and his mother were at his bedside.[42][43] On 20 April, it was reported that Gibb was out of his coma and was making remarkable progress, according to his family.[44] On 22 April, however, it was reported that he had advanced colorectal cancer.[45] He died in London on 20 May 2012 at the age of 62.[5][46]

Music historian Paul Gambaccini described Gibb as “one of the major figures in the history of British music” and “one of the best white soul voices ever”, while he noted that the Bee Gees were “second only to Lennon and McCartney as the most successful songwriting unit in British popular music”.[46] Gibb’s death left his brother Barry as the only surviving original member of the Bee Gees.

Awards

In 1994, Gibb was inducted into the Songwriters Hall of Fame at the Grammy Museum in Los Angeles, California. In 1997, the Bee Gees were inducted as a group into the Rock and Roll Hall of Fame in Cleveland, Ohio, US. At the 1997 BRIT Awards held in Earls Court, London on 24 February, the Bee Gees received the award for Outstanding Contribution to Music.[47]

In 2002, Gibb was made a Commander of the Order of the British Empire (CBE) in the 2002 New Year Honours, along with his brothers Maurice and Barry. However, the official presentation ceremony at Buckingham Palace in London was delayed until 2004 due to Maurice’s death.[2]

In May 2004, Robin and Barry both received Honorary Degrees of Doctor of Music from The University of Manchester in Manchester, England.[48] In 2005, Robin Gibb received the Steiger Award (Miner Award) in Bochum, Germany for accomplishments in the arts. On 10 July 2009, both Robin and Barry were made Freemen of the Borough of Douglas, Isle of Man. The award was also bestowed posthumously on Maurice, therefore confirming the freedom of the town of their birth to Barry, Robin and Maurice.[49]

Discography

Gibb’s entire song catalogue is published by Universal Music Publishing Group.

Albums

Year Title United
Kingdom
Germany United
States
Switzerland Canada New
Zealand
Italy
1970 Robin’s Reign No.19 No.77
1983 How Old Are You? No.6 No.26 No.22 No.13
1984 Secret Agent No.31 No.97 No.20
1985 Walls Have Eyes
2003 Magnet No.43 No.10
2006 My Favourite Christmas Carols
2012 Titanic Requiem

Singles

Year Title United
Kingdom
Germany United
States
Austria Switzerland South
Africa
New
Zealand
Italy
1969 “Saved By the Bell” No.2 No.3 No.1 No.1
1969 “One Million Years” No.14 No.6
1970 “August, October” No.45 No.12 No.11
1978 Oh! Darling No.15 No.5
1980 “Help Me!”
(Robin Gibb with Marcy Levy)
No.50
1983 Juliet No.94 No.1 No.104 No.2 No.1 No.1
1983 “How Old Are You?” No.92 No.37
1983 “Another Lonely Night in New York” No.71 No.16 No.19
1984 Boys Do Fall in Love No.70 No.21 No.37 No.36 No.7 No.10
1984 “Secret Agent”
1985 “In Your Diary”
1985 “Like a Fool”
1986 “Toys”
2002 “Please” No.23 No.51 No.48
2003 “Wait Forever”
2004 My Lover’s Prayer
(Robin Gibb and Alistair Griffin)
No.5
2005 “First of May”
(G4 feat. Robin Gibb)
2006 “Mother of Love”
2007 Too Much Heaven
(Robin Gibb and US5)
No.7
2009 Islands in the Stream
(Comic Relief with Robin Gibb)
No.1
2011 I’ve Gotta Get a Message to You
(The Soldiers with Robin Gibb)
No.75
2012 “Don’t Cry Alone”
(promotional video only)

References

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  3. ^ Kellerman, Andy. “Robin Gibb.” Allmusic.com URL retrieved 13 August 2009.
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Robin Gibb

Monday, May 21st, 2012

Robin Hugh Gibb (22 décembre 1949 – 20 mai 20121) est un musicien Britannique, membre du groupe Bee Gees avec son frère Barry et avec son frère jumeau Maurice, jusqu’en 2003, date de la mort de ce dernier.

Sommaire

Biographie

Fils de Barbara et de Hugh Gibb2, et né à Douglas sur l’île de Man3, Robin Gibb est le frère jumeau de Maurice Gibb, et le plus vieux des deux, né 35 minutes avant Maurice. Troisième nouveau-né des cinq frères, Gibb avait une grande sœur, Lesley (née en 1945) et trois frères : Barry (né en 1946), son jumeau Maurice (1949–2003) et Andy (1958–1988). La mère de Gibb, Barbara, est née à Worsley, Salford, et dans les années 1950, sa famille retourne vivre à Manchester, Angleterre4. Sa famille a vécue à Keppel Road, Chorlton-cum-Hardy et c’est à cet endroit que les jeunes frères Gibb avaient chanté pour la toute première fois4. À la fin de l’année 1958, sa famille déménage à Brisbane, en Australie, et emménagent dans l’un des quartiers les plus défavorisés de la métropole, Cribb Island. La carrière musicale des frères débute en Australie et font succès avant de revenir en Angleterre en 19675.

Gibb avait fait partie d’un documentaire à la chaîne de télévision britannique BBC intitulée Who Do You Think You Are? diffusée pour la première fois le 21 septembre 2011. Cette série a révélée que l’arrière grand-père de Gibb était né dans la pauvreté à Paisley et allait devenir un soldat médaillé et que son arrière grand-mère était sage-femme6.

Un film retraçant la carrière des Bee Gees est en préparation et serait réalisé par Steven Spielberg[réf. nécessaire].

Problème de santé et mort

En 2011, un cancer du côlon et un cancer du foie lui sont diagnostiqués. Il subit deux opérations chirurgicales en deux mois. Dans un premier temps Robin semble en rémission. Le 14 avril 2012, il est admis dans un hôpital britannique, il sombre dans le coma le 16 suite à une pneumonie. Il en sort le 21 avril, mais le cancer semble s’être étendu (selon le site officiel). Le 10 avril, il aurait dû assister à la première de Titanic, ayant composé le titre Titanic Requiem – celui-ci se classe quatrième en Grande-Bretagne. Le 20 mai, Robin Gibb perd son combat contre le cancer1.

Discographie

Année Titre Royaume
Unis
Allemagne Etats
Unis
Suisse Canada Nouvelle
Zélande
Italie
1970 Robin’s Reign #19 #77
1983 How Old Are You? #6 #26 #22 #13
1984 Secret Agent #31 #97 #20
1985 Walls Have Eyes
2002 Magnet #43 #10
2006 My Favourite Christmas Carols

Notes et références

  1. Robin Gibb, star des Bee Gees, meurt à 62 ans sur Le Parisien. Consulté le 20 mai 2012
  2. (en) Hugh Gibb sur Books.google.co.uk. Consulté le 15 octobre 2008
  3. Robin Gibb, le chanteur vedette des Bee Gees, est dans le coma sur Le monde, 14 avril 2012. Consulté le 20 mai 2012
  4. (en) Bee Gees honoured at home sur Manchester Evening News, 25 juillet 2009. Consulté le 14 avril 2012
  5. (en) “Surviving Bee Gees collect CBEs”. BBC. Consulté le 21 mai 2012.
  6. (en) BBC One – Who Do You Think You Are?, Series 8, Robin Gibb sur Bbc.co.uk, 20 février 2011. Consulté le 15 mai 2012

Bee Gees

Monday, May 21st, 2012

Les Bee Gees sont un groupe musical australo-britannique formé par trois des frères Gibb : Barry et les jumeaux Robin et Maurice1. Le total de leurs ventes de disques sur toute leur carrière est estimé à 220 millions2, faisant d’eux un des plus grands vendeurs de disques.

Au cours de leur carrière d’une quarantaine d’années, on peut distinguer deux périodes distinctes de succès : de la pop sucrée de la fin des années 1960 au disco de la fin des années 1970. Souvent Barry chante en solo avec une voix de fausset apparue dans les années disco, Robin donne un vibrato clair et Maurice chante les harmonies hautes ou basses.

Les trois frères ont écrit la quasi totalité de leurs chansons, ils disent se sentir comme une seule personne en travaillant ensemble1.

Sommaire

Histoire

Débuts

Les frères Gibb sont nés sur l’île de Man (territoire britannique). Leur famille a ensuite déménagé à Manchester au Royaume-Uni, puis à Brisbane en Australie, où ils ont commencé leur carrière musicale.

À leurs débuts, en 1958, les frères Gibb chantaient avec Paul Frost et Kenny Oricks, et étaient connus sous le nom de The Rattlesnakes, changeant de nom plus tard en Wee Wish Johnnie Hayes and The Bluecats. En 1962, les trois frères deviennent The Bee Gees. Les initiales « B.G. » proviendraient de différents noms : Barbara Gibb (leur mère) ; Barry Gibb ; Brothers Gibb (« frères Gibb ») ; Bill Goode, un disc-jockey, un organisateur de courses automobiles.

Le groupe se compose au départ des trois frères. Le batteur Colin Petersen et le guitariste Vince Melouney sont engagés en mars 1967, peu avant la sortie de leur premier album, Bee Gees’ 1st. En juillet 1967 le groupe sort avec succès “Holiday”, en septembre “Massachusetts” et l’année suivante, en décembre 1968 “I Started A Joke”. Dans le courant de 1969, Colin Petersen et Vince Melouney sont remerciés malgré les contrats de travail qui les lient aux Bee Gees. Robin Gibb quittera le groupe à son tour avant de le réintégrer peu après. Il enregistrera le titre Saved by the Bell. En décembre 1970, Robin déclare dans Time Magazine : « If we hadn’t been related, we would probably never have gotten back together » (« Si nous n’avions pas été parents, nous ne nous serions probablement jamais remis ensemble »).

Fin 1972, The Bee Gees deviennent Bee Gees1. En janvier 1974, un LP qui devait s’appeler A Kick in the Head Is Worth Eight in the Pants est rejeté par leur manager, Robert Stigwood, suite à l’échec des précédentes sorties du groupe. Stigwood suggère aux Bee Gees d’utiliser Arif Mardin comme nouveau producteur et de changer de cap musical.

En 1975, les Bee Gees constituent un line-up permanent comprenant Alan Kendall (guitare), Dennis Bryon (batterie) et Blue Weaver (claviers). Ils enregistrent l’album funky Main Course aux studios Atlantic de New-York et Criteria à Miami.

Leur frère cadet Andy Gibb a également connu une carrière de chanteur ; il a même été question qu’il se joigne aux Bee Gees sans que cela ne se concrétise, probablement à cause de la différence d’âge. Ils ont tout de même donné quelques rares concerts ensemble. Dans sa carrière Andy a souvent chanté des chansons de ses frères et a été produit par Barry.

Succès

L’album Main Course atteint la 5e place du hit-parade britannique le 2 août 1975 puis la 14e place du hit-parade américain le 20 mars 1976. Le single qui en est extrait, Jive Talkin, est n° 5 au Royaume-Uni le 2 août 1975 puis n° 1 aux États-Unis le 9 août 1975 dans le Hot 100 du magazine Billboard. You Should Be Dancing est leur premier single à l’allure disco (n° 6 RU le 28 août 1976 ; n° 1 EU le 4 septembre 1976).

En mars 1977, Robert Stigwood, manager des Bee Gees, produit la musique disco du film Saturday Night Fever (La Fièvre du samedi soir). Il contacte le groupe, qui est en session d’enregistrements aux studios du château d’Hérouville en France, demandant dans l’urgence 4 chansons pour la bande sonore du projet de son film. Finalement, ils en enregistrent 5 nouvelles et en donnent 2 autres.

Le 10 décembre 1977, la ballade How Deep Is Your Love, extraite du film, est n° 3 au Royaume-Uni et n° 1 aux États-Unis deux semaines plus tard. Sorti en janvier 1978, le double album contenant la bande sonore originale du film se vend à plus de 30 millions d’exemplaires. Le 23 février 1978, les Bee Gees remportent le Grammy de la « Best Pop Vocal Performance by a Duo, Group or Chorus pour How Deep Is Your Love.

Le 4 mars 1978, Stayin’ Alive se classe 4e au Royaume-Uni tandis que le même jour, Andy Gibb avec (Love is) Thicker than water co-écrit avec Barry détrône Stayin’ alive de la première place. Le 18 mars suivant, les Bee Gees au sommet de leur carrière musicale avec le classique disco Night Fever détrônent à leur tour Andy de la première place du hit-parade américain. Night Fever est n° 1 au Royaume-Uni le 29 avril. Le 6 mai 1978, Saturday Night Fever est n° 1 mondial.

One Night Only

Le 14 novembre, 1997, the Bee Gees donnent un concert à Las Vegas appelé One Night Only. Il est suivi d’un ‘tour du monde’ donnant un seul concert par continent avec 56 000 personnes au stade de Wembley Stadium à Londres le 5 Septembre 1998 et finalement le 27 mars 1999 dans le nouveau stade australien de Olympic Stadium de Sydney, réunissant plus de 64000 personnes.

Finale

Après la mort de Maurice Gibb, en janvier 2003, Barry et Robin déclarent que le nom Bee Gees ne peut être qu’associé aux trois frères ensemble. Puis il est question de réunion sans que cela se matérialise.

En février 2006, Barry et Robin ont donné un concert de charité pour la lutte contre le diabète à Miami. C’était leur première réunion depuis la mort de Maurice.

En 2009 lors d’une nouvelle réunion, Barry Gibb disait : « Nous avons déjà perdu deux frères, nous resterons toujours ensemble, même si Robin habite Londres et moi Miami ». Malgré la mort de leur frère Maurice, le groupe se reforme au moins théoriquement en octobre 2009.

En octobre 2010, Robin Gibb a été interviewé par le Daily Mail (publication du Royaume-Uni) et a confirmé que l’histoire des Bee Gees sera racontée dans un film de Steven Spielberg. Robin a déclaré au Daily Mail: “Le film va être réalisé par des acteurs très connus. Ce sera l’histoire de notre vie. Barry et moi seront impliqués dans l’aspect technique”. Un des défis pour Spielberg sera de répliquer les harmonies à trois voix distinctives des frères et le fausset de Barry. Robin dit : « J’aimerais que nos enregistrements originaux soient utilisés car il est très difficile de les imiter ».

Le 20 mai 2012, Robin Gibb meurt des suites d’un cancer du colon et du foie3.

Discographie

Article détaillé : Discographie des Bee Gees.

Les deux premiers albums du groupe ne sont sortis qu’en Australie, d’où le nom de « Bee Gees’ 1st » pour leur première sortie internationale.

Filmographie

Notes et références

  1. (fr) La musique disco… musique des discothèques : The Bee Gees, de la musique pop à l’aventure disco sur pianoweb.free.fr. Consulté le 8 novembre 2010.
  2. Walker, Tim : Jive talkin’: Why Robin Gibb wants more respect for the Bee Gees, The Independent (12 May 2008). Consulté le 26 October 2008.
  3. Robin Gibb des Bee Gees est décédé. Consulté le 20 mai 2012

Bee Gees

Monday, May 21st, 2012

The Bee Gees were a musical group which originally comprised three brothers: Barry, Robin, and Maurice Gibb. The trio were successful for most of their decades of recording music, but they had two distinct periods of exceptional success: as a pop act in the late 1960s/early 1970s, and as prominent performers of the disco music era in the late 1970s. The group sang three-part tight harmonies that were instantly recognisable; Robin’s clear vibrato lead was a hallmark of their earlier hits, while Barry’s R&B falsetto became their signature sound during the late 1970s and 1980s. The brothers wrote all of their own hits, as well as writing and producing several major hits for other artists.

Born in the Isle of Man to English parents, the Gibb brothers lived their first few years in Chorlton, Manchester, England, then moved in the late 1950s to Redcliffe, Queensland, Australia, where they began their musical careers.[1] After achieving their first chart success in Australia with “Spicks and Specks” (their 12th single), they returned to the United Kingdom in January 1967 where producer Robert Stigwood began promoting them to a worldwide audience.

It has been estimated that the Bee Gees’ career record sales total more than 220 million,[2] making them one of the best-selling music artists of all time. They were inducted into the Rock and Roll Hall of Fame in 1997;[3] the presenter of the award to “Britain’s first family of harmony” was Brian Wilson, historical leader of the Beach Boys, a “family act” also featuring three harmonising brothers.[4] The Bee Gees’ Hall of Fame citation says “Only Elvis Presley, The Beatles, Michael Jackson, Garth Brooks and Paul McCartney have outsold the Bee Gees”.[3]

Following Maurice’s sudden death in January 2003, Barry and Robin Gibb retired the group’s name after 45 years of activity. In 2009, however, Robin announced that he and Barry had agreed that the Bee Gees would re-form and perform again.[5] Robin died on 20 May 2012 after a prolonged bout of cancer, leaving Barry as the last surviving Bee Gee.[6]
Contents

1 History
1.1 Early years
1.2 Late 1960s: first international fame
1.3 Early 1970s
1.4 Late 1970s: Saturday Night Fever
1.5 1980s
1.6 1990s
1.7 2000–08: Maurice’s death and hiatus
1.8 2009–present: Return to performing and Robin’s death
2 Songwriting success
3 Awards and recognition
3.1 Inductions
3.2 Grammy Awards
3.3 World Music Awards
3.4 American Music Awards
3.5 BRIT Awards
3.6 BMI Awards
3.7 Commemorative stamps
3.8 Civic honours
4 Discography
4.1 Studio albums
4.2 Live albums
4.3 Soundtrack releases
4.4 Catalogue reissue
4.5 Limited edition
4.6 50th anniversary collections
5 Band instrumentalists
6 Filmography
7 References
8 External links

History
Early years
Plaque at Maitland Terrace/Strang Road intersection in Union Mills, Isle of Man.

Barry Gibb (born 1946) and twin brothers Robin (1949–2012) and Maurice Gibb (1949–2003) were born on the Isle of Man, but the family returned to father Hugh Gibb’s home town of Chorlton-cum-Hardy, Manchester, England where they went to Oswald Road Primary School, in the early 1950s where the boys began to sing in harmony. The story is told that they were going to lip sync to a record in the local Gaumont cinema (as other children had done on previous weeks) and as they were running to the theatre, the heavy 78-RPM record broke. The brothers had to sing live and received such a positive response from the audience that they decided to pursue a singing career.[7]

In 1958 the Gibb family, including infant brother, Andy (1958–1988), emigrated to Redcliffe in Queensland, Australia. The young brothers began performing where they could to raise pocket money. First called the Rattlesnakes, later Wee Johnny Hayes & the Bluecats, they were introduced to radio DJ Bill Gates by racetrack promoter Bill Goode (who saw them perform at Brisbane’s Speedway Circuit). Gates renamed them the “Bee Gees” after his and Goode’s initials – thus the name was not specifically a reference to “Brothers Gibb”, despite popular belief.[8]

By 1960 the Bee Gees were featured on television shows. In the next few years they began working regularly at resorts on the Queensland coast. For his songwriting, Barry sparked the interest of Australian star Col Joye, who helped them get a record deal with Festival Records subsidiary, Leedon Records, in 1963 under the name “Bee Gees.” The three released two or three singles a year, while Barry supplied additional songs to other Australian artists. From 1963 to 1966 the Gibb family lived at 171 Bunnerong Road, Maroubra in Sydney.[9]

A minor hit in 1965, “Wine and Women”, led to the group’s first LP The Bee Gees Sing and Play 14 Barry Gibb Songs. By 1966 Festival was, however, on the verge of dropping them from the Leedon roster because of their perceived lack of commercial success. It was at this time that they met American-born songwriter, producer and entrepreneur, Nat Kipner, who had just been appointed A&R manager of a new independent label, Spin Records. Kipner briefly took over as the group’s manager and successfully negotiated their transfer to Spin in exchange for Festival being granted the Australian distribution rights to the group’s recordings.[citation needed]

Through Kipner the Bee Gees met engineer-producer, Ossie Byrne. He produced (or co-produced with Kipner) many of the earlier Spin recordings, most of which were cut at his own small self-built St Clair Studio in the Sydney suburb of Hurstville. Byrne gave the Gibb brothers virtually unlimited access to St Clair Studio over a period of several months in mid-1966. The group later acknowledged that this enabled them to greatly improve their skills as recording artists. During this productive time they recorded a large batch of original material—including the song that would become their first major hit, “Spicks and Specks” (on which Byrne played the trumpet coda) – as well as cover versions of current hits by overseas acts such as The Beatles. They regularly collaborated with other local musicians, including members of beat band Steve & The Board, led by Steve Kipner, Nat’s teenage son.

Frustrated by their lack of success, the Gibbs decided to return to England in late 1966. Ossie Byrne travelled with them, and Colin Petersen, who eventually became the group’s drummer, followed soon after. While at sea in January 1967, they learned that “Spicks and Specks” had been awarded Best Single of the Year by Go-Set, Australia’s most popular and influential music newspaper.
Late 1960s: first international fame

Before their departure from Australia to England, Hugh Gibb sent demos to Brian Epstein who managed The Beatles and was director of NEMS, a British music store and promoter. Brian Epstein had passed the demo tapes to Robert Stigwood, who had recently joined NEMS. After an audition with Stigwood in February 1967, the Bee Gees were signed to a five-year contract whereby Polydor Records would be their record label in the United Kingdom and ATCO Records would be the United States distributor. Work quickly began on the group’s first international album, and Robert Stigwood launched a promotional campaign to coincide with its release.

Stigwood proclaimed that the Bee Gees were “The Most Significant New Talent Of 1967″ and thus began the immediate comparison to The Beatles.[10] Their second British single (their first UK 45 rpm issued was “Spicks and Specks”), “New York Mining Disaster 1941″, was issued to radio stations with a blank white label listing only the song title. Some DJs immediately assumed this was a new single by The Beatles and started playing the song in heavy rotation. This helped the song climb into the Top 20 in both the United Kingdom and the United States. No such chicanery was needed to boost the Bee Gees’ second single, “To Love Somebody”, into the US Top 20. Originally written for Otis Redding, “To Love Somebody” was a soulful ballad sung by Barry, which has since become a pop standard covered by hundreds of artists including Gram Parsons, Rod Stewart, Bonnie Tyler, Janis Joplin, The Animals, Nina Simone, and Michael Bolton. Another single, “Holiday”, was released in the United States, peaking at No. 16. The parent album, Bee Gees 1st (their first internationally), peaked at No. 7 in the United States and No. 8 in the United Kingdom.

Following the success of Bee Gees 1st, the band (which now consisted of Barry on rhythm guitar, Maurice on bass, Vince Melouney on lead guitar and Colin Petersen on drums),.[10] began work on the act’s second album. Released in late 1967, Horizontal repeated the success of their first album, featuring the No. 1 UK single “Massachusetts” (a No. 11 US hit), and the No. 7 UK single “World”. The sound of the album Horizontal had a more “rock” sound than their previous release, though ballads like “And The Sun Will Shine” and “Really And Sincerely” were also prominent. The Horizontal album reached No. 12 in the US, and No. 16 in the UK promoting the record, the Bee Gees made their first appearances in America, playing live concerts and television shows such as The Ed Sullivan Show and Rowan & Martin’s Laugh-In.

Two more singles followed in early 1968, the ballad “Words” (No. 15 US, No. 8 UK) and the double A-sided single “Jumbo” b/w “The Singer Sang His Song”. “Jumbo” was the Bee Gees’ least successful single to date only reaching No. 57 in the US, and No. 25 in the UK. The Bee Gees felt that “The Singer Sang His Song” was the stronger of the two sides, an opinion shared by listeners in the Netherlands, who made it a No. 3 hit. Further Bee Gees chart singles followed: “I’ve Gotta Get a Message to You” (No. 8 US, No. 1 UK) and “I Started A Joke” (No. 6 US), both culled from the band’s third album Idea. Idea was another Top 20 album in the US (No. 17) and the UK (No. 4). Following the tour and TV special to promote the album, Vince Melouney left the group, feeling that he wanted to play more of a blues style music than the Gibbs were writing. Melouney did achieve one feat while with the Bee Gees—his composition “Such A Shame” (from Idea) is the only song on any Bee Gees album not written by a Gibb brother.

By 1969, the cracks began to show within the group. Robin began to feel that Stigwood had been favouring Barry as the frontman. Their next album, which was to have been a concept album called Masterpeace, evolved into the double-album Odessa. Most rock critics felt this was the best Bee Gees album of the ’60s, with its progressive rock feel on the title track, the country-flavoured “Marley Purt Drive” and “Give Your Best”, and signature ballads such as “Melody Fair” and “First Of May”; the last of which became the only single from the album, and was a minor hit. Feeling that the flipside, “Lamplight” should have been the A-side, Robin quit the group in mid-1969 and launched a solo career. Robin Gibb saw brief success in Europe with the No. 2 hit “Saved By The Bell” and the album Robin’s Reign. Barry and Maurice continued as the Bee Gees, even recruiting their sister Lesley to appear with them on stage.

The first of many Bee Gees compilations, Best of Bee Gees was released, featuring the non-LP single “Words” plus the Australian hit “Spicks and Specks” The CD release replaces “Spicks and Specks” with another non-LP single “Tomorrow Tomorrow”, because Polydor could no longer secure the rights to the Australian track. “Tomorrow Tomorrow” was a moderate hit in the UK reaching No. 23, but stalled at No. 54 in the US. The compilation reached the Top Ten in both the US and the UK.

While Robin was off on his own, Barry, Maurice, and Colin continued on as the Bee Gees, recording their next album, Cucumber Castle. There was also a TV special filmed to accompany the album, which aired on the BBC in 1971. Colin Petersen played drums on the tracks recorded for the album, but was fired from the group after filming began and his parts were edited out of the final cut of the film. After Colin was fired, Australian drummer Geoff Bridgford was recruited to complete the recording of songs for Cucumber Castle. The leadoff single, “Don’t Forget to Remember” was a big hit in the UK reaching No. 2, but a disappointment in the US, only reaching No. 73. The next 2 singles, “I.O.I.O.” and “If I Only Had My Mind on Something Else” barely scraped the charts, and following the release of the album, Barry and Maurice parted ways. It seemed that the Bee Gees were finished. Barry recorded a solo album which never saw official release, though “I’ll Kiss Your Memory” was released as a single, without much interest. Meanwhile, Maurice released the single “Railroad”, and starred in the West End musical Sing A Rude Song.
Early 1970s

The three brothers reunited in the later part of 1970 penning a series of songs about heartache and loneliness. During this period they became a four piece band joined again by Australian drummer Geoff Bridgford who after playing on the 2 Years On album and Trafalgar album became the last non-Gibb brother to be a member of the Bee Gees. Although they had lost traction on the British charts, the Bee Gees hit No. 3 in America with “Lonely Days” (from the reunion LP 2 Years On) and had their first US No. 1 with “How Can You Mend a Broken Heart” (from Trafalgar). The trio’s talents were included in the soundtrack for the 1971 film Melody as they performed several songs for the title. In 1972, they hit No. 16 in America with the single “My World” and “Run To Me” from the LP To Whom It May Concern; the latter also returned them to the British top ten for the first time in three years.

By 1973, however, the Bee Gees were in a rut. The album, Life in a Tin Can, released on RSO Records and its lead-off single, “Saw a New Morning,” sold poorly with the single peaking at No. 94. This was followed by an unreleased album (known as A Kick in the Head Is Worth Eight in the Pants). A second compilation album, Best of Bee Gees, Volume 2 was released in 1973, though it did not repeat the success of Volume 1.

On the advice of Ahmet Ertegün, head of their US label Atlantic Records, Stigwood arranged for the group to record with famed soul music producer Arif Mardin. The resulting LP, Mr. Natural, included fewer ballads and foreshadowed the R&B direction of the rest of their career. But when it too failed to attract much interest, Mardin encouraged them to work with the soul music style.

The brothers attempted to assemble a live stage band that could replicate their studio sound. Lead guitarist Alan Kendall had come on board in 1971, but did not have much to do until Mr. Natural. For that album, they added drummer Dennis Bryon, and they later added ex-Strawbs keyboard player Blue Weaver, completing the late 1970s “Bee Gees band”. Maurice, who had previously performed on piano, guitar, organ, mellotron, and bass guitar, as well as exotica like mandolin and Moog synthesiser, now confined himself to bass onstage.

At Eric Clapton’s suggestion, the brothers relocated to Miami, Florida, early in 1975 to record. After starting off with ballads, they eventually heeded the urging of Mardin and Stigwood and crafted more rhythmic disco songs, including their second US No. 1, “Jive Talkin’”, along with US No. 7 “Nights on Broadway.” The band liked the resulting new sound, and this time the public agreed, sending the LP Main Course up the charts. This was their second album to have two US top-10 singles since 1968′s Idea. Main Course also became their first charting R&B album. Mardin was unable to work with the group afterwards, but the Bee Gees enlisted Albhy Galuten and Karl Richardson who had worked with Mardin during the Main Course sessions. This production team would carry the Bee Gees through the rest of the 1970s.

The next album, Children of the World, was drenched in Barry’s newfound falsetto and Weaver’s synthesiser disco licks. Led off by the single “You Should Be Dancing,” it pushed the Bee Gees to a level of stardom they had not previously achieved in the US, though their new R&B/disco sound was not as popular with some die hard fans from the 1960s. The Bee Gees’ band was now closer to a rock act, with rhythm guitar and real drums behind the falsetto.
Late 1970s: Saturday Night Fever

Following a successful live album, Here at Last… Bee Gees… Live, the Bee Gees agreed with Stigwood to participate in the creation of the Saturday Night Fever soundtrack. It would be the turning point of their career. The cultural impact of both the film and the soundtrack was seismic, not only in the United States, but in the rest of the world as well, bringing the nascent disco scene mainstream.

The band’s involvement in the film did not begin until post-production. As John Travolta asserted, “The Bee Gees weren’t even involved in the movie in the beginning … I was dancing to Stevie Wonder and Boz Scaggs.”[11] Producer Robert Stigwood commissioned the Bee Gees to create the songs for the film. The brothers wrote the songs “virtually in a single weekend” at France’s Château d’Hérouville studio.[11] Barry Gibb remembered the reaction when Stigwood and music supervisor Bill Oakes arrived and listened to the demos:
“ They flipped out and said these will be great. We still had no concept of the movie, except some kind of rough script that they’d brought with them … You’ve got to remember, we were fairly dead in the water at that point, 1975, somewhere in that zone–- the Bee Gees’ sound was basically tired. We needed something new. We hadn’t had a hit record in about three years. So we felt, Oh Jeez, that’s it. That’s our life span, like most groups in the late 60s. So, we had to find something. We didn’t know what was going to happen.[11] ”

Bill Oakes, who supervised the soundtrack, asserts that Saturday Night Fever did not begin the disco craze; rather, it prolonged it: “Disco had run its course. These days, Fever is credited with kicking off the whole disco thing–-it really didn’t. Truth is, it breathed new life into a genre that was actually dying.”[11]

Three Bee Gees singles (“How Deep Is Your Love”, “Stayin’ Alive”, and “Night Fever”) reached No. 1 in the United States and many countries around the world, launching the most popular period of the disco era. They also penned the song “If I Can’t Have You” which became a No. 1 hit for Yvonne Elliman, while the Bee Gees’ own version was the B-Side of “Stayin’ Alive.” Such was the popularity of Saturday Night Fever that two different versions of the song “More Than a Woman” received airplay, one by the Bee Gees, which was relegated to album track, and another by Tavares, which was the hit. The Gibb sound was inescapable. During an eight-month period beginning in the Christmas season of 1977, six songs written by the brothers held the No. 1 position on the US charts for 25 of 32 consecutive weeks—three of their own releases, two for brother Andy Gibb, and the Yvonne Elliman single.

Fueled by the movie’s success, the soundtrack broke multiple industry records, becoming the highest-selling album in recording history to that point. With more than 40 million copies sold, Saturday Night Fever is among music’s top five best selling soundtrack albums. It is currently calculated as the 4th highest-selling album worldwide.[12]

During this era, Barry and Robin also wrote “Emotion” for an old friend, Australian vocalist Samantha Sang, who made it a Top Ten hit (the Bee Gees sang backing vocals). Barry also wrote the title song to the movie version of the Broadway musical Grease for Frankie Valli to perform, which went to No. 1. During this period, the Bee Gees’ younger brother Andy followed his older siblings into a music career, and enjoyed considerable success. Produced by Barry, Andy Gibb’s first three singles all topped the US charts. In March 1978, the Bee Gees held the top 2 positions on the US Charts with “Night Fever” and “Stayin’ Alive”, the first time this had happened since The Beatles. On the US Billboard Hot 100 chart for 25 March 1978, five songs written by the Gibbs were in the US top ten at the same time: “Night Fever”, “Stayin’ Alive”, “If I Can’t Have You”, “Emotion” and “Love is Thicker Than Water”. Such chart dominance hadn’t been seen since April 1964, when The Beatles had all five of the top five American singles. Barry Gibb became the only songwriter to have four consecutive number one hits in the US breaking the John Lennon and Paul McCartney 1964 record. These songs were “Stayin’ Alive”, “Love Is Thicker Than Water”, “Night Fever”, “If I Can’t Have You”.

The Bee Gees also co-starred with Peter Frampton in the movie Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (1978) loosely inspired by the classic 1967 album by The Beatles. The film had been heavily promoted prior to release, and was expected to enjoy great commercial success. However, the disjointed film was savaged by the movie critics, and ignored by the public. Though some of its tracks charted, the soundtrack too was a high-profile flop. The single “Oh! Darling”, credited to Robin Gibb, reached No. 15 in the US. Previously, the Bee Gees had recorded three Beatles covers—”Golden Slumbers/Carry That Weight”, “She Came in Through the Bathroom Window” and “Sun King” – for the transitory musical documentary All This and World War II.

The Bee Gees’ follow-up to Saturday Night Fever was the Spirits Having Flown album. It yielded three more No. 1 hits: “Too Much Heaven”, “Tragedy”, and “Love You Inside Out.” This gave the act six consecutive No. 1 singles in America within a year and a half (a record surpassed only by Whitney Houston). “Too Much Heaven” ended up as the Bee Gees’ musical contribution to the Music for UNICEF Concert at the United Nations General Assembly in January 1979, a benefit organised by the Bee Gees, Robert Stigwood, and David Frost for UNICEF that was broadcast worldwide. The brothers donated the royalties from the song to the charity. Up to 2007, this song has earned over $11 million for UNICEF. During the summer of 1979, the Bee Gees embarked on their largest concert tour covering the US and Canada. The Spirits Having Flown tour capitalised on Bee Gees fever that was sweeping the nation, with sold out concerts in 38 cities. The Bee Gees produced a video for the title track of “Too Much Heaven” directed by Miami-based film-maker, Martin Pitts and produced by Charles Allen. With this video, Pitts and Allen began a long association with the brothers.

The Bee Gees even had a country hit in 1979 with “Rest Your Love On Me”, the flip side of their pop hit “Too Much Heaven”, which made Top 40 on the country charts. In 1981, Conway Twitty’s version of “Rest Your Love On Me” topped the country charts.

The Bee Gees’ overwhelming success rose and fell with the disco bubble. By the end of 1979, disco was rapidly declining in popularity, and the backlash against disco put the Bee Gees’ American career in a tailspin. Radio stations around America began promoting “Bee Gee Free Weekends”. Following their remarkable run from 1975 to 1979, the act would have only one more top ten single in the US, and that would not come until 1989. The Bee Gees’ international popularity sustained somewhat less damage. Barry Gibb considered the success of the Saturday Night Fever soundtrack both a blessing and a curse:
“ Fever was No. 1 every week … It wasn’t just like a hit album. It was No. 1 every single week for 25 weeks. It was just an amazing, crazy, extraordinary time. I remember not being able to answer the phone, and I remember people climbing over my walls. I was quite grateful when it stopped. It was too unreal. In the long run, your life is better if it’s not like that on a constant basis. Nice though it was.[11] ”
1980s

Robin and Barry Gibb released various solo albums in the 1980s but only with sporadic and moderate chart success. The brothers had continuing success behind the scenes, however, writing and producing for several artists. In 1980 Barry Gibb worked with Barbra Streisand on her album Guilty. He co-produced and wrote or co-wrote all nine of the album’s tracks (four of them written with Robin and the title track with both Robin and Maurice). Barry also appeared on the album’s cover with Streisand, and duetted with her on two tracks. The album reached No.1 in both the US and the UK, as did the single “Woman in Love” (written by Barry and Robin), becoming Streisand’s most successful single and album to date.

In 1981 the Bee Gees released the album Living Eyes, their last release on RSO. This album was the first CD ever played in public, when it was played to viewers of the BBC show Tomorrow’s World.[13] With the disco backlash still running strong, the album failed to make the UK or US Top 40. Two singles from the album fared little better – “He’s a Liar” reached No. 30 in the US and “Living Eyes” reached No. 45, breaking the Bee Gees’ Top 40 streak which started in 1975 with “Jive Talkin’”.

In 1982 Dionne Warwick enjoyed a UK No.2 and US Adult Contemporary No. 1 with her comeback single, “Heartbreaker”, taken from her album of the same name written largely by the Bee Gees and co-produced by Barry Gibb. The album reached No.3 in the UK and the Top 30 in the US where it was certified Gold.

A year later Dolly Parton and Kenny Rogers recorded the Bee Gees-penned track “Islands in the Stream”, which became a US No. 1 hit and Top 10 in the UK. Rogers’ 1983 album, Eyes That See In The Dark, was written entirely by the Bee Gees and co-produced by Barry. The album was a Top 10 hit in the US and was certified Double Platinum.

The Bee Gees had greater success with the soundtrack to Staying Alive in 1983, the sequel to Saturday Night Fever. The soundtrack was certified platinum in the US, and included their Top 30 hit “The Woman in You”.

Also in 1983 the band were sued by Chicago songwriter Ronald Selle, who claimed that the brothers stole melodic material from one of his songs, “Let It End”, and used it in “How Deep Is Your Love”. At first, the Bee Gees lost the case; one juror said that a factor in the jury’s decision was the Gibbs’ failure to introduce expert testimony rebutting the plaintiff’s expert testimony that it was “impossible” for the two songs to have been written independently. However, the verdict was overturned a few months later.

In 1985 Diana Ross released the album Eaten Alive, written by the Bee Gees, with the title track co-written with Michael Jackson (who also performed on the track). The album was again co-produced by Barry Gibb and the single “Chain Reaction” gave Ross a UK and Australian No.1 hit.

The Bee Gees released the album E.S.P. in 1987, which sold over 3 million copies. It was their first album in six years, and their first for Warner Bros. Records. The single “You Win Again” went to No. 1 in numerous countries, including the UK,[14] and made the Bee Gees the first group to score a UK No. 1 hit in each of three decades: the 1960s, 1970s, and 1980s.[15] The single was a disappointment in the US, charting at No. 75, and the Bee Gees voiced their frustration over American radio stations not playing their new European hit single, an omission which the group felt led to poor sales of their current album in the States.

On 10 March 1988, younger brother Andy died, aged 30, as a result of myocarditis, an inflammation of the heart muscle due to a recent viral infection. His brothers acknowledge that Andy’s past drug and alcohol use probably made his heart more susceptible to this illness. Just before Andy’s death, it had been decided by the group that Andy would join them, which would have made the group a four-piece group. The Bee Gees’ following album, One (1989), featured a song dedicated to Andy, “Wish You Were Here”. The album also contained their first US top ten hit (No. 7) in a decade, “One”. After the album’s release, they embarked on their first world tour in ten years.
1990s

In 1990, Polydor Records issued the box set Tales from the Brothers Gibb: A History in Song, which contained all of the group’s singles (except 1981′s “Living Eyes”), rare B-sides, unreleased tracks, solo material, and live performances. Many songs received new stereo mixes by Bill Inglot with some songs making their CD debut. At the time of its release, Tales was one of the first box sets issued in the music business and it was considered an honour for a group to have one. In the UK, Polydor issued a single disc hits collection from Tales called The Very Best of the Bee Gees, which contained their biggest UK hits. The album became one of their best selling albums in that country, eventually being certified Triple Platinum.

Following their next album, High Civilization (1991), which contained the UK top five hit “Secret Love”, the Bee Gees went on a European tour. After the tour, Barry Gibb began to battle a serious back problem, which required surgery. In addition, he also suffered from arthritis, and at one point, it was so severe that it was doubtful that he would be able to play guitar for much longer. Also in the early 1990s, Maurice Gibb finally sought treatment for his alcoholism, which he had battled for many years, with the help of Alcoholics Anonymous.

In 1993, the group returned to the Polydor label, and released the album Size Isn’t Everything, which contained the UK top five hit “For Whom the Bell Tolls”. Success still eluded them in the US, however, as the first single released, “Paying the Price of Love” only managed to reach No. 74 on the Billboard Hot 100 while the parent album stalled at No. 153.

In 1997, they released the album Still Waters, which sold over four million copies, and reached No.2 in the UK (their highest album chart position there since 1979) and No.11 in the US. The album’s first single, “Alone”, gave them another UK Top 5 hit and a top 30 hit in the US. Still Waters would be the band’s most successful US release of their post-RSO era.

At the 1997 BRIT Awards held in Earls Court, London on 24 February, the Bee Gees received the award for Outstanding Contribution to Music.[16] On 14 November 1997, the Bee Gees performed a live concert in Las Vegas called One Night Only. The show included a performance of “Our Love (Don’t Throw It All Away)” synchronised with a vocal by their deceased brother Andy and a cameo appearance by Celine Dion singing “Immortality”. The CD of the performance sold over 5 million copies. The “One Night Only” name grew out of the band’s declaration that, due to Barry’s health issues, the Las Vegas show was to be the final live performance of their career. After the immensely positive audience response to the Vegas concert, Barry decided to continue despite the pain, and the concert expanded into their last full-blown world tour of “One Night Only” concerts.[17] The tour included playing to 56,000 people at London’s Wembley Stadium on 5 September 1998 and concluded in the newly built Olympic Stadium in Sydney, Australia on 27 March 1999 to 72,000 people.[17]

In 1998, the group’s soundtrack for Saturday Night Fever was incorporated into a stage production produced first in the West End and then on Broadway. They wrote three new songs for the adaptation. Also in 1998 the brothers recorded Ellan Vannin for Isle of Man charities. Known as the unofficial national anthem of the Isle of Man, the brothers performed the song during their world tour to reflect their pride in the place of their birth.[18]

The Bee Gees closed the decade with what turned out to be their last full-sized concert, known as BG2K, on 31 December 1999.
2000–08: Maurice’s death and hiatus

In 2001, the group released what turned out to be their final album of new material as a group, This Is Where I Came In. The album was another success, reaching the Top 10 in the UK (being certified Gold), and the Top 20 in the US. The title track was also a UK Top 20 hit single. The album gave each member of the group a chance to write in his own way, as well as composing songs together. For example, Maurice’s compositions and leads are the “Man in the Middle” and “Walking on Air,” while Robin contributed “Déjà Vu,” “Promise the Earth,” and “Embrace,” and Barry contributed “Loose Talk Costs Lives,” “Technicolour Dreams”, and “Voice in the Wilderness”. The other songs are collaborative in writing and vocals. They performed many tracks from This Is Where I Came In, plus many of their biggest hits, on the live televised concert series Live by Request, shown on the A&E Network. The last concert of the Bee Gees as a trio was at the Love and Hope Ball in 2002.

Maurice, who had been the musical director of the Bee Gees during their final years as a group, died unexpectedly on 12 January 2003 at the age of 53 from a heart attack, while awaiting emergency surgery to repair a strangulated intestine.[19] Initially, his surviving brothers announced that they intended to carry on the name “Bee Gees” in his memory. But as time passed they decided to retire the group name, leaving it to represent the three brothers together.[20]

The same week that Maurice died, Robin’s solo album Magnet was released. On 23 February 2003, the Bee Gees received the Grammy Legend Award. Barry and Robin accepted as well as Maurice’s son, Adam, in a tearful ceremony.

Although there was talk of a memorial concert featuring both surviving brothers and invited guests,[21] nothing materialised. Barry and Robin continued to work independently, and both released recordings with other artists, occasionally coming together to perform at special events.

In late 2004, Robin embarked on a solo tour of Germany, Russia and Asia. During January 2005, Barry, Robin and several legendary rock artists recorded “Grief Never Grows Old,” the official tsunami relief record for the Disasters Emergency Committee. Later that year, Barry reunited with Barbra Streisand for her top-selling album Guilty Pleasures, released as Guilty Too in the UK as a sequel album to the previous Guilty. Robin continued touring in Europe. Also in 2004, Barry recorded his song “I Cannot Give You My Love” with Cliff Richard, which became a UK top 20 hit single.[22]

In February 2006, Barry and Robin reunited on stage for a Miami charity concert to benefit the Diabetes Research Institute. It was their first public performance together since the death of brother Maurice. Barry and Robin also played at the 30th annual Prince’s Trust Concert in the UK on 20 May 2006.

In October 2008, Robin performed a couple of songs in London as part of the BBC Electric Proms Saturday Night Fever performance. This involved various other performers and the BBC Concert Orchestra and was screened on the BBC and BBC interactive services.
2009–present: Return to performing and Robin’s death

On 1 September 2009, Barry Gibb, in an interview with Easy Mix radio host Tim Roxborough, mentioned on the subject of future tours that “they will be back”; but in an agreement with Warner/Rhino they would not make an announcement at that time.[23][24] On 7 September 2009, Robin Gibb disclosed to Jonathan Agnew that he had been in touch with Barry Gibb and that they had agreed that the Bee Gees would re-form and “perform again”.[25]

Barry and Robin performed on the BBC’s Strictly Come Dancing on 31 October 2009[26] and appeared on ABC-TV’s Dancing with the Stars on 17 November 2009.[27]

On 15 March 2010, Barry and Robin inducted the Swedish group ABBA into the Rock and Roll Hall of Fame.[28] On 26 May 2010, the two made a surprise appearance on the ninth season finale of American Idol.

In October 2010, Robin Gibb was interviewed by the Daily Mail, and confirmed that the story of the Bee Gees is to be made into a Hollywood movie by Steven Spielberg. The Oscar-winning director believes the group’s journey from unknowns in Manchester to worldwide fame will prove box-office gold. Robin told the Daily Mail: “The movie is going to be done by some very important people. It will be our life story. Barry and I will be involved in the technical side”. One of the challenges for Spielberg will be replicating the brothers’ distinctive three-part harmonies and Barry’s falsetto voice. Robin said: “I’d like our original recordings to be used because it’s very hard to emulate them.”[29]

On 20 November 2011 it was announced that Robin Gibb, at 61 years old, was diagnosed with liver cancer, a condition he became aware of several months earlier. He had become noticeably thinner in previous months and had to cancel several appearances due to issues with severe abdominal pain.[30]

On 13 February 2012, Robin joined British military trio The Soldiers for the Coming Home charity concert at the London Palladium, in support of injured servicemen. It was his first public appearance for almost five months, and sadly his final.

On 14 April 2012, it was reported that Robin was “fighting for his life” after contracting pneumonia[31] and went into a coma in a Chelsea hospital.[32] Then, on 20 April 2012, It was reported that Robin came out of his coma. He made remarkable progress, according to reports from his family. His spokesman Doug Wright said that Gibb was able to nod and communicate with family members who had been at his hospital bedside.[33] He died on 20 May 2012.[34]. With Robin’s death, Barry became the last surviving Gibb brother.
Songwriting success

The Bee Gees have sold in excess of 200 million records worldwide.[35] At one point in 1978, the Gibb brothers were responsible for writing and/or performing 9 of the songs in the Billboard Hot 100.[36] In all, the Gibbs placed 13 singles onto the Hot 100 in 1978, with 12 making the Top 40.

At least 2,500 artists have recorded their songs.[37] Their most popular composition is “How Deep Is Your Love”, with 400 versions by other artists in existence.[38] Among the artists who have covered their songs are Ardijah, Michael Bolton, Boyzone, Eric Clapton, Billy Corgan, Destiny’s Child, Faith No More, Feist, The Flaming Lips, Al Green, Jinusean, Elton John, Tom Jones, Janis Joplin, Lulu, Elvis Presley, Nina Simone, Percy Sledge, Robert Smith, Take That, and John Frusciante (who has covered “How Deep Is Your Love” during Red Hot Chili Peppers concerts). The band’s music has also been sampled by dozens of hip hop artists.

Songs written by the Gibbs, but largely better known through versions by other artists, include:

“Ain’t Nothing Gonna Keep Me From You” by Teri DeSario
“Buried Treasure” by Kenny Rogers (backing vocals The Gatlin Brothers)
“Chain Reaction” by Diana Ross
“Come on Over” by Olivia Newton-John
“Emotion” by Samantha Sang and by Destiny’s Child
“Gilbert Green” by Gerry Marsden
“Grease” by Frankie Valli
“Guilty” and “Woman in Love” by Barbra Streisand
“Heartbreaker” & “All the Love in the World” by Dionne Warwick
“Hold On to My Love” by Jimmy Ruffin
“I Will Be There” by Tina Turner
“If I Can’t Have You” by Yvonne Elliman
“Immortality” by Celine Dion
“Islands in the Stream” by Kenny Rogers and Dolly Parton
“Morning of My Life” by Abi and Esther Ofarim and by Mary Hopkin
“Only One Woman” by The Marbles
“Rest Your Love on Me” by Conway Twitty
“Sacred Trust” by One True Voice
“Warm Ride” by Graham Bonnet and by Rare Earth

The Bee Gees’ major non-UK/US breathrough hit “Spicks and Specks”—a 1966 chart success in Australia (top five) and New Zealand (number one), and in Holland (top five) in 1967—was covered by British rock-pop band Status Quo for their 1968 debut album. And Al Green’s 1972 non-single cover of the Bee Gees’ massive 1971 North American number one “How Can You Mend a Broken Heart” enjoys a certainly critical and popular following, particularly in the UK.
Awards and recognition
Bee Gees for the television special Billboard No. 1 Music Awards (November 1977) Top to bottom: Barry, Robin and Maurice.
Inductions

1979 Hollywood Walk of Fame
1994 Songwriters Hall of Fame
1995 Florida’s Artists Hall of Fame
1997 Rock and Roll Hall of Fame
1997 ARIA (Australian Recording Industry Association) Hall of Fame
2001 Vocal Group Hall of Fame
2004 Dance Music Hall of Fame
2005 London’s Walk of Fame

Grammy Awards

1978 Best Pop Vocal Performance By A Group – “How Deep Is Your Love”
1979 Best Pop Vocal Performance By A Duo Or Group – “Saturday Night Fever”
1979 Best Arrangement Of Voices – “Stayin’ Alive”
1979 Album Of The Year – “Saturday Night Fever”
1979 Producer Of The Year – “Saturday Night Fever”
1981 Best Pop Performance By A Duo Or Group With Vocal – “Guilty” (Barry Gibb with Barbra Streisand)
2000 Lifetime Achievement Award
2003 Legend Award
2004 Hall Of Fame Award – “Saturday Night Fever”

World Music Awards

1997 Legend Award

American Music Awards

1979 Favorite Pop / Rock Band, Duo Or Group
1979 Favorite Soul / R&B Album – “Saturday Night Fever”
1980 Favorite Pop / Rock Band, Duo Or Group
1980 Favorite Pop / Rock Album – “Spirits Having Flown”
1997 International Artist Award

BRIT Awards

1997 Outstanding Contribution To Music

BMI Awards

On 15 May 2007, the Bee Gees were named BMI Icons at the 55th annual BMI Pop Awards. Collectively, Barry, Maurice and Robin Gibb have earned 109 BMI Pop, Country and Latin Awards.[39]

Commemorative stamps

In October 1999 the Isle of Man Post Office unveiled a set of 6 stamps honouring their native sons’ music. The official launch took place at the London Palladium where the stage show of Saturday Night Fever was playing. A similar launch was held in New York shortly after to coincide with the show opening across the Atlantic. The songs depicted on the stamps are “Massachusetts”, “Words”, “I’ve Gotta Get A Message To You”, “Night Fever”, “Stayin’ Alive” and “Immortality”.
Civic honours

In 1978, following the success of Saturday Night Fever, and the single “Night Fever” in particular, Reubin Askew, the Governor of the US state of Florida, named the Bee Gees honorary citizens of the state, since they resided in Miami at the time.[40]

All three brothers (including Maurice, posthumously) were appointed Commanders in the Order of the British Empire in December 2001 with the ceremony taking place at Buckingham Palace on 27 May 2004.[41][42]

On 10 July 2009, the Isle of Man’s capital bestowed the Freedom of the Borough of Douglas honour on Barry and Robin, as well as posthumously on Maurice.[43] On 20 November 2009, Douglas Borough Council released a limited edition commemorative DVD to mark their naming as Freemen of the Borough.[44]
Discography
Main article: Bee Gees discography
Studio albums
Year Title US
Chart UK
Chart
1965 The Bee Gees Sing and Play 14 Barry Gibb Songs — —
1966 Spicks and Specks — —
1967 Bee Gees 1st 7 8
1968 Horizontal 12 16
1968 Idea 17 4
1969 Odessa 20 10
1970 Cucumber Castle 94 57
1970 2 Years On 32 —
1971 Trafalgar 34 —
1972 To Whom It May Concern 35 —
1973 Life in a Tin Can 69 —
1974 Mr. Natural 198 —
1975 Main Course 14 —
1976 Children of the World 8 —
1979 Spirits Having Flown 1 1
1981 Living Eyes 41 73
1987 E·S·P 96 5
1989 One 68 29
1991 High Civilization — 24
1993 Size Isn’t Everything 153 23
1997 Still Waters 11 2
2001 This Is Where I Came In 16 6
Live albums
Year Title US
Chart UK
Chart
1977 Here at Last… Bee Gees… Live 8 —
1998 One Night Only 72 4
Soundtrack releases
Year Title US
Chart UK
Chart
1977 Saturday Night Fever 1 1
1978 Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band 5 38
1983 Staying Alive 6 14
Catalogue reissue

The Gibbs recently gained ownership rights to their back catalogue, and set up a new distribution arrangement with Warner/Rhino/Reprise Records where they have since reissued digitally remastered versions of Saturday Night Fever, their later Bee Gees Greatest album, and a new boxed set: The Studio Albums: 1967–1968.

Additionally, more recent titles such as Still Waters and This Is Where I Came In were among the first batch of re-releases. The band’s three Warner Bros. releases, E. S. P., One and High Civilisation were also made available on iTunes for the first time since the albums went out of print in North America in the mid-90s.

According to Robin Gibb’s website, three more reissues were planned for the 2008 holiday season: Best of Bee Gees, Best of Bee Gees, Volume 2 and Love Songs. The double album Odessa was released on 13 January 2009 in a special 3-disc deluxe edition complete with the original red velvet cover with remastered stereo and mono versions of the album as well as alternate versions and unreleased tracks.

Since the remastered release of Odessa, Rhino has stopped reissuing original Bee Gees albums and there has not been any announcement as to when the remaining albums will be remastered.
Limited edition

Ellan Vannin was recorded in 1997 as a 1,000 quantity limited edition single for Isle of Man charities. The song was featured in the Bee Gees World Tour and on ITV’s “An Evening With …” but to date has not been released generally. The single was subsequently also available as part of the 1999 Bee Gees Stamp issue.
50th anniversary collections

In conjunction with the 50th anniversary of the Bee Gees (when they started calling themselves “Bee Gees” in 1959), Rhino Records have released two new collections. Mythology is a four-disc collection highlighting each brother, including Andy, with tracks personally selected by Barry, Robin, Maurice’s wife Yvonne (with his children Adam and Samantha), and Andy’s daughter Peta. Maurice’s disc contains two unreleased tracks called “Angel Of Mercy” and “The Bridge”. Andy’s disc contains the unreleased track “Arrow Through The Heart”. Mythology also features a scrapbook of family photos, many never-before published, along with tributes from artists such as George Martin, Brian Wilson, Elton John, Graham Nash and the band’s longtime manager Robert Stigwood.

The second collection, The Ultimate Bee Gees, is a more modest two-disc 40-track collection highlighting their biggest hits and includes a bonus DVD of unreleased videos, previously unreleased television appearances, live performances, and promo videos. Each disc is themed, with the first disc being the more upbeat songs called “A Night Out” and the second disc being more ballad-focused called “A Night In”.[45]
Band instrumentalists

Barry Gibb played rhythm guitar.

During the early 1970s, Robin Gibb played piano and violin occasionally, but most of the time he only sang. Although he kept on playing strings and keyboards privately, he had not played any instrument on stage since mid-’70s.

Maurice Gibb played bass guitar, rhythm and lead guitar, piano, organ, harpsichord, electric piano, mellotron, and electronic keyboards, synthesisers and drum tracks. From 1966 to 1972 he played multiple instruments on many records. During the late 1970s he played mainly bass guitar. From about 1986 onward he usually played keyboards and guitars. Maurice was credited by the brothers as being the most technologically savvy member of the band, and had built his own home studio. The bootleg CD ESP Demos allegedly includes rough versions of tracks from the album of the same name that were recorded at that studio.[citation needed]

These musicians were considered members of the band:[citation needed]

Colin Petersen – drums (1967–1969)
Vince Melouney – lead guitar (1967–1968)
Geoff Bridgford – drums (1969–1972)
Alan Kendall – lead guitar (1971–1980, 1987–2001)
Dennis Bryon – drums (1974–1980)
Blue Weaver – keyboards (1975–1980)

Filmography

1969: Cucumber Castle
1978: Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band
1979: The Bee Gees Special
1990: One For All Tour
1997: Keppel Road
1998: One Night Only
2001: This Is Where I Came In
2002: Live By Request
2010: In Our Own Time

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Élisabeth II

Saturday, May 19th, 2012

Élisabeth II (en anglais et en français canadien Elizabeth II1, née Elizabeth Alexandra Mary Windsor2, à Londres, le 21 avril 1926) est reine de seize États indépendants et chef du Commonwealth depuis le 6 février 1952.

Outre le Royaume-Uni, elle est reine du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Jamaïque, de la Barbade, des Bahamas, de la Grenade, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Îles Salomon, des Tuvalu, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, d’Antigua-et-Barbuda, du Belize et de Saint-Christophe-et-Niévès, où elle est représentée par des gouverneurs généraux. Les seize pays dont elle est la reine sont désignés sous le nom de royaumes du Commonwealth, et leur population totale est de 130 millions de ressortissants.

Élisabeth II est aussi chef du Commonwealth des nations, chef (Lord High Admiral) de l’Amirauté britannique, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, seigneur de Man, duc de Normandie3 (régnant sur les îles Anglo-Normandes) et le chef suprême des Fidji. En tant que chef de l’État, elle est aussi le commandant en chef des armées dans chacun de ses royaumes4,5,6,7.

En 2010, elle est classée quarante et unième femme la plus puissante du monde par le magazine Forbes8.

Depuis le 11 mai 2011, le règne d’Élisabeth est le quatrième plus long de l’histoire de toutes les grandes monarchies européennes, derrière ceux de Louis XIV, qui a régné 72 ans sur la France, de 1643 à 1715, de l’empereur François-Joseph Ier d’Autriche, 68 ans, de 1848 à 1916, et de son aïeule la reine Victoria, 63 ans et 7 mois (1837-1901), et devant les rois George III du Royaume-Uni, 59 ans et 96 jours9, et Louis XV de France, qui avait régné sur la France durant 58 ans, 8 mois et 9 jours, de 1715 à 1774.

Sommaire

Biographie

Famille

Élisabeth II est issue de la maison de Windsor, nom adopté durant la Première Guerre mondiale, en 1917, par la maison de Saxe-Cobourg-et-Gotha, branche anglaise de la maison de Wettin, qui règne sur le Royaume-Uni depuis la mort de la reine Victoria en 1901.

Petite-fille du roi George V et de la reine Mary de Teck, Élisabeth II est la fille d’Albert, duc d’York, fils cadet du couple royal, et de Lady Elizabeth Bowes-Lyon.

Princesse héritière

Après avoir fêté ses vingt-cinq ans de règne en 1935, le roi George V meurt en janvier 1936. Son héritier, Édouard VIII, renonce quelques mois plus tard au trône, et c’est son frère cadet, le père de la princesse Élisabeth, qui devient roi sous le nom de George VI. Élisabeth n’ayant pas de frère, elle devient, de ce fait, princesse héritière.

En septembre 1939, la guerre est imminente, la jeune Élisabeth est alors envoyée en lieu sûr, loin de ses parents, qui désirent rester à Londres et affronter les bombardements avec leur peuple10.

En avril 1942, la princesse Élisabeth se voit nommée, le jour de son 16e anniversaire, colonel en chef du régiment des Grenadiers Guards. Pour la première fois de sa vie, elle passe en revue les troupes, débutant ainsi son activité officielle de future reine du Royaume-Uni.

À l’âge de 18 ans, elle s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service comme apprentie conductrice d’ambulance et comme mécanicienne. Elle conduit également des camions militaires, ce qui fait d’elle, aujourd’hui, « le seul chef d’État au monde ayant porté l’uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale »11.

C’est à cet âge qu’elle tombe amoureuse du prince Philippe de Grèce et de Danemark. La relation devient publique lorsque celui-ci l’accompagne à un mariage en 1946.

En 1947, la princesse Élisabeth a célébré son passage à l’âge adulte à 5 000 km de son pays d’origine, en Afrique du Sud, où elle a prononcé le discours peut-être le plus important de sa vie10,12.

« En ce 21e anniversaire de ma naissance, ce m’est un plaisir de m’adresser à toute la population du Commonwealth et de l’Empire, quels que soient leur pays d’origine, leur race et leur langue. C’est un jour de bonheur pour moi, mais il m’incite aussi à réfléchir à cette vie qui se profile avec ses nombreux défis et toutes ses possibilités. Plusieurs de mes ancêtres ont adopté cette devise, une noble devise : « Je sers » ; elle a, jadis, inspiré de nombreux héritiers du trône lorsqu’ils ont prononcé leur serment d’allégeance en accédant à l’âge adulte. Les progrès de la science me permettent de faire ce qu’aucun d’eux n’a pu faire, je peux prononcer mon serment solennel en m’adressant à l’ensemble de l’Empire. Je désire faire ce serment maintenant, il est très simple. Je déclare devant vous tous que je consacrerai toute ma vie, qu’elle doive être longue ou brève, à votre service et au service de la grande famille impériale dont nous faisons tous partie, mais je n’aurai pas la force de respecter cet engagement sans votre participation que je vous invite à m’offrir. Je sais que votre soutien sera indéfectible. Que Dieu m’aide à respecter mon serment et qu’Il vous bénisse, vous tous qui acceptez de m’y aider. »

Deux mois après son retour d’Afrique du Sud, le 20 novembre 1947, elle épouse Philippe Mountbatten (auparavant prince de Grèce et de Danemark, avant de renoncer à ces titres après avoir obtenu la citoyenneté britannique).

Reine du Royaume-Uni

Au début de l’année 1952, la princesse Élisabeth remplace son père pour une visite officielle au Kenya. Cependant, durant cette visite, on annonce, le 6 février 1952 à 7 h 30 du matin, que George VI s’est éteint pendant son sommeil. Elle accède au trône, puis est couronnée le 2 juin 195313. Cette même année, on lui offre un yacht nommé Britannia. Ce bateau, jugé trop onéreux, a été retiré du service lors d’une cérémonie officielle en 1997.

Tous les ans depuis 1748, un samedi du mois de juin, a lieu le « Trooping the Colour » (le salut aux couleurs), à l’occasion de l’anniversaire du souverain britannique. À cette occasion, en 1969, un nouvel avion, le Concorde, fait son apparition en saluant la souveraine, et, en 1981, un jeune homme tire sur la reine (avec des cartouches à blanc)14.

La reine préside de nombreux événements sportifs, comme la Coupe de monde de football de 1966 ou encore à Lord’s, lorsque le premier capitaine noir de l’équipe de cricket a été salué par sa reine. Mais les courses de chevaux restent la passion de la reine, qui se rend très fréquemment à Ascot Racecourse (en). Cavalière émérite, elle apparaît à cheval, en amazone, en particulier pour les cérémonies des couleurs15.

En 1969, son fils aîné, le prince Charles, devient Son Altesse royale le prince de Galles, et il prononce le même type de déclaration que sa mère lors de ses 21 ans.

L’année 1992 est qualifiée, par un ami de la reine, Sir Edward Ford, d’annus horribilis16, mots qu’elle reprendra dans un discours devenu célèbre prononcé le 24 novembre 199217 : aux déboires conjugaux de ses trois aînés, s’ajoute l’incendie de sa résidence officielle, le château de Windsor.

Le 6 septembre 1997, lors de la cérémonie des funérailles de son ex-belle fille, la très populaire Lady Diana Spencer, la reine sort du palais de Buckingham, se tient debout devant les grilles du château et s’incline devant le passage du convoi funèbre. C’est l’une des rares fois où la reine dérogera au protocole. La reine ne doit, en effet, jamais s’incliner[réf. nécessaire], sauf à signifier que l’empire tout entier ainsi que tous ses sujets doivent également s’incliner. Deux mois plus tard, le 20 novembre 1997, la reine et son époux célèbrent leurs noces d’or.

En 2002, sa sœur la princesse Margaret et la reine-mère meurent (respectivement les 9 février et 30 mars). 2002 est aussi l’année du Jubilé d’or de la reine, célébrant ses cinquante ans de règne10 (le 6 février).

En 2011, la reine s’est rendue en Irlande. Cette visite marque la « réconciliation » entre l’Irlande et le Royaume-Uni, puisque que c’est la première fois depuis 1911 qu’un monarque britannique se rend en République d’Irlande. Cependant, une partie de la population irlandaise n’était pas d’accord, et une sécurité renforcée a été mise en place.

Protocole

Famille royale britannique
et des royaumes du Commonwealth
Royal Coat of Arms of the United Kingdom.svg


S.M. la reine
S.A.R. le duc d’Édimbourg


S.A.R. le duc de Gloucester
S.A.R. la duchesse de Gloucester
S.A.R. le duc de Kent
S.A.R. la duchesse de Kent
S.A.R. le prince Michael de Kent
S.A.R. la princesse Michael de Kent
S.A.R. la princesse Alexandra de Kent

Le duc d’Édimbourg se tient toujours en retrait derrière Elizabeth II.

Le protocole royal entourant la reine est très strict, créant des polémiques lorsqu’il n’est pas respecté.

Ainsi, lors d’une de ses visites au Canada, en 2002, l’homme d’affaires québécois Louis Garneau a spontanément tendu son bras autour de son épaule pour une photo, geste qui n’a pas semblé déranger la reine. Les journaux et les médias britanniques ont réagi violemment. On pouvait alors lire en première de couverture de certains journaux : « You can put your arm round Ma’am » ou « Whose arm’s on Ma’am ? » ou encore « And this is me with the Queen of England… ». En revanche, le bureau du protocole canadien stipule que « les membres de la famille royale désirent que les éléments du protocole soient adaptés à ce qui est généralement acceptable dans la société canadienne », et la plupart des monarchistes purs et durs n’ont pas fait tollé de cette affaire, estimant que ce n’était « pas grave » (Peter Hammond – V.-P. de la Ligue des monarchistes du Canada)18. Lors d’une visite officielle en 2009, l’épouse du président Barack Obama s’est autorisé le même geste.

Lorsqu’on rencontre la reine, il est aussi de mise de s’adresser à elle en langue française ou anglaise, deux langues qu’elle maîtrise parfaitement. Lors d’une conversation, les formules de familiarité sont totalement proscrites : on s’adresse à elle en l’appelant « Madame » si on lui parle en français, le bureau du protocole canadien recommandant également l’utilisation du titre « Majesté », bien qu’il soit déconseillé par l’Académie française mais approuvé par l’Office québécois de la langue française19,20,21,22.

Reine du Canada

Article détaillé : Monarchie canadienne.

Élisabeth II dit apprécier chaleureusement chacune de ses visites au Canada. Un pays qu’elle dit porter dans son cœur depuis qu’il a accueilli ses parents en 1939. Elle a visité le Canada 22 fois, sa dernière visite remontant à 201023. Lors de sa visite en 1957, elle a ouvert le Parlement canadien – une première dans l’histoire du Canada – et la reine y a lu le discours du trône au Sénat d’Ottawa devant tous les députés, ministres, sénateurs et juges de la Cour suprême du Canada.

Famille

Fille aînée du roi George VI (alors duc d’York) et de sa femme Elizabeth. Sa sœur cadette est la princesse Margaret. Son père était membre de la famille de Saxe-Cobourg et Gotha, une branche de la maison de Wettin, qui a donné nombre de souverains européens. C’est le roi George V, son grand-père, qui, en 1917, pendant la Première Guerre mondiale, change ce nom jugé un peu trop allemand pour celui de Windsor, du nom du château dont il est propriétaire, près de Londres. Arrière-petite-fille d’Édouard VII, elle est donc l’arrière-arrière-petite-fille de la reine Victoria. Le prince Philip est lui-même l’arrière-arrière-petit-fils, en ligne maternelle, de la reine Victoria. En raison de son ascendance maternelle, la reine Élisabeth est la souveraine possédant le plus de sang britannique depuis les Tudors et les Stuarts. Elle est aussi apparentée de près avec les familles royales – toujours régnantes – de Norvège, de Suède, du Danemark, d’Espagne et de Belgique, ainsi qu’avec celles ayant régné sur l’Allemagne, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie et la Yougoslavie.

Descendance

Le duc d’Édimbourg et la reine Élisabeth II lors de son couronnement en 1953.
Descendance (avec les conjoints)
de la reine Élisabeth II et du prince Philip, duc d’Édimbourg
Héritier Mariage(s) Enfants
S.A.R. le prince Charles,
prince de Galles,
duc de Cornouailles,
né le 14 novembre 1948
Lady Diana Spencer
S.A.R. le prince William,
duc de Cambridge
S.A.R. le prince Harry de Galles
Camilla Parker Bowles union sans descendance24
S.A.R. la princesse Anne,
princesse royale,
née le 15 août 1950
Mark Anthony Peter Phillips
Peter Mark Andrew Phillips
Zara Anne Elizabeth Phillips
Timothy Laurence union sans descendance
S.A.R. le prince Andrew,
duc d’York,
né le 19 février 1960
Sarah Ferguson
S.A.R. la princesse Beatrice d’York
S.A.R. la princesse Eugenie d’York
S.A.R. le prince Edward,
comte de Wessex,
né le 10 mars 1964
Sophie Rhys-Jones
S.A.R. la princesse Louise de Wessex
S.A.R. le prince James de Wessex,
vicomte Severn

Note : deux de ses petits-enfants, Peter et Zara Phillips ne portent pas de titre de noblesse ; leurs parents ont refusé tout titre de courtoisie offert par la reine.

Article détaillé : Descendance d’Élisabeth II.

Ascendance

Titulature

Titulature partielle

Armes de 1944 à 1947. Armes de 1944 à 1947.
Armes de 1944 à 1947.
Armes de 1947 à 1952.

Durant sa vie, Élisabeth II a porté plusieurs titres. À sa naissance, elle porte le titre de son père puisqu’il n’a pas encore accédé au trône. Après son mariage, elle prend le titre de son mari et devient duchesse d’Édimbourg. Elle est alors connue sous le nom de Son altesse royale la princesse Elizabeth, duchesse d’Édimbourg car elle n’est pas la titulaire du titre, mais seulement son épouse.

Elle fut successivement connue sous les titres de :

  • Son altesse royale la princesse Elizabeth d’York (1926-1936)
  • Son altesse royale la princesse Elizabeth (1936-1947)
  • Son altesse royale la princesse Elizabeth, duchesse d’Édimbourg (1947-1952)
  • Sa majesté la reine (depuis 1952)

Titulature complète

Élisabeth II à Buckingham Palace, le 7 mars 2006. La reine arbore pour l’occasion de nombreuses décorations dont l’ordre de la famille royale de George VI, son père, et celui de George V, son grand-père.

Bien qu’appelée couramment « la reine Élisabeth II », elle a un titre différent pour chacun des 16 États dont elle est la souveraine.

Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi » (depuis 1953).
Drapeau du Canada Canada 
« Elizabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi » (depuis 1953). Le gouvernement canadien utilise l’orthographe anglaise Elizabeth dans les textes officiels en langue française25.
Drapeau d'Australie Australie 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine d’Australie et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1953).
Drapeau de Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine de Nouvelle-Zélande et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi » (depuis 1953).
Drapeau de Jamaïque Jamaïque 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine de Jamaïque et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1962).
Drapeau de Barbade Barbade 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine de la Barbade et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1966).
Drapeau des Bahamas Bahamas 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine des Bahamas et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1973).
Drapeau de Grenade Grenade 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni, de la Grenade et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1974).
Drapeau de Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée 
« Élisabeth II, reine de Papouasie-Nouvelle-Guinée et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1975).
Drapeau des Îles Salomon Salomon 
« Élisabeth II, reine des îles Salomon, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1978).
Drapeau de Tuvalu Tuvalu 
« Élisabeth II, reine des Tuvalu, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1978).
Drapeau de Sainte-Lucie Sainte-Lucie 
« Élisabeth II, reine de Sainte-Lucie, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth ».
Drapeau Saint-Vincent-et-les-Grenadines 
« Élisabeth II, reine de Saint-Vincent-et-les Grenadines, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1979).
Drapeau d'Antigua-et-Barbuda Antigua-et-Barbuda 
« Élisabeth II, reine d’Antigua-et-Barbuda, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1981).
Drapeau du Belize Belize 
« Élisabeth II, reine du Belize, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1981).
Drapeau de Saint-Christophe-et-Niévès Saint-Christophe-et-Niévès 
« Élisabeth II, reine de Saint-Christophe-et-Niévès, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1983).

Élisabeth II est également Chef suprême des Îles Fidji, titre purement honorifique. Elle fut reine des Fidji jusqu’en 1987, lorsque la monarchie fut abolie à la suite d’un coup d’État, et que le pays devint une république. Le Grand Conseil des Chefs lui reconnaît néanmoins le statut de suprématie symbolique, et le buste d’Elizabeth II apparaît sur les billets de dollars fidjiens.

Symboles

Armoiries royales

La reine a des armoiries particulières à chacun de ses royaumes, qui incorporent des éléments spécifiques à ces pays. Ces armoiries sont parfois utilisées par les organismes gouvernementaux pour représenter la Couronne.

Étendard royal

Étendard royal du Royaume-Uni, pour l’Angleterre.

L’étendard royal est le drapeau de la souveraine. Il existe des étendards royaux distincts en usage dans différents pays lorsque la reine agit en tant que souveraine de ces pays. Ainsi, l’Australie, la Barbade, le Canada, la Jamaïque et la Nouvelle-Zélande ont chacun leur propre étendard royal, inspiré des armoiries royales du pays. L’étendard royal a préséance sur tous les autres drapeaux à l’intérieur d’un royaume. En effet, lorsque la reine se déplace, par exemple au Parlement britannique, c’est l’étendard royal qui flotte au mât principal de la tour et non l’Union Jack. Cela vaut également lors de ses visites au Canada où le drapeau de la monarque précède celui du gouverneur général, qui précède lui-même l’Unifolié. On le hisse pour signifier la présence de la reine à l’intérieur d’un l’établissement, par exemple : le château de Windsor ou le château de Balmoral. L’étendard royal n’est jamais en berne, même lorsque le souverain décède, puisque son héritier est immédiatement et automatiquement souverain de droit et de fait.

Drapeau personnel

Drapeau personnel de la reine Élisabeth II

Élisabeth II dispose aussi d’un drapeau personnel. Celui-ci a été créé à sa demande en 1960 à l’occasion de l’une de ses visites en Inde26, pour la symboliser en tant qu’individu sans qu’il soit associé à son rôle de chef d’État. Le drapeau personnel est notamment utilisé lorsque Élisabeth II agit en tant que chef du Commonwealth et lorsqu’elle visite les pays membres du Commonwealth dont elle n’est pas le chef d’État.

Effigie

Parce qu’Élisabeth II est souveraine du Royaume-Uni, son effigie figure sur les billets de banque et les timbres-poste britanniques ; en tant que reine du Canada, elle figure sur les pièces de monnaie et sur le billet de 20 dollars canadiens. La Monnaie royale canadienne lui est également dédiée.

Pour les timbres-poste à son effigie, voir type Wilding de 1952 à 1967 et type Machin depuis 1967.

Premiers ministres

Premiers ministres actuels

Premiers ministres britanniques

Notes et références

  1. https://www.pch.gc.ca/fra/1286989653243/1296756840654
  2. Portant un titre royal, la reine n’est pas désignée par son nom de famille, Windsor
  3. En anglais, le titre de Duke of Normandy reste au masculin, quelle que soit la personne qui le possède. Voir le site de la monarchie britannique au sujet de ce titre.
  4. Commandant en chef du Canada
  5. The Prince of Wales – Special Relationships and Regiments
  6. Ministry of Defence | Defence News | Queen to be Colonel-in-Chief of new Duke of Lancaster’s Regiment
  7. The Monarchy Today > Queen and public > Charities and patronages > Search results
  8. (en) THE WORLD’S 100 Most Powerful Women
  9. 21 644 jours, pour être précis.
  10. Élisabeth II : 80 Années remarquables – Les Grands reportages – Société Radio-Canada.
  11. (en) “Left Out of D-Day Events, Queen Elizabeth Is Fuming”, New York Times, 27 mai 2009.
  12. (en) Texte intégral.
  13. (en) “2 June 1953: Queen Elizabeth takes coronation oath”, BBC
  14. (en) Un homme de 17 ans tire sur la Reine.
  15. L’équitation et la reine https://www.eroschevauxpassion.com/article-amazone-et-reine-elisabeth-d-angleterre-85053020.html
  16. “Obituary : Sir Edward Ford, Courtier who gave the Queen’s worst year in office its Latin tag”, the Guardian, 26 novembre 2006
  17. Annus horribilis speech, 24 November 1992, site de la Monarchie britannique
  18. Veloptimum.net
  19. (en) Formules épistolaires
  20. Formules épistolaires
  21. Louis Garneau, fan de la reine – Des visites royales – Les Archives de Radio-Canada
  22. L’utilisation des prédicats de Majesté, Altesse ou Excellence relève de l’emploi de la 3e personne du singulier. Exemple : Sa Majesté désire-t-elle rencontrer le Premier ministre ? On ne s’adresse donc pas à un souverain directement par la phrase fautive : Majesté, désirez-vous rencontrer le Premier ministre ?, mais par l’exemple précédent ou le suivant : Madame, désirez-vous rencontrer le Premier ministre ? Dictionnaire de l’Académie française : Majesté : titre que l’on donne aux personnes régnantes ou ayant régné, lorsqu’on s’adresse à elle à la 3e personne ou lorsqu’on parle d’elle. Votre Majesté, Vos Majestés, Sa Majesté, Leurs Majestés (on écrit par abréviation V. M., VV. MM, S. M., LL. MM. )
  23. Tournée royale 2010
  24. La Duchesse de Cornouailles a cependant eu deux enfants de son premier mariage avec Andrew Parker Bowles : un garçon, Thomas et une fille, Laura.
  25. Titres royaux
  26. (en) Flags of the Royal Family, United Kingdom sur Flags of the World
  27. Peter O’Neill est reconnu par le Parlement et le Gouverneur-général, et exerce le pouvoir de facto, mais la Cour suprême considère Sir Michael Somare comme le premier ministre légitime.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

 

Ordre de succession
Précédé par Élisabeth II Suivi par
George VI
Reine du Royaume-Uni
depuis 1952
en fonction
George VI
Reine du Canada
depuis 1952
en fonction
George VI
Reine de l’Australie
depuis 1952
en fonction
George VI
Reine de la Nouvelle-Zélande
depuis 1952
en fonction
indépendance du pays en 1962
Reine de la Jamaïque
depuis 1962
en fonction
indépendance du pays en 1966
Reine de la Barbade
depuis 1966
en fonction
indépendance du pays en 1973
Reine des Bahamas
depuis 1973
en fonction
indépendance du pays en 1974
Reine de la Grenade
depuis 1974
en fonction
indépendance du pays en 1975
Reine de la Papouasie-Nouvelle-Guinée
depuis 1975
en fonction
indépendance du pays en 1978
Reine des Îles Salomon
depuis 1978
en fonction
indépendance du pays en 1978
Reine des Tuvalu
depuis 1978
en fonction
indépendance du pays en 1979
Reine de Sainte-Lucie
depuis 1979
en fonction
indépendance du pays en 1979
Reine de Saint-Vincent-et-les-Grenadines
depuis 1979
en fonction
indépendance du pays en 1981
Reine du Belize
depuis 1981
en fonction
indépendance du pays en 1983
Reine de Saint-Christophe-et-Niévès
depuis 1983
en fonction
George VI
Reine du Pakistan
1952-1956
abolition de la monarchie
George VI
Reine de l’Afrique du Sud
1952-1961
abolition de la monarchie
George VI
Reine de Ceylan
1952-1972
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1957
Reine du Ghana
1957-1960
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1960
Reine du Nigeria
1960-1963
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1961
Reine de la Sierra Leone
1961-1971
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1961
Reine du Tanganyika
1961-1962
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1962
Reine de Trinité-et-Tobago
1962-1976
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1962
Reine de l’Ouganda
1962-1963
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1963
Reine du Kenya
1963-1964
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1964
Reine du Malawi
1964-1966
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1964
Reine de Malte
1964-1974
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1965
Reine de la Gambie
1965-1970
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1966
Reine du Guyana
1966-1970
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1968
Reine de Maurice
1968-1992
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1970
Reine des Fidji
1970-1987
abolition de la monarchie

Barack Obama

Saturday, May 19th, 2012

Barack Hussein Obama II, né le 4 août 1961 à Honolulu, dans l’État d’Hawaï1, est le 44e et actuel président des États-Unis.

Fils d’un Kényan noir et d’une Américaine blanche du Kansas2 de souche irlandaise, il est le premier Afro-Américain ayant accédé à la présidence des États-Unis. Son parcours a suscité chez les électeurs comme dans les médias du monde entier un grand intérêt.

Né à Hawaï, élevé plusieurs années en Indonésie, diplômé de l’Université Columbia et de la Faculté de droit de Harvard, il est, en 1990, le premier Afro-Américain à présider la prestigieuse Harvard Law Review, événement historique dans un pays qui a connu une ségrégation raciale jusque dans les années 1960.

Après avoir été travailleur social, plus spécifiquement « organisateur de communauté » (community organizer en anglais), dans les quartiers sud de Chicago durant les années 1980, puis avocat en droit civil à sa sortie d’Harvard, il enseigne le droit constitutionnel à l’Université de Chicago de 1992 à 2004.

Barack Obama entre en politique en 1996 : il est élu au Sénat de l’Illinois où il effectue trois mandats, de 1997 à 2004. Il connaît l’échec lors de sa candidature à l’investiture du Parti démocrate pour la chambre des représentants en 2000 mais l’obtient en mars 2004 pour le Sénat des États-Unis. Barack Obama se distingue notamment par son opposition précoce à la guerre lancée par George W. Bush en Irak et par le discours qu’il prononce en juillet 2004 lors de la convention démocrate qui désigne John Kerry comme candidat à la présidence, prestation remarquée qui le fait connaître pour la première fois au plan national.

Élu sénateur des États-Unis en novembre 2004, il déclare sa candidature à l’investiture démocrate pour la présidence des États-Unis le 10 février 2007 à Springfield. Il remporte les primaires face à Hillary Clinton et est officiellement désigné candidat lors de la convention de son parti à Denver, le 27 août 2008.

Après avoir remporté avec 52,9 % des voix et 365 grands électeurs, le 4 novembre 2008, l’élection présidentielle contre le républicain John McCain3, Barack Obama entre en fonction le 20 janvier 2009. Sa présidence intervient dans un contexte de guerre en Irak, de guerre en Afghanistan, de crise au Moyen-Orient, d’importante récession de l’économie américaine et de crise financière et économique mondiale. Le 9 octobre 2009, il reçoit le prix Nobel de la paix4.

Durant son mandat, Barack Obama promulgue notamment un plan de relance économique en février 2009, la loi sur l’allègement d’impôts, le renouvellement d’autorisation des assurances-chômages et les créations d’emplois, celle sur la protection des patients et des soins abordables ainsi qu’une réforme de la régulation financière en 2010. En termes de politique étrangère, il retire progressivement les troupes américaines d’Irak, augmente celles présentes en Afghanistan et signe un traité de contrôle des armements avec la Russie. Il commande également l’opération qui aboutit à la mort d’Oussama Ben Laden, tué par les forces spéciales américaines à Abbottabad au Pakistan le 1er mai 2011.

Le 4 avril 2011, Barack Obama annonce qu’il est candidat à sa succession lors de l’élection présidentielle de 20125.

Sommaire

Origines familiales, enfance et jeunesse

Barack6 Hussein Obama II est né le 4 août 1961 à 19h24 à la maternité de Kapiolani à Honolulu1. Ses parents se sont rencontrés à l’Université d’Hawaï où ils étaient tous deux étudiants.

Famille paternelle

Son père est Barack Obama Senior, économiste et homme politique kényan né en 1936 et mort le 24 novembre 1982.

La famille Obama est une famille kényane qui appartient à l’ethnie luo. Dans son autobiographie7, Barack Obama fournit une assez longue généalogie en ligne paternelle (12 générations au-dessus de lui) et indique que la famille vivait de l’élevage nomade dans la région de l’Ouganda avant de venir se fixer au Kenya, à Alego8 puis à Kendu Bay9.

L’arrière-grand-père de Barack Obama Jr. s’appelait simplement Obama (il est donc l’ancêtre éponyme) et vivait à Kendu Bay à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

Son grand-père, Hussein Onyango Obama (1895-1979) est présenté comme un personnage assez original ; il est le premier habitant de Kendu Bay à entrer en contact avec les Anglais à Kisumu, autour de 1910 ; immédiatement, il adopte un mode de vie moderne (vêtements européens, apprentissage de la lecture et de l’écriture, souci exceptionnel d’hygiène) et, désavoué par son père et ses frères, se met au service du colonisateur. Pendant la Première Guerre mondiale, il est responsable de l’organisation de corvées au Kenya puis au Tanganyika. Après la guerre, il exerce la profession de domestique et cuisinier pour différents patrons britanniques ; en même temps, il effectue un retour aux origines en achetant des terres à Kendu Bay et en prenant une épouse, Helima (puis une seconde, Akumu, puis une troisième, Sarah). Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est au service d’un officier britannique dans différents endroits (Birmanie, Thaïlande, Ceylan, Europe). Après son retour, il cesse de travailler comme domestique et devient agriculteur à plein temps ; c’est aussi le moment où il quitte Kendu Bay et s’installe à Alego.

Dans les années 1950, il est détenu durant six mois à la suite d’une dénonciation calomnieuse à propos de liens avec le mouvement nationaliste kényan (KANU). Reconnu innocent, il sort malgré tout affaibli physiquement et moralement de cette épreuve10.

De ses trois épouses, il a eu huit enfants11.

Barack Obama Sr. est le deuxième, né en 1936 à Kendu Bay. Sa mère est Akumu. Barack Obama Sr, qui décèdera en 1982 a été éduqué dans la religion musulmane mais était néanmoins athée12. Après le départ13 d’Akumu en 1945, il a été élevé par la troisième épouse de Hussein Onyango dans le village d’Alego ; après des études primaires brillantes, quoique peu assidues, il est admis dans l’école des missionnaires de Maseno, mais en est renvoyé pour indiscipline, avant d’avoir mené à leur terme ses études secondaires. Il travaille plusieurs années comme employé de bureau à Mombasa et Nairobi et épouse sa première femme, Kezia. Il a la chance d’être repéré comme très doué par deux universitaires américaines qui lui font prendre un cours par correspondance et lui font passer l’examen de fin d’études secondaires à l’ambassade des États-Unis ; encore avec leur appui, il sollicite une bourse auprès de plusieurs universités américaines, et en 1959, obtient une réponse favorable de l’université d’Hawaii. Il va y suivre un cursus d’économétrie, obtenant les meilleures notes de sa promotion et y fonde l’association des étudiants étrangers14.

Famille maternelle

Sa mère, Stanley15 Ann Dunham (19421995) était la fille de Stanley (23 mars 19188 février 1992) et de Madelyn Dunham (26 octobre 19223 novembre 2008)16. La famille Dunham était chrétienne, mais Ann, adulte, était agnostique.

Elle est née près de la base militaire de Wichita1 (Kansas), son père ayant été appelé en 1942 pour servir comme GI dans l’armée américaine. Pendant la guerre, Madelyn Dunham travaille dans les usines aéronautiques de Wichita. Après avoir servi en Europe dans l’armée de George Patton, Stanley Dunham devient vendeur représentant en meubles. La famille Dunham déménage assez souvent, habitant successivement la Californie, le Kansas, le Texas, l’État de Washington (Seattle) avant de partir pour Hawaï en 1959. Stanley y connaît des déboires professionnels, mais Madelyn occupe avec un certain succès un emploi de cadre de banque.

Stanley Ann suit des études d’anthropologie à l’université d’Hawaï quand elle rencontre Barack Sr17.

Barack Obama a été élevé par ses grands-parents maternels à partir de 1971. Étant très attaché à Madelyn (« Toot », américanisation de Tutu, « grand-mère » en hawaïen), le candidat a même interrompu sa campagne pour s’occuper d’elle alors qu’elle était souffrante à Hawaii. Madelyn Dunham est décédée le 3 novembre 200816, la veille même de l’élection de son petit-fils à la présidence des États-Unis.

Une famille recomposée

Les parents de Barack Obama se marient le 2 février 196118. En août 1963, son père est accepté à l’Université Harvard mais il part seul pour le Massachusetts car la bourse qu’il a obtenue ne lui permettrait pas de subvenir aux besoins de son épouse et de son fils. Le divorce sera prononcé en janvier 1964. Diplômé en économie en 1965, le père de Barack Obama repart au Kenya où il fonde une nouvelle famille. D’abord homme en vue proche du gouvernement de Jomo Kenyatta, il finit par s’opposer aux projets du président. Limogé et boycotté, il sombre dans la pauvreté et l’alcoolisme avant de se tuer dans un accident de voiture en 198214. Son fils ne l’aura revu qu’une fois, à 10 ans, lors d’un séjour de son père à Hawaï (décembre 1971-janvier 1972).

Ann Dunham s’est remariée en 1965 avec un étudiant originaire d’Indonésie, Lolo Soetoro, qui regagne son pays dès 1966 ; Ann et Barack le rejoignent à Jakarta19 en 1967. Barack va passer quatre ans en Indonésie. Il fréquente d’abord deux ans l’école primaire catholique St-François d’Assise puis une école publique où il est le seul étranger18. Dans le dossier d’inscription à celle-ci, il aurait choisi, parmi les cinq religions proposées, celle de son beau-père le javanisme20, une branche locale de la religion musulmane21. Pendant la campagne électorale pour l’investiture de 2008, l’éditorialiste néo-conservateur Daniel Pipes a prétendu qu’Obama avait été un musulman pratiquant durant son séjour en Indonésie (donc entre 6 et 10 ans)22. Obama affirme quant à lui que son foyer n’était pas religieux.

En 1971, sa mère le fait revenir à Hawaï chez ses grands-parents maternels, afin qu’il puisse faire des études secondaires américaines (depuis le début du séjour indonésien, elle lui faisait suivre un cours par correspondance, et dans les derniers mois, lui imposait de se lever très tôt pour travailler avec elle avant d’aller à l’école) ; il est inscrit à l’Académie Punahou, prestigieuse école privée d’Hawaii23 pour laquelle il a obtenu une bourse. L’année suivante, Ann, séparée de Lolo Soetoro, le rejoint avec Maya et reprend ses études avec un mastère consacré à l’anthropologie de l’Indonésie. Selon Maya, l’éducation que sa mère a donnée à cette époque à ses deux enfants était « idéaliste et exigeante24 ». En 1975, elle retourne en Indonésie pour effectuer les travaux de terrain obligatoires pour son diplôme, mais Barack refuse de la suivre24. Elle devient responsable d’un programme d’aide aux femmes pauvres organisé par la fondation Ford puis contribue à développer le système de microcrédit indonésien24. Elle achève son doctorat en 1992 avec une thèse sur The peasant blacksmithing in Indonesia. Mais elle meurt à Hawaii à 52 ans le 7 novembre 1995 d’un cancer de l’ovaire. Obama affirme que sa plus grande erreur a été de ne pas avoir été à ses côtés au moment de sa mort.

Barack Obama a raconté son enfance et sa jeunesse (jusqu’en 1988) dans son autobiographie Les rêves de mon père25.

Généalogie

Études et carrière professionnelle

Après ses études secondaires, Barack Obama passe deux ans à Occidental College à Los Angeles (Californie) puis entre à l’Université Columbia de New York. Il en sort diplômé en 198326 avec un Bachelor of Arts en sciences politiques, spécialité relations internationales.

Premières expériences professionnelles (1983-1985)

Avant27 même d’obtenir son diplôme de l’université Columbia, Barack Obama envisageait de devenir « organisateur communautaire » (community organizer, et non pas social worker28), mais ses démarches auprès de différents organismes (notamment la mairie de Chicago, depuis peu dirigée par un Noir, Harold Washington) n’aboutissent pas. Il entre à New York dans un cabinet de consultants ((en) Business International Corporation (en)29) travaillant pour des multinationales, d’abord comme assistant de recherche, puis comme analyste financier, fonction importante qui lui permet de disposer d’un bureau et d’une secrétaire. Suite à une prise de contact avec sa tante Auma[réf. nécessaire], il décide de se réorienter vers le travail communautaire et quitte son entreprise. Toujours à New York, il connaît une période de travail précaire (il travaille notamment pendant trois mois pour l’organisation de Ralph Nader), puis est recruté par un militant associatif de Chicago, Jerry Kellman (qu’il appelle Marty Kaufman dans son autobiographie).

Chicago (1985-1988)

À l’été 198530, il choisit de travailler comme organisateur communautaire dans le quartier noir défavorisé de Bronzeville. Il devient adjoint de Jerry Kellman, travailleur social chrétien, membre d’un réseau d’Églises progressistes. Jusqu’en 1987, Barack Obama, surnommé « Baby Face » par les pasteurs locaux, arpente South Side pour aider les résidents à s’organiser dans la défense de leurs intérêts, pour obtenir le désamiantage des logements sociaux, l’ouverture de bureaux d’embauche, ou pour lutter contre la délinquance des jeunes. C’est durant cette période que Barack Obama, élevé sans religion31, se rapproche de l’Église unie du Christ, dirigée dans le quartier par le pasteur Jeremiah Wright et embrasse la religion protestante.

Harvard (1988-1991)

Au cours de l’année 1987, il pose sa candidature à plusieurs universités et reçoit un agrément de Harvard en février 1988. Il quitte Chicago en mai 1988 et après un séjour touristique en Europe, part pour son premier voyage au Kenya. Il est ensuite pendant trois ans30 à la faculté de droit de Harvard (Harvard Law School) à Cambridge près de Boston ; il en sort diplômé avec la mention magna cum laude. En 1990, il est le premier Afro-Américain32 élu (face à 18 autres candidats) rédacteur en chef de la prestigieuse Harvard Law Review, événement qui fait l’objet d’une information dans des journaux nationaux.

Chicago (depuis 1991)

Barack et Michelle Obama en 2008

À la fin de ses études, au lieu de devenir adjoint au juge Abner Mikva, Barack Obama revient à Chicago pour devenir enseignant en droit constitutionnel à l’Université de Chicago où il travaille jusqu’en 200430. Il entre dans un cabinet juridique spécialisé dans la défense des droits civiques.

Vie et soutien familial

En 1992, il épouse Michelle Robinson, juriste originaire de Chicago rencontrée en 1989 dans le cabinet d’avocats où il travaille et où elle est avocate associée. Le couple Obama aura deux filles, Malia Ann (née en 1998) et Natasha, plus connue par son surnom Sasha (née en 2001). Michelle Robinson-Obama est alors une avocate renommée, figure influente du Parti démocrate local et proche du maire de Chicago, Richard M. Daley. C’est elle qui va propulser la carrière politique de son époux33,30 alors qu’il n’a, jusque-là, milité activement que pour soutenir la candidature de Bill Clinton à la présidence des États-Unis et celle de Carol Moseley-Braun au Sénat.

Carrière politique locale (1994-2004)

En 1996, Barack Obama est élu au Sénat de l’Illinois dans la 13e circonscription, couvrant les quartiers de South Side à Chicago30, comprenant le quartier de Hyde Park, dans lequel il vivra avec sa femme et ses deux filles jusqu’à son entrée à la Maison Blanche. Il préside la commission de santé publique quand les démocrates reprennent la majorité au Sénat de l’État.

Il soutient les législations en faveur de l’extension de la couverture médicale aux plus démunis, se fait le défenseur de la cause des homosexuels et fait augmenter les fonds destinés à la lutte contre le SIDA. Son mandat est marqué par sa capacité à obtenir, par le biais de compromis, l’assentiment des républicains sur des lois comme celles contre le profilage racial, la vidéosurveillance des interrogatoires de police ou un moratoire sur l’application de la peine de mort dans l’Illinois34.

En 2000, il tente de se faire désigner aux primaires démocrates pour être candidat à la Chambre des représentants des États-Unis mais il est battu avec 30 % des voix contre 61 % à Bobby Rush, le titulaire démocrate sortant et ancienne figure historique du Black Panther Party.

Barack Obama se fait aussi remarquer à l’échelle nationale en 2002 lorsqu’il refuse de cautionner les explications des néo-conservateurs au sujet d’une invasion nécessaire de l’Irak. « Je ne suis pas quelqu’un qui s’oppose à la guerre en toutes circonstances. Je suis opposé à une guerre stupide, non pas basée sur la raison, mais sur la passion, non sur les principes, mais sur la politique », déclare-t-il le 2 octobre 2002 à Chicago35. Cette opposition à la guerre lancée par l’administration Bush le 19 mars 2003 et approuvée par une large majorité du Sénat des États-Unis (dont, notamment Hillary Clinton36), lui servira de référence tout au long de sa campagne pour l’investiture de l’élection présidentielle américaine de 2008 pour contrer ses adversaires.

Carrière nationale (2004-2008)

Barack Obama, sénateur de l’Illinois

À l’automne 2002, il engage le consultant politique David Axelrod et annonce officiellement sa candidature au Sénat des États-Unis en janvier 200337.

En juillet 2004, il prononce un discours de la Convention démocrate de Boston désignant John Kerry comme candidat du parti à l’élection présidentielle. Il y fait l’apologie du rêve américain, de l’Amérique généreuse en les reliant à ses origines familiales. Il en appelle à l’unité de tous les Américains et dénonce les « errements » et l’« extrémisme » diviseur de l’administration de George W. Bush. Ce discours « The Audacity of Hope »38 repris dans la presse écrite et à la télévision fait connaître Barack Obama aux militants démocrates mais également à de nombreux Américains39.

Le 2 novembre 2004, après avoir battu quelques mois plus tôt ses adversaires démocrates lors des primaires, Barack Obama est élu au Sénat des États-Unis avec 70 % des voix contre 27 % à son adversaire républicain, l’ancien ambassadeur et chroniqueur politique conservateur afro-américain Alan Keyes. Le score ne fut pas une surprise car pendant plusieurs mois, Barack Obama avait fait une grande partie de sa campagne électorale sans aucun opposant désigné contre lui à la suite du retrait en dernière minute de Jack Ryan, le candidat républicain qui avait lui-même succédé à Blair Hull, le vainqueur des primaires, tous deux étant englués dans des affaires scabreuses avec leurs épouses respectives. Ce n’est que deux mois avant l’élection, qu’Alan Keyes fut désigné comme candidat républicain en dépit du fait qu’il résidait au Maryland, n’avait aucun lien avec l’Illinois et qu’en 2000, il avait dénoncé le parachutage d’Hillary Clinton à New York.

Barack Obama succède alors au sénateur républicain sortant Peter Fitzgerald. Il prête serment comme sénateur le 4 janvier 2005, devenant le seul homme de couleur à siéger au Sénat, et le cinquième de l’histoire40. Il démissionne de son poste de sénateur le 16 novembre 2008, après son élection à la présidence des États-Unis.

Élection présidentielle de 2008

Les élections primaires

Barack Obama en campagne électorale en Caroline du Sud en août 2007

Le 16 janvier 2007, il annonce la création d’un comité exploratoire en vue de lever des fonds pour une candidature à l’élection présidentielle de 2008 ; le 10 février 2007, il déclare sa candidature à l’investiture démocrate41 et ce, malgré son inexpérience relative et la concurrence dans le camp démocrate d’Hillary Clinton, jusque-là favorite pour les primaires. Le 15 décembre 2007, il a reçu l’appui du prestigieux quotidien national, The Boston Globe42.

Tout au long de l’année 2007, il a insisté sur le fait qu’il incarnait le changement et qu’il s’opposait à la politique partisane43. Sa candidature enthousiasme une partie des électeurs indépendants et des jeunes43. Il obtient le ralliement de nombreuses personnalités comme le sénateur John Kerry, les hommes d’affaires Warren Buffett et George Soros, les acteurs George Clooney, Matt Damon, Will Smith, Ben Affleck, Robert De Niro, les actrices Halle Berry, Sophia Bush et Scarlett Johansson, le rocker Bruce Springsteen, la chanteuse Nicole Scherzinger, le rappeur Nas, la romancière Toni Morrison ou l’animatrice de télévision Oprah Winfrey, personnalité extrêmement influente dans son pays, notamment au sein de la communauté afro-américaine44. Le 21 avril 2008, il obtient également le soutien du cinéaste Michael Moore.

Le 3 janvier 2008, Barack Obama crée la surprise45 en remportant les premières primaires, les caucus de l’Iowa, état blanc à plus de 96 %, avec 38 % des suffrages exprimés, loin devant le sénateur John Edwards (30 %) et l’ancienne First Lady Hillary Clinton qui a obtenu 29 %46, démontrant ainsi pour la première fois qu’un noir pouvait avoir de réelles chances au niveau national.

Il réussit alors à imposer à la campagne des primaires, aussi bien démocrates que républicaines, le thème du « changement » (« Change »). Le 8 janvier, il perd dans le New Hampshire (37 %) contre Hillary Clinton (39 %) malgré des sondages l’annonçant grand favori avec 10 points d’avance47. Son discours de défaite est teinté d’espoir et de remotivation. De cette défaite Barack Obama tire son nouveau slogan : « Yes we can » (« Oui, nous pouvons »).

Barack Obama et sa famille à Springfield (Illinois) le 10 février 2007

Après une polémique avec Hillary Clinton sur les droits civiques et les rôles respectifs de Martin Luther King et du président Lyndon Baines Johnson, il arrive de nouveau deuxième en nombre de voix, derrière Hillary Clinton, lors du caucus du Nevada du 19 janvier (51 % contre 45 %). Néanmoins Barack Obama obtient une majorité de 13 délégués contre 12 pour Hillary Clinton, raison pour laquelle il refuse de concéder sa défaite. Il évoque également des irrégularités dans le vote qu’il impute au camp Clinton, accusant Bill Clinton et sa femme, de déformer les faits à son encontre48.

Le 27 janvier, sa très large victoire (55 % contre 27 % pour Hillary Clinton) lors des primaires de Caroline du Sud49 relance sa candidature dans la perspective du Super Tuesday du 5 février.

Le 28 janvier, il obtient le soutien de Caroline Kennedy50, ainsi que d’Edward Moore Kennedy et Patrick Kennedy51.

Lors du Super Tuesday, le 5 février, Barack Obama remporte 13 États, face à 9 pour Hillary Clinton.

Le 2 février, Will.i.am enregistre Yes We Can, une chanson inspirée d’un discours prononcé par Obama, suite à la primaire du New Hampshire de 2008. Mixée avec des images et des extraits du discours, la chanson est interprétée par de nombreuses célébrités (la plupart des musiciens, chanteurs et comédiens américains) à l’appui du sénateur Obama. La chanson a été produite par Will.i.am, le clip a été réalisé par Jesse Dylan, le fils du chanteur Bob Dylan52.

Liesse populaire autour de Barack Obama lors d’un meeting dans le Connecticut en février 2008

Le 9 février, il remporte les États de Washington, du Nebraska et de Louisiane ainsi que les îles Vierges. Le lendemain 10 février, il remporte l’État du Maine. Le 12 février, en remportant les trois élections primaires démocrates en Virginie, au Maryland et dans la capitale fédérale Washington, Barack Obama prend un avantage dans la course aux 2 025 délégués nécessaires pour obtenir l’investiture démocrate. Avec 1 231 délégués, il devance dorénavant Hillary Clinton (1 196 délégués), s’adjugeant au passage la confiance non seulement d’une bonne partie de l’électorat afro-américain mais aussi celui des personnes âgées (53 % contre 47 % à Hillary Clinton) et des femmes (58 %) ; les Blancs demeurent plutôt favorables à Hillary Clinton (48 % contre 51 %)53.

Le 19 février, il gagne les primaires dans le Wisconsin et à Hawaï, signant là dix victoires consécutives sur Hillary Clinton.

Le 22 février, avec plus de 65 % des voix, le sénateur de l’Illinois, Barack Obama a largement remporté la primaire des démocrates expatriés. En France, il dépasse la barre des 70 %54.

Le 4 mars, il gagne dans l’État du Vermont mais perd dans l’Ohio et le Rhode Island. Au Texas, il obtient plus de représentants à la convention que Hillary Clinton (99 contre 94). Il conserve une avance de plus de 100 délégués.

Il remporte les primaires du Wyoming le 8 mars, puis celles du Mississippi trois jours plus tard.

Le 18 mars 2008, il prononce l’important Discours de Philadelphie2 sur la question raciale.

Le 22 avril, Hillary Clinton remporte la primaire de Pennsylvanie55. À ce moment, la campagne de Clinton, qui ne pouvait se permettre d’accroître davantage son retard, bénéficie d’un second souffle aux dépens de celle d’Obama. Ce dernier a été fragilisé dans l’opinion par son attitude ambiguë à l’égard des dérapages verbaux de son ancien pasteur, le communautariste Jeremiah Wright56, ainsi que par des accusations d’élitisme.

Ainsi, le 3 mai, il remporte avec seulement 7 voix d’écart les caucus de Guam, île du Pacifique, avec 50,08 % des voix contre 49,92 % pour Hillary Clinton.

Le 6 mai, il remporte l’État de Caroline du Nord avec 56 % des voix mais perd avec 22 000 voix d’écart dans l’Indiana (49 % des voix)57.

Le 13 mai, Hillary Clinton remporte la primaire en Virginie-Occidentale avec 67 % des voix contre 26 % pour Barack Obama. La candidate bénéficie d’un vote massif des électeurs blancs et modestes, très nombreux dans cet État58. Obama peut néanmoins rattraper son retard auprès de cette dernière catégorie d’électeurs et auprès des « cols bleus » (ouvriers blancs) grâce au ralliement de poids de John Edwards, annoncé dès le lendemain de la primaire de Virginie-Occidentale59.

À ce stade des primaires, les cinq dernières consultations à venir seront d’une importance toute relative, aucun des deux candidats ne pouvant obtenir la majorité qualifiante des délégués ordinaires, tandis que les super-délégués, qui restent partagés entre Obama (282), Clinton (273) et l’indécision (environ 240), auront probablement le dernier mot lors de la Convention démocrate du mois d’août. Certains observateurs misent cependant sur un retrait de Clinton avant la fin du processus60.

Le 20 mai, Obama et Clinton remportent l’un et l’autre une primaire. Le premier s’impose dans l’Oregon (58 % des voix), la seconde dans le Kentucky (65 % des voix)61.

Affiche « HOPE » à Denver (Colorado).

Le 30 mai, il quitte l’Église unie du Christ suite aux polémiques engendrées par les propos du pasteur Wright et du révérend Michael Pfleger. Obama était membre de cette Église depuis une vingtaine d’années62,63.

Le 3 juin, à l’issue des dernières primaires (Montana et Dakota du Sud), il atteint le seuil requis des 2 118 délégués, ainsi que le soutien de nombreux super-délégués64. Malgré la revendication par Clinton de la majorité du « vote populaire » (en nombre de voix de militants) et le refus de la sénatrice de se déclarer vaincue, Obama est désormais quasiment assuré d’être désigné candidat à la Maison-Blanche lors de la convention démocrate de la fin du mois d’août.

Le 7 juin, Hillary Clinton « suspend » sa campagne à l’investiture démocrate et apporte son soutien à Barack Obama dans sa campagne présidentielle contre le républicain John McCain65.

Le 27 août, troisième jour de la Convention démocrate à Denver, Obama est officiellement investi par acclamation, ou roll call, lancées par la sénatrice Hillary Clinton66. Plus de vingt ans après le révérend Jesse Jackson, trois fois candidat à l’investiture démocrate et premier à remporter des primaires, notamment en 1988, c’est le premier Afro-Américain32 investi pour la présidentielle par un parti majeur67.

Financement de sa campagne électorale

Concernant le financement des campagnes électorales, fortement encadrées par la législation américaine, Barack Obama se déclare partisan d’un système de financement public et a indiqué avant même sa déclaration de candidature qu’il financerait ainsi sa campagne présidentielle si son rival républicain faisait de même.

Cependant, en juin 2008, il décide de baser sa campagne sur la collecte de fonds privés, échappant ainsi à la limite de collecte imposée en cas de financement par les fonds publics. Il devient alors le premier candidat à se passer de ces fonds fédéraux depuis l’adoption par le Congrès des lois sur le financement des campagnes électorales, élaborées après le scandale du Watergate68.

Campagne présidentielle

Élection (4 novembre 2008)

Répartition du collège électoral par État en 2008. En bleu, les États remportés par Obama/Biden ; en rouge, ceux remportés par McCain/Palin. Pour chaque État est indiqué le nombre de grands électeurs.

Avec un taux de participation record de 63 % des électeurs inscrits69, Barack Obama a remporté l’élection présidentielle du 4 novembre 2008 avec plus de 9 millions de voix d’avance70 sur son adversaire John McCain. La victoire est nette aussi bien au niveau des grands électeurs (365 à 17371,72) que celui du vote populaire (52,9 % à 45,6 %)73. Outre ses victoires dans les États-clés âprement disputés de l’Ohio et de la Floride, Obama a fait basculer, de justesse, des bastions républicains traditionnels comme l’Indiana74 et a même obtenu les suffrages de deux anciens États confédérés (en plus de la Floride) : la Virginie75 et la Caroline du Nord76. Barack Obama l’emporte dans toutes les classes d’âge, sauf chez les plus de 65 ans, et bénéficie d’une plus forte mobilisation des jeunes électeurs, alors que 68 % des 18-25 ans se sont prononcés en sa faveur77. Il obtient également le suffrage de 54 % des catholiques, de 78 % des Israélites, ainsi que de 67 % des Latinos et de 95% des Afro-Américains78.

Au soir du 4 novembre 2008, il prononce devant plusieurs centaines de milliers de personnes son discours de victoire à Grant Park, dans la ville de Chicago, dans l’Illinois79. Après avoir remercié tous ses soutiens (famille, collaborateurs, électeurs), il évoque les enjeux majeurs de son mandat à venir ; en particulier les guerres d’Irak et d’Afghanistan et la crise économique. Son discours est teinté de références significatives aux discours d’investiture de John F. Kennedy, d’Abraham Lincoln et également de discours prononcés par Martin Luther King ; il cite notamment mot pour mot un passage du discours prononcé par Abraham Lincoln lors de sa première investiture80.

L’élection de Barack Obama est dans l’ensemble très bien accueillie à l’étranger, où elle est souvent l’occasion de célébrations populaires. Le Kenya, pays natal de son père, décrète même un jour férié. Fait également sans précédent, et bien que la Russie fasse montre de froideur, des gouvernements traditionnellement en très mauvais termes avec les États-Unis adressent leurs félicitations au nouveau président, ainsi Raul Castro (Cuba), Hugo Chávez (Venezuela) ou Mahmoud Ahmadinedjad (Iran). Depuis l’Afrique du Sud, il est également félicité par le prix Nobel de la Paix et ancien président Nelson Mandela81.

Barack Obama a été formellement élu par les grands électeurs le 15 décembre 2008 (sa victoire ayant été officiellement proclamée au Congrès des États-Unis par Dick Cheney le 8 janvier 2009)82, et il a succédé à George W. Bush le 20 janvier 2009. Il est alors devenu le quarante-quatrième président des États-Unis, et le premier Afro-Américain32 à accéder à la Maison Blanche.

Le début de sa présidence commence dans un contexte de guerre en Irak, de guerre en Afghanistan et d’une importante récession de l’économie américaine et de crise financière et économique mondiale.

Analyse d’une victoire

Barack Obama doit notamment sa victoire à une formidable mobilisation des primo-votants réalisée grâce notamment à une campagne révolutionnaire de mobilisation des donateurs, des militants et enfin des électeurs. Cette mobilisation fut basée sur trois leviers principaux : le message, les nouvelles technologies et l’organisation de terrain.

Le message, c’est le « changement », fondé sur l’émotion, sur le modèle des campagnes de community organizing, faisant des électeurs les acteurs de ce changement. La capacité de la campagne (ou organisation) mise en place par Obama à canaliser les flux monétaires et de bénévoles furent un élément déterminant de sa victoire ; en s’inspirant du modèle mis en place par les Républicains huit ans auparavant et en l’améliorant, Obama a su canaliser et tirer parti de son succès populaire83.

Les nouvelles technologies, ce sont les outils Internet qui sont utilisés avant tout pour recruter les sympathisants et organiser le militantisme. On y trouve les réseaux sociaux de type Facebook, sur lequel Barack Obama est de loin la personne au monde à compter le plus de partisans déclarés, avec près de cinq millions de supporters en janvier 200984 mais aussi une exceptionnelle base de données appelée Catalist, « un fichier unique qui répertorie individuellement 220 millions d’Américains, avec jusqu’à 600 informations par personne », permettant d’effectuer un ciblage précis sur tous les électeurs afin d’élaborer des messages personnalisés85.

Enfin, l’organisation de terrain combine une communication de mobilisation, le militantisme de proximité et une campagne de financement, structurée en groupes géographiques (DC for Obama, etc.) ou thématiques (Students for Obama, Lawyers for Obama, etc.), organisée sur le modèle du téléthon, permettant à Barack Obama de bénéficier in fine d’un budget de 750 M$ contre 350 M$ pour John McCain. Au total, Barack Obama a levé une armée de 1,2 million de militants, représentant 25 % du budget de campagne (200 M$). Ces militants ont approché directement ou par téléphone, près de 68 millions d’Américains, soit plus de la moitié des électeurs et 99 % des électeurs cibles85.

Transition présidentielle (novembre 2008 – janvier 2009)

Article connexe : Administration Obama.

L’élection présidentielle américaine indirecte fait que le président élu ne prend ses fonctions qu’onze semaines après le suffrage populaire. Cette période entre l’Election Day du 4 novembre et l’Inauguration Day, jour de la prise de fonction présidentielle, le 20 janvier est une phase de nomination de la nouvelle administration présidentielle et de transition avec l’administration sortante. La première nomination de la nouvelle administration est celle de Rahm Emanuel au poste de Chef de cabinet de la Maison Blanche. De nombreux noms circulent quant aux différents secrétaires et le 1er décembre, il est annoncé que son ancienne rivale à l’investiture Hillary Clinton sera proposée par l’administration Obama comme secrétaire d’État86. Les principaux postes sont pourvus dès début décembre (voir Administration Obama). Bien qu’Obama ait axé sa campagne présidentielle sur le slogan du changement, on note la prépondérance de vétérans de l’administration Clinton dans la nouvelle équipe, par souci revendiqué de bénéficier de leur expérience face à la crise.

Rencontre entre le président en exercice George W. Bush et le président élu Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 10 novembre 2008

Conformément à ses promesses de dépasser le clivage bipartite87, Obama maintient à la Défense son titulaire nommé par George W.Bush en 2006, Robert Gates, un proche des républicains88 et de la famille Bush en particulier89, et rencontre à deux reprises son adversaire malheureux John McCain à la mi-novembre 2008 et le 19 janvier 2009, lors d’un bal rendu en l’honneur de l’ancien vétéran du Viêt Nam90. Il nomme également deux autres hommes proches des républicains dans son gouvernement, Ray LaHood (ancien représentant républicain) comme secrétaire au transport et le général James L. Jones, proche de John McCain91, comme conseiller à la sécurité nationale.

Le président Bush ayant souhaité que cette transition se passe au mieux, Obama bénéficie rapidement d’un accès aux informations classées secret défense et reçoit les mêmes rapports de sécurité que le président en exercice par la CIA et le FBI.

Avançant qu’il ne peut y avoir qu’un président américain en exercice à la fois, Barack Obama fait le choix discuté de rester globalement silencieux en décembre 2008 et janvier 2009 lors de l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza. Celle-ci cesse significativement quelques jours avant son investiture.

Obama bénéficie d’une sécurité renforcée, très proche de celle du président en exercice. Elle est assurée par le Secret Service, l’agence fédérale chargée de la protection du président, du vice-président et de diverses personnalités. Il circule ainsi en convoi blindé et sa maison de Hyde Park ainsi que le bâtiment fédéral de Chicago lui servant de quartier général pendant cette période de transition sont étroitement surveillés. Le président-élu ne déménage à Washington que début janvier 2009.

Lors des campagnes électorales, les principaux candidats à l’élection présidentielle américaine bénéficient d’une protection du Secret Service. Le candidat Obama fut le premier, en mai 2007, à en bénéficier du fait du risque d’attentats par des suprémacistes blancs92. Cette protection fut, comme pour le candidat républicain, renforcée après leur désignation respective comme candidat de leur parti.

Présidence

Article détaillé : Présidence de Barack Obama.

Investiture

Article détaillé : Investiture de Barack Obama.

Prestation de serment de Barack Obama le 20 janvier 2009 qui devient le 44e président des États-Unis

Barack Obama dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, le premier jour de sa présidence.

Le 20 janvier 2009 à 12 h 07, Barack Obama prête serment au Capitole de Washington, D.C., devant une foule sans précédent estimée à plus de 2 millions de personnes, et sous les yeux de plusieurs centaines de millions de téléspectateurs du monde entier. Il est ainsi officiellement investi comme 44e président, dans une atmosphère de ferveur nationale et internationale peu habituelle (près de 8 Américains sur 10 lui accordent alors leur confiance face à la crise). Symboliquement, le premier président afro-américain réutilise la Bible qui avait servi en 1861 pour l’investiture d’Abraham Lincoln. Dans les jours précédents, il avait refait en train le trajet de Philadelphie à Washington accompli par ce dernier cette année-là, et s’était adressé à la foule depuis le Lincoln Memorial.

En signe d’unité nationale, Barack Obama choisit un évêque épiscopalien gay pour dire la prière d’ouverture des festivités de son investiture, un pasteur évangélique anti-avortement pour la prière d’ouverture de la cérémonie, et un célèbre vétéran du mouvement des droits civiques, ancien compagnon de Martin Luther King, pour la prière de clôture. Le discours d’investiture du nouveau président insiste sur « le triomphe de l’espérance sur la peur », sur le « refus du choix entre nos idéaux et notre sécurité » et sur le dialogue international, sans cacher aux Américains les difficultés qui les attendent93.

Le président de la Cour suprême John G. Roberts Jr. ayant mal placé un adverbe en récitant la formule constitutionnelle, et fait ainsi hésiter le nouveau président, la prestation de serment est refaite en privé le lendemain, 21 janvier, à la Maison Blanche pour éviter toute contestation juridique éventuelle94. Le membre de phrase mal prononcé était : « that I will faithfully execute the Office of President of the United States », le juge avait déplacé le mot « faithfully » ainsi : « That I will execute the Office of President to the United States faithfully ».

Doctrine politique

Barack Obama est considéré comme un homme politique pragmatique, adepte du compromis pour faire avancer ses idées et ses projets et capable de rassembler diverses catégories de l’électorat, même si ses votes au Congrès ont pu le classer à la gauche du parti95. Son discours sur l’état de l’Union de janvier 2010, venant peu de temps après avoir perdu la super majorité au Sénat avec l’élection du successeur de Ted Kennedy au Massachusetts, a mis l’accent sur la nécessité de réformer la finance mondiale, suite à la crise financière de 2008, et appelle les démocrates et républicains à voter une loi afin de contre-carrer l’arrêt de la Cour suprême, Citizens United v. Federal Election Commission, du 21 janvier 2010, qui étend les possibilités de financement électoral par les entreprises (nationales et étrangères)96. La perte de la majorité au Sénat hypothèque la réforme du système de protection sociale. Il est aussi adepte d’une large ouverture de l’information (non classifiée) détenue par les administration et les Agences gouvernementales, vers le public, ainsi que d’une approche participative et collaborative, ce qu’il a traduit, dès son premier jour de travail à la Maison Blanche par l’ Open Government Initiative.

Politique étrangère

Barack Obama rencontre le pape Benoît XVI le 10 juillet 2009 au Vatican.

Barack Obama est présenté comme un adepte du multilatéralisme, partisan de la realpolitik et prend pour modèle James Baker, saluant la politique étrangère américaine menée sous la présidence de George H. W. Bush pendant la première guerre du Golfe en 1991 et lors de la chute du Mur de Berlin en 198997. Sa politique étrangère est mise en œuvre par sa Secrétaire d’État, Hillary Clinton. S’il veut être plus ferme à l’égard du programme nucléaire de la Corée du Nord, ses principales propositions sont un retrait en 16 mois des troupes américaines de combat d’Irak, qui commencerait dès sa prise de fonction, et le commencement d’un dialogue « sans préconditions » avec l’Iran98. Il affirme cependant après son élection qu’il considère le programme nucléaire iranien comme « inacceptable ». Cette déclaration a été critiquée par le président du Parlement iranien, Ali Larijani99.

Concernant les relations avec Israël et avec les Palestiniens, après avoir été ambivalent, il prononçait, le 4 juin 2008 à la conférence du lobby pro-israélien Aipac (American Israel Public Affairs Committee) un discours dans lequel il apportait son soutien au statut de Jérusalem, comme capitale indivisible d’Israël100,59.

Le 10 juillet 2009, il rencontre au Vatican le pape Benoît XVI, en marge du sommet du G8. Le président Obama s’est notamment engagé auprès de lui à tenter de réduire le nombre d’avortements.

Discours du Caire

Il a prononcé à l’Université du Caire le 4 juin 2009 un discours considéré comme présentant un changement de cap majeur en matière de relations internationales entre les États-Unis et les musulmans101.

Au cours de ce discours, le président Obama s’est prononcé en faveur de la non-réglementation du port du voile : « Il est important pour les pays occidentaux d’éviter de gêner les citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, et par exemple en dictant les vêtements qu’une femme doit porter » et d’ajouter « On ne doit pas dissimuler l’hostilité envers une religion devant le faux-semblant du libéralisme ». Cette critique envers un pays occidental vise selon de nombreux observateurs la France et sa politique de laïcité102,103,104.

Chine

Le 18 février 2010, Barack Obama rencontre le dalaï-lama dans la Map Room à la Maison Blanche

En octobre 2010, concernant l’attribution du prix Nobel de la paix au Chinois Liu Xiaobo, il déclare :

« Le comité Nobel a choisi un porte-parole éloquent et courageux de la cause des valeurs universelles… Au cours des trente dernières années, la Chine a accompli des progrès spectaculaires… Cette récompense nous rappelle que la réforme politique n’a pas suivi le même rythme et que les droits humains doivent être respectés »105.

En janvier 2011, recevant Hu Jintao en visite d’État, Barack Obama aborde la question des droits de l’homme et suggère le dialogue entre la Chine et le dalaï-lama106.

Mort d’Oussama ben Laden

Article détaillé : Mort d’Oussama ben Laden.
President Obama on Death of Osama bin Laden.ogv
Déclaration de Barack Obama sur la mort d’Oussama ben Laden.

Le 1er mai 2011, à approximativement 23 h 20 (heure de l’Est), il annonce la mort, par les forces spéciales des États-Unis, du dirigeant principal du réseau jihadiste al-Qaida, Oussama ben Laden107, commanditaire présumé des attentats du 11 septembre 2001. Cette annonce suscite des scènes de liesse aux États-Unis, et de nombreuses réactions positives au travers le monde108.

Intérieur et société

Peine de mort

À l’instar de Bill Clinton, Barack Obama radicalisa sa position au fur et à mesure de son ascension politique. Lorsqu’il était sénateur dans l’Illinois, Obama a fait voter une loi qui rend obligatoire pour la police de filmer les interrogatoires des accusés encourant la peine de mort, sous peine de voir les aveux non-filmés annulés. Lorsqu’il fut candidat pour devenir sénateur fédéral de l’Illinois, Obama déclara à la télévision que la peine de mort était utilisée « trop fréquemment et inconsciemment » et rappela que « treize condamnés à mort ont été libérés en Illinois pour cause d’innocence ». Il conclut en déclarant que même s’il supportait la peine de mort lorsque « la communauté est fondée à exprimer la pleine mesure de son indignation », il fallait réduire le nombre de crimes capitaux109. Durant la campagne présidentielle, Obama déclara également que Ben Laden justifiait le recours à la peine de mort110. Enfin il condamna, le jour-même où elle fut rendue, une décision111 de la Cour suprême qui déclarait la peine de mort anticonstitutionnelle pour les personnes condamnées pour viol sur mineur sans homicide (John McCain venait de faire la même chose dans la matinée). Une fois élu, Obama nomma Eric Holder, personnellement opposé à la peine de mort, comme procureur général (poste crucial dans le fonctionnement de la peine de mort fédérale). Lors de son audition, Holder déclara qu’il appliquerait « la loi faite par le Congrès ». C’est avec son autorisation que la peine de mort fut ainsi requise devant une cour fédérale dès sa prise de fonction en janvier 2009112,113.

Armes à feu

Il se déclare également en faveur du 2e amendement sur le droit de posséder des armes à feu mais reconnait l’utilité des « lois de bon sens pour empêcher les armes de tomber dans les mains d’enfants ou de membres de gangs113 ».

Avortement et homosexualité

Barack Obama est favorable au droit à l’avortement et il se déclare partisan des contrats d’union civile entre personnes de même sexe et souhaite la généralisation de l’extension des droits et avantages matrimoniaux aux homosexuels, tant au niveau de chaque État qu’au niveau fédéral114 sans pour autant remettre en cause la définition du mariage civil entre un homme et une femme qu’il laisse aux différents États à définir115,116.

Immigration

S’il est favorable au renforcement des contrôles à la frontière mexicaine, il défend une régularisation des immigrés clandestins déjà présents auxquels il envisage l’octroi du permis de conduire95. Il considère notamment que sans l’apport de main-d’œuvre immigrée, l’agriculture américaine mettrait la « clef sous la porte », signifiant concrètement son intention de favoriser le regroupement familial et d’augmenter le nombre d’immigrés réguliers117.

Économie et politique sociale

Réforme de la santé

Lors de sa campagne électorale de 2008, Obama proposait de mettre en place une importante réforme du système de santé américain permettant la création, au niveau fédéral, d’une « assurance santé universelle », sans pour autant imposer une couverture santé obligatoire à l’exception des enfants98. C’est alors un de ses projets phares de sa campagne. Néanmoins, une fois élu président, pour faire adopter son texte, Obama fut contraint à des concessions pour faire adopter son projet par le Congrès. Le 7 novembre 2009, soit presque 11 mois après son investiture et en dépit d’une majorité confortable à la Chambre des représentants, il obtint de justesse, par 220 voix contre 215, l’adoption d’un texte réformant le système de santé. Un seul républicain, Joseph Cao avait alors voté pour la réforme. Le Sénat américain adopta également son propre texte le 24 décembre, après un long débat et de multiples amendements par 60 voix contre 40. Finalement, après maintes péripéties, le 21 mars 2010, en dépit de sondages d’opinions défavorables, d’une polarisation aggravée de la classe politique et des citoyens américains, d’une popularité présidentielle en berne symbolisée par la victoire d’un républicain dans le Massachusetts pour succéder à Ted Kennedy et des réticences d’une partie des élus démocrates, le texte voté par le Sénat est adopté tel quel par la Chambre des représentants par 219 voix contre 212.

Qualifié d’historique, le texte, qui n’a reçu aucune voix de l’opposition (une première historique pour ce genre de législation), permet de garantir une couverture santé à 32 millions d’Américains qui en sont dépourvus. Il reste néanmoins bien en deçà des promesses électorales de Barack Obama car elle n’inclut pas, notamment, de régime public universel ni même d’assurance publique, et laissera 5 % des résidents américains (23 millions de personnes) sans aucune couverture maladie (contre 15 % avant la réforme)118.

En vertu du texte ainsi adopté, la plupart des Américains auront l’obligation de s’assurer avant 2014, sous peine de se voir infliger des pénalités119. Des subventions seront accordées par le gouvernement fédéral pour aider les familles aux plus bas revenus à payer leurs cotisations (revenus inférieurs à 88 000 dollars par an119). Les entreprises de plus de 50 salariés (PME et commerçants) qui ne fourniront pas de couverture devront également payer des pénalités120. Par ailleurs, le texte interdit aux assurances de refuser de couvrir des personnes en raison de leurs antécédents médicaux119. Les parents pourront également protéger leurs enfants jusqu’à l’âge de 26 ans. Néanmoins, pour parvenir à ses fins et faire adopter cette loi, Barack Obama annonce qu’il signera un décret garantissant que la réforme ne modifierait en rien les restrictions interdisant l’utilisation de fonds fédéraux pour des avortements121, ce qu’il fait le 24 mars au lendemain de la promulgation de la loi122. Plusieurs correctifs doivent encore être adoptés par une loi budgétaire par les deux chambres. La réforme devrait coûter 940 milliards de dollars (695 milliards d’euros) sur dix ans119. Son financement devrait être assuré par des taxes sur les revenus élevés et la baisse des dépenses de soins119.

Cela faisait près d’un siècle que le Congrès débattait de cette question de la santé. Le président républicain Théodore Roosevelt en parlait déjà dans son programme, mais fut battu à l’élection présidentielle américaine de 1912 par le candidat démocrate Woodrow Wilson. En 1965, le président démocrate Lyndon Johnson avait promulgué le Medicare et Medicaid, assurances pour les personnes âgées et pour les personnes pauvres, respectivement, après avoir rallié à lui la moitié des voix républicaines du Congrès. Le président démocrate Bill Clinton tenta lui-aussi de faire passer un projet ambitieux en 1993, mais échoua.

Dès la promulgation de la loi par Barack Obama le 23 mars 2009, les attorneys généraux (ministres de la Justice) de douze (puis quatorze) États américains déclareront mettre en œuvre une procédure judiciaire fédérale visant à contester la constitutionnalité de la nouvelle loi pour violation de la souveraineté des États123 alors que les législatures de 37 États entament des débats visant à adopter un statut dérogatoire pour ne pas avoir à appliquer la réforme124. Puis, le 24 mars, après l’adoption au Sénat de deux amendements déposés par les républicains concernant des vices de procédure, la loi de conciliation, adoptée par la chambre des représentants pour appliquer la nouvelle loi et qui prévoit notamment une extension des subventions fédérales, une aide accrue de l’État au programme Medicaid, un élargissement de l’assiette de l’impôt et une réforme du programme des prêts aux étudiants, doit être renvoyée de nouveau à la chambre pour faire l’objet d’un nouveau vote, retardant ainsi la mise en œuvre du texte125. Toute la réforme comprenant le texte originel du Sénat et la loi de conciliation sont adoptés le 25 mars 2010126. La réforme devient alors l’un des thèmes principaux de la campagne électorale de mi-mandat de 2010, les républicains ayant promis de l’abroger ou de la modifier.

Lutte contre la crise économique

Nicolas Sarkozy accueille Barack Obama lors du sommet du G20 à Cannes, le 3 novembre 2011.

Lors de sa campagne électorale, Barack Obama a également préconisé une hausse du salaire minimum afin qu’il soit indexé sur l’inflation127, des baisses d’impôts massives pour la classe moyenne (pour les personnes gagnant moins de 250 000 $ par an)128, le recours au crédit d’impôt pour aider les ménages les plus modestes et a promis de renégocier le traité de libre-échange nord-américain (l’ALÉNA). Dans le contexte de la crise des subprimes et du poids des crédits, il déclarait vouloir protéger les citoyens américains contre les abus des prêts de toutes sortes et a annonçait un plan de grands travaux publics sur dix ans, financés par le retrait des forces de combat d’Irak95.

Suite à son investiture, le président Barack Obama procéda à des annulations de programmes industriels considérés comme trop coûteux, non budgétés ou à l’ambition détournée de leur finalité : ce fut notamment le cas du programme Constellation (annulé le 1er février 2010) ou du projet de bouclier radar européen annulé le 18 septembre 2009 en vue d’obtenir l’appui du Kremlin sur la demande d’arrêt du programme nucléaire iranien129.

Environnement

Pour lutter contre le réchauffement climatique, il propose d’augmenter le prix de l’électricité, d’investir dans les biocarburants, les énergies alternatives98,130 et se déclare favorable à l’instauration d’un marché du CO2 (obligeant les entreprises polluantes à racheter un « droit à polluer » auprès d’entreprises non polluantes)95. Comme son ancien adversaire républicain à l’élection présidentielle de 2008, John McCain, il est plutôt favorable également au développement de l’énergie nucléaire comme solution aux problèmes climatiques mais sa position sur le sujet est devenue ambivalente durant la campagne électorale131. Le 1er juin 2009, le Secrétaire à l’Énergie Steven Chu a annoncé un fonds de 256 millions de dollars afin d’améliorer l’efficience énergétique des principales industries aux États-Unis132.

Faute de majorité de 60 voix au Sénat, l’examen du projet de loi sur l’énergie, adopté par la Chambre des représentants en 2009, a été ajourné le 22 juillet 2010, ce qui rend son adoption peu probable. Ce recul, qui ne traduit pas en loi les engagements pris à Copenhague, fragilise la position de l’exécutif américain dans les négociations internationales à venir133.

Vie privée et personnalité

Obama jouant au basket-ball avec l’armée américaine au camp Lemonier, à Djibouti en 2006.

Personnalité attachée à ses racines afro-américaines et aux goûts culturels éclectiques134, grand lecteur, écrivant lui-même ses livres et ses discours les plus importants, Barack Obama doit une bonne partie de son ascension politique à ses talents d’orateur et à son charisme135,136,137.

Dans sa déclaration de revenus de 2007, le couple Obama a inscrit 4,2 millions de dollars, provenant largement des droits d’auteur des livres de Barack Obama.

Le couple Obama a déclaré un revenu brut ajusté de 2 656 902 dollars (environ 2 millions d’euros) en avril 2009 pour leur déclaration de 2008. Ils ont payé, en 2008, 855 323 dollars (environ 647 000 euros) d’impôts fédéraux et 77 883 dollars (environ 59 000 euros) à l’État de l’Illinois et donné 172 050 dollars à 37 œuvres caritatives138.

Barack Obama est un grand amateur de basket-ball, qu’il continua à pratiquer presque chaque matin pendant sa campagne électorale, y compris le jour de son élection. Il promit l’installation d’une salle appropriée à la Maison-Blanche. Pendant la campagne présidentielle, il fit beaucoup rire par une tentative pour s’essayer maladroitement sous les caméras au bowling, sport très populaire en Amérique. Une fois à la Maison-Blanche, on le verra aussi jouer au golf avec le vice-président Biden sur le green du jardin de la résidence officielle139.

Barack Obama se trouve être le cinquième président gaucher en trente ans, après Gerald Ford, Ronald Reagan, Georges H. Bush et Bill Clinton. Ainsi qu’il le lança aux photographes lors de la signature de ses premiers documents officiels de président : « Je suis gaucher, il va falloir vous y faire140 ».

Prix Nobel de la paix 2009

Le 9 octobre 2009, Barack Obama reçoit le prix Nobel de la paix, suscitant la surprise et une certaine incrédulité dans le monde, alors qu’il n’entame que son dixième mois de mandat présidentiel. Le comité du Nobel justifie sa décision en évoquant « les efforts extraordinaires [du président américain] en faveur du renforcement de la diplomatie internationale et de la coopération entre les peuples ». Cette décision est souvent qualifiée de politique et de partisane, récompensant plus des paroles et des bonnes intentions que des actes concrets141,142,143,144. Obama devient ainsi le quatrième président américain et le troisième en fonction à recevoir le prix après, dans l’ordre chronologique, Woodrow Wilson, Theodore Roosevelt et Jimmy Carter.

Controverse

Dix jours avant de recevoir le prix Nobel, le président américain décide, avec l’accord du sénat, l’envoi de 30 000 soldats américains pour poursuivre la Guerre d’Afghanistan de 2001145. Cela déclencha une forte controverse obligeant le « président de guerre », surnom qu’il a reçu et qu’il ne rejette pas146, à aller chercher son prix Nobel en toute discrétion147. Seuls 19 % des Américains pensent que leur président méritait le prix Nobel de la Paix147.

Notes et références

  1. Barack Obama publie tout son acte de naissance dans Le Figaro du 27 avril 2011.
  2. Discours sur la question raciale du 18 mars 2008 sur le blog de Philippe Boulet-Gercourt du nouvelobs.com
  3. John McCain a obtenu 45,6 % des voix et 173 grands électeurs.
  4. (en) The Nobel Peace Prize 2009
  5. Le Monde.fr “Barack Obama sera candidat à sa succession en 2012″, consulté le 4 avril 2011
  6. Nom qu’on retrouve en arabe et swahili, voire en hébreu, traduit par « béni » par Obama lui-même — Corine Lesnes, « Barack Obama, l’homme sans bagages », Le Monde, 4 janvier 2007. Consulté le 3 juin 2008
  7. Troisième partie, notamment le récit de Granny sur les origines familiales et la vie d’Hussein et de Barack Sr.
  8. Dans son autobiographie, Barack Obama écrit toujours Alego ; le village proprement dit s’appelle Nyang’oma Kogelo, mais fait partie de la circonscription électorale d’Alego, district de Siaya, province de Nyanza, dont le chef-lieu est Kisumu ; Barack Obama Sr est inhumé à Alego ; une école et le collège d’Alego portent le nom de Senator Barack Obama.
  9. Kendu Bay est la dénomination utilisée par Barack Obama ; le nom africain du village est Kanyadhiang’-Karachuonyo, district de Rachuonyo, province de Nyanza.
  10. D’après le Times, il a été torturé pour fournir des informations sur la rébellion : (en) « Beatings and abuse made Barack Obama’s grandfather loathe the British », The Times, 3 décembre 2008. Cette référence donne une version qui ne correspond pas vraiment à ce qu’écrit Barack Obama dans son autobiographie.
  11. Helima n’a pas eu d’enfants ; Akumu en a eu trois : Sarah (née en 1934), Barack (1936-1982), Auma (née ca 1945) ; Sarah (née en 1922, épousée en 1938) en a eu cinq : Omar, Zeitouni, Jane, Yusuf, Sayid. Renseignements plus détaillés sur la page anglaise : Family of Barack Obama
  12. (en) Barack Obama, « My Spiritual Journey », Time Magazine.
  13. Source pour la suite : Autobiographie de Barack Obama, Dreams from My Father
  14. Philippe Coste, « Qui est Barack Obama? », L’Express, 17 janvier 2008. Consulté le 23 juillet 2008
  15. Son père lui a donné ce prénom de garçon car il désirait avoir un fils.
  16. (en) Madelyn Dunham, Oct 26, 1922 – Nov 3, 2008. Consulté le 5 novembre 2008
  17. (en) Amanda Ripley, « The Story of Barack Obama’s Mother », Time avec CNN, 9 avril 2008. Consulté le 9 juin 2008
  18. (en) Ripley, Amanda, « The Story of Barack Obama’s Mother », Time, 9 avril 2008. Consulté le 5 janvier 2009
  19. où naîtra Maya Soetoro, la demi-sœur de Barack Obama, de neuf ans sa cadette
  20. (en) Lolo Soetoro et la religion sur le site officiel de Barack Obama
  21. (en) Obama Debunks Claim About Islamic School sur le site du Washington Post
  22. (« Was Barack Obama a Muslim? », FrontPageMagazine.com, 24 décembre 2007)
  23. (en) Article sur la scolarité de Barack Obam à Punahou sur le site du Honolulu Star-Bulletin
  24. (en) Article du New York Times
  25. Barack Obama (trad. Danièle Darneau), Les rêves de mon père, Presses de la Cité, 19 mars 2008, 453 p. (ISBN 2-258-07597-1 et 978-2-25807-597-9)
  26. Informations de l’Université de Columbia
  27. Pour ce paragraphe : cf. Dreams from my Father, Canongate (paperback edition), Londres, 2007, pages 133 à 140
  28. Il fait une différence entre l’assistant social, qui s’occupe de cas individuels, et l’organisateur communautaire, qui s’occupe de la structuration de groupes d’action
  29. (en) David Remnick (en), The Bridge: The Life and Rise of Barack Obama (New York: Alfred A. Knopf, 2010), p. 118.
  30. Pap Ndiaye, « L’homme de Chicago », dans L’Histoire (ISSN 0184-2339), no 339, février 2009, p.64
  31. Mustapha Cherif, « L’élection présidentielle aux USA : Guerre ou paix en 2009 ? », L’Expression, 28 février 2008, page 15.
  32. Ayant des ancêtres Noirs d’Afrique, il est classé Afro-Américain par les média américains. Par ailleurs, cette question a été analysée par au moins Leslie Fulbright qui a publié (en) Obama’s candidacy sparks debates on race. Is he African American if his roots don’t include slavery?San Francisco Chronicle, 19 février 2007
  33. Article de l’Express, ibid.
  34. Article de l’Express, n°2950, ibid.
  35. (en) le discours du 2 octobre 2002 sur wikisource
  36. discours pro-guerre d’Hillary Clinton au Sénat en octobre 2002
  37. (en) Barack Obama, Defining Moments : An early defeat launched a rapid political climb sur le site du Boston Globe
  38. Vidéo du discours « The Audacity of Hope » sur le site de l’Express.
  39. (en) Obama rising sur le site Diverse : Issues In Higher Education (formerly Black Issues In Higher Education)
  40. Les sénateurs noirs de l’histoire du Sénat américain
  41. Obama entre dans la course, L’Express avec Reuters, 12 février 2007. Consulté le 9 juillet 2008
  42. (en) Boston.com staff, « Globe endorses McCain, Obama », The Boston Globe, 15 décembre 2007. Consulté le 12 juillet 2008
  43. Corine Lesnes, « Coup d’envoi dans l’Iowa des primaires américaines », Le Monde, 3 janvier 2008. Consulté le 8 juillet 2008
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  69. Les recettes de la victoire d’Obama : une passionnante étude de Terra Nova par Renaud Revel, journaliste à l’Express. Cette participation bat le précédent rercord de 2004 et n’a jamais atteint un niveau aussi haut depuis l’élection de William Howard Taft en 1908
  70. soit un écart équivalent à ceux de George H. W. Bush en 1988 et Bill Clinton en 1996
  71. résultats définitifs sur le site du New York Times consulté le 20/11/08
  72. Le score en termes de grands électeurs et en terme géographique est sensiblement le même que celui de Bill Clinton en 1992 et 1996.
  73. 66 728 126 voix à 58 119 030, consulté sur le site du New York Times le 2 décembre 2008
  74. Résultats sur CNN. Moins de 1 % des voix séparent les candidats en Indiana
  75. Résultats en Virginie, sur CNN
  76. Résultats en Caroline du Nord, sur CNN. Seuls 0,4 % des voix séparent les deux candidats.
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  80. « Nous ne devons pas être ennemis. Bien que la passion ait pu avoir tendu nos liens d’affection, elle ne doit pas les rompre. Les cordes mystiques de la mémoire, s’étendant de chaque champ de bataille et de chaque tombe de patriote, jusqu’à chaque cœur vivant et chaque foyer partout dans ce pays immense, feront résonner encore le chœur de l’Union, une fois touchées encore, autant qu’elles le seront certainement par les meilleurs anges de notre nature ».
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  87. Le fait de nommer un membre du parti adverse dans son gouvernement est courant aux États-Unis. Ainsi, par exemple, en 1971, le républicain Richard Nixon avait nommé l’ancien gouverneur démocrate du Texas, John Bowden Connally, comme secrétaire au trésor. En 1997, le démocrate Bill Clinton avait nommé le sénateur républicain du Maine, William Cohen, à la Défense et en 2001, le républicain Bush avait maintenu le démocrate Norman Mineta dans son gouvernement.
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  92. Obama bénéficie d’une sécurité renforcée – Le Figaro, 29 octobre 2008
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  110. YouTube – Obama: Crime of Bin Laden “Justifies” Use of Death Penalty
  111. Aux États-Unis, il est interdit de condamner à mort les violeurs d’enfants
  112. Eric Holder requiert la peine de mort pour les 2 meurtriers d’un gardien de la prison de Fresno
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  121. La Maison Blanche annonce un décret sur l’avortementAP, 22 mars 2010
  122. Obama signe un décret sur l’avortement et déçoit des partisansReuters, 24 mars 2010
  123. Obama: 12 États contre la réformeLe Journal du dimanche, 23 mars 2010
  124. Attention à la suite ! – François Clemenceau, Europe 1, 23 mars 2010
  125. Le texte sur la réforme de l’assurance-maladie devra être revotéLe Monde, 25 mars 2010
  126. Le Congrès américain adopte définitivement la réforme de santéLe Point, 26 mars 2010
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  129. USA/Russie – Bouclier antimissile : l’offre d’Obama à Moscou sur lci.fr, LCI, 2009. Consulté le mardi 3 mars 2009
  130. Virginie Robert, « Barack Obama, un programme économique pour la classe moyenne », Les Échos, 18 février 2008. Consulté le 26 juin 2008
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  133. Le Sénat inflige un revers à Barack Obama sur le climat (Corine Lesnes), Le Monde, 26 juillet 2010, page 4
  134. « Quand Obama ne fait pas de politique… », Le Figaro, 20 janvier 2009.
  135. « Cicéron speechwriter d’Obama ? : l’éloquence revient à la Maison-Blanche », analyse sur le site d’histoire non-fiction.fr
  136. « Barack Obama : un grand orateur à la Maison Blanche », vidéos des discours importants du nouveau président sur le site Jeune-Afrique.
  137. « Les discours d’Obama allient puissance du verbe et force du symbole », La Croix, 21 janvier 2009.
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  140. « Les gauchers sur un pied d’égalité », Libération, 23 février 2009
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  142. L’attribution du Nobel a surpris le monde et suscité des réactions contrastées, Le Monde du 11 octobre 2009 (article payant)
    Le sens du Nobel, éditorial du Monde, 10 octobre 2009
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  147. Barack Obama va chercher son prix Nobel controversé en catimini, Le Monde.fr, publié le 10 décembre 2009.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Charles de Gaulle

Saturday, May 19th, 2012

Charles de Gaulle, né le 22 novembre 1890 à Lille et mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne, est un général, écrivain et homme d’État français.

Après son départ pour Londres en juin 1940, il devient le chef de la France libre qui résiste face au Régime de Vichy, et à l’occupation allemande et italienne de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946, dernier président du Conseil des ministres de 1958 à 1959, il est l’instigateur de la fondation de la Ve République, dont il est le premier président de 1959 à 1969.

Il est l’unique grand maître de l’ordre de la Libération.

Sommaire

 

Biographie

Origines familiales

La famille paternelle de Gaulle était de petite noblesse parlementaire parisienne. Elle était liée par plusieurs mariages à sa famille maternelle (les Maillot).

D’après les travaux généalogiques du grand-père paternel et du père du général de Gaulle, Julien et Henri de Gaulle, la famille de Gaulle pourrait se rattacher à une très ancienne famille de noblesse d’épée française, inconnue cependant des nobiliaires français1. L’ancêtre le plus ancien du général de Gaulle pourrait ainsi être Richard de Gaulle, écuyer du roi Philippe Auguste qui le dota d’un fief à Elbeuf-en-Bray, en Normandie, en 1210. On trouve trace vers 1420 d’un Jehan de Gaulle qui, après le désastre d’Azincourt, résista pendant près de deux ans aux Anglais à Vire, dans l’ouest de la Normandie, et qui se serait ensuite exilé en Bourgogne2.

Aux XVIe et XVIIe siècles, on retrouve trace de « capitaines-châtelains » de Gaulle à Cuisery dans le sud de la Bourgogne. Gaspard de Gaulle, qualifié par le roi Charles IX de « chevalier », fut délégué du bailliage de Chalon-sur-Saône aux états généraux de Blois en 1576. Ces de Gaulle se seraient ensuite installés en Champagne où on retrouve leur trace à Châlons-en-Champagne aux XVIIe et XVIIIe siècles, exerçant des charges de justice et ils se seraient intégrés à la noblesse de robe.

La famille s’installa enfin à Paris vers le milieu du XVIIIe siècle. L’arrière-arrière-grand-père du général de Gaulle, Jean-Baptiste de Gaulle (1720-1797) était procureur auprès du Parlement de ParisNote 2. Il est le père d’un autre Jean-Baptiste de Gaulle (1759-1832), cité dans les généalogies comme avocat au Parlement de Paris qui comparut devant le Tribunal révolutionnaire pendant la Terreur mais réussit à éviter la guillotine3. Les de Gaulle résidaient depuis près de cent cinquante ans à Paris quand Charles de Gaulle naquit en 1890.

La famille maternelle de Charles de Gaulle, les Maillot, était originaire des Flandres françaises. C’est du côté de cette famille maternelle que le général de Gaulle avait des ancêtres irlandais (les MacCartan4, Jacobites réfugiés en France après la Glorieuse Révolution), écossais (les Fleming), et allemands (les Kolb, du duché de Bade)5. Le grand-père maternel du général de Gaulle était un industriel lillois.

Bien que la famille de Gaulle vécût à Paris, la mère du général de Gaulle se rendit dans sa famille à Lille pour donner naissance à son fils, en accord avec la tradition familiale de la famille Maillot6.

Éducation et famille

Issu d’une famille catholique résidant à Paris au 15 de l’avenue de Breteuil, Charles André Joseph Pierre-Marie de Gaulle est le fils de Jeanne Maillot et d’Henri, professeur de lettres, d’histoire et de mathématiques au collège de l’Immaculée-Conception de Paris, dirigé par les Jésuites.

Charles de Gaulle a trois frères et une sœur :

Très tôt, grâce à son père, Charles découvre les œuvres de Maurice Barrès, Henri Bergson et Charles Péguy. Son père se dit monarchiste de regret et lit L’Action française, mais croit en l’innocence de Dreyfus. Sa mère est davantage passionnée de politique : dès la première page des Mémoires de guerre, Charles de Gaulle rend hommage à sa mère admirée, « qui portait à la patrie une passion intransigeante à l’égal de sa piété religieuse ».

Charles de Gaulle fait une partie de ses études primaires à l’école des Frères des écoles chrétiennes de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin. Il a son père comme enseignant. Lors de la crise politico-religieuse résultant des lois de 1901 et 1904, Charles de Gaulle est inscrit pour poursuivre ses études chez les jésuites français en Belgique au collège du Sacré-Cœur installé au château d’Antoing7, vivant ainsi sa première expérience d’exil.

Il a quinze ans quand, en 1905, il rédige un récit dans lequel il se décrit en « général de Gaulle » sauvant la France, témoignage d’une ambition nationale précoce8. Plus tard, il expliquera à son aide de camp Claude Guy avoir eu dès son adolescence la conviction qu’il serait un jour à la tête de l’État9,Note 3.

Entré 119e sur 221 à l’École militaire de Saint-Cyr en 1908, après avoir fait ses classes préparatoires au prestigieux collège privé catholique Stanislas à Paris, il en sort diplômé en 1912, se classant à la 13e placeNote 4, et rejoint l’infanterie. Il choisit d’être affecté au 33e régiment d’infanterie à Arras et se retrouve sous les ordres du colonel Pétain.

Première Guerre mondiale

Officier général francais 2 etoiles.svg Général Charles de Gaulle
Portrait du général de Gaulle en 1942.
Portrait du général de Gaulle en 1942.

Origine Drapeau de France France
Allégeance Drapeau français France
Drapeau de la France libre France libre de 1940 à 1944
Arme Armée de terre
Grade Officier général francais 2 etoiles.svg Général de brigade
(à titre temporaire)10
Années de service 1908194010
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Faits d’armes Bataille de Verdun
Bataille de Montcornet
Bataille d’Abbeville
Bataille de Dakar
Autres fonctions Homme politique
Président du gouvernement provisoire de 1944 à 1946
Président de la République de 1958 à 1969
Famille De Gaulle
Article connexe : Première Guerre mondiale.

Plaque commémorative sur le pont de Dinant

Lieutenant depuis le 1er octobre 1913, il est nommé capitaine en janvier 191511. Dès son premier combat à Dinant le 15 août 1914, il est touché à la jambe (« fracture du péroné par balles avec éclats dans l’articulation »)12. Il rejoint ensuite le 33e RI sur le front de Champagne pour commander la 7e compagnie. Il est à nouveau blessé le 10 mars 1915, à la main gauche, lors de la bataille de la Somme. Décidé à en découdre, il désobéit à ses supérieurs en ordonnant de tirer sur les tranchées ennemies. Cet acte lui vaut d’être relevé huit jours de ses fonctions. Officier tatillon, volontiers cassant, son intelligence et son courage face au feu le distinguent au point que le commandant du 33e RI lui offre d’être son adjoint13.

Le 2 mars 1916, son régiment est attaqué et presque décimé par l’ennemi en défendant le village de Douaumont, près de Verdun. Sa compagnie est anéantie au cours de ce combat et les survivants sont encerclés. Tentant alors une percée, la violence du combat l’oblige à sauter dans un trou d’obus pour se protéger, mais des Allemands le suivent et le blessent d’un coup de baïonnette à la cuisse gauche14. Capturé par les troupes allemandes, il est soigné et interné.

Après une tentative d’évasion manquée, il est transféré au fort d’Ingolstadt, en Bavière, un camp de représailles destiné aux officiers prisonniers remuants. Il y croise le futur général Georges Catroux, l’aviateur Roland Garros, le journaliste Rémy Roure, l’éditeur Berger-Levrault et le futur maréchal soviétique Mikhaïl Toukhatchevski. Un « lamentable exil », c’est en ces termes qu’il décrit à sa mère son sort de captif. Pour tromper l’ennui, de Gaulle organise pour ses compagnons de captivité des exposés magistraux sur l’état de la guerre en cours. Mais surtout, il tente de s’évader à cinq reprises, sans succès. Il est libéré après l’armistice du 11 novembre 1918 et retrouve les siens le mois suivant. De ces deux ans et demi de captivité, il garde un souvenir amer, estimant être un « revenant », un soldat inutile qui n’a servi à rien15. Toutefois, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 23 juillet 1919, et la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze11.

Entre-deux-guerres : officier d’état major

Article connexe : Entre-deux-guerres.

De la Pologne à l’école de guerre : officier conférencier

Charles de Gaulle poursuit sa carrière militaire sous la protection de Pétain, dans un premier temps. De 1919 à 1921, il est envoyé en Pologne, qui vient juste d’accéder à l’indépendance. Il s’y laisse influencer[réf. nécessaire] par l’atmosphère violemment antisémite et pogromiste 16. Sur place, il participe à la formation de la nouvelle armée polonaise luttant victorieusement contre l’Armée rouge. Il donne à nouveau des conférences et observe le retour à une guerre de mouvement liée aux circonstances.

Charles de Gaulle épouse, le 7 avril 1921 dans l’église Notre-Dame de Calais, Yvonne Vendroux (1900-1979). Ils ont trois enfants :

À son retour, le capitaine de Gaulle est chargé de cours d’histoire à l’École de Saint-Cyr17, avant son admission à l’École supérieure de guerre en 1922. En conflit de doctrine avec ses supérieurs dont il conteste la vision stratégique trop liée à la planification défensive et compartimentée du terrain, mais bénéficiant de la protection du maréchal Pétain, il est mal noté, mais continue de se faire une réputation prometteuse.

En 1924, le maréchal Pétain fit rectifier les notes jugées injustes infligées à son protégé18.

En 1925, il est détaché à l’état-major du maréchal Pétain, vice-président du Conseil supérieur de la Guerre. Celui-ci l’impose comme conférencier à l’école de guerre et lui demande de préparer la rédaction d’un ouvrage sur l’histoire du soldat. En 1927, en présence du maréchal Pétain, il présente à l’école de guerre trois conférences remarquées, respectivement intitulées : « L’action de guerre et le chef », « Du caractère », et enfin « Du prestige ».

Théoricien militaire : les chars et l’armée de métier

Promu chef de bataillon le 25 septembre 1927, il part le mois suivant pour Trèves prendre le commandement du 19e bataillon de chasseurs à pied (BCP)19. Il y conduit un commandement énergique et continue ses conférences comme dans son poste suivant. En 1929, il est muté au Levant et passe deux ans à Beyrouth avec sa famille.

Grâce à l’appui du maréchal Pétain, il est affecté en novembre 1931 au Secrétariat général de la défense nationale à Paris. Ce nouveau poste est capital, car c’est l’occasion de s’initier aux affaires de l’État20, puisqu’il est chargé en particulier de travailler au projet de loi militaire. Le 25 décembre 1933, il est promu lieutenant-colonel.

C’est durant ces années que Charles de Gaulle développe ses théories militaires : il publie La Discorde chez l’ennemi (1924), Le Fil de l’épée (1932), Vers l’armée de métier (1934) et enfin La France et son armée (1938).

Ce dernier livre, préparé d’abord en 1925 pour Philippe Pétain et auquel de Gaulle se consacra pendant deux ans, ne fut finalement pas retenu par le maréchal, qui l’ayant remanié confia le travail à un autre21. Ceci blessa de Gaulle qui dédia néanmoins au maréchal Pétain son ouvrage Le Fil de l’épée : « Car rien ne montre mieux que votre gloire, quelle vertu l’action peut tirer des lumières de la pensée ». En 1938, de Gaulle décida de publier sous son nom son texte et en avertit Pétain. Pour arranger les choses, le maréchal le reçut chez lui et lui proposa de rédiger une préface que de Gaulle ne reprit pas, d’où une brouille définitive entre les deux hommes qui ne se reverront fugitivement qu’en juin 194022.

Dans son premier ouvrage, de Gaulle insiste sur la nécessité de l’unité du commandement et de la nation, donnant la primauté au politique sur le militaire. C’est selon lui à cause de ses divisions que l’Allemagne a perdu. En publiant la reprise de ses conférences sur le rôle du commandement, en 1932, dans Le Fil de l’épée il rappelle l’importance de la formation des chefs et le poids des circonstances. Si de Gaulle étudie l’importance de la défense statique au point d’écrire : « La fortification de son territoire est pour la France une nécessité permanente […] L’encouragement de l’esprit de résistance d’un peuple par l’existence de fortifications permanentes, la cristallisation, l’exaltation de ses énergies par la défense des places sont des faits que les politiques comme les militaires ont le devoir de reconnaître dans le passé et de préparer dans l’avenir », il n’en est pas moins sensible aux idées du général Jean-Baptiste Eugène Estienne sur la nécessité d’un corps de blindés23, alliant le feu et le mouvement, capable d’initiatives et d’offensives hardies. Sur ce point il entre de plus en plus en opposition avec les doctrines officielles, en particulier celles de Pétain.

Dans son ouvrage Vers l’Armée de métier, il développe cette question de fond qui nécessite la création d’une armée professionnelle aux côtés de la conscription. Il devient alors le promoteur de la création d’unités blindées autonomes non liées à l’infanterie. Cependant, cette idée rencontre peu d’échos favorables, à l’exception notable de Paul Reynaud, député de centre-droit, ou de Philippe Serre.

À l’étranger, en revanche, l’idée du général Jean-Baptiste Eugène Estienne d’employer des blindés dans une « percée motorisée » reprise par de Gaulle a déjà suscité la plus grande attention (Heinz Guderian, Liddell Hart). Vers l’armée de métier n’a en France qu’un bref succès de curiosité, mais confirme dans ses conceptions le général Guderian, créateur de la force mécanique allemandeNote 5.

En revanche, contrairement à son influent aîné le colonel Émile Mayer, de Gaulle, attaché à la professionnalisation de l’armée de terre, ne perçoit pas l’importance de l’aviation à laquelle il n’attribue qu’un rôle secondaire : « les troupes à terre recevront de l’aviation une aide précieuse quant à leur camouflage. Les fumées épandues sur le sol du haut des airs cachent en quelques minutes de vastes surfaces du sol tandis que le bruit des machines volantes couvre celui des moteurs chenillés ». Il faudra attendre l’édition de 1944 où il fera ajouter une phrase : « Mais surtout en frappant elle-même à vue directe et profondément, l’aviation devient par excellence l’arme dont les effets foudroyants se combinent le mieux avec les vertus de rupture et d’exploitation de grandes unités mécaniques ».

À Paris, de Gaulle fréquente diverses personnalités autour du colonel Émile Mayer, retraité très ouvert, favorable à une réforme de la stratégie : l’état-major ne doit pas se contenter d’une stratégie défensive derrière la ligne Maginot. Cependant, ni l’un ni l’autre ne sont écoutés. Partant des idées du général Fuller et du critique militaire britannique Liddell Hart, Charles de Gaulle défend une guerre de mouvement menée par des soldats de métier, et appuyée par des blindés.

En revanche, en Allemagne, les théories de Charles de Gaulle sont suivies avec intérêt en haut lieu, Albert Speer rapportant notamment qu’Adolf Hitler avait lu à plusieurs reprises le livre de De Gaulle et qu’il affirmait avoir beaucoup appris grâce à lui24.

Idées et fréquentations politiques avant la guerre

Charles de Gaulle fait une conférence à la Sorbonne au printemps 1934, sous l’égide du cercle Fustel de Coulanges, une vitrine de l’Action française25. Influencé originellement par la tradition monarchiste, Charles de Gaulle, militaire soumis au devoir de réserve, révèle dans sa correspondance privée son peu de considération pour le parlementarisme et lui préfère un régime fort, tout en se tenant publiquement à l’écart de l’antirépublicanisme d’une partie de l’armée26. Cette méfiance à l’égard du parlementarisme explique que Charles de Gaulle se soit senti avant la guerre proche de l’Action française, avant que la position de Maurras relative aux accords de Munich ne l’en éloignent. Ainsi, Paul Reynaud, qui rencontra en captivité en Allemagne la sœur du général de Gaulle, Marie-Agnès Caillau, note dans ses carnets de captivité parlant de cette dernière27 : « Très franche, intelligente et bonne, [elle] nous raconte que Charles était monarchiste, qu’il défendait Maurras contre son frère Pierre jusqu’à en avoir les larmes aux yeux dans une discussion. Mais au moment de Munich, il a désapprouvé entièrement l’attitude de Maurras. » De même, Christian Pineau dira à André Gillois « que le général avait reconnu devant lui qu’il avait été inscrit à l’Action française et qu’il s’était rallié à la République pour ne pas aller contre le sentiment des Français »28. Lui-même résistant de gauche, Claude Bourdet qualifiera de Gaulle d’homme de droite, longtemps proche de l’Action française, devenu républicain par mimétisme29. Selon Edmond Richelet, De Gaulle subit l’influence de Maurras30,Note 6.

Ses idées se heurtent pourtant d’une part au profond conservatisme des dirigeants militaires, et d’autre part aux réticences des républicains face à un militaire de réputation maurrassienne.

Pourtant, si la pensée de Maurras a influencé de Gaulle31,Note 7, celui-ci est aussi un disciple de Péguy, influencé par le socialisme de Pierre Leroux et de Bergson. Il a été formé par le colonel Mayer, officier d’origine israélite, dreyfusard et socialisant. Ayant avant la Première Guerre mondiale assisté à Lille à des meetings de Jaurès, il a aussi fréquenté le socialiste Club du Faubourg et les mouvements non-conformistes des années 30 (Esprit). Il adhéra également aux Amis de Temps Présent, hebdomadaire de la mouvance catholique progressiste et proche du Sillon de Marc Sangnier32, mouvance qui fut favorable au Front populaire et à l’intervention de la France aux côtés des Républicains espagnols.

Le 1er janvier 1934, Charles de Gaulle publie dans la revue militaire une étude sur la mobilisation économique à l’étranger. À la recherche d’exemples pour la France, il cite parmi d’autres l’Italie mussolinienne33,Note 8.

De fait, avant la guerre, de Gaulle n’est pas un idéologue mais homme d’actionNote 9 et d’ambition prêt à faire son miel de tout.

À cette fin, il se rapproche d’hommes politiques de différentes tendances pour se faire connaître et faire progresser ses idées. S’il fréquente beaucoup Paul Reynaud à qui il écrira soixante fois de 1936 à 194034,Note 10, il se rapproche également de Marcel Déat qui après avoir rompu avec Léon Blum, souhaite intégrer au projet socialiste les valeurs d’ordre, d’autorité et de nation. De Gaulle rencontre Marcel Déat à plusieurs reprises grâce à un de ses proches, l’avocat Jean Auburtin ; les deux hommes s’estiment et resteront en contact jusqu’à la veille du conflit35. De Gaulle affirme à propos de Marcel Déat en novembre 193736 : « Déat a sans aucun doute un grand talent et une haute valeur. C’est de quoi on lui en veut. Mais patience, je crois qu’on le verra remonter et aller très haut. »

À la publication de l’ouvrage, Léon Blum manifeste sa vive hostilité pour les idées de l’armée de métier du colonel de Gaulle dans trois articles publiés par le Populaire, car il craint qu’elle ne soit utilisée contre le peuple, notamment les grévistes. Et, de fait, comme le montre une lettre de 1935 envoyée à Paul Reynaud, de Gaulle n’excluait nullement une telle possibilité. Certains passages des livres publiés par le colonel de Gaulle suscitent d’ailleurs l’approbation de l’Action française37.

En 1935, de Gaulle approuve le pacte franco-soviétique signé par Laval et Staline, évoquant l’alliance de François Ier avec les Musulmans contre Charles Quint pour justifier une alliance destinée à assurer la survie du pays pour justifier un accord avec les Russes “quelque horreur que nous ayons pour leur régime”38. La vision de De Gaulle fait abstraction des idéologies qui pour lui comptent peu face aux permanences géopolitiques et nationales, l’alliance est avec les Russes, non avec le communisme, de même que la guerre est contre l’Allemagne, non contre le national-socialisme39.

Charles de Gaulle explique dans Vers l’armée de métier quelle est la condition pour faire aboutir ses idées qui sont d’abandonner le service militaire universel au profit d’une armée motorisée composée exclusivement de professionnels : « Il faut qu’un maître apparaisse, indépendant dans ses jugements, irrécusable dans ses ordres, crédité par l’opinion. Serviteur du seul Etat, dépouillé de préjugés, dédaigneux des clientèles, commis enfermé dans sa tâche, pénétré de longs desseins, au fait des gens et des choses du ressort, faisant corps avec l’armée, dévoué à ceux qu’il commande, homme assez fort pour s’imposer, assez habile pour séduire, assez grand pour une grande oeuvre, tel sera le ministre, soldat ou politique, à qui la patrie devra l’économie prochaine de sa force. » Il affirme également :« Il n’est point de regroupement, de parti, de consul, qui n’invoque le redressement, l’ordre nouveau, l’autorité. Nul doute qu’à bref délai le jeu des institutions, suivant le mouvement des besoins, n’ouvre le champ aux résolus. » Cet appel à la figure du grand homme était déjà présente dans Le Fil de l’épée, où, dès 1932, il exalte40, « les ambitieux de premier rang [...] qui ne voient d’autre raison que d’imprimer leur marque aux événements » ; dans cet ouvrage, il affirme également : « On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu. » Dans le Fil de l’épée, il dresse le portrait de l’ambitieux de haute stature qui n’est pas seulement un soldat : c’est un soldat qui parfois prend en charge les affaires de la nation et il offre comme exemples Louvois et Carnot41, “dictateurs de guerre”.

Néanmoins, Blum se laisse progressivement intéresser par la thématique des chars qu’il soutiendra tardivement au moment de la guerre.

En juillet 1937, le colonel de Gaulle est affecté au 507e régiment de chars de combat basé au quartier Lizé à Montigny-lès-Metz. C’est la rencontre concrète avec “son” outil. Il en prend le commandement par intérim en septembre suivant42, sous les ordres du général Charles Delestraint43. Lieutenant-colonel depuis le 25 décembre 1933, il est promu colonel le 25 décembre 1937. Lors des manœuvres, il tente d’imposer, contre le règlement, sa conception de l’usage autonome des blindés, ce qui lui vaut l’hostilité de son supérieur, le général Henri Giraud.

Seconde Guerre mondiale

Article connexe : Seconde Guerre mondiale.

Lorsque la guerre éclate, Charles de Gaulle est toujours colonel, commandant le 507e régiment de chars de combat (RCC), à Metz. En janvier 1940, il envoie à quatre-vingts personnalités, dont Léon Blum et Paul Reynaud, ainsi qu’aux généraux Maurice Gamelin et Maxime Weygand, un mémorandum fondé sur les opérations de Pologne. Intitulé L’Avènement de la force mécanique, le texte insiste sur la nécessité d’allier le char et l’aviation.

Trois jours avant l’offensive allemande du 10 mai 1940, qui conduit à une percée rapide du front français, le colonel de Gaulle est averti de la décision du commandement de lui confier la 4e DCR, la plus puissante des grandes unités blindées de l’armée française (364 blindés44) dont il prend effectivement le commandement le 11 mai.

De Gaulle parle suite à la Libération de Paris.

Le 15 mai, il reçoit la mission de retarder l’ennemi dans la région de Laon afin de gagner des délais nécessaires à la mise en place de la 6e armée chargée de barrer la route de Paris. Mais sa division blindée n’est encore qu’en cours de constitution, ses unités n’ayant jamais opéré ensemble. Il dirige pourtant avec cette unité une contre-attaque vers Montcornet, au nord-est de Laon. C’est l’une des seules qui parvient à repousser momentanément les troupes allemandes. Prévoyant la défaite rapide de l’armée française sous l’offensive allemande, les civils et les militaires désarmés sur les routes, il affirme que c’est durant la journée du 16 mai que « ce qu’[il] a pu faire, par la suite, c’est ce jour-là qu’[il] l’a résolu. »Note 11.

N’ayant reçu qu’une partie des unités de la 4e DCR, le colonel de Gaulle lance une première attaque avec 80 chars pour tenter de couper les lignes de communication des divisions blindées allemandes le 17 mai. Après avoir atteint ses objectifs dont la ville de Montcornet, la 4e DCR, n’étant pas appuyée, est contrainte de se replier face à l’intervention de renforts ennemis.

Charles de Gaulle en compagnie du Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill, durant la Seconde Guerre mondiale.

Les autres unités de la 4e DCR ayant rejoint, une nouvelle attaque peut être lancée avec 150 chars qui, après avoir permis d’atteindre les premiers objectifs, est arrêtée par l’intervention de l’aviation d’assaut et de l’artillerie allemandes.

Le 25 mai 1940, il est nommé général de brigade à titre temporaire45,46. Cette nomination suscite la satisfaction de Charles Maurras dans l’Action française47,48,Note 12.

Trois jours plus tard, le 28 mai, il attaque à deux reprises pour détruire une poche que l’ennemi a conquise au sud de la Somme, à hauteur d’Abbeville. Malgré un déplacement préalable de 200 km qui a lourdement éprouvé le matériel de la 4e DCR, l’opération est un succès. Elle permet de faire plus de 400 prisonniers et de résorber toute la poche à l’exception d’Abbeville, en raison de la supériorité en nombre et en artillerie de l’adversaire. Celui-ci ne peut franchir la Somme que plus tard au nord d’Abbeville, mais une deuxième attaque ne permet pas à la 4e DCR de prendre la ville.

Le 6 juin, le général de Gaulle est convoqué d’urgence à Paris par Paul Reynaud, président du Conseil, pour occuper un poste ministériel dans son gouvernement, celui de sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale. Charles de Gaulle sort alors de la hiérarchie militaire. Il a pour mission de coordonner l’action avec le Royaume-Uni pour la poursuite du combat. Le 9 juin, il rencontre Churchill qu’il tente en vain de convaincre d’engager davantage de forces, y compris aériennes, dans la bataille. Le 10 juin, De Gaulle quitte Paris qui est déclarée ville ouverte. Il rejoint alors Orléans, Briare et Tours. C’est le moment des ultimes réunions du Comité suprême interallié où Churchill, lors de la conférence de Briare à laquelle de Gaulle participe, tente de convaincre le gouvernement français de continuer la guerre. Le 16 juin, il est en mission à Londres. Il y dicte au téléphone la note de Jean Monnet à Paul Reynaud, intitulée Anglo-French Unity, et qui évoque une possible union franco-britannique. De retour de mission, à Bordeaux, il apprend la démission du président du Conseil, Paul Reynaud, son remplacement par le maréchal Pétain et la demande d’armistice. Le même jour, le général Weygand alors chef d’état-major de l’Armée est nommé ministre de la Défense nationale. De Gaulle n’est plus membre du gouvernement. Ayant l’intention de regagner Londres, il rencontre Paul Reynaud pour lui faire part de son projet. Ce dernier lui fait remettre par son ex-directeur de cabinet Jean Laurent 100 000 francs prélevés sur les fonds secrets pour sa logistique à Londres. Le 17 juin, accompagnant l’officier de liaison, le général britannique Edward Spears, il s’envole à Londres avec son aide de camp Geoffroy Chodron de Courcel dans le de Havilland Flamingo (en), avion de Sir Spears49

Appel du 18 juin 1940

Article détaillé : Appel du 18 juin 1940.

Affichette placardée dans toute la ville de Londres, souvent confondue avec l’Appel.

Plaque commémorative sur le mur de Carlton House Terrace (Londres), quartier général de De Gaulle lors de la Seconde Guerre mondiale

Le 18 juin 1940, de Gaulle se prépare à parler au peuple français via Radio Londres de la BBC. Ce jour-là, il appelle les Français à la résistance depuis sa retraite en Angleterre. En France, l’Appel du 18 juin peut être entendu à 19 heures. Depuis ce jour, ce texte demeure l’une des plus célèbres allocutions de l’Histoire de France. Aucun enregistrement n’a été conservé, contrairement au discours du 22 juin 1940, que l’on confond parfois avec le véritable appel.

Le gouvernement britannique avait au préalable proposé au ministre français de l’Intérieur Georges Mandel de passer au Royaume-Uni et de lancer lui-même un appel. Par ses avertissements répétés contre les menaces du IIIe Reich (et en opposition à ce sujet avec son ami le président du Conseil Léon Blum), Mandel s’était signalé comme un homme d’État et de caractère. Tout au long de la journée du 18 juin, le conseil des ministres britannique discute du texte de De Gaulle. Le cabinet britannique tente de s’y opposer, mais Winston Churchill le soutient50. Les anciens Munichois, derrière le ministre des Affaires étrangères lord Halifax, veulent encore ménager le gouvernement Pétain et attendre de voir s’il va effectivement signer l’Armistice. Winston Churchill, vieux partisan de la fermeté contre Hitler et de la poursuite de la lutte, doit mettre son autorité dans la balance. De Gaulle peut finalement prononcer son texte, mais doit accepter d’en modifier les deux premières lignes51 dans un sens moins dur pour le gouvernement français. Cette modification longtemps occultée disparait dans le texte transmis à la presse, puis dans les Mémoires de De Gaulle.

Le 19 juin, Weygand, supérieur hiérarchique de De Gaulle, lui ordonne de revenir de Londres, ignorant l’invitation à poursuivre le combat que ce dernier lui adresse52,53. Peu après, de Gaulle est rétrogradé au rang de colonel par son ministre qui convoque successivement deux tribunaux militaires, le premier n’ayant prononcé qu’une peine symbolique. Le second condamne à mort le chef de la France Libre, le 2 août 1940.

France libre

Articles détaillés : France libre et Forces françaises libres.

De Londres, de Gaulle crée puis dirige les Forces françaises libres. Le but n’est pas de mettre en place une légion de volontaires qui continuerait la lutte aux côtés de l’Empire britannique. Il s’agit pour de Gaulle de remettre la France en tant que telle dans la guerre contre Hitler, en formant une armée et un contre-État doté de tous les attributs de souveraineté et légitimité, et qui se donne une base territoriale en ralliant les territoires français de l’Empire colonial, future plate-forme de la reconquête.

Dès le début de l’été 1940, à partir de presque rien et assisté de quelques volontaires, de Gaulle jette ainsi les bases d’une marine (FNFL), d’une aviation (FAFL), de forces terrestres (FFL), d’un service de renseignements (le BCRA du colonel Passy, vite actif en métropole). La Croix de Lorraine proposée par l’amiral MuselierNote 13,54,55, devient son emblème. Les statuts juridiques de la France libre et ses rapports avec le gouvernement anglais sont fixés par le juriste René Cassin. La France libre a bientôt sa banque, son journal officiel, ses décorations — le Général fonde l’Ordre de la Libération à Brazzaville dès octobre 1940, pour honorer ses « compagnons ». Des comités français libres actifs dans le monde entier se constituent et tentent de rallier à de Gaulle les Français de l’étranger, les opinions et les gouvernements56.

De Gaulle et le gouverneur-général Félix Éboué au Tchad (Afrique-Équatoriale française) vers la fin 1940.

En France, de Gaulle est condamné deux fois par contumace, d’abord à quatre ans de prison et la perte de la nationalité française57, puis, le 2 août 1940, le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand le condamne à « mort, dégradation militaire et confiscation de ses biens meubles et immeubles » pour « trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, désertion à l’étranger en temps de guerre sur un territoire en état de guerre et de siège ». En Grande-Bretagne, il trouve en revanche le soutien de Winston Churchill, mais aussi celui du Parlement, de la presse et de l’opinion publique, reconnaissantes au gallant French d’être resté aux côtés du pays au pire moment de la menace allemande. Cet appui, comme celui de l’opinion américaine, se révéle plus tard un atout très précieux lors des tensions avec Londres et Washington58.

Obtenant le ralliement de plusieurs possessions coloniales françaises, notamment en Afrique grâce au ralliement rapide du gouverneur Félix Éboué (le 28 août le Tchad, le Congo et le Cameroun, le Gabon étant conquis dans le mois de novembre 1940), de Gaulle se place à la tête du Comité national français à partir du 24 septembre 1941. Mais il fait surtout en sorte que la France reste présente dans le camp allié, par ses Forces françaises libres (FFL) qui continuent le combat sur les différents fronts. En outre, à partir de 1941-1942, il stimule et obtient le ralliement de la résistance intérieure, grâce au colonel Passy, à Pierre Brossolette et à Jean Moulin. Le 13 juillet 1942, le Comité national français propose au gouvernement britannique, qui l’accepte, de changer l’appellation officielle du mouvement France libre en France combattante, afin d’intégrer la Résistance intérieure59.

De nombreux facteurs s’opposaient à ce rapprochement de la résistance intérieure et des forces française libres. Dans La France de Vichy, Robert O. Paxton remarque qu’en 1940, bien des résistants de gauche refusent de voir un chef convenable dans ce militaire qu’ils croient à tort proche de l’Action française. Beaucoup de résistants de droite lui reprochent sa dissidence explicite avec Vichy — à moins qu’ils ne préfèrent, comme Marie-Madeleine Fourcade, n’avoir de relations qu’avec les services secrets britanniques. Selon Jean Pierre-Bloch, Christian Pineau, Henri d’Orléans (« comte de Paris ») et même le gaulliste Pierre Lefranc, le ralliement à la République n’aurait d’ailleurs été que tactique.

Charles de Gaulle prononçant un discours – Cherbourg, août 1944.

Dès 1940, de Gaulle n’a de cesse que soient protégés les intérêts de la France, dans la guerre et après le conflit. Le 7 août 1940, il obtient ainsi de Churchill la signature de l’accord des Chequers, par lequel le Royaume-Uni s’engage à sauvegarder l’intégrité de toutes les possessions françaises et à la « restauration intégrale de l’indépendance et de la grandeur de la France ». Le gouvernement britannique s’engage de plus à financer toutes les dépenses de la France libre, mais de Gaulle insiste pour que ces sommes soient des avances remboursables et pas des dons qui jetteraient une ombre, aussi ténue soit-elle, sur l’indépendance de son organisation.

Malgré les relations de confiance scellées par traités entre Churchill et de Gaulle, les deux hommes ont des relations parfois tendues, gênées par l’anglophobie que manifestait le Général dans les années 1920 et 1930. Et quand Churchill, à court d’arguments, lance à de Gaulle : « Mais vous n’êtes pas la France ! Vous êtes la France combattante, nous avons consigné tout cela par écrit », de Gaulle réplique immédiatement : « J’agis au nom de la France. Je combats aux côtés de l’Angleterre mais non pour le compte de l’Angleterre. Je parle au nom de la France et je suis responsable devant elle ». Churchill abdique alors en poussant un « J’avais espéré que nous pourrions combattre côte à côte. Mais mes espoirs ont été déçus parce que si vous êtes si combatif que non content de lutter contre l’Allemagne, l’Italie et le Japon, vous voulez aussi combattre l’Angleterre et l’Amérique… ». De Gaulle recadre alors le débat en précisant : « Je prends cela comme une plaisanterie, mais elle n’est pas du meilleur goût. S’il y a un homme dont les Anglais n’ont pas à se plaindre, c’est bien moi ».

Les relations avec Franklin Delano Roosevelt sont plus problématiques. Le président américain, personnellement francophile, a été déçu par l’effondrement de la France en 1940 et refroidi à l’égard de De Gaulle par l’échec de son entreprise devant Dakar (fin septembre 1940). Les antigaullistes français sont nombreux à Washington, par exemple l’ancien secrétaire général du Quai d’Orsay Alexis Léger (Saint-John Perse) qui lui décrit ce général comme un « apprenti dictateur ». Le président est aussi très mal informé sur la situation en France par l’ambassadeur américain à Vichy (jusqu’au mois de mai 1942), l’amiral Leahy, lui-même intoxiqué par les pétainistes. Il n’a donc aucune confiance en de Gaulle. Un mot de De Gaulle à Churchill explique en partie l’attitude française face à l’Amérique : « Je suis trop pauvre pour me courber. » De surcroît, au contraire du Général qui mise beaucoup sur l’Empire français, le président américain est profondément hostile au système colonial. Roosevelt projetait de faire de la France un État faible, et le projet d’Allied Military Government of Occupied Territories (AMGOT) allait d’ailleurs très loin dans cette direction, en traitant la France comme un vaincu, plutôt que comme une des puissances victorieuses. La haine de Roosevelt était tellement flamboyante (il considérait de Gaulle au pire comme un futur tyran, au mieux comme un opportuniste) que même ses adjoints finirent par en prendre ombrage, y compris le Secrétaire d’État Cordell Hull qui, finalement, se rangea aux côtés de la France libre et de son chef.

Jusqu’en 1943, les gouvernements en exil en Angleterre s’étaient contentés de relations de bon voisinage avec les gaullistes. C’est que tous ces gouvernements, qui étaient légaux, s’estimaient installés dans une meilleure position que les gaullistes qui étaient, de fait, des dissidents par rapport au gouvernement Pétain que les Français avaient installé dans des conditions reconnues légales, au début, par les grandes puissances. Cette situation évolua lentement. Mais, en 1943, le gouvernement belge en exil de Hubert Pierlot et Paul-Henri Spaak précipita le mouvement et fut le premier à reconnaître officiellement les « Français Libres » et de Gaulle comme seuls représentants légitimes de la France. Le gouvernement anglais, en l’occurrence Anthony Eden, un proche de Churchill, avait tenté de dissuader les Belges, craignant que leur initiative serve de modèle aux autres gouvernements en exil. Les Américains eux-mêmes intervinrent, croyant pouvoir utiliser les relations commerciales belgo-américaines pour faire pression sur les Belges (notamment quant à leurs commandes d’uranium du Congo belge). Rien n’y fit. Malgré les pressions britanniques et américaines, Spaak fit savoir officiellement que la Belgique considérait dès lors le gouvernement Pétain comme dépourvu de légitimité et le Comité des Français libres, plus tard Gouvernement provisoire de la France, comme seuls habilités à représenter légalement la France60.

Libération de la France et de ses colonies

Le général de Gaulle, serrant la main du général Giraud, à la demande de Franklin Delano Roosevelt (au centre) et de Winston Churchill (à droite), lors de la conférence de Casablanca le 14 janvier 1943.

Malgré son exclusion par Roosevelt du débarquement américano-britannique en Afrique du Nord (opération Torch), et surtout malgré le soutien apporté par les États-Unis à l’amiral François Darlan, puis au général de groupe d’armées Giraud, de Gaulle réussit à prendre pied à Alger en mai 1943. Il y crée avec Henri Giraud le Comité français de la Libération nationale (CFLN) et en prend bientôt seul la tête. Le 3 juin 1944 à Alger, le CFLN devient le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Après le débarquement allié, l’Armée française de la Libération, composée de 1 300 000 soldats, est prête pour libérer la France.

Après le débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, le général de Gaulle fait son entrée en territoire français sur la plage de Courseulles-sur-Mer, en Normandie, le 14 juin, à bord du torpilleur La Combattante (en). Ce même jour, il prononce le premier discours de Bayeux et les Français découvrent alors son imposante silhouette (il mesure 1,93 m).

La fermeté et la rapidité avec lesquelles le général de Gaulle rétablit l’autorité d’un gouvernement national permettent d’éviter la mise en place de l’AMGOT, prévu par les Américains, qui aurait fait de la France libérée un État administré et occupé par les vainqueurs.

En 1943, avec le général Charles Mast, à Tunis.

La 2e division blindée du général Leclerc libère Paris le 25 août et celui-ci reçoit la reddition de Von Choltitz. Ce même jour, le général de Gaulle se réinstalle au ministère de la Guerre, rue Saint-Dominique à Paris, dans le bureau qu’il occupait jusqu’au 10 juin 1940, signifiant ainsi que Vichy était une parenthèse et que la République n’a jamais cessé d’exister. Puis il se rend à l’Hôtel de ville, où il prononce un discours dans lequel il insiste sur le rôle essentiel joué par les Français pour leur propre libération. Le lendemain, 26 août, il descend triomphalement les Champs-Élysées. Le « peuple dans ses profondeurs » manifeste un enthousiasme indescriptible61.

Le GPRF est transféré à Paris. Le 9 septembre 1944, un gouvernement d’unité nationale est constitué, sous la présidence du général de Gaulle. L’Assemblée constituante est ensuite élue en octobre 1945, six mois après la fin de la guerre.

Au Gouvernement provisoire de la France

De Gaulle accorde le droit de vote aux femmes de France à la Libération, figurant dans le programme du Conseil national de la Résistance. Les femmes purent ainsi voter pour la première fois aux élections municipales de 1945. D’autres réformes figurant dans ce même programme sont entreprises à la Libération : depuis les nationalisations à la mise en place du monopole de l’assurance maladie obligatoire qu’est la sécurité sociale (l’Alsace et la Moselle conserveront le système d’assurance maladie instauré par Bismarck). Elles doivent beaucoup à la SFIO, au Parti communiste et au Mouvement républicain populaire (MRP) qui étaient les forces politiques les plus représentées dans le Conseil national de la Résistance.

Président du Gouvernement provisoire, mais en désaccord avec l’Assemblée constituante sur la conception de l’État et le rôle des partis, de Gaulle remet sa démission sur la question des crédits militaires au président de l’Assemblée nationale, Félix Gouin, le 20 janvier 1946. Il a rempli la mission qu’il s’était donnée le 18 juin 1940 : libérer le territoire, restaurer la République, organiser des élections libres et démocratiques, entreprendre la modernisation économique et sociale.

Parcours politique pendant la IVe République

Le 16 juin 1946, de Gaulle expose sa vision de l’organisation politique d’un État démocratique fort à Bayeux, en Normandie, dans un discours resté célèbre ; mais il n’est pas suivi. Il inaugure alors sa fameuse « traversée du désert » jusqu’en 1958, date de son retour au pouvoir.

Fondation du RPF

Article détaillé : Rassemblement du peuple français.

En 1947, il fonde un mouvement politique, le Rassemblement du peuple français (RPF), afin de transformer la scène politique française, de lutter contre le régime « exclusif » des partis, de s’opposer à l’avancée du communisme et de promouvoir une nouvelle réforme constitutionnelle privilégiant le pouvoir exécutif. Il propose également une troisième voie économique (l’association capital-travail). Le RPF reprend également les thèmes de la droite la plus traditionnelle : ultra-conservatisme colonial (il critique jusqu’à la construction de lycées d’enseignement général à Madagascar), anticommunisme virulent (exploitant les inquiétudes sur l’avancée du communisme dans l’Union française et en Indochine) et même, au moins jusqu’en 1950, la clémence à l’égard de Philippe Pétain. Toutefois, les déclarations du colonel Rémy réhabilitant le rôle du maréchal Pétain seront immédiatement désavouées par le général de Gaulle, mais pas l’initiative de Terrenoire, demandant son amnistie. Il est vrai, comme le rappelle l’historien René Rémond (dans Les Droites en France), que c’est au nom de la réconciliation nationale qu’en 1949 et 1950, le même général de Gaulle plaidait pour l’élargissement du « vieillard de quatre-vingt-quinze ans ».

Le parti rallie des résistants (dont Jacques Chaban-Delmas) mais aussi des notables comme Édouard Frédéric-Dupont ou Edmond Barrachin (qui fut, dans les années 1930, directeur du comité central du Parti social français). D’anciens pétainistes et même d’anciens collaborateurs parviennent à s’y faire admettre, notamment dans les sections d’Indochine et d’Algérie, dans le service d’ordre, dans les rangs des syndicats ouvriers proches du R.P.F. et parmi les maires élus en 1947. Certains polémistes du parti, notamment Jean Nocher, déploient une extrême agressivité verbale. Pour ces raisons, l’historien Henry Rousso (dans Le Syndrome de Vichy) discerne au RPF « des tendances pro-pétainistes, soit qu’elles aient été envoûtées par la magie du verbe maréchaliste, soit qu’elles aient été convaincues de son impact dans l’opinion ». René Rémond (Les Droites en France) préfère rapprocher le RPF de la lignée du bonapartisme et du boulangisme, tout en observant que le RPF est, dans l’histoire du gaullisme, l’épisode le moins éloigné de « ce qu’en France on a l’habitude de qualifier de fascisme ».

Après un grand succès en 1947-1948 (35 % des suffrages aux municipales de 1947, 42 % des sénateurs élus en 1948), le RPF décline de 1949 à 1951. La gestion efficace des événements sociaux de l’automne 1947 par le gouvernement de la troisième force a affaibli le mouvement gaulliste. Le recours à de Gaulle semble alors moins nécessaire pour les conservateurs, les modérés et le patronat. Dans l’opposition, le RPF est frappé d’un véritable ostracisme de la part des autres partis politiques, entretenu par le refus du général de Gaulle de se compromettre avec les autres partis. En 1951, le RPF obtient encore plus de 4 millions de voix (22,3 % des suffrages et 16,8 % des inscrits) et 117 députés.

Le RPF est irrémédiablement affaibli par la défection de vingt-sept députés : ainsi, contre les consignes du Général, Édouard Frédéric-Dupont et Edmond Barrachin votent la confiance au gouvernement d’Antoine Pinay en 1952. En juillet, quarante-cinq autres font défection. Les gaullistes se divisent alors entre les loyalistes, qui fondent l’Union des républicains d’action sociale (URAS), et les autres, qui rejoignent l’Action républicaine et sociale (ARS).

Mise à l’écart du pouvoir

Aux élections locales de 1953, le RPF perd la moitié de ses suffrages. Il entre alors en hibernation. Les élus gaullistes participeront encore avec le PCF à l’échec de la Communauté européenne de défense (CED) en 1954, avant la mise en sommeil définitive du RPF le 13 septembre 1955.

Suite à la défaite électorale de son parti, le général de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises et rédige ses Mémoires de guerre. Les cinq années qui suivent sont surnommées « la traversée du désert », expression qui sera reprise pour désigner les périodes où d’autres personnalités politiques ou sportives se seront trouvées hors des feux de la rampe dans l’attente d’un retour en grâce.

Retour au pouvoir en 1958

L’instabilité ministérielle, l’impuissance de la IVe République face à la question algérienne, déclenchée par une insurrection le 1er novembre 1954, conduisent le régime à une crise grave. Des responsables politiques de tous bords en viennent à souhaiter le retour du Général.

Le 13 mai 1958, un comité de vigilance appelle à manifester contre le FLN à Alger. Un comité de salut public est créé, à la tête duquel se trouve le général Massu, et composé notamment du général Salan. Il lance un appel au général de Gaulle le 15 mai. L’insurrection prend de l’ampleur et risque de dégénérer en guerre civile. Le 19, le Général se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République62 ». Certains voient dans cette déclaration un soutien à l’armée et s’inquiètent. Il rassure et insiste sur la nécessité de l’union nationale et s’il se présente encore comme le recours, il ne donne officiellement aucune caution ni à l’armée ni à quiconque. Néanmoins, un plan d’action militaire, baptisé « Résurrection », a déjà été mis en place en cas d’échec des négociations politiques.

Le 29 mai, le président de la République, René Coty, fait appel au « plus illustre des Français ». Charles de Gaulle accepte de former un gouvernement. Sous pression, l’Assemblée nationale l’investit le 1er juin, par 329 voix sur 553 votants. Le général de Gaulle devient ainsi le dernier président du Conseil de la IVe République. Les députés lui accordent la possibilité de gouverner par ordonnance pour une durée de six mois, et l’autorisent à mener à bien la réforme constitutionnelle du pays63.

La nouvelle Constitution, élaborée au cours de l’été 1958, est très proche des propositions avancées à Bayeux, avec un exécutif fort. Le général de Gaulle accepte cependant que le Parlement ait plus de poids qu’il ne le souhaitait. En particulier, de Gaulle doit renoncer à l’élection du président de la république au suffrage universel (un élément central de son dispositif constitutionnel qu’il finira par imposer en 1962).

La Constitution est adoptée par référendum le 28 septembre 1958, avec 79,2 % de « oui ». L’Empire l’approuve également, sauf la Guinée qui devient ainsi la première colonie française de l’Afrique sub-saharienne à obtenir son indépendance. Charles de Gaulle est élu par un large collège électoral, président de la République française et de la Communauté africaine et malgache, le 21 décembre, avec 78,51 % des suffrages. Il prend ses fonctions le 8 janvier 1959.

Entre le moment de son entrée en fonctions comme président du Conseil et son élection à la présidence de la République, Charles de Gaulle a largement amorcé la politique qui marquera son passage au pouvoir : outre la volonté de doter la France d’une nouvelle Constitution, le Général se soucie de la politique européenne de la France (rencontre avec le chancelier Adenauer le 14 septembre), de l’indépendance du pays face aux États-Unis (mémorandum du 17 septembre adressé au président Eisenhower), de l’assainissement des finances publiques (mesures du 27 décembre) et du sort de l’Algérie (il refuse les choix des comités de salut public et appelle à la « Paix des Braves » en octobre).

Crise de l’Algérie

Article connexe : Décolonisation.

À la suite des échecs de la IVe République en Indochine et en Algérie, une insurrection éclate à Alger et les putschistes civils et militaires organisent un Comité de salut public (en référence à celui de la Révolution française) le 13 mai 1958 pour maintenir l’Algérie française. Ils en appellent au retour du général de Gaulle. L’antenne d’Alger mise en place par le ministre de la Défense Jacques Chaban-Delmas dès 1957, dirigée par Lucien Neuwirth et Léon Delbecque a influencé les partisans de l’Algérie dans la république française. Comme l’a rapporté Olivier Guichard dans Avec de Gaulle (voir bibliographie), l’antenne d’Alger faisait surtout de la transmission : le travail d’influence était supervisé par les deux plus proches collaborateurs du général de Gaulle, Guichard lui-même et, pour les militaires, Jacques Foccart.

Mise en place des réseaux français en Afrique

Article détaillé : Françafrique.

C’est sous l’autorité de De Gaulle que les réseaux de ce que l’on appellera plus tard la Françafrique furent mis en place64. À la tête d’une partie de son cabinet, issue de l’éphémère communauté française, Jacques Foccart maintient des liens étroits, non seulement de coopération, mais souvent de contrôle, avec les nouveaux pouvoirs des états africains ayant accédé à l’indépendance, notamment au moyen d’accords de coopération militaire et financiers mais aussi par l’action des services secrets. L’expression de “pré carré” est alors courante, et ces liens politiques et économiques assurent un soutien diplomatique dans la stratégie d’entre deux blocs de De Gaulle.

Président de la Ve République

Charles de Gaulle en compagnie du chancelier allemand, Konrad Adenauer (1963)

En novembre, les gaullistes remportent les élections législatives et obtiennent une confortable majorité. En décembre, de Gaulle est élu président de la République avec 78 % des voix au suffrage indirect par plus de 80 000 grands électeurs65.

Charles de Gaulle prend ses fonctions de président de la République le 8 janvier 1959, il succède à René Coty. Il engage de difficiles mesures pour revitaliser le pays, avec en particulier une dévaluation de 29% et l’introduction du nouveau franc (valant 100 anciens francs), qui fait revenir les centimes disparus depuis 1945.

Sur la scène internationale, refusant la domination des États-Unis comme de l’URSS, il défend une France indépendante, disposant de la force de frappe nucléaire. Il met en place également les débuts du programme spatial français. En tant que membre fondateur de la Communauté économique européenne (CEE), il pose son veto à l’entrée du Royaume-Uni.

Le 6 février 1968, dans le stade olympique de Grenoble, il devient le second président français à ouvrir une cérémonie olympique, à l’occasion des Xe jeux olympiques d’hiver66.

Quatre années de conflit en Algérie

En ce qui concerne la guerre d’Algérie, de Gaulle suscita d’abord de grands espoirs parmi les Français d’Algérie, auxquels il déclara à Alger le 4 juin 1958 : « Je vous ai compris ». Ce jour là, il se garda de rien leur promettre de précis, lors de ce discours, et ne reprit ni leur mot d’ordre d’« intégration » ni leur slogan « Algérie française ». Il proclame que « à partir d’aujourd’hui, la France considère que, dans toute l’Algérie, il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants : il n’y a que des Français à part entière ». Ce n’est qu’à Mostaganem, le 6 juin, qu’il prononça les mots : « Vive l’Algérie française »67, exception davantage révélatrice d’un désaccord que d’une adhésion, pour René Rémond68.

Mais il adopta aussi quelques mesures libérales en direction des insurgés algériens : « paix des braves » proposée au FLN en octobre 1958, grâces accordées à plusieurs rebelles dont Yacef Saadi, condamné à mort comme ancien dirigeant du FLN pendant la bataille d’Alger, interdiction officielle formelle des actes de torture. C’est également sous de Gaulle que les femmes musulmanes d’Algérie obtinrent le droit de vote, que l’on vit les musulmans pouvoir enfin voter à égalité avec les Européens (de ce fait, dès avant l’indépendance en 1962, une majorité des maires d’Algérie sont eux-mêmes des musulmans), ou que fut nommé le premier préfet musulman d’Algérie (Mahdi Belhaddad à Constantine). De Gaulle annonça en personne la mise en œuvre du plan de Constantine, dans cette ville, en septembre 1958 : ce plan prévoyait, sur cinq ans, la redistribution de 250 000 ha de terres, la construction de 200 000 logements et la création de 400 000 emplois69.

Il laissa son Premier ministre, Michel Debré, vilipender comme « manœuvre communiste » le rapport accablant établi par le jeune Michel Rocard, et qui dénonçait l’entassement inhumain de deux millions de personnes civiles dans des « camps de regroupement ». Dès 1959, de Gaulle en revint aussi à une solution classique de répression militaire. À l’été 1959, l’opération « Jumelles », dite plan Challe, porta au FLN ses coups les plus rudes à travers tout le pays. Certes, de Gaulle réalisa rapidement qu’il n’était pas possible de résoudre le conflit par une simple victoire militaire, et à l’automne 1959 il commença à s’orienter vers une solution conduisant inéluctablement à l’indépendance de l’Algérie. Mais jusqu’à l’hiver 1961/62, il choisit tout de même de poursuivre la guerre, au prix de nombreuses victimes et, selon l’historien Rémi Kauffer, d’un accroissement de l’usage de la torture. Jusqu’à la fin de 1961, la lutte contre le FLN est menée avec autant de vigueur, et même davantage, qu’avant. Selon Constantin Melnik, conseiller spécial de Michel Debré chargé de coordonner les services secrets, il y eut environ 500 assassinats politiques entre 1958 et 1961.

Il reste difficile de savoir quand de Gaulle comprit que l’indépendance était la seule solution pour sortir d’un conflit coûteux en hommes, en argent et en prestige international. D’autant plus qu’il perd le soutien de proches et d’anciens combattants luttant pour l’Algérie française. Edouard Lebas, à cet effet, écrit le 17 mars 1963 dans Combat : « Nous vivons depuis mai 1958 sur la plus grande duperie de l’histoire et depuis octobre 1962 sur la plus grande imposture. La cause du mal c’est la volonté tenace, bien que supérieurement camouflée, du Général de Gaulle. Il faut donc dénoncer à la masse, sans subterfuges et sans faux-fuyants, le responsable du mal dont meurent la République et la Liberté »70. En 1961, De Gaulle fit encore rédiger par Alain Peyrefitte un plan de partition de l’Algérie, sans doute en fait pour faire pression sur le FLN. Au même Alain Peyrefitte, il expliquait dès 1959 que « l’intégration » de l’Algérie à la France, défendue par les partisans de l’Algérie française, était une utopie : deux pays culturellement si éloignés et présentant un tel écart de niveau de vie n’avaient pas vocation à en former un seul. Sans compter qu’au vu de l’accroissement démographique des musulmans, ce serait ouvrir la porte à leur immigration massive en métropole, dépassant de fort loin la simple venue traditionnelle de populations étrangères appelées à se fondre dans le creuset français: « Mon village deviendrait Colombey-les-Deux-Mosquées ! »71.

Dès le 16 septembre 1959, de Gaulle parle de « l’autodétermination » de l’Algérie. En janvier 1960, le limogeage du général Jacques Massu, qui avait critiqué sa politique, provoque la rupture avec les Français d’Algérie et l’érection de barricades au centre d’Alger. Malgré ce climat insurrectionnel, de Gaulle abroge définitivement, par une ordonnance du 4 juin 1960, la peine de déportation72. En janvier 1961, un référendum valide cependant massivement sa politique des deux côtés de la Méditerranée.

Avec l’armée de conscription, il fait échec au putsch des généraux à Alger en avril 1961. Quatre jours suffisent à mettre en déroute le « quarteron de généraux à la retraite » stigmatisés dans un de ses plus célèbres discours. Cette attitude provoqua de fortes résistances dans certains groupes nationalistes et de Gaulle fut obligé de réprimer des soulèvements de pieds-noirs en Algérie. Il fut alors la cible d’organisations terroristes telles que l’Organisation armée secrète (OAS), qui le surnommait « la Grande Zohra ». La métropole devint alors l’objet de plusieurs vagues d’attentats commis par l’OAS.

Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1961, au lendemain de l’assassinat de policiers par des militants du FLN, une manifestation, interdite par les autorités françaises, fut organisée par le FLN. Les manifestants protestaient contre le couvre-feu imposé en métropole aux ressortissants d’Afrique du Nord. Cette manifestation fut férocement réprimée. Le préfet de police Maurice Papon couvrit ses policiers et le gouvernement l’ensemble de ses fonctionnaires. Selon le rapport de l’avocat général Jean Geromini, remis le 5 mai 1999, il y aurait eu au moins 48 noyés pendant la nuit du 17 au 18 octobre, sans compter les personnes décédées des suites de leurs blessures ou de leurs conditions d’internement. Selon l’historien et éditorialiste Alain-Gérard Slama et Linda Amiri (laquelle a dépouillé les archives de la préfecture de police), le chiffre total est de l’ordre d’une centaine de victimes (L. Amiri compte 100 morts certains et 31 disparus). Les propos tenus par de Gaulle en conseil des ministres quelques jours après le drame sont connus grâce aux notes prises par son ministre Louis Terrenoire, et publiées par Éric Rossel.

Quelques mois plus tard, le 8 février 1962, lors d’une manifestation interdite, huit manifestants sont tués par les forces de police au métro Charonne et un autre mourra à l’hôpital. Selon l’historien Jean-Paul Brunet, Charles de Gaulle est « tout autant responsable de cette tragédie que le ministre de l’Intérieur Roger Frey, le préfet de police Maurice Papon, et toute la hiérarchie policière ». Une des raisons est, explique J.-P. Brunet, « l’autoritarisme » du Général. Selon l’historien Alain Dewerpe, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, le massacre de Charonne n’est qu’une conséquence logique des « habitus de pouvoir » de De Gaulle et des gaullistes, dans la situation de la guerre d’Algérie.

Quant à l’organisation terroriste OAS, elle fut réprimée par des moyens impitoyables : exécutions sommaires, tortures, polices parallèles, lesquelles n’hésitaient pas à recruter des truands, comme Georges Boucheseiche et Jean Augé. La Cour de sûreté de l’État fut créée en janvier 1963 pour en condamner les chefs, lesquels seront amnistiés quelques années plus tard (la Cour continue ensuite de juger des terroristes, jusqu’à sa suppression, en août 1981). En 1962, suite aux Accords d’Évian, un cessez-le-feu est proclamé en Algérie. Le général de Gaulle fit adopter par référendum l’indépendance de l’Algérie, effective en juillet 196273.

Très irrité par le ralliement massif des Pieds-Noirs à l’OAS, à l’heure où celle-ci lance une vague de terreur et de terre brûlée en Algérie, de Gaulle n’aura aucun mot de compassion ni en public ni en privé pour le sort du million de Français rapatriés d’Algérie en juillet 1962 suite à la non-application des Accords d’Évian par la partie algérienne.

Le lendemain de la signature des accords d’Évian, les supplétifs de l’armée française, les harkis, furent désarmés par la France, et abandonnés sur place. Le gouvernement s’opposa au rapatriement de la majorité d’entre eux, et fit interdiction aux officiers de l’armée de les aider à gagner la France, hors du cadre d’un plan de rapatriement général. Le 25 juillet 1962 en Conseil des Ministres, alors que les massacres de pieds-noirs et harkis avaient commencé, Charles de Gaulle s’opposa au repli des harkis en France74. Par la suite, plusieurs dizaines de milliers furent torturés et massacrés75.

En avril 1962, le Premier ministre Michel Debré fut remplacé par Georges Pompidou, et en septembre de la même année, Charles de Gaulle proposa d’amender la Constitution afin de permettre au président d’être élu au suffrage universel direct, dans le but de renforcer sa légitimité à gouverner directement. La réforme de la Constitution, malgré l’opposition du Parlement, de la totalité de la gauche et d’une bonne partie de la droite, fut aisément acceptée lors d’un référendum, avec 62,25 % de « oui ».

En octobre, l’Assemblée nationale vota une motion de censure contre le gouvernement Pompidou, mais le Général refuse la démission que lui présentait le Premier ministre et choisit de dissoudre l’Assemblée. Les nouvelles élections renforcèrent la majorité parlementaire gaulliste.

Opposition armée

Attentat du Petit-Clamart
Article détaillé : Attentat du Petit-Clamart.

Un polytechnicien ingénieur de l’armement nommé Jean Bastien-Thiry âgé de 35 ans considérait la politique algérienne du général de Gaulle comme une politique d’abandon et de trahison. Il conçut donc, avec l’aide de personnes partageant son point de vue (appartenant à l’OAS – Organisation armée secrète), d’enlever de Gaulle, voire, si ce rapt se révélait impossible, de le tuer. Un attentat fut ainsi organisé au Rond Point du Petit-Clamart le 22 août 1962. Il échoua, bien que la DS présidentielle montrât, parmi les impacts (environ 150 balles tirées), une trace de balle passée latéralement à quelques centimètres des visages du couple présidentiel.

Dans la déclaration qu’il fit lors de l’ouverture de son procès en 1963, Bastien-Thiry développa les motivations du complot basé essentiellement sur la politique algérienne du général de Gaulle. Parce qu’il avait fait tirer sur une voiture occupée par une femme et parce que, contrairement aux autres membres du commando, il n’avait pas pris de risques directs, Bastien-Thiry ne fut pas gracié par le général de Gaulle, comme le furent les autres membres du commando (tout comme d’ailleurs les autres membres de l’OAS qui furent pris). Bastien-Thiry sera fusillé au Fort d’Ivry en mars 1963.

En 1968, une première amnistie permit aux derniers responsables de l’OAS, aux centaines de partisans de l’Algérie française encore détenus, et à d’autres, exilés, comme Georges Bidault ou Jacques Soustelle de rentrer en France. D’anciens activistes de l’Algérie française se rallièrent alors au gaullisme, en adhérant au SAC ou aux Comités de défense de la République (CDR). De Gaulle déclare à Jacques Foccart le 17 juin 1968 : « Il faut que nous allions vers une certaine réconciliation. » Les autres condamnations pénales sont effacées par les lois d’amnistie de 1974 et 1987.

Autres attentats

L’attentat du Petit-Clamart fut celui qui fut le plus près de réussir. Cependant, et ce malgré l’indépendance de l’Algérie, de nombreux autres attentats furent organisés contre la personne du Général :

  • 8 septembre 1961 : une bombe commandée à distance est enterrée sur la route de Colombey, à Pont-sur-Seine, mais la DS présidentielle n’est pas endommagée.
  • 23 mai 1962 : de Gaulle devait être abattu sur le perron de l’Élysée par un tireur posté près de l’Élysée76.
  • 15 août 1964 : de Gaulle est en visite au Mont Faron, près de Toulon. Une jarre avait été piégée de huit pains de TNT mis à feu à distance. Ceux-ci n’explosent pas, le déclencheur étant trop faible77.

Le thème d’un attentat imaginaire contre le général de Gaulle faisant suite à celui du Petit-Clamart fut exploité dans le film Chacal (1973) tiré du roman éponyme de Frederick Forsyth.

Élection présidentielle de 1965

Résultats (par département) de l’élection présidentielle de 1965.

Durant la campagne de l’élection présidentielle de 1965, ses adversaires lui reprochent en particulier son « nationalisme ». La télévision, pour la première fois dans l’Histoire, joue un rôle très important dans une campagne ; malgré son refus de « jaspiner » dans « les étranges lucarnes », le Général se plie à cette nouvelle mode entre les deux tours. On note aussi l’apparition des sondages, qui mettent en évidence la baisse des intentions de vote en sa faveur avant le premier tour78.

Lors du premier tour, il arrive en tête avec 44,65 % des suffrages, devant notamment le candidat de la gauche, François Mitterrand (31,72 %), et Jean Lecanuet (15,57 %). Il est réélu président de la République le 19 décembre 1965, avec 13 083 699 voix, soit 55,20 % des voix.

Politique étrangère

Témoignage de la réconciliation franco-allemande, en 1962.

De Gaulle dut attendre la fin du conflit en Algérie pour lancer réellement sa politique étrangère. En effet, le « boulet algérien »79 réduisait considérablement la marge de manœuvre française et, d’une façon ou d’une autre, il fallait avant toute chose mettre un terme à ce conflit. La politique de « l’indépendance nationale » est alors pleinement mise en application.

Sur le plan international, de Gaulle continua à promouvoir l’indépendance de la France : il refusa à deux reprises (en 1961 et en 1967) l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE ; il condamna dès 1964 l’aide militaire apportée par les États-Unis à la République du Viêt Nam (dite Viêt Nam du Sud) contre la rébellion communiste menée par le Viêt Minh (guérilla soutenue par le Nord-Viêt Nam), ainsi que la riposte israélienne au blocus du détroit de Tiran par l’Égypte, lors de la guerre des six jours en 1967. Il prit l’une de ses décisions les plus spectaculaires en 1966, lorsque la France se retira du commandement militaire intégré de l’OTAN, expulsant les bases américaines de son territoire.

En ce qui concerne l’Europe, de Gaulle était partisan d’une « Europe des nations », où celles-ci devaient conserver leur pleine souveraineté, et hostile à l’idée d’une Europe supranationale ; le terme VolapükNote 14 employé pour parler de la coopération européenne entraîna le départ du gouvernement des cinq ministres MRP.

C’est l’Europe qui fixe le cadre de son ambition, une Europe qui va même « de l’Atlantique à l’Oural », gommant d’un trait le provisoire rideau de fer. En effet, le pivot de la politique étrangère française est le rapprochement avec l’autre poids lourd du continent : l’Allemagne. Ainsi, de Gaulle tourne le dos aux « Anglo-Saxons ».

On pourrait en effet s’étonner de l’intransigeance gaullienne vis-à-vis du Royaume-Uni, tout particulièrement. Pour de Gaulle, comme pour Churchill d’ailleurs, le Royaume-Uni n’avait fait que son devoir en 1940, et il n’existait pas de « dette » française envers Londres liée à la Seconde Guerre mondiale. De Gaulle désapprouvait les relations privilégiées rapprochant le Royaume-Uni des États-Unis depuis la guerre, ainsi que la préférence économique impériale qui jouait entre celle-ci et les États du Commonwealth, rendant ainsi difficile son admission au sein de l’Europe. Aussi l’entrée d’un tel « cheval de Troie américain » au sein de l’Europe lui paraissait-elle non souhaitable. Les Britanniques attendront donc 1973 avant de rejoindre la communauté économique européenne (CEE).

Charles de Gaulle et Hô Chi Minh suspendus en effigie lors du « Jour national de la honte », à Saïgon, en juillet 1964.

La position de De Gaulle face au monde communiste était sans ambiguïté : il était totalement anticommuniste. Il prône la normalisation des relations avec ces régimes « transitoires » aux yeux de l’Histoire de façon à jouer le rôle de pivot entre les deux blocs. La reconnaissance de la Chine communiste dès le 27 janvier 1964 va dans ce sens.

Les relations entre de Gaulle et les États-Unis sont assurément les plus épicées. Malgré quelques tensions vives, de Gaulle sera toujours au rendez-vous en cas de « vrai » coup dur : Berlin ou Cuba, notamment. En revanche, dès que les Américains entament le processus d’escalade, de Gaulle prend publiquement ses distances, notamment par son discours du 1er septembre 1966 à Phnom Penh vilipendant l’attitude américaine au Viêt Nam, théâtre d’opération que la France connaissait fort bien80.

La notion gaullienne d’ « une certaine idée de la France » se manifeste surtout en politique étrangère. De Gaulle puise une force dans sa connaissance de l’Histoire de France, qu’il a d’ailleurs enseignée à Saint-Cyr. Selon lui, le poids de cette Histoire donne à la France une position particulière dans le concert des nations. Convaincu que les relations internationales reposent avant tout sur les réalités nationales et les rapports entre États, il surnomme l’ONU « le machin » et refuse que la France participe au financement des opérations menées par les « casques bleus » contre la sécession katangaise au Congo ex-belge. Passablement irrité par l’attitude du Nigeria lors de l’explosion de Gerboise bleue81, le troisième essai nucléaire français, en 1960, et souhaitant le « morcellement » de ce pays, comme il le raconte à son conseiller aux affaires africaines Jacques Foccart81, de Gaulle soutient la sécession du Biafra en 1967-68, qui fait de un à deux millions de morts81.

En Afrique francophone, il ne prend pas position face aux coups d’État qui se succèdent, mais apporte son soutien aux régimes en place quand il le juge nécessaire, faisant intervenir les troupes françaises au Gabon (1964) et au Tchad (1968).

Force de frappe

Convaincu de l’importance stratégique de l’arme nucléaire, de Gaulle poursuit le développement de celle-ci, sous la protestation de l’opposition qui n’y voyait qu’une « bombinette ». La réponse de De Gaulle sera : « Dans dix ans, nous aurons de quoi tuer 80 millions de Russes. Eh bien je crois qu’on n’attaque pas volontiers des gens qui ont de quoi tuer 80 millions de Russes, même si on a soi-même de quoi tuer 800 millions de Français, à supposer qu’il y eût 800 millions de Français »[réf. nécessaire].

Le rôle des États-Unis dans cette affaire paraît étrange. Kennedy proposa à de Gaulle de lui donner des missiles Polaris, comme il l’avait fait avec le Royaume-Uni (accords de Nassau). Mais de Gaulle refusa, déclarant qu’il voulait que la France se bâtisse elle-même une armée. La question nucléaire empoisonna les relations franco-américaines durant toutes les années 1960. Il fallut attendre Richard Nixon pour trouver un premier président américain clairement « gaullien ». Nixon contourna d’abord les contraignantes législations américaines dans les domaines nucléaires avant d’ouvrir officiellement la voie de la collaboration nucléaire franco-américaine. Le gros du travail était déjà fait et les « bombinettes » françaises déjà fort efficaces.

Conversion des dollars

Sur la recommandation de l’économiste Jacques Rueff qui voyait la conquête de l’espace et le conflit vietnamien déséquilibrer la balance des paiements des États-Unis, de Gaulle réclama à ces derniers la contrepartie en or d’une forte proportion des dollars détenus par la France. L’opération était légale, car le dollar était défini officiellement comme correspondant à 1/35 d’once d’or. Règlements internationaux obligent, les États-Unis durent obtempérer et l’or fut transféré en France. En 1971, les États-Unis mettront fin à la parité pour faire « flotter » le dollar. À la suite des chocs pétroliers de 1973 et de 1979, les cours de l’or s’envoleront : le conseil de Jacques Rueff était judicieux à long terme.

Le « Québec libre »
Article détaillé : Vive le Québec libre !.

Lors d’une visite d’État au Canada en 1967 afin, officiellement, de prendre part aux festivités entourant l’expo 67 comme l’y avait invité le Premier ministre québécois Daniel Johnson, de Gaulle provoqua l’indignation des autorités fédérales canadiennes, lorsqu’à Montréal, devant une foule de plus de 100 000 Québécois, il ponctua son discours d’un retentissant : « Vive Montréal, vive le Québec… vive le Québec libre ! », salué par une ovation générale. Cela déclencha une crise avec le gouvernement canadien. À la suite du discours de De Gaulle, qui contenait un certain nombre de clins d’œil, le Premier ministre canadien, Lester B. Pearson répliqua sèchement à de Gaulle dans un discours livré le lendemain, déclarant que « les Canadiens n’ont pas besoin d’être libérés », et faisant savoir très clairement que de Gaulle n’était plus le bienvenu au Canada. Il repartit séance tenante pour la France, délaissant le croiseur qui l’avait amené, le Colbert. Le but de De Gaulle n’était pas de provoquer un « clash » entre le Québec et le gouvernement fédéral canadien, mais plutôt de regonfler les « Français du Canada » face aux voisins Anglo-Saxons. Il déclara d’ailleurs dans la foulée de cette visite au Québec, « je leur ai fait gagner 30 ans ».

Dans la perspective de la Seconde Guerre mondiale, cette déclaration fut ressentie comme injuste par les Canadiens anglophones qui avaient soutenu la France libre, alors que les Québécois francophones, soucieux de l’indépendance du Canada vis-à-vis du Royaume-Uni, étaient moins enthousiastes pour participer à l’effort de guerre. Des envoyés de la France libre, Élisabeth de Miribel et le capitaine de vaisseau Georges Thierry d’Argenlieu – dont le titre de supérieur majeur de la province des Carmes de Paris était censé lui valoir le respect des catholiques – tentèrent en 1941 de rallier les Canadiens à la cause du général de Gaulle.

Le gouvernement d’Ottawa dut dès cette époque traiter avec une attention particulière les revendications du Québec qui, fort de cet encouragement qui laissait présager un soutien fort de la France si besoin, commença à parler de faire sécession.

De plus, lors de la conférence de presse du 27 novembre 1967 à l’Élysée, Charles de Gaulle justifia une fois de plus son geste d’éclat par un discours engagé, ponctué par un solennel « allons, allons, pour eux aussi, pour eux surtout, il faut que la France soit la France ! »82.

Mai 1968

Article détaillé : Mai 1968.

Outre la réforme financière de 1958, la France bénéficie des « Trente Glorieuses » et de la croissance amorcée sous la IVe République. Les structures économiques sont modernisées, le niveau de vie s’accroît. Mais la croissance profite inégalement à tous, et un certain désenchantement apparaît face au blocage de la société. Les événements de Mai 1968 en sont le révélateur. Comme dans de nombreux pays étrangers, la contestation des étudiants se développe à partir de mars 1968. Les syndicats et les partis politiques de gauche profitent des manifestations étudiantes pour lancer une grève générale qui sera suivie par les ouvriers. Cette grève générale paralyse le pouvoir pendant le mois de mai.

De l’avis de ses propres partisans, de Gaulle a été complètement surpris par une crise qu’il ne prévoit pas et ne comprend pas. Indifférent aux revendications étudiantes et à la « crise de civilisation83 » qu’elles révèlent, il ne voit là au mieux qu’un gigantesque chahut de jeunes qui ne veulent pas passer leurs examens, au pire une contestation de l’autorité de l’État à faire cesser sur-le-champ. Dans les premiers jours de mai, ses seules consignes sont de réprimer brutalement les manifestations étudiantes, contre l’avis de plusieurs de ses ministres qui conseillent l’apaisement.

Après la nuit des barricades du 10 mai au 11 mai 1968, de Gaulle, sceptique, laisse toutefois son Premier ministre Georges Pompidou, rentré d’un voyage en Iran et en Afghanistan84, mener une nouvelle politique d’apaisement. Pompidou, qui a dû mettre sa démission dans la balance, veut éviter désormais les heurts, et parie sur l’essoufflement à terme du mouvement.

Du 14 au 18 mai, de Gaulle part en Roumanie. Or, en son absence, la grève générale se développe et des millions de grévistes paralysent la France, tandis que la Sorbonne et l’Odéon sont occupés sans réaction de la police. Seul aux commandes de l’État et de la majorité parlementaire, Pompidou paraît entre-temps devenu le vrai chef du pays.

À son retour anticipé de Roumanie le 18 au soir, de Gaulle déçoit jusqu’à des fidèles inconditionnels en apparaissant dépassé et flottant, sans cette vivacité et cette efficacité de réaction qui le caractérisent d’habitude. Il semble écartelé entre la prudence pompidolienne et la fermeté qu’il prêche lui-même. Il attend le 24 au soir pour parler en public, et pour n’annoncer des mesures déjà éventées depuis plusieurs jours, qui ne répondent à aucune préoccupation de l’heure. « J’ai mis à côté », confesse-t-il aussitôt après avoir visionné son allocution. Le Général expose, dans cette allocution, qu’il entend que l’État doit rétablir l’ordre, maintenir la République. « La rue, c’est le désordre, la menace du totalitarisme, “la chienlit” »85. Le soir même, de violents incidents éclatent à Paris, on relèvera des centaines de blessés et plusieurs barricades érigées[réf. nécessaire].

Le 26 mai, les accords de Grenelle passés entre le gouvernement Pompidou, les représentants des syndicats et du patronat aboutissent à un train de mesures classiques. De Gaulle préside le conseil des ministres qui ratifie aussitôt les accords, mais à la surprise de Pompidou et des chefs syndicaux, la base rejette les avancées de Grenelle, estimant que c’est la société entière qui est en cause. Les grèves continuent. Le 27, une manifestation au stade Charléty lance l’idée d’un gouvernement provisoire. Le jour même, François Mitterrand reprend cette solution et annonce sa candidature à la présidence de la République. La crise politique atteint son sommet.

La disparition soudaine et inexpliquée du chef de l’État, parti avec son épouse en hélicoptère le 29 mai pour une destination inconnue, provoque la stupeur et ouvre la voie à toutes les supputations. Il passe par Baden Baden, où il est reçu par le général Massu86. Dès son retour à Paris le lendemain, son allocution radiodiffusée a le ton de la fermeté. Il y annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Elle est suivie d’une immense manifestation organisée par les gaullistes sur les Champs-Élysées87

De Gaulle était prêt à accepter certaines des revendications des manifestants. Il voulut faire approuver les réformes par référendum mais Georges Pompidou, en mettant sa démission dans la balance, le persuada de plutôt dissoudre l’Assemblée nationale. De Gaulle l’annonça le 30 mai 1968, dans un discours radiodiffusé, comme l’appel du 18 juin ou l’intervention de 1960 pendant les barricades d’Alger. Les phrases étaient courtes, chacune ou presque annonçait une décision :

  • « Étant le détenteur de la légitimité nationale et républicaine, j’ai envisagé, depuis vingt-quatre heures, toutes les éventualités, sans exception, qui me permettraient de la maintenir »
  • « J’ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. »
  • « Je ne changerai pas le Premier ministre, qui mérite l’hommage de tous. »
  • « Je dissous aujourd’hui l’Assemblée nationale »
  • « Je charge les préfets, devenus ou redevenus Commissaires de la République, d’empêcher la subversion à tout moment et en tous lieux »
  • « Quant aux élections législatives, elles auront lieu dans les délais prévus par la Constitution, à moins qu’on entende bâillonner le peuple français tout entier, en l’empêchant de s’exprimer en même temps qu’on l’empêche de vivre, par les mêmes moyens qu’on empêche les étudiants d’étudier, les enseignants d’enseigner, les travailleurs de travailler. Ces moyens, ce sont l’intimidation, l’intoxication et la tyrannie exercées par des groupes organisés de longue date en conséquence et par un parti qui est une entreprise totalitaire, même s’il a déjà des rivaux à cet égard ». De Gaulle opposait ainsi le Parti communiste français aux groupes maoïstes, alors que le premier semblait déjà bien dépassé par les événements. En clouant le PCF au pilori et lui prêtant une visée subversive délibérée, de Gaulle rompt avec la stratégie de Pompidou, qui n’a cessé de négocier avec le Parti au long du mois.

La fin du discours mentionne au sujet d’une déclaration antérieure, et sans la citer, « l’ambition et la haine de politiciens au rancart » et affirme qu’après avoir été utilisés « ces personnages ne pèseraient pas plus que leur poids, qui ne serait pas lourd ». Mais le Général néglige les 44,5 % des voix qui se sont portées en 1965 sur Mitterrand au second tour de la présidentielle, ou encore le simple siège de sa majorité aux élections législatives de 1967.

Une manifestation fut organisée et fut créditée d’un million de participants selon les organisateurs, sept cent mille selon la préfecture de police. Les élections de juin 1968 furent un grand succès pour la droite qui obtient 354 des 487 sièges (du jamais vu dans l’histoire du parlementarisme français). Georges Pompidou fut remplacé par Maurice Couve de Murville au mois de juillet.

La campagne des législatives occupa les forces politiques, tandis que la reprise du travail se faisait progressivement. La reprise en main, autoritaire, se fait parfois sans ménagement. Des Comités d’action civique, répondant à l’appel de De Gaulle, se constituent pour dresser des listes noires de grévistes et d’agitateurs notoires, et la police même renoue avec la brutalité des premiers jours de mai (quatre morts à déplorer en juin 1968). Cependant, de Gaulle bénéficie de la lassitude d’une opinion qui après avoir manifesté jusque fin mai sa sympathie majoritaire pour les révoltés, commence à se fatiguer de l’absence de perspectives du mouvement.

Les élections n’ont pourtant pas assez redynamisé le pouvoir. L’Assemblée nationale, plus à droite, est aussi plus frileuse face aux réformes pourtant nécessaires (participation, régionalisation, réforme de l’Université…). L’éviction du vrai vainqueur de la crise, Pompidou, a été mal comprise, et ce dernier fait désormais figure de recours et de successeur potentiel. De Gaulle n’est plus irremplaçable.

Référendum du 27 avril 1969

Charles de Gaulle et le président américain Richard Nixon, le 3 février 1969.

Dans un référendum portant sur le transfert de certains pouvoirs aux régions et la fusion du Sénat avec le Conseil économique et social88, de Gaulle proposait d’introduire des représentants des organisations professionnelles et syndicales au sein des conseils régionaux. Mettant tout son poids dans le référendum, il annonça à l’avance son intention de démissionner en cas de victoire du « non ». Celui-ci, auquel s’était rallié Valéry Giscard d’Estaing, l’emporta par 52,41 % le 27 avril 1969. Quelques minutes après minuit, le 28 avril 1969, un communiqué laconique tombe de Colombey : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi. »89.

L’après-pouvoir

Ce communiqué est le dernier acte public de « l’homme du 18 juin » : pour éviter d’être impliqué dans sa propre succession, il passe le temps de la campagne en Irlande où il vote par procuration; ensuite il s’enferme à La Boisserie pour y écrire ses Mémoires d’espoir qui prendront la suite des Mémoires de guerre ; il y mènera une existence retirée voire recluse.

Il voyagea aussi en Espagne où il rendit une visite de courtoisie au général FrancoNote 15, déclarant regretter ne pas avoir pu le rencontrer plus tôt du fait des circonstances internationales. Même si de Gaulle n’exerçait plus alors de charge publique, qu’un homme de son prestige aille conférer admirativement avec le dictateur espagnol suscita de nombreuses critiques.

Décès

Tombe de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises

Le 9 novembre 1970, comme à l’accoutumée, le Général entame une partie de patience. À 19 h 10 , il est pris d’un malaise causé par une rupture d’anévrisme et meurt vingt minutes plus tard. La nouvelle n’est communiquée que le lendemain par une brève allocution télévisée du président Georges Pompidou. La mort de De Gaulle qui, selon l’expression de son successeur, laisse « la France veuve », est l’occasion de prendre la mesure du rôle qu’il a joué dans l’histoire de France, ainsi que dans l’histoire de l’Europe et du monde. Ainsi, le lendemain du décès du général, le roi Baudouin de Belgique vint personnellement, en compagnie de la reine et à titre privé, présenter ses condoléances à madame de Gaulle et à la famille. C’est que le roi tenait à manifester sa sympathie pour un homme qui, dans ses mémoires de guerre, s’abstint de condamner le roi Léopold III de Belgique lors de la reddition de l’armée belge, en 1940. Le roi des Belges agissait aussi au nom des liens tissés, pendant la guerre, avec les Français libres du général de Gaulle, lorsque le gouvernement belge d’Hubert Pierlot et Paul Henri Spaak en exil à Londres fut le premier des gouvernements alliés à reconnaître la légitimité du Gaullisme, malgré les pressions anglaises90.

Les obsèques du général ont lieu le 12 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en présence d’une foule nombreuse et d’une délégation des armées françaises, seule participation officielle autorisée par le Général dans son testament. À Paris, de nombreux chefs d’États étrangers sont rassemblés pour honorer sa mémoire à Notre-Dame, tandis que plusieurs centaines de milliers de Parisiens remontent l’avenue des Champs-Élysées.

Seul l’hebdomadaire satirique Hara-Kiri osa un titre provocateur : « Bal tragique à Colombey, un mort » (l’opinion était encore sous le choc de l’incendie d’un dancing qui avait causé la mort de 146 personnes une semaine plus tôt à Saint-Laurent-du-Pont) ; à la suite de quoi il fut interdit.

Son testament91 qu’il avait rédigé en 1952 en trois exemplaires numérotés, reste une dernière gifle d’outre-tombe aux conventions :

  • « Je veux être enterré à Colombey ».
  • « À mes obsèques, ni présidents, ni ministres, ni n’importe quels autres représentants de quelconque assemblée » (le ministre des Finances, Valéry Giscard d’Estaing, s’y rend tout de même en argumentant que ce n’est pas en ministre qu’il vient, mais en simple Français. Tous les autres officiels, le président Nixon compris, assistent au même moment à une simple messe en l’honneur du général à Notre-Dame de Paris).
  • « Seules les armées françaises, mais par une participation très modeste… et les Compagnons de la Libération sont autorisées à assister. » (ce qui incluait Jacques Chaban-Delmas et André Malraux).
  • « Sur ma tombe : Charles de Gaulle, 1890-... Rien d’autre »
  • « Je déclare refuser d’avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu’elle soit française ou étrangère. Si l’une quelconque m’était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés. »

Postérité

Distinctions et récompenses92

Distinctions de Grand Maitre :

  • Grand Maître de la Légion d’Honneur 1959, Président de la République
  • Grand Maître de l’Ordre de la Libération94 1947, Libérateur de la France
  • Grand Maître de l’Ordre national du Mérite 1963, Président de la République

Distinctions étrangères :

Hommages

En 1972, est inauguré sur les hauteurs de Colombey-les-Deux-Églises le mémorial Général de Gaulle, signalé par une grande croix de Lorraine en granite. Le nouveau mémorial Charles de Gaulle est inauguré le 11 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy, président de la République française, et Angela Merkel, chancelière fédérale d’Allemagne96.

Inauguré en février 2008 dans les sous-sols de l’Hôtel des Invalides, l’historial Charles de Gaulle est une des composantes du Musée de l’Armée.

Le nom de Charles de Gaulle a été donné à de nombreuses artères, des ponts ou des bâtiments importants des communes françaises : en 2007, l’Institut Charles-de-Gaulle dénombrait plus de 3600 voies « de Gaulle »97, les municipalités de droite ou du centre choisissant volontiers l’appellation militaire « Général-de-Gaulle », tandis que celles de gauche préféraient souvent la forme civile « Charles-de-Gaulle »98. On peut citer notamment la place Charles-de-Gaulle (anciennement place de l’Étoile) et le pont Charles-de-Gaulle à Paris, l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (ex-aéroport de Roissy) et le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle.

Le 4 avril 2005, lors d’une émission de France 2 diffusée en direct du Sénat, il est désigné par les téléspectateurs comme « le plus grand Français de tous les temps », devançant notamment Louis Pasteur, l’Abbé Pierre, Marie Curie, Coluche, Victor Hugo. Une partie des centristes, voire de la gauche, à l’image de Régis Debray, déclare aujourd’hui trouver en lui un inspirateur.

Selon un sondage effectué en 2005, dans le contexte du dixième anniversaire de la disparition de François Mitterrand, ce dernier, seul président de gauche de la Ve République, est considéré comme le meilleur président par 35 % des sondés, suivi par Charles de Gaulle (30 %) et Jacques Chirac (12 %), qui se réclame du gaullisme99. Un autre sondage réalisé par BVA quatre ans plus tard indique que 87 % des Français jugent positivement la présidence de Charles de Gaulle, le classant ainsi en première position de tous les présidents de la Ve République100. En novembre 2010, à l’occasion du 40e anniversaire de sa disparition, un sondage qualifie le général de Gaulle de « personnage le plus important de l’histoire de France » pour 44 % des sondés, devant Napoléon (14 %), Charlemagne (14 %), Jean Jaurès (12 %), Louis XIV (7 %) et Léon Blum (4 %)101. Une enquête réalisée par l’Ifop en avril 2011 indique que 45 % des Français considèrent le général de Gaulle comme celui ayant le plus changé la France, devant tous les autres présidents de la Ve République (François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d’Estaing, puis Georges Pompidou)102.

Des statues ont été érigées en sa mémoire aussi bien à Québec ou Londres qu’à Varsovie ou Moscou. La République populaire de Chine lui garde une forte reconnaissance publique pour l’avoir reconnue diplomatiquement en 1964. Israël ressentit d’autant plus durement ses déclarations fracassantes de 1967 que le culte populaire qui était voué à l’homme du 18 juin ne pouvait se comparer jusque-là, comme le rappelle Éric Roussel, qu’à celui du « Père de la nation » David Ben Gourion. Le monde arabe se souvient de ses critiques contre l’occupation de Gaza et de la Cisjordanie, et un Ben Bella rendit hommage à de Gaulle comme au plus valeureux adversaire du FLN, « celui qui nous porta les plus rudes coups », mais qui finit par accepter l’indépendance algérienne. À ceux qui lui reprochaient d’être resté un client de la France gaullienne, Léopold Sédar Senghor répliquait que peu de chefs d’État occidentaux pouvaient se vanter d’avoir risqué personnellement leur vie pour conduire une colonie à l’indépendance. Il n’est pas jusqu’au maître de Cuba, Fidel Castro, qui déclara devant les caméras avoir trouvé un modèle en de Gaulle à la lecture de ses Mémoires de guerre. L’Amérique latine ou le Viêt Nam apprécient encore le pourfendeur de la domination américaine, le Québec le contempteur de la prédominance anglophone.

Statue du général de Gaulle à Québec, au Canada

Statue du général de Gaulle à Moscou devant l’hôtel Cosmos

Legs historique

Décor de l’office de tourisme de Colombey-les-Deux-Églises.

Stèle Charles de Gaulle à Massy (Essonne).

La Constitution de 1958 dure maintenant depuis plus d’un demi-siècle, avec des modifications. « L’homme de Londres » est entré dans un passé mythique où, pour les Français, il incarna à lui seul l’opposition au Régime de Vichy.

Les années que l’économiste Jean Fourastié a nommées les Trente glorieuses (1945-1975) ont laissé aux Français le souvenir d’une époque, sinon heureuse (deux guerres coloniales), au moins de croissance et de prospérité. « Nous ne sommes pas les plus riches, nous ne sommes pas les plus puissants, mais je vous garantis que nous sommes parmi les plus heureux », affirma Georges Pompidou lors de vœux usuels de nouvel an aux Français. Or la fin de cette période heureuse se trouve correspondre à peu près à celle de De Gaulle : difficile dans ces conditions de séparer objectivement ce qui est dû à l’homme et à son dauphin désigné de ce qui est dû au contexte économique.

De façon plus anecdotique, le premier président de la Ve République apparaît en revanche aujourd’hui comme un des derniers grands « fabricants d’histoire »[réf. nécessaire], qui a su souvent mener les événements au lieu de se laisser mener par eux. Son vocabulaire non conventionnel pour un homme politique de l’époque et de cet âge (« culbute », « chienlit »), ses boutades103 (« Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? »104), son sens de la repartie (au cours d’une conférence de presse, il répondit à un journaliste dont la question était simplement « Comment allez-vous ? » : « Je ne vais pas mal. Mais rassurez-vous : un jour je ne manquerai pas de mourir »105) ; à Louis Vallon, qui s’était écrié « Mort aux cons ! » au cours d’une réunion, au temps du RPF, de Gaulle répondit : « Vaste programme ! »106. Son mépris affiché des partis politiques, sa défiance envers une droite qui ne l’aimait pas et le lui fit voir en 1969, comme envers une gauche qui n’avait jamais vraiment soutenu le projet de participation des salariés aux bénéfices de leur entreprise qui lui était cher (conformément à sa politique directement inspirée du catholicisme social107), tout cela avait entraîné une sympathie des Français envers sa personne. De Gaulle, c’était, dans un esprit très « Astérix », un de ces « petits qui ne se laissent pas avoir par les grands »108. On ne s’étonnera pas de sa déclaration que son livre préféré était Cyrano de Bergerac. Et il fit un jour cette remarque ironique : « Au fond, vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin109! ».

Bibliographie

Œuvres de Charles de Gaulle

  • Une mauvaise rencontre, Imp. de Montligeon, 1906 (écrit à 15 ans)
  • La Congrégation, Hors de France, Revue du collège d’Antoing (no 6) 1908
  • Carnet de campagne d’un officier français, Revue de Paris (no 6) 1920
  • La Discorde chez l’ennemi, Berger-Levrault 1924
  • Le Flambeau (1re et 2e parties) Revue militaire, (no 69 et 70) 1927
  • La Défaite, question morale, 1927-1928
  • Philosophie du recrutement, Revue de l’Infanterie (no 439) 1929
  • La Condition des cadres dans l’armée, 1930-1931
  • Histoire des troupes du Levant, Imp. nationale 1931 (en collaboration avec le cdt Yvon, le col de Mierry collaborant à la préparation du texte final)
  • Le fil de l’épée, Berger-Levrault 1932
  • Combats du Temps de paix, Revue de l’Infanterie (no 476) 1932
  • Pour une politique de défense nationale, Revue Bleue (no 3) 1933
  • Le soldat de l’Antiquité, Revue de l’Infanterie 1933
  • Forgeons une armée de métiers, Revue des Vivants 1934
  • Vers l’armée de métier, Berger-Levrault 1934
  • Le problème belge, Revue Défense Nationale 1936
  • La France et son Armée, Plon 1938
  • Discours de guerre, Paris ; Fribourg : LUF (Librairie universelle de France) Egloff, 1944-1945, 3 vol. (Collection Le Cri de la France. Série 2 ; 1 ; 2 ; 3), imprimés à Genève.
  • Trois études, Berger-Levrault 1945 (Rôle historique des places fortes ; Mobilisation économique à l’étranger ; Comment faire une armée de métier) suivi par le Mémorandum du 26 janvier 1940.
  • Mémoires de guerre
    • Volume I – L’Appel, 1940-1942 Plon 1954
    • Volume II – L’Unité, 1942-1944 Plon 1956
    • Volume III – Le Salut, 1944-1946 Plon 1959
  • Mémoires d’espoir
    • Volume I – Le Renouveau, 1958-1962 Plon 1970
    • Volume II – L’effort, 1962… Plon 1971
  • Discours et Messages
    • Volume I – Pendant la Guerre, 1940-1946 Plon 1970
    • Volume II – Dans l’attente, 1946-1958 Plon 1970
    • Volume III – Avec le Renouveau, 1958-1962 Plon 1970
    • Volume IV – Pour l’Effort, 1962-1965 Plon 1970
    • Volume V – Vers le Terme, 1966-1969 Plon 1970
  • Lettres, Notes et Carnets
    • Tome 1 – 1905-1918 Plon 1980
    • Tome 2 – 1919-juin 1940 Plon 1980
    • Tome 3 – Juin 1940-juillet 1941 Plon 1981
    • Tome 4 – Juillet 1941-mai 1943 Plon 1982
    • Tome 5 – Juin 1943-mai 1945 Plon 1983
    • Tome 6 – Mai 1945-juin 1951 Plon 1984
    • Tome 7 – Juin 1951-mai 1958 Plon 1985
    • Tome 8 – Juin 1958-décembre 1960 Plon 1985
    • Tome 9 – Janvier 1961-décembre 1963 Plon 1986
    • Tome 10 – Janvier 1964-juin 1966 Plon 1986
    • Tome 11 – Juillet 1966-avril 1969 Plon 1987
    • Tome 12 – Mai 1969-novembre 1970 Plon 1988
    • Tome 13 – Compléments de 1924 à 1970 Plon 1997
  • Textes, allocutions déclarations et notes. La Documentation française no 216 (25 septembre 1967)
    • Voyage en Pologne du général de Gaulle, président de la République (6 – 11 septembre 1967)

Œuvres consacrées à Charles de Gaulle

L’homme

  • Yves Amiot, La capture – De Gaulle à Douaumont 2 mars 1916, Éditions Ulysse, 1997
  • Claire Andrieu, Philippe Braud, Guillaume Piketty (dir.), Dictionnaire de Gaulle, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2006
  • Pierre Louis Blanc, Charles de Gaulle au soir de sa vie, Fayard, 1990 (Prix Pierre Lafue)
  • Pierre Louis Blanc, Valise Diplomatique, Editions du Rocher, 2004 (Grand prix de l’Académie Française)
  • Pierre Louis Blanc, Retour à Colombey, Editions Pierre Guillaume de Roux, 2011
  • Jacques Boissay, De Gaulle en campagne, textes de Jean-Louis Lemarchand, préface de Jean Mauriac, Le Cherche Midi éditeur, 192 p, 2011110.
  • Alain de Boissieu : Pour combattre avec de Gaulle ; Souvenirs 1940-1946, Omnibus, 1999 (ISBN 2-2591-9014-6) et Pour servir le Général ; 1946-1970, Plon, 1990 (ISBN 2-2590-2366-5)
  • Paul-Marie Coûteaux, Le génie de la France. Tome I : De Gaulle philosophe, Paris, Jean-Claude Lattès. 323 p., 2002
  • Alexandre Duval-Stalla, André Malraux – Charles de Gaulle : une histoire, deux légendes, Gallimard, 2008
  • Guy Forzy, Ça aussi, c’était de Gaulle, Dualpha, 2004
  • Max Gallo, De Gaulle (4 tomes : L’Appel du Destin (1890-1940), La Solitude du Combattant (1940-1946), Le Premier des Français (1946-1962) et La Statue du Commandeur (1962-1970)), Éditions Robert Laffont et Pocket, 1998
  • Max Gallo (avec la participation d’Yves Guéna), De Gaulle, les images d’un Destin, Editions du Soleil, Fondation Charles de Gaulle
  • Philippe de Gaulle – Michel Tauriac, Mon père en images, Michel Lafon, 2006 (ouvrage de photos inédites)
  • Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon Père. Entretiens avec Michel Tauriac, Paris, Plon, 2003
  • Henri-Christian Giraud (dir.), Réplique à l’amiral de Gaulle, Monaco, éd. du Rocher, col. Documents, 2004
  • Yves Guéna, De Gaulle, Gründ, collection Histoire sur le vif, 2007, 64 pages (illustrations couleurs, plus de 60 fac-similés) (ISBN 2-7000-1696-3)
  • Henri Guillemin, Le Général clair obscur, Paris, Le Seuil
  • Riccardo Brizzi et Michele Marchi, Charles de Gaulle, Bologna, Il Mulino, 2008
  • Julian Jackson, De Gaulle. Au-delà de la légende, Alvik, 2004
  • Henri de Kerillis, De Gaulle dictateur. Une grande mystification de l’histoire, Montréal, Beauchemin, 1945 (pamphlet contestable)
  • Jean Lacouture, De Gaulle, Paris, Éditions du Seuil (3 volumes) : 1 — Le Rebelle (1890-1944), 1984 (ISBN 2-0200-6968-7), 2 — Le Politique (1944-1959),1985 (ISBN 2-0200-8933-5), 3 — Le Souverain (1959-1970), 1986 (ISBN 2-0200-9351-0)
  • Paul-Marie de La Gorce, De Gaulle, Éditions Perrin, 2000
  • Alain Larcan, De Gaulle : le soldat écrivain, Paris : Textuel, col. Passion, 2005, 191 p., 29 cm (ISBN 2-8459-7115-X)
  • Jacques Laurent, Mauriac sous de Gaulle, La Table Ronde, 1964
  • Adrien Le Bihan, De Gaulle écrivain, Fayard/Pluriel, 2010 (ISBN 978-2-8185-0069-9)
  • Adrien Le Bihan, Le Général et son double. De Gaulle écrivain, Paris, Flammarion, 1996.
  • Corinne Maier, Le Général de Gaulle à la lumière de Jacques Lacan, L’Harmattan, 2001 (ISBN 2-7475-0297-X)
  • Charles Morazé, Le Général de Gaulle et la République, Flammarion, 1993, col. Vieux Fonds Fic, (ISBN 2-0806-0559-3)
  • Jean-François Revel, Le Style du Général, éd. Complexe, 1988
  • Anne et Pierre Rouanet, Les Trois Derniers Chagrins du général de Gaulle, Paris, Grasset, 1980
  • Éric Roussel, De Gaulle, Éditions Gallimard, 2002 ; rééd. Perrin, coll. Tempus, 2 tomes : 1890-1945 et 1946-1970, 2007 ; coll. Folio biographies, un tome, 2008 (la biographie de référence)
  • Odile Rudelle, De Gaulle pour mémoire, Éditions Gallimard, 1991
  • Dominique Venner, De Gaulle, la grandeur et le néant, Monaco, éditions du Rocher, 2004, 300 p.

La politique

Ouvrages généraux
Études thématiques
  • Guy Penaud, De Gaulle – Pétain – L’affrontement du printemps 1940, L’Harmattan, 2012 (ISBN : 978-2-296-56829-7)
  • François Audigier, Histoire du S.A.C. La part d’ombre du gaullisme, Stock, 2003
  • François Broche, Une histoire des antigaullismes, Bartillat, Paris, 2007 (ISBN 978-2-8410-0395-2)
  • Alexandre Gerbi, Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine : imposture, refoulements et névroses, Paris, Éditions L’Harmattan, Études africaines, 2006
  • Vincent Jauvert, L’Amérique contre de Gaulle, Paris, Éditions du Seuil, 2000
  • Pierre Quatrepoint, L’aveuglement, de Gaulle face à l’Indochine, Éditions Rémi Perrin, 2003
La Résistance
  • Fondation et Institut Charles de Gaulle, Avec de Gaulle, tome 1, La Guerre et la Reconstruction, éd. Nouveau Monde, (ISBN 2-8473-6026-3)
  • Robert Belot, La Résistance sans de Gaulle, Fayard, 2006
  • Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France libre, Paris, Gallimard, 1996
  • Yves Maxime Danan, La vie politique à Alger de 1940 à 1944, Paris, Librairie générale de Droit et de Jurisprudence, 1963
  • Patrick Girard, De Gaulle, le mystère de Dakar, Calmann-Lévy, 2010
  • François Kersaudy, De Gaulle et Churchill, la mésentente cordiale, Paris, Éditions Perrin, 2003, (ISBN 2-2620-2019-1)
  • François Kersaudy, De Gaulle et Roosevelt : le duel au sommet, Éditions Rémi Perrin, 2004
  • Elisabeth de Miribel, La liberté souffre violence, Plon, 1981
  • Philippe Ratte, Charles de Gaulle, éd. Nouveau Monde, 2005 (ISBN 2-8473-6095-6)
De Gaulle, opposant à la IVe République
  • Fondation Charles-de-Gaulle et université Michel-de-Montaigne-Bordeaux-III, De Gaulle et le RPF, Armand Colin, 1998
  • Jean Charlot, Le Gaullisme d’opposition. 1946-1958, Fayard, 1983
  • Frédéric Turpin, De Gaulle, les gaullistes et l’Indochine, Les Indes Savantes, 2005
Le retour au pouvoir en 1958
La guerre d’Algérie
  • Pierre Abramovici et Gabriel Periès, La Grande Manipulation, Hachette, 2006
  • Jacques Baumel, Un tragique malentendu – De Gaulle et l’Algérie, Plon, 2006.
  • Georges-Marc Benamou, Un mensonge français, Robert Laffont, 2003
  • Jean-Paul Brunet, Charonne. Lumières sur une tragédie, Flammarion, 2003
  • Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962. Anthropologie historique d’un massacre d’État, Gallimard, col. Folio-histoire, 2006
  • Mohamed Harbi et Benjamin Stora (dir.), La Guerre d’Algérie, Éditions Robert Laffont, 2004, rééd. Hachette, Pluriel-histoire, 2005
  • Benjamin Stora, Le Mystère de Gaulle, son choix pour l’Algérie, Éditions Robert Laffont, 2009
  • Irwin Wall, Les États-Unis et la guerre d’Algérie, Éditions Soleb, 2006
La présidence
  • Serge Berstein, La France de l’expansion, t.1 La République gaullienne (1958-1969), Seuil, col. Points Histoire, 1989
  • Jean-Paul Bled (dir.), Le général de Gaulle et le monde arabe, Beyrouth, éditions Dar An-Nahar, 2009
  • Jean Charlot, Le Phénomène gaulliste, Fayard, 1970
  • Jean Clémentin, L’Affaire Fomasi, Grasset, 1969
  • Jean Cosson, Les Industriels de la fraude fiscale, Jean de Bonnot, 1986
  • François Mitterrand, Le Coup d’État permanent, Plon, 1964, rééd. Julliard, 1984, et 10/18, 1993
  • Pierre Péan, Affaires africaines, Paris, éd. Fayard, 1983 ; L’Homme de l’ombre. Éléments d’enquête sur Jacques Foccart, l’homme le plus mystérieux et le plus puissant de la Ve République, Fayard, 1990
  • Pierre Viansson-Ponté, Histoire de la République gaullienne, Hachette, Pluriel, deux volumes, 1994, [1re édition, 1970
  • Bernard Krouck, De Gaulle et la Chine : la politique française à l'égard de la République Populaire de Chine 1958-1969, éditions Les Indes savantes, Paris, 2012
  • Maurice Vaisse, La Grandeur,politique étrangère du général de Gaulle 1958-1969, Fayard, Paris, 1998.

Témoignages et souvenirs

  • André Malraux, Les Chênes qu'on abat..., Gallimard, 1971, (ISBN 978-2-0702-7811-4)
  • Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, 3 tomes, Fayard, 1994-2000
  • Fondation Charles de Gaulle, Avec de Gaulle : témoignages. Tome 2, Le temps du rassemblement, 1946-1958, Paris, Nouveau Monde, 2005, 502 p., 23 cm (ISBN 2-8473-6053-0)
  • Lucien Bitterlin, Nous étions tous des terroristes, Paris, éd. Témoignage chrétien, 1983
  • François Flohic, De Gaulle intime. Un aide de camp raconte, Archipel, 2010
  • Jacques Foccart, Journal de l’Élysée, Paris, éd. Fayard/Jeune Afrique, tomes 1 (Tous les soirs avec de Gaulle. 1965-1967, 1997) et 2 (Le Général en mai. 1967-1968, 1998)
  • Claude Guy, En écoutant de Gaulle. Journal. 1946-1949, Paris, Grasset, 1996
  • Constantin Melnik, Mille jours à Matignon. Raisons d’État sous de Gaulle. Guerre d’Algérie, 1959-1962, Grasset, 1988 ; La mort était leur mission Paris, Plon, 1996 ; Politiquement incorrect, Plon, 1999
  • Jules Moch, Rencontres avec Charles de Gaulle, Plon, 1971
  • Jean Pierre-Bloch, De Gaulle ou le temps des méprises, Paris, La Table Ronde, 1969
  • Michel Tauriac, "Vivre avec De Gaulle", Plon, 2008

Divers

  • Jean-Yves Ferri, De Gaulle à la plage (bande dessinée humoristique), Dargaud, coll. « Poisson Pilote », 2007
  • Guy Lehideux, Jean-Marie Cuzin, Yves Guéna, De Gaulle, un destin pour la France (bande dessinée historique), , éd. du Signe, 2010

Filmographie

Discographie

  • Charles de Gaulle, Discours historiques 1940-1969 (disque 33t)

Notes et références

Notes

  1. Date à laquelle le comité national français et le commandement civil et militaire d'Alger ont fusionné.
  2. Jean-Baptiste de Gaulle (1720-1807), était procureur au Parlement de Paris : Almanach royal de 1789-1790 : liste des Procureurs au Parlement de Paris : (entrée en charge en 1752): De Gaulle, (en remplacement de Pelée de Varenne), Cloître des Bernardins, de Châlon en Champagne. Il ne faut pas le confondre avec un autre De Gaulle, cité dans les almanachs comme étant huissier-priseur à Paris (entrée en charge date de 1756). L’Almanach Royal de 1766, p. 319, indique parmi les « huissiers-priseurs » (entrée en charge en 1756) : « De Gaulle, rue et vis-à-vis Saint Severin ». Voir aussi Almanach royal, 1789, p. 418, 1756 : De Gaulle, rue Saint Jacques, vis-à-vis celle de la Parcheminerie, toujours « huissier-commissaire-priseur ». La fonction de « huissier-priseur » selon le Dictionnaire du Grand Siècle (sub verbo « Auxiliaires de Justice »), consistait à pratiquer les ventes volontaires des biens meubles (pour les personnes saisies etc.)
  3. De Gaulle affirma ainsi : « J'ai toujours pensé que je serai un jour à la tête de l'État. Oui, il m'a toujours semblé que ça allait de soi. À quarante ans, ma certitude était la même qu'à quinze ans. »
  4. Promotion de Fès dont le major fut Alphonse Juin.
  5. Guderian déclare ainsi à Jacques Benoist-Méchin en 1941 : « Lorsque a paru le livre du général de Gaulle en 1934, nous étions déjà engagés dans cette voie depuis 1932. Sa lecture nous a vivement intéressé, mais elle ne nous a rien appris. Tout au plus nous a-t-elle encouragé à persévérer dans nos efforts. D'ailleurs, l'idée était dans l'air. Après Fuller et Estienne, tout chef militaire lucide devait y venir. L'étonnant n'est pas que de Gaulle y ait songé, mais qu'il ait été, semble-t-il, le seul en France à le faire, et que ses idées y aient été si mal accueillies. » Ces propos sont rapportés dans Histoire de l'armée allemande », vol. 3.
  6. En 1924, Charles de Gaulle dédicaça La Discorde chez l'Ennemi à Maurras en lui témoignant ses « respectueux hommages » (voir Enquête sur l'histoire, no 6, printemps 1993, p. 48). En 1934, Charles de Gaulle fit une conférence à la Sorbonne au printemps 1934, sous l'égide du cercle Fustel de Coulanges, une vitrine de l’Action française. En 1940, la nomination au grade de général de Charles de Gaulle provoqua la jubilation de Charles Maurras dans L'Action française en juin 1940
  7. Claude Mauriac, chef de son secrétariat particulier à la Libération ont révélé l'attention portée par de Gaulle au sort du théoricien du nationalisme intégral ; il interviendra ainsi pour que Maurras ne passe pas devant la cour de justice de Lyon en septembre 1944, mais devant la Haute Cour, réputée plus indulgente. Mais Charles Maurras en voudra toujours à de Gaulle d'avoir rompu avec Pétain.
  8. De Gaulle écrit : « L'impérieuse subordination des intérêts particuliers à ceux de l'Etat, la discipline exigée et obtenue de tous, la coordination imposée aux divers départements par l'action personnelle du Duce, enfin cette sorte d'exaltation latente entretenue dans le peuple par le fascisme pour tout ce qui concerne la grandeur de la partie, favorisent à l'extrême les mesures de défense nationale. »
  9. Dans son ouvrage Le Fil de l'épée, Charles de Gaulle décrit ainsi l'homme d'action : « L'homme d'action ne se conçoit guère sans une forte dose d'égoïsme, d'orgueil, de dureté, de ruse. »
  10. De Gaulle n'hésite pas à flatter celui qui jouera un rôle décisif dans son entrée en politique ; il lui écrira ainsi le 3 août 1936 : « Je suis parfaitement convaincu que le jour n'est pas loin où il faudra bien que le pays se tourne vers vous et vous prie de le diriger dans les voies qui sont les vôtres. »
  11. « Alors, au spectacle de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire, au récit de cette insolence militaire de l'adversaire, je me sens soulevé d'une fureur sans bornes. Ah ! C'est trop bête ! La guerre commence infiniment mal. Il faut donc qu'elle continue. Il y a, pour cela, de l'espace dans le monde. Si je vis, je me battrai, où qu'il faudra, tant qu'il faudra, jusqu'à ce que l'ennemi soit défait et lavée la tache nationale. Ce que j'ai pu faire, par la suite, c'est ce jour-là [16 mai] que je l’ai résolu. » in Mémoires de guerre, tome I L’Appel, Charles de Gaulle, édition Bibliothèque de la Pléiade, 1956, p. 35-36
  12. Charles Maurras, qui qualifie De Gaulle de “pénétrant philosophe militaire”, affirme : « Sa thèse nous paraissait suffisamment contraire à la bêtise démocratique pour ne pas ajouter à ces tares intrinsèques, la tare intrinsèque de notre appui. Mieux valait ne pas compromettre quelqu’un que, déjà, ses idées compromettaient toutes seules. »
  13. Le général de Gaulle ne retiendra que le nom de Thierry d’Argenlieu dans ses mémoires. Le texte exact de L’Appel de De Gaulle est : « Le 21 juillet [1940], j’obtins que plusieurs de nos aviateurs prissent part à un bombardement de la Ruhr et fis publier que les Français libres avaient repris le combat. Entre-temps, tous nos éléments, suivant l’idée émise par d’Argenlieu, adoptèrent comme insigne la Croix de Lorraine. » (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, L’Appel (1940-1942), chap. « La France libre », Plon, 1954, (ISBN 978-2-266-09526-6), (repris par édit. Pocket, p. 99).
  14. « Dante, Goethe, Chateaubriand, appartiennent à toute l’Europe dans la mesure même où ils étaient respectivement et éminemment Italien, Allemand et Français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et qu’ils avaient pensé, écrit en quelque espéranto ou volapük intégrés » Conférence de presse du 15 mai 1962.
  15. Winston Churchill et Dwight Eisenhower l’avaient précédé plusieurs années auparavant, l’un officieusement lors de ses nombreuses escapades en Espagne, l’autre officiellement

Références

  1. Chérin et d’Hozier, Cabinet des titres ; Régis Valette Catalogue de la noblesse française subsistante au XXIe siècle ; Saint-Simon et Séreville ; Philippe du Puy de Clinchamps ; etc.
  2. Paul-Marie de La Gorce, De Gaulle entre deux mondes, Fayard, 1964, p. 14
  3. Catherine Legrand, Bruno Larebière, Charles de Gaulle, Éditions Chronique, 1997, p. 1923
  4. François Flohic, Souvenirs d’Outre-Gaulle, Paris, Plon, 1979, p. 208 (en citant Richard Hayes, Biographical Dictionary of Irishmen in France, Dublin, Gill, 1949, p. 163). « Il n’y avait rien de surprenant à ce que de Gaulle connût aussi bien l’histoire de l’Irlande. Par sa grand-mère maternelle, Joséphine Anne Marie Maillot, Charles de Gaulle descendait de ce clan MacCartan, originaire du district de Kinclarty dans le comté de Down, dont un cadet – Anthony MacCartan – par fidélité à la cause jacobite, avait débarqué de son Irlande natale pour prendre du service dans la Brigade irlandaise du roi de France et faire souche dans le Nord à l’orée du XVIIIe siècle. Parfois il y a confusion entre Kinclarty dans l’Irlande du Nord et Killarney, au sud-ouest. »
  5. La généalogie du général de Gaulle sur le site de la Fondation Charles de Gaulle
  6. Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père, Paris, Plon, 2004
  7. Philippe Foro, « Charles de Gaulle et François Mitterrand : regards croisés sur l’Allemagne à partir de leur expérience de la captivité », in Sylvie Caucanas, Rémy Cazals, Pascal Payen (dir.), Les Prisonniers de guerre dans l’Histoire. Contacts entre peuples et cultures, Privat, Toulouse, 2003, p. 280.
  8. Charles de Gaulle, Lettres, Notes et Carnets, 1905-1918, éd. Plon, 1980, p. 7 et 8.
  9. Claude Guy, En écoutant de Gaulle. Journal. 1946-1949, Paris, Grasset, 1996, p. 71.
  10. Il est dégradé par une décision ministérielle du 22 juin 1940, mis à la retraite d’office par décret du 23 juin (par exemple, Eugène-Jean Duval, Aux sources officielles de la colonisation française, tome 3 : Vers la décolonisation: 1940 – 2009 : (les faits), L’Harmattan, 2009, 243 pages, p. 50.). Toutefois, le CFLN prend en 1943 et 1944 plusieurs ordonnances relatives au rétablissement de la légalité républicaine annulant les décisions prises postérieurement à la démission du gouvernement Reynaud le 16 juin 1940 dans les territoires coloniaux, la métropole (9 août 1944) et l’Alsace-Moselle.
  11. Charles de Gaulle pendant la grande guerre
  12. Philippe Foro, « Charles de Gaulle et François Mitterrand : regards croisés sur l’Allemagne à partir de leur expérience de la captivité », dans : Sylvie Caucanas/Rémy Cazals/Pascal Payen (Dir.), Les prisonniers de guerre dans l’Histoire. Contacts entre peuples et cultures, Privat, Toulouse, 2003, p. 279.
  13. Alexandre Duval-Stalla (préf. Daniel Rondeau), André Malraux – Charles de Gaulle : une histoire, deux légendes, Paris, Gallimard, coll. « L’infini », 13 mars 2008, 403 p. (ISBN 978-2070119233), partie p. 54
  14. Max Gallo De Gaulle, tome premier : L’Appel du destin, III, 10
  15. Jacques Le Groignec, Pétain et de Gaulle, Nouvelles Editions Latines, 1998, p. 32
  16. comme en attestent deux lettres[réf. insuffisante] envoyées à sa famille et reproduites dans le deuxième volume des Lettres, notes et carnets« Et au milieu de tout cela, d’innombrables […] détestés à mort de toutes les classes de la société, tous enrichis par la guerre dont ils ont profité sur le dos des Russes, des boches et des Polonais, et assez disposés à une révolution sociale où ils recueillaient beaucoup d’argent en échange de quelques mauvais coups ». Lettres, notes et carnets, éd. Plon, 1980, tome 2, p. 28. Le substantif qui suit innombrables a été enlevé par l’éditeur.
  17. « En Histoire, le capitaine de Gaulle, jeune, élégant, avec de hautes bottes jaunes, des culottes collantes et une tenue bleu pastel, plein de dignité déjà, nous expliquait en langage noble Richelieu, Mazarin et le traité de Westphalie… », in Général Beaufre, Le drame de 1940, éd. Plon, 1965, p. 31.
  18. Venner 2004, p. 66.
  19. Les années 1921-1939 sur le site de la Fondation Charles de Gaulle
  20. Max Gallo, Yves Guéna, De Gaulle, les images d’un destin, Cherche midi, 2007, p. 182
  21. Jacques Le Groignec, op. cit., p. 102-105
  22. Venner 2004, p. 66-68.
  23. Jean-Baptiste Estienne (1860-1936)
  24. [[Albert Speer (père)|]] (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 440.
  25. Eugen Weber, L’Action française, éd. Hachette, 1990, p. 297, note e.
  26. Éric Roussel, Charles de Gaulle, éd. Gallimard, 2002, p. 44
  27. Paul Reynaud, Carnets de captivité, Paris, éd. Fayard, p. 367.
  28. André Gillois, Histoire secrète des Français à Londre, p. 299.
  29. Claude Bourdet, L’aventure incertaine. De la Résistance à la Restauration, Paris, Stock, 1975, p. 249.
  30. Edmond Michelet, La querelle de la fidélité. Peut-on être gaulliste aujourd’hui ?, Paris, 1971, p. 20-27.
  31. Venner 2004, p. 33.
  32. Venner 2004, p. 45.
  33. Venner 2004, p. 26
  34. Venner 2004, p. 46
  35. Venner 2004, p. 29.
  36. Charles de Gaulle, Lettres, Notes et Carnets, 1919-juin 1940, Paris, éd. Plon, 1980, p. 458.
  37. Robert Frank, « Le Front populaire a-t-il perdu la guerre ? », dans Michel Winock (dir.), Les Années trente. De la crise à la guerre, éd. du Seuil, « Points »-histoire, p. 107-109
  38. Charles de Gaulle, Lettres, Notes et Carnets, 1919-juin 1940, Paris, éd. Plon, 1980, p. 442.
  39. Venner 2004, p. 43
  40. Charles de Gaulle, Le Fil de l’épée, éd. Berger-Levrault de 1944, p. 168.
  41. Venner 2004, p. 25
  42. « Chronologie militaire de Charles de Gaulle », sur le site charles-de-gaulle.org, consulté le 7 mai 2010.
  43. François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, éditions Privat, 1986, p. 379.
  44. Situation des troupes françaises au 10 mai 1940
  45. Centre national de la recherche scientifique (France), Annales de Normandie, volume 44, 1994, p. 131
  46. Michèle et Jean-Paul Cointet, La France à Londres : renaissance d’un État (1940-1943), Éditions Complexe, 1990, p. 255
  47. Charles Maurras, dans L’Action française des 1er et 3 juin 1940.
  48. Eric Roussel, Charles de Gaulle, Paris, éd. Gallimard, 2002, p. 84 et 85.
  49. Lacouture, De Gaulle. 1. Le Rebelle, op. cité, p. 352
  50. Mémoires de guerre, tome I L’Appel, Charles de Gaulle, édition Bibliothèque de la Pléiade, 1956, p. 73.
  51. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France libre, Gallimard, 1996, p. 49-50
  52. Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L’Appel, op. cit., p. 331 : « Lettre [de réponse] au général Weygand », du 20 juin 1940.
  53. « Point d’histoire : à propos de Weygand par le général de Boissieu », article publié dans Point d’histoire, no 139, juin 2004, sur charles-de-gaulle.org.
  54. Thierry d’Argenlieu, « Les origines des FNFL », Revue de la France libre, no 29, juin 1950, p. 17-20.
  55. « Sous le signe de la Croix de Lorraine », article publié par France d’abord, journal brazzavillois dans le no 18 du mercredi 5 novembre 1941, p. 11-13, reproduisant, comme indiqué en en-tête, « des extraits d’une conférence faite dernièrement à Londres par l’amiral Muselier ». L’amiral explique, paragraphes 4 à 6 de l’article, p. 11 : « Dès le début, il m’a paru nécessaire de différencier de façon apparente, les bâtiments de guerre de la France libre et ceux restés fidèles au gouvernement du Maréchal Pétain.
    Un de mes premiers ordres — du 2 juillet, si j’ai bonne mémoire — précisa que les bâtiments des Forces Navales Françaises libres porteraient à la poupe les couleurs nationales françaises et à la proue un pavillon carré bleu, orné d’une Croix de Lorraine rouge. Et ce fût (sic) l’origine de l’insigne du Mouvement de la France libre.
    Pourquoi j’ai choisi la Croix de Lorraine ? Parce qu’il fallait un emblème en opposition à la Croix Gammée et parce que j’ai voulu penser à mon père qui était Lorrain. »
  56. « Voix et relais de la France Libre: les Comités de la France Libre à l’étranger » sur le site de la Fondation de la France Libre.
  57. Fondation Charles de Gaulle
  58. François Kersaudy, De Gaulle et Churchill, Perrin, 2003 et De Gaulle et Roosevelt, Perrin, 2005.
  59. France-Orient, « revue de la France combattante en Orient », qui publie le communiqué du CNF dans le no 16, août 1942.
  60. Michel Dumoulin, Spaak, Ed. Racine, Bruxelles, 1999, p. 285
  61. « Ah ! C’est la mer ! Une foule immense est massée de part et d’autre de la chaussée. Peut-être deux millions d’âmes. Les toits aussi sont noirs de monde. À toutes les fenêtres s’entassent des groupes compacts, pêle-mêle avec des drapeaux. Des grappes humaines sont accrochées à des échelles, des mâts, des réverbères. Si loin que porte ma vue, ce n’est qu’une houle vivante, dans le soleil, sous le tricolore. » De Gaulle dans les Mémoires de guerre, tome II L’Unité, 1956.
  62. Déclaration à l’Assemblée nationale : 1er juin 1958
  63. Mai – Décembre 1958 : De Gaulle, le retour, Fondation Charles-de-Gaulle, consulté le 30 avril 2012.
  64. François-Xavier Verschave, De la Françafrique à la Mafiafrique, Tribord (2004), p. 9
  65. Décision Proclamation présidentielle 1958 du 8 janvier 1959
  66. Site de l’I.N.A.: Ouverture des jeux en couleur sur la seconde chaîne de l’ORTF, commentée par Léon Zitrone
  67. « Discours de Mostaganem, 6 juin 1958 », reproduit sur le site de la Fondation Charles de Gaulle. La phrase « Vive l’Algérie française » est notée comme “suggérée” par la foule, alors que la version audio du discours du site Enfant du Soleil tend à prouver que cette phrase est présente de façon intentionnelle dans le discours.
  68. René Rémond, 1958, le retour de De Gaulle, Éditions Complexe, 1998, 190 pages, p. 99-100
  69. Benjamin Stora, Le mystère De Gaulle, son choix pour l’Algérie, Robert Laffont (2009), p.67
  70. Offense au Chef de l’État, Nouvelles éditions latines, 1964, p. 162
  71. Propos en date du 5 mars 1959 adressés à Alain Peyrefitte (voir C’était de Gaulle, Gallimard, 2000): « […] Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas, vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très intelligents. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans qui demain seront 20 millions, et après demain 40 ? Si nous faisons l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! […] »
  72. Louis-José Barbançon, Chronologie relative à la déportation, transportation et relégation française, Criminocorpus.
  73. Miloud Zaater, L’Algérie, de la guerre à la guerre (1962-2003), Éditions L’Harmattan, 2003, p. 34.
  74. Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Fayard, 1994, p. 196
  75. Compte-tenu du contexte, il ne peut y avoir de certitudes sur les chiffres exacts, et les estimations des historiens varient entre 60 000 et 150 000 morts
  76. Association des professeurs d’histoire et géographie, - Google Livres, 1981, p. 1119
  77. Rémi Kauffer, OAS: histoire de la guerre franco-française, p. 386
  78. Jean Lacouture et Béatrix Baconnier, Les grands moments de la Ve République, 50 ans en image
  79. Propos tenus à Alain Peyrefitte et retranscris dans son ouvrage C’était de Gaulle
  80. Discours de Phnom-Penh, 1er septembre 1966
  81. Jean Guisnel, « Derrière la guerre du Biafra, la France », in Histoire secrète de la Ve République (dir. Roger Faligot et Jean Guisnel), La Découverte, 2006, 2007 (p. 147-154).
  82. Conférence de presse, 27 novembre 1967
  83. Cette expression est utilisée par André Malraux
  84. André Saura, Pierre Vérin, Philibert Tsiranana, 1910-1978 : Le crépuscule du pouvoir, 2006, p. 42
  85. Propos du 19 mai, lors d’une entrevue entre le Général et quelques-uns de ses ministres, dont Georges Pompidou qui le rapporta aux journalistes à sa sortie de l’Élysée.
  86. Jean Lacouture, De Gaulle – Le souverain, 1959-1970, Seuil, 1986, p. 705-706
  87. Jean Lacouture, ibid, p. 720.
  88. « Référendum 1969 » sur france-politique.fr
  89. « 27 avril 1969 : DE GAULLE S’EN VA », Paris Match, 26 avril 2009
  90. Michel Dumoulin, Spaak, Éditions Racine, Bruxelles 1999 (ISBN 2-8738-6162-2), page 285
  91. Texte intégral du testament de De Gaulle – 16 janvier 1952
  92. (fr) Décorations du Général de Gaulle
  93. (fr) Ordre de la Libération
  94. (fr) Ordre de la Libération
  95. rp.pl – Virtuti Militari de Gaulle’a
  96. 11 octobre 2008 l’inauguration. Consulté le 13 août 2010
  97. Philippe Oulmont, « L’hommage municipal : continuités et fluctuations, 1940-2007 », dans Philippe Oulmont (dir.), Les Voies « de Gaulle » en France. Le Général dans l’espace et la mémoire des communes, Plon, 2009 (ISSN 1266-2437), mentionné par Sudhir Hazareesingh, Le mythe gaullien, Gallimard, 2010, (ISBN 978-2-07-012851-8) p. 179
  98. Sudhir Hazareesingh, op. cit., p. 182
  99. « Mitterrand, le préféré des Français », site de TF1-LCI, 2 janvier 2006.
  100. « Charles de Gaulle, ex-président préféré des Français », Le Nouvel Observateur, 4 novembre 2009.
  101. [PDF] « De Gaulle, 40 ans après sa mort », site de Tns Sofres, 8 novembre 2010.
  102. « Pour les Français, de Gaulle est le président de la Vème République qui a le plus changé notre pays », Sud Ouest, 7 mai 2011.
  103. article de la Documentation française
  104. Charles de Gaulle et la carrière de dictateur, vidéo de l’INA
  105. Conférence de presse, 4 février 1965, réponse à Dominique Pradalié, rédacteur en chef de l’Aurore
  106. Marcel Jullian, De Gaulle, pensées répliques et anecdotes, éd. Le Cherche midi, 1994 (ISBN 2-7242-8462-3) ; rééd. France Loisirs, Paris, 1995, p. 198.
  107. Gérard Bardy, Charles le catholique – de Gaulle et l’Eglise, Plon, 2011, 389 p. (ISBN 2259212573)
  108. Ibid. p. 15
  109. Cité par André Malraux Antimémoires, 1967
  110. “De Gaulle en campagne… avec France-Soir”, Jean-Pierre Thiollet, France Soir, 14 octobre 2011

Voir aussi

Articles connexes

Nicolas Sarkozy

Saturday, May 19th, 2012

Nicolas Sarkozy [nikɔla saʁkɔzi] (Prononciation du titre dans sa version originale)N 1, né Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa le 28 janvier 1955 à Paris, dans le 17e arrondissement, est un homme d’État français.

Avocat d’affaires de profession, il occupe successivement les fonctions de maire de Neuilly-sur-Seine, de député, de porte-parole du gouvernement, de ministre du Budget, de ministre de la Communication, de ministre de l’Intérieur, de ministre de l’Économie et des Finances et de président du conseil général des Hauts-de-Seine.

Alors qu’il est président de l’UMP, Nicolas Sarkozy remporte l’élection présidentielle de 2007 avec 53,06 % des voix au second tour, face à la candidate socialiste Ségolène Royal. Il prend ses fonctions de 23e président de la République française le 16 mai 2007. Candidat à l’élection présidentielle de 2012 pour un second mandat à la tête de l’État, il est battu au second tour par le candidat socialiste, François Hollande, rassemblant 48,36 % des suffrages.

Nicolas Sarkozy quitte ses fonctions à l’issue de la passation des pouvoirs à son successeur, le 15 mai 2012.

Sommaire

 

Famille et vie privée

Article détaillé : Famille Sarkozy.

Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-BocsaN 2 est le fils de Pal Sarközy de Nagy-BocsaN 3, immigré hongrois, et d’Andrée Mallah, d’origine française et grecque séfarade. Le couple a deux autres garçons : Guillaume (1951) et François (1959). Après avoir divorcé d’avec sa femme, Pal Sarkozy se remarie trois fois ; de son troisième mariage avec Christine de Ganay naissent deux autres enfants : Caroline (1967) et Olivier (1969)2.

S’étant marié trois fois, Nicolas Sarkozy est père de quatre enfants : Pierre (1985) et Jean (1986), nés de son mariage avec Marie-Dominique Culioli (mariés en 1982, divorcés en 1996), Louis (1997), né de son mariage avec Cécilia Ciganer-Albéniz (mariés en 1996, divorcés en 2007), et Giulia (2011), née de son mariage avec Carla Bruni-Tedeschi (mariés en 2008).

Études

Élève du lycée Chaptal (8e arrondissement de Paris), qu’il quitte pour redoubler3 sa sixième au Cours Saint-Louis de Monceau situé rue de Monceau, dans le même quartier, Nicolas Sarkozy obtient un baccalauréat B en 1973.

Étudiant à l’université Paris X Nanterre, il y obtient une maîtrise de droit privé en 1978. Deux ans plus tard, au terme de ses études universitaires, il obtient un certificat d’aptitude à la profession d’avocat4 avec la note de 10/20. Il a par ailleurs obtenu un DEA en sciences politiques, lors de la deuxième session, avec un mémoire sur le référendum du 27 avril 19695,6.

En septembre 1979, il entre à l’Institut d’études politiques de Paris section Pol.Eco.Soc. dont il sort, en 19817, non diplômé5. Selon Catherine Nay, cet échec est probablement dû à une note éliminatoire en anglais8.

Il effectue son service militaire en 1978, à la Base aérienne 117 Paris (quartier Balard), dans le 15e arrondissement de Paris, où il appartient au Groupe rapide d’intervention chargé du nettoyage9.

Carrière professionnelle

Après sa prestation de serment en 1981, il entre comme stagiaire et devient collaborateur de l’avocat Guy Danet10.

En 1987, il crée à Paris le cabinet « Leibovici – Claude – Sarkozy » en s’associant avec deux autres avocats : Arnaud Claude spécialisé en immobilier qui a notamment récupéré dans sa clientèle la ville de Levallois-Perret dont il règle tous les contentieux d’expropriation, et Michel Leibovici. Parallèlement à cela, Nicolas Sarkozy conduit sa carrière politique.

Entre avril 2005 et janvier 2007, il est président de l’EPAD. Il figure parmi les administrateurs de la Société d’économie mixte de Neuilly (Semine) basée à la mairie de Neuilly-sur-Seine, qui gère des immeubles résidentiels.

Il est aussi membre d’honneur du Rotary Club11 de Neuilly et membre du club Le Siècle12, réunissant des personnalités de la « classe dirigeante » française.

Carrière politique

1974-1993 : débuts dans les Hauts-de-Seine

La mairie de Neuilly-sur-Seine.

Déjà membre de l’Union des jeunes pour le progrès (UJP) dès son arrivée à la faculté, Nicolas Sarkozy adhère à l’Union des démocrates pour la République (UDR) en 1974. Il milite dès son entrée pour l’élection de Jacques Chaban-Delmas à la présidence de la République. Devenu délégué départemental des jeunes UDR des Hauts-de-Seine, il participe à ce titre au grand congrès de Nice de juin 1975, destiné à rallier Valéry Giscard d’Estaing aux gaullistes, alors majoritaires au Parlement. Dans son premier discours, longuement ovationné et remarqué entre autres par Charles Pasqua, il lance : « Être jeune gaulliste, c’est être révolutionnaire13 ».

En 1976, il adhère au Rassemblement pour la République (RPR) nouvellement créé, et devient responsable du parti gaulliste dans la section de Neuilly, puis secrétaire dans la circonscription Neuilly-Puteaux l’année suivante. En 1977 toujours, il est élu conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine sur la liste d’Achille Peretti.

Il devient, en 1980, président du comité de soutien des jeunes à la candidature présidentielle de Jacques Chirac en vue de l’élection de 198114.

Le maire de Neuilly-sur-Seine, Achille Peretti, meurt en 1983 d’un arrêt cardiaque lors d’une réception officielle. Nicolas Sarkozy est chargé de préparer la campagne de Charles Pasqua, qui est considéré comme son mentor en politique15 et qui a été le témoin de son premier mariage16. Il prend ce dernier de court en présentant finalement sa propre candidature, expliquant plus tard que « la candidature de Pasqua ne passait pas » et que « ce sont les conseillers municipaux eux-mêmes qui [l]‘ont conduit à franchir le pas »17. Après le refus de Jacques Chirac de trancher entre les deux hommes18, Charles Pasqua qui apprend la nouvelle à sa sortie d’hospitalisation16 renonce à se présenter, et Nicolas Sarkozy est élu maire de Neuilly-sur-Seine le 29 avril 1983, face au centriste Louis-Charles Bary. À 28 ans, il devient ainsi l’un des plus jeunes maires de France et signe son premier succès politique majeur.

Il est chargé de mission, de 1987 à mai 1988, pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au sein du ministère de l’Intérieur19.

Lors de la campagne présidentielle de 1988, il s’engage à nouveau aux côtés de Jacques Chirac et est chargé d’organiser ses grands meetings. Ses relations nouées au niveau local sont mises au service du candidat gaulliste qui lui présente alors sa fille, Claude Chirac, puis Édouard Balladur, avec lesquels il se lie d’amitié. Après la défaite de la droite à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy est élu député de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine.

1993-1997 : premières responsabilités gouvernementales et « traversée du désert »

Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement

Lors de la victoire de la droite aux élections législatives de 1993, Nicolas Sarkozy est réélu député de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine au premier tour de scrutin, avec 64,9 % des voix. Nommé ministre du Budget dans le gouvernement Édouard Balladur le 30 mars 1993, il cumule cette fonction avec celle de porte-parole de gouvernement20, et commence à se faire connaître du grand public.

À ce poste, il est chargé de préparer le collectif budgétaire pour 1993 puis les lois de finances pour 1994 et 1995. Il y inscrit certaines mesures fiscales comme la suppression définitive de la règle du décalage d’un mois en matière de taxe sur la valeur ajoutée et la réduction de treize à sept du nombre des tranches barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Il hérite également de la mission de réduire le déficit budgétaire afin de mettre la France en conformité avec les critères de convergence prévus par le traité de Maastricht sur l’union économique et monétaire, entré en vigueur le 1er novembre 1993. Il prépare ainsi la loi d’orientation quinquennale des finances publiques publiée le 24 janvier 1994. En matière comptable, il est à l’origine des lois des 2 et 27 décembre 1994 créant le code des juridictions financières qui regroupe l’ensemble des dispositions de droit français relatives au jugement des comptes publics, ainsi qu’à la responsabilité des ordonnateurs, tandis qu’un nouveau plan comptable des communes est mis en place par la loi du 22 juin 1994. Enfin, il participe à la politique de privatisation entreprise par le gouvernement avec celle de la Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (SEITA), dépendant de son ministère, le 6 février 1995. L’Imprimerie nationale pour sa part, partie intégrante de l’administration centrale des finances depuis 1910, est transformée par la loi du 31 décembre 1993 en une société anonyme au capital entièrement détenu par l’État21.

Sa notoriété augmente significativement après son intervention fort médiatisée dans la prise d’otages de la maternelle de Neuilly, un fait divers survenu dans la commune dont il est le maire, quelques jours après son entrée au gouvernement. Le 13 mai 1993, Érick Schmitt, alias « Human Bomb », retient en otage 21 enfants dans une classe d’une maternelle de Neuilly-sur-Seine. Nicolas Sarkozy négocie directement avec « HB », et obtient la libération d’un enfant sous l’œil des caméras. Le preneur d’otages sera ensuite abattu de trois balles dans la tête.

Soutien à Édouard Balladur et « disgrâce »

Lors de l’élection présidentielle de 1995, il préfère Édouard Balladur22 à Jacques Chirac. Il abandonne ainsi son poste de porte-parole du gouvernement pour devenir porte-parole du candidat Balladur. Celui-ci, longtemps favori dans les sondages, est éliminé dès le premier tour, avec 18,58 % des suffrages. Le 5 mai, lors du dernier meeting de Jacques Chirac avant le second tour, Nicolas Sarkozy est sifflé et hué. À la suite de la victoire du maire de Paris, il n’obtient aucun poste ministériel dans le gouvernement Alain Juppé, bien que ce dernier ait évoqué son nom au président. Au cours d’un bref passage à une réunion nationale du RPR, le 15 octobre 1995, il est à nouveau conspué. Débute alors une « traversée du désert » qui dure jusqu’en 1997.

Pendant l’été 1995, sous le pseudonyme « Mazarin », il publie dans le journal Les Échos une série de lettres intitulées « Les Lettres de mon château » présentées comme la correspondance fictive de Jacques Chirac avec diverses personnalités du monde politique23. Il a attendu 2004 pour reconnaître publiquement qu’il était l’auteur de ces articles24.

1997-2002 : dirigeant du RPR et nouvelle « traversée du désert »

La victoire législative de la « gauche plurielle », en 1997, lui permet de devenir secrétaire général du RPR, dont Philippe Séguin est le président.

À la suite de la soudaine démission de Philippe Séguin de la présidence du parti gaulliste, Nicolas Sarkozy le remplace par intérim, d’avril à décembre 1999. Il conduit alors, conjointement avec Alain Madelin, la liste RPR-DL aux élections européennes de 1999. Ce scrutin est marqué par une sévère défaite pour la droite pro-européenne : la liste qu’il dirige arrive en troisième position avec 12,82 % des suffrages, derrière la liste souverainiste menée par Charles Pasqua et Philippe de Villiers (13,05 %) et celle du Parti socialiste (21,95 %).

Il annonce sa démission de sa fonction intérimaire de président du RPR le 14 juin 1999N 4, renonce à toute responsabilité au sein du parti et se retire de la politique nationale. Il assiste tout de même, en 2001, au 25e anniversaire de la création du parti gaulliste. Pendant cette période, il rejoint le cabinet d’avocats où il exerce, et publie, en 2001, un ouvrage : Libre.

2002-2007 : une influence grandissante au niveau national

La XIIe législature est une période d’ascension pour Nicolas Sarkozy, tant politique – au sein du gouvernement et du parti présidentiel – que médiatique et populaire.

Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales

En 2002, il soutient la candidature de Jacques Chirac, qui est réélu au second tour face à Jean-Marie Le Pen. Alors que Nicolas Sarkozy est donné favori pour le poste de Premier ministre, Jacques Chirac lui préfère Jean-Pierre Raffarin25. Le 7 mai 2002, il est nommé ministre de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales, « numéro deux du gouvernement ». Lors des élections législatives de 2002, il est réélu député de la sixième circonscription des Hauts-de-Seine avec 68,78 % des voix au premier tour, étant le député de droite le mieux élu. Il quitte ses fonctions à l’Assemblée nationale pour rester au gouvernement.

À la tête du ministère de l’Intérieur, il impose un style « musclé » et fait de la sécurité sa priorité, déclarant vouloir s’affirmer par l’action. En quelques mois, sa cote de popularité connaît une hausse importante, passant, dans le baromètre TNS Sofres, de 43 % en mai 2002 à 59 % en mai 200326, ce qui fait de lui la personnalité politique la plus populaire en France. Par contraste avec la période qui a suivi les défaites de 1995 et de 1999, Nicolas Sarkozy est l’objet d’une importante médiatisation à partir de 2002. Il réalise notamment, dans l’émission 100 minutes pour convaincre, le plus gros score d’audience à l’époque pour une émission politique en 2003, avec plus de sept millions de téléspectateurs27.

Il organise avec Gilles de Robien, ministre des Transports, une politique plus répressive sur les excès de vitesse destinée à renforcer la sécurité routière. Cette politique, dont l’aspect le plus emblématique est la multiplication des radars automatiques sur les routes, sera mise en œuvre sur une période de baisse notable du nombre d’accidentés.

Il soutient la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM), initiée en 1999 par Jean-Pierre Chevènement, et intervient sur les dossiers de l’éducation et des retraites.

Par la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, complétée par la Loi Perben II, le fichage ADN, instauré en 1998 et limité à l’origine aux délinquants sexuels, a été étendu à toute personne soupçonnée d’un quelconque délit (sauf délit d’initié ou financier). Cette loi a notamment permis le fichage génétique de faucheurs d’OGM, d’étudiants anti-CPE28. Les personnes refusant de se laisser ficher risquent jusqu’à 15 000 € d’amende et un an de prison.

Dès 2003, Sarkozy défend aussi le principe des peines plancher, importé des États-Unis29. Mais le garde des Sceaux, Dominique Perben, s’opposait alors à cette mesure, contraire selon lui au « principe d’individuation de la peine », et donc anti-constitutionnelle29. En raison des débats au sein de la majorité UMP, une mission parlementaire, présidée par Pascal Clément, alors président de la commission des lois, était créée en mars 200429. Nommé garde des Sceaux en juin 2005, Clément défendit lui-même le projet de loi soutenu par Sarkozy, mais sans retenir le principe des peines plancher29. Celui-ci n’a donc pas été instauré par la loi du 12 décembre 2005 sur la récidive des infractions pénales, mais seulement après l’accession à la présidence de Sarkozy, par la loi Dati de décembre 200729.

Malgré sa connaissance du tissu social corse grâce à ses liens familiaux30, sa politique dans l’île est marquée par le rejet de la proposition de réorganisation administrative pour laquelle Nicolas Sarkozy s’était engagé, à l’issue du référendum local en date du 6 juillet 2003 (51 % de « non », 49 % de « oui »). Yvan Colonna, recherché dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Claude Érignac, est arrêté après une cavale de quatre ans, l’avant-veille de ce référendum30. Nicolas Sarkozy déclare le soir de l’arrestation que « La police française vient d’arrêter Yvon Colonna (sic), l’assassin du préfet Erignac »31, ce qui lui vaut des reproches pour atteinte à la présomption d’innocence et des poursuites judiciaires d’Yvan Colonna, qui sont reportées en raison de l’immunité de Nicolas Sarkozy, devenu président de la République32. Colonna est finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour la troisième fois en juin 2011.

Nicolas Sarkozy fait de la lutte contre la recrudescence d’actes antisémites en France une de ses priorités. Son action contre l’antisémitisme est saluée par le Centre Simon-Wiesenthal qui lui décerne son prix de la Tolérance en 2003 et le consistoire central israélite de France, l’institution administrant le culte israélite en France, saluera « l’extrême sévérité » dont a fait preuve Nicolas Sarkozy dans la répression des actes antisémites33.

Ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie

Nicolas Sarkozy est nommé ministre d’État, de l’Économie, des Finances et de l’Industrie dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, suite au remaniement ministériel de mars 2004. Il axe dans un premier temps sa politique sur la réduction du déficit34 et annonce en 2005 le respect par la France du pacte de stabilité, avec un déficit de 2,9 % du PIB.

Au niveau industriel, il fait passer la participation de l’État de 50,4 à 41 % du capital de France Télécom en septembre 2004, conclut le changement de statut d’EDF et GDF, et annonce la privatisation partielle du groupe Areva. Dans le secteur privé, il fait intervenir l’État pour empêcher le dépôt de bilan du groupe Alstom et favorise la fusion Sanofi / Aventis face à Novartis. Ces interventions de l’État français dans le marché aux dépens d’intérêts allemands35 irritent les dirigeants allemands36. Il dénonce également les hausses de prix dans la grande distribution ou les banques, et signe des accords avec les professionnels concernés. Ces accords sont contestés lors de leur signature par les syndicats37, puisque selon eux, ils ont eu pour conséquence la réduction de postes administratifs et d’encadrement avec la suppression éventuelle de nombreux postes entre 2005 et 2007.

Le bilan de son activité de ministre de l’Économie est contrasté. Si d’après lui les prix des articles vendus en grandes surfaces ont été réduit de 2 % en moyenne, selon l’observatoire professionnel ECR-IRI, les prix ont baissé effectivement de 1,76 % de juin à novembre 2004, « reflétant visiblement l’accord de baisse de 2 % des prix des grandes marques conclu en juin »38.

« Pour relancer la croissance », il a lancé l’exonération des donations jusqu’à 20 000 euros à chaque enfant et petit-enfant (mesure du 10 juin 2004 au 31 mai 2005). Cette mesure, à l’origine temporaire, a été finalement prolongée et amplifiée jusqu’au 31 décembre 200539. Son engagement à ne pas privatiser EDF-GDF40 n’a pas été tenu. Un an plus tard, le ministre de l’Économie du gouvernement Dominique de Villepin (dans lequel il est ministre de l’Intérieur), cherche à céder des parts de GDF en vue de sa fusion avec Suez, et Nicolas Sarkozy, en tant que chef de file de l’UMP ne donne pas d’instruction contraire à ses parlementaires. Il a aussi procédé à la vente d’une partie des réserves d’or de la banque de France, ainsi que de possessions immobilières.

Président de l’Union pour un mouvement populaire

Nicolas Sarkozy à un sommet du Parti populaire européen, à Rome.

Le 1er septembre 2004, Nicolas Sarkozy déclare officiellement sa candidature à la présidence de l’UMP41 à la suite de la démission d’Alain Juppé, poursuivi pour « prise illégale d’intérêt ». Jacques Chirac, dans son entretien télévisé du 14 juillet 2004, avait néanmoins mis Nicolas Sarkozy en demeure de choisir entre ce dernier poste et le ministère. À une question à ce propos, le président de la République avait lancé « Je décide, il exécute », phrase mal perçue par les proches de Nicolas Sarkozy.

Lors du congrès du 28 novembre 2004 au Bourget, après avoir été élu président de l’UMP par les militants avec 85,09 % des voix contre 9,10 % à Nicolas Dupont-Aignan et 5,82 % à Christine Boutin42, il déclare : « Je suis prêt comme jamais sans doute je ne l’ai été. Je suis prêt parce qu’au plus profond de moi-même, je sais que la France ne redoute plus le changement, mais qu’elle l’attend, et ce changement, c’est nous qui allons l’incarner »43. Le lendemain, il présente sa démission et est remplacé par Hervé Gaymard.

Dès lors, le nouveau président de l’UMP met en œuvre un programme de rénovation du parti (adhésions gratuites…).

Ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire

Le 31 mai 2005, deux jours après le résultat négatif au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe, le gouvernement Jean-Pierre Raffarin III démissionne. Nicolas Sarkozy est nommé ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, « numéro deux du gouvernement », dans le gouvernement Dominique de Villepin. Il cumule ainsi poste ministériel et présidence de l’UMP, alors que ce cumul avait été jugé impossible par le chef de l’État, lors de son interview du 14 juillet 200444. Il conserve également la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine.

La politique de réaction rapide aux faits médiatiques de Nicolas Sarkozy entraîne plusieurs fois des critiques des différents bords. Ainsi, en juin 2005, sa proposition de sanction d’un juge d’application des peines (affaire Nelly Cremel) lui vaut un rappel à l’ordre du Premier ministre et les reproches du Syndicat de la magistrature45. De même, entre septembre 2005 et août 2006, après la mort de plusieurs personnes dans des incendies, il demande que les immeubles insalubres ou dangereux, voués à la destruction, soient évacués ; plusieurs associations, dont Droit au logement, voient dans cette mesure un prétexte à l’expulsion. En août 2006, à Cachan, le plus important squat de France est évacué par la police.

Peu après les attentats du 21 juillet 2005 à Londres, Nicolas Sarkozy fait voter une loi de lutte contre le terrorisme. Le fait que les données, de connexion à Internet, des usagers puissent être transmises aux autorités policières, sans contrôle judiciaire, provoque des critiques de la CNIL et du PS, qui saisit, sans succès, le Conseil constitutionnel46 — cette disposition est prorogée jusqu’en 2012 par une loi du gouvernement François Fillon. En 2006, à la suite de la sortie du livre Les Mosquées de Roissy de Philippe de Villiers, il fait abroger 43 habilitations de bagagistes de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle47 qui auraient des « pratiques radicales » de l’islam, ce qui provoque des protestations et recours soutenus par la CFDT et la CFTC48 (le tribunal administratif annule quatre abrogations49) ; le MRAP, pour sa part, dénonce les « ravages de la stigmatisation »50.

À plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy se rend rapidement sur les lieux de faits divers, employant un vocabulaire vif qui provoque des controverses, y compris au sein du gouvernement51. Ainsi, le 20 juin 2005, à La Courneuve, il déclare : « Les voyous vont disparaître. Je mettrai les effectifs qu’il faut, mais on nettoiera la Cité des 4000 »52. Une dizaine de jours plus tard, au même endroit, il affirme que « le terme “nettoyer au Kärcher” est le terme qui s’impose, parce qu’il faut nettoyer cela »53. En septembre 2005, Nicolas Sarkozy prône la fermeté contre tous ceux qui, selon lui, menacent la sécurité des Français, « en premier lieu les gens du voyage, les jeunes des banlieues, les immigrés illégaux »54. Le 26 octobre 2005, à Argenteuil, la situation est assez tendue : le ministre est insulté par des jeunes du quartier et est l’objet de jets de pierres sur son passage. Les journaux télévisés diffusent à plusieurs reprises les images du ministre déclarant à un interlocuteur : « Vous en avez assez, hein, vous avez assez de cette bande de racailles ? Eh bien on va vous en débarrasser »55. Une partie de la presse y voit une stigmatisation des habitants des quartiers dits sensibles et ainsi une des causes des émeutes à venir56 ; L’Humanité accuse ainsi Nicolas Sarkozy d’avoir utilisé délibérément cette expression pour occuper l’espace médiatique57. Arrêt sur images remet en cause cette intentionnalité, Françoise Laborde y associant la tentation pour la télévision d’aller au sensationnel et un possible parti-pris de certains journalistes contre Nicolas Sarkozy58. Les mots « Kärcher » et « racaille » restent par la suite associés à Nicolas Sarkozy59.

Le lendemain, le 27 octobre 2005, après la mort de deux adolescents60 fuyant la police61, des émeutes éclatent en banlieue parisienne et en province. Nicolas Sarkozy prône lors de cette crise la « tolérance zéro » ; il ordonne d’expulser du territoire tous les étrangers condamnés dans ce cadre62. Selon lui, les émeutes sont le fait de « bandes organisées », de « véritables mafias ». Un rapport des Renseignements généraux rendu public suggère, quant à lui, une « révolte populaire des cités » spontanée, due à la condition sociale des émeutiers et non à leur origine ethnique ou géographique, ajoutant que réduire ces événements « à de simples violences urbaines serait une erreur d’analyse »63. Les émeutes durent 21 jours, pour un coût matériel de 200 millions d’euros (destruction d’écoles, de bibliothèques et d’entreprises, incendie de voitures). Sur les 2 734 personnes placées en garde à vue, 597 personnes sont incarcérées et une est expulsée[réf. nécessaire]. Alors qu’une partie de la gauche réclame la démission du ministre, un sondage de l’institut Ipsos indique que 68 % des personnes interrogées lui sont favorables64.

Manifestation anti-CPE à Paris, le 18 mars 2006.

En janvier 2006, Dominique de Villepin annonce la mise en place d’un Contrat première embauche (CPE) destiné à réduire le chômage des jeunes. Après un mois de protestations lycéennes et étudiantes, Nicolas Sarkozy prend ses distances avec ce projet, Bruno Julliard (président de l’UNEF et opposant au projet) affirmant même avoir reçu un SMS de soutien de sa part65. Le 28 mars 2006, Nicolas Sarkozy propose de ne pas appliquer tout de suite le CPE66 ; Jacques Chirac annonce progressivement son abandon le 31 mars 2006, puis le 10 avril. Les différents sondages montrent que Nicolas Sarkozy est peu affecté en termes de popularité par la crise, contrairement aux deux chefs de l’exécutif67, mais le Parti socialiste cherche à l’impliquer en parlant du trio « Chirac-Villepin-Sarkozy »68, alors que Nicolas Sarkozy joue la solidarité avec le Premier ministre, saluant l’« attitude respectable » de Dominique de Villepin69.

Le 31 janvier 2006, Nicolas Sarkozy se porte partie civile dans le cadre de l’affaire Clearstream. Selon un délateur, surnommé « le corbeau », il aurait disposé de deux comptes dans une banque suisse, la Banca popolare di Sondrio, et pourrait avoir touché des pots-de-vin dans l’affaire des frégates de Taïwan. Nicolas Sarkozy avait exigé, en octobre 2004, des explications auprès de Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur, et du directeur de la DST, Pierre Brochand70. La Banca popolare di Sondrio avait reçu une commission rogatoire de la justice française le 5 novembre 2004, et envoyé une réponse négative le 16, affirmant que Clearstream ne détient pas de comptes personnels70. Malgré cette célérité de la banque, ces résultats innocentant Nicolas Sarkozy n’ont été communiqués au juge Renaud Van Ruymbeke qu’un an plus tard70. Selon le journaliste Éric Decouty, Nicolas Sarkozy aurait été mis au courant de la manipulation dont il était l’une des cibles plus tôt qu’il ne le prétend, en 2005, et aurait essayé de tirer profit politiquement de cette situation en laissant faire71,72. Quoiqu’il en soit, après l’épisode du CPE, Dominique de Villepin, accusé d’avoir voulu nuire à son concurrent au sein de la majorité, est une nouvelle fois affaibli et voit sa popularité diminuer fortement. Un procès se tiendra en 2009 et Dominique de Villepin sera finalement relaxé le 28 janvier 2010, après quoi Nicolas Sarkozy se désistera de sa plainte73.

En juillet 2006, Nicolas Sarkozy lance une proposition de loi réformant de façon significative le droit des étrangers, visant à promouvoir une « immigration choisie au lieu d’une immigration subie ». La loi se concentre sur deux points : le durcissement des conditions de régularisation des sans-papiers et du regroupement familial (une circulaire de février ayant déjà donné des instructions sur les conditions d’interpellation) et le retour à une politique officielle d’immigration de travailleurs dans plusieurs secteurs de l’économie. Sur le premier point, la Ligue des droits de l’Homme et RESF parlent de « rafles » et de « régression sécuritaire ». Début juin, le ministre donne des directives ciblées de régularisation ; pour la gauche (RESF ou Jack Lang par exemple), elles sont trop partielles, tandis que Philippe de Villiers les critique, souhaitant l’expulsion de tous les étrangers en situation irrégulière. Sur le second point, plusieurs dirigeants africains s’élèvent contre un « pillage des élites » ; Nicolas Sarkozy se rend au Sénégal et au Mali pour tenter d’expliquer sa loi, mais il est chahuté et accusé de racisme74. Finalement, en septembre, il signe avec Abdoulaye Wade un accord sur une politique d’immigration concertée75.

Nicolas Sarkozy initie, dès 2006, un projet de loi sur la prévention de la délinquance. Parmi les points-clés de ce projet, il insiste pour que soient détectés, dès le plus jeune âge, d’éventuels troubles du comportement. La loi est votée et validée par le Conseil constitutionnel, mis à part deux articles qui prévoyaient la responsabilisation des magistrats instructeurs. Cette loi instaure aussi un contrôle des activités sur Internet, comme la diffusion de scènes de violence (happy slapping), ce qui est critiqué par la Ligue Odebi comme pouvant permettre la censure d’images de violences policières76.

Le 8 juin 2006, lors d’une conférence de presse, Nicolas Sarkozy présente son bilan au ministère, à l’aide de chiffres issus d’études de l’Observatoire national de la délinquance (OND)77. Les chiffres de l’insécurité qu’il présente sont globalement en baisse (en moyenne de 3 %[réf. nécessaire]) sur la période 2002-2005, à l’exception des violences aux personnes, en nette hausse (9 % selon le ministère de la Justice), tendances poursuivies en 200678. En matière de sécurité routière, la politique de répression aurait permis de réduire le nombre de tués de 7 242 en 2002 à 4 703 en 2006 (soit – 35 %)79. En matière d’immigration, le nombre de titres de séjour délivrés est en baisse (- 2,57 %), pour la première fois depuis dix ans, tandis que les expulsions d’immigrés clandestins ont doublé entre 2000 et 2005, passant de 10 000 à 20 00080. En réaction à ce bilan, le Parti socialiste invoque la forte augmentation des violences faites aux personnes81 et établit des liens entre cette augmentation et les décisions du ministre, qu’il avait critiquées82, et que la baisse est obtenue artificiellement par la notation au chiffre des policiers. En réaction à ce même bilan, Alain Bauer, président de l’OND, précise que l’indicateur de la violence continue d’augmenter chaque année quelle que soit la législature au pouvoir.

Après que Nicolas Sarkozy a exprimé son souhait de démissionner du ministère de l’Intérieur pour s’investir à temps plein dans la campagne pour l’élection présidentielle de 200783, Jacques Chirac annonce, le 19 mars 2007, la date de démission du ministre de l’Intérieur : Nicolas Sarkozy quitte ses fonctions le 26 mars, laissant la place à François Baroin.

Campagne présidentielle de 2007

Le siège de campagne de Nicolas Sarkozy, rue d’Enghien (10e arrondissement de Paris).

Nicolas Sarkozy rend publique sa candidature à l’élection présidentielle de 2007 dans une interview à la presse régionale, réalisée le 29 novembre 200684.

Les mots d’ordre de sa campagne sont la restauration de la confiance dans la politique, « travailler plus pour gagner plus » (slogan emprunté au MEDEF85,86), « la rupture tranquille », et « l’ordre en mouvement » (s’opposant par là au slogan de l’« ordre juste » de sa concurrente Ségolène Royal, qu’il jugeait immobiliste). Les journalistes y voient une référence au slogan de François Mitterrand, la « force tranquille »87,88.

Comme tous les candidats à l’élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a déclaré son patrimoine, qui s’élève à 2,04 millions d’euros, principalement en assurance-vie89. En janvier 2007, son équipe de campagne avait précisé qu’il avait payé pour la première fois un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en 2006, pour une base imposable d’environ 1 137 000 euros90.

Le 10 janvier 2007, le Parti socialiste rend public un ouvrage rédigé par Éric Besson et intitulé L’inquiétante « rupture tranquille » de monsieur Sarkozy91 dans lequel ce dernier est accusé de dissimuler une idéologie de « néo-conservateur américain à passeport français » derrière des apparences de pragmatisme92,93.

L’UMP réagit vivement, parlant d’« attaques personnelles aux accents xénophobes douteux » ; Yves Jégo parle d’« une caricature malhonnête »94. Éric Besson déclare par la suite qu’il s’agissait « d’une entreprise délibérément conçue de diabolisation » organisée par le PS. Le Parti socialiste adopte alors, selon les partisans de Nicolas Sarkozy, une tactique de diabolisation dite « TSS » (tout sauf Sarkozy)95.

Le 14 janvier 2007, Nicolas Sarkozy, seul candidat à la primaire de son parti, est désigné candidat de l’UMP à l’élection présidentielle par 98,09 % des votants et un taux de participation de 69,06 % des adhérents, lors d’un congrès réunissant entre 30 000 et 110 000 personnesN 5.

Nicolas Sarkozy en meeting à Toulouse, le 12 avril 2007.

Le 26 mars 2007, Nicolas Sarkozy quitte le ministère de l’Intérieur pour se consacrer pleinement à sa campagne présidentielle, espérant vaincre « la barrière du ministre d’État » et ouvrant une « nouvelle étape de la campagne » ; François Baroin prend sa succession place Beauvau.

Le scrutin se déroule dans un contexte d’engouement politique qui a permis à l’inscription sur les listes électorales de battre tous les records, avec 45 millions d’inscrits, soit 1,8 million de plus en un an. Conformément à ce qu’annonçaient les sondages, Nicolas Sarkozy arrive en tête des douze candidats au premier tour, le 22 avril 2007, avec 31,18 % des suffrages exprimés, soit le record absolu en nombre de voix pour un candidat à une élection présidentielle. Viennent ensuite la candidate socialiste Ségolène Royal (25,87 %) et le centriste François Bayrou (18,57 %)96.

Après le traditionnel débat de l’entre-deux tours, dont d’après un sondage, il sort vainqueur97, il est élu président de la République le 6 mai 2007, avec 53,06 % des suffrages (18 983 138 voix) face à Ségolène Royal (46,94 %, soit 16 790 440 voix).

À l’annonce des résultats, des rassemblements d’opposants de gauche à Nicolas Sarkozy se forment dans une quinzaine de grandes villes de France. Quelques rassemblements dégénèrent en émeutes. Les deux nuits suivantes sont émaillées de violences, mais à moindre échelle. Une enquête TNS Sofres, publiée le 8 mai 2007, indique que 50 % des Français sont satisfaits de la victoire de Nicolas Sarkozy, alors que 41 % des sondés sont d’un avis inverse98.

Avant de rejoindre la place de la Concorde où ses partisans l’attendent pour fêter sa victoire, Nicolas Sarkozy passe une partie de la soirée dans un restaurant chic parisien, le Fouquet’s, en compagnie de personnalités politiques, de célébrités et de personnalités liées à de grandes entreprises. Cette réception, organisée selon Catherine Nay par Cécilia Sarkozy99, associée à un séjour sur le yacht de Vincent Bolloré, lui vaudra d’être qualifié de « président bling-bling » et de « président des riches » par ses opposants. Pour les commentateurs, cet épisode a sans conteste écorné son image dans l’opinion100,101. Lors de la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy affirme regretter ce dîner102,103.

Le 14 mai 2007, il annonce sa démission de la présidence de l’Union pour un mouvement populaire par souci d’impartialité104.

2007-2012 : présidence de la République

Article détaillé : Présidence de Nicolas Sarkozy.

La passation des pouvoirs avec son prédécesseur Jacques Chirac a lieu le 16 mai 2007105 : Nicolas Sarkozy devient ainsi le 23e président de la République française et le 6e président de la Ve République.

Dans l’après-midi, le nouveau président rend hommage, à la cascade du Bois de Boulogne, aux 35 jeunes Français résistants assassinés en août 1944 par les nazis, comme Guy Môquet, communiste de 17 ans, fusillé à Châteaubriant, en octobre 1941. Il se rend ensuite à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel106.

Politique intérieure

Le 17 mai 2007, Nicolas Sarkozy nomme François Fillon au poste de Premier ministre. Ce dernier forme le lendemain un gouvernement réduit à 15 ministres (huit hommes et sept femmes), auxquels s’ajoutent quatre secrétaires d’État et un haut-commissaire. Le gouvernement contient des personnalités de gauche, du centre-droit et de la société civile. Le ministère de l’Économie et des Finances est scindé en deux, l’un chargé du budget de l’État, l’autre de la stratégie économique et du développement. Conformément au Pacte écologique signé par Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, Alain Juppé prend la tête d’un grand ministère alliant l’écologie, l’aménagement territorial et le transport. Le ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, sujet à polémiques, est créé.

À l’issue du second tour des élections législatives de juin 2007, l’UMP conserve la majorité absolue à l’Assemblée nationale, avec 313 élus sur 577. Conformément à la tradition, François Fillon remet sa démission au président de la République le 18 juin 2007, et ce dernier le reconduit immédiatement dans sa fonction pour former un nouveau gouvernement, sans Alain Juppé, seul ministre battu dans sa circonscription.

En août 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), défendue par Valérie Pécresse, est définitivement adoptée par le Parlement. Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait proposé une réforme de l’enseignement supérieur pour donner plus d’autonomie aux universités françaises, afin qu’elles puissent « gérer leurs filières d’enseignement, recruter leurs élèves et leurs enseignants, les payer comme elles l’entendent, utiliser leur patrimoine, signer des partenariats ». Critiquée par les syndicats d’enseignants-chercheurs et d’étudiants, elle est régulièrement présentée par la droite comme l’un des succès du quinquennat de Nicolas Sarkozy, 90 % des universités ayant opté pour la gestion autonome au 1er janvier 2011 et la mise en œuvre de cette loi ayant « renforcé l’attractivité des postes administratifs des universités » et permis de recruter des professeurs étrangers renommés, tel George Fitzgerald Smoot, selon un rapport d’information sénatorial107.

La loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (TEPA), qui prévoit entre autres la défiscalisation des heures supplémentaires, l’allègement des droits de succession, la déduction fiscale sur les intérêts d’emprunt immobilier, l’abaissement du bouclier fiscal, est votée en août 2007. Au premier mois de son entrée en vigueur, en octobre 2007, une enquête de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) indique que 40 % des entreprises de plus de dix salariés ont déclaré une exonération relative à la loi TEPA et que 75 % des entreprises de plus de dix salariés ont l’intention d’utiliser cette mesure108.

Durant les mois suivants, plusieurs lois sont votées pour limiter l’immigration clandestine (loi du 20 novembre 2007, controversée en raison de l’établissement d’un dispositif sur les tests génétiques – l’amendement « Mariani » –, ainsi que de l’autorisation d’effectuer des statistiques ethniques – cette dernière disposition a été censurée par le Conseil constitutionnel) et la récidive (la loi sur la récidive d’août 2007, qui instaure notamment des peines-plancher, et la loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté, adoptée par procédure d’urgence (article 49-3) et partiellement censurée par le Conseil constitutionnel).

Nicolas Sarkozy, en 2008.

Le service minimum dans les transports et les écoles est institué durant la première année de son mandat : le but de ce dispositif d’accueil est, pour le gouvernement, de ne pas pénaliser les parents ou salariés qui travaillent lors des grèves. À la fin de l’année 2007, est également votée la réforme des régimes spéciaux de retraite, qui doit harmoniser les « principaux paramètres de ces régimes avec ceux de la fonction publique, afin que l’ensemble des Français soient placés sur un pied d’égalité109 ».

Recevant le titre de chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran le 20 décembre 2007, Nicolas Sarkozy prononce un discours dans lequel il fait référence à l’encyclique Spe Salvi du pape Benoît XVI, rappelle les liens qui unissent la France et le Saint-Siège et appelle à une laïcité moins rigide, qu’il nomme « laïcité positive110 ».

Une franchise médicale sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires entre en vigueur le 1er janvier 2008, dans le but de lutter contre le cancer et la maladie d’Alzheimer et d’améliorer les soins palliatifs111. Le mois suivant, Nicolas Sarkozy annonce les dix principales mesures du plan Alzheimer, doté de 1,6 milliard d’euros sur cinq ans112.

Après la défaite de la droite aux élections municipales et cantonales, Nicolas Sarkozy procède, le 18 mars 2008, à un remaniement ministériel, faisant entrer six nouveaux secrétaires d’État dans le gouvernement. Dans le même temps, il appelle à la création d’un « comité de liaison pour renforcer les liens à l’intérieur de la majorité et préparer les futures échéances politiques113 » : le Comité de liaison de la majorité présidentielle voit officiellement le jour en juin de l’année suivante.

En avril 2008, est lancée la première étape de la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui a pour objectif la réforme de l’État, la baisse des dépenses publiques et l’amélioration des politiques publiques.

La loi Chatel, qui doit favoriser la libre concurrence et la baisse des prix, et la loi de modernisation de l’économie (LME), qui crée notamment le statut d’auto-entrepreneur, sont adoptées en 2008. Au 31 décembre 2009, l’INSEE comptabilise 320 019 demandes de création en auto-entrepreneur114 et l’objectif d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires est atteint115.

Comme il s’y était engagé durant la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy fait baisser la TVA dans la restauration, de 19,6 à 5,5 %. Critiquée pour son coût estimé à 2,4 milliards d’euros par an, cette mesure aurait contribué au recrutement de 44 600 salariés supplémentaires dans le secteur des hôtels et restaurants entre juillet 2009 et mars 2011116.

Une réforme de la Constitution est adoptée par le Congrès du Parlement le 21 juillet 2008 à deux voix de majorité117. Critiquée par une grande partie de l’opposition, elle limite notamment le nombre de mandats consécutifs du président de la République à deux, permet à celui-ci de pouvoir s’exprimer devant le Congrès, donne des pouvoirs supplémentaires au Parlement en matière législative et de contrôle, crée le poste de défenseur des droits.

Devant la crise financière mondiale qui commence en 2007 et menace l’économie française, il met en place, en octobre 2008, un plan de sauvetage des banques françaises, dans le but de « ne pas avoir à faire supporter aux Français le coût exorbitant qu’aurait une défaillance de tout le système bancaire ». Ce plan prévoit la garantie par l’État des prêts interbancaires à hauteur de 320 milliards d’euros et dans la limite de cinq ans, ainsi que la recapitalisation des banques en difficulté à hauteur de 40 milliards d’euros, Nicolas Sarkozy indiquant que « l’État ne laissera aucune banque faire faillite ». Dans un discours prononcé à Toulon, le 25 septembre 2008, Nicolas Sarkozy déclare : « Au fond, c’est une certaine idée de la mondialisation qui s’achève avec la fin du capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l’économie et avait contribué à la pervertir. L’idée de la toute-puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, cette idée de la toute-puissance du marché était une idée folle. »118 Décrit par le journaliste Franz-Olivier Giesbert comme un « opportuniste, assez étatiste, vaguement social et plutôt libéral », Nicolas Sarkozy ne pouvait selon lui « être pris de court par la crise financière, comme les idéologues à la Bush » et ne pouvait que retomber « sur un de ses pieds »119.

Cette crise financière, la plus importante depuis 1929, entraîne un recul important de l’activité et une hausse considérable des endettements publics dans les pays industrialisés. Ainsi, en France, le chômage progresse de deux points entre fin 2007 et fin 2009. Pour relancer l’économie française, Nicolas Sarkozy annonce, en décembre 2008, un plan de relance d’un montant de 26 milliards d’euros, notamment pour assurer le financement des PME120. Après avoir atteint 10 % début 2010, le chômage baisse légèrement ou stagne sur les trois semestres suivants, la croissance s’améliorant en 2010.

À la suite des élections européennes de 2009, qui voient les listes de la majorité présidentielle (UMP-NC-LGM) arriver largement devant les autres listes, le gouvernement François Fillon II est remanié le 23 juin : huit membres du gouvernement quittent leurs fonctions, autant font leur entrée (l’« ouverture » est poursuivie, avec l’arrivée de Frédéric Mitterrand et Michel Mercier) et quatorze voient leurs attributions modifiées.

Début 2009, Nicolas Sarkozy annonce la création du Conseil de la création artistique, qu’il préside avec Christine Albanel, Marin Karmitz étant nommé délégué général. Cahiers du cinéma voit en cette organisation la manière d’infliger un camouflet au ministère de la Culture121. La même année, il annonce la création d’une « Maison de l’histoire de France ». Cette décision suscite le scepticisme chez plusieurs historiens, qui y voient une instrumentalisation de l’écriture de Histoire par le Politique122. Le montage administratif, le projet éditorial, les conséquences d’un tel projet sur les autres musées nationaux, font polémique123. Le projet, qui devrait se concrétiser en 2014 ou 2015, a vu son site Internet créé en 2011124.

Le 1er juin 2009, la généralisation du revenu de solidarité active (RSA), qui remplace le RMI et l’API, est saluée par une partie de l’opposition125.

À la suite de la tenue du Grenelle Environnement, ensemble de rencontres politiques, à l’automne 2007, la loi Grenelle I est définitivement adoptée le 23 juillet 2009 et promulguée le 3 août suivant. Il s’agit de mesures destinées à lutter contre le réchauffement climatique, pour la protection de la biodiversité et pour la réduction des pollutions. La loi Grenelle II, qui complète et applique la première, est votée en juillet 2010.

Nicolas Sarkozy en compagnie du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso, en 2010.

Un grand emprunt, préparé par la commission Juppé-Rocard, est lancé en 2010 sur les marchés financiers. Il doit permettre d’investir dans les secteurs de l’enseignement supérieur et de la formation, de la recherche, de industrie et des PME, du numérique et du développement durable. Sur les 35 milliards d’euros d’investissements, 22 milliards doivent être levés sur les marchés financiers et 13 milliards doivent provenir des aides remboursées à l’État par les banques à la suite du plan de sauvetage de 2008.

Il poursuit sa politique, présentée comme étant d’« ouverture » et de « démocratie exemplaire », en nommant le divers gauche Michel Charasse membre du Conseil constitutionnel et le socialiste Didier Migaud à la présidence de la Cour des comptes en février 2010126.

Lors du sommet social du 10 mai 2010, alors que la dette publique de la France dépasse les 80 % du PIB, Nicolas Sarkozy annonce son intention de « redresser [les] finances publiques », un objectif qui était déjà celui de son gouvernement « avant la crise financière »127. Le 26 juin suivant, à l’occasion du G20 de Toronto, il manifeste son opposition à un plan de rigueur sévère en France et en Allemagne, se prononçant pour des ajustements budgétaires « progressifs » à partir de 2011, avec « pas trop d’impôts », afin de ne pas stopper le début de reprise économique128.

Suivant une recommandation du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy annonce le 13 juillet 2010 le dépôt d’un projet de loi permettant aux anciens combattants africains de « bénéficier désormais des mêmes prestations de retraite que leurs frères d’armes français ». Cette mesure est saluée par les dirigeants de 13 anciennes colonies françaises en Afrique invités à l’Élysée129.

Le 15 juillet 2010, la Cour des comptes publie un rapport sur les comptes et la gestion des services de la présidence de la République pour la deuxième année consécutive, conformément à la volonté de Nicolas Sarkozy. Alors que le rapport portant sur l’année 2008 jugeait « exorbitantes » certaines dépenses, celui-ci souligne « un sérieux effort », entre autres sur le coût des sondages réalisés par l’Élysée130,131. L’année suivante, en juillet 2011, la Cour des comptes constate que « la gestion des services de la présidence s’est améliorée de manière ininterrompue » de 2008 à 2010 et salue « des procédures plus rigoureuses et des pratiques mieux maîtrisées », tout en notant que d’autres économies sont encore possibles132.

Le président de la République présente, le 27 juillet 2010, ses grands axes pour réorganiser la filière nucléaire française, qui avait manqué en décembre 2009 un important appel d’offres pour la construction de quatre réacteurs à Abou Dabi. S’inspirant des conclusions du rapport commandé à François Roussely, il annonce ainsi une coopération renforcée entre EDF et Areva. Dans le cadre de cet accord stratégique, l’éventualité d’une prise de participation d’EDF dans le capital d’Areva « sera examinée »133.

Le 30 juillet, en déplacement à Grenoble pour assister à l’installation du nouveau préfet de l’Isère, Éric Le Douaron, à la suite d’une série de violences urbaines, le président Sarkozy annonce un ensemble de mesures visant à lutter contre la grande délinquance et les agressions de membres des forces de l’ordre. Il exprime en particulier sa volonté d’élargir les possibilités de déchéance de la nationalité française à toute personne d’origine étrangère « qui porterait volontairement atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme, d’un militaire », et propose que l’acquisition de la nationalité pour un mineur délinquant ne soit plus automatique au moment de sa majorité civile. Il promet également l’extension des peines plancher « à toutes les formes de violences aggravées », ainsi qu’un débat au Parlement sur la mise en place d’une peine de prison incompressible de trente ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes134. Ce « discours de Grenoble » est suivi de nombreux éloignements de Roms en situation irrégulière, et lui attire de nombreuses critiques, dont celle de favoriser la montée du racisme en France135. Les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy, qui a par ailleurs refusé d’étendre la possibilité de déchoir de la nationalité française les auteurs d’actes de polygamie ou de fraudes aux prestations sociales comme le souhaitait le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, sont traduites au niveau législatif en septembre 2010, par le dépôt de plusieurs amendements à la loi Loppsi 2, qui fixe les grandes orientations des forces de l’ordre pour cinq ans136.

Nicolas Sarkozy confie la gestion politique de la réforme des retraites, qui prévoit notamment le relèvement de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans, au Premier ministre François Fillon, le ministre du Travail Éric Woerth étant considéré comme affaibli par l’affaire Woerth-Bettencourt137. Le 8 septembre 2010, au lendemain d’une journée de mobilisation contre cette réforme, il annonce quelques aménagements, parmi lesquels la possibilité pour les personnes présentant un taux d’incapacité d’au moins 10 % (et non plus 20) de continuer à partir à la retraite dès 60 ans et l’aménagement des fins de carrière des salariés exposés à des facteurs de pénibilité138.

En août et novembre 2011, il demande au gouvernement de préparer deux plans d’économie, de successivement douze et sept milliards d’euros. Le premier prévoit, entre autres, l’instauration d’une taxe exceptionnelle sur les revenus fiscaux supérieurs à 500 000 euros par an, une modification de la taxation des plus-values immobilières, une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital139, tandis que le second doit notamment permettre l’accélération du calendrier de transition vers l’âge de départ à la retraite à 62 ans, la mise en place d’un taux intermédiaire de TVA à 7 %, la désindexation partielle des prestations sociales, une réduction des dépenses de la Sécurité sociale et des ministères140. Certains observateurs, y compris dans son propre camp, considèrent qu’au début de sa présidence, les recettes de l’État ont baissé. Le rapport annuel 2010 de la Cour des comptes signale que « la perte potentielle pour l’État au titre de l’impôt sur les sociétés [s'élève] à 50 milliards fin 2009 ». Pour sa part, le rapporteur UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Gilles Carrez, la chiffre à 36 milliards et estime, plus largement, que 70 milliards de réductions d’impôts ont été accordés par les gouvernements entre 2000 et 2010141,142. De son côté, le ministère de Budget indique que, pour 2011, les recettes sont en hausse, la part des dépenses publiques dans le PIB en baisse et que le déficit de l’État a été ramené de 7,1 % du PIB en 2010 à 5,2 %143.

Politique internationale

Nicolas Sarkozy en compagnie de la chancelière allemande, Angela Merkel, le 7 février 2009.

Dirigeants des pays du G8 à L’Aquila, le 9 juillet 2009.

Rencontre entre Nicolas Sarkozy et le président des États-Unis, Barack Obama, dans le bureau ovale, le 30 mars 2010.

Les débuts de la politique internationale de Nicolas Sarkozy sont marqués par un activisme important dans de nombreux domaines.

En décembre 2008, le Time Magazine le classe au troisième rang des personnalités de l’année, juste derrière Barack Obama et Henry Paulson144. Il est également classé au troisième rang des personnalités les plus puissantes du monde pour l’année 2009 par le magazine Newsweek, après Barack Obama et Hu Jintao145.

Affaire des infirmières bulgares

Nicolas Sarkozy avait émis le souhait, durant sa campagne présidentielle, que la France prenne la défense des femmes, et notamment celle d’Íngrid Betancourt, otage des FARC en Colombie, et des infirmières bulgares prisonnières en Libye146. Il finalise la libération des infirmières bulgares, sur laquelle la Commission européenne a travaillé plusieurs années, envoyant son épouse Cécilia les chercher. En possible contrepartie de cette libération, il signe, au lendemain de cette libération, une série de contrats avec Mouammar Kadhafi, qu’il reçoit par ailleurs au palais de l’Élysée en décembre 2007147.

Discours de Dakar
Article détaillé : Discours de Dakar.

Quelques semaines après son élection, Nicolas Sarkozy effectue deux voyages en Afrique, l’un en Libye, l’autre en Afrique de l’Ouest. Il prononce notamment, en juillet 2007, un long discours148 à l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar. Dans ce discours, rédigé par Henri Guaino, le président français déclare notamment que la colonisation fut une faute tout en estimant que le problème principal de l’Afrique venait du fait que:

« L’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. […] Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance149. »

Ce discours suscite de nombreuses réactions en France150 et dans le monde151,152. Quelques mois après le discours de Dakar, il prononce un autre discours, à Constantine (Algérie), en octobre 2007, où il affirme que:

« [Le] système colonial […] ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d’asservissement et d’exploitation. »

Conférence internationale sur la guerre civile au Darfour

Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, organisent la conférence de Paris, réunissant une vingtaine de pays153, afin de relancer le processus sur le Darfour le 25 juin 2007. Bernard Kouchner lance l’idée d’un corridor humanitaire. À la suite de la réunion, la création d’une force hybride de 20 000 hommes devant être déployée au Darfour, force comportant des membres de l’Union africaine et de l’ONU, est annoncée154. Le 31 juillet 2007, l’ONU approuve à l’unanimité l’envoi de troupes au Darfour155.

Guerre d’Afghanistan

Bien qu’il ait suggéré un retrait des troupes françaises présentes dans le cadre de la force internationale d’assistance et de sécurité sous l’égide de l’OTAN et mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies pendant la campagne électorale de 2005, Nicolas Sarkozy annonce en novembre 2007 un renforcement des effectifs militaires français, précisant que « l’échec n’est pas une option »156,157.

Le 12 juillet 2011, en visite à Kaboul, il déclare qu’« il faut savoir finir une guerre » et annonce le retrait d’un quart des effectifs français, soit un millier de soldats, d’ici fin 2012. Il confirme qu’en 2014, tous les soldats français seront partis d’Afghanistan158.

Traité de Lisbonne
Article détaillé : Traité de Lisbonne.

Lors du sommet européen du 8 au 10 juin 2007 présidé par l’Allemagne, Nicolas Sarkozy défend l’idée d’un « traité simplifié » entre les partenaires européens, reprenant en grande partie les articles du projet de constitution européenne, notamment la partie institutionnelle. Après de longues négociations, avec en particulier le président polonais Lech Kaczyński, ce projet est adopté le 23 juin 2007159. Le traité de Lisbonne est adopté par le Parlement français en février 2008 et entre en application en décembre 2009.

Guerre de Géorgie

Au début du mois d’août 2008, le président géorgien Mikheil Saakachvili lance une offensive militaire pour reprendre le contrôle de l’Ossétie du Sud, aux mains des séparatistes pro-russes. L’armée russe riposte, puis avance vers la capitale de la Géorgie, Tbilissi. Le 12 août 2008, Nicolas Sarkozy se rend à Moscou pour faire cesser les combats, bien que George W. Bush le lui ait déconseillé. Il va ensuite à Tbilissi, où le président Saakachvili signe l’accord de paix formulé par Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev, ce qui empêche selon les commentateurs l’annexion pure et simple de la Géorgie par la Russie. Dans Le Monde, Arnaud Leparmentier estime que le président français a fait preuve d’un « activisme inédit en Europe » et que la médiation aurait sans doute échoué « si les Français avaient travaillé dans les règles de l’art, convoquant d’abord une réunion de leurs ministres des Affaires étrangères, comme cela avait été initialement envisagé »160.

Livre blanc sur la Défense

En conformité avec le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale de 2008, il réduit les effectifs de l’armée française et l’engagement militaire permanent en Afrique et ouvre avec l’Implantation militaire française aux Émirats arabes unis la première base militaire française à l’étranger depuis cinquante ans.

Présidence française du Conseil de l’Union européenne

De juillet à décembre 2008, la France assure la présidence du Conseil européen.

Le Conseil européen des 15 et 16 octobre 2008 adopte le Pacte européen sur l’immigration et l’asile, proposé par Nicolas Sarkozy, et approuvé par le Conseil justice et affaires intérieures le 25 septembre. Ce texte prévoit « l’harmonisation des politiques d’asile et d’immigration » au sein de l’Union européenne et interdit les régularisations massives de sans-papiers.

Union pour la Méditerranée

L’Union pour la Méditerranée, qui compte 44 membres (dont les 27 membres de l’UE), est officiellement fondée le 13 juillet 2008 et est coprésidée par Nicolas Sarkozy. L’UPM est un projet d’union politique proposé aux pays riverains de la mer Méditerranée par le président français Nicolas Sarkozy qui fait le constat de l’échec du processus de Barcelone. Ce projet avait pour but de renforcer la coopération entre les pays des deux rives, dans les domaines de l’énergie, de l’environnement, de l’immigration, et d’amener Israël et les pays arabes à s’asseoir à la même table. Les promoteurs de l’UPM pensaient que la Turquie verrait ce projet comme une alternative à son adhésion à l’Union européenne. À la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, il apparaît que l’UPM n’a pas atteint tous ses objectifs.

Crise financière mondiale

Nicolas Sarkozy tenant une conférence de presse lors du sommet du G8, le 26 mai 2011.

En 2007, éclate une crise financière mondiale, conséquence d’un endettement privé excessif dû aux dérèglements du système financier américain. En octobre 2008, après la faillite de la banque Lehman Brothers, une réunion de l’Eurogroupe se tient au palais de l’Élysée. Les représentants de la zone euro et le Premier ministre britannique Gordon Brown mettent au point un plan qui mobilise près de 1 700 milliards d’euros sous forme de garanties et qui parvient à rassurer les marchés. L’action de Nicolas Sarkozy pendant cette période de crise est jugée déterminante. Martin Schulz, président du groupe socialiste au Parlement européen affirme qu’il a « bien agi et pris les mesures qui s’imposent »161. Pour Franz-Olivier Giesbert, il « a fait preuve, pendant cette période, d’un esprit de décision et d’une aptitude impressionnante à la négociation » et « a pris à cette occasion une dimension historique »162.

Retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN

Annoncé fin 2008, le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN devient effectif en avril 2009. Cette réintégration est critiquée par une partie de la classe politique française, qui dénonce un rapprochement avec les États-Unis et considère qu’il s’agit-là d’une trahison de l’héritage du général de Gaulle, tandis que la majorité présidentielle souligne les contreparties obtenues et estime que cette décision permet de mettre fin à une hypocrisie163.

Action au Fonds monétaire international

Nicolas Sarkozy donne son accord à la candidature du socialiste Dominique Strauss-Kahn au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI), puis le soutient personnellement durant sa campagne. L’appui à cette candidature est présenté comme une poursuite de la politique d’« ouverture ». Dominique Strauss-Kahn devient directeur général du FMI en novembre 2007.

À la suite de la démission de Dominique Strauss-Kahn, inculpé à New York pour agression sexuelle, Nicolas Sarkozy défend pour prendre la tête du FMI la candidature de Christine Lagarde, ministre française de l’Économie, notamment lors du sommet du G8 de Deauville164. La désignation de cette dernière est présentée comme un succès pour Nicolas Sarkozy, les médias considérant qu’il a, pour la deuxième fois, réussi à faire désigner le candidat de la France à la tête d’une des principales institutions mondiales165.

Présidence du G20

Nicolas Sarkozy accueillant Barack Obama lors du G20, le 3 novembre 2011 à Cannes.

Nicolas Sarkozy au Forum économique mondial de Davos, le 27 janvier 2011.

En 2011, Nicolas Sarkozy préside le G20, qu’il a contribué, avec Gordon Brown, à réunir pour la première fois, en novembre 2008166.

Crise politique en Côte d’Ivoire

Devant la crise politique qui suit l’élection présidentielle ivoirienne de 2010 (le président sortant Laurent Gbagbo et son adversaire Alassane Ouattara revendiquent tous deux la victoire), la France participe aux opérations de l’ONUCI visant à détruire les armes lourdes utilisées contre des civils par les partisans de Laurent Gbagbo. Celui-ci est arrêté le 11 avril 2011 par les forces d’Alassane Ouattara, soutenues par l’ONUCI et la France.

Guerre en Libye

En mars 2011, après avoir été critiqué pour sa lenteur à soutenir les révolutions tunisienne et égyptienne, Nicolas Sarkozy est au premier rang des chefs d’États demandant le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui réprime violemment une révolte dans son pays. À la demande notamment de la France, la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies est adoptée, ce qui permet la création d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, le gel des avoirs de Kadhafi, ainsi que « les mesures nécessaires » à la protection des civils. Nicolas Sarkozy annonce le 19 mars 2011 le début d’une intervention militaire contre la Jamahiriya arabe libyenne, à laquelle la France participe. Les interventions de Nicolas Sarkozy, qui est par ailleurs le premier chef d’État à reconnaître le Conseil national de transition, sont saluées par une grande partie de la classe politique française167. Le 1er septembre 2011, à la suite de la prise de Tripoli par les rebelles, il préside au palais de l’Élysée une conférence qui réunit les délégations de 63 pays et qui prévoit notamment la levée des avoirs libyens gelés168. Deux semaines plus tard, le 15 septembre, il se rend en Libye, en compagnie d’Alain Juppé, du Premier ministre anglais David Cameron et du philosophe Bernard-Henri Lévy169 ; il dit, ce jour-là, sa « grande émotion » de venir dans une Libye « libérée », puis, devant une foule de plusieurs milliers de personnes réunies sur la place de la Liberté à Benghazi, il plaide pour une Libye unie et assure les Libyens du soutien de la France170,171.

Crise de la dette dans la zone euro

Pour faire face à la crise de la dette publique grecque qui menace la stabilité financière de la zone euro, Nicolas Sarkozy contribue, en 2010, à la mise en place d’un plan d’aide UE-FMI à la Grèce de 110 milliards d’euros. Le président français plaide pour plus de gouvernance économique au niveau européen172.

Lors de la réunion de l’Eurogroupe du 21 juillet 2011, il participe à la négociation d’un second plan de sauvetage financier de la Grèce, de 158,6 milliards d’euros, dans le but d’alléger le poids du stock de dettes et de ses intérêts, en prévoyant notamment la contribution du secteur financier privé et le soutien à hauteur de 109 milliards d’euros de l’Union européenne et du FMI173,174. Le 16 août 2011, à la suite de la dégradation de la note des États-Unis par l’agence Standard & Poor’s et de la baisse des bourses mondiales, il tient une réunion avec la chancelière allemande Angela Merkel, à l’issue de laquelle tous deux se prononcent pour « un véritable gouvernement de la zone euro », pour l’adoption par les 17 États membres de la zone euro, avant l’été 2012, de la « règle d’or » sur l’équilibre budgétaire et pour une taxe sur les transactions financières175.

Le 27 octobre 2011, Nicolas Sarkozy participe à Bruxelles au sommet européen dit de la « dernière chance », qui aboutit à un accord avec les banques créancières de la Grèce. Celles-ci devront effacer la moitié des dettes qu’elles détiennent en Grèce, ce qui permettra de réduire de 100 milliards d’euros (sur 350 milliards) la dette de ce pays. En échange, un accord a été trouvé pour recapitaliser les banques qui en auraient besoin176.

Élection présidentielle de 2012

Logotype utilisé par Nicolas Sarkozy dans le cadre de sa campagne.

Meeting de Villepinte, le 11 mars 2012.

Nicolas Sarkozy lors d’un meeting à Nancy, le 2 avril 2012.

À partir de 2009, la candidature de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012 apparaît probable. Il évoque lui-même cette hypothèse à plusieurs reprises, en off, comme en juillet 2009, lors d’une réunion avec les députés UMP177. Les commentateurs, au vu des résultats défavorables des sondages effectués à partir des élections régionales de 2010 et de la baisse importante de sa cote de popularité, jugent sa réélection très difficile, voire impossible178,179. Il est en effet donné largement battu par Dominique Strauss-Kahn et François Hollande, qui sont tous deux crédités de plus de 60 % des voix dans l’hypothèse d’un second tour face à lui ; entre mars et juin 2011, plusieurs sondages le donnent même éliminé dès le premier tour180. Dans ce contexte, l’éventualité d’une autre candidature que la sienne à droite est évoquée, mais les possibles candidatures d’Alain Juppé et de François Fillon ne recueillent pas de meilleures scores que celle du président sortant181,182 et ceux-ci ne manifestent pas le désir de se présenter.

À partir de janvier 2012, les médias se font l’écho de déclarations de responsables de l’UMP qui confirment implicitement qu’il sera bel et bien candidat183,184,185. Nicolas Sarkozy officialise sa candidature à un second mandat au journal de 20 heures de TF1, le 15 février 2012. Le slogan de sa campagne est « La France forte ». Un site (lafranceforte.com) et plusieurs profils sociaux (Timeline Facebook, Twitter) sont lancés à cette occasion. Sa candidature reçoit le soutien de l’UMP, du Nouveau Centre, du Parti radical, du Parti chrétien-démocrate, de Chasse, pêche, nature et traditions, de La Gauche moderne, des Progressistes, du Chêne et de la Convention démocrate. La stratégie de la campagne est dirigée par Patrick Buisson tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet est nommée porte-parole186.

Le début de la campagne officielle coïncide avec une série d’assassinats touchant des militaires français, puis des civils, en Midi-Pyrénées. Il décide d’interrompre sa campagne. Il préside l’enterrement des militaires assassinés, en présence de la majorité des autres candidats à la présidentielle187,188.

Après la tenue d’un grand meeting de campagne à Villepinte, le 11 mars 2012, avec environ 60 000 sympathisants présents189, les intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy augmentent de manière significative, même s’il reste devancé par le candidat socialiste, François Hollande, au second tour. Le 15 avril 2012, à une semaine du premier tour, alors que les sondages le donnent à nouveau en baisse, Nicolas Sarkozy tient un grand meeting en plein air, place de la Concorde, pour lequel il revendique 120 000 participants.

Nicolas Sarkozy chiffre son programme de campagne à 5,5 milliards d’euros. Pour les financer et respecter son objectif de retour à l’équilibre budgétaire en 2016, il estime qu’un effort de 53,5 milliards d’euros doit être fourni en plus des mesures déjà votées. Il prévoit que cet effort repose aux trois quarts sur des réductions de dépenses et pour un quart sur des hausses d’impôts.

Totalisant 27,18 % des voix (9 753 629 voix) au premier tour190,191, Nicolas Sarkozy se qualifie pour le second tour, deuxième derrière François Hollande (28,63 %). Il se situe à un niveau inférieur à son score de 2007 (31,18 %), et est le premier président de la République, candidat à sa réélection, à ne pas arriver en tête au premier tour de scrutin192. Les deux candidats doivent attirer les reports de voix des électeurs de François Bayrou (9,13 %), de Jean-Luc Mélenchon (11,10 %) et surtout de Marine Le Pen (17,90 %). Nicolas Sarkozy, malgré les critiques, confirme la stratégie du premier tour, parle de « vrai travail » – avant de revenir sur l’expression193 –, et récuse avec indignation les accusations de « pétainisme », tout en attaquant François Hollande sur la maîtrise des déficits194. Le 29 avril 2012, lors d’un discours prononcé à Toulouse, il fait l’éloge des frontières et de la Nation195. Le 1er mai, lors d’un rassemblement place du Trocadéro à Paris, pour lequel il revendique 200 000 participants et qu’il présente comme étant « la vraie fête du travail », il critique l’attitude de tous les syndicats de salariés, coupables selon lui de « faire de la politique » et de « défendre une idéologie » (certains appellant à voter contre lui)196 et affirme notamment vouloir « un nouveau modèle social, où la réussite ne sera pas regardée avec suspicion » et où « le travail et le patrimoine ne sont pas des mots tabous »197.

Nicolas Sarkozy et son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, quittant le palais de l’Élysée, à l’issue de la passation de pouvoirs avec François Hollande, le 15 mai 2012.

Le 6 mai 2012, il est battu par François Hollande, recueillant 16 860 685 voix, soit 48,36 % des suffrages exprimés. Il s’agit de la deuxième élection présidentielle la plus serrée de l’histoire après celle de 1974. Au soir du second tour, dans un discours prononcé à la maison de la Mutualité, à Paris, Nicolas Sarkozy souhaite bonne chance au président élu et déclare : « Cela fait dix ans que chaque seconde, je vis pour les responsabilités gouvernementales au plus haut niveau ; après cinq ans à la tête de l’État, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent »198. Deux jours plus tard, sur l’invitation de Nicolas Sarkozy, François Hollande participe à ses côtés aux commémorations du 8 mai 1945199.

Nicolas Sarkozy quitte ses fonctions le 15 mai 2012, à l’issue de la passation de pouvoirs avec son successeur200.

Après l’Élysée

Il est membre de droit du Conseil constitutionnel depuis son départ de la présidence de la République.

Controverses

Relations avec les médias

Son couple avec Cécilia, un de ses principaux conseillers dans ses ministères puis son chef de cabinet à la présidence de l’UMP, et sa famille, mêlés à ses actions publiques et ainsi mis en scène, s’affichent dans les médias à partir de 2002. Mais en mai 2005, des problèmes conjugaux surgissent et sont largement médiatisés, en particulier dans Le Matin, que Nicolas Sarkozy attaque en justice201. Et le 26 août 2005, Paris Match présente même à la une Cécilia avec son ami Richard Attias. À la suite de cette publication, Nicolas Sarkozy aurait usé de son influence auprès d’Arnaud Lagardère, dont le groupe est propriétaire de Paris-Match, pour faire limoger le directeur de l’hebdomadaire, Alain Genestar, selon ce dernier qui quitte son poste une année plus tard202. Après la reformation de son couple, Nicolas Sarkozy explique, au début de 2006, qu’il « regrette » d’avoir surexposé sa vie privée.

Nicolas Sarkozy est intervenu le 2 mai 2007 sur France Inter203 concernant les accusations de main-mise sur les médias dont il est l’objet : « On me dit que les médias sont à ma solde. Mais qui peut croire une chose pareille, quand on voit le déchaînement qu’a suscité ma candidature, mon projet », citant deux des soutiens de Ségolène Royal, Libération et Le Nouvel Observateur, dont les actionnaires majoritaires sont respectivement Édouard de Rothschild et Claude Perdriel, parmi les grandes fortunes françaises204.

Au soir de son élection, le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy fête sa victoire au Fouquet’s, un restaurant parisien, où sont invités plusieurs actionnaires ou employés de médias français : Bernard Arnault, Martin Bouygues (TF1), Serge Dassault (Le Figaro), Alain Minc (Le Monde), François Pinault (Fnac) ou Albert Frère (M6), le seul journaliste présent étant Nicolas Beytout (Le Figaro)205.

Le 3 novembre 2010, dans un article de son rédacteur en chef, Claude Angeli, Le Canard enchaîné accuse Nicolas Sarkozy de superviser l’espionnage des journalistes lorsqu’ils mènent une enquête « gênante pour lui ou pour les siens » grâce à une équipe d’agents de la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI)206. La présidence de la République qualifie l’article de Claude Angeli de « totalement farfelu », tandis que l’opposition réclame une enquête et que le SNJ évoque une « affaire d’État »206. Le Directeur général de la Police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard, et celui de la DCRI, Bernard Squarcini, sont auditionnés par la délégation parlementaire au Renseignement le 4 novembre 2010207. Bernard Squarcini est mis en examen en octobre 2011 dans le cadre de l’affaire Woerth-Bettencourt, à la suite d’une plainte du Monde ; il est maintenu à la tête de la DCRI.

Pendant la campagne présidentielle de 2012, l’attitude des médias envers la candidature de Nicolas Sarkozy est sujette à critiques. Jean-François Copé dénonce une « alliance objective » pour le faire battre, tandis qu’Alain Juppé affirme qu’« en 30 ans de vie politique », il n’a « jamais vu un tel engagement partisan de la classe médiatique contre un candidat honni, en faveur d’un futur Président unanimement considéré comme déjà sacré », à savoir François Hollande208,209. Le sociologue Jean-Marie Charon évoque à propos de François Bayrou, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou Nicolas Sarkozy l’utilisation de l’arme médiatique de victimisation210, Nicolas Sarkozy parlant de « terrorisme du système médiatique » tandis que certains militants UMP prennent à partie des jounalistes211.

Attitude vis-à-vis des électeurs du Front national

Nicolas Sarkozy a, à plusieurs reprises, et ce depuis 1998, rappelé son intention de récupérer les électeurs du Front nationalN 6. Nicolas Sarkozy dénonce parallèlement les positions du Front national, comme lors de son débat avec Jean-Marie Le Pen lors de l’émission 100 minutes pour convaincre, diffusé sur France 2, où il affirme son opposition avec les « idées d’extrême droite ». Des personnalités politiques de l’opposition lui reprochent de vouloir s’attirer l’électorat du Front national. Ainsi, Jack Lang affirme que « Nicolas Sarkozy est un républicain, à la différence de Le Pen » mais parle de « dérive paraxénophobe ». De la même façon, Act Up-Paris ou les Guignols de l’info présentent médiatiquement l’ex-ministre de l’Intérieur et Jean-Marie Le Pen sur un pied d’égalité. Ainsi, en janvier 2006, l’association Act Up-Paris publie des affiches212 comportant la photographie de Nicolas Sarkozy et le slogan « Votez Le Pen ».

Le collectif Ré-So, qui s’affiche publiquement contre Nicolas Sarkozy, estime dans un article213 que plusieurs points du programme du Front national ont déjà été appliqués par Nicolas Sarkozy lors de ses mandats ministériels. Il s’agit de points comme la coopération étroite entre la police et la justice, la facilitation des contrôles d’identité, l’instauration d’une période probatoire pour tous les mariages mixtes et l’expulsion effective des immigrés clandestins. Certaines de ces mesures étaient déjà effectives mais ont été renforcées.

Certaines de ses autres mesures et positions sont critiquées par Jean-Marie Le Pen : réforme de la double peine, prise de position en faveur de la discrimination positive, du financement public de mosquées et de quotas d’immigration, positions que le Front national combat214. Nicolas Sarkozy s’est également prononcé en faveur du droit de vote des résidents étrangers, en situation régulière et présents depuis au moins dix ans sur le territoire français, aux élections locales. Il a par ailleurs encouragé la nomination d’un « préfet musulman », Aïssa Dermouche, nommé préfet du Jura.

Le pourcentage de votes pour l’extrême droite a ainsi reculé, pour la première fois dans une élection présidentielle depuis 1988, de 19,20 % (FN+MNR) en 2002 à 10,44 % (FN uniquement) en 2007. Françoise Fressoz dans Les Échos observe qu’« on le doit en partie à la stratégie du président de l’UMP215 ».

La progression du Front national à partir de 2010 et de l’arrivée à la présidence du FN de Marine Le Pen inverse cette tendance. Les élections cantonales de mars 2011 provoquent dans 200 circonscriptions des duels au second tour entre le FN et le PS, l’UMP étant éliminée au premier tour. Nicolas Sarkozy indique aux cadres de l’UMP une stratégie du « ni FN, ni PS », sans préciser explicitement l’abstention ou le vote blanc ou nul216. Une polémique se crée alors dans la majorité présidentielle ainsi que dans le gouvernement, polémique suivie d’un « rappel à l’ordre » de Nicolas Sarkozy217. Une enquête TNS Sofres publiée après le second tour218 indique que 49 % des sympathisants de droite des cantons concernés ont trouvé la consigne claire, avec une prise en compte effective dans 20 % des cas.

Affaire Woerth-Bettencourt

Un éventuel financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 est évoqué après les déclarations de deux anciens employés de la milliardaire française Liliane Bettencourt219, puis après l’incarcération de Patrice de Maistre220,221,222,223,224. Nicolas Sarkozy déclare pour sa part, le 3 avril 2012, dans le cadre de la campagne présidentielle, qu’il s’agit d’une « boule puante », « non avérée » et affirme que « recettes et dépenses [de la campagne 2007] ont été contrôlées millimètre par millimètre et qu’il n’y pas l’ombre d’une contestation »225. Concernant les accusations d’espionnage de journalistes, il affirme que « aucun journaliste n’a été espionné », que « tant qu’il n’y a pas de condamnation, il n’y a pas d’errement », et répond aux socialistes en rappellant l’affaire du Rainbow Warrior et l’affaire des écoutes de l’Élysée, sous la présidence de François Mitterrand226.

Accusation de financement de sa campagne de 2007 par Kadhafi

Article détaillé : Affaire Sarkozy-Kadhafi-Médiapart.

Le 16 mars 2011, trois jours avant le déclenchement de l’intervention militaire française en Libye, Saïf al-Islam Kadhafi accuse, sans fournir de preuves, Nicolas Sarkozy d’avoir fait financer sa campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen227. Par la suite, pendant la campagne de 2012, le journal en ligne Médiapart, publie deux documents : une note de Jean-Charles Brisard le 12 mars 2012228 et un document attribué à Moussa Koussa le 28 avril 2012229. Jean-Charles Brisard s’écarte trois jours plus tard de toutes implications concernant le premier document230. Moussa Koussa et Bachir Saleh démentent avoir été l’auteur et le destinataire respectif du second document231. Le Conseil national de transition (CNT) est, quant à lui, divisé sur la véracité du document232. L’ex-premier ministre lybien confirme pour sa part les accusations par la voix de deux de ses avocats, ce qui est démenti par un troisième233.

Nicolas Sarkozy, ainsi que l’UMP, nie en bloc toutes ces accusations et déclare : « 50 millions d’euros… Pourquoi pas 100 ? Pour une campagne qui en vaut 20. Il faut se mettre d’accord. Ma campagne a été financée par les sous-marins pakistanais, par M. Kadhafi ou par Mme Bettencourt ? »234. Une plainte est déposée par Nicolas Sarkozy contre Mediapart, le 30 avril 2012, pour « faux et usage de faux », « recel de faux » et « publication de fausses nouvelles »235. Médiapart dépose plainte à son tour, deux jours plus tard, contre Nicolas Sarkozy, pour « dénonciation calomnieuse »236.

Détail des fonctions et mandats

Fonctions politiques

Fonctions locales

Fonctions parlementaires

  • Député de la sixième circonscription des Hauts-de-Seine :
    • 23 juin 19881er avril 1993 (élu avec 67,35 % des voix au premier tour)
    • 2 avril 19931er mai 1993 (réélu avec 64,90 % des voix au premier tour ; remplacé par son suppléant, Charles Ceccaldi-Raynaud, après sa nomination au gouvernement)
    • 24 septembre 199521 avril 1997 (réélu avec 75,96 % des voix au second tour, après la démission de son suppléant)
    • 1er juin 19977 juin 2002 (réélu avec 56,23 % des voix au premier tour ; remplacé par sa suppléante, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, après sa nomination au gouvernement)
    • 19 juin 200218 juillet 2002 (réélu avec 68,78 % des voix au premier tour ; remplacé par sa suppléante après sa nomination au gouvernement)
    • 13 mars 20052 juillet 2005 (réélu avec 70,74 % des voix au premier tour, après la démission de sa suppléante ; remplacé par sa suppléante après sa nomination au gouvernement)
  • Député français au Parlement européen :
    • 20 juillet 199914 septembre 1999 (élu sur le quota réservé à la liste « Union pour l’Europe, l’opposition unie avec le RPR et Démocratie libérale », dont il était à la tête ; en raison de la loi sur le cumul des mandats, mais aussi parce que son rôle était avant tout d’être une « locomotive électorale » — en association initiale avec Philippe Séguin — sans l’objectif de siéger237, il choisit de démissionner de son mandat de député européen, Brice Hortefeux lui succédant)

Fonctions ministérielles

Présidence de la République

Fonctions juridiques

  • depuis le 15 mai 2012 : membre de droit du Conseil constitutionnel

Distinctions et décorations

Décorations officielles

En tant que président de la République

Décorations humoristiques

Nicolas Sarkozy dans les arts et la culture populaire

Nicolas Sarkozy est une cible privilégiée de caricaturistes, et ce avant même son élection à la présidence de la République. Ainsi, sa taille et son apparente nervosité, puis son supposé manque de culture et son côté « bling-bling » (autant d’accrocs à la « dignité présidentielle ») sont des thèmes fréquents de caricature anti-sarkoziste247.

Cinéma

Télévision

Bandes dessinées et albums de caricatures

Outre les nombreuses caricatures parues dans la presse, certains ouvrages de bande dessinée ou recueils de caricatures ont pris Nicolas Sarkozy comme personnage principal ou majeur.

  • En 2006, le journaliste Jean-Luc Porquet et le caricaturiste Cabu sortent aux éditions La Découverte Le Petit Démagogue, ouvrage satirique sous-titré « Nicolas Sarkozy et les neuf règles de base de la démagogie efficace ».
  • La Face karchée de Sarkozy est une BD-enquête parue le 2 novembre 2006 chez Vents d’Ouest et Fayard Éditions. L’enquête du journaliste Philippe Cohen sur l’ascension de Sarkozy est scénarisée par Richard Malka et dessinée par Riss. L’ouvrage a donné lieu à une suite publiée en 2007, La Face kärchée de Sarkozy, la suite : Sarko 1er, puis le même trio a publié en 2008 Carla et Carlito ou La vie de château.
  • Plusieurs parodies de la série de jeunesse Le Petit Nicolas (de René Goscinny et Jean-Jacques Sempé) ont été éditées sous les pseudonymes de Gospé (l’illustrateur Mario Alberti) et Sempinny (un journaliste resté anonyme). Le premier album, Le Petit Nicolas, Ségolène et les copains, est sorti en mars 2007, peu de temps avant l’élection présidentielle. Un second album, Le Petit Nicolas à l’Élysée, est sorti en octobre 2007, puis Nicolas a de petits soucis en novembre 2008 et Le petit monde de Nicolas en octobre 2009.
  • Nico Shark, BD-blog de Frantico commencé le 6 mai 2007 au lendemain des élections présidentielles, a ensuite donné lieu à une publication en album chez Delcourt, toujours en 2007. Il s’agit d’une vision parodique et satirique de la façon dont Sarkozy gouverne la France ; dans l’album, le personnage de Nico Shark est élu directeur du personnel par les employés d’une grande entreprise.
  • En 2007, Le P’tit Sarko et la p’tite Ségo qui fait rien qu’à l’embêter, dessiné par Nicolas Guénet et scénarisé par Jim et Gaston, fait suite au P’tit Chirac (2006), aux éditions Jungle. Les mêmes auteurs éditent en 2009 une suite, Le P’tit Sarko, moi, moi, moi (et moi).
  • À l’occasion de la Saint-Nicolas en 2007, huit dessinateurs de Charlie Hebdo ont sorti un ouvrage intitulé Bonne fête Nicolas, dressant un portrait des premiers mois de sa présidence sous formes de caricatures.
  • Plantu a axé plusieurs de ses recueils de caricatures sur la personne de Nicolas Sarkozy, dont Un boulevard pour Sarko en 2008, Le Best of Sarko en 2009 et Tête de gondole en 2010. L’ouvrage La présidentielle 2007 vue par Plantu publié en 2007 en fait aussi un personnage évidemment majeur. Avec Cabu et Wiaz, Plantu a également publié en 2008 L’agenda (le vrai) du Président : Avril 2007 – Mars 2008. D’autre part, depuis le 14 janvier 2005, Plantu caricature régulièrement Nicolas Sarkozy en Iznogoud (même tunique et burnous) dans le Monde : en effet, en 2005, Sarkozy, alors ministre de l’intérieur et candidat déclaré à l’élection présidentielle française de 2007 (« calife à la place du calife »), s’oppose en 2005 au président de la République, Jacques Chirac, à propos de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, lui valant cette caricature sous le titre « Turquie, immigration, Sarkozy défie Chirac »250.
  • À partir de 2008, Martin Vidberg tient un blog BD intitulé L’Actu en patates (relayé par le site du Monde) où il fait la satire de la société avec des personnages qui prennent la forme de patates. Nicolas Sarkozy est régulièrement caricaturé, au point d’être le personnage central de la première édition papier issue du blog, Quiquennat nerveux, sorti en 2011.
  • Le dessinateur satirique Jul a sorti en 2008 un album intitulé Conte de Fées à l’Élysée, qui s’axe sur le mariage de Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni.
  • Le caricaturiste Luz a axé deux de ses albums sur la personne de Nicolas Sarkozy : Les Sarkozy gèrent la France en 2009 et Robokozy en 2010.
  • En 2010, le journaliste Renaud Dély collabore avec le dessinateur Aurel pour l’album Sarkozy et ses femmes, paru chez Drugstore. En 2011, le même duo sort Sarkozy et les riches.
  • Les éditions Delcourt éditent une série humoristique et parodique, Les Aventures de Sarkozix, commencée en 2010 avec le tome 1 intitulé Tout pour ma Gaule !, avec Wilfrid Lupano au scénario et Bruno Bazile aux dessins. La même année, sort le tome 2, Et ils coulèrent des jours heureux…, suivi en 2011 du tome 3, N’en jetez plus !, coscénarisé par Guy Delcourt. Cette série parodie la série Astérix251.
  • Benoît Delépine et Diego Aranega ont co-signé en 2010 l’album Sarko & fils, basé sur Nicolas Sarkozy et son fils Jean.
  • En 2011, le journaliste Thomas Legrand et le dessinateur Philippe Bercovici publient la bande dessinée J’aurais voulu faire président qui imagine les stratégies de Nicolas Sarkozy pour une réélection en 2012.
  • En 2011, le caricaturiste Tignous a édité un recueil de ses caricatures intitulé 5 ans sous Sarkozy.
  • En 2012, le dessinateur Olivier Grojnowski a adapté en bande dessinée les quatre premiers tomes des Chroniques du règne de Nicolas Ier de Patrick Rambaud (qui signe aussi le scénario de la BD et y est mis en scène). Nicolas Sarkozy y est comparé à l’empereur Napoléon Ier.

Autres

Publications

Les œuvres de Nicolas Sarkozy sont gérées par l’agent littéraire Andrew Wylie253 :

Annexes

Bibliographie

Documentaires

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Chacun des O ouverts ([ɔ]) dans [nikɔla saʁkɔzi] peut tendre vers le son [o] selon les prononciations régionales.
  2. La forme complète de son nom, avec le tréma, n’est employée que dans les documents officiels, par exemple le décret du 31 décembre 2004 le nommant chevalier de la Légion d’honneur : [PDF] NOR:PREX0407928D (vers le bas de la troisième page).
  3. Forme francisée du hongrois : Nagybócsai Sárközy Pál Istvan Ernő. En Hongrie, le prénom se met toujours après le nom de famille. De plus, le nom nagybócsai est un accessoire du nom de famille qui indique l’origine et ne fait donc pas partie du patronyme proprement dit. Selon l’usage, il est écrit avec une minuscule et se place avant le nom de famille ; il est toujours traduit avec une particule dans les autres pays (en français de X, en allemand von X, en néerlandais van X, etc.)
  4. Celle-ci est effective après l’élection de Michèle Alliot-Marie à la tête du RPR.
  5. Le Canard enchaîné du 17 janvier s’était procuré le plan des places assises, et affirme que le chiffre annoncé en fin de soirée par l’UMP de 110 000 militants était impossible à réaliser.
  6. Dans un entretien accordé au Figaro du 11 décembre 1998, Nicolas Sarkozy indique : « Si des électeurs ou des militants du FN souhaitent se détourner de cette formation pour nous rejoindre, nous les accepterons. Je parle des militants et sympathisants. Pour le reste, nous verrons l’évolution des choses. L’opposition doit poursuivre son travail de reconquête, loin de ce qui se passe au FN, qui est une caricature de démocratie. » Le 8 mars 2004, il déclare à Orange : « Les électeurs de droite me font confiance, aussi suis-je peut-être bien placé pour ramener dans le giron de la droite républicaine ceux du FN. » Il ajoute qu’il faut tendre la main « à ceux qui votent ainsi parce qu’ils souffrent ». La droite, selon lui, « a besoin de ces gens qui se sont abusés. Il n’y a qu’une stratégie gagnante : agir pour faire comprendre que la République a entendu la désespérance et y apporte une réponse concrète (propos cités dans Le Monde, 10 mars 2004). » Le 22 avril 2006, à Paris, le président de l’UMP s’adresse explicitement aux électeurs du FN, et déclare qu’il veut « les chercher un par un » (cité dans Le Monde, 25 avril 2006).

Notes sur la bibliographie

Références

  1. Sarkozy se dit « catholique non-pratiquant » : Augustin Scalbert, « A bon entendeur, salut : Sarkozy est catholique (et il prie) » sur Rue89. Mis en ligne le 9 octobre 2010, consulté le 24 juin 2011
  2. Le père de Nicolas Sarkozy : nous a-t-on vraiment tout dit et pourquoi ? Sur le site mejliss.com
  3. L’irrésistible ascension d’un homme pressé sur archives du Journal du dimanche, 6 mai 2007. Consulté le 20 janvier 2009
  4. Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA) Sur le site de conseil national
  5. Alain Garrigou, « Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre. », Fondation Copernic, 2009. Consulté le 2 juin 2010
  6. Claire Ané, « Nanterre dément les rumeurs d’échec de Nicolas Sarkozy au DEA », site Internet du Monde, 6 mars 2009.
  7. Biographie du président sur site de la présidence de la République. Consulté le 7 octobre 2009
  8. Catherine Nay, 2007, Un pouvoir nommé désir, Éditions Grasset & Fasquelle, Paris, ??? p.[précision nécessaire]
  9. Jean-Baptiste Naudet, « Sarkozy sous l’uniforme », Le Nouvel Observateur, no 2279, semaine du 10 juillet 2008
  10. En 1981, stagiaire puis collaborateur de Guy Danet
  11. Liste des membres d’honneur sur Rotay Club de Neuilly. Consulté le 7 octobre 2009
  12. Frédéric Saliba, «  Le pouvoir à la table du Siècle », dans Strategies, no 1365, 14 avril 2005, p. 49 [texte intégral]
  13. « L’illumination de Nice », L’Express, 5 octobre 2006.
  14. Reportage sur les jeunes chiraquiens, journal de 20 heures de TF1, 24 mars 1981.
  15. Affaire Karachi : ces femmes qui dénoncent leurs ex, Le Figaro, 23/9/2011
  16. Decryptage 05/08/2008 à 02h23 Nicolas Sarkozy : après lui, le chaos (première partie), Rue 89, 5/8/2008
  17. Laurent de Boissieu, « Les réussites et les échecs du parcours de Nicolas Sarkozy », site de La Croix, 30 novembre 2006.
  18. Le parcours politique de Nicolas Sarkozy, Les Echos.
  19. Claire Ané, « Sarkozy et Tchernobyl, la rumeur qui court le net », Le Monde, 11 avril 2007.
  20. Biographie de Nicolas Sarkozy sur le site de l’UMP
  21. Fiche biographique de Nicolas Sarkozy sur le site du ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi
  22. Nicolas Sarkozy sur France 2, le 30 janvier 1995
  23. « “Les Lettres de mon château”, ou quand Nicolas Sarkozy prenait la plume », Le Nouvel Observateur, 3 décembre 2007
  24. Raphaël Garrigos, Isabelle Roberts, Sarkozy et les médias: leurre de vérité, Libération, 30 octobre 2010
  25. Les Fauves, documentaire réalisé par Patrick Rotman et diffusé en 2011.
  26. Cote d’avenir de Nicolas Sarkozy (1993-2007), sur le site de TNS Sofres.
  27. Chiffre pic, Le Monde, 22 novembre 2003
  28. Grève de la salive chez les réfractaires au fichage ADN, Libération, 13 novembre 2006.
  29. Pierre V. Tournier, « Impact de la loi « Dati » « renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs » Quelques pièces versées au dossier », « Arpenter le champ pénal », ACP, n°44, 21/5/07
  30. Les Racines corses du président, par Jacques Follorou, publié le 4 juillet 2007 dans Le Monde, édition imprimée datée du 5 juillet 2007 [lire en ligne]
  31. Dénomination reprise dans cette archive INA de 2002.
  32. Clearstream, le lapsus de Sarkozy, LeJDD.fr, 23 septembre 2009.
  33. Communiqué du Consistoire central de France.
  34. « Nicolas Sarkozy veut associer davantage les collectivités locales à la réduction du déficit public », Maire-Info.com, 22 juin 2004
  35. participations dans Aventis et approches de Siemens pour Alstom
  36. Le syndrome Airbus Lepoint.frdu 8 mars 2007
  37. L’Humanité, 19 juin 2004
  38. Actuworld.com, « Grande distribution, les prix ont cessé de baisser en novembre »
  39. « Donations : Reconduction et amplification des mesures Sarkozy »
  40. « Il n’y aura donc pas de privatisation d’EDF ni de GDF […] Voilà la réalité des choses, la réalité incontournable. » Discours de Nicolas Sarkozy sur le site du ministère de l’Industrie, 27 avril 2004
  41. Journal télévisé de 20 heures de France 2, site de l’INA, 1er septembre 2004
  42. « Partis politiques > Union pour un mouvement populaire (UMP) » sur france-politique.fr
  43. Jean-Jérôme Bertolus, Frédérique Bredin, Tir à vue – la folle histoire des présidentielles, éditions Fayard, 2011, p. 101.
  44. « Chirac et Sarkozy, trente ans déjà », Le Figaro, 20 novembre 2007
  45. Isabelle Horlans, « Le ministre Sarkozy en juin 2005 : “Comment l’Etat peut-il relâcher un tel monstre ?” », France-Soir, 6 juin 2008, n°19816, page 2.
  46. Christophe Guillemin, Le Conseil constitutionnel valide la loi antiterroriste de Sarkozy, ZDNet, 23 janvier 2006.
  47. Sarkozy et Perben vérifient la sûreté de Roissy
  48. Roissy : bagagistes discriminés, L’Express, 20 octobre 2006
  49. Roissy : la justice suspend deux retraits de badge, en confirme cinq
  50. Bagagistes de Roissy : les ravages de la stigmatisation, MRAP, 20 octobre 2006
  51. « Azouz Begag tenté par François Bayrou », Le Figaro, 13 mars 2007
  52. Le Monde, 21 juin 2005.
  53. France 2, 29 juin 2005
  54. « M. Sarkozy contre l’anti-France », Le Monde diplomatique, 21 septembre 2005
  55. France 2, Journal de 20 heures, 26 octobre 2005
  56. Luc Bronner, « Les jeunes des cités inquiets d’une possible victoire de Nicolas Sarkozy », Le Monde, 30 mars 2007, lire un extrait
  57. « Au secours, revoilà Sarkozy ! », L’Humanité, 23 juin 2005, lire en ligne
  58. Arrêt sur images, 6 novembre 2005
  59. Chloé Leprince, « Banlieues et politique : « Le Kärcher de Sarkozy a fait mal » » (interview de Michel Wieviorka), Rue89, 22/06/2011
  60. qui s’etaient réfugiés dans la cabine d’un transformateur electrique
  61. Arte, « L’embrasement » document-fiction retraçant les évènements, ce que savait la police et ce que déclarait le ministre à la presse, inspiré du livre L’Affaire Clichy écrit par les avocats des familles des jeunes électrocutés
  62. M. Sarkozy demande l’expulsion des étrangers impliqués dans les violences sur lemonde.fr, 9 novembre 2005. Consulté le 29 janvier 2009
  63. Le Nouvel observateur
  64. Sondage Ipsos pour le Point, « Popularité suite aux émeutes dans les banlieues », 16 novembre 2005, lire en ligne
  65. « Sarkozy, premier militant anti-CPE en 2006, selon Bruno Julliard », France Info, 11 décembre 2008. Lire en ligne
  66. Marie Ève Malouines, reportage sur Radio France.
  67. Sondage IPSOS/Le Point
  68. Déclaration de François Hollande : Associated Press, 10 avril 2006, Nouvel Observateur
  69. Après la crise, Villepin et Sarkozy jouent l’entente, Le Figaro, 12 avril 2006
  70. « Affaire Clearstream – Chronologie »Le Nouvel Observateur, 23 juin 2008
  71. « Clearstream : Lahoud accuse, Sarkozy nie », Radio France internationale, 3 novembre 2006
  72. « Affaire Clearstream : Imad Lahoud affirme avoir rencontré à deux reprises Nicolas Sarkozy », Le Monde, 3 novembre 2006
  73. « Marin : “J’ai agi en magistrat, pas en stratège politique”, Le Figaro, 1er février 2010.
  74. Le 18 mai 2006, la visite de Nicolas Sarkozy au Mali s’est déroulée en parallèle d’une manifestation qui clamait « Sarkozy raciste ! » Manifestation : « Sarkozy raciste ! »
  75. « Au Sénégal, Sarkozy s’affiche “gagnant-gagnant” », Libération, 25 septembre 2006
  76. Communiqué de la Ligue ODEBI, avec source des articles de loi en question
  77. Le Rapport 2006, Observatoire national de la délinquance, consulté le 2007-02-19
  78. La délinquance a de nouveau reculé en 2006, Le Figaro
  79. « Morts sur la route : baisse record de 43 % en cinq ans », Le Monde, 11 janvier 2007
  80. « Premier coup de frein à l’immigration régulière », Le Figaro
  81. « Violence aux personnes: une progression inquiétante », L’Express, 10 janvier 2007
  82. Cf. supra
  83. « UMP – S’informer – Interviews – Nicolas Sarkozy invité de l’émission À vous de Juger » sur le site officiel de l’UMP, 30 novembre 2006 : « Donc je ferai mon travail le plus longtemps qu’il sera possible et je quitterai cette responsabilité au moment où la campagne rendra impossible l’exercice de la responsabilité de ministre de l’Intérieur. »
  84. « Nicolas Sarkozy : “Ma réponse est oui” », Libération, 29 novembre 2006
  85. Luc Chatel, « 35 heures. Désaccord majeur », Témoignage chrétien
  86. Intervention d’Ernest-Antoine Seillière lors de l’université d’été 2003 du Medef ; extrait présent dans Attention danger travail, documentaire de Pierre Carles, Christophe Coello et Stéphane Goxe.
  87. « Sarkozy promet une “rupture tranquille” », l’Express, 30 novembre 2006
  88. « Ordre juste ou rupture tranquille : l’hypertexte derrière les slogans de campagne », Le Figaro, 13 décembre 2006 [1]
  89. [PDF] Patrimoine de Sarkozy sur one.linfoenplus.fr.
  90. « Le député René Dosière s’interroge sur le coût des vacances de Nicolas Sarkozy aux États-Unis », Le Monde, 4 août 2007
  91. L’inquiétante « rupture tranquille » de Monsieur Sarkozy téléchargeable librement depuis le site du Parti socialiste.
  92. Le Monde, « Pour le PS, M. Sarkozy s’inspire des néo-conservateurs américains » 9 janvier 2007, [2]
  93. Christian Schmidt, « Aux origines américaines du pragmatisme sarkozien », Le Figaro, 15 juillet 2008.
  94. Libération, 10 janvier 2007, « Le livre anti-sarko du PS, une « nullitude » selon l’UMP » [3]
  95. The demonisation of Sarkozy – Times Online
  96. Élection présidentielle de 2007 – résultats définitifs sur le site du ministère de l’Intérieur
  97. « Débat : Sarkozy jugé “le plus convaincant” », LCI-TF1, 3 mai 2007.
  98. « Présidentielle 2007 : Sondage jour du vote – Tour 2 » sur le site de TNS Sofres, 8 mai 2007
  99. « Nay : “C’est Cécilia qui a organisé le Fouquet’s” », Europe 1, 2 mars 2012.
  100. Charles Jaigu, Sarkozy, du Fouquet’s à Gaza, Robert Laffont, 2009.
  101. « Scandale News of the world : le “Fouquet’s” de David Cameron », Atlantico, 22 juillet 2011.
  102. « ”Si c’était à refaire, je ne reviendrais pas au Fouquet’s” », Le Figaro, 23 février 2012.
  103. « Sarkozy ne “reviendra pas” au Fouquet’s », Europe 1, 23 février 2012.
  104. « Nicolas Sarkozy a démissionné de la présidence de l’UMP » sur le site du Nouvel Observateur, 14 mai 2007
  105. Discours de M. Nicolas Sarkozy, président de la République, sur elysee.fr
  106. « A Berlin, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel célèbrent “l’amitié franco-allemande” », Le Monde, 16 mai 2007
  107. « La réforme universitaire : promesse rapidement tenue », Le Journal du dimanche, 20 juillet 2011.
  108. « Premiers résultats sur la mise en œuvre de la loi TEPA au mois d’octobre 2007 », communiqué sur le site de l’ACOSS, 20 décembre 2007
  109. « La réforme des régimes spéciaux de retraite », Sur le site gouvernement.fr du 11 octobre 2007.
  110. « Allocution de M. le Président de la République dans la salle de la signature du Palais de Latran » sur le site de l’Élysée, 20 décembre 2007
  111. « Soins – Sarkozy crée une franchise médicale contre Alzheimer », LCI-TF1, 31 juillet 2007
  112. « 1,6 milliard d’euros pour le plan Alzheimer », Le Figaro, 1er février 2008.
  113. « Sarkozy pour un “comité de liaison” », Le Figaro, 9 avril 2008
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  253. Édouard Launet, L’agent ne fait pas le bonheur, Libération, 16 octobre 2008
  254. Adrien Le Bihan, La Fourberie de Clisthène : procès du biographe élyséen de Georges Mandel, Cherche-bruit, 2008 (ISBN 978-2-9519642-5-9). Voir aussi un entretien avec l’auteur
  255. « “Les Lettres de mon château”, ou quand Nicolas Sarkozy prenait la plume » sur le site du Nouvel Observateur, 3 décembre 2007

Jean Chrétien

Saturday, May 19th, 2012

Joseph Jacques Jean Chrétien, né le 11 janvier 1934 à Shawinigan, au Québec, est un homme politique canadien, vingtième premier ministre du Canada, du 4 novembre 1993 au 12 décembre 2003, sous la bannière du Parti libéral.

Sommaire

Jeunesse et carrière ministérielle

Né à Baie de Shawinigan (aujourd’hui Shawinigan) (province de Québec) dix-huitième d’une famille de dix-neuf enfants (dont 10 morts à la naissance), Jean Chrétien obtient son diplôme de droit à l’Université Laval, à Québec, puis s’engage dans une carrière politique.

Députés et premiers postes au cabinet

Il est élu député libéral au Parlement canadien en 1963, et conserve son siège lors des sept élections subséquentes (1965, 1968, 1972, 1974, 1979, 1980, 1984). Il devient le Secrétaire parlementaire du premier ministre Pearson en 1966, puis secrétaire du ministre des Finances Mitchell Sharp. Il obtient son premier poste au cabinet de Lester B. Pearson en 1967, en tant que ministre sans portefeuille attaché aux finances.

Ministre de Trudeau

Lorsque Pearson démissionne, en 1968, Pierre Trudeau lui succède et déclenche les 28e élections générales, qu’il remporte. Il donne alors à Jean Chrétien le poste de ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, poste qu’il occupera pendant toute la durée du 28e Parlement.

En 1974, Trudeau le nomme Secrétaire du Conseil du Trésor, où il acquerra le surnom de « Doctor No », en raison de sa tendance à souvent dire non aux demandes coûteuses des ministres du cabinet Trudeau. Nommé ministre de l’Industrie et du Commerce le 14 septembre 1976, il accède un an plus tard au ministère des Finances du Canada, où il demeure jusqu’au 4 juin 1979. Jean Chrétien fut ainsi le premier titulaire francophone du ministère des Finances de l’histoire du Canada.

Jean Chrétien conserve son siège lors des élections du 22 mai 1979, mais les libéraux de Pierre Trudeau sont défaits par les conservateurs de Joe Clark. Lorsque le gouvernement est renversé neuf mois plus tard, les libéraux reviennent au pouvoir et, devant le référendum qui s’annonce au Québec, Jean Chrétien est nommé ministre de la Justice, ministre d’État au Développement social et ministre responsable des négociations constitutionnelles.

Lorsque Trudeau annonce sa démission, le 29 février 1984, Jean Chrétien se lance dans la course à la succession du Parti libéral mais ne réussit pas à l’emporter devant l’immense popularité de John Turner au sein du caucus libéral. En 1986, il démissionne de son siège et quitte le devant de la scène politique pour aller exercer le droit.

Chef du Parti libéral

Après la démission de John Turner en 1990, il est élu pour lui succéder à la tête du Parti libéral. Entre 1990 et 1993, il concentre toute son énergie à la reconstruction du parti, qui n’a pas été au pouvoir depuis 1984. Lors de l’élection générale du 25 octobre 1993, les libéraux battent le Parti progressiste conservateur au pouvoir par une écrasante majorité. Ils remportent, en effet, 177 des 294 sièges de la Chambre des communes.

Premier ministre

En octobre 1993, Jean Chrétien devient premier ministre du Canada, son parti défaisant le Parti progressiste-conservateur du Canada de Kim Campbell. Il est réélu aux élections de 1997 et en 2000, créant trois majorités consécutives. Seul Wilfrid Laurier a réalisé le même exploit depuis la naissance de la fédération canadienne.

Alors que Pierre Trudeau, Joe Clark et Brian Mulroney étaient relativement nouveaux sur la scène politique lors de leur installation au 24 Sussex, Jean Chrétien pouvait compter sur 30 ans d’expérience en politique. Elles lui donnent une connaissance remarquable du système parlementaire canadien, ce qui l’incite à fortement centraliser le gouvernement. Malgré l’efficience de cette expérience, plusieurs critiques accusèrent Chrétien d’être intolérant face aux critiques internes.

Une politique budgétaire rigoureuse

Chrétien a hérité d’un pays largement endetté et proche d’une faillite financière. Avec l’aide de son ministre des finances, Paul Martin, le gouvernement a procédé à des coupures budgétaires importantes dans les transferts aux provinces, ainsi que dans tous les domaines du gouvernement fédéral. Pendant qu’il était premier ministre, Jean Chrétien a éliminé un déficit budgétaire de 42 milliards de dollars, 5 budgets de surplus budgétaires ont été enregistrés, 36 milliards de dollars ont été remboursés sur la dette nationale du Canada et les impôts des particuliers et des entreprises ont été réduites de 100 milliards de dollars sur 5 ans, la plus grande réduction d’impôt de l’histoire canadienne. Les réductions budgétaires ont aussi eu comme résultat de réduire le nombre de services, notamment dans le domaine de la santé qui doit fonctionner avec ces réductions budgétaires et le vieillissement de la population canadienne. La plupart des réductions budgétaires ont été restaurés vers la fin des années Chrétien.

Jean Chrétien cherche à développer la politique étrangère de son pays afin que le Canada puisse remplir un rôle à sa mesure sur la scène internationale et contrebalancer le poids des États-Unis et de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), vis-à-vis duquel le Parti libéral a manifesté quelque réticence. Sur le plan intérieur, sa politique se consacre à la réduction du déficit annuel du gouvernement fédéral

Un partisan résolu de l’unité canadienne

Une des priorités de Chrétien fut aussi la lutte contre la souveraineté du Québec. Durant le règne de Chrétien, le Parti québécois gouvernait le Québec et le Bloc Québécois était l’opposition officielle de 1993 à 1997. Lors du référendum de 1995 une maigre avance donne victoire aux fédéralistes, le gouvernement de Chrétien passe la loi sur la clarté référendaire qui, principalement, ne reconnaît pas une déclaration unilatérale d’indépendance du Québec à moins qu’une « majorité claire » n’appuie la séparation basée sur « une question claire », définie par le Parlement du Canada. La « majorité claire » est restée sans spécification. La Loi a été fortement critiquée au Québec pour l’ingérence qu’elle faisait dans les affaires de la province.

Lorsque le scandale des commandites éclate, Jean Chrétien et son gouvernement sont blâmés d’avoir promu illégalement le Canada au Québec dans plusieurs évènements. Il sera cependant acquitté.

Politique internationale

Sous Chrétien, le Canada ne participe pas à la guerre en Irak de 2003. Il préfère la sanction de l’ONU avant d’engager le Canada. Même si le Canada n’est pas membre du Conseil de sécurité, il tente de bâtir un consensus autour d’une résolution qui aurait permis l’usage de la force après une courte extension (de deux à trois mois) de l’inspection onusienne sur les supposées armes de destruction massives irakiennes. Certaines critiques ont remarqué que Chrétien, alors chef de l’opposition, était aussi opposé à la première guerre du golfe.

Sur le plan international, la dernière année au pouvoir de Jean Chrétien est marquée par la volonté de se dissocier des positions américaines. Cette détermination se manifeste notamment en matière d’environnement lorsque le premier ministre canadien s’engage à ratifier le Protocole de Kyōto sur les changements climatiques. Après les attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis et le soutien apporté par le Canada dans la lutte contre le terrorisme (notamment l’envoi de troupes en Afghanistan), le gouvernement canadien se démarque de la politique américaine en refusant de participer, en 2003, à une guerre en Irak sans l’aval de l’ONU. Cette décision vaut à Jean Chrétien un regain d’estime auprès de la population canadienne, majoritairement opposée à ce conflit.

Une fin de mandat difficile

Affaibli par une série de remaniements ministériels liés notamment à des scandales financiers, le premier ministre canadien doit faire face au cours de son troisième mandat au mécontentement grandissant des gouvernements provinciaux : tandis que le gouvernement fédéral est parvenu à réaliser des excédents financiers importants, les provinces se disent victimes d’un déséquilibre fiscal et réclament plus de moyens alors que leurs besoins augmentent (en matière de santé et d’éducation notamment).

Ce mandat est également marqué par les tensions qui opposent Jean Chrétien et Paul Martin, son rival au sein du Parti libéral. Elles culminent en juin 2002 avec le limogeage de Paul Martin de son poste de ministre des Finances. Cette manœuvre ne permet cependant pas à Jean Chrétien de sauvegarder son leadership. Il annonce de manière anticipée son retrait de la vie politique en août 2002.

Après sa retraite

Jean Chrétien quitte le pouvoir en décembre 2003. Paul Martin, élu à la tête du Parti libéral, lui succède au poste de premier ministre.

En janvier 2004, il se joint au cabinet d’avocats Heenan Blaikie.

En 2005, il comparaît devant la commission Gomery qui enquête sur le scandale des commandites. Il tente par la suite de faire destituer le juge Gomery, mais sans succès. Le premier rapport du juge Gomery, émis le 1er novembre 2005, blâme Jean Chrétien et quelques collaborateurs pour l’absence de vérifications.

Il est membre de Bilderberg1.

Il est également membre du comité d’honneur de la Fondation Chirac2, lancée en 2008 pour agir en faveur de la paix dans le monde.

Le 8 juillet 2009, il devient conseiller international de la société pétrolière et gazière Ivanhoe Energy3,4.

La reine Élizabeth II lui décerne l’Ordre du Mérite le 13 juillet 20095.

Nominations à la Cour suprême

Au Canada, le premier ministre du Canada nomme les juges à la Cour suprême du Canada, instance judiciaire suprême du pays. Ces nominations sont importantes, car tout jugement émis par cette cour a une incidence sur l’ensemble de la jurisprudence canadienne.

Chrétien a nommé les juges suivants à la Cour suprême du Canada :

Nominations de deux gouverneurs généraux

Jean Chrétien a nommé les gouverneurs généraux suivants:

Maurice Duplessis

Saturday, May 19th, 2012

Maurice Le Noblet Duplessis (20 avril 1890 à Trois-Rivières7 septembre 1959 à Schefferville) était un avocat et homme politique québécois. Il fut premier ministre du Québec de 1936 à 1939, et de 1944 à 1959. Fondateur et chef du parti politique conservateur l’Union nationale, il forgea sa réputation en démasquant la mauvaise conduite et le trafic d’influence du premier ministre libéral Louis-Alexandre Taschereau. En même temps, on se souvient de lui pour les manœuvres douteuses, endémiques dans son gouvernement[réf. nécessaire]. Il défendait avec ardeur les droits de sa province face au gouvernement fédéral, mais réprimait certains droits civiques. Certains prétendent que la Révolution tranquille des années 1960, au Québec, au cours de laquelle la majorité francophone abandonna son héritage religieux a indéniablement pris racine dans le mécontentement général causé par son gouvernement[réf. nécessaire].

Maurice Duplessis fut célibataire toute sa vie et n’a eu aucune descendance.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et études

Né à Trois-Rivières, Maurice Duplessis est le fils de Nérée Le Noblet Duplessis1, avocat et député, et de Marie Catherine Camille Berthe Genest.

Duplessis obtint un diplôme en droit de l’université Laval à Montréal (l’actuelle université de Montréal) et fut admis au Barreau du Québec en 1913. Il retourna dans sa ville natale pour pratiquer le droit jusqu’à ce qu’il se lance en politique. Parmi ses loisirs, il aimait particulièrement le sport, il entrainait une équipe de baseball, assistait aux parties du Canadien et écoutait les Yankees de New York jouer lors des séries mondiales.

Vie politique

Maurice Duplessis fut candidat défait lors de l’élection générale québécoise de 1923. Puis, il fut élu député du Parti conservateur du Québec lors de l’élection de 1927, et réélu lors de l’élection de 1931. Après la démission de Camillien Houde, en 1932, le caucus conservateur choisit Duplessis pour être chef de l’opposition. Il fut élu chef du parti lors du congrès de 1933, défaisant Onésime Gagnon.

Deux semaines avant l’élection provinciale de 1935, il créa une coalition avec l’Action libérale nationale (ALN), un parti de libéraux réformistes dissidents et de nationalistes qui avaient claqué la porte du Parti libéral du Québec. Bien qu’il perdît cette élection, Duplessis réussit à exploiter un scandale de favoritisme (on disait à l’époque « patronage ») impliquant la famille du premier ministre Louis-Alexandre Taschereau pour obliger ce dernier à démissionner. L’ALN et les conservateurs avaient déjà formellement fusionné en un seul parti, l’Union nationale.

Duplessis mena l’Union nationale à la victoire lors de l’élection d’août 1936, mettant fin à 39 années consécutives de règne libéral. Le premier gouvernement de Duplessis fut défait aux élections de 1939, une élection-surprise déclenchée par le premier ministre dans le but d’exploiter la question de la participation canadienne à la Seconde Guerre mondiale.

Maurice Duplessis s’adressant à la foule lors de la campagne électorale de 1952.

Duplessis fut reporté au pouvoir en 1944. Il le conserve durant les quinze années suivantes, jusqu’à sa mort ; on l’appelait simplement « le Chef » (parfois « le Cheuf »). Au total, il a été député pendant neuf mandats consécutifs et premier ministre durant cinq mandats, les quatre derniers étant consécutifs. Après lui, il s’est écoulé presque 50 ans avant qu’un parti politique ne réussisse à remporter trois mandats consécutifs lors d’élections provinciales québécoises, soit les libéraux de Jean Charest.

Les gouvernements de Duplessis furent caractérisés par l’usage non restreint du trafic d’influence, la lutte anti-communiste, l’emploi de la manière forte contre les syndicats et une machine électorale invincible. Son initiative anticommuniste la plus célèbre fut la Loi protégeant la province contre la propagande communiste2, surnommée « la loi du cadenas ». L’Union nationale jouissait souvent de l’appui actif de l’Église catholique romaine dans les campagnes électorales.

La période de son règne est appelée « la Grande Noirceur » par ses adversaires. Le contexte social du Québec était alors, comme il l’a été dans les décennies qui ont précédé la révolution tranquille, très hiérarchisé, puisqu’on pouvait distinguer une masse de travailleurs généralement francophones d’une classe dirigeante industrielle composée d’anglophones. À cela s’ajoutait un clergé qui avait l’hégémonie sur les écoles et universités de langue française, ainsi que sur les soins de santé.

Ce qui caractérise le règne de Duplessis, c’est la naissance d’un mouvement d’affirmation de la majorité francophone qui réclamait un contrôle plus important sur l’économie et la vie intellectuelle et artistique du Québec. Ce mouvement mena entre autres à la montée du syndicalisme et au développement d’une vie intellectuelle qui permettra la révolution tranquille lorsque le pouvoir politique changera de main. L’opposition de Duplessis à ces changements, son insistance à museler les syndicats et son manque d’ouverture envers les revendications des francophones qui aspirent à contrôler leur destinée, comme celles qui sont résumées dans le manifeste du Refus global (9 août 1948), feront de lui la bête noire des réformateurs. La révolution tranquille, qui cristallisera ces revendications dans la création d’institutions nouvelles et dans un changement en profondeur de l’ensemble de la société, cristallisera aussi un ressentiment des intellectuels envers Duplessis. Ses alliés resteront aussi stigmatisés, puisque désormais ce sera la gauche qui pourra profiter du nationalisme, que le clergé perdra rapidement non seulement son contrôle sur l’éducation francophone et sur les hôpitaux, mais aussi ses fidèles, puisque les églises seront rapidement désaffectées, et qu’enfin la minorité anglophone perdra son monopole sur l’économie du Québec.

La statue de Maurice Duplessis devant l’Hôtel du Parlement, à Québec. L’œuvre, commandée à Émile Brunet par Paul Sauvé, le successeur de Duplessis, fut livrée en 1960 au gouvernement libéral de Jean Lesage et demeura entreposée durant près de 20 ans, avant d’être dévoilée en 1977.

Duplessis fit une de ses contributions les plus durables au Québec le 21 janvier 1948, avec l’adoption par décret du drapeau du Québec, le fleurdelisé, qui remplaça l’Union Jack au sommet de l’hôtel du Parlement.

Bien que le jugement de l’histoire a souvent été dur envers Duplessis, certains font valoir qu’il présida à une longue période d’une forte croissance économique et a déposé 15 budgets équilibrés consécutifs, ce qui n’était pas difficile, considérant qu’il y avait peu de services publics. Le trafic d’influence systématique de son gouvernement est légendaire, mais celui-ci ne différait pas tellement de ce qui se passait sous les libéraux de Taschereau dans les décennies précédentes ; Duplessis ne s’est jamais enrichi personnellement, et il mourut endetté.

Duplessis mourut en fonction à Schefferville le 7 septembre 1959. Paul Sauvé lui succéda comme chef de l’Union nationale et premier ministre. Par la suite, la société québécoise fut balayée par un vent de changement socioculturel, s’éloignant de ses politiques conservatrices centrées sur l’Église pour se diriger vers un État-providence hautement laïcisé et socialement libéral, phénomène qu’on a appelé la Révolution tranquille.

Notes et références

  1. Selon les recherches de l’historien Marcel Trudel, son ancêtre paternel en ligne directe, Jean-Baptiste Duplessis, était l’esclave Mascoutin de Louis Gastineau Duplessis.
  2. (1 George VI c. 11).

Bibliographie

  • Leslie Roberts, Le Chef : une biographie politique de Maurice L. Duplessis. Traduit de l’anglais par Jean Paré. Montréal, Éditions du Jour, 1963, 195 p.
  • Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, Montréal, Fides, 1973, 2 vol. Tome 1 : 1890-1944, 722 p. Tome 2 : 1944-1959, 750 p.
  • Conrad Black, Duplessis. Traduit de l’anglais par Monique Benoît. Montréal, Éditions de l’Homme, 1977, 2 vol. Tome 1 : L’Ascension, 487 p. Tome 2 : Le Pouvoir, 623 p.
  • Bernard Saint-Aubin, Duplessis et son époque, Montréal, La Presse, 1979, 278 p.

Voir aussi

Articles connexes

René Lévesque

Saturday, May 19th, 2012

René Lévesque (né le 24 août 1922 à Campbellton au Nouveau-Brunswick, mort le 1er novembre 1987 à Verdun) est un journaliste, animateur de radio et de télévision, député, ministre et chef politique canadien. Indépendantiste québécois, il fonde le Parti québécois en 1968 et exerce la fonction de premier ministre du Québec de 1976 à 1985.

René Lévesque en Éléments latins
2e rangée, 1er à gauche

Sommaire

Biographie

Famille

René Lévesque, alors étudiant au Séminaire de Gaspé

René Lévesque grandit à New Carlisle, un petit village à majorité anglophone et bourgeoise, comptant à l’époque près de 1000 habitants1 situé dans le comté de Bonaventure en Gaspésie – s’il naît le 24 août 1922 à l’hôpital de Campbellton au Nouveau-Brunswick, l’hôpital le plus proche de son village de résidence à l’époque, c’est que son frère aîné, qui était né à la maison, est décédé à la naissance. Sa mère est Diane Dionne-Pineault, descendante d’une lignée des seigneurs de Tilly1, et son père est Dominic Lévesque, un avocat, trouvant ses racines dans la vaste région de Rivière-Ouelle, Kamouraska, Rivière-du-Loup2. Il est l’aîné d’une famille de quatre enfants. Il a deux frères – Fernand, avocat, et André – ainsi qu’une sœur prénommée Alice. Le biographe Pierre Godin écrit qu’il était très attaché à ses frères et à sa sœur.

Éducation

Après ses études primaires à l’école de New Carlisle, il commence des études classiques au collège de Gaspé, un établissement jésuite. Bien que sa famille parle le français à la maison, le jeune René apprend très tôt l’anglais au contact de ses voisins, d’origine britannique ou américaine.

Lorsque son père décède, en 1937, sa mère quitte la région pour s’installer à Québec avec ses enfants. Il reprend ses études au Collège Saint-Charles-Garnier de Québec sous l’enseignement des jésuites où il passe beaucoup de temps à lire et demeure premier de classe1. Par la suite, sa mère se remarie, ce qu’il aura beaucoup de mal à accepter1. Deux ans plus tard, il termine ses études avec difficulté1.

Après ses études classiques, il entreprend des études de droit à l’Université Laval, mais quitte en 1943 avant d’avoir terminé. Blaguant à propos de son assiduité en classe durant cette période, il affirme, quelques années plus tard, qu’il passait plus de temps à jouer au poker qu’à assister à ses cours3.

Carrière journalistique

Débuts à la radio

En 1936, à l’âge de 14 ans, il décroche un poste d’annonceur et lecteur de nouvelles à la station de radio AM CHNC de New Carlisle. Il s’agit d’un emploi d’été. Passionné par ce métier, il effectue ensuite du remplacement comme annonceur et rédacteur à CHRC (Québec) en 1941 et 1942, puis toujours à Québec à CBV.

Correspondant de guerre

Lors de la Seconde Guerre mondiale, avec l’U.S. Office of War Information

En 1944, l’American Psychological Warfare Department de l’armée américaine cherche des journalistes parlant plusieurs langues pour les besoins d’une radio internationale en Europe, la Voice of America. Bien qu’il soit opposé à la conscription, cela ne l’empêche pas de se porter volontaire, (l’armée canadienne lui ayant refusé un poste d’officier, en tant que correspondant)1. Au début de l’année, René est engagé comme agent de liaison pour le compte de l’armée américaine et se rend à Londres, alors bombardée chaque jour1 par les V1 allemands.

Attaché aux forces américaines, il est des campagnes militaires de France, d’Allemagne et d’Autriche. En février 1945, il devient correspondant de guerre pour les troupes du général américain George Smith Patton puis du général Alexander McCarrell Patch. Il accompagne la première unité américaine qui atteint le camp de concentration de Dachau. Il sera profondément bouleversé par ce qu’il y verra1.

Avec la fin de guerre, il s’installe à Montréal et devient journaliste pour Radio Canada International (RCI). Il est initialement animateur de l’émission Journalistes au micro. En 1947, il épouse Louise L’Heureux, fille d’Eugène L’Heureux, directeur du journal L’Action catholique, de Québec, qui était déjà sa fiancée avant la guerre. Le couple aura trois enfants : Pierre, Claude et Suzanne.

Il sera de nouveau correspondant de guerre en 1952 durant la guerre de Corée. Après cet épisode, il se voit offrir une carrière de journaliste aux États-Unis, mais décide de rester au Québec.

Personnalité publique

René Lévesque interviewant Lester Pearson devant l’ambassade du Canada à Moscou en 1955

En 1952, il est promu chef de service des reportages radiotélévisés à Radio-Canada. Avec la fin de la guerre de Corée, il devient animateur de l’émission de radio Au lendemain de la veille et des émissions télévisées Carrefour et Premier plan.

De 1956 à 1959, Lévesque devient une personnalité publique très en vue en animant, à Radio-Canada toujours, une émission d’affaires publiques hebdomadaire appelée Point de mire.

En 1957, il reçoit le prix Olivar-Asselin pour sa carrière de journaliste. À cette époque, il collabore occasionnellement à la revue Cité libre, fondée par Pierre Elliott Trudeau.

Durant son séjour à la télévision publique, il est très impliqué dans la grève des réalisateurs de Radio-Canada, qui dura du 29 décembre 1958 au 7 mars 1959 et qui visait une syndicalisation. Il est arrêté par la police lors de cette grève, avec 29 autres manifestants1. Son émission Point de mire est retirée de l’antenne à l’été 1959. Il quitte Radio-Canada le 24 avril 1960.

Carrière politique

En 1960, il décide de se lancer en politique1. Lors de l’élection générale québécoise du 22 juin 1960, il est élu député de l’Assemblée nationale du Québec pour le Parti libéral du Québec dans la circonscription de Montréal-Laurier. Le Parti libéral est élu avec une majorité des sièges (51 sur 95) et des voix (51,38 %).

Ministre des Ressources hydrauliques et des Travaux publics

Jean Lesage, chef du parti, lui offre les postes de ministre des Ressources hydrauliques et de ministre des Travaux publics. Lévesque accepte et le 5 juillet, il est assermenté dans ses nouvelles fonctions publiques. Il occupe ces postes jusqu’au 28 mars 1961.

Ministre des Richesses naturelles

Buste de René Lévesque devant le siège social d’Hydro-Québec, sur le boulevard René-Lévesque, à Montréal. Ministre des Ressources naturelles dans le gouvernement Lesage, Lévesque s’est fait le champion de la nationalisation de 1962.

Le 28 mars 1961, il prend les commandes du nouveau ministère des Richesses naturelles créé par le regroupement du ministère des Mines avec celui des Ressources hydrauliques. Il exercera cette fonction jusqu’au 19 janvier 1966. Lévesque propose1 la nationalisation des compagnies d’électricité, chose qui est devenue une réalité en Ontario en 1906.

Le 4 et 5 septembre, le conseil des ministres tient une réunion gardée secrète au camp de pêche du Lac-à-l’épaule (dans l’actuel Parc national de la Jacques-Cartier). C’est au cours de cette fin de semaine qu’est prise la décision de déclencher des élections générales anticipées afin de soumettre le projet de nationalisation aux électeurs québécois.

Le Parti libéral est réélu lors de l’élection générale du 14 novembre 1962 avec une majorité augmentée (63 sièges sur 95 et 56,40 % des voix). René Lévesque est réélu dans la circonscription de Montréal-Laurier.

La société d’État Hydro-Québec, créée en 1944, acquiert tous les distributeurs privés d’électricité pour la somme de 604 millions.

L’acquisition par Hydro-Québec de Shawinigan Water and Power Company, Quebec Power, Southern Canada Power, Saint-Maurice Power, Gatineau Power, la Compagnie de pouvoir du Bas-Saint-Laurent, Saguenay Power, Northern Quebec Power, la compagnie électrique de Mont-Laurier, la compagnie électrique de Ferme-Neuve et de La Sarre Power est officialisée le 1er mai 1963.

Par la suite, en 1963, Lévesque lutte pour que l’éducation des Inuit, installés dans le nord du Québec, passe d’anglaise à française1.

Ministre de la Famille et du Bien-être social

Du 14 octobre 1965 au 16 juin 1966, il occupe le poste de ministre de la Famille et du Bien-être social. Sous son ministère, le Québec se dotera d’un régime d’adoption, d’une aide aux familles monoparentales et d’un service d’assistance médicale gratuite4.

Lors de l’élection générale du 5 juin 1966, il est réélu député dans la circonscription de Laurier. Lors de la campagne électorale, René Lévesque, toujours fédéraliste, conteste fermement les chances du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) fondé six ans auparavant. Cependant, le Parti libéral n’obtient pas la majorité des sièges et c’est l’Union nationale de Daniel Johnson, père qui prend le pouvoir avec 56 sièges et 40,82 % des voix contre 50 sièges et 47,29 % des voix. L’élection de 1966 marque l’entrée en scène des deux premiers partis politiques indépendantistes : le RIN de Pierre Bourgault et le Ralliement national (RN) de Gilles Grégoire.

N’occupant plus de fonctions ministérielles, René reste néanmoins député de l’opposition. À la suite du discours du général Charles de Gaulle à Montréal en 1967, René réagit de façon modérée sans toutefois lui donner raison1. Pendant ce temps, Lévesque travaille à l’élaboration d’une position constitutionnelle (qui deviendra par la suite sa publication : Option Québec) qu’il désire voir adoptée par le Parti libéral. À l’été de 1967, les membres du Congrès du Parti libéral du Québec refusent de débattre de la proposition de Lévesque1. Le 14 octobre, il quitte le parti. Quelques membres proches de lui le suivent5.

Fondateur du MSA et président du Parti Québécois

Le 19 novembre 1967, René Lévesque fonde le Mouvement souveraineté-association (MSA) afin de promouvoir sa vision d’un Québec indépendant et formellement associé au Canada dans le cadre d’une nouvelle union semblable, dans ses principes, à la Communauté économique européenne.

Lévesque, tout comme Pierre Bourgault, espère l’unification des partis politiques indépendantistes. Cependant, sa connaissance des dérives du nationalisme l’incite à se garder des “extrémistes”, tel Bourgault. Le nationalisme québécois doit grandir de façon démocratique, pour le peuple, par le peuple et non contre des gens ou des institutions. La frange agressive de Bourgault doit donc servir à canaliser ceux qui nuiraient à la cause souverainiste par leurs actions répréhensibles, comme faire sauter des boîtes aux lettres. Le 28 décembre marque le début d’une période de négociations entre le MSA, le RN et le RIN en vue de la création d’un parti politique unifiant tous les partisans de l’accession à l’indépendance par des moyens pacifiques.

En janvier 1968, le MSA publie un manifeste intitulé Option Québec qui est l’œuvre de Lévesque. Le 19 avril, le MSA tient son premier congrès d’orientation.

Le 11 octobre, à Québec, premier congrès national du nouveau parti né de la fusion entre le MSA et le RN, mais sans le RIN. Le 14, les congressistes élisent René Lévesque à la présidence du nouveau Parti québécois (PQ).

Le 26 octobre, les membres du RIN votent en faveur de la dissolution de leur organisation. Quelque quinze jours plus tard, la majeure partie de ses 14 000 membres a rejoint le Parti québécois6.

Malgré la création du Parti québécois en 1968, René Lévesque continue de siéger en tant que député indépendant dans la circonscription de Laurier jusqu’à l’élection du 29 avril 1970. Le Parti québécois récoltera alors 23,06 % des voix et 7 sièges. Toutefois, René Lévesque ne sera pas élu dans sa circonscription et récoltera 38,08 % des 36 000 votes. C’est le député libéral André Marchand qui sera élu dans Laurier.

Il devient chroniqueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Il le restera jusqu’à son élection en 1976.

Par la suite, à l’élection de 1973, le Parti québécois finit une fois de plus au deuxième rang derrière le Parti libéral dirigé par Robert Bourassa. Cette fois, il récoltera 30,22 % et six sièges. René Lévesque, alors porté candidat dans la circonscription de Dorion (devenue Laurier-Dorion en 1994), ne sera toujours pas élu. Il récoltera 46,66 % des 29 100 votes, derrière le député Alfred Bossé du Parti libéral qui récoltera 47,68 %.

À partir de 1974, il écrit dans Le Jour dirigé par Yves Michaud, le premier quotidien souverainiste.

Premier mandat (1976-1980)

Article détaillé : Gouvernement René Lévesque.

25 novembre 1976 au 3 octobre 1985

À l’élection du 15 novembre 1976, il mène le Parti québécois au pouvoir face aux Libéraux de Robert Bourassa en recueillant 41,37 % du vote et 71 des 110 circonscriptions. Cette fois, René Lévesque, sera élu dans la circonscription de Taillon avec une nette majorité de 62,65 % devant le candidat libéral Fernand Blanchard. René Lévesque devient Premier ministre du Québec dix jours plus tard. Il s’est engagé entre autres à tenir un référendum avant d’enclencher le processus d’accession à l’indépendance.

René Lévesque amorce son mandat dans un contexte difficile : le taux de chômage dépasse les 10 %, la balance commerciale avec l’extérieur est déficitaire, le déficit budgétaire a franchi le milliard de dollars, la situation sociale reste tendue. Le nouveau premier ministre reconnaît que la prudence est de mise7. L’objectif est toujours la souveraineté, mais le 40 % obtenu lors des élections confirme qu’il y a encore beaucoup de travail à faire avant une éventuelle victoire référendaire.

Les sessions de 1977 et de 1978 démontrent les efforts du gouvernement Lévesque de prouver qu’il est capable d’agir de façon responsable en bon gouvernement, tel qu’il l’a promis lors de la campagne de 1976. Il n’y présente aucune mesure pour étendre le rôle de l’État, excepté dans le domaine de l’assurance-automobile où il fait adopter une loi rendue nécessaire par la situation des assurés. En effet, les assureurs privés tentent par des procédures dilatoires de retarder le versement des indemnités dues aux assurés; alors que les avocats profitent, quant à eux, indûment du système8. La nouvelle loi nationalise le régime d’assurance-automobile au niveau de la personne.
Le 12 juillet, le ministre Camille Laurin dépose le projet de loi 101, qui contient la première incarnation de la Charte de la langue française.

Désormais, seuls les parents ayant reçu une éducation anglaise au Québec peuvent faire instruire leurs enfants en anglais, c’est ce que l’on appelle la clause Québec. Cette disposition de la loi sera amendée par les lois constitutionnelles de 1982, les parents ayant reçu une éducation en anglais au Canada pourront faire instruire leur enfants en anglais (et réciproquement les autres canadiens ayant reçu une éducation en français au Canada peuvent faire instruire leurs enfants en français). Le régime de tests linguistiques, créé par la Loi sur la langue officielle (loi 22) de Robert Bourassa, est abrogé. Les entreprises ayant plus de 50 employés sont tenues d’entreprendre un programme de francisation. Le français devient la langue prédominante des tribunaux et la seule autorisée dans l’affichage commercial extérieur. Le projet de loi 101 est adopté par l’Assemblée nationale le 26 août 1977, et devient loi.

Les milieux libéral et conservateur de la majorité anglophone, minoritaire sur le territoire québécois, réagissent négativement à l’adoption de cette loi. Durant la période 1977 à 1982, des avocats montréalais tenteront de faire déclarer la loi anticonstitutionnelle.

Plusieurs entreprises, telles la compagnie d’assurances Sun Life ainsi que Cadbury, n’attendent pas leurs décisions pour transférer leur centre administratif ou leur usine en Ontario.

D’autres lois sociales importantes sont adoptées par le gouvernement Lévesque : la loi anti briseurs de grève (loi antiscabs) interdit le recours à des effectifs suppléants pendant une grève légale, sauf dans les services essentiels et les cas de protection de la propriété ; la loi sur le zonage agricole, adoptée à l’automne 1978, vise à protéger les terres agricoles à proximité du Saint-Laurent ; les taxes sur le vêtement, les chaussures et l’ameublement sont abolies ; le salaire minimum est indexé au coût de la vie ; la gratuité des soins dentaires est donnée aux jeunes de moins de 16 ans.

Dans le même temps, le gouvernement Lévesque s’efforce de trouver des alliés extérieurs pour son projet de souveraineté. Il tente d’abord une première amorce du côté des Américains. En janvier 1977 son discours à l’Economic Club de New York s’avère cependant un échec, l’idée de séparation du Québec déstabilisant quelque peu les hommes d’affaires Américains qui pensent inévitablement à la Guerre de Sécession9. Quelques semaines plus tard, Pierre Elliott Trudeau, en visite à Washington, déclare que séparation du Québec serait un crime contre l’humanité10, et le président américain, Jimmy Carter, dit préférer avoir affaire à un Canada uni qu’à deux pays indépendants à sa frontière nord11.

Les efforts du gouvernement péquiste avec la France sont beaucoup plus satisfaisants. En novembre 1977, René Lévesque est reçu à Paris comme un chef d’État. Il rencontre le président Giscard d’Estaing à l’Élysée et celui-ci lui remet la rosette de la Légion d’honneur. De son côté, Jacques Chirac, maire de Paris, ne lui cache pas sa sympathie pour la souveraineté du Québec12. Au cours de cette visite, on décide que les premiers ministres du Québec et de la France se rencontreront désormais annuellement. Cet événement déstabilise quelque peu le gouvernement fédéral qui reproche à la France son ingérence dans les affaires canadiennes13.

Les relations entre Québec et Ottawa demeurent d’ailleurs tendues pendant les années 1976-1980. Trudeau garde la même intransigeance que lors des années Bourassa. Les conférences fédérales-provinciales sont décevantes, qu’elles portent sur l’économie ou sur l’éventuel rapatriement de la Constitution canadienne. En 1978 éclate la querelle sur la taxe de vente. Au printemps, Ottawa demande aux provinces de réduire leur taxe de vente et promet en retour de leur rembourser le montant jusqu’à concurrence de 3 %. Le Québec est la seule province à refuser l’offre : pour Lévesque, il s’agit d’une tentative du fédéral d’entrer subtilement dans un champ fiscal réservé aux provinces.

Les relations avec Ottawa s’améliorent quelque peu avec l’arrivée au pouvoir des conservateurs de Joe Clark le 22 mai 1979.

En 1979, le gouvernement Lévesque entreprend ses premières négociations avec les employés du secteur public et parapublic, dans le but de négocier les nouvelles conventions collectives. Il offre d’abord des hausses salariales de 3,5 %, vite refusées par les syndicats qui, eux, demandent un salaire minimum de 265 $ par semaine. Un Front commun, le troisième depuis 1972, est formé le 7 mai. Après une série de débrayages et de grèves rotatives, le ministre des Finances, Jacques Parizeau, propose, à l’automne, des hausses salariales variant de 6,4 % à 9,5 % et un salaire hebdomadaire d’environ 200 $. Devant la menace d’une grève générale, le gouvernement fait adopter une loi spéciale le 12 novembre, la suspendant pour une durée de 15 jours. Après des négociations intensives, une entente de principe est conclue le 21 novembre. Les membres de la CEQ rejettent l’entente et déclenchent une grève générale le 28 janvier 1980. Finalement, une nouvelle entente de principe est signée avec la CEQ en février. René Lévesque sort amer de ces négociations, plusieurs syndiqués ayant menacé de voter Non au référendum s’il n’accédait pas à leurs demandes.

(Réforme de la Loi électorale, nouvelle Loi régissant le financement des partis politiques, Loi sur la consultation populaire, Loi sur la protection du consommateur, Loi sur l’assurance automobile et Charte de la langue française réaménagement des municipalités régionales de comté, réforme de la fiscalité municipale, loi antiscabs, loi de la santé et de la sécurité au travail, abolition des clubs privés de chasse et de pêche, régime d’épargne-action, aide aux PME, création du ministère du Commerce extérieur).

Loi sur la protection du territoire agricole adoptée le 22 décembre 1978.

Référendum sur la Souveraineté-Association
Article détaillé : Référendum de 1980 au Québec.

À l’automne de 1979, les circonstances semblent favorables au gouvernement Lévesque pour enclencher le processus référendaire. Le conservateur Joe Clark est au pouvoir à Ottawa, où il dirige un gouvernement minoritaire. Trudeau lui-même annonce son retrait de la vie politique. Le 1er novembre, le livre blanc sur la souveraineté-association est déposé à l’Assemblée nationale et, le 20 décembre, René Lévesque rend publique la question référendaire.

Le même mois, cependant, le gouvernement conservateur de Clark est renversé. Le 18 février 1980, le Parti libéral de Pierre Trudeau remporte les élections fédérales, raflant entre autres 74 des 75 circonscriptions au Québec. Malgré cette mauvaise nouvelle pour lui, le gouvernement Lévesque entame le débat référendaire à l’Assemblée nationale en mars. Un sondage CROP, à la fin du mois, indique même que 55 % des Québécois se disent favorables au concept de souveraineté-association14.

La ministre Lise Payette commet alors une bourde en comparant la femme du chef libéral Claude Ryan, Madeleine, à une Yvette, modèle de femme soumise que l’on trouve dans certains manuels scolaires de l’époque. Trois semaines plus tard, un groupe de femmes libérales veulent prouver qu’elles peuvent, à la fois, être féministes et fédéralistes et fondent le Mouvement des Yvettes. Ce mouvement prend de l’ampleur et culmine le 7 avril lorsque 15 000 femmes se rassemblent au Forum de Montréal pour y écouter, outre Madeleine Ryan, Thérèse Casgrain, Jeanne Sauvé, Solange Chaput-Rolland et Thérèse Lavoie-Roux. Le camp du Non a maintenant le vent en poupe, les sondages commençant à indiquer une baisse significative d’appuis au Oui dans la population.

Le gouvernement fédéral aide le Comité du Non de Claude Ryan en dirigeant une campagne de peur systématique : les personnes âgées perdront leurs pensions de vieillesse ; le prix de l’essence grimpera à 50 cents le litre ; la facture énergétique d’une famille augmentera de plus de 1 200 $ en un an. Le 15 mai, un discours de Pierre Trudeau au Centre Paul-Sauvé est interprété comme ayant contribué à la victoire de son camp. Il promet alors de renouveler la fédération canadienne dans le sens des aspirations du Québec. Nous mettons nos sièges en jeu, déclare-t-il.

Le 20 mai, le référendum se traduit par une défaite pour le gouvernement Lévesque. 59,4 % des Québécois ont voté pour le Non, 40,6 % pour le Oui. Une mince majorité de francophones s’est prononcée pour le Non. Le soir, au Centre Paul-Sauvé, René Lévesque tente d’apaiser ses militants déçus (« Si je vous ai bien compris… vous êtes en train de dire… à la prochaine fois15. ») tout en sommant le gouvernement d’Ottawa de remplir ses promesses (“La balle est maintenant dans le camp fédéral).

Plus tard, il sera prouvé que le gouvernement Trudeau a dépensé 7,5 millions $ durant la campagne de 1980, soit 8 fois plus que ne le permet la loi référendaire, à laquelle il ne se sentait pas lié16.

Négociations constitutionnelles

Quelques jours après le référendum, Trudeau entame de nouvelles négociations avec les provinces. Son objectif est de rapatrier la Constitution canadienne, toujours à Londres, et de l’assortir d’une Charte des droits protégeant les droits individuels, et d’une formule d’amendement devant régir les futurs changements constitutionnels. Le gouvernement Lévesque décide de mettre momentanément de côté son option et de négocier de bonne foi.

Les pourparlers commencent en juin et une première conférence fédérale-provinciale a lieu en septembre 1980. L’Ontario et le Nouveau-Brunswick prennent parti pour Ottawa, mais les autres provinces, qui ont peur de voir gruger leurs pouvoirs, décident de s’allier avec le Québec afin de contrer le projet Trudeau. Devant l’échec de la conférence, le premier ministre canadien annonce qu’il rapatriera unilatéralement la Constitution. Plusieurs provinces, dont le Québec, décident alors de porter leur cause devant les Cours d’appel. Celles-ci ne s’entendent pas, mais celle de Terre-Neuve se prononce pour l’illégalité du projet, ce qui oblige Ottawa à faire appel à la Cour suprême du Canada.

Entre temps, Lévesque remporte les élections du 14 avril 1981 où il obtient près de 50 % du vote. Sa promesse remplie de bon gouvernement a contribué aux résultats, mais d’autres raisons entrent en ligne de compte : il s’est en effet engagé à ce que la souveraineté ne soit pas un enjeu pendant le prochain mandat et démontre efficacement que le PQ est le seul apte à défendre les intérêts du Québec face aux visées du gouvernement fédéral. De son côté, le PLQ s’est mal préparé à l’élection et l’arrogance de son chef, Claude Ryan, le fait mal paraître17.

Deux jours plus tard, le 16 avril, Lévesque rencontre 8 premiers ministres provinciaux à Vancouver (ceux du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario se sont désistés) afin de négocier une formule d’amendement. Il consent à abandonner le droit de veto, et ses alliés acceptent que la Charte des droits ne soit pas enchâssée dans la Constitution. De plus, ceux-ci décident de le soutenir dans sa demande d’obtenir un droit de retrait avec compensation qu’il préfère au droit de veto, car ainsi une province peut refuser un programme fédéral sans empêcher les autres d’y adhérer.

Le 28 septembre 1981, la Cour suprême du Canada statue que le projet Trudeau est légal, mais non légitime, car il lui faut pour cela un consentement substantiel d’une majorité de provinces18. Trudeau invite alors ses homologues provinciaux à une conférence de la dernière chance au début novembre.

C’est durant cette conférence, dans la nuit du 4 au 5 novembre, que le gouvernement Trudeau parvient à s’entendre avec 9 provinces sur 10, à la suite de tractations nocturnes auxquelles le Québec n’a pas été convié. Les principaux négociateurs sont Jean Chrétien, Roy Romanow, Roy McMurtry et Allan Blakeney (la Nuit des Longs Couteaux). Le libellé de l’entente est signé le matin devant des représentants québécois éberlués. La Charte des droits et libertés est enchâssée dans la Constitution (avec l’ajout d’une clause nonobstant pour certains domaines clés) ; la formule de retrait avec compensation est abandonnée ; un droit de veto est accordé aux provinces de l’Ouest et de l’Atlantique, leur permettant une certaine autorité sur leurs ressources naturelles, mais le Québec ne l’obtient pas ; la mobilité de main d’œuvre interprovinciale est facilitée au risque de compromettre certains programmes provinciaux de création d’emplois ; enfin, l’article 23 rend illégale la clause Québec, invalidant ainsi certaines dispositions de la loi 101.

Lévesque revient à Québec, humilié et blessé. Ses proches s’accordent à dire que plus jamais il ne sera le même19.

Le coup de force fédéral a une conséquence immédiate sur le PQ. Au huitième congrès, en décembre 1981, les militants péquistes adoptent une résolution mettant au rancart la notion d’association. Lévesque tente en vain de les faire revenir sur leur décision et menace même de démissionner. Quelques jours plus tard, il annonce la tenue d’un référendum interne dans le Parti visant à annuler la résolution controversée. C’est ce que l’on a appelé le renérendum, expression inventée par Ian MacDonald, chroniqueur au journal The Gazette. Le 9 février 1982, les résultats sont plus que satisfaisants pour Lévesque : 95 % des 143,000 membres du PQ lui donnent leur soutien.

Deuxième mandat (1981-1985)

René Lévesque est réélu le 13 avril 1981 face à Claude Ryan, avec une majorité accrue de 80 sièges sur 122. Le PQ obtient la plus forte majorité de son histoire avec 49,26 % du vote des électeurs alors que le Parti libéral suit avec 46,07 %.

Article détaillé : Loi constitutionnelle de 1982.

Le second mandat est beaucoup plus dur pour René Lévesque et son gouvernement, et la crise constitutionnelle n’est pas seule en cause. Dès 1981, la récession économique prend une ampleur inattendue. Le taux de chômage, au Québec, grimpe à 10 % en juillet 1981, à 14 % en mars 1982, frise les 15 % en juillet 1982 et atteint 16 % le mois suivant. Le gouvernement tente, sans beaucoup de succès, d’en juguler les effets. Sur la suggestion de Louis Laberge, chef de la FTQ, il instaure le programme de Corvée-Habitation, visant à relancer la construction résidentielle. Le Plan Biron, quant à lui, a pour objectif de venir en aide aux PME en difficulté. En novembre 1983, Lévesque annonce la création de 18 000 emplois saisonniers dans un programme de reforestation.

C’est dans cette tourmente que s’amorcent de nouvelles négociations dans le secteur public. Lors du sommet économique d’avril 1982, Lévesque annonce un trou de 700 millions $ dans les prévisions budgétaires. Dans ces conditions, dit-il, l’État est incapable de payer les hausses salariales consenties en 1979. Certes, le budget de mai 1982 annonce la hausse de la taxe de vente de 9 % à 10 % et le gel des salaires des médecins et des cadres du gouvernement, mais Lévesque énonce que les employés du secteur public devront consentir à des sacrifices. Au mois de mai, la loi 70, autorisant le gouvernement à réduire leurs salaires de 20 % pendant une durée de trois mois, soit du 1er janvier au 31 mars 1983, est déposée à l’Assemblée nationale.

Les syndicats refusent cette mise en demeure et forment un nouveau Front commun à l’automne. Les négociations sont ardues et ne mènent nulle part. Le gouvernement y met fin en décembre en faisant adopter la loi 105, imposant 109 conventions collectives aux 300 000 syndiqués du secteur public. Les syndicats organisent des grèves en cascades à la fin janvier 1983. Le 29 janvier, près de 30 000 syndiqués défilent devant l’Assemblée nationale et brûlent des mannequins à l’effigie du premier ministre. Pour eux, Lévesque est devenu le « boucher de New Carlisle ».

Le gouvernement parvient tout de même à une entente avec les infirmières ainsi qu’avec la Fédération des Affaires sociales au début de février. Les enseignants, eux, continuent leurs débrayages. Lévesque fait alors adopter la loi 111 (appelée loi-matraque par les syndiqués) qui prévoit le congédiement sans appel, la perte de salaires, la perte d’ancienneté et la suspension de la Charte des Droits20.

Le 5 mars, plusieurs ministres sont bousculés par des centaines de manifestants devant l’Hôtel Concorde où doit se réunir le conseil national du PQ. Par la suite, cependant, les tensions s’apaisent et, le 18 avril, une entente de principe est signée avec la CEQ. Le gouvernement Lévesque sort affaibli de cette crise. L’alliance naturelle entre les syndicats et le PQ n’existe plus et celui-ci s’en ressent dans les années suivantes. Le taux d’insatisfaction envers le gouvernement prend alors d’énormes proportions.

Malgré la tourmente, le gouvernement continue tout de même son travail de législation. Le 23 juin 1982, la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels est adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Par contre, celle concernant la réforme du mode de scrutin et celle réformant l’éducation sont remises à plus tard.

En mai 1984, le soldat Denis Lortie entre dans l’Assemblée nationale et tue trois personnes avant d’être finalement arrêté. Son but, dira-t-il plus tard, était de « détruire le gouvernement Lévesque21 ».

En juin 1984, au neuvième congrès du PQ, les militants adoptent une résolution indiquant qu’aux prochaines élections un vote pour le Parti québécois sera un vote pour l’indépendance. Lévesque vote contre, mais se rallie à contrecœur. Deux mois plus tard, le 4 septembre, les conservateurs de Brian Mulroney remportent la victoire aux élections fédérales et adoptent une politique d’ouverture à l’égard du Québec. Le 16 octobre, dans son discours d’ouverture de la session parlementaire, René Lévesque déclare qu’il entend collaborer pleinement avec le nouveau gouvernement pour créer des emplois et rouvrir le dossier constitutionnel. Le 5 novembre, lors du Discours du Trône, à Ottawa, Mulroney s’engage à rouvrir le débat constitutionnel afin d’obtenir l’adhésion du Québec à l’entente de 1981. Lévesque lui tend la main, parle d’un Beau Risque et annonce son intention de mettre en veilleuse l’option indépendantiste, un choix crucial dans l’histoire du PQ car il scindera le parti séparatiste entre les deux clivages, l’un plus radical et l’autre qui suit l’adoucissement nationaliste recherché par René Lévesque.

Cette décision amorce l’une des crises les plus graves que le Parti québécois ait connues. Le 20 novembre, Pierre de Bellefeuille démissionne du caucus. Il est suivi, deux jours plus tard, de plusieurs têtes d’affiche du gouvernement : Jacques Parizeau, Camille Laurin, Denise Leblanc-Bantey, Gilbert Paquette et Jacques Léonard. Jérôme Proulx annonce qu’il siègera désormais comme député indépendant. Le 27 novembre, Louise Harel démissionne à son tour suivie, le 4 décembre, de Denis Lazure.

Lévesque, désormais à la tête d’un gouvernement sérieusement affaibli, convoque, en janvier 1985, un congrès spécial où il met officiellement en veilleuse l’option indépendantiste. Six mois plus tard, le 20 juin, fatigué, amer et probablement poussé par plusieurs membres de son caucus, Lévesque annonce qu’il démissionnera après le Congrès à la chefferie de son Parti.

Retour au journalisme

Ayant décidé de se retirer de la politique active, Lévesque revient à sa première passion : le journalisme.

René Lévesque repose au cimetière Saint-Michel de Sillery avec sa défunte épouse Corinne Côté-Lévesque

Il meurt d’une crise cardiaque le 1er novembre 1987 à son domicile de l’Île des Sœurs, à Verdun. Des dizaines de milliers de gens lui témoignent leur reconnaissance lors de ses funérailles à Québec. Son corps est inhumé au cimetière Saint-Michel de Sillery, en banlieue de Québec, le 5 novembre22.

Vie privée

En 1947, il épouse Louise L’Heureux, fille d’Eugène L’Heureux, directeur du journal L’Action catholique de Québec, qui était déjà sa fiancée avant la guerre. Le couple aura trois enfants : Pierre, Claude et Suzanne.

Suzanne Lévesque a pris le relai de son père au sein de l’appareil gouvernemental occupant des positions stratégiques dès 1986 au sein des Ministère de la justice, des relations internationales, plus récemment membre du Comité de déontologie policière. Elle est également membre du C.A. de la Fondation René Lévesque.
René Lévesque, présenté comme un séducteur de femmes par son entourage, a une relation amoureuse extra-conjugale avec sa coanimatrice Judith Jasmin.

Un incident malheureux fait la manchette en février 1977. Dans la nuit du 6 février, René Lévesque happe mortellement, avec sa voiture, Edgar Trottier, un sans-abri de 62 ans qui se trouvait sur la route. Les policiers qui se sont présentés sur les lieux n’ont pas cru bon faire passer les tests règlementaires à l’homme, puisque qu’on ne détecte aucun signe d’ivresse et aucune odeur d’alcool. Pierre Godin écrit, dans l’un de ses 4 tomes de la biographie de Lévesque :« Comme l’expliquera à la presse un policier du poste 10, résumant la pensée de ses collègues : “J’ai croisé le premier ministre tôt hier matin et il était parfaitement à jeun.” Opinion confirmée par le lieutenant Laurent Lévis, responsable de l’enquête, par George Wilson et par deux autres témoins de l’accident, le chauffeur de taxi Marijan Hocursak et Marvin Carsley. (…) Aucun signe d’ivresse, aucune odeur suspecte d’alcool23. »

Aucune accusation ne sera portée contre lui, mais René Lévesque restera marqué par l’accident. Il sera par la suite révélé que sa passagère n’était pas sa femme, mais une secrétaire du nom de Corinne Côté. Le mariage de René Lévesque se soldera alors par un divorce puis il épousera, le 12 avril 1978, Corinne Côté, fille de Roméo Côté et d’Irma Tremblay, au palais de justice de Montréal. Celle-ci a eu une influence notable sur les décisions de René Lévesque. Par exemple, à la suite de la nuit des Longs Couteaux, elle l’incite à demeurer en poste, malgré le dépit de Lévesque à l’égard des manœuvres politiques dont il vient de faire les frais.

Héritage politique

À sa mort en 1987, René Lévesque laisse derrière lui un important héritage politique. Lors de son passage dans la vie politique du Québec, il joue un rôle déterminant dans la réorganisation des responsabilités attribuées à l’État par les citoyens, de même que dans les rapports entre les citoyens et les partis politiques, les citoyens et l’administration publique, la majorité francophone et les minorités anglophone et allophone, en plus de semer dans le cœur et l’esprit d’un nombre important de ses concitoyens le désir et la détermination de mener le Québec à son indépendance par des moyens pacifiques et démocratiques.

Il aura instauré des règles fondamentales en ce qui concerne le financement des partis.

Hydro-Québec

Article détaillé : Hydro-Québec.

René Lévesque est souvent identifié comme le père de la nationalisation de l’électricité, ayant généralisé le mouvement initié par le premier ministre Adélard Godbout en 1943. Aujourd’hui, Hydro-Québec est toujours le seul distributeur d’électricité au Québec. 96 % de la production électrique québécoise provient de l’énergie hydraulique.

En 2003 Hydro-Québec se lance dans la production éolienne.

En 2006, les bénéfices provenant des activités des quatre filiales de la société sont de l’ordre de 3,74 milliards $ pour l’année 2005; 2,25 milliards $ et 2,13 milliards $ pour l’année 2004.

Parti québécois

Article détaillé : Parti québécois.

Le Parti québécois, fondé par Lévesque, est actuellement le parti d’opposition officielle à l’Assemblée nationale, ayant remporté 51 sièges à l’élection générale québécoise de 2008. Son chef est actuellement Pauline Marois, qui a succédé à André Boisclair le 27 juin 2007. Après le départ de René Lévesque, le Parti québécois a été au pouvoir de 1994 à 2003 et les Premiers ministre péquistes ont été Pierre-Marc Johnson, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry.

Système électoral

Réforme de la loi électorale, financement des partis politiques et des référendums, réforme du mode de scrutin avorté, mais poursuivi par de nombreux militants.

Politique linguistique

Bien qu’elle ait été modifiée à plusieurs reprises à la suite de jugements rendus par la Cour Suprême du Canada, la Charte de la langue française, le principal instrument légal sur lequel s’appuie la politique linguistique du Québec, est toujours en vigueur aujourd’hui.

Projet de pays

Bien qu’ils aient refroidi les ardeurs de certains de ses plus anciens partisans, les échecs référendaires de 1980 et de 1995 n’ont pas fait disparaître le projet de pays, toujours au cœur du programme politique du Parti québécois et de certains autres groupes et partis, notamment Québec solidaire, l’Option Nationale et le Parti indépendantiste

Chronologie

Statue de René Lévesque (1922-1987) devant l’Hôtel du Parlement à Québec. La statue est accompagnée d’une plaque, qui se lit comme suit:
« Il est un temps où le courage et l’audace tranquilles deviennent pour un peuple, aux moments clés de son existence, la seule forme de prudence convenable. S’il n’accepte pas alors le risque calculé des grandes étapes, il peut manquer sa carrière à tout jamais, exactement comme l’homme qui a peur de la vie. »
  • 1922 – Le 24 août, naissance de René Lévesque à hôpital de Campbellton, au Nouveau-Brunswick. (Il grandit à New Carlisle en Gaspésie).
  • 1937 – Le 18 juin, décès de son père.
  • 1947 – Le 3 mai, il épouse Louise L’Heureux à Québec.
  • 1957 – Prix Olivar-Asselin.
  • 1960 – Le 22 juin, il est élu député dans la circonscription électorale de Laurier.
  • 1960 – Le 5 juillet, il devient ministre des Ressources hydrauliques et ministre des Travaux publics.
  • 1961 – Le 28 mars, il devient Ministre des Ressources naturelles.
  • 1962 – Le 14 novembre, il est réélu député dans la circonscription électorale de Laurier.
  • 1965 – Le 14 octobre, il devient ministre de la Famille et du Bien-être social.
  • 1966 – Le 5 juin, il est encore une fois réélu dans la circonscription de Laurier.
  • 1967 – Le 4 septembre, il quitte le Parti libéral du Québec.
  • 1967 – Le 19 novembre, il fonde le Mouvement souveraineté-association (MSA).
  • 1967 – Le 28 décembre, début des négociations entre le MSA, le RN et le RIN en vue d’une fusion.
  • 1968 – Le 6 janvier, publication de son manifeste Option Québec.
  • 1968 – Le 19 avril, tenu du premier congrès d’orientation du MSA.
  • 1968 – Le 11 octobre, à Québec, premier congrès national du nouveau parti né de la fusion entre le MSA et le RN.
  • 1968 – Le 14 octobre, il est élu président du nouveau Parti québécois (PQ).
  • 1968 – Le 26 octobre, les membres du RIN votent en faveur de la dissolution de leur organisation. (Quinze jours plus tard, la majeure partie de ses 16 000 membres rejoignent le Parti québécois.)
  • 1970 – Le 29 avril, il est défait dans Laurier par le libéral André Marchand.
  • 1970 – Il devient chroniqueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec.
  • 1973 – Lors du 4e congrès national les 23, 24 et 25 février, il est réélu président du PQ.
  • 1973 – Le 29 octobre, il est défait dans la circonscription de Dorion.
  • 1976 – Le 15 novembre, il est élu député dans la circonscription électorale de Taillon.
  • 1976 – Le 25 novembre, il est assermenté Premier ministre du Québec.
  • 1977 – Le 6 février, il est impliqué dans un accident de la route24 . L’automobile qu’il conduit heurte Edgar Trottier, un sans-abri de 62 ans qui mourut sur le coup. M. Lévesque a été soupçonné d’avoir conduit en état d’ébriété, les policiers qui se sont présentés sur les lieux ne lui ont jamais fait passer le test d’ivressomètre.
  • 1977 – Le 3 novembre, il est fait grand officier de la Légion d’honneur
  • 1977 – En novembre, il reçoit la médaille de la ville de Paris.
  • 1979 – Le 12 avril, il épouse Corinne Côté.
  • 1979 – En juillet, sa mère décède.
  • 1981 – Le 13 avril, il est réélu député dans la circonscription électorale de Taillon.
  • 1981 – Le 30 avril, il est assermenté premier ministre du Québec une deuxième fois.
  • 1987 – Le 1er novembre, décès de René Lévesque, âgé de 65 ans, à Montréal (Île des Sœurs).

Écrits

René Lévesque est l’auteur de quelques livres et textes d’opinion :

  • Un pays qu’il faut faire (1967) ;
  • Option Québec (1968) ;
  • La Passion du Québec (1978) ;
  • Oui (1980) ;
  • Attendez que je me rappelle… (1986).

Il signe aussi un bon nombre d’articles et de chroniques dans :

  • L’Envol ;
  • Le Carabin ;
  • Le Clairon de Saint-Hyacinthe ;
  • Cité libre ;
  • Le Journal de Montréal ;
  • Le Journal de Québec ;
  • Le Jour.

Anecdotes

Notes et références

  1. Claude Godbout, Roger Racine, Marc Renaud, René Lévesque, Héros malgré lui, Le rebelle (1922-1967), Production René Lévesque (en collaboration avec Télé-Québec), Québec, 2003
  2. Généalogie de René Lévesque (site francogene.com) [page consultée le 11 juillet 2010].
  3. Graham Fraser, Le Parti québécois, Éditions Libre Expression, Outremont (Québec), 1984 (ISBN 2-89111-207-5)
  4. Secrétariat à l’adoption internationale | Accueil
  5. https://archives.cbc.ca/IDC-0-18-1123-6136/personnalites/parti_quebecois_levesque/clip2 Extrait du téléjournal du 14 octobre 1967 annonçant le départ de René Lévesque du Parti libéral
  6. Bellavance, Lionel (1972). Les partis indépendantistes québécois (1960-1970). Parti québécois d’Arthabaska. Arthabaska (Québec). p. 14.
  7. Lévesque aborda la question de la souveraineté avec prudence et grande sobriété, comme en fait foi sa décision concernant le Centre d’archives et de documentation (John F. Conway, Des comptes à rendre VLB éditeur, 1995)
  8. Les membres du Barreau retiraient jusqu’à une bonne moitié de leurs revenus des accidents de la route et, plus souvent qu’à leur tour, n’hésitaient pas à s’acoquiner avec l’assureur pour éterniser les procédures jusqu’à ce que le client découragé finît par laisser tomber son recours ou se contentât d’une bouchée de pain (René Lévesque, Attendez que je me rappelle, Québec-Amérique, 1986, pp. 386-387)
  9. James Reston, chroniqueur au New York Times, écrit dans un article du 25 janvier 1977: Les États-Unis sont renversés à l’idée que le Canada pourrait se fractionner en une série d’États qui pourraient se quereller les uns avec les autres. Cet article fait évidemment référence au discours de Lévesque à l’Economic Club, tenu le même jour.
  10. Pierre Godin, René Lévesque, L’espoir et le chagrin, p. 141.
  11. Le Soleil, 10 février 1977.
  12. Le Devoir, 5 novembre 1977
  13. Le Devoir, 7 novembre 1977
  14. Attendez que je me rappelle, p. 407
  15. René Lévesque, 20 mai 1980, Centre Paul-Sauvé, Montréal, Québec, Canada, dans La Réponse (média télévision de Radio-Canada), paru 20 mai 1980, René Lévesque.
  16. Dans La Presse du 14 décembre 1987, un article indique que Gérald Godin a rendu public à l’Assemblée nationale un rapport du gouvernement fédéral le démontrant.
  17. Pierre Godin. René Lévesque, l’homme brisé pp. 126-129.
  18. Pierre Godin. René Lévesque, l’homme brisé, pp. 150-151.
  19. Interview de Claude Charron à TVA le 2 novembre 1987 à la suite de la mort de René Lévesque.
  20. Graham Fraser. Le Parti québécois. Libre-Expression. 1984. p. 354
  21. Pierre Godin. René Lévesque, l’homme brisé, pp. 336-337.
  22. https://archives.cbc.ca/IDC-0-18-351-1902-10/personnalites/rene_levesque/ Extrait du Téléjournal du 5 novembre 1987, animé par Bernard Derome à propos des funérailles de René Lévesque.
  23. Pierre Godin, René Lévesque, l’espoir et le chagrin, Montréal, Boréal, 1994, p. 145.
  24. Bilan du Siècle – 6 février 1977 – Déroulement d’un accident routier impliquant le premier ministre du Québec, René Lévesque
  25. Presse canadienne, « Deux centrales porteront les noms de Jean Lesage et René Lévesque », dans La Presse, Montréal, 2010-06-22 [texte intégral (page consultée le 2010-06-22)].
  26. Meyer, Philippe, Québec, Seuil, 1980, p.104.
  27. René Lévesque a été le meilleur premier ministre, LCN, 4 octobre 2006, consulté en ligne le 5 septembre 2011.
  28. Critique – La Grand-Messe, MusiquePlus, 23 novembre 2004, consulté en ligne le 5 juillet 2011.

Bibliographie

En français

Sites Web

Ses écrits

Extraits de ses reportages

Portraits et biographies

  • Louise Beaudoin et François Dorlot. René Lévesque, Montréal : La Presse, 2007
  • Martine Tremblay, Derrière les portes closes – René Lévesque et l’exercice du pouvoir 1976-1985, Montréal, Québec Amérique, 2006, 710 p. (ISBN 2-7644-0453-0).
  • Pierre Godin. René Lévesque, l’homme brisé, tome 4, Montréal : Boréal, 2005
  • Martin Bisaillon. Le perdant, Montréal : Les Intouchables, 2004
  • Marguerite Paulin. René Lévesque – Une vie, une nation, XYZ Éditeur : Montréal, 2003, 168 p. (ISBN 2-89261-377-9)
  • Pierre Godin. René Lévesque, L’espoir et le chagrin (1976-1980), tome 3, Montréal : Boréal, 2001
  • Pierre Godin. René Lévesque, Héros malgré lui (1960-1976), tome 2, Montréal : Boréal, 1997
  • Pierre Godin. René Lévesque, Un enfant du siècle (1922-1960), tome 1, Montréal : Boréal, 1994
  • Claude Fournier. René Lévesque : portrait d’un homme seul, Montréal : Éditions de l’Homme, 1993, 341 pages (ISBN 2-7619-1153-9)
  • Michel Lévesque. René Lévesque, Montréal : Lidec, 1991
  • Pierre Godin. Les Frères divorcés, Montréal : Éditions de l’Homme, 1986
  • Alain Pontaut. René Lévesque ou l’idéalisme pratique, Montréal : Leméac, 1983
  • Peter Desbarats. René Lévesque ou le projet inachevé, Montréal : Fides, 1977 (traduction de Robert Guy Scully)
  • Jean Provencher. René Lévesque : portrait d’un Québécois, Montréal : La Presse, 1973, 270 pages (ISBN 0-7777-0056-5)
  • François Aubin. René Lévesque tel quel, Montréal : Boréal Express, 1973

Universitaire

  • Alexandre Stefanescu, René Lévesque, mythes et réalités,VLB éditeur, Montréal, 2008
  • Yves Bélanger et Michel Lévesque, éd. René Lévesque, l’homme, la nation, la démocratie, Presses de l’Université du Québec, 1992
  • André Carrier. Les idées sociales, économiques et politiques de René Lévesque, thèse de maîtrise à l’université d’Ottawa, 1970

Recensions

Généalogie

  • Paul-Émile Racan-Bastien. Généalogie ascendante de René Lévesque, premier ministre du Québec, tome I, Éditions historiques et généalogiques Pepin, 2001 480 p. (ISBN 2-554-02398-0)
  • Paul-Émile Racan-Bastien. Généalogie ascendante de René Lévesque, premier ministre du Québec, tome II, Éditions historiques et généalogiques Pepin, 2001 480 p. (ISBN 2-554-02399-9)

Autres

  • Mononc’ Serge & Anonymus. « René Lévesque », Musique Barbare, 2008
  • Les Cowboys Fringants. « Lettre à Lévesque », dans l’album La grande Messe, 2004
  • Victor Teboul. René Lévesque et la communauté juive : Entretiens, Éditions des Intouchables, 2001, 64 pages (ISBN 2-89549-034-1)
  • Michel Lemieux. Voyage au Levant : de Lawrence d’Arabie à René Lévesque, Sillery : Septentrion, 1992, 384 pages (ISBN 2-921114-69-0)
  • Claude Morin. Mes premiers ministres : Lesage, Johnson, Bertrand, Bourassa et Lévesque, Montréal : Boréal, 1991, 632 pages (ISBN 2-89052-440-X)
  • Michel Arsenault. « René Lévesque, une vie », dans L’Actualité, 1987
  • Collectif. Le Québec 1967-1987 : du Général de Gaulle au lac Meech, Montréal : Guérin littérature, 1987
  • Marcel Léger. Le Parti québécois : ce n’était qu’un début, Montréal : Québec/Amérique, 1986.
  • Jules-Pascal Venne, dir. Au-delà de l’image… suivi de René Lévesque, Libérer l’avenir, Montréal : Québec/Amérique, 1985
  • Gérard Bergeron. Notre miroir à deux faces : Trudeau-Lévesque, Montréal : Québec/Amérique, 1985
  • Graham Fraser. Le Parti québécois, Montréal : Libre Expression, 1984 (traduit de l’anglais par Dominique Clift)
  • Gérard Pelletier. Les années d’impatience, 1950-1960, Montréal : Stanké, 1983
  • Claude Charron. Désobéir, Trois-Rivières : VLB Éditeur, 1983
  • Louis La Rochelle. En flagrant délit de pouvoir : chronique des événements politiques de Maurice Duplessis à René Lévesque Montréal : Boréal Express, 1982
  • Lise Payette. Le pouvoir ? Connais pas !, Montréal : Québec Amérique, 1982
  • Don Murray. De Bourassa à Lévesque, Quinze, 1978
  • Vera Murray. Le Parti québécois : de la fondation à la prise du pouvoir, Montréal : Hurtubise HMH, 1976
  • Camille Laurin. Ma traversée du Québec (préface de René Lévesque), Éditions du Jour, 1970

Radio et télévision

  • Gilles Walker. René, télésérie dramatique, 2005 (œuvre de fiction)
  • Roger Cardinal. René Lévesque, télésérie dramatique, 1994 (œuvre de fiction)
  • Claude Godbout, Roger Racine, Marc Renaud. René Lévesque, Héros malgré lui, série documentaire en 3 épisodes (Le rebelle (1922-1967), Le patriote (1967-1977), Le démocrate (1977-1987)), Production René Lévesque (en collaboration avec Télé-Québec), Québec, 2003
  • Point de mire sur René Lévesque, série documentaire en 10 épisodes d’une heure, GSI Musique en collaboration avec Radio-Canada, 2002
  • Pierre Perrault. Un pays sans bon sens !, 1970

En anglais

Livres

  • David Fennario. The Death of Rene Levesque, Talonbooks, March 10, 2003, 72 pages (ISBN 0-88922-480-3)
  • Graham Fraser. PQ: René Lévesque and the Parti Québécois in Power, Montréal, McGill-Queen’s University Press; 2nd édition, août 2002, 434 pages (ISBN 0-7735-2310-3)
  • Claude Fournier. Rene Levesque: Portrait of a Man Alone, McClelland & Stewart, 15 avril, 1995, 272 pages (ISBN 0-7710-3216-1)
  • René Lévesque. Rene Levesque Memoirs, McClelland & Stewart, 1986 (traduit par Philip Stratford)
  • Graham Fraser. PQ: René Lévesque and the Parti Québécois in Power, Montréal, Libre Expression, 1984
  • René Lévesque. My Québec, Methuen, 1979, 191 pages, (ISBN 0-458-93980-3)
  • Peter Desbarats. René, Montréal, Fides, 1976
  • Peter Desbarats. Rene: a Canadian in search of a country, McClelland and Stewart 1976, 223 pages (ISBN 0-7710-2691-9)
  • Marguerite Paulin. René Lévesque: Charismatic Leader, XYZ Publishing, January 10, 2004, 176 pages (ISBN 1-894852-13-3) (traduit par Jonathan Kaplansky)
  • Jean Provencher, David Ellis. Rene Levesque: Portrait of a Quebecois, Paperjacks, June 1977 (ISBN 0-7701-0020-1)
  • René Lévesque. Quotations from René Lévesque, Éditions Héritage, 1977, 105 pages (ISBN 0-7773-3942-0)
  • Pierre Dupont. How Levesque Won, Lorimer, January 1, 1977, 136 pages (ISBN 0-88862-130-2) (traduit par Sheila Fischman)
  • René Lévesque. An option for Quebec, McClelland and Stewart, 1968, 128 pages
  • Victor Teboul, René Lévesque et la communauté juive, Éditions les Intouchables, 2002, 66 pages (ISBN 2-89549-034-1)

Sites Web

Mario Dumont

Saturday, May 19th, 2012

Mario Dumont (né à Cacouna, le 19 mai 1970) est un animateur de télévision et un ancien homme politique québécois. Il a été député de Rivière-du-Loup à l’Assemblée nationale du Québec de 1994 à 2009 et chef de l’Action démocratique du Québec durant la même période. De 2007 à 2008, Dumont a occupé le poste de chef de l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale. Il a démissionné de son poste de député et chef de l’ADQ suite aux résultats de son parti lors des élections provinciales de 2008. Depuis septembre 2009, il anime l’émission quotidienne Dumont 360 à l’antenne de V. L’émission fut renommée Dumont en 2010. Mario Dumont agit également à titre de consultant pour cette même chaîne de télévision depuis son départ de la vie politique.

Sommaire

Biographie

Mario Dumont obtient un baccalauréat en économie à l’Université Concordia à Montréal, en 1993. Il est élu député à l’Assemblée nationale sous la bannière adéquiste dans la circonscription de Rivière-du-Loup aux élections de 1994, 1998, 2003, 2007 et 2008.

Il a été président de la Commission-jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ), jusqu’à ce qu’il quitte le parti suite au rejet du Rapport Allaire. Il joue un rôle central, avec le président de la Commission juridique du PLQ, Jean Allaire, dans la fondation et le développement de l’Action démocratique du Québec (ADQ) après l’élection de 1989. Il succède à Allaire en tant que chef du parti après la démission de celui-ci pour des raisons de santé.

Sa participation au camp du Oui au référendum de 1995 sur la souveraineté du Québec n’avait pour but que de s’assurer que l’offre de partenariat avec le Canada ferait partie du préambule de la question référendaire. Après la défaite du Oui, il a soutenu l’idée d’un moratoire de dix ans sur la tenue d’un référendum sur la question nationale québécoise et a élaboré la plate-forme autonomiste de l’ADQ.

Politicien de centre-droit, il mise sur une plus grande autonomie du Québec au sein de la fédération canadienne (s’affirmer sans se séparer) et des régions du Québec. Plusieurs de ses mesures politiques impliquent une réduction de la taille de l’État, une régionalisation des responsabilités et des budgets et une plus grande liberté pour les entreprises et les citoyens.

Il a défendu la liberté d’expression au moment où CHOI-FM était menacée de fermeture par le CRTC. Selon certains, cet appui aurait permis l’élection de Sylvain Légaré dans la circonscription de Vanier, dans la région de Québec1. Sa popularité et celle de son parti est toujours aussi grande dans cette région ainsi que dans d’autres régions du Québec et ce, malgré la disparition des ondes traditionnelles de l’animateur Jeff Fillion.

Dans le débat sur les accommodements raisonnables, il a pris position en dénonçant ce qu’il appellera des « accommodements déraisonnables ». L’Action démocratique du Québec ne présenta cependant pas de mémoire devant la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables2, jugeant que sa position est largement connue. Sa plate-forme électorale pour les élections générales québécoises de 2007 comprend l’instauration d’une constitution québécoise dans laquelle seraient enchâssées les « valeurs communes des Québécois ».

Le 8 décembre 2008, après la défaite de l’ADQ lors de l’élection générale québécoise de 20083, il annonce qu’il ne dirigera pas son parti aux prochaines élections générales4.

Le 26 février 2009, La Presse consacre une demi-page (page 3 – Arts et Spectacles) sur l’embauche de Mario Dumont par TQS. On peut y lire qu’il « animera Dumont 360, une émission d’affaires publiques présentée à partir de septembre du lundi au vendredi, en fin d’après-midi ou en début de soirée. »

En juin 2011, Dumont et le polémiste Éric Duhaime reçoivent un blâme du Conseil de presse du Québec pour des propos inexacts tenus dans le cadre de l’émission quotidienne de Dumont à V, le 16 décembre 2010. Duhaime et Dumont avaient alors affirmé faussement que le député Amir Khadir était un partisan de la thèse du complot relativement aux attentats du 11 septembre 20015.

Postes politiques

Fonctions politiques et parlementaires

Pauline Marois

Saturday, May 19th, 2012

Pauline Marois (née le 29 mars 1949 à Québec) est une femme politique québécoise. Elle a occupé de nombreuses fonctions ministérielles sous tous les gouvernements du Parti québécois depuis 1981. Après deux tentatives infructueuses, en 1985 et en 2005, elle est devenue, le 26 juin 2007, la première femme à être chef du Parti québécois. Le 24 septembre 2007, elle fut élue députée de la circonscription de Charlevoix et réélue le 8 décembre 2008. Elle est la troisième femme à avoir occupé le poste de vice-première ministre du Québec après Lise Bacon et Monique Gagnon-Tremblay.

Sommaire

Biographie

Fille de Grégoire Marois et de Marie-Paule Gingras, Pauline Marois est l’aînée de cinq enfants. Elle a grandi dans un milieu modeste — son père était mécanicien dans un garage de Québec — à Saint-Étienne-de-Lauzon (maintenant incorporé à Lévis), sur la rive sud du Saint-Laurent, en face de Québec. Tous les enfants de la famille ont fait des études universitaires, ce qui comptait beaucoup pour leurs parents.

Elle est titulaire d’un baccalauréat en service social (B. Serv. soc.) de l’Université Laval (1971) et d’une maîtrise en administration des affaires (M.B.A.) de l’École des hautes études commerciales de l’Université de Montréal (1976).

Elle est mariée depuis 1969 à Claude Blanchet, avec qui elle a eu quatre enfants. Monsieur Blanchet a été président de la Société générale de financement entre 1997 et 2003.

Militante dès les premiers jours du Parti québécois, Pauline Marois a brièvement été l’attachée de presse de Jacques Parizeau, qui fut l’un de ses professeurs aux HEC. Elle quitte ce poste après six mois, en mars 1979, considérant qu’on ne « l’utilisait pas à la hauteur de son talent », confiera-t-elle plus tard au biographe de Jacques Parizeau, Pierre Duchesne1. Elle devient ensuite chef de cabinet de la ministre à la Condition féminine, Lise Payette, en novembre 1979. Le biographe de René Lévesque, Pierre Godin, affirme que Pauline Marois a hésité avant d’accepter le poste, parce qu’elle ne se sentait pas particulièrement féministe. « Avec moi, tu vas le devenir », lui avait alors répliqué la ministre Payette2.

Première carrière politique

Enceinte de sept mois, Pauline Marois hésite à se lancer en politique. Elle est finalement convaincue par son conjoint et René Lévesque3, et se porte candidate dans la circonscription de La Peltrie, dans la région de Québec. Elle est élue avec une confortable majorité de 5 337 voix sur son adversaire libéral4, le 13 avril 1981. Elle donne naissance à son deuxième enfant 11 jours plus tard, le 24 avril5.

Elle entre immédiatement au conseil des ministres, d’abord comme responsable de la Condition féminine de 30 avril 1981 au 29 novembre 1983, et pendant quatre mois en 1985. Elle est ensuite promue à la vice-présidence du Conseil du trésor, le 9 septembre 1982, puis devient ministre de la Main-d’œuvre et de la Sécurité du revenu, lors du remaniement de novembre 19836.

Elle signe, le 9 novembre 1984, la « lettre des douze », dans laquelle la moitié des ministres du gouvernement Lévesque s’opposent à la stratégie du « beau risque » du premier ministre et réclament que la souveraineté soit au cœur de la campagne électorale de l’année suivante. Cependant, elle ne se joint pas à sept de ses collègues signataires qui démissionneront à la fin du mois7.

Au départ de René Lévesque, elle se présente à la course à la direction du Parti québécois, malgré un sondage défavorable8. Après une campagne où elle fait la promotion du plein-emploi et de la souveraineté9, elle termine en deuxième place avec 19,7 % des suffrages10, mais se dit satisfaite et prête à continuer son engagement.

Défaite dans La Peltrie, lors de l’élection générale québécoise du 2 décembre 1985, elle poursuit son implication au sein de l’exécutif national du Parti québécois, tout en militant au sein d’organismes féministes. Elle est trésorière de la Fédération des femmes du Québec et agit à titre de consultante à la société Elizabeth Fry, un organisme qui vient en aide aux femmes détenues et ex-détenues6.

À l’instar de Jean Garon, Bernard Landry et Louise Harel, Pauline Marois désapprouve la stratégie d’« affirmation nationale » et la réorientation idéologique défendue par Pierre Marc Johnson. Notant que le PQ « doit redéfinir sa voie de gauche »11, elle se retire temporairement de la direction du parti au terme du congrès de juin 1987, pour aller enseigner à l’Université du Québec à Hull11.

Malgré certaines critiques formulées à l’endroit de Jacques Parizeau, elle accepte l’offre du nouvel homme fort souverainiste et devient conseillère au programme du PQ en février 198812. Elle se présente à l’élection partielle dans la circonscription d’Anjou, le 20 juin 1988, mais subit la défaite par 1 147 voix13.

1994-2003 – la ministre polyvalente

Elle revient à l’Assemblée nationale en tant que députée de Taillon en 1989 et se fait réélire en 1994, 1998 et 2003.

De retour au pouvoir après l’élection générale de 1994, le premier ministre Jacques Parizeau lui confie des dossiers à la fois sociaux — le ministère de la Famille — et économiques — le Conseil du trésor, et au lendemain du référendum de 1995, le ministère des Finances.

Elle a occupé pas moins de 14 charges ministérielles, parmi lesquelles : les Finances, l’Éducation et la Santé. Elle a également occupé pendant deux ans le poste de vice-première ministre du Québec (2001-2003).

Elle a, entre autres, donné naissance aux centres de la petite enfance, piloté le dossier de la transformation du réseau des écoles confessionnelles catholiques et protestantes de langue anglaise et française — une disposition datant de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 —, en deux réseaux de commissions scolaires organisées sur une base linguistique et instauré la maternelle à temps plein.

En 2001, après le départ de Lucien Bouchard, alors Premier ministre du Québec, Bernard Landry ne perd pas de temps et récolte tous les appuis. Il se fait couronner chef du parti, puis Premier ministre. Pauline Marois rate sa chance une seconde fois. Bernard Landry en fera sa ministre des Finances et vice-première ministre, poste qu’elle occupa jusqu’à la défaite du Parti québécois en 2003.

Jusqu’à son intermède de femme politique à temps plein, elle occupait le poste de porte-parole de l’opposition officielle en matière de relations internationales suite au remaniement du cabinet fantôme du Parti québécois.

2005 : Deuxième campagne à la direction du Parti québécois

En 2004, cherchant à provoquer le destin, Pauline Marois demande ouvertement le départ de Bernard Landry alors chef du Parti québécois14. En 2005, ce dernier démissionne après avoir été soumis à un vote de confiance où il obtient 76,2 % des appuis. À la suite de cette démission, elle se lance officiellement et sans attendre dans la course à la direction du Parti québécois en juin 2005. Elle reçoit l’appui de Joseph Facal, Jonathan Valois, Maka Kotto et Marie Malavoy et une vingtaine de députés de son parti et du Bloc québécois, parti souverainiste campé à Ottawa.

En cas de victoire, elle promettait de tenir un référendum dans les six mois à un an après l’élection d’un gouvernement péquiste, à condition qu’il soit gagnant :

« C’est une tâche immense que nous avons à accomplir ensemble, pour préparer le Québec à faire la souveraineté, surtout à la réussir et à gagner le référendum. Il ne s’agit pas de tenir un référendum n’importe quand, demain matin, il s’agit d’en tenir un gagnant15. »

Elle reçoit beaucoup d’appuis à l’extérieur du Parti québécois, comme celui de l’ex-présidente de la Fédération des infirmières, Jennie Skeene, de l’ancienne présidente de la CEQ, Lorraine Pagé, de l’écrivaine Hélène Pedneault et de l’ancienne présidente du Comité exécutif de la ville de Montréal, Léa Cousineau.

La semaine avant l’élection, elle reçoit l’appui de Pierre Dubuc, candidat dans la course. Le 10 novembre, Gilbert Paquette abandonne la course et demande à ses partisans de voter pour Pauline Marois.

Le 15 novembre 2005, elle perd finalement l’élection avec 30,56 %, soit la 2e position, avec 32 166 votes, alors que André Boisclair est élu avec une majorité de 53,68 %. Son rêve de devenir Première ministre du Québec – et première femme à le devenir – lui échappe encore une fois. Elle accepte le verdict clair et se rallie au nouveau chef. Elle se montre tout de même satisfaite de la campagne électorale, mais avoue être un peu peinée.

Le 20 mars 2006, sans amertume, Pauline Marois annonce qu’elle quitte la vie politique active. Ce départ précipité cause une certaine surprise puisqu’elle venait tout juste d’accepter d’occuper le poste de critique en matière de Relations internationales. Cependant, depuis janvier, la rumeur courait qu’un départ imminent de la ténor risquait de survenir. Elle se retire après plus de 25 ans de vie publique et politique, non sans peine. Cependant, elle avouera lors de son discours de démission que « le cœur n’y est plus ».

2007 : Troisième campagne à la direction du Parti québécois

À la suite de la démission d’André Boisclair, le 8 mai 2007, Pauline Marois choisit de se présenter dans une éventuelle course à la direction du Parti québécois, le 11 mai 200716. Pour elle, il s’agit d’une troisième tentative pour devenir chef de ce parti.

Le 13 mai 2007, Pauline Marois déclare officiellement sa candidature17, soit dix-huit mois après sa défaite lors de la course à la direction du Parti québécois de 2005. Elle veut mettre de côté le projet référendaire et veut modifier son approche d’un futur pays. Elle souhaite changer tout le programme du Parti québécois pour adapter celui-ci aux volontés des Québécois.

Pauline Marois est la seule personne officiellement en lice pour la succession d’André Boisclair, son seul rival potentiel (Gilles Duceppe, chef du Bloc québécois) s’étant désisté un jour après avoir annoncé sa candidature, probablement convaincu des conséquences néfastes pour le mouvement souverainiste d’un tel affrontement et percevant peut-être aussi un manque d’appuis suffisants18,19. En effet, Pauline Marois a joui d’un très grand nombre d’appuis dès le premier jour de l’annonce de sa candidature, à la fois au sein de la mouvance péquiste et au sein de la population (selon les premiers sondages).

Elle reçoit l’appui du club politique SPQ-Libre20. Aussi, elle rallie la quasi-totalité des députés du Parti québécois. Elle fait ensuite une déclaration indiquant qu’elle appuie le dégel des frais de scolarité21.

Le 14 mai 2007, Pauline Marois assiste à un souper-bénéfice du Bloc québécois, à Montréal, et Gilles Duceppe profite de l’occasion pour l’assurer de son appui inconditionnel.

Elle devient officiellement chef du Parti québécois, à la fermeture de la période des mises en candidature, le 26 juin22,23, étant la seule personne ayant déposé les signatures requises.

Depuis 2007 : Retour en politique active

Pauline Marois lors d’une allocution à Rivière-du-Loup en 2009.

Le 13 août 2007, Rosaire Bertrand, du Parti québécois, démissionne comme député de la circonscription de Charlevoix, à la limite est de la grande région de la Capitale-Nationale. Du même coup, il force le déclenchement d’une élection partielle, fournissant l’opportunité à Pauline Marois de pouvoir accéder à l’Assemblée nationale du Québec. Le jour même de la démission de Rosaire Bertrand, Pauline Marois annonce qu’elle sera candidate à cette élection24.

En septembre 2007, deux jours avant le scrutin, une controverse éclate lorsqu’un journaliste du quotidien The Gazette révèle que Pauline Marois et son conjoint, Claude Blanchet, possèdent une résidence située sur des terres anciennement agricoles (jusqu’à leur dézonage, en 1991), et sur des terrains publics expropriés en 1978 et destinés à la prolongation de l’autoroute 44025.

Le 24 septembre 2007, jour du scrutin, Pauline Marois est élue avec 59,16 % des suffrages, devenant députée de Charlevoix26,27,28. Son principal adversaire, l’adéquiste Conrad Harvey, obtient quant à lui 37,04 % des voix. L’assermentation de Pauline Marois a lieu le 11 octobre 200729.

Le 8 décembre 2008, Pauline Marois devient la chef de l’opposition officielle du Québec, à la tête de l’opposition officielle la plus forte depuis la Révolution tranquille, avec 51 députés élus à l’Assemblée nationale.

Le 16 avril 2011, lors du XVI congrès national du Parti québécois, Pauline Marois obtient plus de 93,08 % d’approbations lors du vote de confiance des délégués, un appui un peu plus fort que ceux obtenus dans le passé par Jacques Parizeau et Lucien Bouchard30.

Notes et références

  1. Duchesne, Pierre (2002). Jacques Parizeau, vol. 2 : Le Baron, 1970-1985, Québec Amérique, Montréal. pp. 160-161.
  2. Godin, Pierre. (2001) René Lévesque, vol. 3 : L’espoir et le chagrin (1976-1980), Boréal, Montréal. pp. 530-531.
  3. Godin, Pierre (2005). René Lévesque, vol. 4 : L’homme brisé (1980-1987), Boréal, Montréal. p. 117
  4. Directeur général des élections du Québec. Élections générales. 1981, 13 avril. Page consultée le 19 juillet 2007.
  5. Katia Gagnon, « Pauline en cinq temps », dans La Presse, 19 mai 2007, p. A2.
  6. Assemblée nationale du Québec (2007). Pauline Marois. Page consultée le 19 juillet 2007.
  7. Duchesne, Pierre (2002), op. cit., pp. 493-502.
  8. Le sondeur du Parti québécois, Michel Lepage, a interrogé les militants péquistes sur leur préférence en juin 1985. Pierre Marc Johnson se classait au premier rang avec 67 % des appuis, suivi de Bernard Landry avec 14 %. Pauline Marois arrivait loin en troisième place avec seulement 4 2 % des appuis. (Godin, Pierre (2005). op. cit. p. 494).
  9. Godin, Pierre (2005). op. cit., p. 495.
  10. QuébecPolitique.com Course à la direction du Parti québécois. Page consultée le 22 juillet 2007.
  11. Duchesne, Pierre (2004). Jacques Parizeau vol. 3. Le Régent, 1985-1995. Québec Amérique, Montréal. p. 47.
  12. Duchesne, Pierre (2004). op. cit. pp. 84-86.
  13. Directeur général des élections du Québec. Élections partielles. 1988, 20 juin (Anjou, Roberval). Page consultée le 20 juillet 2007.
  14. Raymond Bréard, La Presse, 31 mai 2007
  15. Radio-Canada. 2005. « Référendum: Pauline Marois précise sa position ». Radio-Canada. 9 septembre. En ligne (page consultée le 12 mars 2007).
  16. Robert Dutrisac et Hélène Buzzetti, « Un combat de géants: Marois-Duceppe », dans Le Devoir, 12-13 mai 2007 [texte intégral (page consultée le 15 décembre 2008)].
  17. Kathleen Lévesque, « L’électrochoc Pauline Marois », dans Le Devoir, 14 mai 2007 [texte intégral (page consultée le 15 décembre 2008)].
  18. Alexandre Shields, « Les députés bloquistes serrent les rangs derrière Gilles Duceppe », dans Le Devoir, 14 mai 2007 [texte intégral (page consultée le 15 décembre 2008)].
  19. Michel David, « Tel un phénix », dans Le Devoir, 14 mai 2007 [texte intégral (page consultée le 15 décembre 2008)].
  20. Michel Corbeil, « Le SPQ-Libre se range derrière la nouvelle candidate », dans Le Soleil, 13 mai 2007 [texte intégral].
  21. Pednault, Steven, Le PQ ouvre la porte au dégel, L’Express, 18 mars 2008, consulté en ligne le 10 mai 2012.
  22. Radio-Canada. Pauline Marois: c’est officiel. Le 26 juin 2007.
  23. Paul Roy, « Pauline Marois est chef du PQ », dans La Presse, 27 juin 2007 [texte intégral].
  24. Antoine Robitaille, « Pauline Marois se présentera dans Charlevoix », dans Le Devoir, 13 août 2007 [résumé (page consultée le 6 avril 2009)].
  25. (en) William Marsden, « How estate was built on public, farm lands », dans The Gazette, 22 septembre 2007 [texte intégral (page consultée le 6 avril 2009)].
  26. Voir aussi Élection partielle québécoise de 2007.
  27. Simon Boivin, « Marois gagne son pari », dans Le Soleil, 24 septembre 2007 [texte intégral (page consultée le 6 avril 2009)].
  28. Sylvain Desmeules, « Élection dans Charlevoix: un couronnement sans débordement », dans Le Soleil, 25 septembre 2007 [texte intégral].
  29. Norman Delisle et Presse canadienne, « Marois assermentée », dans La Presse, 11 octobre 2007 [texte intégral].
  30. Antoine Robitaille, « Fort vote de confiance pour Pauline Marois », dans Le Devoir, 16 avril 2011 [texte intégral]

Stephen Harper

Saturday, May 19th, 2012

Stephen Joseph Harper, C.P., B.A., M.A. (né le 30 avril 1959) est un homme d’État canadien ; il est l’actuel Premier ministre du Canada et chef du Parti conservateur du Canada. Stephen Harper est le député représentant la circonscription albertaine de Calgary-Sud-Ouest depuis 2002 à la Chambre des communes ; il a précédemment été député de Calgary-Ouest de 1993 à 1997.

Membre fondateur du Parti réformiste, il quitte le Parlement temporairement pour diriger la Coalition nationale des citoyens. Après la démission de Stockwell Day de son poste de chef du parti, en 2002, Harper est élu chef de l’Alliance canadienne. En 2003, il réussit à conclure un accord avec le chef progressiste-conservateur Peter MacKay pour fusionner les deux partis. En mars 2004, Harper est élu chef du nouveau Parti conservateur du Canada.

Le 23 janvier 2006, il remporte l’élection générale face au premier ministre sortant Paul Martin. Lui et son premier conseil des ministres sont assermentés le 6 février 2006, formant un gouvernement minoritaire et mettant un terme à plus de douze ans de règne libéral.

Le 14 octobre 2008, il est réélu comme premier ministre du Canada pour un second mandat dans un gouvernement minoritaire renforcé. Le 27 novembre 2008, son gouvernement dépose un énoncé économique jugé inacceptable par les partis d’opposition, qui s’unissent formellement quelques jours plus tard afin de défaire le gouvernement. Le 5 décembre 2008, le Premier ministre demande au gouverneur général Michaëlle Jean de proroger la session parlementaire afin d’éviter un vote de confiance prévu par les partis d’opposition. Il est finalement renversé par une motion de censure pour « outrage au Parlement » en mars 2011. Une élection fédérale anticipée est alors convoquée, au cours de laquelle il obtient une majorité absolue.

Sommaire

Chef de l’Alliance canadienne

Lorsque Stockwell Day cède sous la pression interne du parti et démissionne comme chef « allianciste » dans l’été 2001, Harper se lance dans la course à la direction subséquente. Lors du vote, le 20 mars 2002, Harper gagne lors du premier tour de vote et devient chef « allianciste ». Il devient aussi chef de l’Opposition lors de son retour aux communes dans une élection partielle en avril 2002.

En 2002, Harper déclare que les provinces atlantiques ont une culture de la défaite. La Chambre d’Assemblée de la Nouvelle-Écosse adopte à l’unanimité une motion condamnant ses commentaires. Le Premier ministre du Nouveau-Brunswick Bernard Lord et le chef progressiste-conservateur fédéral Joe Clark les condamnent également. Harper ne s’excuse pour autant pas pour ses paroles, disant des réactions qu’il s’agissait de politique partisane.

Ses dix-huit premiers mois comme chef de l’opposition sont largement consacrés à la consolidation des éléments fracturés de l’Alliance canadienne, ainsi qu’à défier le gouvernement libéral et à encourager une union des forces alliancistes et progressistes-conservatrices. Le but de cette union était de présenter un seul parti de centre-droite aux prochaines élections fédérales, prévenant ainsi la division de l’électorat qui s’était produite dans le passé. Les deux partis fusionnent dans la deuxième moitié de 2003, créant un nouveau parti, le Parti conservateur du Canada.

Chef du Parti conservateur

Le 12 janvier 2004, Harper annonce sa démission comme chef de l’opposition pour présenter sa candidature à la direction du Parti conservateur du Canada. Il remporte la course facilement, avec une majorité lors du premier tour contre Belinda Stronach et Tony Clement le 20 mars 2004.

Élection fédérale de 2004

Harper dirige les conservateurs dans l’élection fédérale de 2004. Plusieurs considèrent qu’il a de bonnes chances de vaincre le premier ministre libéral Paul Martin. Après un rapport cinglant de la vérificatrice générale, Sheila Fraser, concernant le détournement du Programme des commandites dans les années 1990, et couplé à ce que plusieurs observateurs considèrent comme de la colère des électeurs en Ontario contre le Premier ministre libéral Dalton McGuinty qui avait brisé sa promesse électorale de ne pas hausser les impôts, plusieurs sondages montrent les conservateurs nez à nez avec les libéraux.

Stephen Harper lors de la campagne de 2004

Tard dans la campagne, les conservateurs commencent à attirer de l’attention négative à cause de certaines remarques controversées de la part de quelques députés et candidats concernant l’homosexualité, le bilinguisme officiel et l’avortement. De plus, le Parti libéral diffuse des publicités télévisées démontrant des villes couvertes de smog et des armes à feu ; ils cherchent à faire croire qu’un gouvernement conservateur sous Stephen Harper rendra le Canada semblable aux États-Unis de façon négative. Harper est aussi critiqué pour avoir soutenu l’invasion de l’Irak dirigée par les américains en 2003. L’expression « agenda caché », utilisée fréquemment dans l’élection de 2000 contre Stockwell Day, commence à refaire surface avec une régularité grandissante, cette fois-ci concernant les soins de santé. Harper, à son tour, accuse les libéraux de faire une campagne négative « à l’américaine » et d’essayer « d’emballer le scandale dans le drapeau canadien ». Le momentum commence à se retourner contre son parti, même si certains sondages suggèrent jusqu’au jour du scrutin que les deux partis se trouvent encore à égalité.

Le Parti conservateur réussit à obtenir des sièges en Ontario, là où le Parti réformiste et l’Alliance canadienne n’étaient jamais parvenus à faire des gains importants, mais Martin est réélu avec un gouvernement minoritaire et 135 sièges. Les conservateurs finissent bons deuxièmes avec 99 sièges. Bien que les conservateurs améliorent leur total de 72 sièges qu’ils détenaient avant l’élection, le parti ne récolte que 29,6 % du vote populaire, moins que les 37,7 % que formaient les votes combinées pour l’Alliance et les progressistes-conservateurs en 2000. Harper garde le soutien des membres du parti parce qu’il a réussi à unir le Parti PC et l’Alliance pour mener une bataille électorale en très peu de temps. De plus, l’élection d’un nouveau chef de parti au milieu d’une législature minoritaire n’est pas vue comme stratégiquement possible.

Chef conservateur de l’opposition

La première conférence du Parti conservateur se déroule du 17 au 19 mars 2005, à Montréal. Le parti tente d’adopter des tendances plus modérées, en accord avec ce que plusieurs estiment être le but de Harper. L’opposition à l’avortement et au bilinguisme est purgé de la plate-forme conservatrice ; le parti opte néanmoins pour la conservation d’une position s’opposant au mariage homosexuel. Harper reçoit un vote de confiance de 84 % des délégués.

Sous Harper, le Parti conservateur tente de faire du scandale des commandites, de l’éthique et de la corruption des libéraux les enjeux centraux de la politique canadienne.

L’opposition du parti au mariage homosexuel soulève quelque peu la controverse. Les Canadiens sont très divisés sur cette question, mais la base conservatrice tend à être plus en faveur de la définition traditionnelle du mariage ; trois délégués sur quatre votent pour conserver cette définition. Harper est subséquemment critiqué par un groupe de professeurs de droit proches des libéraux pour avoir déclaré que le gouvernement pouvait annuler les décisions des cours provinciales sans avoir recours à la clause dérogatoire, une clause de la Charte canadienne des droits et libertés. En contraste, Harper et Vic Toews, le ministre de la Justice et procureur général du Canada, suggèrent que cette clause n’est pas nécessaire pour entériner la définition traditionnelle du mariage. La proposition de Harper d’accorder aux couples homosexuels les droits inhérents au mariage traditionnel via une forme d’union civile a récemment été reconnue comme étant constitutionnelle par la firme d’avocats Lang Michener. La Cour suprême du Canada, quant à elle, a spécifiquement refusé de se prononcer sur la constitutionnalité du rétablissement de la définition traditionnelle du mariage.

Suite au dévoilement, en avril 2005, du témoignage percutant de Jean Brault devant la Commission Gomery, dévoilant la corruption répandue chez le Parti libéral, plusieurs sondages placent les conservateurs bien en avance des libéraux. Les conservateurs s’étaient jusqu’ici abstenus de voter sur le budget 2005, puisqu’il est clair que les Canadiens ne sont pas intéressés par une élection. Avec l’écroulement du soutien des libéraux et les controversés amendements budgétaires apportés par le NPD, le parti exerce une pression considérable sur Harper pour qu’il fasse tomber le gouvernement.

En mai, Harper annonce que le gouvernement n’a plus « l’autorité morale pour gouverner » et jure de faire tomber le gouvernement le plus tôt possible. Le Bloc québécois appuie cette idée en raison du scandale des commandites, tandis que le NPD monnaie son appui au gouvernement en échange d’amendements budgétaires conformes à leurs buts. L’effort pour faire tomber le gouvernement échoue suite à la décision de l’influente députée conservatrice Belinda Stronach de faire défection vers le Parti libéral. Ce geste est très controversé et est considéré comme de l’opportunisme par les observateurs conservateurs. Les libéraux accusent les conservateurs de « coucher avec les séparatistes » et donc de manquer de patriotisme. Le vote du 19 mai sur la deuxième lecture du budget passe avec l’appui des conservateurs ; toutefois, le projet de loi sur les amendements budgétaires du NPD reçoit 152 votes pour (libéraux, néo-démocrates et deux députés indépendants) et 152 votes contre (conservateurs, bloquistes et un indépendant). Selon la tradition parlementaire, lorsqu’il y a égalité des voix, le président de la chambre doit voter pour continuer le débat; le président Peter Milliken vote donc en faveur des libéraux, et le Parti libéral est autorisé, par une seule voix, à continuer de gouverner. Harper est sévèrement critiqué pour son échec, ainsi que pour avoir critiqué la nouvelle ministre Stronach.

Harper est aussi critiqué pour son appui au député conservateur Grumant Grewal. Grewal avait produit des cassettes contenant des enregistrements de conversations entre lui et Tim Murphy, le chef du bureau du Premier ministre, dans lesquels Grewal alléguait que Murphy lui avait offert des positions en échange de sa défection. Quand il apparaît que les enregistrements semblent avoir été modifiés, certains croient que c’est une mauvaise stratégie de la part de l’équipe de communications de Harper que de les avoir rendues publiques.

En juin 2005, le Parti conservateur annonce que Harper s’embarquerait sur une tournée estivale des barbecues et d’autres évènements de loisirs, dans le but de permettre aux canadiens de connaître le chef conservateur personnellement. En juillet, cinq membres de son équipe de communications lui remettent leur démission. Les détracteurs de Harper suggèrent que c’est une indication de divisions dans le parti, ce qui est aussitôt démenti par le parti et par les démissionnaires.

Élection fédérale de 2006

Stephen Harper, le soir de la victoire du 23 janvier 2006

Harper mène une campagne électorale où il affronte les mêmes rivaux que dans l’élection précédente. Le premier ministre Paul Martin avait promis de déclencher une nouvelle élection dans les trente jours suivant le rapport final du juge John Gomery, maintenant attendu pour février 2006. Toutefois, l’élection est finalement déclenchée plus tôt, malgré tous les efforts des libéraux pour sauver leur gouvernement. En effet, Jack Layton, chef du NPD, dépose une motion demandant au gouvernement de démissionner et de déclencher des élections à temps pour un jour de scrutin en février. Conservateurs et bloquistes se rallient à Layton pour appuyer cette motion. Les libéraux la balayent du revers de la main. Les partis d’opposition s’entendent donc pour faire tomber le gouvernement par une motion de défiance. La date du scrutin est fixée au 23 janvier 2006. Après une longue campagne, Harper remporte l’élection face au premier ministre sortant Paul Martin. Toutefois, la lutte est serrée avec les libéraux, particulièrement dans les grandes villes: il devient donc chef d’un gouvernement minoritaire.

Premier ministre du Canada

Environnement

Bien que M. Harper s’oppose au protocole de Kyoto dès le début de son mandat, se rangeant ainsi du côté des États-Unis et de l’Australie, son ministre de l’environnement, John Baird, présente en avril 2007 un plan d’action pour réduire les gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique. Selon ce plan, le gouvernement du Canada impose des cibles obligatoires à l’industrie, afin que les émissions de gaz à effet de serre soit réduites de 150 mégatonnes d’ici 2020, réglemente la consommation de carburant des véhicules automobiles et des camions légers à compter de 2011, et renforce les normes d’efficacité énergétique d’un grand nombre de produits consommateurs d’énergie, y compris les ampoules électriques. Depuis, M. Harper a réduit ses propres engagements de réductions de gaz à effet de serre de -20 % à -17 % d’ici 2020 par rapport aux émissions canadiennes de 20061. Depuis 1990, le Canada a augmenté l’émission de ses gaz à effets de serre de 30 %. La politique de Stephen Harper à cet effet tend à essayer de démontrer qu’elle s’aligne sur celle des États-Unis voisins, bien que ceux-ci, depuis l’investiture d’Obama, développent de façon plus marquée leurs énergies vertes, une filiale qui reste, à l’échelle du Canada, marginale1. Durant la crise économique, le gouvernement Harper a sabré dans les mécanismes d’évaluation environnementale1.

Cabinet

Bien que la majorité des députés conservateurs provenait des provinces de l’Ouest, Harper choisit majoritairement des députés de l’Ontario et du Québec pour former son premier conseil des ministres, dans l’intérêt de préserver un équilibre régional. Le nouveau cabinet conservateur est beaucoup plus petit que celui de l’ancien gouvernement Martin et élimina aussi les ministres juniors (appelés ministres d’État et, auparavant, secrétaires d’État). Certains experts dans les médias ont qualifié le cabinet de Harper de modéré, tempérant les racines alliancistes et réformistes du Parti conservateur.

Deux des sélections de Harper ont généré une certaine controverse. Il nomme le ministre libéral sortant de l’Industrie, David Emerson, comme ministre du Commerce international et ministre de la Porte d’entrée du Pacifique et des Jeux olympiques de 2010, et Michael Fortier, stratège conservateur de longue date, comme ministre des Travaux publics, le nommant également au Sénat. Emerson avait été réélu au Parlement sous la bannière libérale quelques semaines seulement auparavant, tandis que Fortier ne s’était pas présenté du tout. Harper affirma que les nominations étaient nécessaires afin que deux des plus grandes villes canadiennes (Vancouver et Montréal) aient une représentation au Cabinet, étant donné qu’aucun conservateur n’avait été élu dans ces villes.

Des politiciens de l’opposition et d’autres critiques ont attaqué la nomination d’Emerson, la qualifiant d’hypocrite étant donné que Harper et les conservateurs avaient sévèrement critiqué Belinda Stronach pour sa défection vers les libéraux en 2005. La décision d’Emerson rencontra également de l’opposition dans sa circonscription, où le candidat conservateur avait récolté moins de 20 % des voix dans la campagne précédente, bien qu’Emerson lui-même l’ait remporté par une très grande marge devant l’adversaire néo-démocrate. Le gouvernement de Harper a défendu la nomination d’Emerson en faisant valoir qu’il s’agissait de recruter un politicien qui avait une expérience préalable au cabinet fédéral. Emerson lui-même a suggéré que cela aiderait à recentrer le Parti conservateur sur l’échiquier politique.

La nomination de Fortier était elle aussi controversée, les conservateurs ayant longtemps critiqué la nature non-démocratique du Sénat. Harper et Fortier ont tous deux affirmé que la nomination au Sénat est temporaire, et que Fortier démissionnera de son siège aux prochaines élections fédérales afin de briguer un siège à la Chambre des communes. Pour l’instant Fortier représente donc la deuxième plus grande ville du Canada sans jamais n’avoir été élu.

Les autres choix de Harper ont été accueillis plus positivement. Le maire de Toronto, David Miller, a salué la sélection de Lawrence Cannon, la qualifiant de « très positive » et de « signal que M. Harper est sincère dans sa volonté de travailler avec les villes ». Bien que Toronto elle-même ne soit pas représentée au cabinet, Harper a nommé Jim Flaherty pour qu’il représente la ville en même temps que la grande région de Toronto. Flaherty représente la circonscription de Whitby—Oshawa, dans la partie est de la région de Toronto, et sa nomination au poste de ministre des Finances a été accueillie positivement par la communauté d’affaires de Bay Street.

Le 3 mars 2006, le commissaire à l’éthique Bernard Shapiro a annoncé qu’il lançait une enquête préliminaire sur les allégations de conflit d’intérêt contre Emerson et Harper. Shapiro expliqua qu’il examinera l’influence qui a été utilisée dans la décision d’Emerson de rejoindre les conservateurs. Les conservateurs ont critiqué l’enquête de Shapiro, la qualifiant de partisane et l’accusant d’appliquer un double standard, vu qu’il avait été nommé par le précédent gouvernement libéral et qu’il avait refusé des requêtes lui demandant de faire enquête sur la défection similaire de Belinda Stronach en 2005, en échange de laquelle elle avait reçu un poste au cabinet. Shapiro a également été la cible de critiques de la part de l’ancien dirigeant néo-démocrate Ed Broadbent qui l’accuse d’avoir « des problèmes de crédibilité extraordinairement sérieux ». Bien que d’accord avec Harper que l’enquête de Shapiro était inappropriée, Broadbent et des députés de l’opposition ont critiqué Harper pour sa confrontation avec le commissaire. Shapiro blanchit autant Harper que Emerson le 20 mars 2006, selon la lettre du règlement, mais le commissaire à l’éthique indiqua que l’« esprit » du code d’éthique sur les conflits d’intérêt était violé par la défection de députés et encouragea le parlement à réviser et modifier les lois et procédures sur les défections.

Vice-premier ministre et succession

Contrairement à ses prédécesseurs récents, Harper n’a pas nommé un de ses collègues au poste surtout honorifique de Vice-premier ministre. Plusieurs observateurs s’étaient attendus à ce qu’il nomme MacKay, ancien chef du Parti progressiste-conservateur et chef-adjoint de Harper, ou Lawrence Cannon, en tant que lieutenant québécois, à ce poste. Toutefois, Harper a nommé un ordre de succession qui doit agir pour lui dans certaines circonstances, commençant avec Cannon, puis Jim Prentice, puis la balance du cabinet en ordre de préséance.

Politique intérieure

Cour suprême

À part de son agenda législatif, Harper a nommé Marshall Rothstein comme nouveau juge puîné de la Cour suprême du Canada le 23 février 2006. En accord avec sa promesse électorale d’un nouveau processus de nomination des juges, Harper annonça que Rothstein devait paraître devant un comité spécial de 12 parlementaires. Toutefois, le comité n’avait pas le pouvoir de veto sur la nomination, ce que certains membres conservateurs avaient demandé.

Loi fédérale sur la responsabilité

Le 11 avril 2006, le président du Conseil du Trésor John Baird, au nom du gouvernement Harper, déposa la Loi fédérale sur la responsabilité et plan d’action. Le plan réduira les opportunités d’exercer de l’influence avec de l’argent en interdisant les dons politiques des entreprises, des syndicats, ainsi que les grands dons d’individus ; en instaurant une interdiction de cinq ans pour les anciens ministres, leurs assistants et les hauts fonctionnaires de faire du lobbyisme ; en assurant une protection aux divulgateurs ; et en augmentant le pouvoir du vérificateur général de retracer l’argent dépensé par le gouvernement. Le gouvernement espère faire adopter cette loi avant l’été.

Réforme démocratique

Stephen Harper a exprimé un désir de transformer le Sénat du Canada en un corps élu plutôt que nommé, un objet précédemment proposé par le Parti réformiste du Canada ; son gouvernement a déposé un projet de loi visant à limiter les mandats des sénateurs à 8 ans. Le 7 septembre 2006, Harper est devenu le premier chef de gouvernement canadien à témoigner devant un comité du Sénat afin de promouvoir les arguments du gouvernement en faveur d’une réforme du Sénat. Aucune action cependant n’a été prise dans ce sens jusqu’à aujourd’hui, Stephen Harper nommant d’ailleurs davantage de sénateurs que ses prédécesseurs.

Harper prône également les élections à date fixe (sauf dans le cas de gouvernements minoritaires). Le 30 mai 2006, le gouvernement a déposé le projet de loi C-16 qui vise à modifier la Loi électorale du Canada pour instaurer des dates fixes pour les élections. Le projet de loi indique qu’il doit y avoir une élection en 2009, le troisième lundi en octobre (19 octobre 2009) — ce serait la première élection à date fixe au Canada. Toutefois, le gouvernement peut tout de même être défait aux communes avant cette date, ce qui déclencherait automatiquement une élection.

Nation québécoise

À l’instar de ses prédécesseurs, Stephen Harper a longtemps évité de se prononcer sur l’épineuse question de la nation québécoise, affirmant plusieurs fois que de reconnaître ou non le Québec comme une nation souveraine. Comparativement aux gouvernements libéraux précédents cependant, hostiles à la reconnaissance du principe de « nation québécoise », M. Harper a reconnu le fait que l’Assemblée nationale du Québec a voté une résolution reconnaissant que le Québec constitue une nation, mais sans se prononcer sur les implications légales2. Cette position allait se concrétiser, en 2006, par une reconnaissance formelle votée par le parlement du Canada sur initiative du parti conservateur.

Le débat commence de nouveau à faire les manchettes dans le contexte de la course à la direction du Parti libéral du Canada de 2006. Le candidat perçu comme étant le meneur, Michael Ignatieff, avait pris position pour la reconnaissance de la nation québécoise, tandis que ses adversaires, dont Bob Rae et Stéphane Dion, s’étaient opposés à sa position, la jugeant trop risquée. Les membres du Parti libéral sont eux-mêmes fort divisés. Profitant de la situation, le Bloc québécois dépose une résolution à la Chambre des communes demandant à la Chambre de reconnaître « que les Québécoises et les Québécois forment une nation. » Le 22 novembre 2006, avant que la motion du Bloc ne soit débattue, Harper dépose sa propre motion : « Que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni. »3

Le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique ont donné leur appui à la motion (le NPD prône depuis longtemps la reconnaissance de la nation québécoise ; le Parti libéral, quant à lui, est divisé sur la question, et n’impose pas de ligne de parti à ses députés, dont certains prévoient voter contre la motion). Le Bloc québécois, d’abord opposé à la mention du « Canada uni » dans le texte de la motion, a fait volte-face et a décidé d’appuyer la motion lors du vote du lundi suivant à la suite d’une couverture médiatique très négative sur sa décision précédente4.

Si la motion est approuvée presque à l’unanimité au Québec, elle est plus controversée au Canada anglais. Alors que certains commentateurs applaudissent la motion et affirment qu’il n’y a pas à s’inquiéter, faisant valoir que le Canada contient plusieurs nations et que la motion affaiblira la cause indépendantiste et donc sera bénéfique pour le fédéralisme5, d’autres soutiennent qu’il s’agit d’une atteinte à l’existence même du Canada6, craignant que la reconnaissance de la nation québécoise n’aide la cause de l’indépendance du Québec ou ne mène à de nouvelles négociations constitutionnelles dans le style des accords du lac Meech et de Charlottetown, qui ont laissé un souvenir amer à tous les Canadiens.[citation nécessaire]

La motion de Harper est adoptée à 266 voix contre 16 le 27 novembre 2006 ; les voix opposées proviennent exclusivement du Parti libéral et d’un député indépendant, Garth Turner. Toutefois, la motion provoque la démission du ministre des Affaires intergouvernementales et du Sport amateur, Michael Chong, qui s’abstient de voter sur la motion. La motion du Bloc québécois, quant à elle, est défaite par 233 voix contre 487.

À la suite de l’adoption de la motion, un sondage révèle que 67 % des Canadiens rejettent la notion que les Québécois forment une nation ; en ne comptant pas le Québec, cette proportion s’élève à 77 pourcent. Le seul groupe majoritairement en accord avec la notion de la nation québécoise sont les Québécois francophones, à 71 %. Toutefois, cette motion n’a ni aidé, ni nui aux appuis électoraux du Parti conservateur8.

Politique étrangère

Premier voyage outre-mer

Les 11 et 12 mars 2006, Harper effectue un voyage-surprise en Afghanistan, où des effectifs des Forces canadiennes sont déployés depuis 2001, pour rendre visite aux troupes afin de démontrer son appui à leurs efforts et à la reconstruction et la stabilité dans la région. Le choix de Harper pour sa première visite à l’étranger avait été bien gardée de la presse jusqu’à ce qu’il arrive en Afghanistan (pour des raisons de sécurité), et est considéré comme un changement majeur dans la relation entre le gouvernement et les forces militaires. Bien que d’autres dirigeants mondiaux ont visité l’Afghanistan, le voyage de Harper était décrit comme sans précédent dans sa durée et son étendue.

Relations canado-américaines

Stephen Harper et George W. Bush à une conférence de presse à la Maison-Blanche le 6 juillet 2006

Peu après avoir été félicité par George W. Bush pour sa victoire, Harper a réprimandé l’ambassadeur des États-Unis au Canada David Wilkins pour avoir critiqué le plan conservateur d’assurer la souveraineté canadienne sur les eaux de l’Arctique avec les forces armées.

Le 16 février 2006, Harper nomma l’ancien ministre progressiste-conservateur Michael Wilson au poste d’ambassadeur du Canada aux États-Unis, remplaçant le libéral Frank McKenna. Wilson affirma lors de sa première conférence de presse qu’en tant qu’ambassadeur, le bois d’œuvre est clairement en haut de la liste des priorités.

La première rencontre de Harper avec le président américain a eu lieu à la fin de mars 2006, et bien que peu ait été conclu en termes d’accords solides, le voyage fut décrit dans les médias comme un signal de liens plus solides entre les deux pays. Toutefois, Harper a affirmé à la presse qu’il a utilisé un « langage coloré qui ne serait pas approprié à la télévision » alors qu’il pressait le président Bush en privé sur son opposition à une loi américaine qui obligerait les citoyens canadiens de montrer leurs passeports lorsqu’ils traverseraient la frontière pour entrer aux États-Unis. Bush affirma que Harper était « un gars très ouvert, très direct [...] S’il a un problème, il l’exprime d’une façon claire pour que tout le monde comprenne, et c’est la façon que je préfère traiter avec les gens. »

Peu d’informations sur cette rencontre ont été divulguées au public, alors n’ayant que des photos disponibles dans les médias, ceux-ci se sont contentés de critiquer les choix vestimentaires du Premier ministre.

Le 27 avril 2006, Harper annonce à la Chambre des communes que son gouvernement avait conclu un accord de sept ans avec les États-Unis dans le cadre du conflit du bois d’œuvre. Les trois grandes provinces productrices de bois d’œuvre — la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Québec — ont accepté l’accord, ainsi que l’industrie canadienne du bois d’œuvre. Toutefois, le chef de l’opposition Bill Graham et le chef néo-démocrate Jack Layton ont tous deux critiqué l’accord pour n’avoir pas requis des États-Unis le remboursement total des 5 milliards $ récolté en tarifs douaniers sur le bois d’œuvre canadien.

Suivant un débat et un vote aux communes, le gouvernement Harper a renouvelé l’accord de NORAD avec les États-Unis, le rendant permanent et y ajoutant la défense maritime ; l’accord avait précédemment concerné uniquement la défense aérienne. Les députés néo-démocrates qui se sont fortement opposés à l’accord ont affirmé que celui-ci réduirait la souveraineté du Canada sur les eaux internes du pays.

Les relations sino-canadiennes

Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur, il semblerait que les relations sino-canadiennes se soient tendues, notamment après que le 14e Dalaï Lama eut reçu la citoyenneté d’honneur canadienne le 9 septembre 20069 et les plaintes pour espionnage commercial d’agents chinois au Canada10. Stephen Harper a cependant rencontré le Président chinois Hu Jintao le 19 novembre 2006. La conversation a duré 15 minutes au sommet de l’APEC. Quoique brève, la discussion fut, selon M. Harper, « très franche »11. Le 29 octobre 2007, Stephen Harper a rencontré publiquement le Dalaï Lama12. En quelques semaines, Harper fut le 4e dirigeant d’un pays occidental à rencontrer celui-ci13.

Conflit israélo-libanais

Au début du conflit israélo-libanais de 2006, Harper affirme « Israël a le droit de se défendre », ajoutant « je crois que la réponse israélienne a été mesurée vu les circonstances. » Relativement à la résolution du conflit, il déclare, « Il est essentiel que le Hezbollah et le Hamas relâchent leurs prisonniers israéliens ; tous les pays dans la région qui ont une influence sur ces organisations doivent encourager la fin de la violence et [...] encourager la reconnaissance du droit d’Israël à l’existence. »14

La qualification de la réponse d’Israël comme « mesurée » par Harper crée la controverse au Canada. Le 17 juillet 2006, Harper paraissait nuancer ses propos, notant que la situation s’était dégradée depuis ses commentaires initiaux, mais qu’il était difficile pour Israël de combattre des « forces non-gouvernementales » lorsque celles-ci se cachent parmi la population civile. Harper répète son appui à la position israélienne, en appelant les deux côtés à faire preuve de retenue et à minimiser les morts civils15,16.

Environ 15 000 Canadiens, principalement d’origine libanaise, se trouvaient au Liban au moment du déclenchement des hostilités, et le gouvernement canadien fait des efforts pour évacuer ceux qui désirent quitter le pays ; cette opération a été l’objet de critiques pour sa lenteur et son inefficacité perçues. Le 17 juillet, un groupe de manifestants, principalement d’origine palestiniennes et arabes(algériennes, marocaines, syriennes,…) se rassemblent devant le consulat israélien à Montréal pour protester contre les bombardements au Liban. D’autres manifestations ont lieu le 22 juillet à travers le Canada.

Harper et le ministre des Affaires étrangères Peter MacKay ont réitéré leur appui à la position israélienne, tout en appelant à la retenue et prônant un cessez-le-feu. Interrogé sur la situation à la fois au Liban et à Gaza le 18 juillet, Harper affirme aux journalistes : « Nous voulons tous encourager non seulement un cessez-le-feu, mais une résolution. Et une résolution serait atteinte uniquement lorsque tout le monde s’assoit à la table et chacun admet [...] la reconnaissance de l’autre, » faisant référence au refus du Hezbollah et du Hamas de reconnaître le droit d’existence d’Israël. Harper affirme la responsabilité du Hezbollah dans la mort des civils des deux côtés. « L’objectif du Hezbollah est la violence, a-t-il affirmé. Hezbollah croit qu’à travers la violence [...] il peut amener la destruction d’Israël. La violence ne mènera pas à la destruction d’Israël [...] et le résultat inévitable de la violence sera principalement la mort de gens innocents. »17

Souveraineté arctique

En août 2007, la Russie lance une expédition pour revendiquer ses droits exclusifs sur le pôle Nord et ses richesses pétrolières souterraines. Le Danemark fait un geste semblable quelques jours plus tard. Harper réagit en annonçant que le Canada élargira un parc national dans le grand nord et que la présence nordique canadienne sera réaffirmée en envoyant des unités militaires et en participant aux études scientifiques sur la question. Une base militaire est aussi construite dans le grand nord.

Affaires

Censure de 2011

Le 25 mars 2011, le Parti libéral du Canada (PLC), accuse le gouvernement « d’outrage au Parlement » et lui reproche une mauvaise gestion de l’économie canadienne, fait voter une motion de censure à la Chambre des communes, par les 156 députés de l’opposition, les 145 élus conservateurs votant évidemment contre18, ce qui conduit à la chute du Parti Conservateur et à la convocation d’une élection fédérale anticipée19. Au cours de ce scrutin, il remporte, pour la première fois depuis son accession au pouvoir, la majorité absolue à la Chambre avec 166 députés sur 308, tandis que l’opposition officielle passe du Parti libéral du Canada au Nouveau parti démocratique et franchit la barre des 100 sièges.

Faits divers

  • En 2007, Yann Martel, auteur du roman Histoire de Pi, fut offusqué par l’attitude nonchalante du premier ministre Harper vis-à-vis des 50 ans du Conseil des Arts du Canada. Il a donc décidé de lui envoyer, toutes les deux semaines depuis le 16 avril, un roman à lire, ainsi que des commentaires sur l’œuvre en question20.

Citations

« Nos épées seront désormais pointées vers les Libéraux, et non l’un envers l’autre. »

— Déclaration de Harper faite aux Canadiens le 16 octobre 2003, lorsqu’il annonça avec Peter MacKay la fusion de l’Alliance canadienne et du Parti progressiste-conservateur.

[réf. souhaitée]

« Une affaire terrible pour le pays… Le pire accord international que ce pays n’ait jamais signé. »

— À propos de l’accord de Kyoto.

[réf. souhaitée]

Kyoto is essentially a socialist scheme to suck money out of wealth-producing nations.


Stephen Harper, Lettre aux membres de son ancien parti, l’Alliance Canadienne écrite en 2002, reprise dans Toronto Star, 30 janvier 200721.

« Kyoto est essentiellement un complot socialiste qui vise à soutirer des fonds aux pays les plus riches. »

— Lettre aux membres de son ancien parti, l’Alliance Canadienne écrite en 2002, reprise dans Toronto Star, 30 janvier 200721.

« La question est simple : est-ce que les Québécoises et Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni ? La réponse est oui. Est-ce que les Québécoises et Québécois forment une nation indépendante du Canada ? La réponse est non, et elle sera toujours non. »

— Extrait du discours de Harper à la Chambre des communes avant le dépôt de la résolution reconnaissant la nation québécoise

Jean Charest

Saturday, May 19th, 2012

Jean Charest, C.P., LL.B., M.A.N., né le 24 juin 1958 sous le nom de John James Charest, est un avocat et homme politique québécois. Il a été vice-premier ministre du Canada du 25 juin 1993 au 3 novembre 1993 puis chef du Parti progressiste-conservateur fédéral de 1993 à 1998. Il s’est notamment fait connaître au Québec comme vice-président du comité du « non » lors du référendum québécois de 1995. Il dirige le Parti libéral du Québec depuis 1998 et occupe la fonction de premier ministre du Québec depuis l’arrivée au pouvoir de son parti à l’élection de 2003.

Sommaire

Carrière d’avocat et politique fédérale

Né dans la ville centrale de l’Estrie, Sherbrooke (Québec), Jean Charest est le fils de Claude Red Charest et Rita Léonard (une Québécoise-irlandaise). Il obtint son diplôme en droit de l’Université de Sherbrooke et fut admis au Barreau du Québec en 1981. Ayant épousé Michèle Dionne, il est le père de trois enfants. Il exerce son métier d’avocat jusqu’à ce qu’il soit élu député progressiste-conservateur à la Chambre des communes du Canada dans la circonscription de Sherbrooke à l’élection fédérale canadienne de 1984. De 1984 à 1986, Charest occupe le poste de vice-président de la Chambre des communes. En 1986, à l’âge de 28 ans, il est nommé ministre d’État à la Jeunesse au sein du cabinet du premier ministre Brian Mulroney. Il est le plus jeune membre du conseil des ministres dans l’histoire du Canada. Il est nommé ministre d’État à la Condition physique et au Sport amateur en 1988, mais il doit démissionner en 1990 quand le juge Macerola le dénonce pour avoir tenté de faire pression sur lui au sujet du dossier de l’entraîneur Marc Saint-Hilaire1,2. Il sera plus tard réintégré au cabinet, puis nommé ministre de l’Environnement en 1991. Avec Lucien Bouchard, il avait participé aux négociations préliminaires qui ont abouti à l’accord de Kyoto.

Il est l’un des participants à la construction de l’accord du lac Meech dès 1988 dont le résultat a exclu le Québec.

Après la démission de Brian Mulroney des postes de chef du Parti progressiste-conservateur et premier ministre du Canada, Charest est candidat à la direction du parti en 1993. Il impressionne bon nombre d’observateurs et arrive bon deuxième derrière la ministre de la Défense, Kim Campbell, qui jouit d’une grande avance. Charest est nommé vice-premier ministre et ministre de l’Industrie, des sciences et technologies dans le cabinet éphémère de Campbell.

Lors de l’élection de 1993, les progressistes-conservateurs sont balayés du pouvoir. Seulement deux des 295 candidats du parti sont élus : Charest et Elsie Wayne. En tant qu’unique membre restant de ce qui devait être le dernier cabinet progressiste-conservateur, Charest est nommé chef intérimaire du parti, et est confirmé au poste en avril 1995.

Avant d’être confirmé dans ses fonctions de chef du parti, Charest lance un effort pour rebâtir le parti. Lors de l’élection de 1997, les conservateurs récoltent 19% des suffrages, remportant 20 des 301 sièges, principalement dans les provinces maritimes. Le parti revient de loin, mais Charest est déçu par les résultats. Il avait en outre proposé de réduire les impôts, de faire une alternative à Jean Chrétien, de réviser la loi sur les armes à feu et de créer une charte des droits des victimes. Il s’était lié avec ceux qui dénonçaient la possibilité d’une partition de la province en cas de séparation.

Campagne référendaire de 1995

Jean Charest était le vice-président du Comité national des Québécoises et des Québécois pour le NON durant la campagne référendaire de 1995.

Chef du Parti libéral du Québec

En avril 1998, Charest se plie à la très grande pression publique et politique et quitte la politique fédérale pour prendre la direction du Parti libéral du Québec. Monsieur Charest est en effet considéré comme le meilleur espoir des fédéralistes québécois pour vaincre le gouvernement souverainiste du Parti québécois. (Le Parti libéral du Québec n’est pas affilié avec les libéraux fédéraux bien qu’il l’ait déjà été à une époque.)

Quelques mois plus tard, Jean Charest est élu député de la circonscription de Sherbrooke aux élections générales du 30 novembre 1998. Les libéraux, sous Charest, réussissent à récolter un plus grand nombre de votes que le Parti québécois lors de l’élection. Toutefois, puisque le système électoral n’est pas proportionnel au nombre de votes, le Parti québécois remporte suffisamment de sièges pour former un autre gouvernement majoritaire. Par rapport à l’élection générale de 1994 (alors que les libéraux étaient dirigés par Daniel Johson fils), libéraux et péquistes récoltèrent presque le même nombre de sièges à l’Assemblée nationale du Québec. Du 15 décembre 1998 au 29 avril 2003, Jean Charest est Chef de l’Opposition officielle du Québec.

Peu avant la campagne électorale de 1998, Monsieur Charest avait écrit son autobiographie. Aussi, l’éditorialiste en chef de La Presse, André Pratte, en avait écrit une semblable à la même époque.

À l’élection du 14 avril 2003, Charest mène ses troupes libérales à une victoire majoritaire, mettant fin à neuf ans de règne péquiste. Il affirme détenir désormais un mandat pour réformer les soins de santé, baisser les impôts, réduire les dépenses et faire des réductions dans le rôle de l’État. Jean Charest est assermenté premier ministre du Québec le 29 avril 2003.

Premier ministre du Québec

Premier mandat

Ses deux premières années en tant que premier ministre sont marquées par une opposition féroce envers ses politiques de la part de divers groupes sociaux et des syndicats. L’antagonisme et la négativité entre le gouvernement et les employés du secteur public, ainsi que l’absence des baisses d’impôts promises qui se font toujours attendre, contribuent à rendre son gouvernement extrêmement impopulaire auprès du public. Certains ont suggéré que Charest pourrait être candidat à la direction du Parti conservateur du Canada advenant une défaite électorale éventuelle de Stephen Harper. Certains souverainistes[réf. nécessaire] ont aussi tenté d’attaquer Charest en faisant valoir que son prénom légal est « John » et non « Jean », et Marc Bellemare, ancien libéral, tente le « rejet de la poursuite de 700 000 $ intentée contre lui parce que le nom qui y figure ne serait pas le vrai nom du premier ministre. Tel qu’il est inscrit au tableau de l’ordre des avocats du Barreau du Québec, c’est John James Charest qui devrait être le demandeur, et non Jean Charest »3.

Plusieurs crises importantes ont marqué le premier mandat du gouvernement Charest. La crise du C. difficile, la crise du logement, la crise du financement universitaire, l’effondrement du viaduc de la Concorde, la fusillade au collège Dawson, les accommodements raisonnables, la crise des algues bleues et le problème de démocratie municipale comptent parmi les événements difficiles qui ont marqué ces premières années.

Second mandat

Jean Charest est réélu premier ministre lors de l’élection québécoise de 2007. Toutefois, son gouvernement devient minoritaire. Son parti fait élire 48 députés, obtenant 33 % des votes. Les deux autres principaux partis, l’Action démocratique du Québec (dirigée par Mario Dumont) et le Parti québécois (dirigé par André Boisclair) font respectivement élire 41 députés (31 % des votes) et 36 députés (28 % des votes). Dans sa circonscription, Sherbrooke, Jean Charest obtient 36,56 % des votes, devançant de peu le candidat du Parti québécois, Claude Forgues.

Le 18 avril 2007, Jean Charest annonce un cabinet ministériel réduit à 18 ministres. Ce cabinet, paritaire entre hommes et femmes, représente une première dans la province. Cela a été très bien accueilli de la part des médias et de la population.

Troisième mandat

Lors de l’élection québécoise de 2008, le Parti libéral de Jean Charest est redevenu majoritaire, mais avec une faible majorité en obtenant 66 sièges sur 125 avec 42 % des voix. Durant son troisième mandat, Jean Charest fait face à une conjoncture économique fortement défavorable, ainsi qu’à une dette publique avoisinant les 220 milliards.

Son troisième mandat est aussi ponctué de plusieurs allégations de financement douteux du Parti libéral du Québec ainsi qu’une multitude de scandales dans le secteur de la construction au Québec, la perte de 39,8 milliards de la Caisse de dépôt et placement du Québec et l’affaire Marc Bellemare (ex-ministre de la Justice sous le gouvernement Charest), celui-ci alléguant avoir subi des pressions de collecteurs de fonds du PLQ lors de la nomination de juges. Ces dernières poursuites se sont réglées hors-Cour. Mais la polémique sur le refus du premier ministre à propos d’une enquête publique concernant la collusion du financement des partis politiques et la corruption dans le monde de la construction perdure. Un sondage indique que 77% des québécoises et québécois exige une telle enquête4.

En février 2011, l’unique député de Québec solidaire Amir Khadir a déposé à l’Assemblée nationale une pétition demandant la démission du premier ministre libéral ayant rassemblé 247 379 signatures5.

Distinctions honorifiques

  • Doctorat Honoris Causa, Université Pierre-Mendès-France (29 novembre 2009)6
  • Commandeur de la Légion d’honneur (2 février 2009)7
  • Ordre du Mérite Bavarois (11 juillet 2007)8

Faits divers

  • En 1998, le chanteur québécois Mononc’ Serge écrit une chanson satirique, « Le Frisé », à propos de Jean Charest.
  • Au lendemain des élections québécoises du 14 avril 2003, le groupe de rap québécois Loco Locass a composé et distribué gratuitement l’année suivante la chanson Libérez-nous des libéraux.
  • Jean Charest a déjà été la cible d’un bombardement Google. La recherche des termes « mouton insignifiant » ou simplement « insignifiant » dans le moteur de recherche Google donnait comme premier résultat la biographie officielle du ministre Charest9.
  • Le 16 août 2011, il a fait l’objet d’un canular le laissant pour mort. Un pirate informatique a piraté le site du quotidien Le Devoir entre 1h et 2h du matin et aurait rédigé un article le présumant mort d’une crise cardiaque. L’attaché de presse du premier ministre a vite fait de rectifier la nouvelle ainsi que le journal victime de piratage10.

Mariage gay : Ayrault va mettre en oeuvre l’engagement d’Hollande

Saturday, May 19th, 2012

France Soir

C’est jeudi, parallèlement à la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, que Jean-Marc Ayrault s’est exprimé au sujet des questions liées au mariage gay et à l’adoption par des couples homosexuels.

« A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, le Premier ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation ou de l’identité de genre », confirmait un communiqué publié par l’hôtel Matignon.

Les associations vont veiller à la réalisation de l’engagement

« Le gouvernement est déterminé à faire reculer les préjugés et à mettre un terme aux discriminations et aux violences. Il mettra en oeuvre l’engagement du président de la République d’ouvrir le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels », y assurait le Premier ministre.

Après l’élection présidentielle, Emmanuel Blanc, président du mouvement Gaylib, affilié à l’UMP, s’était confié à France-Soir. Il avait dit ne pas avoir donné de consigne de vote, et accueillir l’élection de François Hollande avec « joie », mais aussi avec « vigilance » : « Pendant la campagne, j’ai remarqué qu’il (le nouveau président) avait répondu à Laurence Ferrari que le mariage homosexuel n’était pas une priorité. »

Et de promettre concernant cette mesure : « Nous serons vigilants dans les médias pour que cet engagement soit tenu dans des délais normaux ».

Russie: la mairie interdit à nouveau une gay pride à Moscou

Saturday, May 19th, 2012

Le Point

Les autorités de Moscou ont interdit pour la septième année consécutive une gay pride dans la capitale, prévue le 27 mai, estimant que ce défilé risquait de provoquer une “réaction négative” des habitants, ont indiqué vendredi les organisateurs.

Les autorités de Moscou ont interdit pour la septième année consécutive une gay pride dans la capitale, prévue le 27 mai, estimant que ce défilé risquait de provoquer une “réaction négative” des habitants, ont indiqué vendredi les organisateurs.

La société y verra une “provocation qui fait moralement du tort aux enfants et adolescents”, a déclaré aux organisateurs un responsable de la mairie de Moscou, Vassili Oleïnik, selon un communiqué de l’association GayRussia.

Les organisateurs ont expliqué avoir demandé l’autorisation pour un défilé d’un millier de personnes dans la rue principale de la capitale suivi d’un rassemblement sur la place de la Révolution, près du Kremlin.

Les autorités ont refusé même après “notre accord pour tout autre endroit et notre promesse qu’il n’y aurait ni obscénité ni nudité”, a écrit Nikolaï Alexeïev, président de GayRussia, sur sa page Twitter.

Il a indiqué vouloir faire appel lundi de cette interdiction devant un tribunal de Moscou, réaffirmant sa volonté de maintenir le défilé en dépit du risque de répression par la police.

“Préparez-vous à des affrontements le 27 mai”, a-t-il averti.

Depuis leur première demande en 2006, les homosexuels n’ont jamais obtenu le droit de manifester à Moscou. Toutes leurs tentatives ont été dispersées sans ménagement par la police.

Fin février, l’assemblée de Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie, a adopté une loi interdisant la propagande en faveur de l’homosexualité.

Nikolaï Alexeïev est devenu en mai le premier militant de la cause homosexuelle condamné à une amende dans le cadre de cette loi, après avoir brandi une pancarte devant un bâtiment de l’administration locale.

Les militants homosexuels sont très mal vus en Russie. L’homosexualité y était considérée comme un crime jusqu’en 1993, et comme une maladie mentale jusqu’en 1999, bien après la chute du régime soviétique en 1991.

Gabriel Nadeau-Dubois

Friday, May 18th, 2012

Gabriel Nadeau-Dubois (né le 31 mai 1990 à Montréal1) est le co-porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (CLASSE), qui s’oppose, depuis le début de l’année 2012, à la hausse des frais de scolarité au Québec décrétée par le gouvernement de Jean Charest.
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1 Biographie
2 Notes et références
3 Voir aussi
3.1 Articles connexes
3.2 Liens externes

Biographie

Étudiant au Collège de Bois-de-Boulogne2 à Montréal, Gabriel Nadeau-Dubois se joint à l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) à l’automne 2007. En 2009, il commence un baccalauréat en histoire, culture et société à l’Université du Québec à Montréal (UQAM)1.

Élu secrétaire aux communications de l’ASSÉ3 en avril 2010, il est devenu co-porte-parole de la CLASSE , avec Jeanne Reynolds, à l’automne 20114.

Depuis le début de la grève étudiante québécoise de 2012, il représente la figure médiatique du mouvement étudiant opposé à la hausse des frais de scolarité1,4,5. La CLASSE fonctionnant par démocratie directe, ni Gabriel Nadeau-Dubois, ni Jeanne Reynolds ne sont toutefois des « leaders » étudiants : « La CLASSE n’a pas de leader, mais deux porte-paroles égaux, l’autre étant Jeanne Reynolds. Les porte-paroles doivent représenter l’Association sans se mettre en avant.»4.

Gabriel Nadeau-Dubois n’envisage pas se lancer en politique active 5.

Léo Bureau-Blouin

Friday, May 18th, 2012

Fédération étudiante collégiale du Québec

Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Logo de l’association
Cadre But Promouvoir les intérêts des étudiantes et des étudiants collégiaux
Zone d’influence Drapeau : Québec Québec
Fondation Fondation 1990
Identité Siège Montréal, Québec
Structure Fédération étudiante
Président Léo Bureau-Blouin
Membres 23 associations membres
Plus de 80 000 membres
Slogan La voix de l’union, la force d’une voix.
Site web www.fecq.org

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) est un regroupement d’associations étudiantes québécoises de niveau collégial. Elle a été fondée en mars 1990, à Chicoutimi, par un groupe d’associations étudiantes souhaitant adopter une nouvelle approche suite à l’échec de la grève de 1989.
Sommaire

1 Présentation
2 Associations membres
3 Conseil exécutif
4 Voir aussi
4.1 Liens internes
4.2 Lien externe

Présentation

La FECQ regroupe 23 associations étudiantes à travers le Québec, et représente plus de 80 000 étudiantes et étudiants de niveau collégial en plus de représenter les étudiantes et étudiants à distance. La FECQ est considérée comme la porte-parole officielle des étudiantes et des étudiants collégiaux au Québec.

Sa mission fondamentale est de travailler à l’amélioration des conditions de vie et d’étude des étudiantes et des étudiants des cégeps, de même qu’à l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité de l’éducation supérieure. Au plan organisationnel, elle défend les intérêts de ses membres, c’est-à-dire les associations étudiantes et, à travers eux, les étudiantes et les étudiants. Elle revendique principalement une réforme de l’Aide financière aux études, un réinvestissement en éducation supérieure, des mesures pour les cégeps en région, une meilleure gestion environnementale dans les cégeps et une réforme de la Cote R. Elle prône le gel des frais de scolarité universitaires.

Elle se positionne aussi par rapport à plusieurs enjeux sociaux et économiques tels que l’environnement, la guerre, le système électoral et parlementaire, le travail et la jeunesse.
Associations membres

Association étudiante du Collège d’Alma (AECA)
Association des étudiants du Cégep de Saint-Félicien (AECSF)
Association des étudiantes et étudiants du Cégep de Granby Haute-Yamaska (AEECGH-Y)
Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue (AGECAT)
Association générale des étudiants du Cégep André-Laurendeau (AGECAL)
Association générale des étudiants du Cégep de Gaspésie-les Îles, campus Gaspé (AGECG-I)
Association générale des étudiants du Cégep de Rimouski (AGECR)
Association générale des étudiants du Collège Ahuntsic (AGECA)
Association générale des étudiants du Collège de Rosemont (AGECRo)
Association générale étudiante du Cégep de Rivière-du-Loup (AGECRLi)
Association générale des étudiants du Cégep de Sept-Iles (AGECSI)
Association générale des étudiants du cégep de Trois-Rivières (AGECTR)
Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Baie-Comeau (AGEECBC)
Association générale des étudiantes et étudiants du Collège de Chicoutimi (AGEECC)
Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Jonquière (AGEECJ)
Association générale des étudiantes et étudiants du Collège Shawinigan (AGEECS)
Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de Sorel-Tracy (AGEECST)
Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de Victoriaville (AGEECV)
Conseil de vie étudiante de l’École nationale d’aérotechnique du Collège Édouard-Montpetit (CVE-ENA)
Heritage College Student Association (HCSA)
Association générale des étudiant(e)s du Collège Édouard-Montpetit (AGECEM)
Regroupement des étudiants et étudiantes du Cégep de Saint-Hyacinthe (REECSH)
Les Services Collectifs inc., Association étudiante du Cégep de Ste-Foy

Conseil exécutif
Les membres du Conseil exécutif de la FECQ pour l’année 2011-2012 Poste Exécutante ou exécutant Association d’origine
Présidence Léo Bureau-Blouin Cégep de Saint-Hyacinthe
Vice-présidence Simon Harvey Cégep de Jonquière
Secrétariat général Étienne Dion Cégep de Gaspé
Coordination à la recherche Léa Turbide Collège d’Alma
Coordination aux relations et à la communication Charlotte Watson Cégep d’Abitibi-Témiscamingue
Coordination aux affaires étudiantes Marie-Ève Bujold Collège Édouard-Montpetit
Responsable aux affaires internes Simon Turbide Collège Ahuntsic
Responsable aux affaires internes Patrick Laprise Collège Édouard-Montpetit

Donna Summer dies at 63

Thursday, May 17th, 2012

LaDonna Adrian Gaines (December 31, 1948 – May 17, 2012[1]), known by the stage name Donna Summer, was an American singer/songwriter who gained prominence during the disco era of the 1970s. She had a mezzo-soprano vocal range, and was a five-time Grammy Award winner.[2][3] Summer was the first artist to have three consecutive double albums reach number one on the US Billboard chart, and she also charted four number-one singles in the United States within a 13-month period.

Summer died on May 17, 2012. AP reports that she died in the morning at her home in Key West, Florida at age 63 following a battle with breast cancer and lung cancer[4][5]

Contents

Early life and career

Donna Summer was born on New Year’s Eve 1948 in the Dorchester neighborhood of Boston, Massachusetts. She was one of seven children raised by devout Christian parents. Influenced by Mahalia Jackson, Summer began singing in the church at a young age. In her teens, she formed several musical groups including one with her sister and a cousin, imitating Motown girl groups such as The Supremes and Martha and the Vandellas in Boston.

In the late 1960s, Summer was influenced by Janis Joplin after listening to her albums as a member of Big Brother and the Holding Company, and dropped out of school convinced that music was her way out of Boston, where she had always felt herself to be an outsider, even among her own family who ridiculed her for her voice and her looks. She joined the psychedelic rock group the Crow as lead singer, but the group was short-lived as they split upon their arrival in New York. In 1968, Summer auditioned for a role in the Broadway musical, Hair, but she lost the part of Sheila to Melba Moore. When the musical moved to Europe, Summer was offered the role. She took it and moved to Germany for several years. While in Germany, where she learned to speak German fluently, she participated in the musicals Ich Bin Ich (the German version of The Me Nobody Knows), Godspell and Show Boat. After settling in Munich, she began performing in several ensembles including the Viennese Folk Opera and also sang as a member of the pop group FamilyTree (created by the German music producer Guenter “Yogi” Lauke). She joined the group in 1973 and toured with them throughout Europe.[citation needed]

She also sang as a studio session singer and in theaters. In 1971, while still using her birth name Donna Gaines, she released her first single, a cover of “Sally Go ‘Round the Roses“, though it was not a hit. In 1972, she married Austrian actor Helmuth Sommer and gave birth to their daughter Mimi Sommer in 1973. Citing marital problems caused by her affair with German artist (and future live-in boyfriend) Peter Mühldorfer, she divorced Helmuth but kept his last name, anglicising it to “Summer”. She also worked on an album with keyboardist/producer Veit Marvos in 1972, providing backing vocals on his Ariola records release Nice To See You (where she was credited under the pseudonym Gayn Pierre). Several single releases over the years have included a young Donna performing with the group, even though she often denied ever singing on any of the Marvos releases. The name “Gayn Pierre” was also used by Donna while performing in Godspell with Helmuth Sommer during 1972.[citation needed]

1970s

While singing background for the hit-making 1970s trio Three Dog Night, Summer met producers Giorgio Moroder and Pete Bellotte. She eventually signed a deal with the European label Groovy Records and issued her first album, Lady of the Night, in 1974. The album was not released in America, but found some limited European success on the strength of the song “The Hostage“, which reached number one in Belgium and number two in the Netherlands.

In 1975, Summer approached Moroder with an idea for a song she and Bellotte were working on for another singer. She had come up with the lyric “love to love you, baby”. Moroder was interested in developing the new sound that was becoming popular and used Summer’s lyric to develop the song. Moroder persuaded Summer to record what was to be a demo track for another performer. She later said that she had thought of how the song might sound if Marilyn Monroe had sung it and began cooing the lyrics. To get into the mood of recording the song, she requested Moroder turn off the lights while they sat on a sofa with him inducing her moans and groans. After hearing playback of the song, Moroder felt Summer’s version should actually be released. Although some radio stations refused to play it due to its suggestive style, “Love to Love You” found chart success in several European countries, and made the Top 5 in the United Kingdom.

The song was then sent to Casablanca Records president Neil Bogart in hopes of getting an American release. Bogart informed Summer and Moroder he would release the song (now called “Love to Love You Baby“) but requested that Moroder produce a longer version for discothèques. Moroder, Bellotte, and Summer returned with a 17 minute version and Casablanca signed Summer and released the single in November 1975. The shorter version of the single was promoted to radio stations whilst clubs (mostly gay) regularly played the 17 minute version (the longer version would also appear on the album). Casablanca became one of the first record labels to popularize the 12″ single format. By early 1976, “Love To Love You Baby” had reached #2 on the US Billboard Hot 100, while the parent album of the same name sold over a million copies. The song generated controversy due to Summer’s moans and groans and some American radio stations, like several in Europe, refused to play it. Time magazine would report that 22 orgasms were simulated in the making of the song.[citation needed] Other upcoming singles included “Try Me, I Know We can Make It”, US #80; “Could It Be Magic“, US #52; “Spring Affair“, US #58; and “Winter Melody“, US #43. The subsequent albums Love Trilogy and Four Seasons of Love both went gold in the US.

In 1977, Summer released the concept album I Remember Yesterday. This album included her second top ten single, “I Feel Love“, which reached number six in the US and number one in the UK. Another concept album, also released in 1977, was Once Upon a Time, a double album which told of a modern-day Cinderella “rags to riches” story through the elements of orchestral disco and ballads. This album would also attain gold status. In 1978, Summer released her version of the Jimmy Webb ballad, “MacArthur Park“, which became her first US number one hit. The song was featured on Summer’s first live album, Live and More, which also became her first album to hit number one on the US Billboard 200 chart, and went platinum selling over a million copies. Other studio tracks included the top ten hit, “Heaven Knows“, which featured the group Brooklyn Dreams accompanying her on background and Joe “Bean” Esposito singing alongside her on the verses. Summer would later be romantically involved with Brooklyn Dreams singer Bruce Sudano and the couple married two years after the song’s release. Also in 1978, Summer acted in the film, Thank God It’s Friday, playing a singer determined to perform at a hot disco club. The film met modest success, but a song from the film, entitled “Last Dance“, reached number three on the Hot 100 and resulted in Summer winning her first Grammy Award. Its writer, Paul Jabara, won an Academy Award for the composition. Despite her musical success, Summer was struggling with anxiety and depression and became dependent on prescription drugs for several years.

In 1979, Summer performed at the world-televised Music for UNICEF Concert, joining contemporaries such as Abba, Olivia Newton-John, the Bee Gees, Andy Gibb, Rod Stewart, John Denver, Earth, Wind and Fire, Rita Coolidge and Kris Kristofferson for an hour’s TV special that raised funds and awareness for the world’s children. Artists donated royalties of certain songs, some in perpetuity, to benefit the cause.

Bad Girls and the break from disco

Summer began work on her next project with Moroder and Bellotte, Bad Girls, an album that had been in production for nearly two years. Summer based the whole concept on prostitution (revisiting the theme for 1974′s ‘Lady Of The Night’), even dressing as a hooker herself on the cover art. The album became a huge success, spawning the number one hits “Hot Stuff” and Bad Girls, and the number two “Dim All the Lights“. With MacArthur Park, Hot Stuff, Bad Girls, and the Barbra Streisand duet “No More Tears (Enough is Enough)“, Summer achieved four number-one hits within a thirteen month period. Those aforementioned songs, along with Heaven Knows, Last Dance, Dim All The Lights, and On the Radio (from her upcoming double-album) would give her eight US Top 5 singles within a two year period. “Hot Stuff” later won her a second Grammy in the Best Female Rock Vocal Performance, the first time the category was included. That year, Summer played eight sold-out nights at the Universal Amphitheater in Los Angeles.

Summer released her first (international) greatest hits set in 1979, a double-album entitled On The Radio: Greatest Hits Volumes 1 & 2. The album reached number one in the US, becoming her third consecutive number one album. A new song from the compilation, “On the Radio“, reached the US top five, selling over a million copies in the U.S. alone.

1980s

After the release of the greatest hits album, Summer wanted to branch out into other musical styles in addition to disco, which led to tensions between her and Casablanca Records. Sensing that they could no longer come to terms, Summer and the label parted ways in 1980, and she signed with Geffen Records, the new label started by David Geffen.

Summer’s first release on Geffen Records was The Wanderer, which replaced the disco sound of Summer’s previous releases with more of the burgeoning new wave sound and elements of rock, such as the material being recorded at this time by Pat Benatar. The album achieved gold status in the US, and the title track (released as the first single) peaked at #3 in the US, though subsequent singles were only moderate hits.

Summer’s projected second Geffen release, entitled I’m a Rainbow, was shelved by Geffen Records (though two of the album’s songs would surface in soundtracks of the 1980s films Fast Times at Ridgemont High and Flashdance). Summer reluctantly parted company with Moroder after seven years working together as Geffen had recruited Quincy Jones to produce her next album, 1982′s Donna Summer. The album had taken a lengthy six months to record. The album’s first single, “Love Is in Control (Finger on the Trigger)“, became an American top ten hit on the Hot 100, followed by more moderate hits “State of Independence“(#41 pop) and “The Woman In Me”(#33 pop). Problems then increased between Summer and Geffen Records after they were notified by Polygram Records, the parent company of Summer’s former label Casablanca, that she needed to deliver them one more album to fulfill her contract with them. Summer delivered the album, She Works Hard for the Money, and Polygram released it on its Mercury imprint in 1983. The title song became a hit reaching number three on the US Hot 100, and would provide Summer with a Grammy nomination. The album also featured the reggae-flavored UK Top 20 hit “Unconditional Love“, which featured the British group Musical Youth who were riding high from the success of their single “Pass the Dutchie“. The third US single, “Love Has A Mind of Its Own”, reached the top forty of the Billboard R&B chart. The album itself was certified gold.

In late 1984, with her obligation to Polygram complete, Summer returned on Geffen Records with her next release. Geffen, wanting to keep the momentum going, enlisted She Works Hard For the Money’s producer Michael Omartian to produce Cats Without Claws. The album, however, was not as successful as She Works Hard For the Money and failed to attain gold status of 500,000 copies sold in the US, becoming her first album since her 1974 debut not to do so. It did include a moderate hit in “There Goes My Baby“, which peaked at #21.

Controversy

In the mid 1980s, Summer was embroiled in a controversy. She had allegedly made anti-gay remarks regarding the then-relatively new disease, AIDS, which as a result had a significantly negative impact on her career and saw thousands of her records being returned to her record company by angered fans. Summer, by this time a born-again Christian, was alleged to have said that AIDS was a punishment from God for the immoral lifestyles of homosexuals.[6][7] However, she denied that she had ever made any such comment and, in a letter to the AIDS campaign group ACT UP in 1989, she said that it was “a terrible misunderstanding. I was unknowingly protected by those around me from the bad press and hate letters … If I have caused you pain, forgive me.” She went on to apologize for the delay in refuting the rumours and closed her letter with quotes from Chapter 13 of 1 Corinthians from the Bible.[8]

Also in 1989, Summer told The Advocate magazine that “A couple of the people I write with are gay, and they have been ever since I met them. What people want to do with their bodies is their personal preference.”.[9] A couple of years later she filed a lawsuit against New York magazine when it reprinted the rumours as fact just as she was about to release her album Mistaken Identity in 1991.[10] According to a Biography television program dedicated to Summer in which she participated in 1995, the lawsuit was settled out of court though neither side was able to divulge any details.

European success

In 1987, Summer returned with the album All Systems Go, which did not sell well, becoming her second consecutive album not to achieve gold status. It featured the single “Dinner with Gershwin” (written by Brenda Russell), which was only a minor US hit, though it peaked at #13 in the UK. The album’s title track, “All Systems Go”, was released only in the UK where it peaked at #54.

For Summer’s next album, Geffen Records hired the British hit production team of Stock Aitken Waterman (or SAW), who had enjoyed incredible success by writing and producing for such acts as Kylie Minogue, Dead or Alive, Bananarama, and Rick Astley among others. However, Geffen decided not to release the album, entitled Another Place and Time, and Summer and Geffen Records parted ways in 1988. The album was released in Europe in March 1989 on Warner Bros. Records, which had been Summer’s label in Europe since 1982. The single “This Time I Know It’s For Real” had become a top ten hit in several countries in Europe, prompting the Warner Bros. subsidiary company Atlantic Records to sign Summer in the US and pick up the album for a North American release soon after. The single peaked at #7 on the Hot 100 in the US, and became her twelfth gold single there. It was also Summer’s final Top 40 hit on the American pop charts, though she scored two more UK hits from the album, “I Don’t Wanna Get Hurt” (UK #7) and “Love’s About To Change My Heart” (UK #20).

1990s

In 1990, a new compilation, The Best of Donna Summer, was released on Warner Bros. Records. It featured some of Summer’s biggest hits from the 1970s and 1980s. The album achieved Gold status in the UK, where “State of Independence” had been re-released to promote it.

In 1991, Summer released the new jack swing style album Mistaken Identity. It did not sell well, but did contain the #18 R&B hit “When Love Cries”.

In 1993, Polygram Records released an extended greatest hits collection entitled The Donna Summer Anthology. It included 34 songs, totalling over two and a half hours of music. It not only included songs from the Polygram-owned labels of Casablanca and Mercury, but also material from Atlantic and Geffen Records as well.

In 1994, Summer return with a new album on Mercury/Polygram, a gospel-influenced Christmas album entitled Christmas Spirit. It included classic Christmas songs such as “O Holy Night“, “Joy To The World“, and “O Come All Ye Faithful“,and a stiring rendition of Amy Grant’s “Breath Of Heaven“, as well as some original songs.

Some of Summer’s dance releases including “Carry On” (her first collaboration with Moroder in a decade) and “Melody of Love (Wanna Be Loved)” charted on the US Dance Chart, with “Melody of Love” reaching number one on that chart and also reaching number 21 on the UK Singles Chart.

Also in 1994, Polygram would release yet another Summer compilation album entitled “Endless Summer: Greatest Hits“, containing 18 songs which were mainly the radio versions heard at the time of their release (as opposed to the Anthology album the year before which contained many longer versions of the songs).

During this time, Summer was offered a guest role on the sitcom Family Matters as Steve Urkel’s (Jaleel White) Aunt Oona. She made a second appearance in 1997. In 1998, Summer received a Grammy Award for Best Dance Recording, being the first to do so, after a remixed version of her 1992 collaboration with Giorgio Moroder, “Carry On”, was released in 1997. In 1999, Summer taped a live television special for VH1 titled Donna Summer – Live and More Encore, producing the second highest ratings that year for the network, after their annual Divas special. A CD of the event was released by Epic Records and featured two studio recordings, “I Will Go with You (Con te partirò)” and “Love Is the Healer” which reached number one on the Billboard Dance Charts.

2000s

Summer continued to score top ten hits on Billboard’s Dance Chart in the new millennium. In 2000, she also appeared on the third annual Divas special, dedicated to Diana Ross, though Summer sang her own material for the show. In 2004, Summer was inducted to the Dance Music Hall of Fame alongside The Bee Gees and Barry Gibb as an artist. Her classic song, “I Feel Love”, was also inducted that night.

In 2008, Summer released her first studio album of fully original material in 17 years, entitled Crayons. Released on the Sony BMG label Burgundy Records, it peaked at #17 on the US Top 200 Album Chart (her highest placing on the chart since 1983), and achieved modest international success. The songs “I’m A Fire“, “Stamp Your Feet“, and “Fame (The Game)” reached number one on the US Billboard Dance Chart. The ballad “Sand on My Feet” was released to adult contemporary stations and reached number thirty on that chart. While commenting on the album, Summer said “I wanted this album to have a lot of different directions on it. I did not want it to be any one baby. I just wanted it to be a sampler of flavors and influences from all over the world. There’s a touch of this, a little smidgeon of that, a dash of something else…like when you’re cooking.” On the song “The Queen Is Back”, Summer reveals her wry and witty self-awareness of her musical legacy and her public persona. “I’m making fun of myself,” she admits. “There’s irony, it’s poking fun at the idea of being called a queen. That’s a title that has followed me, followed me, and followed me. We were sitting and writing and that title kept popping up in my mind and I’m thinking, ‘Am I supposed to write this? Is this too arrogant to write?’ But people call me ‘the queen,’ so I guess it’s ok to refer to myself as what everybody else refers to me as. We started writing the song and thought it was kind of cute and funny.” Summer wrote “The Queen Is Back” and “Mr. Music” with J.R. Rotem and Evan Bogart, the son of Casablanca Records founder, Neil Bogart.

On December 11, 2009, Summer performed at the Nobel Peace Prize Concert in Oslo, Norway, in honor of United States President Barack Obama. She was backed by the Norwegian Radio Orchestra.

2010s

In August 2010, she released the single “To Paris With Love”, co-written with Bruce Roberts and produced by Peter Stengaard. In October 2010, the single reached #1 on the US Billboard Dance Chart. Also that month, Summer appeared in the PBS Television Special Hitman Returns: David Foster and Friends. In it, Summer performed with Seal on a medley of the songs “Unbreak My Heart / Crazy / On the Radio“, before Summer closed the show with “Last Dance”.[11]

On July 29, 2010, Summer gave an interview with allvoices.com where she was asked if she would consider doing an album of standards. She replied:

“I actually am, probably in September. I will begin work on a standards album. I will probably do an all-out dance album and a standards album. I’m gonna do both, and we will release them however were gonna release them. We are not sure which is going first.”[12]

On September 15, 2010, Summer appeared as a guest celebrity singing alongside rising star Prince Poppycock on the television show America’s Got Talent.

On October 16, 2010, she performed at a benefit concert at the Phoenix Symphony.[13]

On June 6, 2011, Summer was a guest judge on the show, Platinum Hit in week two titled, Dance Floor Royalty. Platinum Hit is a reality competition series on Bravo launched in 2011 in which 12 singer-songwriters compete through innovative songwriting challenges that will test their creativity, patience and drive. Every episode features a different topic from a dance track to a love ballad, that require the contestants to write and perform lyrics from a multiple of genres, for a cash prize of $100,000, a publishing deal with songwriting collective The Writing Camp, and a recording deal with RCA/Jive label.

In July 2011, Summer was working at Paramount Recording Studios in Los Angeles with her nephew, the rapper and producer O’Mega Red. Together they worked on a track entitled “Angel”.

Personal life

Summer was one of seven children born and raised in Boston’s Dorchester neighborhood, living on the first floor of a three-decker home. Following her move to Austria in 1971, she met and fell in love with actor Helmuth Sommer while the two were acting in Godspell. In 1973, the couple married and that year Summer gave birth to her first child, daughter Mimi Sommer. However, the marriage crumbled and by 1975, they had formally divorced. Summer took her husband’s last name, slightly altering the spelling, as her stage name. After she had divorced from Helmuth, she moved into her Los Angeles house with lover Peter Mühldorfer, who was a respected surrealist painter. As her fame increased, Mühldorfer resented all the press and public attention and it drove a wedge between them. She has stated that he became violent and with the help of Casablanca Records mogul Neil Bogart he was eventually forced to return to Germany after his visa was revoked.

In 1978, while working on the hit track, “Heaven Knows” which featured Brooklyn Dreams member Joe “Bean” Esposito on vocals, Summer met fellow member Bruce Sudano. Within a few months, Summer and Sudano became an item. The couple married on July 16, 1980. A year later, Summer gave birth to another daughter (her first child with Sudano), Brooklyn, named after Sudano’s group. A year after that, Summer and Sudano had their second child, Amanda.

Summer had often talked about her early successful years as a period of confusion and anxiety. By mid-1977, struggling with the media’s titles of her as the first lady of love, she began suffering from depression and anxiety attacks. Summer wrote in her memoirs that she had attempted suicide several times. Her rapid rise to success, combined with some serious regrets about mistakes in her personal life, began to take its toll. During this time, she self-medicated on prescription medication, resulting in an addiction. Following a nervous breakdown at her home in 1979, Summer went to a local church attended with her sister Dara and declared herself a born again Christian. Summer then decided that from then on, the song that had won her international fame and recognition, “Love to Love You Baby“, would no longer be performed. A quarter of a century later, however, she began performing the song again live. As recently as 2011, she even rerecorded the track, complete with racy sighs and moans, for the “Loverdose” fragrance advertisement by Diesel.

In 1994, Summer and her family moved from Los Angeles to Nashville where she took time out from show business to focus on painting, a hobby she began in 1985. In 1995, Summer’s mother died.

Awards and recognition

  • One NAACP Image Award
  • One time Juno Award nomination for Best Selling International Single,”I Feel Love”
  • Three Multi-Platinum albums in the United States
  • Eleven of her albums went Gold in the United States
  • Twelve Gold singles
  • Six American Music Awards
  • She was the first female African American to receive an MTV Video Music Awards nomination (“Best Female Video” and “Best Choreography” for “She Works Hard For The Money”)
  • Two Golden Globe Award nominations (one win for “Last Dance” Song and one nominated for “The Deep” John Barry’s Song)
  • Summer has received five Grammy Awards.[14]
    • 1979 – Best R&B Vocal Performance (Female), Last Dance
    • 1980 – Best Rock Vocal Performance (Female), Hot Stuff
    • 1984 – Best Inspirational Performance, He’s a Rebel
    • 1985 – Best Inspirational Performance, Forgive Me
    • 1998 – Best Dance Recording, Carry On
  • Twelve Grammy Award nominations (total of seventeen).
    • 1979 – Best Pop Vocal Performance (Female), MacArthur Park
    • 1980 – Album of the Year, Bad Girls
    • 1980 – Best Pop Vocal Performance (Female), Bad Girls
    • 1980 – Best R&B Vocal Performance (Female), Bad Girls
    • 1980 – Best Disco Recording, Dim All The Lights
    • 1981 – Best Pop Vocal Performance (Female), On the Radio
    • 1982 – Best Rock Vocal Performance (Female), Cold Love
    • 1982 – Best Inspirational Performance, I Believe in Jesus
    • 1983 – Best Rock Vocal Performance (Female), Protection
    • 1983 – Best R&B Vocal Performance (Female), Love is in Control (Finger on the Trigger)
    • 1984 – Best Pop Vocal Performance (Female), She Works Hard for the Money
    • 2000 – Best Dance Recording, I Will Go with You (Con te Partiro)
  • Summer placed a Top Forty hit on the Billboard Hot 100 in every year from 1976 (“Love to Love You Baby“) to 1984 (“There Goes My Baby“).
  • Summer was the first artist to score three consecutive number-one double albums.
  • Summer was twice honored by the Dance Music Hall of Fame; once with her induction as a recording artist and again with the induction for her influential single “I Feel Love“.[15]
  • Summer’s music career has landed her as the eighth most successful female recording artist in history according to Billboard[citation needed].
  • Summer’s career span of Billboard number-one Disco/Club Play hits spans from 1975′s “Love to Love You Baby” through 2010′s “[To Paris With Love]“.
  • Summer was nominated for 2010 induction into the Rock and Roll Hall of Fame but was not chosen.[16]

Cover versions by other artists

  • “Love to Love You Baby” was sampled in Beyoncé Knowles‘s “Naughty Girl” and by TLC on their original version of “I’m Good at Being Bad”, but was removed by request of Summer on later editions. The song has been covered in portions onstage by Dionne Warwick.
  • Summer’s “Starting Over Again” was a number one hit on the Hot Country Songs chart as a single for Dolly Parton in 1980. It also was a top-forty hit for Parton on the Billboard Hot 100. Reba McEntire named her 1995 album after the song, and McEntire’s version hit no. 17 on the country singles chart in 1996. McEntire stated in the album’s liner notes that her recording of the song was intended as something of a tribute to Summer and Parton, both artists whom she admired.

Concert tours

Discography

References

  1. ^ allmusic ((( Donna Summer > Biography )))
  2. ^ ‘Nightline’ Playlist: Donna Summer – ABC News. Abcnews.go.com (2008-06-13). Retrieved on 2011-02-22.
  3. ^ Donna Summer Tickets – Queen Of Disco. Articlesnatch.com (1948-12-31). Retrieved on 2011-02-22.
  4. ^ Oldenburg, Ann (17 May 2012). “Disco queen Donna Summer dies after cancer battle”. USA Today. Retrieved 17 May 2012.
  5. ^ “Donna Summer”. Retrieved 17 May 2012.
  6. ^ “Diva Debacle”. New Musical Express (NME) (October 4, 1999). 1999. Retrieved 2011-07-17.
  7. ^ Rule, Doug (2010). “Summer Heat”. Metro Weekly. Retrieved 2011-07-17.
  8. ^ Gay Community Frowns on Disco Diva Donna Summer. Jet Magazine (page 38, Sept 18, 1989). 1989. Retrieved 2011-07-17.
  9. ^ Groover, D.L. (2008). “Summer Fans, Some Are Not”. OutSmart magazine. Retrieved 2008-07-14.
  10. ^ Ottawa XPress – Music – Donna Summer. Ottawaxpress.ca. Retrieved on 2011-02-22.
  11. ^ Donna Summer. Donna Summer. Retrieved on 2011-02-22.
  12. ^ “Donna Summer Exclusive Interview: Bringing her Summer tour to Hard Rock Live” (29 July 2010). AllVoices.com. Retrieved 25 August 2010.
  13. ^ “Phoenix Symphony Goes Back to the Days of Disco”. Myfoxphoenix.com. 2010-10-16. Retrieved 2011-04-04.

Donna Summer meurt à 63

Thursday, May 17th, 2012

Donna Summer, de son vrai nom LaDonna Andrea Gaines (née le 31 décembre 1948 à Dorchester, un quartier de Boston et morte le 17 mai 20121) est une chanteuse disco américaine. Elle est un mythe de la musique disco des années 1970 et 1980. Ses plus grands tubes sont : Love to Love You Baby, I Feel Love (reprise par Beyoncé, Jimmy Somerville, John Frusciante des Red Hot Chili Peppers, Kylie Minogue, Madonna durant son Confessions Tour et David Vendetta en 2007), Last Dance (Grammy Award en 1978 dans la catégorie Best R&B vocal performance female, Hot Stuff (Grammy Award en 1979 dans la catégorie Best rock vocal performance female et célébré en 1997 dans le film The Full Monty), Could It Be Magic (reprise en français avec Le temps qui court par Alain Chamfort puis par les Enfoirés en 2006; inspiré du prélude no 20 de Chopin), On The Radio et She Works Hard For The Money. Elle a vendu plus de 130 millions de disques.
Sommaire

1 Les débuts
2 Les premiers disques
3 Love to Love You Baby
4 L’installation dans le succès
5 Le tournant d’I Feel Love
6 La fin de l’année 1977 et Thank God It’s Friday
7 1978
8 Bad Girls
9 La fin de l’année 1979
10 Une nouvelle maison de disques et un nouvel album
11 L’album refusé par Geffen : I’m a Rainbow (1982)
12 Les années 1980
13 1989 Une certaine renaissance
14 Les années 1990
15 Les années 2000
16 Discographie Albums
17 Discographie Single 45T
18 Annexes
18.1 Article connexe
18.2 Lien externe
19 Notes et références

Les débuts

Née dans une famille de sept enfants, elle chante dès l’âge de dix ans en tant que soliste dans le chœur de son église. En 1967, elle abandonne l’école pour devenir chanteuse professionnelle et fait ses débuts avec Crow, un groupe de rock blanc qui joue dans les clubs de Boston et parfois de New York. C’est dans cette dernière ville qu’elle restera, dans l’espoir de remplacer Melba Moore qui avait abandonné son rôle dans Hair. Ce qu’on lui proposera sera un rôle dans la version allemande : à 19 ans, elle part donc pour l’Europe où elle jouera de nombreuses comédies musicales. En 1968, elle a chanté en allemand dans Haare, version allemande de Hair, puis en 1970 dans Ich bin Ich et en 1971 dans Godspell. Elle a aussi participé à cette époque à Showboat et à Porgy & Bess. Elle joue sous le nom de Donna Gaines et même de Gayn Pierre pour Ich bin Ich et Godspell.

Parallèlement, elle enregistre des chansons avec un groupe intitulé The Veith Marvos Red Point Orchestra, dont fait aussi partie Liz Mitchell, future chanteuse de Boney M. Ils ont enregistré un disque composé de neuf chansons où Donna Summer n’est parfois que l’élément d’un chœur (1973). Ce disque sera amplement réédité par la suite sous de nombreux titres, sans l’autorisation de la chanteuse (sous 32 versions différentes, avant des remixes en 1992 puis en 1999).
Les premiers disques

Son premier single date de 1971 et est sorti chez MCA/Decca. Il s’agit de Sally Go ’round the Roses avec en face 2 So Said the Man, deux titres co-écrits et réalisés par Vincent Malouney. Suit en 1973 If You Walkin’ Alone et sa face B Can’t Understand, deux chansons blues-rock. Elle y apparaît sous le nom de Donna Gains. Le disque est sorti chez Philips. Puis elle participe aux chœurs de l’album Hard Labor de Three Dog Night (mais son nom n’apparaît pas sur le disque sorti chez Dunhill en 1974).

Depuis Mannheim, où elle se marie au peintre autrichien Dieter Sommers, elle répond en 1974 à une annonce demandant une choriste. Ceci conduit à sa rencontre avec Pete Bellotte et Giorgio Moroder. Son premier 45 tours, sorti aux Pays-Bas chez Lark, est Denver dream, écrit par Bellotte, avec en face 2 Something’s in the wind écrit par Moroder et Bellotte (1974). Les chansons sont dans la lignée des « Story Songs » à la Cher, genre de petits mélodrames de 3 minutes. Ce genre est idéal pour Summer qui, venue de la comédie musicale, se définit comme une actrice qui chante.

Avec Pete Bellotte et Giorgio Moroder, elle enregistre un album, Lady of the Night (contenant Lady of the Night, Born to Die, Friends, Full of Emptiness, Domino, The Hostage, Wounded, Little Miss Fit, Let’s Work Together Now et Sing Along (sad song)). Ce album est aussi sorti aux Pays-Bas, chez Groovy en 1974. Le single The Hostage a un certain succès en France (no 2), en Belgique et aux Pays-Bas (no 1), malgré son sujet sinistre. En effet ce disque parle d’une femme dont le mari a été enlevé et la chanson se termine par un abrupt « The funeral is tomorrow ». Lancé ensuite en Allemagne, il est interdit de passages radio mais il devient ensuite no 1 au milieu d’un fait divers (un enlèvement politique). L’album est un échec. Écrit par Moroder/Bellotte et réalisé par Pete Bellotte, il est tout aussi noir que le simple, particulièrement la chanson-titre. Summer y chante avec sa voix naturelle des chansons de variétés aux influences flamenco (Lady of the night), folk (Born to die), pop (Friends), country (Domino)… Par la suite, l’album a été réédité à titre de curiosité en 1976 au Pays-Bas chez Prominent tandis qu’en 1977 Lady of the night et The hostage apparaissent sur la compilation Star gold allemande de Summer. Une chanson a été récupérée pour l’album suivant, Full of emptiness, la seule où Summer chante avec la voix de tête qu’on lui connaîtra par la suite ; c’est incidemment la meilleure chanson de l’album. L’album est suivi du simple Virgin Mary avec Pandora’s Box en face 2, paru chez Groovy en 1975 aux Pays-Bas.
Love to Love You Baby

Un titre supplémentaire connaît par la suite une bonne fortune, Love to Love You. C’est à l’origine un simple uniquement sorti en Europe (chez Groovy aux Pays-Bas avec Need-a-Man Blues en face 2). Ce titre court devient Love to Love You Baby et dépasse le quart d’heure après que lors d’une fête privée le patron de Casablanca, Neil Bogart, avait été obligé de le passer et de le repasser à la demande de ses invités. Les réalisateurs artistiques de Summer lui concoctent alors une nouvelle formule qui aboutit à l’album Love to love baby (1975) où la chanson-titre est remixée. Le succès, testé d’abord dans les discothèques françaises, est immense et cette chanson fait date de par l’audace du concept : pendant plus de 16 minutes, Summer soupire des paroles clairement érotiques alternant avec de longs moments dévolus aux choristes et aux musiciens (basse, synthétiseur, violons) sur fond de grosse caisse envahissante, lente et sourde. C’est le triomphe d’une petite production incluant à peine une quinzaine de personnes, qui a enregistré le disque en deux mois (mai-juin 1975). Mais c’est surtout le triomphe d’un concept né sous la houlette de deux réalisateurs artistiques – Pete Bellotte et Giorgio Moroder – et l’apparition d’un son immédiatement identifiable par son utilisation du synthétiseur -le son de Munich (Parallèlement Levay et Kunze lançaient les Silver Convention qui avec leur no 1 Fly Robin Fly procèdent de la même école qui a inventé l’Eurodisco). Love to love you baby devient un énorme hit dans les boîtes gays et marque l’avènement du disco tandis que de nombreuses radios refusent de la passer vu son caractère trop sexuel. Néanmoins c’est le début du raz-de-marée Donna Summer. Love to love you baby rentre dans les listes américaines en décembre 1975 et devient la meilleure vente pendant quatre mois. Classée no 2 en février 1976, elle dépasse rapidement le million de ventes. Au Royaume-Uni, elle est classée le 17 janvier 1976 et monte jusqu’à la cinquième place. Le 19 février le simple est disque d’or aux États-Unis tout comme le lp du même nom (no 6 R&B et no 11 pop). Love to love you baby est aussi le cinquième simple le plus vendu de Summer tout au long de sa carrière. Il existe trois versions sensiblement différentes du LP : la version parue chez Oasis et distribuée par Atlantic, une autre édition, chez Casablanca (qui remplace la reprise de Full of emptiness et The hostage par Virgin Mary) et enfin une troisième avec The hostage et Lady of the night. Full of emptiness est un titre repris de Lady of the night. Le 45 tours est lui sorti avec Need-a-man blues en face 2 ou avec une deuxième partie de 3:27 du hit –la première faisant 4:57.
L’installation dans le succès

Les albums suivants, A Love Trilogy et Four Seasons Of Love, parus tous deux en 1976, montrent une grande fidélité à l’égard de Love to Love You Baby. Ces deux LP sont aussi disques d’or. Le premier single tiré de A Love Trilogy est une reprise de Barry Manilow, Could It Be Magic, qui sur l’album est précédée d’une sulfureuse intro, Prelude to Love. Cette version très réussie est cependant beaucoup plus commerciale que la version originale. Suit Try Me, I Know We Can Make It, morceau de près de 18 minutes, condensé en un peu plus de 4 minutes pour le single. (On la retrouvera par la suite, avec Could It Be Magic sur la bande originale du film Looking for Mr Goodbar). La réalisation artistique était jusqu’alors surtout le fait de Pete Bellotte, mais à partir de maintenant, Giorgio Moroder prend plus d’importance déclarée. Le single suivant, Spring Affair, est tiré de l’album Four Seasons Of Love : il reprend la pochette de l’album où on la voit alanguie sur un croissant de lune. Il existe plusieurs pressages différents du simple : avec Come with me ou Winter melody en face 2, ou alors la chanson avec une partie sur chaque face au Mexique. Four seasons of love est un album bien ficelé et plaisant mais on ne peut s’empêcher de trouver ces chansons préfabriquées, comme Winter Melody, le simple suivant. La chanson la plus réussie de l’album est le succès de discothèque Summer fever (face 2 du 45 tours Winter melody au Mexique). Un argument de vente supplémentaire : un calendrier de 1977 avec des photos de la belle est inclus dans le LP.

Elle est surnommée par ses détracteurs « le sexe chantant » tandis que pour d’autres, c’est « la plus belle voix noire depuis Aretha Franklin » et, pour la promotion de ses disques, « The First Lady of Love », ironiquement transformé par certains en « The First Lady of Lust ». À la fin de l’année, elle sort un album (appelé lui aussi Love To Love You Baby) avec en face 1 Love To Love You Baby et en face 2 Try Me I Know We Can Make It, toutes deux en versions intégrales. Dorénavant, elle prend une part de plus en plus active à l’écriture des chansons : Love To Love You Baby’, Try Me I Know We Can Make It, Prelude To Love et tout l’album Four Seasons of Love sont co-écrits par elle et ses réalisateurs artistiques. Four Seasons of Love est d’ailleurs le plus solide de tous les « concept albums » de Summer, une formule à laquelle elle tient au moment de faire un lp mais qui s’avère souvent bancale pour une chanteuse devant son succès aux discothèques et aux radios. Celle-ci est d’autant plus bancale que les concepts ne sont guère qu’un vague fil directeur. Et encore ; Four Seasons of Love n’a que peu à voir avec les Quatre Saisons de Vivaldi ou l’oratorio Les Saisons de Haydn. Néanmoins, lors de l’élaboration de l’album les références sont là, non pas dans la musique, mais dans l’image qui va avec. Sur le calendrier, on a quatre photos de Summer (dont deux sont déjà connues puisqu’il s’agit de la pochette de l’album). Pour représenter l’hiver, on la voit encapuchonnée de fourrure avec de la fausse neige dans le style des films hollywoodiens de Noël. Deux larmes coulant sur ses joues complètent le tableau ; il va sans dire que Summer est très maquillée et que le maquilleur n’a lésiné ni l’ombre à paupières dorée ni sur le rouge à lèvres brillant. Pour le printemps, elle porte une robe qui se veut XVIIIe siècle et elle fait de la balançoire, en référence à la fois à Vivaldi et à Fragonard. Les photos de l’été et de l’automne sont moins liées à la saison en soi puisque l’on a la couverture du disque pour l’été (Summer sur son croissant de lune, dans la grande tradition des Pierrots kitschs) et l’arrière de la pochette pour l’automne (Summer avec la robe blanche de Monroe dans Sept ans de réflexion).Ceux qui ont eu l’idée du calendrier n’ont pas tellement joué sur l’image sexuelle de Summer, sur son corps ou sur des poses provocantes ; de ce point de vue, on peut comparer les photos de Summer avec celles de Four new seasons une obscure adaptation disco de Vivaldi faite en France en 1978 par The Philarmonics : sur la pochette de l’album, quatre photos montrent un mannequin en maillot de bain –même en hiver !- ouvrant la bouche et dansant devant des tableaux de facture classique mais inconnus des musées.

Au début de 1977, Summer enregistre trois simples sans Moroder-Bellotte : une apparition dans Shut Out, un 45 tours en duo avec Paul Jabara, un ancien de Hair (sur Shut Out de Jabara), une autre dans Old Fashioned Girl, titre des Brooklyn Dreams (sur leur album Brooklyn Dreams), et Down, Deep Inside, qu’elle co-écrit avec John Barry pour le film The Deep, la première incursion de Casablanca dans le cinéma. Shout Out est suivi sur l’album de Paul Jabara du même titre de Heaven Is a Disco où elle chante aussi. Old Fashioned Girl est anecdotique. Down, Deep Inside enfin, s’est classé no 3 disco et no 5 en Angleterre malgré sa relative insignifiance. Donna Summer ne s’est pas vraiment intéressée à ce titre surtout que le compositeur John Barry n’y connaissait rien au disco et que Casablanca voulait un autre Love To Love You Baby, attitude dont Summer commençait à se lasser. Cette chanson existe en version LP, en une version ralentie assez peu heureuse (A Love Song) et en version rallongée. Le 45 tours allemand existe en vinyl bleu. Le film, une sorte de « sous-Dents de la mer », n’est pas resté dans les mémoires.
Le tournant d’I Feel Love

Elle co-écrit toutes les chansons de l’album suivant (sauf une reprise) qui est I Remember Yesterday, album où son style évolue. Ici chaque chanson représente une époque de la musique populaire américaine, des années 1920 au « futur ». De cet album disque d’or, elle tire trois singles, I Remember Yesterday, Love’s Unkind et I Feel Love (la chanson symbolisant avec adéquation le son du futur). À l’origine face 2 du simple Can’t We Just Sit Down (And talk it over), no 20 soul, I Feel Love mènera une carrière indépendante à partir d’un no 1 disco (trois semaines en juillet) et d’un no 1 en Angleterre. En novembre il est no 6 pop et no 9 r’n'b. Il se vend aux États-Unis à plus d’un million d’exemplaires. Comme d’habitude, un titre, ici le remarquable I Feel Love, occulte quelque peu le reste de l’album. I Feel Love existe aussi en une version rallongée de deux minutes supplémentaires, sans grand intérêt vu qu’elle en répète simplement la dernière partie (système inauguré avec Down, Deep Inside, chanson avec laquelle elle partage d’ailleurs le maxi). I Feel Love sera néanmoins un classique du disco et Patrick Cowley la remixe pour Disconet (le maxi sortira même officiellement en 1982) tandis que Jimmy Somerville et Marc Almond la reprennent en 1984, en attendant de nombreuses reprises et des remixes en 1995.

La méthode choisie par Moroder et Bellotte laisse perplexe et l’idée de concept, qui a apparemment présidé à l’élaboration du disque, est bien mince. Le premier titre est I Remember Yesterday, rappelant les années 1940 des « big bands » et Glenn Miller. Suit Love’s Unkind, assez difficile à placer chronologiquement mais qui représenterait plutôt les années 1950. Back In Love Again rend hommage aux Supremes et à la Motown des années 1960. La face se termine par I Remember Yesterday (reprise), procédé de répétition irritant qui n’apporte rien. La face 2 contient Black Lady (les années 1920), Take Me (le disco des années 1970), Can’t We Just Sit Down (And talk it over) (la ballade apparemment intemporelle) et I Feel Love (le futur). Comme on le voit, le fil chronologique n’est pas des plus convaincants surtout que l’uniformité de l’orchestration n’aide pas à bien faire les différences entre les styles. Les deux seules chansons à échapper au moule sont les deux dernières, qui ont d’ailleurs partagé le même 45 tours. Can’t We Just Sit Down (And talk it over) est une carte de visite honorable pour prouver que Donna Summer sait chanter au-delà des soupirs et de la petite voix de ses trois premiers albums. De plus, cette chanson, qui est une reprise de David Soul (le blond de la série télévisée Starsky & Hutch l’avait sortie peu avant sur son album de 1977) est assez jolie. L’autre chanson qui marque est bien sûr I Feel Love. Mais n’est-il pas ironique de voir que cette chanson qui a eu en effet un rôle fondamental dans les styles à venir de la musique pour danser se trouve sur un album dévolu à des genres musicaux passés ? D’ailleurs on peut se demander si Donna Summer se souvient bien d’hier, de son propre passé, puisque ce disque s’inscrit sous une double rupture : elle montre qu’elle sait chanter (ce qui n’allait pas de soi auparavant) et elle inaugure le disco sans instruments autres que des synthétiseurs.

En Angleterre un 12″ est édité avec Back In Love Again, Try Me, I Know We Can Make It et Wasted. Un 45 tours de cette chanson sort en Allemagne chez Atlantic avec l’inédit A Man Like You en face 2. Le 45 tours allemand connaît un nouveau pressage en 1978 avec I Remember Yesterday en face 2.

Can’t We Just Sit Down (And talk it over) est aussi sorti en 45 tours promotionnel chez Casablanca aux États-Unis avec deux versions sensiblement différentes sur chaque face : une version de 3:42 et une autre de 3:56. Parallèlement Casablanca sort au Mexique un 45 tours avec quatre titres, système qui sera repris par la suite. On y trouve Love To Love You Baby, I Feel Love, Try Me, I Know We Can Make It et Take Me.
La fin de l’année 1977 et Thank God It’s Friday

En juillet 1977, au moment où I Feel Love sort en simple, Donna Summer enregistre Last Dance. Cette chanson est prévue pour être incluse dans la BO du film Thank God it’s Friday. Casablanca prépare en effet ce film en partenariat avec les films Columbia. Le thème, une nuit dans une boîte, permettra à Donna Summer d’apparaître dans le film pour chanter Last Dance. Cette chanson est écrite par Paul Jabara et les arrangements musicaux sont de Bob Esty. Ce dernier en est le réalisateur artistique de fait car Moroder était très réticent. Esty a en effet le projet de faire chanter Summer avec sa vraie voix et son registre naturel, aux antipodes de la voix aiguë et haletante qu’on lui connaissait jusqu’alors. il s’oppose ainsi à Moroder qui, ne voulant pas tuer la poule aux œufs d’or, avait l’impression qu’il était encore trop tôt pour montrer que Summer pouvait chanter autre chose que des clones de Love to Love You Baby. Esty s’occupera alors de la réalisation artistique mais il n’est pas convié le jour où Summer enregistre sous la houlette de Moroder. Finalement quand le disque sortira un an après, avec le film, on lira sur la pochette que la réalisation artistique est de Moroder et d’Esty ; mais le nom de ce dernier sera remplacé par celui de Bellotte sur les compilations ultérieures.

Donna Summer continue sur sa lancée avec le sans âme Once upon a time, album claustrophobique vite réalisé qui se veut être un conte de fées moderne. Après la parution de ce lp en 1977, devenu disque d’or, elle classe un simple en janvier 1978, I Love You (no 37). Auparavant, Rumour Has It, le seul titre à surnager de l’ensemble, avait été no 1 disco (pendant cinq semaines à partir du 17 décembre) mais seulement no 21 r’n'b et no 53 pop. Une chanson est assez réussie, Now I Need You, avec des choristes en contrepoint. Par ce disque double, le premier d’une longue liste, elle avait voulu prouver qu’elle pouvait écrire autre chose que des albums contenant une poignée de chansons rallongées. Elle était aussi plus ou moins contrainte de faire des disques doubles par son contrat signé en septembre 1977. En effet elle avait signé un contrat stipulant qu’elle devait sortir neuf albums sur une période deux ans, tous devant être réalisés par Moroder et Bellotte. Ce chiffre délirant pouvait être réduit à quatre albums doubles et un simple, ce qu’elle fit en gros.

Summer continue son incursion dans les BO de films avec trois titres de Thank God it’s Friday (1978, no 6 R&B, no 10 pop et un million de ventes), film où elle joue le personnage de la chanteuse Nicole Sims : Last Dance (no 3 pop, no 1 disco le 3 juin pendant 7 semaines et no 5 R’n'B, vendu à plus d’un million d’exemplaires), With Your Love (face 2 du précédent) et le quart d’heure de reprise mollement convaincante de Je t’aime (moi non plus). Ce dernier titre a été enregistré en 1977 et il est même sorti en maxi promotionnel pour les discothèques. Ces dernières étant peu enthousiastes, la chanson finira comme titre supplémentaire sur l’album du film (au double album on rajoute simplement le maxi à une face de Je t’aime (moi non plus) dans la pochette). Le film Thank God it’s friday (mai 1978) est un projet commun aux labels Motown et Casablanca, sur la lancée de Saturday night fever. Ce film disco qui devait être à l’origine un moyen de promouvoir les Commodores qui y jouent, en devient finalement un pour Donna Summer, dont c’est le premier rôle, et lui permet surtout de généraliser son succès hors des discothèques gays. Avec Last Dance elle obtient un hit et un oscar et aide l’album à se classer no 10 ; resté 27 semaines dans les charts, il est aussi devenu disque de platine. Ce morceau est écrit par P. Jabara. Il existe de plus un remix long de With Your Love, mais destiné uniquement aux discothèques. Le 45 tours de Last Dance est édité par Casablanca en trois versions différentes : en version promotionnelle sans face 2, avec With Your Love ou I Love You en face 2. Au Mexique Last Dance est couplée à d’autres chansons du film sur un 45 tours : After Dark (Pattie Brooks), Thank God It’s Friday (Love & Kisses) et Disco Queen (Paul Jabara). Toujours au Mexique Je t’aime (moi non plus) est édité en 45 tours avec une partie de la première moitié de la chanson sur chaque face. Grâce à Last Dance Summer obtient deux Grammies en 1978, celui de la meilleure chanteuse R&B et celui de la meilleure chanson R&B.
1978

Cette même année 1978, elle lance son double Live & more où elle reprend ses principaux succès et des classiques de la comédie musicale en plus de Mimi’s song, une chanson sur sa fille. Cette dernière se trouve sur le lp de l’Unicef pour commémorer l’année de l’enfant. En plus des morceaux en public, il y a sur l’album un titre en studio : MacArthur Park Suite qui contient la reprise de MacArthur Park que Richard Harris avait chanté une dizaine d’années plus tôt, et Heaven Knows en duo avec Brooklyn Dreams, le groupe de son époux Bruce Sudano. Ces deux bons titres se vendent à plus d’un million chacun (disques d’or). Le premier sera classé no 1 pop pendant trois semaines en septembre, no 1 disco le 21 octobre pendant cinq semaines et no 8 R’n'B. Le second sera no 4 pop et no 10 R’n'B début 1979. L’album lui-même sera aussi no 1 et restera classé pendant 65 semaines ! Il sera disque de platine. MacArthur Park est le troisième simple le plus vendu de sa carrière et Heaven Knows le septième. Heaven Knows connaîtra une version différente sur l’album des Brooklyn Dreams Sleepless nights sorti début 1979 : Donna Summer n’y est que voix secondaire alors que c’étaient eux sur sa version à elle. Il manque à Heaven Knows» une version longue ; bien que plusieurs versions soient sorties, elles sont toutes inférieures à 4 minutes. Il existe bien un remix de Hot tracks de 6:40 mélangeant la version de Summer avec celle des Brooklyn Dreams et de multiples versions non-officielles qui sont en fait de simples collages répétitifs (dont une version mexicaine sortie en 1979).

Il existe plusieurs pressages du 45 tours de MacArthur Park dont un promotionnel avec une version de 6:24 (États-Unis), un autre avec Last Dance en face 2 (Brésil) et un mexicain avec Full of Emptiness, Once Upon a Time et Fairy Tale High.

En 1978, après Live and More, elle réalise Watchin’ Daddy Dance avec Bruce Sudano et d’autres chansons avec Jürgen Köppers pour l’album Watchin’ Daddy Dance de Sunshine, album finalement non commercialisé. On y trouve aussi sa composition It’s Over qu’elle réenregistrera en 1984 sous le nom Maybe It’s Over.

Donna Summer est à son apogée et de mai 1978 à janvier 1980 : elle aura huit Top ten et une avalanche de prix. L’année 1979 est l’année des grandes récompenses : artiste disco de l’année pour le Billboard et artiste disco féminin de l’année pour Dick Clark (avec Last Dance meilleur simple disco de l’année et Live and More meilleur album disco de l’année). Last Dance recevra aussi le Golden Globe Award de la meilleure chanson de film en plus des « Grammies » en tant que meilleure performance vocale féminine R’n'B et meilleure chanson R’n'B. La National Association of Recording Merchandisers lui donne les récompenses du meilleur album chanté par une femme (Live and More, qu’elle partage avec le Greatest Hits de Barbra Streisand) et du meilleur album chanté par une artiste noire. Last Dance recevra aussi un Oscar en tant que meilleure chanson de film. Au sixième Disco Forum du Billboard, elle est la meilleure interprète disco, la meilleure chanteuse disco et elle partage le prix du meilleur album disco (Live and More) avec Chic (C’est Chic). Ces recompenses s’étalent du 23 décembre 1978 au 15 juillet 1979 et elle en aura autant avec son album suivant.

Après une apparition sur un album de Gene Simmons en 1978 (Burning Up With Fever disponible sur l’album Gene Simmons) et une participation au disque de l’UNICEF A gift of Song, où elle chante Mimi’s Song (janvier 1979), l’année 1979 marque cependant la fin de la première période de celle qui est appelée « la reine du disco ». On note un certain manque de renouvellement lors de cette période d’un peu plus de trois ans, occultée par deux hits majeurs, Love to Love You Baby et le synthétique I Feel Love.
Bad Girls

Consciente de son aspect très marqueté, elle tentera de le faire voler en éclats en 1979 avec le double album Bad Girls qui élimine enfin le « syndrome Love to Love You ». Cet album marque un intéressant renouveau musical tout en gardant la même réalisation artistique. Bad Girls est surtout le premier album de Summer réalisé avec soin ; ses prédécesseurs avaient en effet été réalisés plus hâtivement. Elle classe deux très bons simples no 1 coup sur coup, Hot Stuff et Bad Girls, qui se vendront chacun à plus de deux millions d’exemplaires aux États-Unis. Hot Stuff, sera no 1 pop pendant trois semaines et no 3 R’n'B tandis que Bad Girls, lancée avant que Hot Stuff n’atteigne le no 1 pop, sera no 1 pop pendant cinq semaines et no 1 R’n'B une semaine. Les deux chansons, mixées en continu pour les discothèques, seront ensemble no 1 disco pendant sept semaines le 26 mai. Hot Stuff est d’ailleurs le simple le plus vendu de Summer, suivi de près par Bad Girls. Neil Bogart, patron de Casablanca, lui avait cependant déconseillé de lancer Hot Stuff, trop rock, et avait proposé à Summer de le laisser à Cher, chanteuse du même label, qui sortait d’un no 2 disco (no 8 pop), Take Me Home (Donna Summer garda Hot Stuff mais Cher en enregistra un clone réalisé par Moroder pour le film Foxes : Bad Love). Puis suivra l’excellent Dim All the Lights, no 2 vendu à un million d’exemplaires. L’album Bad Girls est de tous le moins monolithique et comme le reconnaît Giorgio Moroder, son travail de réalisateur artistique le plus intéressant. On est toujours dans le « concept album » mais il faut avouer que l’idée directrice, les prostituées, n’est guère suivie de manière constante tout au long de l’album. Ce sera un album de platine. À côté des gros tubes disco superbement efficaces (avec une pointe de rock pour Hot Stuff), on trouve des slows joliment agencés (ceux de la troisième face dont There Will Always Be a You qui servira à de nombreuses faces 2 de simples), et des titres synthétiques au rythme hypnotique, héritiers d’I Feel Love sans en être des clones (ceux de la quatrième face dont Sunset People, simple suivant et sa face B Our Love). L’album contient aussi My Baby Understands où Donna Summer fait ses premières armes en production sur un de ses albums avec J. Köppers, sous la houlette de Moroder/Bellotte.

Une curiosité : le slow All Through the Night, co-écrit par Summer et Bruce Roberts, se retrouvera sur deux des trois albums du chanteur (Cool Fool en 1980 et Intimacy en 1995)

Il existe aussi un simple édité au Mexique avec la version longue de Dim All the Lights (A media luz) en face 1 et celle de Heaven Knows (El cielo sabe) en face 2. Leurs durées sont repectivement de 7:10 et 8:20. Au Brésil le 45 tours de Hot Stuff a Heaven Knows en face 2. Au Japon la face 2 est Bad Girls. Aux Pays-Bas McArthur Park est réédité en 45 tours avec Hot Stuff en face 2. Bad Girls est éditée avec On My Honor en face 2 mais en Angleterre les deux faces sont inversées –un autre simple anglais, promotionnel celui-ci est On My Honor avec en face 2 With Your Love». Au Canada la face 2 de Bad Girls est Hot Stuff. En Espagne Our Love est édité en 45 tours avec Sunset People en face 2. En 2003 l’album est réédité en double cd avec la maquette de Bad Girls et neuf versions longues de I Feel Love à On the Radio.
La fin de l’année 1979

Summer enregistre ensuite Too Much For the Lady avec Brooklyn Dreams (sur l’album Joy Ride) puis le simple Never Lose Your Sense Of Humor avec Paul Jabara (moteur promotionnel du lp Third album de Jabara, paru chez Casablanca).

Suit No More Tears (Enough Is Enough), duo avec Barbra Streisand co-écrit par Paul Jabara. Il sera classé no 1 aux États-Unis avec plus d’un million de ventes et no 3 en Angleterre. La face 2 du 45 tours anglais de No More Tears est sur certains pressages My Baby Understands. L’enregistrement de No More Tears a été assez houleux, non pas à cause de Summer toujours très détachée quand il s’agit d’enregistrer un disque, mais plus à cause de Streisand qui se sentait menacée sur un terrain qui lui était étranger, le disco, aux mains de celle qu’elle considérait comme une nouvelle venue sans grand talent mais. Par la suite, Streisand n’inclura pas No More Tears, ni dans ses concerts, ni dans son concert d’adieu alors que No More Tears a été son duo le mieux vendu (et accessoirement la seule chanson que le fils de Streisand avoue aimer dans le vaste catalogue de son auguste mère[réf. nécessaire]). No More Tears deviendra alors une chanson de plus pour Donna Summer, qu’ele chantera par la suite avec de multiples partenaires.

Après ces escapades, elle fait le point sur sa carrière disco en publiant une compilation, On the radio (fin 1979), dont la chanson titre, tirée du film Foxes, est classée no 5 avec encore une fois plus d’un million de ventes et un troisième album de platine consécutif. Quelques surprises sur cet album : des enchaînements originaux entre les chansons et un solo de saxophone pour Heaven Knows (le simple et pas la version de la suite disponible sur Live and More), en plus de On the radio en versions 4:00 et 5:50 (la version 7:30 est réservée à la BO du film), et de No More Tears en version intégrale, deux chansons jusque là uniquement éditées en simple. Chaque disque est disponible séparément (volume I et volume II) ou en double album. Il est aussi édité avec une affiche.
Une nouvelle maison de disques et un nouvel album

En 1980 Summer quitte Casablanca à qui elle fait un procès et signe chez Geffen records dont elle est la première artiste. Ce nouveau label distribué par la Warner est celui de David Geffen. Son premier album chez Geffen, The Wanderer, est l’adieu au disco –il louche vers le rock- mais c’est aussi la dernière réalisation de Moroder/Bellotte pour Summer. La chanson-titre, dansante et bien ficelée, sera classée no 3 aux États-Unis, avec plus d’un million de ventes, mais pas en Angleterre. Parallèlement Casablanca sort une autre compilation disco, couvrant la période 1977-1979, Walk Away (no 54 R&B et no 50 pop). La chanson-titre, extraite de Bad Girls, n’est classée que no 36 malgré son excellence et le renfort d’un remix promo pour les discothèques –cette chanson avait déjà profité du no 1 disco commun à tous les titres de l’album en 1979. Une version longue de 8:30 refera surface en 1992, un peu plus longue que celle du maxi commercialisé qui fait 7:15. Les deux ont en commun des paroles supplémentaires que l’on ne trouve pas sur la version d’origine de l’album. Le 45 tours quant à lui propose en face 2 Could It Be Magic de 1976. Au Mexique Walk Away est couplé avec Spring Affair, The Way We Were (du disque en public de 1978) et Rumour Has It.

Déjà en 1980 Donna Summer est assimilée à son âge d’or, même si elle a mutiplié les déclarations et les actes pour le rejeter. C’est la fin d’une époque et les autres simples de The wanderer seront assez mal classés en 1981 : Cold Love sera no 33 et Who Do You Think You’re Fooling no 40. Il faut dire que The Wanderer est fait de mélodies louchant vers le rock et réinterprétant Hot Stuff, si l’on excepte le synthétique Grand Illusion. Elle change d’ailleurs fondamentalement (comme le montre le gospel I Believe In Jesus) et commence à mettre en avant ses récentes convictions religieuses de « born-again Christian », ce qui est mal accepté de son public traditionnel. The Wanderer se vend cependant bien (onzième simple le plus vendu de sa carrière) et Cold Love se maintient honorablement (à la dix-septième place, juste avant Walk Away, dix-huitième). L’album est disque d’or.

En 1980 elle enregistre deux titres avec Brooklyn Dreams : A Lover In The Night et I Won’t Go (sur l’album du même nom du groupe). En 1981 elle participe aux chœurs de l’album Fugitive kind, de Bruce Sudano, son mari, auquel elle vient de donner une fille, le 5 janvier 1981, Brooklyn Sudano actuellement actrice, vue notamment dans la série Ma famille d’abord dans le rôle de Vanessa Scott.
L’album refusé par Geffen : I’m a Rainbow (1982)

À la fin de l’année, aurait dû sortir sa véritable dernière production Moroder/Bellotte, le double album I’m a Rainbow, finalement publié en 1996. Elle confirme son virage vers le rock-FM (Leave Me Alone et Highway Runner), la variété impersonnelle (End of the Week et Walk On (Keep On Movin)), et le mid-tempo synthétique (You to Me, Sweet Emotion, I Need Time et Brooklyn). Sur cet album on trouve même l’expérimental To Turn the Stone (avec des cornemuses synthétiques !) et I Believe In You, dernier duo avec Joe Esposito des Brooklyn Dreams. Quelques titres auraient mérité d’être sauvés : une reprise de Don’t Cry For Me Argentina, deux titres rythmés (True Love Survives et Back Where You Belong) et quatre bons titres de hi-nrg à la Moroder (Melanie, A Runner With the Pack, People Talk et Romeo). La chanson-titre est l’adieu à Moroder-Bellotte avec des réminiscences synthétiques de Once Upon a Time et Bad Girls. Certaines chansons ont été chantées par d’autres (une par Frida en 1982 et aussi par Joe Esposito en 1983 – To Turn the Stone – et deux par Amii Stewart en 1983 – You to Me et Sweet Emotion) et d’autres éditées par Summer sur des BO de films (Highway Runner pour Fast times at Ridgemont High en 1982 et Romeo pour Flashdance en 1983). Highway Runner a cependant connu un remix Disconet distribué dans les boîtes en 1982 (remix de Frank Schmidt). I’m a Rainbow et Don’t Cry For Me Argentina ont été remixées en 1993 par Giorgio Moroder pour la compilation The Anthology de Summer.

Dans un certain sens on comprend pourquoi cet album disco-new wave, ambitieux mais hybride, a été refusé par sa maison de disques. Mais les suivants qui ont eu le blanc-seing de Geffen étaient-ils vraiment meilleurs ? Les années 80 n’étaient pas la meilleure période pour faire de la musique et tout jugement sur I’m a rainbow au moment de sa sortie en 1996 n’a plus grande valeur. En fait le refus de cet album est révélateur de l’attitude de Geffen qui entend se comporter en maître tout-puissant chez lui. Face aux résultats commerciaux mitigés de The wanderer il estime que l’association Moroder/Bellotte/Summer a vécu et c’est lui qui décidera des futurs réalisateurs artistiques de Summer. Pour celle-ci, il s’agit d’une réduction de sa liberté artistique, ce à quoi elle n’avait pas été habituée chez Casablanca. Deux autres faits viennent compliquer les relations entre Summer et Geffen : avant d’être son patron, Geffen était un simple ami de Summer et homosexuel. Ces deux faits, assez anodins au moment de la signature du contrat vont en fait empoisonner leurs relations et par voie de conséquence la carrière de Summer. Tout d’abord par le biais de l’amitié, Geffen impose des choix contraignants à Summer, choix qu’elle peut difficilement refuser. Ensuite, Geffen en tant qu’homosexuel militant espère bien tirer profit pour sa maison de disques de l’image de diva pour les gays qu’a Donna Summer. Néanmoins celle-ci préfère marquer ses distances pour ne pas être phagocytée, ce qui au moment de l’apparition du sida sera malignement récupéré par certains gays nord-américains.
Les années 1980

Au début des années 1980, elle conserve cependant encore quelques années son rang de star. À la place de l’album I’m a rainbow, Geffen lui fait enregistrer un album avec Quincy Jones, qui la (sur)produit. L’album sorti en 1982 est l’ambitieux Donna Summer, un autre disque d’or. C’est la première fois que Donna Summer enregistre un album avec un réalisateur artistique confirmé. En effet jusqu’à maintenant elle avait fait partie d’une équipe qui avait graduellement monté les échelons du succès et de la renommée avec elle. Et si en 1982 Moroder ou Bogart, le patron de Casablanca, comptent, c’est grâce à Summer qu’ils le doivent. Quincy Jones, lui, a par contre un quart de siècle de production musicale derrière lui et il considère Summer comme une goutte d’eau dans l’océan. D’ailleurs Summer ne co-écrit que deux chansons sur les neuf de l’album, proportion bien faible pour une chanteuse qui a jusqu’alors écrit une importante proportion de ses chansons (elle a aussi co-écrit une troisième chanson mais elle n’est que sur la face 2 d’un 45 tours). Summer n’a pas bénéficié de la marge de manœuvre qu’a eue par contraste Michael Jackson sur les productions de Jones. On peut même penser que Donna Summer est une sorte de brouillon de Thriller. Cette vision quelque peu misogyne de la chanteuse contraste avec les années Casablanca où Summer était la reine dans son palais.

Le premier simple, Love Is In Control est no 10 aux États-Unis et est disponible dans un remix long. La face 2 du 45 tours est l’inédit Sometimes Like Butterflies, une composition de Summer et de Bruce Roberts qui, bizarrement, sera reprise par Dusty Springfield en 1985 (no 82 anglais). Le simple suivant, la reprise de Jon et Vangelis State of Independence, passe relativement inaperçu, malgré le concours de nombreuses personnalités aux chœurs, le « All Star Choir », avec entre autres Dionne Warwick, Lionel Richie, Stevie Wonder ou Michael Jackson (le début d’un concept qui aboutira trois ans après à la chorale de USA for Africa). Il sera suivi de The Woman In Me, no 33 en 1983. Cet album enterre définitivement le disco mais ne le remplace que par variété truffée de tics propres à la production de Q. Jones et de son équipe. Seul surnage le bon Love Is In Control légèrement allongé sur l’album par rapport au 7″ tandis que le reste déçoit les fans. On y trouve Mystery of Love, duo avec James Ingram et Protection écrit par Bruce Springsteen, le quatrième simple. Parallèlement cette année-là est commercialisé le remix d’I Feel Love de Patrick Cowley pour Disconet, pratique encore rare à l’époque mais promise à un bel avenir. Ce simple 12″ contient une version dépassant le quart d’heure sur la face 1 et une version raccourcie sur la face 2.

Love Is In Control est rallongé pour le 12″ avec en face 2 un instrumental tandis que l’album est aussi édité en série limitée « picture disc » en Angleterre.

Les deux albums suivants seront un pas de plus vers le gouffre, bien que cela ne soit pas encore trop visible commercialement (celui de 1983 sera son dernier disque d’or avant longtemps). She Works Hard For the Money (1983) donne trois simples : la chanson titre (no 3 aux États-Unis et no 20 en Angleterre), Unconditional Love et Stop, Look and Listen. Les deux premières chansons connaissent des versions longues. She Works Hard For the Money est comme Bad Girls no 1 R’n'B et est tout comme Bad Girls une chanson féministe qui lui a été inspirée par un événement réel. She Works Hard For the Money est un album qui est sorti chez Mercury, maison de disques dépendant de Polygram, le label ayant racheté Casablanca et à qui Summer devait encore un album (le divorce Casablanca/Summer s’était fait selon un procès). David Geffen, propriétaire de Geffen records dira ne pas regretter que She Works Hard For the Money ne se fasse pas chez lui car il avait peur que l’association des deux « born-again Christians » Summer et son réalisateur artistique Omartian ne donne un album de gospel. Puis, elle rend la politesse à Musical youth qui avait chanté sur Unconditional Love en participant à leur album Different Style (sur Incomunicando). Un 12″ anglais est édité avec Love Has a Mind of Its Own, She Works Hard For the Money en version longue et People People. People People est édité en 45 tours en Hollande et He’s a Rebel en Espagne.

Toujours en 1983 sort Romeo, un extrait de Flashdance disponible en 45 tours promotionnel à une face en Argentine. Parallèlement Love to Love You Baby est réédité en Angleterre.

Cats Without Claws (1984) aura lui un succès bien moindre que son prédécesseur : la reprise de There Goes My Baby se classera no 21 et Supernatural Love et Eyes ne devront leur salut qu’à des remixes longs (signés respectivement Jürgen Koppers et Jellybean). Supernatural Love est accompagné en face 2 d’une version longue de I’m Free et d’un inédit, Face The Music (face 2 de There Goes My Baby en Europe). Ces deux LP réalisés par Michael Omartian (qui avait partiellement arrangé l’album Donna Summer) ne sont pas foncièrement mauvais, mais manquent de relief et de personnalité. « De bien petites griffes » titre un journaliste en parlant de Cats Without Claws[réf. nécessaire].

Après cette date, la religion prend le pas sur la musique et avec elle le début d’une rumeur qui plombera la suite de sa carrière. Elle aurait fait des remarques désagréables sur le sida et les gays en 1983, à une époque où les gays des États-Unis étaient en pleine négation de l’épidémie ; Summer n’arrêtera pas par la suite de répéter qu’il s’agissait d’une calomnie et elle fera un grand nombre de concerts gratuits en faveur des gays. Mais le mal est fait et ses conséquences seront profondes et durables.

Elle sort en 1985 chez PolyGram une compilation sans grand intérêt, The Summer collection, contenant des titres de 1977 (I Feel Love), 1978 (Heaven Knows), 1979 (Bad Girls, No More Tears) et 1983 (She Works Hard For the Money).

Retirée dans son ranch californien, elle peint et va à l’église. Après des chœurs sur The Girl’s Back In Town, chanson extraite de l’album De la noche : The True Story de Paul Jabara (1986), il faut attendre fin 1987 pour son retour avec All Systems Go dont le premier simple est Dinner With Gershwin (pourtant la dernière chanson à avoir été ajoutée à l’album), suivi de All Systems Go. L’album est peu marquant si l’on excepte Fascination. Dans Thinking ’bout My Baby, co-réalisé par elle-même, elle va jusqu’à chanter comme Rickie Lee Jones. Un autre 45 tours est Only The Fool Survives. Un titre n’est pas inclus sur l’album : Tearin’ Down The Walls, co-écrit par Siedah Garrett et réalisé par Michael Omartian (face 2 du 12″ britannique de Dinner With Gershwin). Pour la venue du Pape aux États-Unis, elle chante aussi dans The Planet Is Alive.

Avec All Systems Go, se termine la période Geffen de Summer (quatre albums en plus de celui de 1981).
1989 Une certaine renaissance

Cet album est suivi en 1989 de Another place and time, réalisé par Stock, Aitken et Waterman alors au faîte de leur succès. C’est une opération commerciale couronnée de succès mais qui transforme Summer en un simple produit de l’usine à hits des trois Anglais. Les simples qui en sont tirés sont nombreux : Love’s About to Change My Heart (août 1989 ; remixes de Phil Harding pour le marché anglais et de Robert Clivillés & David Cole pour le marché nord-americain) When Love Takes Over You (novembre 1989 ; remixes de Dave Ford), Breakaway (1990 ; remixes britanniques de Harding-Curnow sur un simple avec Love Is In Control en face 2, et de Tony Humphries et Pete Hammond sur un autre avec I Don’t Wanna Get Hurt remixé par Phil Harding en face 2 aux États-Unis) et This Time I Know It’s For Real (février 1989 ; remixes de Pete Hammond). This Time I Know It’s For Real est classé no 7 aux États-Unis et est même son quatorzième simple le plus vendu au mois de juin. I Don’t Wanna Get Hurt sort en même temps que l’album (mai 1989). Parallèlement les d.j. de Hot Tracks remixent If It Makes You Feel Good pour la troisième série du volume 8 de la compilation. L’album est paru chez Atlantic aux États-Unis et Summer n’a pas eu un grand rôle visible dans son élaboration -elle n’a co-écrit que trois chansons sur les dix de l’album. Mais contrairement à ce qui s’est passé avec Quincy Jones (le seul autre réalisateur artistique avec un pedigree avec qui elle ait fait un album dans toute sa carrière), elle n’est pas qu’un simple instrument aux mains des trois Anglais. Loin de là ; ces derniers ont en effet une véritable vénération pour l’ex-reine du disco et rien ne s’est fait sans son accord. De plus elle est la seule chanteuse confirmée pour qui ils ont fait un disque, ce qui est important pour leur image à eux. Elle est aussi une des rares à avoir une carrière après eux (ce qui n’est ni le cas d’autres productions SAW comme Rick Astley ou Mel & Kim par exemple).
Les années 1990

En septembre 1989 Alan Coulthard sort aussi un pot-pourri de remixes de la période disco (I Feel Love, Love to Love You Baby, Bad Girls et Down Deep Inside) sous le titre Summer Heat.

La descente aux enfers continue en 1991 avec Mistaken identity réalisé par Keith Diamond. S’essayant à des formes plus modernes de variété, elle lance en simple When Love Cries qui étonnamment est loin d’être le meilleur titre de l’album. Il est suivi de Work That Magic. Ce faux pas en rappelle un autre : Workin’ Overtime de Diana Ross.

En 1992, elle retrouve Moroder avec Carry On (sur l’album Forever dancing), simple agréable rappelant ses productions de 1989.

En 1993, elle chante La vie en rose dans une version plutôt convaincante et dansante sur l’album Tribute to Edith Piaf, où elle est entourée de chanteurs de rock FM. Cette chanson existe en plusieurs 12″ singles : le premier propose la version lp sur les deux faces et le second quatre remixes. La même année elle participe aux chœurs de trois chansons sur l’album Celebrate de Three Dog Night.

En 1994 elle sort une compilation de 45 tours, Endless Summer avec deux inédits : Melody of Love (Wanna Be Loved) -co-écrit par Cole & Clivillés, réalisé par Summer & Welcome Productions, soutenu par une dizaine de remixes- et Anyway At All – réalisé par Michael Omartian. Melody of Love aura du succès en discothèque, grâce aux remixes entre autres de Dave Morales et sera même chanson de discothèque de l’année aux États-Unis.

Polygram sort un 12″ promotionnel de Melody of Love accompagné d’autres 12″ promotionnels, des rééditions de succès de la période disco. Tous ont des fac-similés des pochettes aveugles que Casablanca utilisait pour ses maxis dans les années 1970. Melody of Love est disponible dans deux versions : AJ & Humpty’s anthem mix (8:46) et David Morales stomp mix (7:03). MacArthur Park Suite (17:33) est couplée avec Last Dance (8:11), Hot Stuff (6:46) avec Bad Girls (4:56) et Dim All The Lights (7:10), No More Tears (11:43) avec On the Radio (7:33). En 1994 sa version de She Works Hard For the Money est éditée sur la compilation Grammy’s greatest moments volume 1 et elle fait partie du chœur qui chante Spirit of the Forest sur l’album Earthrise : The Rainforest Album.

Suivra Christmas Spirit, un album de chants de Noël réalisés par Omartian.

En 1995 elle sort des remixes de I Feel Love suivis, en 1996, de remixes de State of Independence. I Feel Love est remixé par Rollo & Sister Bliss puis par Masters at Work. Le meilleur est le Rollo & Sister Bliss monster mix (en version courte sur le simple, version disponible sur la réédition française de la compilation Endless Summer). Le 12″ disponible dans le commerce propose le Rollo &Sister Bliss monster mix en version 6:30, le remix de Masters at Work en version 6:00, la version originale 5:50 dite « Summer ’77 re-eq ’95 » (!?) et un remix de Melody of Love signé Junior Vasquez (ce dernier n’étant pas disponible sur le maxi-CD où il est remplacé par le mix de Rollo & Sister Bliss en version 3:50). Le 12″ vinyl promotionnel contient six remixes dont celui de Rollo & Sister Bliss en version 9:50, son instrumental, trois remixes de Masters at Work et la version originale 5:50. I Feel Love est classée dans le Top 10 dance aux États-Unis. En Angleterre, elle est no 1 dance pendant cinq semaines durant l’été et est déclarée à la fin de l’année « chanson de discothèque de l’année », quand peu après les remixes de State Of Independence se classent dans les charts. Summer retrouve enfin son public avec ces remixes de qualité.

En 1996 elle participe à l’album Gently de Liza Minnelli avec Does He Love You. Suit From a Distance avec Nanci Griffith et Raul Malo sur One Voice, album réalisé par Michael Omartian. Toujours en 1996 elle chante Ordinary Miracle pour le générique de fin du film Let It Be Me (réalisation de Narada Michael Walden).

À l’automne elle chante Someday pour Disney sur l’album Mouse house et à la fin de l’année 1996 elle sort un petit slow inoffensif, Whenever There Is Love. C’est un duo avec Bruce Roberts, disponible sur la BO du film Daylight. Le simple américain contient la version vocale et la version instrumentale, auxquelles s’ajoute en Allemagne un remix long de Junior Vasquez. Le 11 décembre elle chante à Broadway avec Chaka Khan et Gloria Estefan, lors d’un spectacle intitulé 3 Divas On Broadway.

En 1997 elle sort des remixes hi-nrg de Carry on sous le label Almighty Records et gagne un Grammy Award pour Best Dance Track.

Le 4 février 1999 elle fait un retour réussi avec un concert au Manhattan Center de New York. Elle y reprend ses principaux hits et des chansons de sa future comédie musicale Ordinary girl qui est une sorte de version broadwayienne de Once Upon a Time. Cet événement filmé pour VH-1 sort en cassette vidéo et en cd sous le titre peu original de Live and more, encore !, seule matérialisation d’un contrat chez Epic. Sur la cassette vidéo il y a cinq titres supplémentaires en public et sur le cd deux titres en studio. L’interprétation des chansons est dynamique face à un public très réceptif et le disque est une réussite alors qu’en fait elle est assez statique sur scène. Les chansons en studio ont un grand succès en discothèque. La première est une reprise dance de Con te partirò (I Will Go With You) d’Andrea Boccelli. La seconde, Love Is The Healer mélange des chants pseudo-religieux sur fonds de fracas de boîtes à rythme. Cela ne les empêche pas de se classer no 1 dance. Con te partirò (I Will Go With You) est disponible en de nombreux remixes (d’Hex Hector, Peter Rauhofer et Ralphi Rosario entre autres) et propose un inédit Love On and On remixé par Hex Hector. Cette chanson avait d’abord été prévue pour le film disco Studio 54. une version différente figure sur la compil Studio 54 sortit en 1998.

En 1999 elle a co-écrit deux chansons pour Sing Me to Sleep, mommy, My Prayer For You et Star Against the Night. Le réalisateur artistique en est Nathan DiGesare, que l’on retrouve aussi sur Live and More, Encore !.
Les années 2000

En 2000, elle participe à la BO de Naturally Native avec Dreamcatcher puis à un disque de gospel de Darwin Hobbs, Vertical, avec le titre When I Look Up. Ensuite, elle continue avec la chanson The Power of One, extraite du film Pokémon 2 : Le Pouvoir est en toi, et amplement remixée. Grâce aux remixes, en particulier ceux de Jonathan Peters, ce titre se classe no 2 dance. D’autres titres en 2000 : Elizabeth Recitative, When The Dream Never Dies (avec Crystal Lewis), Mary And Elizabeth Recitative, I Cannot Be Silent (extraits de la BO de The Child of the Promise réalisée par Michael Omartian), Rosie Christmas (co-écrit par Summer et réalisé par Ric Wake pour Another Rosie Christmas) et Take Heart (pour The Mercy Project). Cette même année elle participe au concert Divas 2000 en l’honneur de Diana Ross. Elle y reprend un standard de Miss Ross Reflections, ainsi que Bad Girls et pour la première fois en live Love Is The Healer, sortie l’année précédente sur l’album Live & More Encore !.

Toujours dans les chansons isolées qu’elle a chantées ici et là, elle sort en 2001 Someone to Watch Over Me de Gershwin sur l’album Keeping the Dream Alive.

En 2003 sort une autre compilation : The Journey avec deux inédits réalisés par Giorgio Moroder, le partenaire de la grande époque : That’s The Way et Dream’s a Lot Theme (I Will Live For Love). Sur certaines éditions, un CD supplémentaire (non-crédité sur la pochette) propose un autre inédit, la chanson You’re So Beautiful.

En 2005 sort le maxi I Got Your Love qui se classe bien dans les charts de musique pour danser : n°4 des « Club play » et no 2 en ventes de maxis. Toujours en 2005 sort le single Power of Love remixé par Hani Num et plus tard par Offer Nissim. Encore en 2005 Almighty remixe l’éternel I Feel Love sous le label Almighty.

Son album de 2008, Crayons, au son pop et dansant est un gros succès ((no R&B et (no 17 pop) avec trois (no 1 « US Club play », I’m a Fire (février 2008), Stamp Your Feet (avril 2008), Fame (The game) (novembre 2008) et Sand On My Feet est lui (no 30 AC (juillet 2008). Il existe trois versions de l’album : celle avec douze titres distribuée aux États-Unis, celle avec un titre supplémentaire (le bon It’s Only Love) pour l’Europe et enfin une version dite « Circuit City exclusive » pour les États-Unis qui rajoute un remix de I’m a Fire aux treize précédents. Il s’est vendu autour de 100 000 exemplaires de l’album.

En août 2010, elle lance le single To Paris With Love.
Discographie Albums

1974 : Lady of the night (Lady of the night / Born to die / Friends / Full of emptiness / Domino / The hostage / Wounded / Little miss fit / Let’s work together now / Sing along (sad song))
1975 : Love to love you baby (Love to love you baby / Full of emptiness / Need-a-man blues / Whispering waves / Pandora’s box / Full of emptiness (reprise))
1976 : A love trilogy (Try me / I know / We can make it / Try me, I know we can make it / Prelude to love / Could it be magic / Wasted / Come with me)
1976 : Four seasons of love (Spring affair / Summer fever / Autumn changes / Winter melody / Spring reprise)
1977 : I remember yesterday’ (I remember yesterday / Love’s unkind / Back in love again / I remember yesterday (reprise) / Black lady / Take me / Can’t we just sit down (and talk it over) / I feel love)
1977 : Once upon a time… (Once upon a time / Faster and faster to nowhere / Fairy tale high / Say something nice / Now I need you / Working the midnight shift / Queen for a day / If you got it, flaunt it / A man like you / Sweet romance / (theme) Once upon a time / Dance into my life / Rumour has it / I love you / Happily ever after / (theme) Once upon a time)
1978 : B.O. Thank God it’s friday (With your love / Last dance / Je t’aime (moi non plus))
1978 : Live and more (Once upon a time / Fairy tale high / Faster and faster to nowhere / Spring affair / Rumour has it / I love you / Only one man / I remember yesterday / Love’s unkind / The man I love / I got it bad and that ain’t good / Some of these days / The way we were / Mimi’s song / Try me, I know we can make it / Love to love you baby / I feel love / Last dance / MacArthur park / One of a kind / Heaven knows / MacArthur park (reprise))
1979 : Bad girls (Hot stuff / Bad girls / Love will always find you / Walk away / Dim all the lights / Journey to the centre of your heart / One night in a lifetime / Can’t get to sleep at night / On my honor / There will always be a you / All through the night / My baby understands / Our love / Lucky / Sunset people)
1979 : On the radio – Greatest Hits Volume I & II (On the radio / Love to love you baby / try me, I know we can make it / I feel love / Our love / I remember yesterday / I love you / Heaven knows / Last dance / MacArthur park / Hot stuff / Bad girls / Dim all the lights / Sunset people / No more tears (enough is enough) / On the radio (long version))
1980 : The Wanderer (The wanderer / Looking up / Breakdown / Grand illusion / Running for cover / Cold love / Who do you think you’re foolin’ / Nightlife / Stop me / I believe in Jesus)
1982 : Donna Summer (Love is in control (finger on the trigger) / Mystery of love / The woman in me / State of independence / Livin’ in America / Protection / (if it) Hurts just a little / Love is just a breath away / Lush life)
1983 : She work hard for the money (She works hard for the money / Stop, look and listen / He’s a rebel / Woman / Unconditional love / Love has a mind of its own / Tokyo / People, people / I do believe (I fell in love))
1984 : Cats without claws (Supernatural love / It’s not the way / There goes my baby / Suzanna / Cats without claws / Oh Billy please / Eyes / Maybe it’s over / I’m free / Forgive me)
1987 : All systems go (All systems go / Bad reputation / Love shock / Jeremy / Only the fool survives / Dinner with Gershwin / Fascination / Voices cryin’ out / Thinkin’ bout my baby)
1989 : Another place and time (I don’t wanna get hurt / When love takes over you / This time I know it’s for real / The only one / In another place and time / Sentimental / Whatever your heart desires / Breakaway / If it makes you feel good / Love’s about to change my heart)
1991 : Mistaken identity (Get ethnic / Body talk / Work that magic / When love cries / Heaven’s just a whisper away / Cry of a waking heart / Friends unknown / Fred Astaire / Say a little prayer / Mistaken identity / What is it you want / Let there be peace)
1994 : Christmas spirit (White christmas / The christmas song / O come all ye faithfull / Christmas is here / Christmas medley / I’ll be home for christmas / Christmas spirit / Breath of heaven / O holy night / Lamb of God)
1996 : I’m a rainbow (originellement prévu pour 1981) (I believe (in you) / True love survives / You to me / Sweet emotion / Leave me alone / Melanie / Back where you belong / People talk / To turn the stone / Brooklyn / I’m a rainbow / Walk on (keep on movin’) / Don’t cry for me Argentina / A runner with the pack / Highway runner / Romeo / End of the week / I need time)
1999 : LIive & more encore ! (MacArthur park / This time I know it’s for real / I feel love / On the radio / No more tears (enough is enough) / Dim all the lights / She works hard for the money / Bad girls / Hot stuff / My life / Last dance / Love is the healer / I will go with you (conte partiro))
2008 : Crayons (Stamp your feet / Mr. music / Crayons / The queen is back / Fame (the game) / Sand on my feet / Drivin’ down Brazil / I’m a fire / Slide over backwards / Science of love / Be myself again / Bring down the reign / It’s only love)

CD gratuit offert par les Centres Stop de Montréal

Monday, May 7th, 2012

Les Centres Stop Inc. spécialisés dans le traitement au laser doux de nombreuses dépendances à la nicotine, à l’alcool, aux drogues dures et douces et au jeu, en collaboration avec Disques A Tempo, propriétaire des droits sur le CD “Bio”, offriront aux 500 prochains clients et dès le 8 mai, un CD de relaxation intense tout à fait gratuitement, “Bio”.

Offrant une trame sonore exceptionnelle, Bio a été enregistré au Biodôme de Montréal, de nuit et propose les sons naturels et véritables d’animaux, d’insectes et d’oiseaux avec une chute d’eau naturelle située au coeur de la section tropicale du célèbre musée vivant. Cet enregistrement multiplex stéréo a été réalisé par le corniste et chef d’orchestre Roger-Luc Chayer qui, avec l’accord des autorités du Biodôme de Montréal, a passé une nuit complète enfermé dans la section tropicale, dans le noir, afin de procéder à une captation numérique unique, exeptionnelle et historique de l’ambiance de nuit. Cet enregistrement est le seul disponible sur le marché.

“Bio” est un outil important de relaxation intense conçu pour provoquer, grâce à un son naturel et l’ajout d’oeuvres musicales sélectionnées pour leur calme, un ralentissement des fonctions cognitives de la conscience de manière à permettre au corps de relaxer tout en se régénérant sans dormir. “Bio” est un outil thérapeutique efficace qui a été distribué à plus de 6000 exemplaires, un best-seller selon les critères québécois de l’industrie du disque.

Chaque client des Centres Stop se présentant pour un traitement au bureau chef de la rue Guy à Montréal se verra offrir tout à fait gratuitement un CD de “Bio” et ce, dès le 8 mai et ce, jusqu’à épuisement des stocks. Associé au traitement contre la dépendance, le CD “Bio” agit comme adjuvant en permettant de couper l’anxiété, au travail ou à la maison, devant son ordinateur ou devant le foyer, au lit avant de s’endormir ou au chalet un dimanche après-midi. Surtout pas dans la voiture!

Exigez votre CD de “Bio” dès le 8 mai, disponible seulement au bureau chef et à la clinique des Centres Stop du centre-ville de Montréal au 2100 rue Guy. Durée totale: 54 minutes

Pour entendre un extrait de Bio, veuillez accéder au lien suivant https://www.le-national.com/Bio.mp3

La contre-attaque de Steeve Biron contre CHOI Radio X-FM

Friday, May 4th, 2012

Par Roger-Luc Chayer

Dans la suite des événements entourant la sage judiciaire dans l’affaire Steeve Biron, ce jeune homme de Québec accusé d’avoir sciemment voulu transmettre le virus du VIH à ses partenaires en taisant son statut sérologique et suite à une émission de radio diffusée par CHOI FM de Québec lors de laquelle les animateurs attaquaient les homosexuels et y allaient de déclarations aussi fausses que graves à l’endroit de Steeve Biron, voilà que ce dernier contre-attaque en retenant les services de l’avocat Claude Chamberland, un spécialiste de la diffamation de Montréal, pour obliger CHOI à se rétracter et à s’excuser pour la nature des propos diffusés.

Gay Globe avait déjà publié un texte sur cette émission, qui avait été  publié par la suite sur le Huffington Post Québec et avait demandé à CHOI de commenter cette affaire. Non seulement la radio décidait de rester silencieuse, pour une fois, au mauvais moment vous en conviendrez, elle refusait tout simplement de donner suite par elle-même en corrigeant de bonne foi ce qu’elle savait être faux et qui lui avait été communqué par notre demande d’entrevue.

Voilà que nous apprenions ce matin que Steeve Biron contre-attaque par l’envoi d’une mise en demeure à CHOI, rédigée par le Cabinet Asselin Chamberland de Montréal et cette mise en demeure est très éloquente quant aux faits reprochés à la radio trash de Québec. Voici l’intégralité de la mise en demeure de Biron, publiée ici avec son autorisation:

Nous représentons Monsieur Steeve Biron aux fins de vous mettre en demeure de diffuser à l’émission DUPONT LE MIDI une rétractation complète des propos mensongers, diffamatoires et haineux à son endroit diffusés sur vos ondes le vendredi 2 mars 2012 à midi à l’émission DUPONT LE MIDI.

En effet, il appert plus particulièrement que l’animateur Monsieur Stéphane Dupont et d’autres personnes qui l’assistaient à l’animation de l’émission le 2 mars 2012 sont allés de charges personnelles contre monsieur Biron lesquelles contrevenaient manifestement aux règles déontologiques en vigueur au Québec en matière d’information journalistique.

De plus, les propos de vos animateurs colportaient des préjugés manifestement haineux contre les gais en général et contre notre client en particulier, répétant lors d’un échange de plusieurs minutes sur les ondes de CHOI 98.1 que:

  1. Monsieur Biron était un criminel qui possède un casier judiciaire en matière criminelle;

  2. qu’il est homosexuel;

  3. qu’il a contaminé quelques hommes du virus VIH;

  4. qu’il manipulait le système de justice (alors que c’est la Cour Suprême du Canada qui impose aux cours inférieures un moratoire en attendant l’arrêt qui se prononcera sur la légalité des dispositions du Code criminel applicables);

  5. que Monsieur Biron avait réussi à obtenir un report du procès vu la maternité d’un médecin, alors que dans les faits, c’est le médecin assigné par la Couronne qui a dû quitter en congé de maternité au moment même où l’avocat de Monsieur Biron s’apprêtait à la contre-interroger;

Nous vous rappelons que des ordonnances de non-publication visent nommément les procès auxquels Monsieur Biron est partie. Au surplus, notre client a droit à une audition libre et impartiale à laquelle des médias importants comme le vôtre n’ont aucun droit d’apporter une coloration homophobe manifeste, le tout allant à l’encontre des droits fondamentaux de notre client.

En conséquence, à moins que vous n’ayez d’ici le 15 mai 2012, à la même heure de grande écoute que celle de l’émission Dupont Le Midi, diffusé une rétractation formelle devant comporter des excuses auprès de Monsieur Biron ainsi que pour tout membre de la communauté gaie qui aurait pu être choqué par les propos de votre animateur et de son équipe, notre mandat est d’entreprendre contre vous les procédures qui s’imposent sans autre avis ni délai.

Veuillez agir en conséquence.

 ASSELIN, CHAMBERLAND

Il est clair, selon le contenu de cette mise en demeure envoyée ce jour même à CHOI, que le fait d’annoncer publiquement l’existence de faux dossiers criminels et de fausses victimes, qui n’existent tout simplement pas et surtout, de fausses accusations qui n’existent même pas au dossier de Cour qui implique Steeve Biron est quelque chose qui ne trouve aucun justificatif en droit.

Quelle sera l’explication de CHOI et surtout sa réaction à la réception de cette mise en demeure? Ça reste à voir car la station de radio de Québec, reconnue pour son éthique élastique et ses frasques judiciaires passées allant jusqu’à une suspension de permis du CRTC, est aussi reconnue comme imprévisible.

Un des aspects qui préoccupe le plus l’auteur de ces lignes, d’un point de vue communautaire, est la notion d’homophobie soulevée par les propos des animateurs de l’émission. Est-ce que ces propos ouvriront la voie à une future plainte au CRTC ou à la Commission des Droits de la Personne du Québec? Nous ferons le suivi dès que nous aurons des nouvelles de l’affaire.

Hillary Clinton wins World Pride Award

Friday, May 4th, 2012

Gaystarnews
London honors US Secretary of State Hillary Clinton with LGBT award as it hosts World Pride 2012
04 May 2012 | By Tris Reid-Smith
Hillary Clinton calling for LGBT rights at the UN. She will be honored with an award at the World Pride dinner in London this July.

Pride London and global LGBT organization Kaleidoscope Trust will be honoring US Secretary of State Hillary Clinton with the World LGBT Award this July at a gala dinner to celebrate World Pride 2012.

The British capital is hosting World Pride this year, along with the Olympics. Gay Star News is the official news site of the pride festival.

The Dine with Pride cocktail reception and gala dinner on 5 July is set to be a star-studded black tie fundraiser for Pride London.

The charity bash will support Pride London’s newly created Solidarity Fund. This will support organizations in the Commonwealth that work with and for the LGBT community to tackle homophobia and transphobia. Kaleidoscope Trust, the international LGBT organization founded last year in the UK, will be the main good cause to benefit from Pride.

Politicians, celebrities and LGBT community leaders are expected to attend.

Clinton made global headlines in December last year with a speech at the UN in Geneva where she demanded global rights for gay, bi and trans people.

She described LGBT people as ‘human beings born free and given, bestowed equality and dignity’ but said securing those freedoms is ‘one of the remaining human rights challenges of our time’.

The dinner will also see ILGA, the international Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association, given an International Community Award.

Tickets for the gala dinner cost £250 per person ($400 €300) with all proceeds going to the Solidarity Fund and are available from the Pride London website.

Watch Clinton’s UN speech here (created by the US State Department):

Uganda: Mayors Back Circumcision Campaign to Prevent HIV

Friday, May 4th, 2012

Allafrica
In the wake of the latest statistics, which are startling and in stark contrast with perceptions that Uganda is doing well in the fight against HIV/AIDS, mayors have joined the campaign to contain the pandemic’s spiraling new infections.

According to figures from numerous studies conducted last year, 129,000 people (including 24,000 babies) contracted the deadly virus (HIV) that causes AIDS. Previous surveys done in 2007 and 2010 had new infections at 115,000 and 120,000 respectively. An estimated 1.2 million Ugandans live positively and the pandemic kills 64,000 people annually.

The latest figures on new infections translate to at least 350 people contracting HIV every day in the country. Based on the increasing rate of new infections, experts are worried that the numbers could triple in the next five years if prevention measures are not stepped up.

It is against this background that, on April 30, Dr Joshua Musinguzi, acting manager of the AIDS Control Programme/STD in the ministry of Health, called for renewed support from local leaders in urban areas to back ongoing prevention campaigns.

Through the Alliance of Mayors and Municipal Leaders on HIV/AIDS (AMMICAALL), mayors and other local government leaders from eight districts: Kampala, Mukono, Kabale, Rakai, Arua, Kasese, Gulu and Mayuge, reaffirmed their commitment on Monday. In what Dr Musinguzi says is a pilot project, mayors and other leaders in the aforesaid districts help the ministry of Health in mobilising communities to embrace the new ‘comprehensive’ anti-HIV/AIDS campaign.

Musinguzi said the ministry of Health is set to roll out a ‘comprehensive’ preventive campaign that will concentrate on promoting safe male circumcision (SMC) and elimination of mother-to-child transmission (EMTCT) of HIV. According to scientific research, also approved by the World Health Organisation (WHO), circumcision provides up to 60 percent protection against HIV. And, in countries like Botswana, South Africa and Kenya where EMTCT has been fully embraced, the number of HIV positive newborns declined to as low as four percent.

Negative perceptions on male circumcision, based on religion and culture, remain deeply rooted in most Ugandan communities. But Musinguzi explained that the role of mayors and other district leaders brought onboard could come in handy to promote the practice’s advantages in preventing HIV/AIDS.

Initially, Musinguzi disclosed, the circumcision campaign targets 3.8 million men (aged between 15 and 49) who are sexually active. On EMTCT, he said the ministry has decided to extend the services to health centre III facilities, which are some of the lowest community health units.

Under the new preventive strategy, officials hope they will reduce the rate of new HIV infections by 40 percent in 2015. Musa Bungudu, the UNAIDS country coordinator, noted that despite being internationally praised for being at the forefront of successful HIV/AIDS medicine trials, Uganda lags behind when it comes to implementation.

“Uganda just needs to go into action; it has a lot of information,” Bungudu said during the AMMICAALL review workshop at Hotel Africana, April 30.

Bob Barker opening new area for 5 HIV-infected chimps at national sanctuary in Louisiana

Friday, May 4th, 2012

Winnipeg Free Press
NEW ORLEANS – Retired game-show host and animal rights advocate Bob Barker is opening a new area for five HIV-infected chimpanzees at a sanctuary in northwestern Louisiana.

The former host of “The Price Is Right” donated $380,000 to create space at the Chimp Haven near Shreveport.

The animals came from a sanctuary in Texas that closed because of overcrowding and a lack of money. Other sanctuaries took the rest, but none would take the five because of their illness. They are named Doc, JoJo, Murphy, Flick and Pierre.

Barker said he learned about the animals from his friend Nancy Burnet, president of United Activists for Animal Rights. They recently flew out together from California to see the new habitat.

Romney says he wanted gay spokesman to stay on job

Friday, May 4th, 2012

AP
PITTSBURGH (AP) — Republican presidential candidate Mitt Romney says he wanted an openly gay spokesman who resigned from the campaign to stay on.

In an interview Friday with Fox News, Romney said his campaign hires people “not based upon their ethnicity, or their sexual preference or their gender but upon their capability.” He called the spokesman, Richard Grenell, a “capable individual” and said many senior campaign aides urged him not to leave.

Grenell was hired in late April to speak for Romney on national security and foreign policy issues.

A vocal supporter of gay marriage, which Romney opposes, Grenell resigned Tuesday after conservative critics raised questions about his sexual orientation. His departure also came after he was conspicuously absent from a week of campaign discussion dominated by national security issues, in part because of the one-year anniversary of the death of Osama bin Laden.

Grenell said in a statement that he felt his ability to do his job was “greatly diminished by the hyper-partisan discussion of personal issues.”

His departure sparked an outcry among gay rights groups. Romney’s comments were his first on the issue, and he did not hit back at Grenell’s critics or defend him. He said it was Grenell’s decision to leave the campaign.

In a separate appearance Friday on MSNBC, Romney spokesman Eric Fehrnstrom insisted that Romney previously had denounced the “voices of intolerance that expressed themselves during this debate.”

At an appearance at the Values Voter Summit last October, Fehrnstrom said Romney “denounced some of the poisonous language that was being used by some of the same people” who criticized Grenell. At that conference, Romney criticized figures on the religious right who were attacking his Mormon faith, including evangelical pastor Robert Jeffress. At the time, Jeffress supported Texas Gov. Rick Perry, who was running against Romney in the Republican presidential primary.

Romney also criticized Friday’s unemployment report showing a drop to 8.1 percent in April, from 8.2 percent in March. That was partly because more people had stopped looking for work and the number of jobs created was lower than some economists had expected.

“It’s a terrible and very disappointing report this morning. Clearly the American people are wondering why this recovery isn’t happening faster, why it’s taking years and years for the recovery to occur, and we seem to be slowing down, not speeding up. This is not progress,” he said. “This is not good news this morning.”

Scapulalgie bilatérale révélant une primo-infection à VIH

Friday, May 4th, 2012

Sidasciences
La névralgie amyotrophiante ou syndrome de Parsonage-Turner peut révéler une infection VIH. Cette étiologie devra être systématiquement recherchée devant une douleur neurogène intense suivie d’une amyotrophie et d’un déficit moteur.

Une plexite inflammatoire affectant habituellement le plexus brachial

Le syndrome de Parsonage-Turner est une plexite inflammatoire apparaissant parfois dans les suites d’un traumatisme, d’une intervention chirurgicale, d’une grossesse, d’une vaccination, d’une maladie de système, ou d’une infection, ce qui fait évoquer une hypothèse auto-immune.

L’origine de cette atteinte axonale multiple prédominant au plexus brachial est encore mal élucidée, l’hypothèse dysimmunitaire restant la plus plausible, en présence de facteurs déclenchants infectieux ou vaccinaux, et devant la présence dans certains cas d’anticorps antimyéline.

La symptomatologie est dominée par une douleur de l’épaule, permanente et insomniante, à type de brûlures, mais aussi de sensation d’arrachement, accrue par la mobilisation de l’articulation et rebelle aux antalgiques.

La douleur précède de quelques jours une paralysie qui devient rapidement amyotrophique. Ce déficit est en général contemporain d’une régression des douleurs. Il concerne surtout le plexus brachial supérieur (deltoïde, grand dentelé, sus- et sous-épineux).

Cette pathologie n’est pas rare (1,5 à 2 cas/100 000) ; elle touche 2 fois plus souvent les hommes et survient entre 10 et 80 ans (moyenne : 45 ans).

Des circonstances déclenchantes sont rapportées dans 30 à 50 % des cas et les plus fréquentes sont : une infection (respiratoire en particulier), une vaccination ou une sérothérapie, un geste chirurgical quel qu’il soit, la grossesse et l’accouchement, un traumatisme bénin.

L’électroneuromyogramme démontre une atteinte axonale aiguë de topographie radiculaire, plexique ou tronculaire suivant les cas, qui est un élément essentiel au diagnostic. L’imagerie du rachis cervical est souvent utile pour éliminer une autre cause devant un tableau « radiculaire ».

Le diagnostic différentiel principal est la névralgie cervico-brachiale hyperalgique et déficitaire liée à une hernie discale ou à un conflit disco-radiculaire.

Plusieurs agents pathogènes peuvent déclencher une névralgie amyotrophiante

- des virus

virus de la grippe ;
herpès ; zona ;
coxsackie B ;
cytomégalovirus ;
Epstein-Barr (mononucléose) ;
Echo ;
parvovirus B19 ;
hépatite B et VIH.

- Des bactéries et des parasites

Haemophilus influenzae ;
pneumocoque ;
Yersinia ;
Salmonella typhi ;
E. coli ;
Rickettsia ;
Borrelia burgdorferi ;
paludisme.

Une scapulalgie bilatérale évoluant depuis 3 semaines chez un homme de 63 ans

La douleur était résistante aux antalgiques. Le déficit moteur était apparu rapidement. Lors de l’hospitalisation, l’examen clinique retrouva une amyotrophie des muscles deltoïdes et sus-épineux.

L’enquête sérologique révéla une infection à VIH. La charge virale initiale était à 80 1860 copies/mL. Le taux de lymphocytes CD 4+ était à 517méga/L.

La trithérapie antirétrovirale et un traitement antalgique symptomatique permirent une évolution clinique favorable avec une régression rapide de la douleur, le déficit moteur récupérant plus lentement.

Un autre cas chez un anglo-saxon de 45 ans

Les auteurs décrivent un cas de plexite brachiale bilatérale chez un homme de 45 ans, homosexuel, survenue pendant la phase de séroconversion d’une infection à VIH/sida. Le patient a conservé une amyotrophie résiduelle.

A retenir

Une névralgie amyotrophiante peut révéler, dans de rare cas, une infection à VIH/sida. Il n’existe pas de consensus thérapeutique. Toutefois, le traitement antirétroviral, associé au traitement antalgique et à une rééducation motrice est généralement prescrit.

Espoir dans un traitement du VIH avec des cellules souches

Friday, May 4th, 2012

Canoe
Des chercheurs américains ont fait un pas de plus vers le début d’essais cliniques humains d’une thérapie à base de cellules souches, pour lutter contre le VIH.

Les scientifiques du Davis Health System de l’Université de Californie, à Sacramento, ont réussi à transplanter des cellules souches anti-VIH chez des souris. Ils ont découvert que les cellules résistantes au VIH ont prospéré et se sont même renouvelées, même lorsqu’elles étaient confrontées au virus du VIH.

Le système immunitaire chez la souris est semblable à celui de l’homme, selon les chercheurs qui ont publié un article dans le numéro de mai du Journal of Virology.

«Après avoir confronté les souris ayant subi une transplantation avec le virus du VIH, nous avons démontré que les cellules anti-VIH ont été protégées de l’infection et ont survécu malgré une exposition au virus», a déclaré l’auteur principal, Joseph Anderson, dans un communiqué.

Le coauteur, Richard Pollard, estime que cette recherche représente une étape importante dans la lutte contre le VIH et le SIDA.

«Les essais cliniques pourraient nous donner l’information essentielle dont nous avons besoin, pour déterminer si notre approche représente vraiment un remède fonctionnel pour une terrible maladie qui a touché des millions et des millions de personnes», a déclaré M. Pollard.

L’équipe de recherche a présenté une demande de subvention pour les essais cliniques humains et cherche maintenant à obtenir une approbation réglementaire.

L’ONU constate un recul global en matière de lutte contre le VIH et le sida

Friday, May 4th, 2012

Radio-Canada
De nombreux pays accusent du retard à respecter leurs engagements de réduire les infections au VIH/SIDA et d’améliorer le traitement, particulièrement en Afrique sub-saharienne, selon un rapport de l’ONU publié lundi.

Le rapport du secrétaire général Ban Ki-moon note que de « cruciaux défis continuent de se dresser » dans la lutte visant à respecter les engagements mis de l’avant lors d’une rencontre sur la question du VIH/SIDA et parrainée par l’ONU, en juin 2011.

Jusqu’à maintenant, selon le rapport, le financement pour des projets liés au VIH/SIDA s’avère insuffisant et l’objectif de l’ONU de stopper et renverser le phénomène de la propagation de la maladie, d’ici 2015, pourrait ne pas être atteint.

Le rapport soumis à l’Assemblée générale de l’ONU mentionne qu’environ 15 milliards de dollars étaient disponibles pour réagir à la pandémie du VIH en 2010, mais estime qu’il faudra de 22 à 24 milliards dollars, d’ici 2015, pour rejoindre les cibles que s’est fixées l’ONU. Selon M. Ban, il sera impossible d’atteindre ces objectifs sans ressources financières suffisantes.

Le secrétaire général de l’ONU en a profité pour demander l’ajout de fonds publics, privés et d’organisations caritatives, et a pressé la communauté internationale à se lever maintenant afin de respecter ses engagements.

Le rapport précise que plus de 7 millions de citoyens de pays à faible et intermédiaire revenu recevaient des traitements antirétroviraux en 2011, et que l’objectif était de traiter 15 millions de personnes en 2015.

Le rapport ajoute qu’environ 34 millions de personnes étaient atteintes du VIH, en décembre 2010, dont presque la moitié sont des femmes.

« L’Afrique sub-saharienne demeure la région la plus lourdement touchée, avec 68 % de toutes les personnes affectées par le VIH dans le monde, et 70 % des nouvelles victimes du virus en 2010 », fait remarquer le rapport.

Les taux de mortalité ont diminué et le nombre de nouvelles personnes infectées est inférieur au sommet enregistré en 1997, mais de nombreuses régions du globe demeurent vulnérables, selon le rapport.

« Les cas de VIH ont augmenté en Europe de l’Est, en Asie centrale, dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que dans certains pays asiatiques », mentionne également le rapport.

Les relations sexuelles non protégées semblent être la raison principale de la maladie en Afrique, tandis que les drogues injectées seraient les plus importantes sources de l’épidémie en Europe de l’Est et Asie centrale. Le rapport constate aussi que les relations sexuelles entre hommes sont toujours en cause dans le monde.

L’ONU espère que le nombre de nouveaux cas d’infections transmises sexuellement diminuera d’environ un million par année d’ici 2015, soit la moitié du niveau atteint en 2010. On espère également réduire de 50 %, soit à environ 120 000 par année, le nombre de cas de transmission du VIH par le biais de drogues injectées.

Les cas d’infections au VIH chez les enfants, dont celles transmises pendant la grossesse, seraient réduits de 390 000, selon les objectifs de l’ONU pour 2015.

Il se retrouve gay après une réparation de son iPhone

Friday, May 4th, 2012

Melty
C’est la mauvaise surprise qu’a eu un américain en récupérant son téléphone qu’il avait donné à réparer. Son statut Facebook, changé à son insu, indique désormais à tous ses amis qu’il est gay !

“Je suis gay. Je fais mon coming-out”. C’est le statut Facebook de Richard Dewberry qui s’est affiché sur sa page il y a un mois de ça. Alors qu’il avait donné son iPhone à réparer dans un magasin de la chaine Best Buy, l’un des vendeurs, profitant du fait que Richard ne se soit pas déconnecté de l’application sur son téléphone, en a profité pour lui faire une blague..plutôt de mauvais gout ! L’interessé n’a en effet pas du tout apprécié le fait que pendant sa réparation, son smartphone ait été utilisé par l’un des vendeurs qui est allé sur sa page Facebook. Surtout pour lui faire dire ce genre de choses ! La prétendue homosexualité de Richard Dewberry est une surprise pour ses proches, son ex-femme, ses amis… Il est tout de suite après la publication assaillit d’appels lui demandant des explications. « Je me sens humilié, vous savez ? Ma réputation a été ternie » a réagi l’intéressé sur la chaîne de télévision ABC7 News Denver. Il a entre autres, porté plainte contre Best Buy. La marque a elle de son coté fait savoir que l’auteur du geste avait été renvoyé et a rappelé à ses employés qu’ils sont tenus de signer un code de déontologie concernant le traitement des données personnelles des clients. Alors qu’on vous expliquait pourquoi il ne faut pas envoyer de mail à Microsoft depuis son iPhone, il ne faut pas non plus publier un statut Facebook d’un autre via l’iPhone puisque le statut indiquera la mention “envoyé depuis mobile”, vous etes grillés !

ETATS-UNIS. Exclu du staff de Romney parce qu’il est gay ?

Friday, May 4th, 2012

Nouvel Obs
Un gay dans l’équipe de Romney. L’expérience aura vite tourné court. Ancien protégé de GeorgeW. Bush qui l’avait nommé en 2001 porte-parole de la mission américaine aux Nations Unies, Richard Grenell s’était surtout fait connaître pour ses saillies réactionnaires. En 2002, alors que l’ambassadeur mexicain conserve un peu trop longtemps le micro, il aurait lâché: “Qui se soucie de ce que pensent les Mexicains ?” Expérience, compétence, orientation néoconservatrice, “Ric” avait donc le profil idéal pour ce poste de porte-parole du candidat républicain Mitt Romney, en charge des questions de politique étrangère.
Une “nouvelle aventure” de courte durée

Le 19 avril, jour de sa nomination, il annonce la nouvelle sur son blog en titrant “ma nouvelle aventure”. Les attaques des républicains les plus conservateurs ne se font pas attendre. Quelques minutes après l’annonce de sa nomination, Bryan Fischer porte-parole de l’association des familles américaines (AFA) le qualifie de “‘sex-obsessed’ homosexual” (homo, obsédé sexuel). Le très chrétien Matthew J. Franck, lui reproche son militantisme et fait mine de “s’interroger”:
Supposons que Barack Obama se prononce, comme Richard Grenell le réclame, en faveur du mariage homosexuel. Quelle position défendra-t-il publiquement, celle de Romney ou celle d’Obama? ”

Certains proches de Mitt Romney, comme le porte-parole Andrea Saul, lui apportent discrètement leur soutien. “Nous avons embauché Ric Grenell parce qu’il était la personne la mieux qualifiée pour le poste et possède une vaste expérience en tant que représentant des États-Unis à l’ONU”. Mais aucun commentaire quant aux attaques relatives à la sexualité du porte-parole.

Dès son arrivée, ses adversaires obtiendront une première victoire. Pour eux, la meilleure façon “d’apaiser la polémique” qui entoure sa nomination, serait de le laisser dans l’ombre “quelques temps”. Consigne lui est donc donnée de ne pas s’exprimer jusqu’au 1er mai. Pour être sorti de l’ombre, il est remis au placard. Difficile à digérer pour le quadragénaire habitué à ne pas garder sa langue dans la poche.

L’homme au tempérament impétueux bouillonne de rester en coulisse, d’autant plus que la période est chargée en actualité internationale: visite d’Hillary Clinton en Chine et déplacement surprise de Barack Obama en Irak… Mais selon certain de ses proches “Ric vivait de plus en plus mal la situation”. Pour lui: une humiliation permanente. “Il voyait sa crédibilité auprès des journalistes s’éroder de jour en jour” ajoute cette même source, interrogée par le “New York Times”.
“Une faute directe”

Dès la fin de semaine dernière, il annonce à Kevin D. Williamson et Eric Fehrnstrom, les deux lieutenants de Mitt Romney, son intention de démissionner. Certains tentent mollement de le retenir. “Nous avons été choqué, la tempête était passée”, commente sous couvert d’anonymat l’un d’entre eux. Sur ce dossier la discrétion est de mise. Alors que la primaire républicaine arrive à son terme, Mitt Romney ne veut surtout pas se mettre à dos la branche la plus conservatrice de son électorat.

Le 1er mai, il annonce officiellement sa démission. Une victoire pour l’Association des familles américaines (AFA) qui se targue d’avoir eu sa tête : “En aucun cas, Mitt Romney ne peut escompter mettre un militant homosexuel dans une position de quelque importance dans son équipe de campagne”, a expliqué leur porte-parole Bryan Fischer. “Il s’agit d’une faute directe”, commente Christopher Barron, un des fondateurs de GOProud, un groupe gay et républicain à Washington. Le ton de la campagne est donné.