Archive for May, 2012

Gabriel Nadeau-Dubois figurera dans le calendrier 2012-2013 de Gay Globe Magazine

Thursday, May 31st, 2012

Par: Gay Globe Média

Après avoir été déclaré “sexy” par le jeune cinéaste Xavier Dolan lors d’une émission matinale de TVA il y a quelques semaines et surtout suite à la vague de commentaires du public à l’effet que Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSÉ, serait un sex symbol québécois, le magazine Gay Globe a décidé de l’inclure dans son calendrier des plus beaux hommes du monde sur le Web version 2012-2013.
“Il ne fait aucun doute que Gabriel Nadeau-Dubois est populaire auprès des jeunes, garçons et filles, parce qu’il représente un pouvoir dans son état brut mais aussi parce qu’il semble être effectivement très sexy pour de nombreuses personnes. Pourquoi alors ne pas le consacrer?”, déclare l’éditeur de Gay Globe Roger-Luc Chayer.
Selon les informations en possession de Gay Globe, le jeune porte-parole de la CLASSÉ aurait été informé de sa présence dans le calendrier de Gay Globe par le journaliste Thomas Gerbet de Radio-Canada et cette présence ne semble nullement l’incommoder.
Le calendrier de la Fierté 2012-2013 sera publié en encart central de l’édition 84 de Gay Globe Magazine disponible dès le 1er juillet 2012 en version papier et en version PDF au http://www.gayglobe.us
À noter que la rédaction de Gay Globe, en réponse à quelques demandes d’information du public, souhaite réitérer que les personnes dont on parle dans le magazine, comme pour les annonceurs, ne sont pas nécessairement issus de la communauté gaie. L’orientation sexuelle des gens étant confidentielle, le fait pour Gabriel Nadeau-Dubois d’être reconnu sexy par un média gai ne signifie en rien qu’il puisse être gai, bien que cela ne serait aucunement préjudiciable.

Rocco Luka Magnotta: suspect gai recherché pour meurtre et démembrement

Wednesday, May 30th, 2012

Rocco Luka Magnotta, personne de la communauté gaie, star de nombreux films pornos gais, montréalais, est recherché par la police de Montréal suite à la découverte d’un corps démembré à Côte-des-Neiges et à ces morceaux envoyés par la poste au Parti Conservateur à Ottawa.

Cet individu est connu pour ses tournages de films gais dont on peut voir de nombreuses photos de lui ici.

Regardez bien les images et si vous croisez cet individu, NE LUI PARLEZ PAS, NE L’APPROCHEZ PAS et contactez immédiatement le 911 afin qu’il soit arrêté le plus vite possible.

Les services policiers demandent aux personnes de la communauté gaie québécoise et canadienne de ne pas l’héberger car il serait sur le point de passer à l’acte à nouveau et tant qu’il n’aura pas été localisé, la sécurité du public principalement gai est en danger extrême. IL SERAIT ACTUELLEMENT EN PSYCHOSE MEURTRIÈRE.

Contactez le 911 si vous le connaissez ou si vous le voyez!

Une fausse avocate prétend représenter Gabriel Nadeau-Dubois auprès de Gay Globe Magazine

Sunday, May 27th, 2012

Par: Gay Globe Média

Une fausse avocate prétendant représenter Gabriel Nadeau-Dubois nous contactait hier pour nous acheminer une mise en demeure au nom de Nadeau-Dubois avec quelques analyses légales de son cru en prévision de la publication de notre calendrier comportant une photo de GND.

Or, cette personne n’est pas membre du Barreau et admettait finalement hier qu’elle ne représentait pas Nadeau-Dubois et qu’elle s’excusait de son intervention. Non, ceci est une fraude, pratique illégale du droit, et si je n’avais pas vérifié avec mes connaissances et mon expérience les informations qu’elle nous soumettait, je me serais laissé intimidé et floué.

Je vais porter plainte au Barreau du Qc dans le cadre d’une procédure PÉNALE contre cette personne qui opère de nombreux sites Internet de droit où elle laisse clairement croire qu’elle puisse être avocate et je vais attaquer cette personne devant les tribunaux pour supposition de personne, et pour avoir fait des représentations au nom d’une tierce partie sans mandat, avec les troubles que cela comporte, j’ai failli devoir annuler le spécial 84 de Gay Globe à cause de ses fausses représentations.

À suivre garanti! (Je ne mentionnerai pas le nom de cette personne pour ne pas lui permettre d’invoquer un dommage avant son procès mais ses initiales sont N. G.) Un dossier sera publié dans Gay Globe portant sur l’ensemble des faits autour de cette fraude.

Manifestations étudiantes québécoise 2012

Sunday, May 27th, 2012

Grève étudiante québécoise de 2012

Grève étudiante québécoise de 2012
Description de cette image, également commentée ci-après

Manifestation nationale du 22 mars 2012 (à gauche),
du 22 mai 2012 (haut), du 14 avril 2012 (centre) et
émeute de Victoriaville du 4 mai 2012 (bas)
Informations Date(s) Depuis le 13 février 2012
(3 mois et 14 jours)
Localisation Drapeau : Québec Québec
Caractéristiques Organisateurs

Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE)
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ)
Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ)
Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Participants 161 associations étudiantes
(au 25 mai 2012)1
Revendications Retrait de la hausse des frais de scolarité de 1 625 $ sur 5 ans
Gestion saine des Universités
Gel des droits de scolarité
Gratuité scolaire
Nombre de participants 110 000 participants (22 mars)2,3
184 000 étudiants (23 avril)4
150 000 étudiants (15 mai)5
Actions Désobéissance civile
Grève d’occupation
Manifestation non violente
Piquet de grève
Cyberactivisme
Répression Arrestations 2345 (chiffre provisoire)
2 journalistes6
1 professeur7
Liste

5 (Montréal, 7 mars)8
150 (Montréal, 20 mars)9
1 (Québec, 21 mars 2012)10
14 (Québec, 29 mars 2012)11
15 (Saguenay, 29 mars 2012)12
76 (Montréal, 3 avril 2012)13
19 (Sherbrooke, 18 avril 2012)14
160 (Gatineau, 18 avril 2012)15
151 (Gatineau, 19 avril 2012)16
49 (Québec, 19 avril 2012)17
17 (Montréal, 20 avril 2012)18
85 (Montréal, 25 avril 2012)19
35 (Montréal, 27 avril 2012)20
81 (Québec, 27 avril 2012)21
2 (Sherbrooke, 30 avril 2012)22
106 (Victoriaville, 4 mai 2012)23
3 (Montréal, 6 mai 2012)24
19 (Montréal, 15 mai 2012)25
122 (Montréal, 16 mai 2012)26
69 (Montréal, 19 mai 2012)27
305 (Montréal, 20 mai 2012)28
28 (Québec, 20 mai 2012)29
36 (Sherbrooke, 21 mai 2012)30
113 (Montréal, 22 mai 2012)31
518 (Montréal, 23 mai 2012)32
170 (Québec, 23 mai 2012)33
4 (Montréal, 24 mai 2012)34
3 (Québec, 24 mai 2012)35

Procès 236,37
Blessés 4 (Montréal, 7 mars)8
6 (Montréal, 20 avril 2012)18
12 (Victoriaville, 4 mai 2012)38
1 (Montréal, 18 mai 2012)39

La grève étudiante québécoise de 2012, aussi surnommée Printemps québécois40 ou Printemps érable par analogie avec le Printemps arabe41 et la montée printanière de la sève d’érable, désigne l’ensemble des moyens de pression utilisés par des associations étudiantes du Québec (Canada), des étudiants québécois et des syndicats, des groupes et des personnalités42,43,44 afin de contrer l’augmentation des droits de scolarité universitaires annuels annoncée pour 2012 à 2017 par le gouvernement Charest, passant de 2 168 $ CAN à 3 793 $ CAN : une augmentation de près de 75 % en cinq ans45 — ou pour 2012 à 2019, passant de 2 168 $ CAN à 3 946 $ CAN : une augmentation de près de 82 % en sept ans46.

Sans tenir compte de quelques actions antérieures, cette grève débute officiellement le 13 février 2012. Il s’agit de la plus longue grève étudiante de l’histoire du Québec47. Le 22 mars 2012, à Montréal, une grande marche réunit une des plus grandes foules2 de l’histoire de cette ville48,49.
Sommaire

1 Contexte
1.1 Droits de scolarité
1.1.1 Au Québec
1.1.2 Par pays ou région
1.2 Condition économique des étudiants
1.3 Position gouvernementale
1.4 Année 2012
1.4.1 Sur la négociation
1.4.2 Sur la violence
1.5 Position des établissements d’enseignement
1.5.1 Personnel enseignant
1.5.2 Déclaration « L’Université contre la hausse »
1.5.3 Demande de démission de la ministre de l’éducation
1.5.4 Barrages de l’UQO
1.6 Tentatives de division du mouvement étudiant
2 Historique
2.1 Actions antérieures
2.2 Déclenchement et débuts
2.3 Manifestation du 22 mars à Montréal
2.4 Après la manifestation du 22 mars
2.5 Première négociation, offre globale et manifestations nocturnes
2.6 Conseil général du Parti libéral à Victoriaville
2.7 Entente de principe rejetée
2.8 Changement de ministre de l’Éducation
2.9 Exhortation du Barreau du Québec
2.10 La loi 78
2.11 Manifestations du 18 au 21 mai 2012
2.12 Le centième jour de grève, 22 mai 2012
2.12.1 À Montréal
2.12.2 Appuis nationaux et mondiaux
2.13 Après le 22 mai 2012
2.14 Concerts de casseroles
3 Organisation et moyens de pression
3.1 Leaders et porte-parole étudiants
3.2 Appuis locaux anti-hausse
3.2.1 Artistes
3.2.2 Groupes
3.2.3 Personnalités
3.2.3.1 Michel Girard
3.2.3.2 Daniel Turp
3.2.3.3 Guy Rocher
3.2.3.4 Jean Garon
3.2.3.5 Jean-Marc Léger
3.3 Appuis internationaux anti-hausse
3.3.1 Aux États-Unis
3.3.2 En France
3.4 Symboles et sensibilisation au mouvement
3.4.1 Le Carré rouge
3.4.2 Personnages
3.4.2.1 Anarchopanda
3.4.2.2 Banane Rebelle
4 Violences et mesures coercitives
4.1 Répression policière
4.2 Violences envers les forces de l’ordre et vandalisme
5 Opposition à la grève
5.1 Étudiants pour la hausse des droits de scolarité
5.2 Étudiants contre la grève
5.3 Personnalités publiques
5.4 Associations d’affaires
6 Notes et références
6.1 Notes
6.2 Références
7 Annexes
7.1 Articles connexes
7.2 Liens externes

Contexte
Articles connexes : Éducation au Québec et Économie de l’éducation.
Droits de scolarité
Au Québec
Article détaillé : Droits de scolarité au Québec.
Graphique illustrant la croissance droits de scolarité universitaire annuels au Québec depuis 1968 (en $ CAN). Les bandes verticales en rouge indiquent les périodes de gouvernements libéraux ; celles en bleu, des péquistes.

Au Canada, selon l’Article 93 de Loi constitutionnelle canadienne de 1867 , l’éducation est une compétence exclusivement provinciale50. Au Québec, c’est le gouvernement du Québec qui est en charge de la gestion et du financement des universités québécoises.

Avant les années 1960, c’est le Département de l’Instruction publique, contrôlé par l’Église catholique qui est en charge de l’éducation dans la province. L’éducation universitaire est alors réservée aux élites fortunées : seulement 3 % des jeunes francophones et 11 % des jeunes anglophones ont accès aux études universitaires51. La Réforme Parent, au cours des années 1960, entraîne la création du Ministère de l’éducation du Québec et facilite l’accès aux universités québécoises. En 1968, les droits de scolarité des universités publiques sont établis et fixés à 540 $ CAN par an. Le 19 mai 1976, le Canada adhère au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels52,53,54 dont l’article 13 stipule que :

« L’enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l’instauration progressive de la gratuité. »

Le gel des frais de scolarité perdure jusqu’en 1990. Ils triplent pour atteindre 1 668 $ CAN par an lors du deuxième gouvernement de Robert Bourassa. Les frais sont gelés à nouveau de 1994 à 2007. En 2007, le gouvernement de Jean Charest procède à une nouvelle augmentation des droits de scolarité de 500 $ CAN sur 5 ans, les faisant passer à 2 168 $ CAN par année.
Par pays ou région
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Droits de scolarité annuels moyens pour les universités publiques des pays de l’OCDE (2008-2009)55 Pays/Région Frais annuels ($US) Pays/Région Frais annuels ($US) Pays/Région Frais annuels ($US) Pays/Région Frais annuels ($US)
Drapeau des États-Unis États-Unis 6 312 Drapeau de Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande 3 019 Drapeau de Suisse Suisse 879 Drapeau d’Islande Islande Gratuité
Drapeau de Corée du Sud Corée du Sud 5 315 Drapeau : Québec Québec 2 168 Drapeau d’Autriche Autriche 853 Drapeau du Mexique Mexique Gratuité
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni 4 840 Drapeau : Pays-Bas Pays-Bas 1 851 Drapeau de la Région wallonne Région wallonne 599 Drapeau de Norvège Norvège Gratuité
Drapeau du Japon Japon 4 602 Drapeau d’Italie Italie 1 281 Drapeau de France France 190 (minimum) Drapeau de République tchèque République tchèque Gratuité
Drapeau d’Australie Australie 4 140 Drapeau du Portugal Portugal 1 233 Drapeau du Danemark Danemark Gratuité Drapeau de Suède Suède Gratuité
Drapeau du Canada Canada 3 77456 Drapeau d’Espagne Espagne 1 038 Drapeau de Finlande Finlande Gratuité
Moyenne des droits de scolarité au Canada en 201257 Province Frais annuels ($C) Province Frais annuels ($C)
Flag of Ontario.svg Ontario 6 640 Drapeau : Île-du-Prince-Édouard Île-du-Prince-Édouard 5 258
Drapeau : Nouveau-Brunswick Nouveau-Brunswick 5 853 Flag of British Columbia.svg Colombie-Britannique 4 852
Drapeau : Nouvelle-Écosse Nouvelle-Écosse 5 731 Flag of Manitoba.svg Manitoba 3 645
Flag of Alberta.svg Alberta 5 662 Flag of Newfoundland and Labrador.svg Terre-Neuve-et-Labrador 2 649
Flag of Saskatchewan.svg Saskatchewan 5 601 Drapeau : Québec Québec 2 519
Condition économique des étudiants

En regard de la capacité théorique de payer des étudiants québécois et de leur parents, 40 % ne reçoivent aucune aide financière de leurs parents et les deux tiers n’habitent plus chez eux : 80 % travaillent et étudient à temps plein. La moitié des étudiants vivent avec 12 200 $ par année (le seuil de pauvreté pour une personne seule en 2010 étant de 16 320 $58). Statistique Canada a établi que s’endetter pour étudier a des conséquences à long terme et que l’augmentation de plus de 200 % des droits de scolarité entre 1995 et 2005 a fait passer de 49 % à 57 % la proportion des étudiants qui s’endettent pour étudier59. Les frais de scolarité représentent plus d’heures de travail en 2012 que par le passé60,61.

La hausse des droits de scolarité et des taux d’endettement suscitent également la crainte d’une « crise nationale62 », d’une « bulle spéculative » uniquement profitable aux institutions bancaires assurant la gestion des prêts gouvernementaux. L’endettement étudiant est comparé par des observateurs américains à l’endettement des ménages avant l’éclatement de la bulle immobilière63. Selon une étude de la Fédération étudiante universitaire du Québec publiée en automne 2011, c’est 65 % des étudiants québécois qui terminent leur baccalauréat avec des dettes, s’élevant en moyenne à 14 000 $64. Les étudiants québécois demeurent tout de même moins endettés que la moyenne canadienne, mais doivent s’attendre à payer plus en impôt, au Québec.
Position gouvernementale
Articles détaillés : Gouvernement Jean Charest, Libéralisme économique et Utilisateur-payeur.
Édifice Marie-Guyart, siège du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec.

« L’avenir du Québec n’est pas dans les moratoires et les gels65. »

— Jean Charest, Premier ministre du Québec à propos du gel des droits de scolarité

Le Parti libéral du Québec forme le gouvernement du Québec à l’Assemblée nationale du Québec depuis avril 2003. Lors de la grève étudiante québécoise de 2012, le gouvernement Charest est à la fin de son 3e mandat. La position du gouvernement Charest à l’égard des droits de scolarité universitaires a évolué au cours des années 2000.

Durant la campagne de l’élection générale québécoise de 2003, les libéraux se positionnent pour le gel des droits de scolarité universitaires66,67. Élus majoritaires à l’Assemblée nationale, leur premier budget propose une réforme du régime d’aide financière aux études qui consiste à augmenter la limite d’endettement ainsi qu’à la conversion de 103 millions $ CA de bourses d’études en prêts68. Cette décision budgétaire entraine le déclenchement de la grève étudiante québécoise de 2005.

Tel qu’il l’avait proposé durant la campagne électorale de 2007, le gouvernement Charest impose une augmentation de 50 $ par semestre des droits de scolarité, peu de temps après sa réélection, les faisant passer de 1 668 $ en 2006-2007 à 2 168 $ pour l’année scolaire 2011-2012. Les droits avaient fait l’objet d’un gel depuis 199469. Une étude conduite en 2006 et 2007 par l’économiste Valérie Vierstraete de l’Université de Sherbrooke et remise au ministère de l’Éducation au printemps 2007 indiquait que la hausse des frais se traduirait par une diminution de l’effectif étudiant de 3 000 personnes70.

Au cours des années qui suivent, plusieurs universités prévoient des hausses subséquentes des droits. Dès 2009, l’Université du Québec à Montréal anticipe des hausses des frais institutionnels obligatoires et des droits de scolarité de 100 $ par année dans sa planification financière jusqu’en 2015-2016, afin d’appuyer son plan de relance, après l’échec de son développement immobilier à l’îlot Voyageur71. En novembre 2009, la faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal propose des frais obligatoires de 5 000 $ par étudiant inscrit au programme afin de moderniser son équipement et d’engager du personnel, en dépit des règles fixées par Québec72. En janvier 2010, l’Université McGill prend unilatéralement la décision de se soustraire aux règles imposées par le gouvernement et ouvre un programme de MBA à 30 000 $73.

Dans une entrevue qu’il accordait au quotidien montréalais Le Devoir en février 2010, le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, jugeait que les universités n’avaient d’autre choix que « d’engager le combat pour le dégel des droits de scolarité », compte tenu de leurs lourds déficits. Selon lui, il faudrait que ces droits soient augmentés de 1 500 $ par année pour qu’ils atteignent la moyenne canadienne, avouant toutefois qu’il s’agit de quelque chose qui n’est pas réalisable. Le recteur dit toutefois que la hausse est inévitable mais « [qu']elle serait certainement bien accueillie par les étudiants74 ».

Quelques semaines plus tard, un groupe de 16 personnalités publiques incluant l’ancien premier ministre Lucien Bouchard, Joseph Facal, Claude Montmarquette75, l’ancien recteur de l’Université de Montréal, Robert Lacroix —associés au manifeste Pour un Québec lucide de 2005—, ainsi que l’ancienne ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, proposent des «mesures draconiennes» pour regarnir les coffres des universités en augmentant substantiellement les droits de scolarité sur une période de trois ans76. Le Pacte pour un financement concurrentiel de nos universités, prévoit notamment un relèvement des droits de scolarité de 2 200 $ par année —pouvant atteindre de 3 000 à 10 000 $ dans certains programmes—, assorti d’un engagement ferme du gouvernement à maintenir son financement en termes réels, d’un relèvement des bourses aux moins fortunés et d’un système de remboursement des prêts étudiants proportionnel aux revenus des diplômés75. La proposition du groupe, lancée lors d’une activité de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain le 23 février 2010, reçoit un accueil favorable des ministres Raymond Bachand et Michelle Courchesne qui affirment s’interroger sur la « juste part » que doivent assumer les usagers au financement des services offerts par l’État aux citoyens76.
Année 2012

Durant la grève de 2012, c’est Line Beauchamp qui occupe le poste de ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Elle donne cependant sa démission le 14 mai 2012, disant qu’elle ne croyait plus faire partie de la solution. Elle quitte ainsi la vie politique. Michelle Courchesne reprendra le poste de ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport la journée même77.

Après avoir rejeté toute discussion avec les étudiants qui protestent contre la hausse des droits de scolarité, le gouvernement Charest annonce le 29 mars son intention de discuter à condition qu’il ne soit pas question de la hausse des droits de scolarité78. La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec presse le gouvernement Charest de fixer un moratoire d’un an sur la hausse des droits de scolarité en vue d’établir un « véritable débat public sur l’éducation » qui serait accueilli favorablement par les étudiants et mettrait fin à la grève. Au lendemain de cette annonce, une « décision du gouvernement », l’établissement du « Remboursement proportionnel au revenu » (RPR), est annoncée qui permettrait à plus d’étudiants de contracter des dettes d’études et exigerait des universités un recours accru aux fonds privés. La ministre de l’Éducation explique qu’elle ne peut négocier au sujet de la hausse des droits de scolarité avec des étudiants qui « veulent qu’on parle de leur contribution en disant : “ma facture, je ne veux pas la prendre, refilez-la à quelqu’un d’autre” »79,80. Unies dans un front commun, les « trois principales organisations étudiantes, la FECQ, la FEUQ et la CLASSE » condamnent l’« insultante » et l’« inacceptable » augmentation de l’endettement étudiant et annoncent une sortie de crise en perspective, la possibilité d’une rencontre avec la ministre de l’Éducation ayant été ouverte81.
Sur la négociation

Les positions du gouvernement Charest quant à la négociation avec les associations étudiantes sont, chronologiquement : (1) le gouvernement a déjà débattu de la question de la hausse des droits de scolarité lors de la rencontre des partenaires de l’éducation ; (2) la ministre de l’éducation Line Beauchamp trouve difficile « d’un point de vue personnel » de rencontrer le co-porte-parole de la CLASSE ; (3) le gouvernement ne discutera pas avec des associations étudiantes prônant la gratuité scolaire ; (4) le gouvernement ne discutera pas avec des associations « ne condamnant pas » la violence et (5) le gouvernement ne discutera pas avec des associations « ne condamnant pas » la violence avant le 18 avril 2012 au soir82. (6) Le gouvernement reporte la rencontre avec les associations au 23 avril, puisque les trois associations refusent de rencontrer Line Beauchamp avant le congrès de la CLASSE. (7) Par la suite, Line Beauchamp ajoute une nouvelle condition, un statu quo « des deux côtés », qu’elle nomme « une trêve ». (8) Line Beauchamp annonce le 25 avril que la CLASSE s’est exclue parce qu’elle a fait la promotion sur son site Web d’une manifestation de « perturbation économique et sociale », qui était le fait d’une organisation voulant se dissocier de la CLASSE, quant à sa position quant à ladite trêve. Cette accusation, contredite par les faits mêmes, est relayée par les deux grands médias privés. La Société Radio-Canada rétablit les faits lors de l’émission 24 heures en 60 minutes. Cette exclusion, entraîne le départ de toutes les associations et la tenue d’une manifestation de nuit historique.

Léo Bureau-Blouin, représentant de la FECQ, généralement perçu comme le plus conciliant des trois, conclut, sur l’ensemble des conditions posées par la ministre : « est-ce que la prochaine étape, ce sera de faire un chemin de croix? ».
Sur la violence

Le gouvernement Charest condamne sévèrement les actes de vandalisme et de violence commis lors des manifestations étudiantes, qu’il impute aux étudiants affiliés à la CLASSE83 (qui s’est « dissociée » de ces actes depuis le début de la grève, « recommande d’autres moyens de pression » mais qui ne peut « condamner » que si ses membres votent des « condamnations » – voir Coalition large de l’ASSÉ – Mode de fonctionnement).

Dans le contexte du débat lancé par la ministre Beauchamp sur la différence entre « ne pas encourager » et « condamner », tandis que des étudiants se faisant matraquer à l’université du Québec en Outaouais apparaissaient sur les chaînes de télévision, le gouvernement Charest a émis un commentaire au 62e jour du conflit : « il faut condamner la violence ». Le Ministre de la sécurité publique n’a condamné aucun des comportements des forces de l’ordre qui sévissaient au même moment, invitant chaque étudiant qui aurait été victime de brutalité à s’adresser aux autorités compétentes après coup84 :

« Je dénonce toute violence quelle que soit sa provenance. Les personnes qui ont pu être victimes de brutalité policière n’ont qu’à se plaindre aux instances compétentes. »

— Robert Dutil, Ministre de la sécurité publique, le 19 avril 201284.

« Deux députés [de l'Assemblée nationale] déplorent l’utilisation de gaz lacrymogènes » lors d’une manifestation étudiante85. Lors de la manifestation du 7 mars à Montréal, les forces de l’ordre ont utilisé des bombes assourdissantes. Selon les protocoles d’intervention policiers, ces projectiles doivent être lancés au-dessus des têtes des manifestants. Or, au moins une bombe a explosé sur le visage d’un étudiant, qui a failli perdre un œil. Les policiers ont refusé de secourir la victime alors qu’elle est sérieusement blessée86,87. La FEUQ a demandé au premier ministre d’agir et de dénoncer les abus des corps policiers88. Le premier ministre Jean Charest a refusé de condamner ou de dénoncer les violences perpétrées par les forces de l’ordre83.

Le Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT) a mis à l’étude le dossier de son directeur général de la fiscalité, Bernard Guay, suite à ses déclarations dans Le Soleil de Québec. Afin de mettre un terme à cette grève « ruineuse et antisociale », ce haut fonctionnaire propose de « répondre à l’intimidation par le défi. Les gens qui s’opposent aux points de vue véhiculés par les médias contrôlés par la gauche doivent se doter de leurs propres médias. » Il appelle les opposants à la grève à s’inspirer des « mouvements fascistes » et à « cabaler » pour « reconquérir le terrain » et « mettre fin à la tyrannie des agitateurs de gauche »89,90. Le texte, plus tard retiré par le journal Le Soleil, a amené Josée Legault, politologue et chroniqueure au journal Voir, à poser la question : « Qui dénoncera qui cette fois91? » Suite à cette condamnation de Josée Legault, le Ministre Lessard qualifie les propos de son haut fonctionnaire d’« inappopriés » et affirme qu’il lui a imposé des « sanctions administratives ». Le ministre refuse d’en préciser la nature92.
Position des établissements d’enseignement

Le 16 février, la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, envoie le mot d’ordre aux administrations collégiales et universitaires de ne pas reconnaître les votes de grève et invite les enseignants à franchir les lignes de piquetage. La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) « trouve déplorable que la ministre s’ingère dans la démocratie étudiante »93. Les étudiants craignent que ce type de mot d’ordre entraîne des tensions entre les établissements et les étudiants.

Le gouvernement et les établissements d’enseignement se fondent sur l’absence de droit de grève reconnu aux étudiants québécois. À l’inverse des syndicats, aucune loi québécoise ne donne aux associations étudiantes le droit de déclencher une grève. L’Assocation des juristes progressistes (AJP) souligne que l’exercice du droit de grève dans le monde du travail a longtemps préexisté à son inscription dans les lois, que les grèves étudiantes sont depuis longtemps des moteurs de changement social (par exemple, la fondation de l’Université du Québec à Montréal), et qu’il serait par conséquent incohérent de distinguer les grèves étudiantes des grêves ouvrières. Au sujet de la dénomination « boycott » recommandée par les rectorats et Line Beauchamp, en lieu et place de « grève », l’AJP explique que ce terme s’appliquerait si, par exemple, les étudiants choisissaient collectivement d’être « clients » d’une autre institution d’enseignement que l’université McGill par exemple, mais qu’elle ne saurait s’appliquer quand les buts de la mobilisation dépassant la simple consommation d’un service. Le mot d’ordre de Line Beauchamp, selon l’AJP et d’autres critiques, pourrait constituer de la discrimination basée sur les convictions politiques, qui devrait être combattue au même titre que la discrimination pour motifs religieuxnote 1. L’AJP précise que « la Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves et d’étudiants, (L.R.Q., chapitre A-3.01) promulguée en 1983 à la suite d’une grève étudiante, fut calquée à plusieurs égards sur le Code du travail », que ces associations ont pour mandat d’être représentantes uniques des étudiants, et que la répression juridique de la grève étudiante par le gouvernement Charest est contraire à la Charte canadienne des droits et libertés ainsi qu’à la Charte des droits et libertés de la personne sur les plans des libertés d’expression et d’association94.

Le 2 avril, le conseil d’administration du Collège Montmorency annule sa session d’été. Ses membres expliquent dans une résolution unanime qu’ils souhaitent saluer « l’implication citoyenne du mouvement étudiant » et inviter le gouvernement Charest « à ouvrir le dialogue » avec les fédérations étudiantes. Le Collège déclare que les étudiants exercent leurs droits et leurs devoirs de citoyens responsables et engagés dans la collectivité95.
Personnel enseignant
Professeurs contre la hausse, lors de la manifestation nationale du 22 mars 2012.
— Dans certaines manifestations, des professeurs contre la hausse veillent à ce que les étudiants ne soient pas brutalisés ou réprimés pendant les manifestations, en surveillant les forces de l’ordre.

En dépit des menaces de sanctions, 2 335 professeurs (en date du 27 mars 2012) ont signé un Manifeste des professeurs contre la hausse96,97.

Des professeurs de l’Université McGill ont protesté dans une lettre ouverte à l’administration de l’université contre la répression du mouvement étudiant sur le campus de l’université, notamment contre l’exclusion complète de certains étudiants. Au sujet des étudiants qui manifestent, ils déclarent que :

« Ceux et celles qui protestent contre la hausse et les autres politiques qui contribuent à rendre l’éducation inaccessible sont parmi nos meilleurs étudiants, en fait : leurs analyses critiques et leur solidarité constituent des apprentissages que plusieurs d’entre nous espérons transmettre aux étudiants de McGill. Ce sont non seulement leurs apprentissages mais aussi la manière de les mettre en pratique qui commandent le respect [...]98. »

Le 26 mars, une enseignante au Conservatoire de musique de Montréal, Liette Yergeau, a été suspendue et pourrait être congédiée en raison de son soutien pour la légitimité de la grève étudiante99,100. L’enseignante a répondu qu’elle refusait la pénalité en expliquant qu’elle avait la « responsabilité de participer à la Défense et au Respect des Droits et Libertés101. »

Devant le mot d’ordre de la Ministre de l’éducation d’ordonner la reprise des cours dans les universités et les CEGEP et de judiciariser le conflit, jusqu’alors fondé sur la légitimité démocratique des représentants, le syndicats des enseignants du CEGEP de Valleyfield a voté unanimement, à la veille de la reprise des cours ordonnée par le directeur du CEGEP, une résolution de non-reprise des cours : ils affirment que les droits démocratiques des étudiants sont bafoués et condamnent « l’irresponsabilité du Collège qui met en danger la sécurité des étudiants et manque ainsi à son devoir de gestionnaire en éducation ». Devant le directeur du collège qui était en point de presse, ils ont réitéré leur condamnation de ce « geste politique »102. Vincent Fortier, de l’éxécutif syndical, observe : « On dirait qu’on cherche volontairement un climat de confrontation »103.
Déclaration « L’Université contre la hausse »

Au 59e jour de grève, alors que les injonctions forçant la reprise des classes se multiplient, 500 professeurs d’université (au 12 avril), représentant plusieurs domaines d’étude et la majorité des établissements universitaires, énoncent « une position générale, minimale, qui marque clairement la place des professeurs et professeures aux côtés des étudiants ». Les professeurs, dont Gérald Larose (UQAM), Michel Seymour (Université de Montréal), Gilles Gagné (Université Laval), Yvon Rivard (Université McGill), Georges Leroux (UQAM) et Daniel Turp (Université de Montréal) expliquent que les professeurs ont pu paraître s’exprimer de façon dispersée depuis le début de la contestation étudiante, et qu’il était important de parler désormais d’une voix commune. Désormais, ils entendent « dénoncer l’indifférence de l’actuel gouvernement ainsi que sa conception à courte vue du financement des universités et de la place de l’éducation dans la société ». À un moment critique de la grève, leur déclaration « entend ouvrir la voie à de futurs débats sur l’avenir de l’éducation104,105 ».
Demande de démission de la ministre de l’éducation

En moins de 48 heures, le 13 avril 2012, plus d’un millier de signatures d’enseignants ont été réunies demandant formellement la démission de la ministre de l’éducation, Line Beauchamp. La coalition des « Profs contre la hausse » dénonce ainsi la position « intenable » dont ils estiment la ministre responsable106. Les enseignants refusent d’être les complices du « pari risqué » de la ministre « qui mise sur une détérioration de ce climat et l’essoufflement du mouvement étudiant ». Le millier d’enseignants demandent la démission de Line Beauchamp parce que celle-ci rejette « le fardeau de son irresponsabilité sur le dos des directions et des professeurs ». Ils avancent que « la ministre camoufle volontairement les véritables enjeux du conflit » et que « son comportement est indigne de sa fonction qui appelle ouverture, dialogue et collaboration ».

En référence à la situation à Valleyfield, où l’administration a tenté d’appliquer la directive ministérielle de recommencer les cours malgré le vote de grève, Jean-Marc Côté, porte-parole de « Profs contre la hausse » souligne qu’« un directeur de collège, dans une situation comme celle-là, ne peut garantir que les conditions propices à l’enseignement soient réunies et ne peut garantir non plus la sécurité de tout le monde : le personnel des collèges, les étudiants eux-mêmes, les professeurs107 », ajoutant ceci : « On nous met vraiment devant une situation carrément impossible. Ceux qui ne veulent pas négocier en ce moment, et qui font tout pour maintenir l’impasse, c’est le gouvernement107. »
Barrages de l’UQO

Suite à une injonction forçant la reprise des cours, le syndicat des professeurs de l’Université du Québec en Outaouais décide le 16 avril 2012 de passer à l’action directe pour protéger les étudiants de l’intervention policière, le « bras armé » de la judiciarisation recommandée par le gouvernement Charest. Placés devant les policiers, à l’extérieur de l’université, attendant de savoir si le juge aurait « perdu la raison » au point de maintenir cette injonction, les professeurs ont affirmé être prêts à se faire arrêter avec les étudiants, pour protester avec eux contre un gouvernement n’ayant « plus d’autres arguments que la matraque ». Lorsque la demande d’injonction, à la surprise de plusieurs enseignants et étudiants, fut maintenue (cette demande de révision provenant du rectorat de l’UQO), les 200 étudiants ont délibéré et décidé que leur détention serait plus nuisible qu’utile pour la suite de la mobilisation. Se rendant aux arguments du juge Pierre Dallaire, le recteur de l’UQO, qui avait jusqu’alors évité les débordements en annulant les cours et en demandant que l’injonction soit levée, conclut que : « Force est de constater qu’on a besoin du corps policier pour pouvoir permettre aux étudiants qui souhaitent suivre leurs cours de le faire108 ».

Le lendemain, le professeur Thibaut Martin est incarcéré pour avoir entravé le travail des policiers, un autre est expulsé du campus109. Le mercredi 18 avril, les étudiants décident de faire une manifestation sans précédent en Outaouais, appuyés de professeurs et de membres de différents syndicats qui avaient été invités. Alors que les manifestants marchent pacifiquement dans une rue isolée (Promenade du Lac des Fées), l’anti-émeute survient et encercle les manifestants, qui resteront coincés pendant plusieurs heures au soleil. Plus de 160 arrestations ont lieu. On met à l’amende tous les manifestants pour “Entrave à la voie publique”110,111.

Le lendemain, les élèves, appuyés par les enseignants, viennent manifester pacifiquement à Hull, pour ensuite se diriger vers « leur université »; les policiers matraquent et poivrent les étudiants; deux sont blessés et transportés à l’hôpital. Une porte laissée vacante par les forces de l’ordre permettant aux étudiants d’occuper les lieux, une centaine d’entre eux entre et s’installe. Les étudiants observent alors une minute de silence devant l’escouade anti-émeutes, qui se termine par des éclats de rire :

« On se fait accuser d’être violents, alors que là, nous sommes en silence et pacifiques. On a un message à porter. Je souhaite de tout cœur que Lyne Beauchamp et John James Charest soient témoins de la police qui est là, blindée, qu’elle nous intimide. »

— Alexandre Poulin, étudiant à la maîtrise en histoire de l’art, de l’Université du Québec à Montréal, venu soutenir par solidarité les étudiants de Gatineau.

Tous sont arrêtés sans offrir de résistance. Pour la seule journée du jeudi 19 avril, populairement appelé “Jeudi rouge”, 151 personnes sont arrêtées et accusées d’infraction de méfait au code criminel. Deux étudiants sont blessés. En dépit de l’ordre de la cour supérieure de forcer la tenue des cours avec l’aide des forces policières, l’administration de l’UQO décide de suspendre toutes ses activités dans l’après-midi du 19 avril jusqu’au vendredi inclusivement. La police expliquera que ces événements se sont produits parce que les étudiants avaient cessé de « collaborer » avec les policiers en raison de la venue de manifestants « d’un peu partout »112.
Tentatives de division du mouvement étudiant

« Je ne sais ce que c’est, cette attitude. Est-ce qu’on veut humilier les étudiants? Les diviser? Parce que moi, je n’ai jamais entendu la CLASSE dire « on cautionne ces gestes, on est d’accord avec ceux-ci ». Moi, jamais je ne l’ai entendu. Ils veulent que la CLASSE utilise les mots du gouvernement? Il me semble qu’on a un gouvernement d’adultes? Ils devraient être capables de faire preuve d’un peu de compréhension. »

— Pauline Marois, 18 avril 2012

Dès l’invitation à négocier de Mme Beauchamp, une invitation qui aliénait 50 % des étudiants en grève en excluant la CLASSE, une large part des analystes des médias de masse ont remarqué que la stratégie du gouvernement était dès lors celle de la division du mouvement étudiant, comme cela avait été le cas lors de la grève étudiante québécoise de 2005. Des analystes[Qui ?] font remarquer que la judiciarisation du conflit permet au gouvernement d’opposer sur le terrain les étudiants grévistes et les étudiants partisans de la hausse, ce qui permet des confrontations physiques entre étudiants. Plus rarement dans les médias, des observateurs sur le terrain font état de techniques de provocation policière. Des observateurs[Qui ?] soulèvent l’hypothèse que les incidents dans le métro de la mi-avril (perturbations visant la population et non le mobilier des ministres), lors desquelles personne n’a été arrêté, seraient le fait d’agents provocateurs113.

Gabriel Boisclair, étudiant, a pu témoigner dans La Presse de méthodes policières semblant outrepasser leur mandat de garder la paix :

« Les policiers ont chargé sans nous rentrer dedans. Pas encore. C’était de l’intimidation, tout simplement. Quand ils ont chargé, plusieurs manifestants ont commencé à courir, en panique. Les policiers avaient atteint leur but : déranger une simple marche qui se déroulait dans le calme. [...] Une telle violence gratuite nous révolte. [...] Et nous imaginons bien comment peuvent être en colère ceux qui reçoivent des coups et se font arrêter parce qu’ils manifestent. [...] Nous comprenons pourquoi nombreux sont ceux qui haïssent la police, pourquoi il y a un sentiment de révolte dans l’air114. »

Historique
Actions antérieures

Dès février 2010, des rumeurs font état d’une nouvelle hausse des frais de scolarité115. À la suite de ces rumeurs, les associations étudiantes s’organisent.

Le gouvernement organise une rencontre des partenaires du monde de l’éducation le 6 décembre 2010, à Québec, sur le thème « L’avenir des universités et leur contribution au développement du Québec », une consultation sur « les principes devant guider la hausse des frais de scolarité »116,117 et discuter des « performances » des universités et de leur place « sur la scène nationale et internationale »118. Tandis que l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) appelle à boycotter cette rencontre, la FECQ, la FEUQ et les centrales syndicales québécoises présentes (CSN, FTQ, FNEEQ) décident de quitter la rencontre après y avoir assisté pour protester contre la position gouvernementale119.

Une pétition initiée par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) qui avait circulé dans les cégeps et les universités du Québec à l’automne 2010 récolte 30 000 signataires. Elle est déposée quelques jours après la rencontre sur l’avenir des universités, le 9 décembre 2010, à l’Assemblée nationale par le député péquiste Mathieu Traversy120.

Dès la reprise des cours à l’hiver 2011, le mouvement prend de l’ampleur. Une manifestation est organisée le 12 mars 2011 à l’initiative de l’Alliance sociale et de la Coalition opposée à la tarification des services publics. Cette manifestation, intitulée « Un budget équitable, une question de choix », rassemble plusieurs dizaines de milliers de citoyens quelques jours avant le dépôt du budget du Québec.

Le budget du Québec est finalement déposé le 18 mars 2011. Le gouvernement de Jean Charest confirme son intention d’augmenter les droits de scolarité en les augmentant de 1 625 $ sur 5 ans, pour les faire passer à 3 793 $ par année. Selon la FEUQ et la FECQ, en y additionnant les frais afférents exigibles par les universités, la facture étudiante totale avoisinera annuellement, en 2016, les 4 500 $121.

Une levée de boucliers s’ensuit du côté étudiant immédiatement après l’annonce du gouvernement. Plusieurs manifestations ont lieu devant des immeubles où se tiennent des événements associés au Parti libéral du Québec. Une manifestation étudiante rassemble quelques milliers d’étudiants le 31 mars 2011 à Montréal, à la suite de l’appel de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Un campement étudiant est également érigé par la Fédération étudiante collégiale du Québec et la Fédération étudiante universitaire du Québec chaque fin de semaine de l’été devant les bureaux du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport122.

Les étudiants reprennent les moyens de protestations lors de la rentrée scolaire 2011. La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)123, puis l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)124, invitent les étudiants à manifester le 10 novembre 2011. Cette manifestation rassemble plus de 30 000 personnes à Montréal. Il s’agit de la deuxième[réf. nécessaire] plus grosse manifestation de l’histoire du mouvement étudiant québécois125. À la suite de cette manifestation, le gouvernement réplique en créant un site web destiné à faire la promotion de l’augmentation des frais de scolarité universitaire. Pour faire la promotion de ce site web, le gouvernement achète les mots clés associés aux principales associations étudiantes québécoises sur le moteur de recherche Google126. Cette tactique déplaira grandement à l’opposition officielle qui l’associera aux tactiques de la British Petroleum lors de la marée noire dans le Golfe du Mexique127.

Vers la fin de la session d’automne, l’ASSÉ appelle à la formation d’une coalition de grève, en vue de la grève générale illimitée en hiver 2012. Pour ce faire, elle permet aux associations étudiantes qui le désirent de se joindre à l’organisation pour la grève étudiante. La Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE) sera créée le 3 décembre 2011 au Collège de Valleyfield.

Dès la rentrée 2012, la FECQ et la FEUQ entrevoient elles aussi la possibilité de déclencher une grève générale si le gouvernement ne recule pas128. C’est par le biais d’une lettre ouverte129 le 27 février 2012 que la FEUQ indiquera que la grève est le moyen à privilégier pour faire reculer le gouvernement, alors que la FECQ sera plus directe, le 2 mars 2012, en demandant à ses membres de débrayer130.
Déclenchement et débuts

La grève a été déclenchée le 13 février 2012 par l’Association des chercheuses et chercheurs étudiants en sociologie de l’Université Laval et le Mouvement des étudiants en service social de l’Université Laval. Ils sont suivis dès le lendemain par les facultés des sciences humaines, de sciences politique, de droit et d’arts de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Le 16 février, le Cégep du Vieux-Montréal est le premier à rentrer en grève, suivi le 20 février, par d’autres cégeps qui viennent grossir les rangs des grévistes, qui se chiffrent à ce moment à plus de 30 000131. Le 27 février, de nombreuses associations se joignent au mouvement. Il y a alors environ 65 000 étudiants en grève. Il y a aussi environ 8 400 étudiants qui ont déjà un mandat de grève et qui pourraient entrer en grève entre le 1er et le 5 mars. Parmi ces 8 400 étudiants, il y a une grande part d’étudiants en sciences de l’Université de Montréal (associations de physique, de biologie, de sciences biomédicales, de chimie et de médecine). Il y a grève dans un grand nombre de cégeps, à l’Université du Québec à Rimouski , pour presque toute les associations de l’UQAM et de nombreuses associations de l’Université de Montréal et de l’Université Laval132. Le 29 février, de nombreuses associations sont entrées en grève ou ont voté pour entrer en grève dès le 1er mars. Le 5 mars 2012, il y a environ 123 300 étudiants en grève illimitée et environ 9 500 étudiants ont un mandat de grève illimitée. Le nombre d’étudiants en grève a atteint son sommet le 22 mars, il y avait alors entre 300 000133,3 et 310 000134 étudiants en grève (sur un total d’environ 400 000135,136,137). Cependant, plusieurs de ces étudiants étaient en grève limitée à cause de la manifestation nationale du 22 mars.

Le 21 mars 2012, Line Beauchamp refuse la proposition de médiation faite par le recteur de l’Université du Québec à Rimouski, Michel Ringuet138.
Manifestation du 22 mars à Montréal
Grande manifestation du 22 mars 2012 sur la rue Berri, à Montréal.

La manifestation étudiante du 22 mars 2012 a rassemblé entre 200 000 et 300 000 étudiants et membres de la société civile2,139 s’opposant à la hausse des frais de scolarité prévue par le gouvernement de Jean Charest au centre-ville de Montréal. Elle avait comme point de départ la Place du Canada et se terminait sur la Place Jacques-Cartier dans le Vieux-Port où les leaders étudiants ont tenu plusieurs discours.

La manifestation a surpris les observateurs par son ampleur. La dernière manifestation à avoir regroupé autant de personnes était celle contre la guerre en Irak. Selon plusieurs commentateurs (éditorialistes, analystes, personnalités publiques, politiciens), cette manifestation a démontré que la jeunesse québécoise est, d’une part, plus mobilisée que d’aucuns le pensaient auparavant et, d’autre part, que les revendications portées par ce mouvement s’inscrivent dans un mouvement historique beaucoup plus large.

La manifestation du 22 mars a été signalée dans les médias internationaux et pour certains observateurs hors-Québec, ce rassemblement signalait au reste du monde que le Québec se joignait aux autres mouvements de dénonciation des injustices ayant lieu dans les pays arabes, en Europe et ailleurs dans le monde.
Inscription dans le paysage

Policiers à cheval

Le jeudi 22 mars environ 200 000 étudiants étaient à la manifestation nationale à Montréal133,3. La semaine suivante, plusieurs associations étudiantes ont voté une grève générale illimitée, jusqu’à ce que le gouvernement fasse une offre et/ou ouvre une table de négociation avec les étudiants. Auparavant, les mandats de grève des cours devaient être reconduits de façon hebdomadaire, lors d’Assemblées Générales Extraordinaires (AGE). Les étudiants montrent ainsi leur détermination et le durcissement de leurs positions.
Après la manifestation du 22 mars
Les organisateurs évaluent que 40 000 personnes se sont jointes au rassemblement du 14 avril 2012 à Montréal.

La manifestation « Pour un printemps québécois », du 14 avril 2012, tenue le jour du neuvième anniversaire de l’élection du Parti Libéral du Québec, a non seulement regroupé étudiants mais aussi parents, enfants, retraités, professeurs, et membres d’organisations s’opposant à la tarification des services publics140. La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), qui a mis sur pied l’événement, entendait inviter la population « à la mobilisation citoyenne contre les gouvernements de Québec et d’Ottawa »141 :

« Coupures dans les programmes sociaux, baisses d’impôts aux entreprises, dépenses militaires records, recul des droits des femmes, mises à pied massives, inaction devant les fermetures d’usines, hausse du seuil de la retraite à 67 ans, hausse des frais de scolarité, imposition de la taxe santé, augmentation des tarifs d’Hydro-Québec… La liste des injustices libérales et conservatrices est longue! »

— Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE142.

Un grand nombre d’étudiants étaient en grève limitée, donc dès le 27 mars, le nombre d’étudiants en grève était revenu à 205 milliers. Par la suite, le nombre a diminué très lentement jusqu’au 4 avril, où il était encore de 199 milliers. Il a baissé à 183 milliers le 5 avril, soit 2 semaines après le 22 mars. Par la suite, il a varié légèrement à cause de l’arrêt de grève puis du retour en grève de l’Aéliés. Il est de 184 milliers le 23 avril143. Au mois d’avril, les tensions ont monté à la manifestation au Palais des Congrès de Montréal pour l’ouverture du Salon « Plan Nord », soit le 20 avril. Les tensions ont monté au point que la Sureté du Québec a été déployée pour contrer les actes de vandalisme qui surmenaient la SPVM. Il y a eu des arrestations massives.

Le jeudi 26 avril, plusieurs étudiants et étudiantes participent à l’enregistrement en plein air d’un « mimoclip » : d’une durée de plus de 4 minutes, à base d’un pot-pourri de chansons québécoises politico-percutantes (dont le « On a mis quelqu’un au monde / On devrait peut-être l’écouter », du groupe Harmonium, et le « Libérez-nous des libéraux », du groupe Loco Locass, qui y participe), ce clip est lancé sur l’Internet, pour faire entendre la visée pacifique de leurs actions, « en quête d’une société plus juste144 ».
Première négociation, offre globale et manifestations nocturnes

La semaine du 23 avril, il y a eu des discussions entre les leaders étudiants et des délégues gouvernementaux pour abaisser les tensions. Invoquant des incidents lors d’une manifestation le 24 avril à Montréal, la Ministre Beauchamp exclut la CLASSE des pourparlers. En réaction, les leaders de la FEUQ et de la FECQ ont suspendu les discussions avec le gouvernement145. Cela a créé une réaction de frustration et une série de 3 manifestations nocturnes se sont déroulées le 24, 25 et 26 avril. La manifestation du 24 avril a été marquée par d’autres actes de vandalisme, commis par un petit groupe d’un Black Bloc, et des arrestations. Néanmoins, les marches se sont déroulées pour la plupart dans le calme.

Le vendredi 27 avril à 11 heures, Jean Charest convoque les médias en conférence de presse pour divulguer l’offre faite aux étudiants. La proposition comprend l’étalement des hausses sur 7 ans, mais accrues d’une indexation. Cela représente une hausse de 255 $ par année plutôt que 325 $. Le gouvernement a aussi annoncé un élargissement de l’accès aux prêts et bourses, ce qui comprend un investissement de 39 millions de dollars en bourses, la création d’un système de Remboursement proportionnel au revenu (RPR) et l’instauration d’un Conseil provisoire chargé de surveiller la gestion des universités. L’impact de la hausse sur l’accessibilité devrait aussi être vérifié périodiquement146. Selon le fiscaliste Luc Godbout, cette offre globale est largement avantageuse pour les étudiants pauvres ou issus de la classe moyenne, puisque les premiers auront, toutes dépenses calculées, plus d’argent que dans l’ancien système et que les seconds auront davantage droit à un prêt147.

Cette offre, perçue par la majorité (présumée) des étudiants comme une insulte148, entraîne une 4e manifestation nocturne consécutive149. Le lendemain soir, pour leur 5e manifestation nocturne d’affilée à Montréal, malgré leur colère générale, les participants voient à désormais désapprouver quiconque voudrait s’adonner à la casse150. Le 30 avril une septième manifestation nocturne consécutive a lieu sous le thème d’un « carnaval nocturne » : les participants sont déguisés et pacifiques. Une autre a également lieu le même jour : la « manifestation lumino-silencieuse », qui se déroule en silence. […] Pour un neuvième soir de suite à Montréal, le 2 mai, la marche se déroule dans la calme, les manifestants se dirigent vers la résidence privée du premier ministre, où ils font un sit-in, plusieurs déguisés richement, pour montrer la dérision de la situation. Leur principal slogan : « Manif chaque soir, jusqu’à la victoire »151. Ce jour-là, le ministre des Finances déclarait compter sur les élections (devant se tenir d’ici 20 mois : avant janvier 2014), plutôt que sur des discussions, pour régler le conflit, toute négociation étant impossible, selon lui152. Le 3 mai, une dixième manifestation nocturne a lieu, certains manifestants sont déguisés en zombies, d’autres sont presque nus, plusieurs se rendent jusqu’à la résidence du maire de Montréal, qui voudrait leur interdire le port de masques153.

Ces manifestations continuent de se dérouler chaque soir, à Montréal. Le compte au 14 mai en est donc de 21 manifestations nocturnes consécutives154. La 25e de ces manifestations nocturnes consécutives, à Montréal, se tient le 18 mai, jour même de l’adoption du nouveau règlement municipal y interdisant le port de masques dans les manifestations, quelques heures seulement après l’entrée en vigueur de la loi 78 (provinciale), destinée à contrer très sévèrement toute contestation étudiante et à imposer, sans recours, la hausse des droits de scolarité décrétée par le parti au pouvoir, quasi-minoritaire, à moins de dix-huit mois du terme électoral.
Conseil général du Parti libéral à Victoriaville
Manifestation du 4 mai 2012 à Victoriaville.

En raison des manifestations quotidiennes à Montréal, le Parti au pouvoir décide de déplacer à Victoriaville, son Conseil général s’ouvrant le vendredi 4 mai 2012, qui devait se tenir à Montréal.

Peu avant l’ouverture du Conseil, le gouvernement Charest décide de convoquer, à Québec, les représentants des quatre groupes d’associations d’étudiants, les chefs des centrales syndicales, les recteurs d’université et de la fédération des cégeps, avec le négociateur en chef du gouvernement ainsi que les ministres Line Beauchamp et Michelle Courchesne, pour conclure une entente de principe visant un retour à la normale155. Les représentants entament des pourparlers en fin d’après-midi.

Au même moment, à Victoriaville, plusieurs dizaines d’autobus remplis de manifestants se rendent sur place, à environ un à deux kilomètres du palais des congrès. Les manifestants marchent jusqu’à ce lieu où se tenait le Conseil et, moins d’une heure après le début des manifestations, il y a des affrontements entre des manifestants et l’escouade anti-émeute de la Sûreté du Québec (SQ). — Les négociations à Québec sont alors brièvement interrompues pour permettre aux leaders étudiants de lancer un appel au calme, avec diffusion immédiate jusque sur les réseaux sociaux de l’Internet.

Les affrontement font plusieurs blessés, incluant 3 policiers. Deux manifestants blessés reposent dans un état critique à l’hôpital, dont un étudiant qui perd l’usage d’un œil156.

Quelques jours plus tard, deux partis d’opposition, Québec solidaire et le Parti québécois, réclament, en vain, la tenue d’une enquête publique indépendante sur le comportement policier lors de la manifestation de Victoriaville157. Le ministre de la sécurité publique, Robert Dutil, leur réplique de s’en remettre au Commissaire à la déontologie policière158,159,160.
Entente de principe rejetée

Le samedi 5 mai, après 22 heures consécutives de négociation, les représentants des différents groupes en viennent à une entente de principe, qui stipule que la hausse des « droits de scolarité » s’applique, mais que si des coupures dans les « droits afférents » (frais institutionnels obligatoires) ont lieu, cela pourrait laisser inchangé le total de la facture à payer par les étudiants. À cette fin, l’entente prévoit la création d’un Conseil provisoire des universités (CPU), pour étudier la possibilité de sabrer dans les dépenses universitaires avant 2013161. Cette entente est plutôt perçue par les leaders étudiants non pas comme une entente officielle mais comme une « feuille de route » à soumettre au vote libre des différentes associations étudiantes, de sorte que la grève générale illimitée reste en cours jusqu’à nouvel ordre162. En outre, le négociateur de la CLASSE aurait signé la version finale de l’entente sans la lire intégralement et sans consulter le reste de son comité de négociation. Cet acte aurait provoqué la colère des autres négociateurs de sa formation163.

De son côté, la partie gouvernementale adopte un ton jugé triomphaliste, proclamant que, par l’entente obtenue, le « Québec maintient intégralement les hausses164 » puis le premier ministre, Jean Charest, tient les étudiants responsables de la durée du conflit165. Plusieurs étudiants sur les réseaux sociaux disent que l’entente de principe est une « arnaque » et une « grossièreté ». Tous les signes laissent donc présager que l’« offre » sera rejetée par les étudiants166,167. L’impasse est confirmée en moins d’une semaine : les assemblées de chacune des quatre associations rejettent la proposition168,169. Alors, la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, se dit prête à ajouter des précisions à l’entente mais « veut éviter que les gestes qu’elle pose soient perçus comme un « recul » par l’opinion publique170 », ajoutant (en maintenant la demande monétaire gouvernementale) que « personne n’a à abandonner ses revendications pour autant170 ». — Tout est à reprendre, mais en mieux171, vraisemblablement après un gel immédiat des droits de scolarité172,173. Un gel d’au moins deux ans174?
Changement de ministre de l’Éducation

« Je démissionne parce que j’estime que je ne fais plus partie de la solution.
[…] Je fais l’ultime compromis que je puisse faire : je cède ma place. »

— Line Beauchamp175, 14 mai 2012.

Au milieu de l’après-midi du lundi 14 mai 2012, à la 14e semaine de grève étudiante, la ministre de l’Éducation et vice-première ministre du Québec annonce sa démission de la vie politique175. De son propre aveu, elle espère que cette décision « servira d’électrochoc » en vue de régler le conflit étudiant175. Dans la matinée, elle avait tenue une conférence téléphonique avec les leaders et porte-parole des quatre groupes d’associations étudiantes, sans leur annoncer le moindrement cette issue175. Élue depuis quinze ans, dont dix ans au pouvoir, elle avait décidée depuis longtemps de ne pas se présenter aux prochaines élections176. Son départ précipité ne laisse plus que 4 sièges d’avance (63 contre 59, car un 3e des 125 sièges devient ainsi vacant) au gouvernement du parti Libéral, cela en comptant le président Jacques Chagnon (au vote rare mais prépondérant, en cas d’égalité des voix) et un ministre, Yvon Vallières, en convalescence176. Elle quitte en se réclamant de la ligne dure (électoralement rentable, d’après le dernier sondage177), et en dénonçant la rigidité des étudiants quand, le matin même, « au cours de son ultime coup de fil aux associations, elle était même prête à discuter d’un moratoire sur la hausse des droits de scolarité, tout en sachant que cette solution n’aurait pas passé facilement, tant au Conseil des ministres qu’au caucus des députés libéraux176 ». En réalité, c’est pour témoigner de sa fidélité au chef et maintenir l’image de bonne entente régnant à l’intérieur du parti, qu’elle fait en démissionnant sa longue déclaration mûrement réfléchie176. Les représentants des étudiants réagissent froidement à cette démission178 :

« Ce qu’on recherchait, c’était une solution, pas une démission. »

— Jeanne Reynolds, porte-parole de la CLASSE.

« Ça a pris huit ou neuf semaines avant que le gouvernement accepte de rencontrer les associations étudiantes alors que plusieurs fois par semaine, on logeait des appels à son cabinet. »

— Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ, regrettant qu’elle ait blâmé les étudiants pour l’impasse actuelle.

« Mme Beauchamp prenait très personnellement ce conflit-là. Elle avait de la difficulté à rendre du recul… Mme Courchesne a montré qu’elle était proactive, déterminée. C’est une femme qui sait où elle s’en va. »

— Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.

Moins de deux heures s’écoulent après l’annonce de cette démission et Michelle Courchesne est assermentée pour revenir à la tête de ce ministère et devenir vice-première ministre, tout en restant présidente du Conseil du Trésor179. Sitôt assermentée, la nouvelle ministre s’empresse de convoquer les leaders étudiants (de la FEUQ, la FECQ, la CLASSE et la TaCEQ) à une rencontre le lendemain, mardi, à 18h à Québec, « pour faire le point » et déclare qu’elle convoquera de même, à part, les représentants des institutions concernées (universités et des collèges), disant qu’elle fera « un rapport complet très rapidement au gouvernement »180.

Il semble d’abord que les « faucons » ne sont pas d’avance assurés qu’une ligne très dure prévaudra car, lors du marathon de négociations, deux semaines auparavant, Mme Courchesne était « la ministre-au-bord-de-la-crise-de-nerfs », même plus conciliante que Mme Beauchamp176. D’ailleurs, aucune loi spéciale ne peut forcer des étudiants (non salariés et insolvables) à rentrer et, si de fortes amendes étaient imposées à leur association, ils n’auraient qu’à la déclarer en faillite, puis à se ré-associer autrement, sous un autre nom181.

Cependant, le lendemain matin de cette assez brève rencontre avec les étudiants (moins de deux heures), Mme Courchesne déclare, sans étayer ses affirmations, que le conflit est dans une impasse et que la position des leaders étudiants a « durci »182. Le gouvernement, toujours résolu coûte que coûte à maintenir les hausses, était décidé à imposer une loi spéciale, déjà esquissée depuis plusieurs jours, bien avant la démission de l’ex-ministre de l’Éducation Line Beauchamp182. Le Conseil des ministres en a révisé le projet, le mercredi 16 mai, afin d’en obtenir l’adoption imminente par l’Assemblée nationale182.
Exhortation du Barreau du Québec

Alors que les rumeurs d’adoption d’une loi spéciale s’intensifient, le Barreau du Québec, par communiqué183, exhorte le gouvernement du Québec à ne pas adopter de loi spéciale pour régler le conflit avec les étudiants et demande à toutes les parties et aux citoyens « de respecter toutes les composantes de la primauté du droit », estimant qu’un climat propice à la sortie de crise exige d’accorder « une nouvelle chance aux pourparlers »184.

« Depuis près de 14 semaines, on assiste à des tensions sociales et à des perturbations croissantes qui sont néfastes pour la paix sociale essentielle à l’état de droit. De plus, la primauté du droit, pierre d’assise de la démocratie et des libertés fondamentales, est grandement malmenée. Nous estimons que c’est inacceptable et nous demandons à toutes les parties et aux citoyens de respecter la primauté du droit, […] le respect des ordonnances et injonctions des tribunaux et le droit de manifester pacifiquement.

[…]

Nous recommandons qu’une médiation soit menée par trois experts indépendants et impartiaux qui composeraient un conseil de médiation neutre et objectif. Le choix de ces médiateurs, sans aucun lien avec le gouvernement ou les fédérations étudiantes, permettrait aux parties de revenir à la table avec une ouverture totale à l’identification de solutions de sortie de crise. »

— Extrait du communiqué du bâtonnier du Québec, Me Louis Masson, mercredi soir le 16 mai 2012183,184.

Le Conseil des ministres reste sourd à cet appel, comme à tout autre, et continue le lendemain (jeudi) à préparer le dépôt, en soirée à l’Assemblée nationale, de ce qui sera le projet de loi 78185,186,187.
La loi 78
Article détaillé : Loi 78 (Québec).

La loi 78, intitulée « Loi permettant aux étudiants de recevoir l’enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu’ils fréquentent », est adopté à l’Assemblée nationale du Québec, avec dix (10) amendements, à 17h20 le vendredi 18 mai 2012, après environ 20 heures de débats continus. Pour : 68. Contre : 48188. — La CAQ (détenant 9 voix) a voté pour, avec le PLQ (59 voix exprimées)188.

Elle suspend jusqu’à la mi-août les sessions affectées par la grève étudiante, qu’elle nomme « boycott » (et qui touche 30 % de la clientèle inscrite). Ces sessions doivent reprendre à la mi-août et se terminer avant le mois d’octobre, toute manifestation étant interdite à l’intérieur et dans un périmètre de 150 mètres à l’extérieur des lieux d’enseignement. Les injonctions émises auparavant sont abolies, sauf toute poursuite qui se rapporte à leur violation.

De plus, notamment, cette loi assujettit toute manifestation à des règles très strictes, sous peine d’amendes considérées démesurées. Ainsi, son article 16 décrète que :

« Une personne, ou toute autre personne n’étant pas du gouvernement, un organisme ou un groupement qui organise une manifestation de 50 personnes ou plus qui se tiendra dans un lieu accessible au public doit, au moins huit heures avant le début de celle-ci, fournir par écrit au corps de police desservant le territoire où la manifestation aura lieu les renseignements suivants :
1- la date, l’heure, la durée, le lieu ainsi que, le cas échéant, l’itinéraire de la manifestation;
2- les moyens de transport utilisés à cette fin.
Lorsqu’il juge que le lieu ou l’itinéraire projeté comporte des risques graves pour la sécurité publique, le corps de police desservant le territoire où la manifestation doit avoir lieu peut, avant sa tenue, exiger un changement de lieu ou la modification de l’itinéraire projeté afin de maintenir la paix, l’ordre et la sécurité publique. L’organisateur doit alors soumettre au corps de police, dans le délai convenu avec celui-ci, le nouveau lieu ou le nouvel itinéraire et en aviser les participants. »

Son article 28 ajoute :

« Quiconque contrevient à une disposition de l’article 3, du premier alinéa de l’article 10, de l’article 11, du deuxième alinéa de l’article 12 ou des articles 13, 14, 15, 16 ou 17 commet une infraction et est passible, pour chaque jour ou partie de jour pendant lequel dure la contravention, d’une amende de 1 000$ à 5 000$.
Toutefois, cette amende est :
1- de 7 000$ à 35 000$ s’il s’agit soit d’un dirigeant, d’un employé ou d’un représentant, incluant un porte-parole, d’une association d’étudiants, d’une fédération d’associations de salariés ou d’une association de salariés, soit d’un dirigeant ou d’un représentant d’un établissement, soit d’une personne physique qui organise une manifestation;
2- de 25 000$ à 125 000$ s’il s’agit soit d’une association d’étudiants, d’une fédération d’associations, d’une association de salariés ou d’un établissement, soit d’une personne morale, d’un organisme ou d’un groupement qui organise une manifestation.
En cas de récidive, les montants prévus au présent article sont portés au double. »

[…]

Les jours suivants, les manifestations de rue continuent à se tenir. Mais, à cause des montants en jeu, personne n’ose d’avance en divulguer l’itinéraire, ce qui les rend d’emblée chacune « illégale », car personne ne désire être considéré comme un de leurs organisateurs189. Les policiers eux-mêmes tolèrent les manifestations ainsi « illégales », tant qu’ils les jugent « pacifiques », et hésitent à invoquer cette loi 78, qui pourrait être tôt déclarée invalide et dont les amendes sont au moins deux fois trop fortes : ils préfèrent s’en référer aux règlements municipaux ou au Code de la sécurité routière, dont la validité est davantage assurée et qui autorisent des contraventions déjà substantielles, de l’ordre de 500 $ par personne considérée en infraction pour l’événement.

Premières réactions à cette loi (sélection)

« Le gouvernement du Québec se sert d’une crise qu’il a lui-même provoquée pour transformer l’expression citoyenne en crime et un État qui a une tradition d’ouverture en un État qui est policier. »

— Léo Bureau-Blouin, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)190.

« Le gouvernement fait vraiment une déclaration de guerre au mouvement étudiant. [...] On vient dire aux jeunes que depuis 14 semaines, tout ce qu’ils ont créé comme mouvement social sera désormais criminel. On vient leur dire qu’ils n’ont plus le droit d’aller manifester leur désapprobation. »

— Martine Desjardins, présidente de la Fédération universitaire étudiante du Québec (FEUQ)190.

« Ça ne sera pas les leaders étudiants, ça ne sera pas les leaders syndicaux qui vont gouverner le Québec. Si vous voulez gouverner le Québec, mettez votre face sur le poteau et faites-vous élire. On n’est pas dans une dictature, on est une démocratie. »

— Clément Gignac, ministre québécois des Ressources naturelles et de la Faune et ministre responsable du Plan Nord186.

« J’estime que ce projet de loi, s’il est adopté, porte des atteintes aux droits constitutionnels et fondamentaux des citoyens. L’ampleur de ces limitations aux libertés fondamentales n’est pas justifiée pour atteindre les objectifs visés par le gouvernement. »

— Me Louis Masson, bâtonnier du Québec191.

« Voilà des semaines que des voix s’élèvent pour dire qu’il n’appartient pas aux tribunaux et à la police de régler un conflit politique qui s’enlise. Voilà des semaines que, par entêtement ou simple calcul politique, le gouvernement Charest ignore ces voix de la raison. Quatorze semaines plus tard, il est pour le moins ironique de voir ce même gouvernement se poser aussi brutalement en grand défenseur de la loi et l’ordre pour désamorcer une crise qu’il a lui-même nourrie. Il est ironique de l’entendre parler de « liberté » alors qu’il adopte une loi aux relents duplessistes qui brime la liberté d’expression et d’association. Et il est pour le moins paradoxal de l’entendre en appeler à l’urgence d’une paix sociale alors qu’il signe ce que les leaders étudiants ont qualifié de « déclaration de guerre ».
[…]
Les résultats du sondage CROP, publiés dans nos pages aujourd’hui [le samedi 19 mai 2012]192,193, nous disent que 60 % des Québécois croient l’attitude du gouvernement justifiée. Soixante-cinq pour cent croient que celle des étudiants ne l’est pas. Les deux tiers s’y disent en faveur de cette loi spéciale.

« En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai », a dit Talleyrand. Qu’importe si le gouvernement a géré ce conflit de façon lamentable en le laissant pourrir. Qu’importe si cette loi matraque rentable sur le plan politique est foncièrement injuste. Ce n’est pas ce qui a été retenu. Ainsi accepte-t-on une dérive autoritaire au nom de la liberté. Triste ironie. »

— Rima Elkouri, chroniqueuse au quotidien montréalais La Presse194.

« […]
Loin de mettre fin à la crise, la loi spéciale assure qu’elle durera jusqu’aux prochaines élections, permettant alors à M. Charest de poser en champion de la loi et l’ordre. […]
[…]
Le droit à la libre expression par la manifestation n’est pas seulement un précieux acquis des sociétés démocratiques. C’est aussi un exutoire au mécontentement de la population. Si on limite cet exutoire, la grogne trouvera à s’exprimer autrement.
Inévitablement, les règles très strictes qui sont prévues pour encadrer les manifestations seront transgressées. […]
[…]
Les juristes du gouvernement qui ont rédigé la loi savaient très bien que sa constitutionnalité serait contestable, mais ils savent aussi qu’il faudra des années avant que la question soit tranchée, si la Cour suprême était éventuellement appelée à se prononcer.
À ce moment-là, la loi ne sera plus en vigueur depuis longtemps. De la part d’un gouvernement qui s’est érigé en défenseur de l’État de droit face à l’anarchie étudiante, cette désinvolture quant aux libertés fondamentales ne manque pas de cynisme.

Selon le président de la CSQ, Réjean Parent, le gouvernement a voulu s’assurer que ses assemblées électorales ne seront pas perturbées par des manifestations. Il est vrai qu’en principe, ceux qui voudront protester contre le Plan Nord ou encore l’exploitation des gaz de schiste sur le passage du premier ministre devront maintenant informer la police de leurs intentions huit heures à l’avance [s'ils sont du coup plus de cinquante].
[…] »

— Michel David, chroniqueur au Devoir195.

« La loi [78], oui, elle est ignoble […] elle octroie à la ministre de l’Éducation des pouvoirs complètement abusifs : celle-ci peut interpréter, changer, adapter la loi et changer d’autres lois. […] Aucun parlementaire qui se respecte ne peut tolérer une telle mainmise de l’exécutif sur le législatif. On viole de plus dans cette loi l’indépendance des tribunaux, on annule les injonctions après les avoir provoquées, je vous le rappelle, après avoir instrumenté les étudiants pour qu’ils puissent utiliser cette voie. […] Elle définit l’objet des recours collectifs, elle dit au judiciaire quoi faire. C’est du jamais vu. On écarte, dans certains cas, le Code de procédure civile. […] Les libertés d’association et d’expression sont littéralement bafouées. Or, incapable même de rencontrer les étudiants, le premier ministre les fait taire aujourd’hui par une loi matraque. C’est un véritable gâchis. […] Au pouvoir, nous abrogerons cette loi inique. Nous ferons disparaître cette hausse [si nous remportons le pouvoir aux prochaines élections] et tiendrons un sommet où aucun sujet ne sera tabou.
[…]
Tant et aussitôt longtemps que le Québec n’aura pas rejoint la moyenne canadienne de diplomation universitaire, [un gouvernement du Parti québécois fera en sorte que] les frais [de scolarité] ne monteront jamais davantage que l’inflation. »

— Pauline Marois, chef du Parti québécois, formant l’opposition officielle à l’Assemblée nationale196,188.

Représailles informatiques anonymes

Cette loi 78, brimant certains droits de manifester, s’est tout de suite attiré des représailles du collectif Anonymous, par son « Opération Québec », consistant à attaquer des sites des autorités impliquées, par déni de service ou par saturation de boîte aux lettres électronique. Anonymous a revendiqué les attaques informatiques qui ont mis en panne , le week-end du 19 mai 2012, les sites internet de l’Assemblée nationale, de la Sécurité publique, de la Déontologie policière, du Parti libéral du Québec, du Service de police de la Ville de Montréal, du ministère de l’Éducation et de l’Aide financière aux études197.
Manifestations du 18 au 21 mai 2012
Incendie créé par un cocktail Molotov, au coin des rues Ontario et Saint-Denis, à Montréal, le 19 mai 2012.

Le vendredi soir du 18 mai, début d’une longue fin de semaine pour plusieurs (se terminant par un congé férié et chômé le lundi, Journée nationale des patriotes), quelques heures après l’entrée en vigueur de la loi 78, des manifestations ont lieu dans plusieurs villes, dont à Québec, Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières, Rimouski et, pour la 25e soirée d’affilée, à Montréal198,199. À la grande marche pacifique de Montréal, plusieurs manifestants portent des masques derrière la tête… car, dans la journée, un nouveau règlement municipal (P-6) y fut adopté, qui prohibe le port de masques dans ces manifestations. La loi 78 n’est pas encore appliquée. Elle le sera à compter du lendemain. […] De petits groupes de casseurs s’infiltrent dans le défilé. Vers 22 h, la manifestation de Montréal est déclarée illégale par la Police de Montréal, à la suite d’actes criminels : des cocktails Molotov ont été lancés sur des policiers199.

« Tous les soirs, jusqu’à la victoire » : le slogan principal reste le même à Montréal, le samedi soir 19 mai, premier jour d’application de la très récente loi 78, où la police dicte déjà le trajet et déclare « illégale » (pour « itinéraire non fourni d’avance »), dès 21h05, la marche d’environ 5 000 personnes, tout en la tolérant, puis procède à 69 arrestations, depuis le coup de minuit (pour, notamment, agressions armées, voies de fait sur des policiers, destruction de pare-brise de voitures de patrouille, déplacement et incendie de cônes orange…)200. Le propriétaire d’un bar de la rue Saint-Denis songe à poursuivre le Service de police de la ville de Montréal pour une intervention musclée sur sa terrasse (conséquences pour lui : quelques milliers de dollars en chiffre d’affaires perdu par notes impayées et en réparations de toutes sortes…)201. — À Québec, la marche de centaines de personnes n’a pas créé d’incident, ce soir-là202.

La 27e manifestation nocturne d’affilée à Montréal, le dimanche 20 mai, a donné lieu à plus de 305 arrestations, incluant celles de passants ou de spectateurs pris en souricière, et fait une dizaine de blessés, dont un homme gravement atteint à la tête, tout cela dans des chassés-croisés de marcheurs et de vandales contre des policiers municipaux ou (comme la veille) provinciaux203. À Québec, c’est après la manifestation qu’une trentaine de personnes furent arrêtées, peu avant minuit ce jour-là204.

À Montréal, la 28e manifestation nocturne consécutive, le lundi 21 mai, s’avère aussi illégale que les trois précédentes (car leur itinéraire ne fut pas pré-divulgué) mais tolérée, car plutôt pacifique, et avec deux seules arrestations, aucune avant minuit205,206. Celle de la ville de Sherbrooke, par contre, se termine avec 36 arrestations au bilan de minuit, mais pas encore en vertu de la loi 78, malgré une première annonce dans ce sens205,207.
Le centième jour de grève, 22 mai 2012

Le 22 mai 2012 à la grandeur du Québec, c’est le 100e jour de la grève étudiante208. Pour le souligner, plusieurs manifestations ont été organisées dans les plus grandes villes de la province, afin de revendiquer une table de négociation avec le gouvernement et pour dénoncer la hausse des droits de scolarité ainsi que l’adoption de la récente loi d’exception 78. D’ailleurs, le thème en est : « 100 jours de grève. 100 jours de mépris. 100 jours de résistance. »209. En France et aux États-Unis, notamment, des rassemblements sont organisés pour soutenir, ce même jour, la cause étudiante québécoise.
À Montréal
Délégation de la CLASSE lors de la manifestation du 22 mai 2012 à Montréal.

En après-midi, la manifestation du 100e jour

En plus de manifestations locales, de jour ou de soir, à Sept-Îles210, Matane, Sainte-Anne-des-Monts, Bonaventure, Gaspé, Îles-de-la-Madeleine211, … des manifestants arrivent à Montréal, avant 14h, des quatre coins de la province : Rimouski, Québec, Sherbrooke, Gatineau, … L’évènement de jour, dans la métropole, est organisé par la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE). En soutien à celle-ci, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ont invité également leurs membres à participer au rassemblement. L’itinéraire prévu de la marche est celui-ci : à partir de la Place des Festivals, les manifestants empruntent la rue Jeanne-Mance vers le nord, la rue Sherbrooke vers l’est, l’avenue du Parc-Lafontaine vers le nord, la rue Rachel vers l’est, pour ensuite entrer dans le parc Lafontaine209. Dans un point de presse le matin du 22 mai 2012, Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ, demande aux manifestants de respecter le trajet remis aux policiers et qui a été fixé par la FECQ, la FEUQ et l’Alliance sociale209. Malgré cela, à l’embouchure de la rue Sherbrooke, un important groupe de manifestant s’est dirigé dans une direction opposée au trajet prévu209. La CLASSE, quant à elle, n’a pas fourni de trajet prédéfini209. Environ 250 000 personnes y participent malgré le temps pluvieux212.

En soirée, la 29e manifestation nocturne d’affilée

Après la manifestation monstre de l’après-midi, la 29e manifestation nocturne de mardi soir le 22 mai est abruptement réprimée à coups de matraques, de boucliers et de bombes assourdissantes, et donne lieu à 113 arrestations213, dont pour port de masque214.
Appuis nationaux et mondiaux

Par ailleurs, le mouvement québécois reçoit, ce même 22 mai, des appuis de plusieurs endroits au Canada et à l’étranger.

En plus des manifestations soulignant la 100e journée de la grève étudiante québécoise organisées à Vancouver, à Calgary et à Toronto, des étudiants de l’Université de la Ville de New York (CUNY) tiennent un rassemblement devant les bureaux de la délégation générale du Québec, située au Rockefeller Plaza215.

Sur la côte ouest du Canada, à Vancouver, plus de 400 étudiants et supporteurs de l’éducation publique se rassemblent, en bravant la pluie, pour la gratuité scolaire, la fin de l’endettement étudiant et pour résister aux lois anti-démocratiques du gouvernement québécois. Ils se rencontrent devant le Vancouver Art Gallery et marchent à travers le centre ville durant l’heure de pointe216.

Une manifestation de soutien — Rassemblement contre l’état d’exception au Québec — a lieu également en fin de journée, devant la fontaine Saint-Michel de Paris, le 22 mai 2012 et rassemble près de 300 personnes217,218.
Après le 22 mai 2012

Le mercredi 23 mai 2012, la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, se dit prête à continuer les discussions avec les associations d’étudiants, mais en excluant tout moratoire219. En soirée, à Montréal, la 30e manifestation nocturne d’affilée est illégale, avant même de commencer, mais est tolérée tant qu’aucun acte criminel n’est commis. À la suggestion des réseaux sociaux de l’Internet, plusieurs résidents, depuis ces jours-ci, pour dénoncer la loi 78, de leur balcon puis (au déplaisir du maire) sur la rue, tapent des cacophonies sur leurs casseroles (surtout à partir de 20 h), comme de coutume au Chili depuis la dictature de Pinochet. Tout est pacifique mais, après minuit, 518 personnes sont arrêtées selon les règlements municipaux (et pas encore selon la loi 78), écopant chacune d’une contravention de 634 $, certaines d’entre elles ayant lancé des projectiles (dont des pierres, des pièces pyrotechniques, …) aux policiers213.

À Québec, le même soir, la police effectue 176 arrestations220. La manifestation débute pacifiquement réunissant plus de 400 personnes dans le quartier St-Jean-Baptiste, mais est illégale, car les marcheurs refusent de communiquer d’avance leur parcours aux policiers de la ville, qui la tolèrent puis mettent fin à l’attroupement vers minuit dans le secteur de la rue Saint-Jean220. Ils appliquent une contravention de 496 $ à chaque contrevenant, non pas selon la loi 78 (ce serait entre 1 000 $ et 5 000 $), mais selon le code de la sécurité routière du Québec, pour avoir bloqué la rue en s’y assoyant220,221.
Concerts de casseroles

À la suite de l’adoption de la loi 78, les concerts de casseroles se multiplient, d’abord à Montréal, puis dans d’autres villes du Québec. Chaque jour, à partir de 20 heures, des citoyens indignés par la loi spéciale sortent sur leur balcon et tapent sur une casserole. Plusieurs d’entre eux prennent l’habitude de descendre dans la rue, de se rassembler spontanément au coin des artères principales, puis de défiler bruyamment ainsi. Contrairement aux manifestations nocturnes quotidiennes, les concerts de casseroles naissent spontanément dans les quartiers résidentiels et rassemblent des citoyens de tous âges. Ces défilés improvisés convergent parfois vers les manifestations du centre-ville, avec lesquelles ils fusionnent.

Ce moyen de manifester son mécontentement, né dans les années 1970 au Chili, est aussi employé dans d’autres pays d’Amérique du Sud, notamment en Argentine pendant la crise économique de 2001222.
Organisation et moyens de pression
Leaders et porte-parole étudiants
Gabriel Nadeau-Dubois, lors de la manifestation étudiante du jeudi 22 mars, à la Place du Canada, Montréal.

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE ;
Jeanne Reynolds, porte-parole de la CLASSE ;
Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ ;
Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.

La grève étudiante est principalement coordonnée par la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE), par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et accessoirement par la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ). L’Association indépendante des étudiants du secondaire (AIDES) s’est jointe aux associations collégiale et universitaires en organisant une manifestation le 15 avril223.
Appuis locaux anti-hausse
Artistes

Dès le début du mois de mars, l’animateur de l’émission de grande écoute Tout le monde en parle, Guy A. Lepage, apporte son soutien aux étudiants224, tout comme Claude Legault225, Valérie Blais et Paul Piché226.

Le 19 mars, un grand nombre d’artistes se joignent aux étudiants pour une vidéo dénonçant la hausse des frais de scolarité en termes fermes : Julien Poulin (« Le Québec, c’est pas une business et ça se “run” pas comme une business »), Charlotte Laurier (« La hausse des frais de scolarité, c’est le début de la fin du Québec tel qu’on le connaît »), Michel Rivard (« La hausse des frais de scolarité, c’est des milliers d’étudiants qui ne pourront pas aller à l’université »), Luc Proulx (« selon le ministère de l’Éducation », faisant suite au propos de Michel Rivard). Paul Ahmarani, Armand Vaillancourt, Paul Piché, Anne-Marie Cadieux, Paule Baillargeon, Geneviève Rochette et Laurent-Christophe de Ruelle sont également du nombre227.

Le 22 mars, l’éditeur-écrivain Victor-Lévy Beaulieu annonce qu’il paiera l’amende (499 $) d’un manifestant qui a occupé le pont Champlain228, ajoutant que l’appui aux étudiants ne doit pas être que symbolique car « la répression que les manifestants encourent ne l’est pas ».
Groupes

L’IRIS60 et l’IRÉC229 par la publication de leurs recherches sur la hausse soutiennent les étudiants. Ce groupe a établi trois scénarios visant à régler le problème du sous-financement des établissements post-secondaires tout en assurant l’accessibilité complète à l’éducation230. En outre, L’IRIS établit que l’élimination complète des droits de scolarité représenterait moins de 1 % du budget du gouvernement québécois231.

De plus, les étudiants reçoivent l’appui de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics232. Une liste de tous les groupes opposés à la hausse est entretenue par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) sur le site 1 625 $ de hausse, ça ne passe pas!233 : associations syndicales (Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ), Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), notamment), groupes sociaux et communautaires, municipalités et organisations universitaires (Table des partenaires universitaires du Québec, Conseil québécois des syndicats universitaires (CQSU-AFPC), Conseil provincial du secteur universitaire (SCFP-FTQ), Fédération des professionnels (FP-CSN), Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), entre autres).

La liste des syndicats et associations de professeurs s’opposant à la hausse est tenue à jour par le groupe Profs contre la hausse234.
Personnalités

Les personnalités publiques qui se sont jointes aux étudiants proviennent de différents secteurs de la société québécoise et de l’extérieur du Québec. Outre l’ex-ministre libéral Claude Castonguay, qui a offert d’être médiateur et réclame le retrait de Line Beauchamp, les chefs de partis Pauline Marois et Amir Khadir, Riccardo Petrella, Jean Ziegler, Rapporteur spécial de la Comission des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, les personnalités suivantes se sont opposées au gouvernement Charest.
Michel Girard

Le chroniqueur financier de La Presse, Michel Girard, a rédigé une lettre ouverte à l’intention du ministre Raymond Bachand pour l’aviser que le gel des droits de scolarité universitaires était un bon investissement. En comparant l’aide aux entreprises apportée par le gouvernement Charest (3,6 milliards) en 2011 avec les sommes qui seraient puisées avec une augmentation de 1 625 $ par étudiant, le chroniqueur évalue que ce débours a plus d’effets néfastes que d’effets positifs sur la création d’emplois et la richesse collective. Il conclut :

« [...] je suis persuadé, monsieur le Ministre, que vous êtes capable de récupérer à même les programmes d’aide financière aux entreprises les centaines de millions que vous voulez aller chercher dans les poches des étudiants. Je vous le dis : c’est un très bon placement, du moins aussi bon que de laisser cet argent dans les coffres des entreprises. Toute autre solution que le dégel des droits de scolarité serait également bienvenue235… »

Daniel Turp

Le juriste, ex-député du Parti québécois et professeur de droit Daniel Turp a recommandé d’amener le gouvernement Charest devant les tribunaux pour l’empêcher, a-t-il dit, de violer un de ses engagements internationaux les plus importants (l’Article 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels). S’adressant à une assemblée d’étudiants à l’Université de Montréal le 19 mars 2012, il a expliqué sa position :

« Il faudrait plutôt suivre l’exemple de ceux qui respectent leurs engagements. Le Liban, par exemple, a instauré la gratuité. Et comme l’a rappelé Christian Rioux récemment dans les pages du journal Le Devoir, la quasi-gratuité reste la norme dans les États développés d’Europe. [...] Le monde entier pourrait vous regarder. Et si vous gagnez en première instance, imaginez le tremblement de terre que ça ferait236 ! »

Guy Rocher

Le sociologue Guy Rocher, qui est considéré comme un des penseurs du système d’éducation québécois, a rappelé dans une lettre ouverte au gouvernement Charest que le rapport Parent, dont il est un des auteurs, visait la gratuité des études universitaires et que le maintien de droits de scolarité était une mesure temporaire permettant à l’état québécois d’effectuer toutes les autres réformes majeures qui étaient prévues. Soulignant que la gratuité aurait coûté 1 % du budget de l’État en 2011-2012, il ajoute :

« Compte tenu du montant en jeu, cet idéal peut être rapidement atteint. Pour rendre l’éducation supérieure accessible à celles et ceux qui ont les aptitudes pour la suivre, sans égard à leur origine sociale, le gouvernement n’a qu’à réintroduire un certain nombre des paliers d’imposition qu’il a abolis entre 1988 à 1998. [...] Les montants recueillis par l’impôt, pour financer ce niveau d’enseignement, devront plutôt correspondre à la capacité de payer de chacun. Seule une éducation financée à même les impôts permettra de la rendre plus accessible. Mais pour y arriver, il faudra que le gouvernement ait le courage politique d’imposer une fiscalité juste et équitable. »

Dans le Devoir, Guy Rocher ajoute que la société aurait avantage à se joindre à ce printemps étudiant, différent « par son étendue et sa constance de frappe » des mouvements qui l’ont précédé, parce qu’il traduit une opposition non seulement à la hausse mais aussi à des politiques sociales et à une certaine conception de la société, qu’il qualifie de « lutte juste »237,238.
Jean Garon

Jean Garon, qui a été ministre de l’éducation sous un gouvernement péquiste durant 16 mois, entre 1994 et 1996, émet des doutes quant à la capacité de la ministre Beauchamp à « faire la job ». Le ministre Garon avait dû renflouer les coffres des universités pendant son mandat. Plutôt que de se tourner vers les étudiants, il avait notamment demandé aux banques de faire leur part :

« Plutôt que de serrer la vis aux étudiants sur leurs prêts, j’ai renégocié les taux payés par le gouvernement aux banques pour le financement des dettes étudiantes […] il y a de l’espace pour des économies dans un budget comme celui du ministère de l’Éducation, à la condition de se creuser la tête, de ne pas hésiter à déranger les establishments et de savoir compter. »

L’ex-ministre renchérit sur Guy Rocher au sujet de l’urgence de la gratuité :

« On est rendu dans le corporatisme américain. C’est scandaleux. Si on n’a pas la volonté politique de changer, tout le monde va imiter les dirigeants [d'université]. Et c’est la classe moyenne qui va payer239. »

Jean-Marc Léger

Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing – la plus importante firme de sondage au Québec – interpelle la population : « Chers boomers, ce n’est pas parce que vous n’avez pas réussi à changer le monde que vous devez empêcher les jeunes de réussir à leur tour. » Récapitulant des années à entendre la population dénoncer l’égoïsme, l’indifférence et l’égocentrisme des jeunes générations, il commente le plus récent sondage de popularité des étudiants en grève :

« Et vous, que souhaitez-vous ? Retourner à vos vieilles habitudes dans le confort et l’indifférence. Vous trouvez cette grève très sympathique pourvu que votre quiétude dodo-métro-boulot ne soit pas bouleversée. Et vous voulez les écraser pour que tout revienne comme avant. Eh bien, chers boomers, vous n’avez rien compris de ce mouvement. Les jeunes ne veulent pas porter le fardeau de vos erreurs. Ils ne veulent pas payer pour vos dépenses somptuaires, vos régimes de pension exagérés, votre mentalité défaitiste et vos indécisions chroniques. Pour une fois que les jeunes se lèvent, il faut les écouter, il faut les comprendre et il faut les encourager. On crée des enragés et on les empêche de mordre. Ne les brisez pas et donnez-leur une chance de réussir là où vous avez échoué240. »

Appuis internationaux anti-hausse
Aux États-Unis

Le 18 avril 2012, des étudiants de l’université de la Ville de New York (CUNY) et de l’université d’État de New York (SUNY) publient une lettre ouverte en appui à la grève étudiante québécoise sur le site de l’Association des étudiants du Collège Brooklyn241.

Une manifestation en soutien aux étudiants québécois a lieu le 22 mai 2012 à New York, à 14 heures : des étudiants de l’Université de la Ville de New York (CUNY) tiennent un rassemblement devant les bureaux de la délégation générale du Québec, située au Rockefeller Plaza215. Puis, à 20 heures, a lieu une marche à partir du Washington Square Park.
En France

Une manifestation de soutien — Rassemblement contre l’état d’exception au Québec — s’est déroulée à Paris le 22 mai 2012 et a rassemblé près de 300 personnes217,218.
Symboles et sensibilisation au mouvement
Le Carré rouge
Photographie d’un carré rouge en feutre fixé par une épingle sur un sac en bandoulière.
Le carré rouge, symbole de la grève étudiante.

Le carré rouge est l’emblème de la mobilisation étudiante contre la hausse des frais de scolarité. Il vise à symboliser l’endettement des étudiants québécois (« carrément dans le rouge »). Ce symbole a été utilisé à plusieurs reprises dans l’histoire par divers mouvements sociaux et a retrouvé sa popularité lors de la grève étudiante québécoise de 2005.

Pour signifier leur opposition à la hausse, des étudiants commencent à porter un petit carré rouge de tissus ou de feutre épinglé à leur chandail, sac à dos, manteau ou autre dès la session d’automne 2011. Au fur et à mesure de l’augmentation des moyens de pressions, la popularité du carré rouge augmente significativement, particulièrement dans la population étudiante, mais aussi, parmi la population en général. Entre autres, des artistes et des politiciens opposés à la hausse arborent le carré rouge depuis le début de la grève.

De nombreux actes de vandalismes ou altérations urbaines utilisent aussi le carré rouge. Des graffiteurs peignent des carrés rouges sur des établissements d’enseignement (actes que plusieurs associations étudiantes déplorèrent)[réf. nécessaire]. D’autres sont aposés un peu partout dans l’espace public, notamment sur des acteurs dans des publicités ou des statues de façon à ce qu’elles semblent porter le carré rouge en appui aux étudiants. Parfois, des carrés rouges ont été suspendus à des arbres un peu partout à Montréal. Un carré rouge géant fut aussi brièvement suspendu au sommet de la tour l’Université de Montréal, sur le pont Jacques-Cartier242, ainsi que sur la croix métallique au sommet du Mont-Royal.

En réaction, la couleur verte est utilisée par les étudiants en faveur de la hausse des frais de scolarité243. D’autres étudiants, plus rares, portent un carré bleu, signifiant leur désaccord moral avec la hausse, mais leur opposition à la grève, croyant que les bénéfices potentiels de celles-ci sont inférieurs aux désagréments qu’elle occasionne (prolongation de session et réduction de la matière enseignée)[réf. nécessaire]. Ont également été aperçus des carrés bruns, oranges, jaunes, et mi-rouge/mi-vert, pour ceux qui sont indécis, ou partiellement en accord avec chacun des deux camps[réf. nécessaire]. Puis, de guerre lasse, le carré blanc est inauguré par quelques parents244.
Personnages
Anarchopanda
Anarchopanda lors de la manifestation du 22 mai 2012 à Montréal
Article principal : Anarchopanda.

Un enseignant en philosophie anonyme, déguisé en panda géant, est devenu une mascotte des manifestants sous le nom d’Anarchopanda. Il participe aux manifestations depuis le 8 mai 2012 à Montréal en distribuant des accolades aux policiers et aux manifestants.
Banane Rebelle

Gabriel Marcoux-Chabot, 29 ans, écrivain, sculpteur et étudiant à la maîtrise en création littéraire, est derrière le personnage de Banane Rebelle. Il est arrêté à Québec le jeudi soir 24 mai 2012 et condamné, avec d’autres, à payer une amende de 494 $ pour avoir bloqué la rue en s’y assoyant. Cette « bananarchiste » mascotte mûre reste déterminée à continuer de manifester, jusqu’à faire « tomber » le gouvernement Charest…. sur une « pelure de banane »245.
Violences et mesures coercitives
Répression policière
Policiers de l’escouade anti-émeute de la Sûreté du Québec à Victoriaville le 4 mai 2012.
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Le 1er mars 2012, la police de la ville de Québec utilise des gaz lacrymogènes pour disperser la foule rassemblée devant l’Assemblée nationale246. Cet intervention est dénoncée par les députés Denis Trottier et Amir Khadir, qui estiment cette intervention injustifiée247.

Lors de la manifestation du 7 mars 2012 à Montréal, un étudiant est gravement atteint à l’œil par une grenade assourdissante lancée par un policier87.

Les manifestations suivant l’entrée en vigueur de la loi spéciale 78 le 19 mai 2012 provoquèrent un climat de tension palpable entre les manifestants et les services de police dans toute la province. Néanmoins, plusieurs policiers perdirent eux aussi le contrôle lors de ces rassemblements commettant des actions que l’on peut associer à de la brutalité policière. D’ailleurs, beaucoup de ces actions furent filmées par des témoins. Un grand nombre de vidéos ont été mis en ligne sur l’hébergeur de vidéo YouTube dénonçant ainsi auprès des internautes la brutalité policière utilisée lors de ces manifestations. Dans ces vidéos, on peut y apercevoir une voiture de police qui avance à grande vitesse alors qu’une personne se trouve sur le capot ou encore des policiers qui utilisent un langage grossier et des irritants chimiques comme le poivre de Cayenne à plusieurs reprises sur des manifestants totalement inoffensifs248.
Violences envers les forces de l’ordre et vandalisme
Casseur masqué à la manifestation nocturne du 20 mai 2012
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Plusieurs actes illégaux de la part des manifestants ont été commis lors des manifestations nocturnes du 19 et 20 mai 2012 : des projectiles furent lancés sur des policiers à vélo, des cocktails Molotov furent lancés aussi sur des brigades policières249, des vitrines de commerce et de banque furent saccagées, des voitures de police et plusieurs biens municipaux furent vandalisés et à Montréal, certaines personnes portaient toujours le masque malgré le nouveau règlement municipal interdisant le port du masque lors de manifestation. Les personnes qui ont commis ces actes étaient le plus souvent associées à des groupes extrémistes telles que le « Black Bloc »250.
Opposition à la grève
Étudiants pour la hausse des droits de scolarité

En 2012, un peu moins de 4 000 étudiants (en date du 19 avril 2012)251 se sont regroupés au sein du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MÉSRQ) afin de protester contre la grève étudiante et de faire valoir les arguments en faveur de la hausse des droits de scolarité. Selon le président du MÉSRQ, Marc-Antoine Morin, le mouvement s’est créé notamment pour « dénonce[r] le peu de place donné aux gens qui sont pour la hausse des droits de scolarité au sein des associations étudiantes »252. En février 2012, un porte-parole du mouvement s’explique :

« On aimerait avoir tout gratuitement dans la vie, mais il faut reconnaître que l’éducation au Québec est sous-financée. Les étudiants doivent reconnaître la valeur de leur diplôme (…) On a beaucoup de rattrapage à faire, il y a eu de mauvaises décisions politiques à travers le temps et maintenant, c’est le temps de payer. »

Le regroupement a toutefois été fortement critiqué pour son association avec le Parti libéral du Québec, le parti au pouvoir. En effet, trois des principaux porte-parole du MÉSRQ étaient des militants du Parti libéral253,254. Le MÉSRQ affirme toutefois sur sa page Facebook qu’il « n’est affilié à aucun groupe politique, syndical ou patronal et ne reçoit aucun financement ou appui technique de ces derniers »255.
Étudiants contre la grève

Avec l’allongement du conflit étudiant, de nombreux étudiants ont décidé de se mobiliser afin de réclamer le droit de retourner en classe. Des rassemblements de « Verts » (étudiants qui souhaitent la fin de la grève, mais n’ont généralement pas de position commune sur l’enjeu de la hausse des frais de scolarité) sont apparus devant certains cégeps, tels que le Cégep de Sherbrooke256. Des manifestations en faveur du retour en classe ont aussi été organisées dans les rues, principalement à Montréal257.

D’autres étudiants ont décidé de se tourner vers les tribunaux afin d’y faire valoir leur point de vue. Laurent Proulx, étudiant à l’Université Laval, a obtenu ainsi une injonction lui permettant de suivre normalement son cours d’anthropologie malgré la grève affectant la faculté258. D’autres étudiants ont entrepris des démarches afin d’obtenir une injonction semblable. Au 2 mai, une vingtaine de demandes d’injonction avait été entendue par les juges à travers la province et, dans la plupart des cas, une injonction était accordée aux demandeurs259. Toutefois, la plupart du temps, les injonctions n’étaient pas respectées puisque des manifestants, souhaitant faire respecter le mandat de grève de leur association étudiante, bloquaient alors l’accès aux portes des établissements scolaires ou menaient des activités de perturbation bruyantes dans les corridors de ceux-ci. Ce fut notamment le cas au Cégep Lionel-Groulx où la police a dû intervenir afin de déloger les manifestants260.

Également, 24 étudiants du Collège Montmorency ont été en Cour Supérieure du Québec afin d’obtenir une ordonnance de sauvegarde261. Elle est l’une des rares injonctions qui a été totalement respectées, grâce à une entente entre la direction du Collège, le syndicat des enseignants et l’association étudiante. Depuis, environ 475 personnnes se sont greffés aux jugements262, ce qui fait un des plus haut taux d’étudiants qui bénéficient d’une telle injonction dans une institution (500 sur 6 000 étudiants).
Personnalités publiques

L’opinion de Richard Martineau est que le Québec « est dans la marde » financièrement263, raison pour laquelle il est impossible d’accorder moins d’un pour cent du budget de l’État québécois à l’éducation supérieure. Il avance cela sans répondre aux arguments d’économistes montrant que l’investissement de l’État dans l’éducation est profitable. Une analyse détaillée de l’argumentaire de M. Martineau, qui était de passage à l’émission Tout le monde en parle, a été faite par Normand Baillargeon. Elle ne permet pas d’isoler un autre argument que sa déclaration « scatologique »264. Stéphane Gendron, maire de Huntingdon et animateur à V-Télé, juge que les jeunes qui perturbent la circulation routière (comme il l’a fait quelques années plus tôt) devraient recevoir la « bastonnade »265. L’éditorialiste André Pratte, lui, loue la fermeté de Jean Charest parce que, dit-il, céder à la CLASSE, c’est « céder à la casse »266.
Associations d’affaires

Les chambres de commerce du Québec et de Montréal ont lancé un cri d’alarme le 27 mars 2012 : la prolongation des sessions dans les cégeps et les universités causerait une grave pénurie de main-d’œuvre à l’été 2012. Déjà, à la mi-mars, la chambre de commerce de Montréal avait acheté des espaces publicitaires pour avertir que « c’est toute notre activité économique qui en souffrirait ». Les PDG de ces chambres de commerce continuent cependant d’appuyer la « position ferme » du gouvernement267.
Notes et références
Notes

Pénaliser une personne ne se présentant au travail ou à l’école pour des raisons religieuses constitue de la discrimination religieuse.

Références

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« Victoriaville – Plus de 100 arrestations »
« Conflit étudiant: trois arrestations à la 13e manif »
« Pont Jacques-Cartier: le SPVM arrête 19 manifestants »
« Loi spéciale: la manif dégénère, la police arrête 122 personnes »
« Manifestation nocturne: 69 arrestations »
« 27e manif nocturne plus de 300 arrestations »
[http://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/2012/05/21/001-28arrestations-manif-quebec.shtml « 28 manifestants arrêtés à Québec »]
« 36 arrestations à Sherbrooke en vertu de la loi 78 »
« Manifestation nocturne à Montréal : 113 arrestation, 6 blessés. »
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Manifestations contre la loi spéciale sur radio-canada.ca. Consulté le 19 mai 2012.
Plus de 300 arrestations lors d’une autre manifestation à Montréal sur radio-canada.ca. Consulté le 21 mai 2012.

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Daphné Cameron, « Quelques voix étudiantes s’élèvent pour la hausse des droits de scolarité », dans La Presse, 15 février 2012 [texte intégral].
Marc Allard, « Des liens dénoncés avec le PLQ », dans Le Soleil, 24 février 2012, p. 13.
Émilie Bilodeau, « Groupe étudiant favorable à la hausse : Les associations croient à une intervention politique », dans La Presse, 24 février 2012, p. A3.
« Description de la page Facebook du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MÉSRQ) ».
«« Verts » et « rouges » manifestent devant le cégep de Sherbrooke».
« Les carrés verts manifestent à Montréal »,, La Presse, 12 mai 2012.
« Université Laval : Laurent Proulx obtient gain de cause et retourne en classe », sur radio-canada.ca, 3 avril 2012.
« Grève étudiante : le juge en chef s’en mêle », La Presse, 2 mai 2012.
« Collège Lionel-Groulx : Cinq personnes ont été arrêtées », sur canoe.ca, 15 mai 2012.
Voir : jugement Sophie Boulay et al. du 4 mai 2012.
Judith Lachapelle, « Montmorency : injonction pour 173 élèves », La Presse, 10 mai 2012.

http://www.showbizz.net/television/tout-le-monde-en-parle-la-politique-selon-richard-martineau-113173.html

http://voir.ca/normand-baillargeon/2012/04/02/argumentation-101-avec-richard-martineau/

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/nathalie-petrowski/201203/21/01-4507744-les-artistes-et-les-etudiants.php

http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/andre-pratte/201204/20/01-4517480-ceder-a-la-casse.php

Philippe Teisceira-Lessard, « Grève étudiante : les entreprises craignent de manquer de main-d’œuvre », dans La Presse, 27 mars 2012 [texte intégral (page consultée le 27 mars 2012)].

Annexes
Articles connexes

Loi 78 (Québec)
Manifestation étudiante du 10 novembre 2011
Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE)
Droits de scolarité au Québec
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)
Gouvernement Jean Charest
Grève étudiante québécoise de 2005
Line Beauchamp
Michelle Courchesne
Gabriel Nadeau-Dubois

Liens externes

Site de la FECQ
Site de la FEUQ
Site de campagne de la FECQ et la FEUQ
Site de l’ASSÉ (Fondatrice de la CLASSE)
Site de campagne de la CLASSE
Grève 2012 – Site de référence sur la grève étudiante

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Région Montréal
Statut municipal Métropole
Arrondissements 19 arrondissements (liste)
Fondateur
Date de fondation Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance
17 mai 1642
Constitution 1er janvier 2002
Maire
Mandat en cours Gérald Tremblay
(Équipe Tremblay – Union Montréal)
2009 – 2013
Site web ville.montreal.qc.ca
Démographie
Population 1 649 519 hab. (2011)
Densité 4517 hab./km2
Aire urbaine 3 824 221 hab.
Gentilé Montréalais, Montréalaise
Langue(s) Français1
Géographie
Coordonnées
géographiques 45° 31′ 00″ N 73° 39′ 00″ W
Altitude mini. (Pointe-aux-Trembles) 8 m — maxi. (mont Royal) 234 m
Superficie 365.13 km2
Fuseau horaire HNE (UTC-5)
Indicatif +1 514 et +1 438
Code géographique 24 66023

Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
Montréal

Montréal est la métropole du Québec2 au Canada. La ville est située sur l’île de Montréal, dans l’archipel d’Hochelaga, en bordure du Saint-Laurent, à proximité de l’Ontario et des États-Unis3,4. Elle est le centre de la culture et des affaires de la province.

Montréal a accueilli l’Exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques d’été de 1976. Elle est l’hôte annuel du Festival des films du monde de Montréal, du Festival international de jazz de Montréal, du festival Juste pour rire, du Festival Montréal en lumière et du Grand Prix de Formule 1 du Canada. Le club de hockey des Canadiens de Montréal y a élu domicile dès sa création en 1909. Son quartier historique, le Vieux-Montréal, a été déclaré arrondissement historique en 1964.

Montréal est considérée comme la deuxième ville francophone dans le monde après Paris (2,1 millions de personnes)5,6,7 et est la seule métropole francophone en Amérique du Nord. Sa population est plus du triple de celle de Québec, la capitale de la province8.

En 2010, la ville comptait 1 649 519 habitants, et son agglomération près de 4 millions. En 2006, environ 52,4 % de sa population était de culture et de langue française, 32,4 % était de culture et de langue autre que le français et l’anglais et 12,5 % était de culture et de langue anglaise9,10, faisant de Montréal une ville interculturelle11.

Le nom de Montréal se prononce [mɒ̃ʁeal] écouter en français québécois et [mɔ̃ʁeal]12 écouter en français de France.
Sommaire

1 Toponymie
2 Géographie
2.1 Situation et territoire
2.2 Climat, faune et flore
2.3 Environnement
2.3.1 Espaces verts
2.4 Transports et infrastructures
2.4.1 Réseau routier
2.4.2 Transport en commun
2.4.3 Terminaux
2.4.4 Cyclisme urbain
2.5 Urbanisme
2.5.1 Aire urbaine : banlieue et périphérie
2.5.2 Aménagement
3 Histoire
3.1 Hochelaga et les premières explorations
3.2 Ville-Marie et le régime français (1642-1763)
3.3 Régime colonial britannique et industrialisation
3.4 Apogée et déclin relatif
3.5 Ville internationale contemporaine
4 Politique et administration
4.1 Administration municipale
4.1.1 Arrondissements
4.2 Administrations extra-municipales
4.3 Représentation provinciale
4.4 Représentation fédérale
5 Dimension sociale
5.1 Démographie
5.1.1 Évolution démographique
5.2 Immigration et groupes ethniques
5.2.1 Communautés culturelles
5.3 Langues
5.4 Religion
5.5 Société civile et droits civiques
5.6 Éducation
5.6.1 Collèges
5.6.2 Universités
5.6.3 Recherche
5.6.4 Autres institutions
5.7 Revenu et emplois
6 Économie
6.1 Grappes industrielles
6.2 Statistiques
6.3 Organisations internationales
7 Culture et communications
7.1 Festivals et événements
7.2 Tourisme et attractions
7.2.1 Montréal souterrain
7.3 Lieux culturels
7.3.1 Musées et théâtres
7.3.2 Art public
7.3.3 Patrimoine religieux
7.4 Maisons de la Culture
7.5 Autres
8 Sports
8.1 Événements sportifs
8.2 Équipes sportives majeures
8.3 Pratiques sportives des montréalais
9 Symboles de Montréal
10 Célébrités
11 Chronologie
12 Jumelages
12.1 Lieux et communes en France
13 Notes et références
13.1 Notes
13.2 Références
14 Bibliographie
15 Municipalités limitrophes
16 Voir aussi
16.1 Articles connexes
16.2 Liens externes

Toponymie
Article détaillé : Mont Royal.
Gravure de Pierre-Charles Canot illustrant Montréal et le mont Royal depuis le fleuve Saint-Laurent au XVIIIe siècle

Le nom Montréal provient de Mons realis, c’est-à-dire mont Royal en latin.

C’est l’explorateur français Jacques Cartier, lors de son second voyage en Amérique, qui baptise la montagne qui surplombe aujourd’hui la ville. Dans son récit de voyage, il raconte : « Et parmi ces campagnes est située et assise la ville d’Hochelaga près d’une montagne aux alentours labourés et fort fertiles et sur laquelle on voit fort loin. Nous nommâmes cette montagne le mont Royal13. »

Bien que le premier établissement français sur l’île porte le nom de Ville-Marie, c’est le nom Montréal qui devient l’appellation de facto de la ville à partir du XVIIe siècle; plusieurs cartes en témoignent14.

Le nom devient officiel le 31 mars 1831, date d’incorporation de la Ville de Montréal.
Géographie
Situation et territoire
Articles détaillés : Île de Montréal, Archipel d’Hochelaga et Mont Royal.
L’archipel d’Hochelaga vu par satellite.

Montréal se situe à 45°31′00″ de latitude nord et à 73°39′00″ de longitude ouest. Établie dans le sud du Québec au Canada, dans l’archipel d’Hochelaga, à la confluence du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais. La ville occupe la plus grande partie de l’île de Montréal, la plus grande de l’archipel avec ses 482,8 km2, en plus de l’île Bizard, l’île des Sœurs, l’île Sainte-Hélène et l’île Notre-Dame.

La ville est située dans les basses-terres du Saint-Laurent, une grande vallée plane située entre les Appalaches et les Laurentides. La principale élévation de l’île, le Mont Royal, une colline montérégienne, surplombe le centre-ville de ses 234 mètres.

La municipalité de ville de Montréal s’étend sur 359,96 km2, elle enclave les municipalités de Montréal-Est, Mont-Royal, Hampstead, Côte-Saint-Luc, Montréal-Ouest et Westmount et partage des frontières terrestres dans le West Island avec Beaconsfield, Baie-d’Urfé, Dorval, Dollard-Des Ormeaux, Kirkland, Pointe-Claire, Sainte-Anne-de-Bellevue et Senneville.

Le centre historique de la ville, aussi appelée le Vieux-Montréal, se situe sur les rives du fleuve Saint-Laurent, à quelques kilomètres en aval des rapides de Lachine. L’hypercentre et ses gratte-ciels est situé tout près, sur une terrasse entre le fleuve et le versant sud du Mont Royal; il longe le boulevard René-Lévesque.

Le centre-ville de Montréal (à gauche) à proximité du Mont Royal (à droite)
Climat, faune et flore
Articles détaillés : Hiver québécois et Forêt mixte.
Rue de Montréal après une tempête de neige

Les données climatiques officielles de Montréal sont recueillies à l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau situé à 36 mètres d’altitude à 25 kilomètres à l’ouest du centre-ville, coordonnées 45°28′N 73°45′E . La région de Montréal possède un climat continental humide à forte amplitude thermique. De 1971 à 2000, la température moyenne annuelle s’est élevée à 6,2 °C15. Le mois le plus chaud est juillet, avec une température moyenne de 20,9 °C, et le plus froid est janvier avec une moyenne de -10,2 °C15. On y compte en moyenne chaque année 8 jours au dessus de 30 °C et 17 jours en deçà de -20 °C. La température la plus basse jamais enregistrée a été de -37,8 °C, le 15 janvier 1957 ; la température la plus élevée a été de 37,6 °C, le 1er août 197515. Selon une étude publiée le 5 décembre 2005 par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, l’ouest du Québec méridional se serait réchauffé de 1 à 1,25 °C entre 1960 et 200316.

Dans la période de 1971 à 2000, Montréal a reçu environ 979 mm de précipitations par an; 764 mm sous forme de pluie et 218 cm sous forme de neige15. La date médiane de la première neige se situe entre 1er et le 15 décembre et celle de la fonte de la couverture de neige continue entre le 1er et le 15 avril ; soit un total environ 5 mois de couverture neigeuse17,18. Le jour le plus pluvieux fut le 8 novembre 1996, avec 94 mm enregistrés en une seule journée15 .La chute de neige la plus importante jamais enregistrée en une seule journée a eu lieu le 4 mars 1971, avec une précipitation de 43,9 cm en 24 heures lors de la désormais célèbre tempête du siècle. Les 26 et 27 décembre 1969, la métropole du Québec a vu sa plus importante tempête avec plus de 70 cm en 48 heures, record qui n’est toujours pas tombé aujourd’hui. La couverture neigeuse la plus importante a été mesurée le 12 mars 1971 avec 102 cm15.

À l’image des conditions climatiques, la faune et la flore de l’île de Montréal font partie de l’écosystème de la forêt mixte. Les milieux naturels de l’île renferment plusieurs essences de feuillus comme l’érable à sucre, le hêtre à grandes feuilles, le tilleul, le bouleau jaune, le noyer cendré, le chêne blanc et des conifères ; comme la pruche du Canada, le thuya occidental, le pin blanc et le pin rouge. Les espèces animales les plus communes sont le raton laveur, la mouffette rayée, l’écureuil gris, l’écureuil noir, la marmotte commune et le lapin à queue blanche, l’engoulevent bois-pourri, le geai bleu, le pic à tête rouge et l’oriole du Nord19.

Montréal compte également une importante faune commensale. En plus des chats, des chiens et autres animaux domestiques, les pigeons, écureuils, goélands, ratons laveurs et rats vivent en milieu urbanisé.
Relevé météorologique de Montréal (1971-2000) Mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) -14,7 -12,9 -6,7 0,6 7,7 12,7 15,6 14,3 9,4 3,4 -2,1 -10,4 1,4
Température moyenne (°C) -10,2 -8,4 -2,3 5,7 13,4 18,2 20,9 19,6 14,6 8,1 1,6 -6,3 6,2
Température maximale moyenne (°C) -5,7 -3,9 2,2 10,7 19 23,6 26,2 24,8 19,7 12,7 5,3 -2,2 11,5
Ensoleillement (h) 102 124 159 173 230 246 274 240 175 140 86 80 2 029
Précipitations (mm) 78,3 61,5 73,6 78 76,3 83,1 91,3 92,7 92,6 77,8 92,6 81,3 979,1
Record de froid (°C) -37,8 -33,9 -29,4 -15 -4,4 0 6,1 3,3 -2,2 -7,2 -19,4 -32,4 -37,8
Record de chaleur (°C) 13,9 15 26 30 34,2 35 35,6 37,6 33,5 28,3 21,7 18 37,6
Source : Environnement Canada20

Environnement
La Biosphère sur l’île Sainte-Hélène, ancien pavillon des États-Unis lors de l’Exposition universelle de Montréal en 1967.

Montréal subit les conséquences environnementales de sa forte densité de population, son urbanisation étendue, sa motorisation élevée et son activité industrielle.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, Montréal possède l’une des pires qualité de l’air au Canada (deuxième après Sarnia en Ontario)21. Toutefois, avec ses 11,2 µg/m3 de particules fines dans l’air en moyenne, on peut comparer sa pollution atmosphérique à celles de grandes villes du Nord-Est des États-Unis comme Philadelphie ou Baltimore22. La qualité de l’air à Montréal est surveillée par le Réseau de surveillance de la qualité de l’air (RSQA) qui compte 14 stations sur l’île de Montréal. En 2010, l’organisme a observé 65 jours avec une mauvaise qualité de l’air dont 24 jours de smog23.

La qualité de l’eau à Montréal est surveillée par le Réseau de suivi du milieu aquatique (RSMA) qui analyse les courts d’eau, les ruisseaux, les lacs intérieurs et les égouts pluviaux à l’aide de 116 stations. C’est la rivière des Prairies, au nord de l’île, qui affiche la pollution de l’eau la plus élevée; en 2010, la moitié des stations affichaient des taux bactériologique trop élevés pour la baignade24.

Montréal, ayant été le cœur industriel du Canada pendant près d’un siècle, compte à l’heure actuelle près de 1 500 terrains contaminés sur son territoire25. Parmi les exemples de réhabilitation des sols les plus importants, on peut citer le complexe environnemental de Saint-Michel, le parc Maisonneuve et le parc Felix-Leclerc, d’anciens lieux d’enfouissement26.
Espaces verts
Article détaillé : liste des parcs et espaces verts de Montréal.

Montréal est dotée d’une quantité appréciable d’espaces verts; ses 17 grands parcs urbains occupent 6 % du territoire de la ville, soit une superficie d’environ 20 km².

Les 5 grand parcs les plus connus et fréquentés sont :

Le parc Jean-Drapeau (259 ha), situé sur l’île Sainte-Hélène et l’île Notre-Dame, est un parc public depuis 1874.
Le parc du Mont-Royal (190 ha), situé dans le centre-ville de Montréal, sur le mont Royal, aménagé en 1876 par l’architecte-paysagiste américain Frederick Law Olmsted.
Le parc Maisonneuve (80 ha), situé dans l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, à proximité du Stade olympique de Montréal, aménagé en 1912.
Le parc La Fontaine (34 ha), situé dans le plateau Mont-Royal, aménagé en 1874.
Le parc Jarry (35 ha), situé dans l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, aménagé en 1945.

Transports et infrastructures
Article détaillé : Transports à Montréal.
Réseau routier
Article détaillé : Ponts de Montréal.
Carte du réseau d’autoroutes et des principaux échangeurs de Montréal

Même si la ville de Montréal possède le plus faible taux de motorisation des villes canadiennes et américaines27, l’automobile demeure le moyen de transport dominant dans la région métropolitaine. En 2006, 70 % des personnes actives de la région métropolitaine se rendaient à leur travail en automobile comme conducteur ou passager28; cette proportion chute à 53,2 % parmi les habitants de la ville29, un nombre grandement inférieur à la proportion québécoise qui avoisine les 78 %28. Il faut en moyenne 31 minutes à l’automobiliste de la région de Montréal pour se rendre à son travail; le quart des automobilistes prend plus de 45 minutes30.

Montréal est le centre névralgique d’un réseau de 1770 kilomètres d’autoroutes construit principalement entre la fin des années ’50 et le milieu des années ’70 dans sa périphérie31. 17 ponts routiers et un tunnel traversent les cours d’eau qui cernent l’île de Montréal. On compte parmi eux le pont Champlain, le pont le plus achalandé du Canada32.

Démarcation médiane de l’île, l’Autoroute métropolitaine (A-40), un tronçon de l’autoroute transcanadienne, traverse la ville direction Est-Ouest. Elle est entrecoupée à l’est de la ville par l’Autoroute Louis-H.-Lafontaine (A-25) et au centre par l’Autoroute Décarie (A-15). L’autoroute-tunnel Ville-Marie (A-720), qui passe au cœur du centre-ville, direction Est-Ouest, croise l’autoroute Décarie à l’échangeur Turcot un échangeur autoroutier sur 3 paliers considéré comme la structure routière la plus achalandée du Québec. Les principales routes collectrices de la ville sont la rue Notre-Dame, l’avenue Papineau (route 134), le boulevard Pie-IX (route 125).
Transport en commun
Articles détaillés : Société de transport de Montréal, Agence métropolitaine de transport et Métro de Montréal.
Station Berri-UQAM, la station la plus achalandée du métro de Montréal

Le transport collectif sur l’île de Montréal est l’un des plus efficaces, rapides et ponctuels en Amérique du Nord ; la Société des transports de Montréal (STM) qui l’administre fut nominée meilleure société de transport en Amérique du Nord par l’American Public Transportation Association en 201033. À Montréal, 35 % des travailleurs se rendent au travail en transport en commun29 ; cette proportion atteint 49 % pour les nouveaux immigrants34. Au total, la STM enregistre 390 millions de déplacements par an et affiche une croissance de l’achalandage annuelle de 1 %31.

Le métro de Montréal constitue l’épine dorsale du système métropolitain de transport en commun ; il accueille environ 1,1 million de passagers par jour de semaine35. Le métro compte 68 stations réparties en quatre lignes qui s’étendent sur 71 kilomètres36; la Ligne verte (1), la Ligne orange (2), la Ligne jaune (4) et la Ligne bleue (5). La station Berri-UQAM, située au croisement de 3 lignes, est la station la plus achalandée. Les 759 voitures du métro sont dotés d’un système de roulement pneumatique et circulent en circuit fermé sous terre ; leur vitesse de pointe est de 72 km/h. Chaque station du métro possède une architecture particulière ; on retrouve des œuvres d’art publics spécifiques dans chacune d’elles37.

En surface, le transport urbain est assuré par 192 lignes d’autobus et 8 500 arrêts desservis par un total de 1 600 autobus et 93 minibus de transport adapté38. La ligne d’autobus la plus achalandée est la 67 Saint-Michel avec 43 000 déplacements par jour moyen de semaine39. On compte, au total, environ 1,4 million de passagers par jour de semaine à bord des autobus de la STM35. Il n’y a plus de tramway à Montréal depuis 1959.

Le train de banlieue, administré par l’Agence métropolitaine de transport (AMT), dessert pour sa part la périphérie de Montréal aux heures de pointe. Les lignes Deux-Montagnes, Vaudreuil–Hudson, Blainville–Saint-Jérôme, Mont-Saint-Hilaire et Candiac aboutissent au centre-ville de Montréal à la gare Lucien-L’Allier et à la Gare centrale de Montréal. On compte environ 66 000 passagers par jour de semaine à bord des trains de l’AMT35.
Terminaux
Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal
Articles détaillés : Gare d’autocars de Montréal, Gare centrale de Montréal, Vieux-Port de Montréal et Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau.

Montréal compte quatre principaux terminaux de transports de passagers:

La Gare d’autocars de Montréal, située à proximité de la station de métro Berri-UQAM, offre des liaison d’autocar avec de nombreuses villes du Québec, du Canada et des États-Unis40.

Autoroute 15/20 direction sud, kilomètre 62

La Gare centrale de Montréal, un terminal ferroviaire situé à proximité de la station de métro Bonaventure, est desservie par Via Rail, pour les liaisons avec les villes canadiennes41, et Amtrak, qui offre une liaison quotidienne avec New York, aux États-Unis42.

Le Vieux-Port de Montréal accueille chaque année une quarantaine d’escale et plus de 40 000 croisiéristes43.

L’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau (communément appelé Dorval), situé à 25 kilomètres à l’ouest du centre-ville de Montréal, accueille chaque année 13 millions de passagers ; 41 % pour des vols domestiques, 59 % pour des vols internationaux. Les 3 corridors les plus achalandés sont Montréal-Toronto, Montréal-Paris et Montréal-New York44.

Cyclisme urbain
Articles détaillés : Réseau cyclable de Montréal et BIXI.
Station BIXI sur le boulevard Saint-Laurent

De mai à décembre, 22 % des Montréalais utilisent le vélo comme principal moyen de transport; le double de la moyenne québécoise45. L’arrondissement où l’on compte la plus forte proportion de déplacements à vélo est Le Plateau-Mont-Royal, où près du dixième de tous les déplacements sont faits à bicyclette46. On compte quotidiennement, hormis l’hiver, entre 14 000 et 17 500 cyclistes dans le centre-ville47.

Montréal compte un réseau de 535 kilomètres de pistes cyclables48. La ville de Montréal prévoit augmenter le nombre à 800 kilomètres d’ici 201549. La Route verte compte 80 kilomètres à Montréal; les sections plus notables sont celles longeant les rives du canal Lachine, du Vieux-Port à LaSalle, et le circuit Gilles Villeneuve50.

Depuis mai 2009, la ville de Montréal s’est dotée d’un réseau de vélos en libre-service nommé BIXI. En 2011, BIXI compte 5 050 vélos répartis dans 405 stations dans les arrondissements centraux de la ville51. En 2010, 3,3 millions de déplacements en BIXI ont été enregistrés52. BIXI compte 30 000 abonnés53.
Urbanisme
Aire urbaine : banlieue et périphérie
La région de Montréal, vue de l’espace, la nuit, illustre l’aire urbaine de la ville
Article détaillé : Grand Montréal.

« Accroupis au centre de la plaine comme l’araignée au centre de sa toile, Montréal l’écrase de sa masse54 »

— Raoul Blanchard, géographe, à propos de Montréal.
La place d’Armes dans le Vieux-Montréal

La banlieue de Montréal est composée de 81 villes regroupées au sein de la Communauté métropolitaine de Montréal. Ensemble, en incluant Montréal, ces municipalités couvrent une superficie de 4 360 km2 et réunissent 3,7 millions d’habitants soit près de la moitié de la population du Québec55. Ils forment la 15e plus importante aire urbaine d’Amérique du Nord56 et la 77e mondialement. Les principales villes de la banlieue de Montréal sont Laval (399 400 hab.), Longueuil (232 516 hab.) et Terrebonne (101 558 hab.).

Au court des dernières années, à l’instar des grandes villes nord-américaines, l’étalement urbain en périphérie de Montréal s’effectue à basse densité (moins de 500 personnes par km2)57. Cette tendance entraine de forts coûts d’opération et de déplacements ainsi que l’urbanisation de terres agricoles et d’habitats naturels58.
Aménagement
Articles détaillés : Voies de Montréal et Ruelle (Montréal).
La forte densité des constructions le long d’artères parallèles entraina le traçage de longues ruelles à l’intérieur des pâtés de maisons de plusieurs quartiers de Montréal

L’aménagement des voies à Montréal est le résultat de la superposition d’un découpage en damier, très répandu dans les grandes villes nord-américaines, à un découpage plus ancien, composé de côtes et de rangs, établi lors du régime seigneurial français59.

À la fin du XVIIe siècle, Montréal est une petite ville fortifiée ; son territoire correspond au Vieux-Montréal actuel. Le sulpicien François Dollier de Casson planifie le tracé des rues à l’intérieur des fortifications en 167259. Au XVIIIe siècle, la croissance de la population entraine la création des premiers faubourgs aux portes de la ville; le faubourg des Récollets à la porte ouest, faubourg Saint-Laurent à la porte nord et le faubourg Québec à la porte est.

Au XIXe siècle, le faubourg Saint-Laurent connait une forte croissance, au delà l’escarpement de la rue Sherbrooke, grâce au tramway. En son cœur, le boulevard Saint-Laurent, une montée perpendiculaire au fleuve Saint-Laurent, qui traverse l’île de Montréal, devient la première artère nord-sud de la ville. La plus grande partie du développement s’effectuera à partir de cet axe aussi appelé la « Main »60.

La majorité des lotissements de Montréal sont érigés avant la seconde moitié du XXe siècle. La grille des rues forme des pâtés de maisons étroits et profonds établis en rangs perpendiculaires au fleuve Saint-Laurent. Densément peuplés, ils sont souvent entrecoupés sur la longueur par une ruelle qui dessert l’arrière des bâtiments61.

Lotissement des rues Chambord et De Brébeuf en 1879, entre l’avenue Mont-Royal et la rue Gilford, sur Le Plateau-Mont-Royal.
Histoire
Articles détaillés : Histoire de Montréal et Chronologie de l’histoire de Montréal.
Hochelaga et les premières explorations
Articles détaillés : Iroquoiens du Saint-Laurent et Hochelaga (village).
Carte du village iroquoien d’Hochelaga par Giacomo Gastaldi selon le récit de Jacques Cartier

Même si les archéologues datent les premières présences humaines dans les basses-terres du Saint-Laurent au IVe millénaire av. J.-C.62, les plus anciens artéfacts retrouvés sur l’île de Montréal ne datent que de quelques siècles avant l’arrivée des premiers explorateurs européens63.

Jacques Cartier est considéré comme le premier Européen à avoir exploré l’île de Montréal. Le 2 octobre 1535, selon le récit de son deuxième voyage en Amérique, il débarque sur l’île et se rend au village iroquoiens fortifié d’Hochelaga qui compte environ 1 500 habitants64. Il nomme la colline située à proximité « Mons realis » (mont Royal en latin).

Quand Samuel de Champlain explore le fleuve en 1603, près de 70 ans plus tard, les Iroquoiens n’occupent plus l’île de Montréal et les basses-terres du Saint-Laurent. Hochelaga, le village décrit par Cartier a disparu ; les historiens n’ont jamais pu connaître son emplacement exact65.

En 1611, Champlain établit un poste de traite saisonnier sur l’île de Montréal, dans un lieu qu’il nomme Place Royale (aujourd’hui Pointe-à-Callière). Il doit se résoudre à l’abandonner puisqu’il ne peut la défendre contre les guerriers Mohawks66.
Ville-Marie et le régime français (1642-1763)
Pour un portrait d’ensemble, voir Histoire de la Nouvelle-France et Guerre de la Conquête
Articles détaillés : Île de Montréal (seigneurie), Ville-Marie (ancien nom de Montréal), Lachine, Sault-au-Récollet et Articles de capitulation de Montréal.
Paul Chomedey de Maisonneuve, considéré comme le fondateur de la ville

« Il est de mon honneur d’accomplir, ma mission, tous les arbres de l’île de Montréal devraient-ils se changer en autant d’Iroquois. »

— Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, dans une lettre adressée à Charles Jacques Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France

La colonisation française de Montréal s’amorce vraiment avec l’établissement de la Société Notre-Dame de Montréal et la fondation de Ville-Marie, une colonie missionnaire mise sur pied pour évangéliser les Amérindiens, le 17 mai 164267. La société compte à sa tête Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, un soldat, et Jeanne Mance, une missionnaire qui fonde l’hôpital Hôtel-Dieu de Montréal68.

Montréal connait des débuts précaires. La cinquantaine de colons « montréalistes » sont souvent retranchés dans le fort Ville-Marie ; certains sont tués ou capturés par les Iroquois. Cette situation rend l’agriculture difficile à pratiquer. De plus, la Société Notre-Dame de Montréal n’arrive paS à convertir suffisamment d’Amérindiens pour assurer la croissance démographique69. Maisonneuve est contraint de retourner en France pour recruter d’autres colons en 1653 et en 1659; ces efforts amènent près de 200 colons parmi lesquels on compte sœur Marguerite Bourgeoys, la fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal en 165970. Ces nouveaux arrivants permettent le développement de l’agriculture, ce qui assure la survie et le développement de Ville-Marie.

En 1663, la Nouvelle-France devient une province royale. Elle est placée sous le commandement du Conseil souverain de la Nouvelle-France qui relève de l’autorité directe de Louis XIV. La société Notre-Dame est dissoute la même année. Maisonneuve est renvoyé en France par le gouverneur Alexandre de Prouville de Tracy70. La seigneurie de Montréal est cédée au Séminaire Saint-Sulpice de Paris en 1665. Les Sulpiciens influenceront de manière significative le développement de Montréal70.

La traite des fourrures devient à partir de 1665, grâce à des interventions militaires françaises, une part principale de l’économie montréalaise71. Les pelleteries en provenance de la rivière des Outaouais transitent à Montréal qui compte plus de 600 habitants à cette époque72,73,74. Les Sulpiciens font borner les rues de ce qui est aujourd’hui le Vieux-Montréal en 1672. La ville est fortifiée en 168775.

Pendant que Montréal se développe, d’autres secteurs de peuplement apparaissent sur l’île de Montréal. En amont des rapides du Sault-Saint-Louis sur le Saint-Laurent, un fief est concédé à l’explorateur René Robert Cavelier de La Salle qui fonde Lachine en 1669. Au Sault-au-Récollet, au nord de l’île, sur la rivière des Prairies, une mission est fondée par les Sulpiciens en 1696.
Capitulation des Français face à l’armée britannique à Montréal le 8 septembre 1760.

Malgré quelques périodes de tranquillité, les hostilités franco-iroquoises font de plus en plus de ravages dans la colonie à la fin du XVIIe siècle. On compte parmi les événements sanglants à survenir à proximité de Montréal le massacre de Lachine du 5 août 1689.

En août 1701, le traité de la Grande Paix de Montréal met fin aux hostilités. 1 200 Amérindiens d’une quarantaine de nations de la région des Grands Lacs et plusieurs notables de la Nouvelle-France, dont le gouverneur Hector de Callières, se rassemblent à Montréal pour la signature du traité76.

L’expansion de Montréal se poursuit durant la première moitié du XVIIIe siècle, les premiers faubourgs apparaissent durant les années 1730 alors que la ville compte autour de 3 000 habitants77. En plus de la traite des fourrures, la ville devient le point central d’un territoire agricole en pleine croissance.

Débutée un peu avant la guerre de Sept Ans, la guerre de la Conquête oppose les Français et les Britanniques en Amérique du Nord à partir de 1754. En plus de la citadelle de Montréal, les Français comptent à cette époque de nombreux forts sur l’île de Montréal notamment le fort Lorette, le fort de la Montagne, le fort de Pointe-aux-Trembles et le fort Senneville.

L’issue de la bataille des plaines d’Abraham, une victoire britannique, à Québec le 13 septembre 1759 annonce la fin du régime français sur le territoire. Malgré une dernière tentative de reprendre la ville lors de la bataille de Sainte-Foy le 28 avril 1760, le duc de Lévis est contraint de replier ses troupes à Montréal.

Le 8 septembre 1760, les troupes françaises à Montréal, commandés par le Pierre de Cavagnal, Marquis de Vaudreuil, se rendent à l’armée britannique commandée par Lord Jeffery Amherst78. Le traité de Paris de 1763 marque la fin de la Nouvelle-France.
Régime colonial britannique et industrialisation
Montréal en 1784
Le canal Lachine, vers 1850.
Articles détaillés : Saint-Henri (Montréal) et Pointe Saint-Charles.

En 1759, la ville française de Montréal comptait plus de 5 000 âmes. Après la conquête britannique de 1760, Montréal ressemblait beaucoup aux villes de province françaises. Le fond de population et l’immense majorité était partout française. Mais la nation canadienne-française restait une nation conquise. Les classes riches étaient pour la plupart anglaises. Bien que le français fut la langue presque universellement parlée, la plupart des journaux, les affiches, et jusqu’aux enseignes des marchands français étaient en anglais.

Entre les épidémies et les grands incendies, Montréal, alors le centre d’un vaste arrière-pays, développa une solide bourgeoisie commerciale puis industrielle, principalement d’origine écossaise et anglaise. Elle fut cependant desservie par les troubles politiques lors de la rébellion des Patriotes de 1837-1838. Le Parlement du Canada-Uni y était situé entre 1843 et 1849 avant son incendie par des émeutiers anglais, appelés aux armes par un article haineux de The Gazette. Le feu se propagea également jusqu’à la bibliothèque nationale détruisant d’innombrables archives de la Nouvelle-France79. Les incidents incitent les députés du Canada-Uni à transférer la capitale en alternance à Toronto et à Québec, par un vote de 34 voix contre 2980.

Sur le plan économique, le début du XIXe siècle marque une importante transition dans l’activité commerciale de Montréal. Sa position géographique liée aux réseaux de communication naturels faisait déjà de la ville un centre important de la traite des fourrures vers l’Europe. Le début de la colonisation anglaise du Haut-Canada par les Loyalistes transforme Montréal en plaque tournante du de l’approvisionnement et du peuplement de la région des Grands Lacs. L’industrie de la traite des fourrures, — qui a dominée l’activité économique pendant plus d’un siècle —, commence à perdre de l’importance relative aux mains du négoce et des activités de transport81.

La croissance rapide de la ville fut accélérée par la construction en 1824 du canal de Lachine, permettant aux navires de franchir les rapides de Lachine, facilitant les communications entre l’Atlantique et les Grands Lacs. La seconde moitié du XIXe siècle amena le rapide développement du chemin de fer, la création d’une ligne ferroviaire de 23 km entre Laprairie et Saint-Jean-sur-Richelieu en 1836, et celle du canal de Chambly, inauguré en 184382. Les deux infrastructures améliorent les communications avec New York, via le lac Champlain et la rivière Hudson. La construction des lignes du Grand Tronc vers Toronto et les Provinces maritimes dans les années 1850, et celle du pont Victoria, en 1860, ont consolidé la vocation de la ville. La compagnie ferroviaire du Canadien Pacifique y installa son siège social en 1880, faisant de Montréal le nœud ferroviaire du Canada.

Parallèlement l’industrie artisanale céda peu à peu la place à une industrialisation plus poussée.
Apogée et déclin relatif
La rue Sainte-Catherine Ouest, à l’angle de la rue Union en 1937.

Le fort développement des banques et des autres institutions financières à la même époque donna l’élan permettant à Montréal de devenir le centre financier canadien durant toute la première moitié du XXe siècle. La ville se modernise et développe une réputation de «ville ouverte».

Deux facteurs contribuent toutefois à transformer durablement l’économie montréalaise au terme de la Deuxième Guerre mondiale. D’une part, on constate à cette époque un vaste mouvement des industries de fabrication de biens durables vers le Midwest et le sud de l’Ontario. Combiné à des changements technologiques, comme l’essor du camionnage et la mise en service de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, réduisent l’importance de Montréal comme centre de transbordement des marchandises83.

Un deuxième facteur, identifié par Polèse (1990), tient aux transformations profondes qui ont marqué la société québécoise à compter de la fin des années 1950 et le renversement du sommet de la hiérarchie des métropoles canadiennes au profit de Toronto. Selon le chercheur, la Révolution tranquille et la francisation de la société a eu pour effet d’augmenter les coûts de transaction des services supérieurs, en rendant plus difficile le recrutement de main d’œuvre pour desservir un marché canadien anglophone à 75 %84. Ce mouvement, particulièrement présent durant les années 1960 et 1970, s’est résorbé vers la fin du XXe siècle83.
Ville internationale contemporaine
Le centre-ville de Montréal en 2007

Le déplacement graduel des populations vers l’ouest achèvera le déclassement de Montréal durant les décennies suivantes. Une importante restructuration industrielle et un développement des industries culturelles donneront ensuite un second souffle à la ville.

Le statut international de la ville a été assuré par l’Exposition universelle de 196785, tenue en même temps que les célébrations du 325e anniversaire de la ville et par les Jeux olympiques d’été de 1976. Montréal a célébré avec éclat son 350e anniversaire en 1992.

En date du 1er janvier 2002, l’ensemble des municipalités situées sur l’île de Montréal, totalisant une population de 1 871 774 personnes, 3 695 000 avec l’agglomération, avec ainsi que sur plusieurs îles périphériques qui composaient jusqu’à présent la Communauté urbaine de Montréal, furent fusionnées par une loi du gouvernement du Québec pour former la nouvelle ville de Montréal.

Vingt-sept banlieues ont ainsi été intégrées à l’ancienne ville et transformées en arrondissements, contre la volonté de certaines d’entre elles, particulièrement des banlieues anglophones du secteur ouest de l’île.

Après l’élection d’un gouvernement libéral à Québec, un référendum sur les « défusions » municipales eut lieu le 20 juin 2004. Sur les 22 municipalités fusionnées en 2002 qui ont obtenu d’avoir la tenue d’un référendum sur la « défusion » suite à la signature de registres, 15 ont voté pour redevenir des municipalités autonomes. Cela leur fut accordé en date du 1er janvier 2006, bien qu’avec des pouvoirs réduits. La ville de Montréal et les municipalités « défusionnées » se retrouvent au sein d’un conseil d’agglomération qui gère les compétences d’agglomération (ex. : police, pompiers, eau, développement économique) et les villes « défusionnées » gèrent les compétences de proximité (loisirs, travaux publics, etc.).
Politique et administration
Administration municipale
Articles détaillés : Maire de Montréal, Conseil municipal de Montréal et Comité exécutif de Montréal.
Logo de la ville de Montréal
Hôtel de ville de Montréal

Montréal est une municipalité de ville régie par une charte indépendante. Son administration municipale est répartie sur 3 niveaux; l’agglomération, la ville et les arrondissements.

La ville de Montréal compte un maire élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour tout les 4 ans. Le maire actuel de Montréal est Gérald Tremblay, chef de l’Équipe Tremblay – Union Montréal. Le maire de Montréal incarne le pouvoir exécutif au sein de l’administration municipale de la ville ; il siège au conseil d’agglomération, au conseil municipal et au comité exécutif de Montréal. Il est également maire de l’arrondissement Ville-Marie.

De 2001 à 2003, le gouvernement du Québec fusionne 27 municipalités de l’île de Montréal à la Ville de Montréal. En 2006, 15 de ces municipalités défusionnent. Bien que ces municipalités soient désormais indépendantes, elle partagent toujours l’administration de certains services avec la ville de Montréal. Le conseil d’agglomération de Montréal fut donc créé pour administrer, entre autres la sécurité publique, l’évaluation foncière, la distribution de l’eau potable et le traitement des eaux usées et des matières résiduelles, la voirie et le transport en commun sur l’ensemble du territoire de l’île de Montréal. Il est composé du maire de Montréal, de 15 conseillers de Montréal et de 14 maires et 1 représentant des villes reconstituées de l’île de Montréal.

Le Conseil municipal de Montréal est l’organe décisionnel principal de la ville. Il est composé de 64 membres : le maire, les 19 maires d’arrondissement et 45 conseillers de ville. Les maires d’arrondissement sont élus au suffrage universel parmi la population de leur arrondissement et les conseillers de ville sont élus à scrutin majoritaire à un tour dans les différents districts électoraux de la ville (chaque arrondissement est divisé entre 0 et 4 districts électoraux).

Neuf commissions du conseil86 s’occupent des consultations publiques et de la réception des commentaires et des critiques liés à leur programme d’activité. Elles sont avant tout des organes de consultation, donc non décisionnels, contrairement au comité exécutif. Leur mission consiste à bien informer et éclairer le choix des membres du conseil de ville et à favoriser la participation des citoyens dans les débats publics. Chaque commission est formée de sept à neuf membres élus (à l’exception d’un représentant du gouvernement du Québec à la Commission sur la sécurité publique), incluant un président et un vice-président87.
Arrondissements
Article détaillé : Arrondissements de Montréal.

Les arrondissements de la ville de Montréal sont au nombre de 1988. Plusieurs d’entre eux sont d’anciennes villes fusionnées à Montréal. Les arrondissements sont dirigés par le conseil d’arrondissement composé du maire de l’arrondissement, des conseillers de ville de l’arrondissement et des conseillers d’arrondissement, s’il y a lieu (les arrondissements élisent entre 0 et 3 conseillers d’arrondissements)89. Au total, les 19 arrondissements comprennent 39 conseillers d’arrondissement. Ils sont responsables, localement, de l’urbanisme, de l’enlèvement des matières résiduelles, de la culture, des loisirs, du développement communautaire, des parcs, de la voirie, de l’habitation, des ressources humaines, de la prévention des incendies, de la gestion financière et des tarifications non fiscales90.
Carte Montréal Arrondissements.svg
Liste des arrondissements de Montréal No Nom Superficie
(km²) Population
(2008)
1 Ahuntsic-Cartierville 23 129 709
2 Anjou 14 41 856
3 Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce 21 168 236
4 Lachine 20 42 368
5 LaSalle 16 76 527
6 Le Plateau-Mont-Royal 8 103 552
7 Le Sud-Ouest 14 71 622
8 L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève 24 18 005
9 Mercier–Hochelaga-Maisonneuve 25 132 271
10 Montréal-Nord 11 85 891
11 Outremont 4 23 437
12 Pierrefonds-Roxboro 27 66 576
13 Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles 49 107 972
14 Rosemont–La Petite-Patrie 14 136 885
15 Saint-Laurent 43 86 835
16 Saint-Léonard 14 73 423
17 Verdun 10 67 637
18 Ville-Marie 14 80 850
19 Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension 16 146 310
TOTAL 364 1 659 962
Administrations extra-municipales
Territoire occupé par la Ville de Montréal (en bleu foncé) au centre de la Communauté métropolitaine de Montréal (en bleu pâle)
Article détaillé : Communauté métropolitaine de Montréal.
Représentation provinciale

Au niveau provincial, la représentation à l’Assemblée nationale du Québec se fait par des députés élus dans des circonscriptions. Vingt-sept circonscriptions sont situées à Montréal (bien que certaines d’entre elles chevauchent Montréal et d’autres villes).

Acadie (Christine St-Pierre, PLQ)
Anjou (Lise Thériault, PLQ)
Bourassa-Sauvé (Line Beauchamp, PLQ)
Bourget (Maka Kotto, PQ)
Crémazie (siège vacant)
D’Arcy-McGee (Lawrence Bergman, PLQ)
Gouin (Nicolas Girard, PQ)
Hochelaga-Maisonneuve (Carole Poirier, PQ)
Jeanne-Mance—Viger (Filomena Rotiroti, PLQ)
LaFontaine (siège vacant)
Laurier-Dorion (Gerry Sklavounos, PLQ)
Marguerite-Bourgeoys (Clément Gignac, PLQ)
Marquette (François Ouimet, PLQ)
Mercier (Amir Khadir, QS)
Mont-Royal (Pierre Arcand, PLQ)
Nelligan (Yolande James, PLQ)
Notre-Dame-de-Grâce (Kathleen Weil, PLQ)
Outremont (Raymond Bachand, PLQ)
Pointe-aux-Trembles (Nicole Léger, PQ)
Robert-Baldwin (Pierre Marsan, PLQ)
Rosemont (Louise Beaudoin, PQ)
Sainte-Marie—Saint-Jacques (Martin Lemay, PQ)
Saint-Henri—Sainte-Anne (Marguerite Blais, PLQ)
Saint-Laurent (Jean-Marc Fournier, PLQ)
Verdun (Henri-François Gautrin, PLQ)
Viau (Emmanuel Dubourg, PLQ)
Westmount—Saint-Louis (Jacques Chagnon, PLQ)

Représentation fédérale

Au niveau provincial, la représentation à la Chambre des communes du Canada se fait par des députés élus dans des circonscriptions. Dix-huit circonscriptions sont situées à Montréal (bien que certaines d’entre elles chevauchent Montréal et d’autres villes).

Ahuntsic (Maria Mourani, BQ)
Bourassa (Denis Coderre, PLC)
Hochelaga (Marjolaine Boutin-Sweet, NPD)
Honoré-Mercier (Paulina Ayala, NPD)
Jeanne-Le Ber (Tyrone Benskin, NPD)
Lac-Saint-Louis (Francis Scarpaleggia, PLC)
La Pointe-de-l’Île (Ève Péclet, NPD)
LaSalle—Émard (Hélène LeBlanc, NPD)
Laurier—Sainte-Marie (Hélène Laverdière, NPD)
Mont-Royal (Irwin Cotler, PLC)
Notre-Dame-de-Grâce—Lachine (Isabelle Morin, NPD)
Outremont (Thomas Mulcair, NPD)
Papineau (Justin Trudeau, PLC)
Pierrefonds—Dollard (Lysane Blanchette-Lamothe, NPD)
Rosemont—La Petite-Patrie (Alexandre Boulerice, NPD)
Saint-Laurent—Cartierville (Stéphane Dion, PLC)
Saint-Léonard—Saint-Michel (Massimo Pacetti, PLC)
Westmount—Ville-Marie (Marc Garneau, PLC)

Dimension sociale
Démographie
Pour les données de population du Grand Montréal, se référer à l’article Communauté métropolitaine de Montréal
Foule sur rue Crescent à l’occasion du Grand Prix automobile du Canada 2011.

Montréal est la ville la plus peuplée du Québec, la deuxième ville la plus peuplée du Canada et le centre d’une agglomération de près de 4 millions d’habitants91,Note 1. En 2010, on compte 1 649 519 Montréalais92. La densité moyenne de population dans la ville est de 4 517 hab./km2. Elle atteint 13 096 hab./km2 dans Le Plateau-Mont-Royal et 18 802 hab./km2 dans le quartier Parc-Extension.

L’immigration est le principal moteur de la croissance démographique montréalaise. Entre 2008 et 2009, l’île de Montréal accueille 40 005 nouveaux immigrants internationaux. Pour la même période, l’accroissement naturel amène 8 235 nouveaux montréalais93.

La population de la ville est relativement jeune : en 2006, selon Statistique Canada, le pourcentage d’habitants âgés de moins de 35 ans est de 44 %94, soit 2 points de plus que la moyenne québécoise, qui est de 41,8 %94. L’âge médian y est de 38,8 ans94, soit un peu moins que la moyenne provinciale (41 ans).
Évolution démographique

La population de la ville de Montréal a connu sa principale période de croissance au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et durant la première moitié du XXe siècle. Durant cette période la population de la ville, sans compter la banlieue, passe d’un peu moins de 60 000 habitants à plus d’un million d’habitants; Montréal est la ville la plus peuplée du Canada jusque dans les années 50.

En plus de l’immigration irlandaise au cours du XIXe siècle, l’industrialisation est le principal facteur de la croissance de la ville. Les habitants des campagnes environnantes migrent vers la ville pour y travailler dans les usines. La plupart des arrivants sont des Canadiens français et des Canadiens anglais provenant des milieux ruraux du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick95.

Évolution de la population96
Année 1801 1811 1821 1831 1841 1851 1861 1871 1881 1891 1901 1911
Habitants 9 000 13 300 18 767 27 297 40 356 57 715 90 323 130 022 176 263 254 278 325 653 490 504
Année 1921 1931 1941 1951 1961 1971 1981 1991 1996 2001 2006 201197
Habitants 618 506 818 577 903 007 1 021 559 1 201 559 1 214 352 1 018 609 1 017 666 1 016 376 1 039 534 1 620 693 1 649 519
Immigration et groupes ethniques

La population d’origine européenne est en vaste majorité d’ascendance française, irlandaise, anglaise et italienne, toujours selon Statistique Canada98. Les quatre groupes ethniques en importance sur l’île de Montréal étaient, en 2001, les Canadiens (population établie au Canada depuis plusieurs générations) à 55,7 % (1 885 085), les Français à 26,6 % (900 485), les Italiens à 6,6 % (224 460) et les Irlandais à 4,7 % (161 235)[réf. souhaitée].

Dans la ville de Montréal, toujours en 2001, les descendants de francophones ou anglophones canadiens d’identité ancestrale française et britannique étaient majoritaires. Ceux identifiés en tant que Canadiens d’identité dite ancestrale, selon la loi sur les langues officielles du Canada, sont en effet majoritairement de descendance française, irlandaise, anglaise et écossaise, ou leurs familles ayant élu domicile sur le territoire depuis plusieurs générations.
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Communautés culturelles
Articles détaillés : Petite Italie de Montréal et Quartier chinois de Montréal.
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Langues
Carte de l’île de Montréal indiquant la langue maternelle selon les secteurs.
Répartition linguistique de la langue maternelle sur l’île de Montréal en 2006.

Francophone (majoritaire)
Anglophone (majoritaire)
Allophone (majoritaire)
Francophone (minoritaire)
Anglophone (minoritaire)
Allophone (minoritaire)

La majorité des habitants de la Communauté métropolitaine de Montréal (environ 70,8 %) a le français pour langue maternelle, une part non négligeable (18,9 %) de la population est néo-canadienne, n’ayant ni le français ni l’anglais comme langue d’origine tandis qu’environ 11,3 % se déclarent anglophones[réf. souhaitée].

Sur l’ensemble de l’île de Montréal, le constat change alors qu’environ 54 % de la population se déclare francophone, 29 % allophone et 17 % anglophone. Cependant, la majorité des citoyens ont à tout le moins une connaissance pratique de la langue majoritaire et la plupart des allophones ont le français ou l’anglais comme langue seconde[réf. souhaitée]. Près de 53 % des Montréalais sont bilingues français et anglais, 29 % des gens parlent uniquement le français et 13 % des Montréalais parlent seulement l’anglais (surtout concentrés dans l’Ouest de l’île de Montréal).

Certaines personnes ne sont capables de communiquer ni en français ni en anglais. Cependant, la tendance qu’ont les nouveaux immigrants à apprendre la langue majoritaire s’est accélérée depuis l’introduction de la Charte de la langue française durant les années 1970. L’italien, le portugais, l’espagnol et le roumain sont les autres langues romanes utilisées à Montréal; l’allemand, le grec, le yiddish mais aussi le berbère (Kabyle), l’arabe, le cantonais, le vietnamien et l’hindi sont également des langues utilisées à Montréal (due à l’immigration). L’usage du français à la maison, en général, a progressé dans la Communauté métropolitaine de Montréal[réf. souhaitée]. La population anglophone a continué de diminuer de 1996 à 2001. Sa proportion est passée de 13,7 % en 1996 à 12,8 % en 2001[réf. souhaitée]. La proportion de francophones s’est légèrement accrue durant cette période quinquennale, passant de 67,9 % à 69,1 %[réf. souhaitée].

Par ailleurs, les statistiques de 2006 affichent un renversement de la tendance. En effet, tous les arrondissements de la ville ont vu leur proportion de locuteurs francophones diminuer depuis 2001. En cinq ans, cette variation est d’une amplitude variable selon les districts, allant d’une hausse de 1 % dans Loyola (arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce) à une baisse de 29 % dans Sainte-Geneviève (arrondissement de l’Île-Bizard–Sainte-Geneviève)99. La régression du français dans la ville de Montréal est un sujet récurrent dans les médias francophones québécois. Celle-ci doit cependant être nuancée dans la mesure où cette baisse en pourcentage ne se fait pas au profit d’une langue unique mais d’une multitude de langues, conséquence de l’accueil d’un grand nombre d’immigrants de langue maternelle autre que le français et l’anglais. D’autre part, le français reste la langue de travail majoritaire. (66,5 % des réponses uniques au recensement de 2006)100.
Religion
Pour un portrait d’ensemble, voir Religion au Canada
L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal

Selon les données de Statistique Canada en 2001, Montréal est une ville majoritairement catholique; 67 % de la population adhère à cette religion101. Les montréalais sans appartenance religieuse sont le second groupe en importance, ils représentent 10 % de la population101. Les deux autres groupes importants, les musulmans et les juifs représentent respectivement 5 % et 2 % de la population de la ville101. On y compte également d’importantes communautés protestantes et orthodoxes102.

De passage dans la ville en 1881, l’écrivain américain Mark Twain baptise Montréal la « ville aux cent clochers »103. Ce constat illustre la grande quantité d’églises catholiques romaines et protestantes dans la ville. À lui seul, le diocèse de Montréal compte plus de 200 paroisses actives actuellement104. Montréal compte également plusieurs lieu de cultes catholiques importants telle que l’oratoire Saint-Joseph, le lieu de pèlerinage le plus important dédié à Saint-Joseph105, la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, la basilique Notre-Dame et la basilique Saint-Patrick. Le cimetière catholique Notre-Dame-des-Neiges situé sur le flanc nord du mont Royal est le plus grand cimetière au Canada106. L’Église catholique trouve la majorité de ses fidèles au sein de la majorité canadienne-française et des communautés et descendants d’origine irlandaise, italienne, portugaise, polonaise et haïtienne. La communauté protestante est principalement anglicane107 et la communauté orthodoxe compte la majorité de ses membres auprès des communautés grecques, russes et roumaines.

Presque absente avant la seconde moitié du XXe siècle, l’islam a connu une forte progression au Québec depuis l’élimination de la discrimination raciale dans les politiques d’immigration canadiennes en 1962108,109. On compte aujourd’hui plus de pratiquants musulmans que de pratiquants catholiques à Montréal110. Entre 1991 et 2001, la population musulmane a presque doublé dans la ville, passant de 41 000 croyants à 81 000 en l’espace de 10 ans108,101. Cette tendance est principalement due à l’immigration en provenance des pays musulmans, principalement de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie et du Liban108. Contrairement à la France, l’Allemagne ou au Royaume-Uni, il n’y a pas de domination d’un groupe ethnique musulman particulier à Montréal111 ; 70 % des musulmans de Montréal son sunnites et 30 % sont chiites112. On compte un peu plus d’une cinquantaine de lieu de cultes musulmans dans la grande région de Montréal111.

La communauté juive ( juifs laïques et juifs orthodoxes) de Montréal, établie principalement depuis le début du XXe siècle à Montréal, est principalement concentrée dans les arrondissement d’Outremont, de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce et de Saint-Laurent ; autour des villes enclavées de Côte-Saint-Luc et Hampstead oû ils sont majoritaires101. On compte 80 000 juifs dans la ville de Montréal et plus de 120 000 sur l’île de Montréal101.

Montréal accueille également de petites communautés bouddhistes, sikhs, bahá’íes, Témoins de Jéhovah et hindoues.

Société civile et droits civiques
Articles détaillés : Village gai (Montréal) et Quartier du Red Light de Montréal.
Éducation
Collèges

Montréal comporte également plusieurs CÉGEPs, des établissements de niveau collégial publics offrant aussi des formations professionnelles, ainsi que des établissements d’enseignement collégial privés. Voir la Liste des établissements d’enseignement collégial de l’agglomération de Montréal.
Universités
Le pavillon des arts de l’université McGill
L’Université de Montréal, sur le flanc nord du Mont Royal.

L’Université McGill, de réputation plus traditionnelle, est l’une des universités les plus anciennes au Canada. Elle est considérée comme l’une des universités canadiennes les plus prestigieuses au monde, comptant parmi les meilleures universités de l’Amérique du Nord et celles du monde de tradition anglo-saxonne. Selon le Times Higher Education Supplement, McGill est la meilleure université canadienne et l’une des 20 meilleures au monde.

L’université est située à proximité du ghetto McGill, quartier à forte population étudiante. Elle est associée au collège Marianopolis pour son programme de musique. L’hôpital Royal Victoria, situé sur le campus, fait partie, avec l’hôpital général de Montréal, du centre universitaire de santé McGill (CUSM).

L’Université de Montréal (UdeM) est l’une des dix grandes universités du Canada, en plus d’être la plus importante du Québec[réf. souhaitée]. Elle est la première université francophone canadienne et la deuxième plus grande au monde après la Sorbonne, en France. Selon le Times Higher Education Supplement, elle serait l’une des 100 meilleures universités au monde113.

L’université comporte deux écoles affiliées, HEC Montréal et l’École polytechnique de Montréal, toutes deux situées sur le campus. Le centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), qui devrait déménager au centre-ville au cours des prochaines années, regroupe actuellement l’Hôtel-Dieu, l’Hôpital Notre-Dame et l’Hôpital Saint-Luc.

L’Université Concordia, de réputation plus moderne et ouverte à tous, est officiellement bilingue : les élèves peuvent remettre leurs travaux et faire leurs examens en français ou en anglais. Concordia est actuellement en expansion, avec la construction et l’acquisition de nouveaux édifices, dont le moderne pavillon d’informatique, génie électrique et arts, ainsi que l’édifice historique de l’ancien couvent des Sœurs grises.

L’Université du Québec à Montréal (UQAM) fait partie du réseau public de l’Université du Québec. Son campus principal est situé au cœur du quartier latin de Montréal, près des rues Saint-Denis et Sainte-Catherine.

Elle comprend plusieurs écoles affiliées, notamment l’École des Sciences de la Gestion (ESG), les écoles de design, de langues, la TÉLUQ et l’École supérieure de mode de Montréal. L’École nationale d’administration publique (ÉNAP) ainsi que l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) sont quant à eux affiliés au réseau de l’Université du Québec.

L’École de technologie supérieure (ÉTS), école d’ingénierie affiliée au réseau de l’Université du Québec.
Recherche
Autres institutions
La Grande Bibliothèque du Québec, depuis la rue Berri.

La Grande Bibliothèque du Québec est sise à Montréal, comprenant la collection de la Bibliothèque nationale du Québec. Elle est située au centre-ville (arrondissement Ville-Marie), au nord du quartier latin. Ouverte depuis le 3 mai 2005, elle remplace l’ancienne bibliothèque centrale située sur la rue Sherbrooke. Elle contient notamment la collection Saint-Sulpice, construite à partir de l’année 1844 ; ces ouvrages anciens, à caractère patrimonial, doivent nécessairement être consultés sur place. La bibliothèque s’est enrichie au fil des ans de collections privées, telles celles de Louis-Joseph Papineau et Louis-Hippolyte Lafontaine.

La ville fut désignée Capitale mondiale du livre du 23 avril 2005 au 22 avril 2006114,115. À cette occasion, elle créa le prix du livre jeunesse des bibliothèques de Montréal qu’elle remet annuellement depuis.
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Anvers
Capitale mondiale du livre
2005
Turin
Revenu et emplois
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Économie
L’édifice de la Banque de Montréal face à la place d’Armes, dans le Vieux-Montréal.
Articles détaillés : Économie de Montréal, Quartier international de Montréal, Cité du Multimédia et Pôle des Rapides.

Seconde métropole du Canada, Montréal demeure un centre culturel, industriel, commercial et financier très important, dont la prospérité repose «sur des échanges soutenus de biens avec des marchés régionaux et internationaux»116. Elle est également une importante ville portuaire, au débouché de la voie maritime du Saint-Laurent qui la relie aux centres industriels des Grands Lacs. En tant que port le plus important de l’Est du Canada, c’est un point de transbordement pour les céréales, les produits pétroliers, la machinerie et les produits manufacturés. Pour cette raison, la ville fait partie de l’axe principal des chemins de fer canadiens et demeure une ville ferroviaire très importante117.

La ville et sa région immédiate possèdent l’économie la plus diversifiée au Canada118. Les industries montréalaises incluent les télécommunications, l’aéronautique, la pharmaceutique, les hautes technologies, les études supérieures (avec quatre universités), les jeux vidéo, le textile, la mode, l’électronique, le matériel de transport, le tabac et l’imprimerie. Parmi les entreprises importantes ou particulièrement connues de la région montréalaise, on peut citer Bombardier, Hydro-Québec, BCE, Power Corporation, le Canadien National, la Banque nationale du Canada, Air Canada, Rio Tinto Alcan, SNC-Lavalin, Saputo, CGI, Quebecor, Domtar, Air Transat, Transcontinental et Métro Richelieu.

Montréal possède un marché boursier important, avec la bourse de Montréal. Depuis le 7 décembre 2005, la bourse de Montréal s’est unie au Chicago Climate Exchange, dans la foulée de la Conférence concernant la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), afin de créer le marché climatique de Montréal, un marché de produits environnementaux119.

De plus, plusieurs organisations travaillent au rayonnement économique de Montréal : la Chambre de commerce du Montréal métropolitain au niveau de la concertation des gens d’affaires, Montréal International pour attirer organismes internationaux et investisseurs étrangers ainsi que Tourisme Montréal pour faire la promotion du tourisme vers Montréal.

Montréal est devenu l’un des cinq pôles mondiaux de développement de médias numériques interactifs avec 85 entreprises et 5300 emplois120, dont Ubisoft, Gameloft, THQ, Electronic Arts et Eidos.

En 2010, Montréal était classée au 19e rang mondial pour sa qualité de vie selon le magazine britannique Monocle 121.

Le port de Montréal, situé sur la rive du fleuve Saint-Laurent au sud-est de l’île, est le second port en importance au Canada après Vancouver, toutes catégories confondues et le premier en termes de trafic de conteneurs. Il accueille aussi bien les navires océaniques que les bateaux plus modestes, à destination des Grands Lacs. Le trafic de marchandises totalisait près de 26 millions de tonnes métriques de marchandises122,

Grappes industrielles
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Statistiques
Rue Sainte-Catherine, principale artère commerciale

En 2011, le taux de chômage est de 9,9 % sur l’île de Montréal123, avec un taux de pauvreté de 30 % dans la ville[réf. souhaitée]. Les taux les plus élevés se rencontrent dans les arrondissements de Ville-Marie, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Villeray-Saint-Michel-Parc Extension, Verdun, Sud-Ouest, Lasalle et Montréal-Nord124.

Les secteurs d’activités de la population montréalaise (sur l’île) sont125 :

Services à la production : 14,2 % ;
Services de distribution : 9,2 % ;
Services à la consommation : 25 % ;
Services gouvernementaux, d’enseignement et de santé : 20,8 % ;
Secteur manufacturier : 16,8 % ;
Secteur de la construction : 2,7 %.

Organisations internationales

Deuxième ville onusienne et deuxième ville consulaire d’Amérique du Nord, après New York126, la ville possède près de 72 sièges d’organisations internationales, dont 67 organisations non gouvernementales (ONG)127. Parmi celles-ci, on retrouve notamment :

L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence des Nations unies ; C’est aussi dans l’hémicycle de cette organisation qu’a eu lieu le lundi 25 janvier 2010 la conférence de Montréal sur Haiti, réunissant 14 pays et organisations dans le but de préparer la reconstruction d’Haiti.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) ;
L’Agence mondiale antidopage (AMA), un organisme olympique ;
L’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU).

Culture et communications
Articles détaillés : Culture à Montréal et Vie nocturne à Montréal.
Festivals et événements
Articles détaillés : Quartier des spectacles, Quartier latin de Montréal et liste des festivals et événements à Montréal.
Tam-tams du mont Royal
Fête de la mi-automne au jardin botanique

De nombreux festivals ont lieu chaque année à Montréal128. Compte tenu de l’hiver peu clément, la majorité de ceux-ci ont lieu durant la période estivale, tels le Festival international de jazz de Montréal qui a lieu depuis plus de trente ans129, les FrancoFolies de Montréal, le Festival International Nuits d’Afrique et le festival Juste pour rire128. Cependant quelques festivals ont lieu pendant la période hivernale, en particulier le Festival Montréal en lumière130 et Art Souterrain.

À l’occasion du Festival de Jazz, de grandes sections des rues du centre-ville sont fermées pour laisser place à des scènes extérieures, lieux de spectacles gratuits, et à la circulation piétonnière. La ville compte également de nombreux festivals musicaux et cinématographiques. De plus, chaque dimanche d’été ensoleillé, un certain nombre de gens se réunissent pour les Tam-tams du mont Royal, rendez-vous interculturel et musical très populaire, notamment auprès des jeunes. Le centre du rassemblement est le monument à Sir George-Étienne Cartier, au parc du Mont-Royal.
Tourisme et attractions
Articles détaillés : Tourisme à Montréal, Vieux-Montréal et Quartier du Musée.

Traveler’s Digest et AskMen.com ont classé Montréal parmi les « 29 villes à visiter » dans le monde131.

Au sud de l’île, le Vieux-Montréal, déclaré arrondissement historique en 1964132, constitue le centre historique et abrite de nombreux attraits, notamment le Vieux-Port, la place Jacques-Cartier, l’hôtel de ville, la place d’Armes, et la basilique Notre-Dame.
Centre-ville de Montréal

Le centre-ville de Montréal recèle plusieurs gratte-ciel modernes tels le 1000 de La Gauchetière, le 1250 René-Lévesque, la tour CIBC, et la tour de la Bourse. Les plus élevés ont été bâtis en 1961-62 et 1992. C’est en 1928 qu’un bâtiment dépasse pour la première fois les 100 mètres, avec l’Édifice de la Banque Royale (121 mètres, 22 étages), hauteur surpassée d’un mètre par l’Édifice Sun Life en 1931133. Le premier gratte-ciel inaugurant le « style international » à Montréal, tout en dépassant 100 mètres de hauteur est la Tour Telus134. La plus célèbre tour de la ville reste la place Ville-Marie, conçue par l’architecte Ieoh Ming Pei (1962), premier gratte-ciel à dépasser les 150 mètres (43 étages, 188,1 mètres), dont la construction a commencé avec le déplacement du centre-ville en son site actuel. Cette tour cruciforme est sise au-dessus d’un centre commercial souterrain qui constitue la plaque tournante de la ville souterraine, l’une des plus grandes au monde. Elle donne ainsi accès à des centaines de commerces, restaurants, bureaux et boutiques intérieures, ainsi qu’au réseau de métro et aux principaux terminus de transport, le tout à l’abri des intempéries. Seulement sept bâtiments dépassent hors antenne les 150 mètres de hauteur, et un seul les 200 mètres, le 1000 de la Gauchetière avec 205 mètres135.

Le Parc olympique136 est situé dans l’est de la ville137. Il comprend le Biodôme (musée moderne et laboratoire permanent en écologie), l’Insectarium, et le Jardin botanique, le second en importance au monde après celui de Kew, en Angleterre. La ville de Montréal possède aussi un Planétarium ainsi qu’un musée dédié à l’environnement, la Biosphère. De nombreux festivals sont organisés annuellement à Montréal.

Avec son quartier gai, le Village, le plus grand quartier du genre en Amérique du Nord et l’un des plus grands au monde, Montréal est l’un des pôles de la vie gaie et lesbienne au Canada. Montréal fut choisie, entre 1999 et 2000, afin de faire partie du groupe sélect de capitales gaies mondiales, comprenant, en 1999, les villes de Montréal, Paris, Munich, Manchester, Sydney et en 2000, Amsterdam, Berlin, Manchester. En 2006, elle a accueilli les premiers Outgames mondiaux (Jeux olympiques LGBT)138.
Une photo panoramique de la ville, prise du Chalet du mont Royal, au sommet de la montagne, à Montréal

Montréal souterrain
Article connexe : Montréal souterrain.
Le RÉSO, la ville intérieure de Montréal, vue d’entre les métros Peel et McGill

Le Montréal souterrain (RÉSO), ou ville intérieure, est une alternative urbaine populaire aux extrêmes climatiques de l’hiver froid et de l’été humide. En effet, Montréal possède plus de 30 km de passages piétonniers souterrains permettant de se rendre aux principaux attraits et bâtiments du centre-ville (de la station Lucien-L’Allier (métro de Montréal) jusqu’au Complexe des sciences Pierre-Dansereau de l’UQAM) sans jamais s’exposer aux intempéries. Il constituerait le plus grand réseau souterrain au monde139.
Lieux culturels
Fontaine sur l’esplanade de la Place des Arts.

Montréal est un important centre de la culture québécoise, internationalement reconnu pour son effervescence culturelle. Le complexe culturel de la Place des Arts abrite le musée d’art contemporain et plusieurs théâtres. Il est le siège de l’Opéra de Montréal et de l’Orchestre symphonique de Montréal. Ce dernier devrait recevoir une salle spécialement construite sur un site adjacent dans les prochaines années.
Musées et théâtres
Articles détaillés : Liste des musées et théâtres de Montréal et Muséums nature de Montréal.

La ville possède de nombreux musées dont la plupart sont regroupés au sein de la société des directeurs des musées montréalais qui a comme objectif de faire leur promotion et de participer à leur développement140,141. Ces musées présentent tout autant des expositions sur les sciences, l’histoire, les beaux-arts et le patrimoine culturel142. Parmi ces musées, deux institutions ont pour thématique l’art, le musée des beaux-arts de Montréal et le musée d’art contemporain de Montréal. Le thème de l’histoire est au centre des expositions de Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, du musée Stewart ou du château Ramezay. Le patrimoine est abordé par plusieurs musées dont le musée Marguerite-Bourgeoys, la Maison Saint-Gabriel et le musée des maîtres et artisans du Québec. La thématique des sciences est au cœur des expositions du Centre des sciences de Montréal, de la Biosphère de Montréal et de quatre musées à vocation scientifique administrés par la ville de Montréal et regroupés au sein des Muséums nature de Montréal143.

Montréal possède aussi de nombreux théâtres dont la liste ne cesse de s’allonger depuis une trentaine d’années. Parmi ceux-ci, on retient notamment le théâtre Saint-Denis, le théâtre du Rideau Vert ou encore le théâtre du Nouveau Monde, fondé en 1951. Pour la danse, Montréal est un important lieu de création et de diffusion. Parmi les lieux les plus importants en danse contemporaine de Montréal, notons l’Agora de la danse.
Art public
Article détaillé : Liste de l’art public de Montréal.
Monument à George-Étienne Cartier.

L’art public de la ville se réfère principalement à l’une ou l’autre de ses cultures, la francophone ou l’anglophone. La Société Notre-Dame de Montréal qui a fondé Ville-Marie est commémorée par un obélisque situé à la place d’Youville et son principal fondateur, Paul Chomedey de Maisonneuve, par une statue (le monument à Maisonneuve) au centre de la place d’Armes.

L’époque des explorateurs français est commémorée par la préservation de deux de leurs maisons. Celle d’Antoine Laumet de La Mothe, sieur de Cadillac, fondateur de la ville de Détroit aux États-Unis, se situe à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Laurent. Celle de René Robert Cavelier de La Salle, célèbre explorateur de la région du Mississippi, se trouve à l’angle des rues Saint-Paul et Saint-Pierre, dans le Vieux-Montréal.

Claude de Ramezay, devenu gouverneur de Montréal en 1704, se fit construire l’année suivante une maison qui allait devenir plus tard le quartier général de l’armée d’invasion des rebelles américains, par la suite une cour de justice, ainsi qu’un établissement d’éducation pour finalement devenir définitivement un musée en 1895. La structure a souvent été retravaillée et agrandie, notamment par l’addition en 1903 de la tourelle qui donne au bâtiment sa silhouette, et par la grande rénovation des années 1970 qui a solidifié les fondations. Situé à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Claude, juste en face de l’hôtel de ville, le musée du Château Ramezay est un important lieu d’histoire montréalaise.

Le passage au régime britannique est commémoré par la colonne Nelson, un des monuments les plus controversés de la ville, situé sur la place Jacques-Cartier et représentant pour certains les visées impérialistes britanniques, ainsi que la statue de la reine Victoria, au square Victoria. Un rappel du Canadien de jadis se trouve sur la Maison du Patriote, rue Saint-Paul dans le Vieux-Montréal. Un monument à sir George-Étienne Cartier, un des pères de la confédération canadienne, trône à l’entrée du parc du Mont-Royal (le monument à George-Étienne Cartier).

Le catholicisme est aussi partie intégrante de la culture montréalaise et québécoise. La Pietà, datant de 1855 et située dans le Mausolée La Pietà du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, est une reproduction grandeur nature de la sculpture de Michel-Ange de la basilique Saint-Pierre au Vatican.
Patrimoine religieux
Article détaillé : liste du patrimoine religieux de Montréal.
Intérieur de la basilique Notre-Dame de Montréal.

La religion, qui fut la raison même de la fondation de la ville, possède à Montréal un passé riche et très complexe, qui s’est au fil des années enrichi de nombreuses croyances, outre le catholicisme. La ville est en effet renommée pour sa richesse en églises et temples de toutes dénominations, qui lui ont valu au XIXe siècle le surnom de « ville aux cent clochers ».

Parmi les édifices les plus importants historiquement, on trouve notamment l’oratoire Saint-Joseph, la plus grande église dédiée à ce saint au monde, la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, première chapelle de pierre de Montréal ainsi que la basilique Notre-Dame, la deuxième plus grande église en Amérique.
Maisons de la Culture
Article détaillé : Maisons de la culture de Montréal.

Inspiré par le concept français de Maison de la Culture, les 12 maisons de la culture de Montréal offrent depuis plus de 25 ans une programmation d’événements, de spectacles et d’expositions pour lesquels l’entrée est souvent gratuite.

Depuis 2002, ce réseau s’est agrandi et comporte maintenant 24 diffuseurs (dont 2 diffuseurs métropolitains : La Chapelle historique du Bon-Pasteur et le Théâtre de Verdure) dans les 19 arrondissements de Montréal. Son nom : réseau Accès culture. Ses membres sont par exemple : théâtre Outremont, salle Jean-Grimaldi, L’Entrepôt, Centre culturel de Verdun. Un diagnostic et un Plan d’action d’une durée de quatre ans (2010-2014) sont à l’étude par la Ville de Montréal. Des recommandations d’action ont été déposées au comité exécutif de la Ville de Montréal en septembre 2010.
Autres

D’autres points importants de la vie culturelle montréalaise sont l’Agora de la danse, le Centre commémoratif de l’Holocauste, Tohu, la Cité des Arts du Cirque et le Centre Segal des arts de la scène.

Sports
Article détaillé : Sport à Montréal.
Stade olympique, dont la tour fut terminée après les Jeux olympiques
Grand Prix du Canada, sur le Circuit Gilles-Villeneuve
Les 11e Championnats du monde FINA, 2005
Événements sportifs

Au cours de son histoire, Montréal a été l’hôte de plusieurs événements sportifs majeurs, dont les Jeux olympiques d’été de 1976, les Championnats mondiaux d’escrime en 1967, de cyclisme sur piste en 1974, d’aviron en 1984, de natation en 2005, la Coupe Rogers de tennis, le Grand Prix du Canada de Formule 1.

Jeux olympiques :

les Jeux olympiques d’été de 1976144,145.

Course automobile :

Grand Prix du Canada de Formule 1 (sur le Circuit Gilles-Villeneuve) de 1978 à 2008146. Après une interruption en 2009, le Grand Prix du Canada a lieu de nouveau en juin 2010147;
Nascar Nationwide Series (sur le Circuit Gilles-Villeneuve), depuis 2007148;
Nascar Canadian Tire Series (sur le Circuit Gilles-Villeneuve), depuis 2007149.

Cyclisme :

La Coupe du monde cycliste féminine de Montréal, depuis 1998
Le Tour de l’île de Montréal, depuis 1985
Le Grand Prix Cycliste de Montréal (Pro Tour de l’UCI), depuis 2010

Golf :

Le Championnat de Montréal du circuit Champions Tour de la PGA s’établit à Montréal en 2010 et, cela, pour plusieurs années consécutives150. (Il y a déjà eu des éditions de 1904, 1908, 1913, 1926, 1935, 1946, 1950, 1956, 1959, 1967, 1997 et 2001 – mais jamais un tournoi consacré à Montréal pour plusieurs années).
7e Presidents Cup, du 27 au 30 septembre 2007.

Marathon :

Le Marathon de Montréal, depuis 2003151.

Natation :

XIe Championnats du monde de natation 2005 FINA du 17 au 31 juillet 2005152,153.

Soccer :

Coupe du monde de football des moins de 20 ans 2007 (10 matchs en juillet 2007)154.

Tennis :

Masters de tennis du Canada, depuis 1989. Lors des années paires, Montréal reçoit les femmes (WTA), alors que les années impaires, Montréal reçoit les hommes (ATP) En 2009, le tournoi de la coupe Rogers établi un record d’assistance, devenant le premier tournoi d’une semaine a attirer une affluence de plus de 200 000 spectateurs. C’était également la première fois que les huit meilleurs joueurs au monde, selon le classement ATP, se retrouvaient tous en quart-de-final.

Jeux du Québec :

Montréal a accueilli les Jeux du Québec durant les hivers 1972, 1977, 1983 et les étés 1997 et 2001.

Outgames mondiaux :

Montréal a accueilli les premiers Outgames mondiaux gais du 29 juillet au 5 août 2006 sous le nom de Rendez-vous Montréal 2006.

Équipes sportives majeures

Le sport professionnel à Montréal constitue une dimension essentielle de l’intégration de Montréal au continent nord-américain. Montréal possède plusieurs équipes sportives professionnelles qui sont des franchises de grandes ligues continentales.

Franchises sportives majeures actuelles :
Club Ligue Enceinte Fondation Championnats
Canadiens de Montréal155 LNH (Hockey) Centre Bell 1909 24
Alouettes de Montréal LCF (Football) Stade Percival-Molson 1946 7
Impact de Montréal NASL (1993-2011) MLS (2012) (Soccer) Stade Saputo 1993 3

Franchises majeures passées :
Club Ligue Enceinte Existence Championnats
Expos de Montréal MLB Stade olympique de Montréal 1969-2004 0
Maroons de Montréal LNH Forum de Montréal 1924-1938 2
Express de Montréal Ligue Nationale de Crosse Centre Bell 2004 0
Roadrunners de Montréal Ligue Nationale de Roller-Hockey Centre Molson 1996-1999 0
Manic de Montréal Ligue nord-américaine de soccer (LNAS) Stade olympique 1981-1983 0
Machine de Montréal World League of American Football Stade olympique 1991-1992 0
Junior de Montréal LHJMQ (Hockey) Auditorium de Verdun 2007 – 2011 0
Pratiques sportives des montréalais

Les montréalais pratique plusieurs types d’activités sportives sur une base récréatives grâce à la présence de nombreux club sportifs amateurs et associations sportives locales. La popularité des sports y est aussi favorisé par l’existence d’un réseau de terrains extérieurs et d’installations intérieures (aréna, gymnase, terrain intérieur de soccer)156. L’hiver, des anneaux de glace et des patinoires sont aménagés à l’extérieur157. Le Lac aux Castors158,159 sur le Mont-Royal et l’anneau de glace dans le vieux-port160 permettent aux Montréalais de renouer avec la pratique du patinage dans une ambiance familiale. Le ski de fond est également une activité populaire et plusieurs centaines de kilomètres de sentiers balisés sont entretenus par la ville dans les parcs161.
Symboles de Montréal
Articles détaillés : Armoiries de Montréal, Drapeau de Montréal et Logo de Montréal.
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Célébrités
Article détaillé : Liste de personnes nées à Montréal.

De nombreuses personnalités sont issues de l’agglomération de Montréal. Parmi elles, on peut citer les jazzmen Oscar Peterson, Oliver Jones, Maynard Ferguson, l’actrice Jessalyn Gilsig, des chanteurs tels que Leonard Cohen, Michel Rivard, Lucien Francoeur, Robert Charlebois, Shawn Drover, Claude Dubois, Diane Dufresne, Kate et Anna McGarrigle, Rufus Wainwright, Martha Wainwright, et Mylène Farmer qui y a peu vécu, des groupes musicaux montréalais comme Mahogany Rush, Simple Plan et Arcade Fire ont atteint une notoriété mondiale, le poète Émile Nelligan, le romancier Hubert Aquin, l’ex-premier ministre Jacques Parizeau, l’ex-premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau, l’écrivain et homme politique Jacques Hébert, la joueuse de tennis Mary Pierce, l’astrophysicien et écologiste Hubert Reeves ou encore l’écrivain Saul Bellow, prix Nobel de littérature, l’auteur et militante altermondialiste Naomi Klein, le héros canadien de la révolution chinoise Norman Bethune, et un des acteurs de la série Star Trek William Shatner. Dans le monde de la musique, Isabelle Boulay (Sainte-Félicité, Gaspésie), DJ Daniel Desnoyers, DJ Champion, Aut’Chose, Sam Roberts, Voivod et Céline Dion (née à Charlemagne, mais associée à Montréal sur la scène internationale) sont très connus.
Chronologie
Article détaillé : Chronologie de l’histoire de Montréal.
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En 1541, découverte de l’île de Montréal par Jacques Cartier, qui donne le nom de mont Royal à la colline qui la domine.
En 1642, fondation de Ville-Marie par Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance.
En 1643, érection de la première croix sur le mont Royal par Maisonneuve, pour accomplir un vœu qu’il avait fait à la Sainte Vierge pour l’arrêt d’une inondation dévastatrice.
En 1701, signature de la Grande paix de Montréal entre le gouverneur de Nouvelle-France, Hector de Callières et les représentants de 39 nations amérindiennes.
En 1734, incendie d’une grande partie de la ville.

Fortifications de Montréal, 1752

Vers 1740, construction des fortifications de Montréal, remplaçant les anciens remparts de bois.
En 1760, capitulation de Montréal face aux Anglais, ce qui complète la conquête de la Nouvelle-France.
De 1804 à 1812, démolition des fortifications, à la suite de pressions populaires.
En 1821, fondation de l’Université McGill.
En 1825, inauguration du canal de Lachine.
En 1833, incorporation de la Ville de Montréal : Jacques Viger devient le premier maire.
En 1836, érection du diocèse de Montréal : Mgr Lartigue devient le premier évêque.
En 1849, incendie du parlement du Canada-Uni, dans le Vieux-Montréal, par des conservateurs anglophones.
En 1860, inauguration du pont Victoria, premier pont sur le Saint-Laurent.
En 1863 création du département du feu (8 casernes)

Montréal vu du parc du Mont-Royal, vers 1870

En 1876, création du parc du Mont-Royal, dessiné par Frederick Law Olmsted.
En 1885, inauguration du chemin de fer transcontinental du CFCP liant directement Montréal à l’océan Pacifique.
En 1894, consécration de la cathédrale catholique de Montréal.
En 1909, fondation du Canadien de Montréal la plus vieille équipe de la Ligue nationale de hockey.
En 1910, creusement d’un tunnel ferroviaire sous le mont Royal.
En 1919, autonomie de l’annexe montréalaise de l’Université Laval, qui devient l’Université de Montréal.
En 1924, inauguration de l’actuelle croix du mont Royal.
En 1930, inauguration du pont Jacques-Cartier.
En 1942, célébrations du 300e anniversaire de Montréal
En 1945, choix de Montréal pour le siège de l’OACI.
En 1946, fondation des Alouettes de Montréal.
En 1955, inauguration de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal.
En 1963, inauguration de la Place des Arts.
Le 14 octobre 1966, inauguration du métro de Montréal.
En 1967 a lieu l’Exposition universelle de Montréal, Terre des Hommes.
En juillet 1967, discours de Charles de Gaulle depuis le balcon de l’hôtel de ville. Voir l’article du « Québec libre ».
En 1969, fondation de l’UQAM.
En 1969, premier match des Expos de Montréal (baseball).
En 1970, enlèvement du diplomate James Richard Cross puis du ministre Pierre Laporte par des militants du FLQ: crise d’Octobre.
En 1976, Montréal accueille les XXIe Jeux olympiques d’été: fin de la construction du stade olympique.
En 1979, fondation du festival international de jazz de Montréal.
En 1980, Montréal accueille les Floralies Internationales sur les sites des îles Notre-Dame et Sainte-Hélène (désormais le parc Jean-Drapeau).
En 1983, fondation du festival Juste pour rire.
En 1983, les Alouettes de Montréal deviennent les Concordes de Montréal.
En 1987, dissolution des Concordes de Montréal (Alouettes de Montréal).
14 juillet 1987: le déluge de Montréal qui submerge la métropole avec 100 mm de pluie en 2 heures.
16 septembre 1987 : signature du Protocole de Montréal, qui a pour objectif de réglementer et éventuellement d’éliminer les substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO).
En 1992, Montréal célèbre son 350e anniversaire de fondation. Inauguration du musée Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, du Biodôme, du nouveau Champ-de-Mars et du réaménagement majeur du Vieux-Port de Montréal.
En 1993, le Canadien de Montréal remporte sa 24e et plus récente coupe Stanley.
En 1996, fusion de trois hôpitaux montréalais francophones au sein du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).
En 1996, retour des Alouettes de Montréal à Montréal.
En 1996, fermeture du Forum de Montréal où le Canadien de Montréal a remporté 22 de ses 24 coupes Stanley.

4 janvier 1998 : début de la tempête de verglas de 1998, qui va partiellement paralyser la ville pendant quelques semaines ;
En 2002, fusion des municipalités de l’île de Montréal.
Le 29 septembre 2004, les Expos jouent leur dernier match au Stade olympique devant 31 395 spectateurs, avant de déménager à Washington.
En 2005, Montréal reçoit les Championnats du monde des sports aquatiques de la FINA.
28 novembre 2005 : 180 pays se réunissent à Montréal pour discuter du changement climatique et en particulier de l’après protocole de Kyōto.
En 2006, Montréal est l’hôte des premiers Jeux gays Outgames mondiaux.
En 2007, Montréal est l’une des six villes hôtes de la Coupe du monde de football des moins de 20 ans 2007.
En 2008 et 2009, célébration des 100 ans du Canadien de Montréal, plus vieille équipe de la Ligue nationale de hockey.

Jumelages
Article détaillé : Liste des jumelages de Montréal.

Drapeau de l’Algérie Alger (Algérie)162
Drapeau de la Grèce Athènes (Grèce)162
Drapeau : Maroc Casablanca (Maroc)162
Drapeau de l’Arménie Erevan (Arménie)162
Drapeau du Japon Hiroshima (Japon)162,163
Drapeau de la France Lyon (France)162
Drapeau de la France Montréal-la-Cluse (France)164
Drapeau : Haïti Port-au-Prince (Haïti)162
Drapeau de la République populaire de Chine Shanghai (Chine) (1985)165
Drapeau : Tunisie Tunis (Tunisie)162

Drapeau : Madagascar Antananarivo (Madagascar)[réf. nécessaire]
Drapeau : Inde Lucknow (Inde)[réf. nécessaire]
Drapeau du Brésil Rio de Janeiro (Brésil)[réf. nécessaire]

Montréal a également conclu un pacte d’amitié et de coopération (et non un jumelage) avec la ville de Paris (France), en 2006166.
Lieux et communes en France

Plusieurs autres lieux ont pour nom Montréal, dont sept communes et deux Château de Montréal en France. Claude de Pontbryand, fils du seigneur de Montréal (aujourd’hui dans le Gers), accompagnait Jacques Cartier en 1535. Cette curieuse coïncidence ne démontre cependant pas une éventuelle origine gersoise du nom de Montréal.
Notes et références
Notes

La notion d’agglomération correspond au territoire de la Région métropolitaine de Montréal (RMR) tel que définie par Statistique Canada.

Références

Charte de la Ville de Montréal, L.R.Q., chapitre C-11.4, Québec, Éditeur officiel du Québec, 7 octobre 2009 [lire en ligne (page consultée le 18 octobre 2009)], p. article 1.
Québec, « Entente pour la reconnaissance du statut particulier de Montréal » sur Ministère des Affaires municipales, des régions et de l’aménagement du territoire, 2008. Consulté le 30 juillet 2011, p. 3
Linteau, Paul-André, Montréal, L’Encyclopédie Canadienne, consulté en ligne le 1er août 2011.
Situation géographique, Montréal International, consulté en ligne le 1er août 2011.
Tourisme Québec, « Montréal: exubérante, émouvante » sur bonjourquebec.com. Consulté le 30 juillet 2011
Ministère de la Culture des Communications et de la Condition féminine du Québec, « Zoom sur la région: Montréal », Gouvernement du Québec. Consulté le 12 août 2011
Québec: Montréal sur Géo Voyage, Prisma Presse. Consulté le 12 août 2011
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Patinoires extérieures à Montréal.
La patinoire réfrigérée du Lac-aux-Castors ouvre le 6 décembre ! sur ville de Montréal
Lac des Castors : Une nouvelle patinoire réfrigérée à Montréal sur TVA Nouvelles, 24 décembre 2005.
La patinoire des Quais sur Quais du Vieux-Port de Montréal.
Ville de Montréal, « Montréal – Ski de fond et ski en pas de patin ». Consulté le 31 juillet 2011
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Bibliographie
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Article détaillé : Bibliographie de Montréal.

Communauté métropolitaine de Montréal, Cap sur le monde: pour une région métropolitaine de Montréal compétitive : Plan de développement économique, Montréal, février 2005, 138 p. [lire en ligne (page consultée le 31 juillet 2011)] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
Jacques Lacoursière, Une histoire du Québec, Sillery, Qc, Septentrion, 2002, 193 p. (ISBN 2894483228) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
Jacques Lacoursière, Jean Provencher et Denis Vaugeois, Canada-Québec: synthèse historique 1534-2000, Sillery, Septentrion, 2001, 591 p. (ISBN 2-89448-186-1)
Paul-André Linteau, Histoire de Montréal depuis la Confédération, Montréal, Boréal, 1992, 613 p. (ISBN 2-89052-441-8)
Paul-André Linteau, Brève histoire de Montréal, Montréal, Boréal, 1992, 1re éd., 134 p. (ISBN 978-2-7646-0521-8)
Paul-André Linteau, Brève histoire de Montréal, Montréal, Boréal, 2007, 2e éd., 189 p. (ISBN 978-2-7646-0521-9)
(en) Kenneth Norrie, Douglas Owram et J.C. Herbert Emery, A History of the Canadian Economy, Toronto, Nelson, 2008, 466 p. (ISBN 978-0-17-625250-2) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
Mario Polèse, « La thèse du déclin économique de Montréal, revue et corrigée », dans L’Actualité économique, vol. 66, no 2, juin 1990, p. 133-146 (ISSN 1710-3991) [texte intégral (page consultée le 31 juillet 2011)]
François Rémillard, L’architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments, Sainte-Adèle, Éditions Café crème, 2007, 240 p. (ISBN 978-2-9236440-0-4)
Joseph Royal, Histoire du Canada, 1841-1867, Montréal, Beauchemin, 1909 (OCLC 697782275) [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article

Municipalités limitrophes
Rose des vents Laval,
Lac des Deux Montagnes Laval
Repentigny,
Rivière des Mille Îles Rivière des Mille Îles,
Montréal-Est, Varennes Rose des vents
Deux-Montagnes,
Sainte-Marthe-sur-le-Lac,
Oka, Pointe-Calumet N Fleuve Saint-Laurent, Boucherville,
Longueuil,
Saint-Lambert
O Montréal E
S
Vaudreuil-Dorion, Senneville, Sainte-Anne-de-Bellevue,
Île Perrot, Lac Saint-Louis Kirkland, Dollard-Des Ormeaux, Dorval,
Fleuve Saint-Laurent,
Kahnawake, Sainte-Catherine Fleuve Saint-Laurent
Brossard,
La Prairie
Enclave :
Mont-Royal, Westmount, Hampstead,Côte-Saint-Luc, Montréal-Ouest
Voir aussi

Un navire de la Marine royale canadienne porte le nom de NCSM Montréal (FFH 336)
Articles connexes
Géographie

Île de Montréal
Montréal (région administrative)
Communauté métropolitaine de Montréal
Réseau bleu de Montréal
Montréal souterrain
Voies de Montréal

Organismes municipaux

Conseil des arts de Montréal
Conseil jeunesse de Montréal
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Architecture et patrimoine

Héritage Montréal
Liste des plus hauts gratte-ciel de Montréal
Patrimoine architectural montréalais antérieur à 1940

Personnalités

Liste de personnes nées à Montréal
Récipiendaires du titre de Grands Montréalais

Histoire

Histoire de Montréal
Cabarets montréalais

Autres

Liste des jumelages de Montréal
Liste des centres commerciaux de Montréal
Village gai de Montréal
Service de police de la ville de Montréal

Liens externes

(fr+en) Site officiel
Catégorie Montréal de l’annuaire dmoz
(fr+en) La Mémoire d’une ville (un programme des films sur Montréal sélectionné par le cinéaste Luc Bourdon)

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Robin Gibb

Monday, May 21st, 2012

Robin Hugh Gibb, CBE (22 December 1949 – 20 May 2012) was a British singer and songwriter. He is best known as a member of the Bee Gees, co-founded with his twin brother Maurice and older brother Barry. He had another younger brother, Andy Gibb, who was also a very popular solo singer.

Born in the Isle of Man to English parents, the family later moved to Manchester before settling in Brisbane, Australia. Gibb began his career as part of the family trio and when the group found their first success they returned to the United Kingdom where they achieved worldwide fame. In 2004, the Bee Gees received their CBEs from the Prince of Wales at Buckingham Palace for their “contribution to music”.[2] With record sales estimated in excess of 200 million units, the Bee Gees became one of the most successful pop groups of all time.[3]

After a career spanning six decades, Gibb last performed on stage in February 2012 supporting injured British servicemen and women at a charity concert at the London Palladium.[4] On 20 May 2012, Gibb died at the age of 62 from colorectal cancer.[5][6]

Contents

Early life

Born to Barbara and Hugh Gibb[7] in the Isle of Man, Gibb was the fraternal twin of Maurice Gibb, and the elder of the two, born 35 minutes before Maurice. The third-born of five children, Gibb had one older sister, Lesley (born 1945), and three brothers: Barry (born 1946), twin Maurice (1949–2003), and Andy (1958–1988).

Gibb was the subject of an edition of the BBC genealogy documentary series Who Do You Think You Are? first broadcast on 21 September 2011. The programme revealed that Gibb’s paternal great-grandfather was born into poverty in Paisley and went on to become a decorated soldier and his paternal great-grandmother was a midwife.[8]

Gibb’s mother Barbara was born in Worsley, Salford, and in the 1950s the family returned to Manchester, England.[9] The family lived on Keppel Road, Chorlton-cum-Hardy and it was here that the young Gibb brothers sang together and performed in local theatres.[9] In late 1958, the family moved to Brisbane, Australia. The family travelled to Australia on the same ship as Australian musician Red Symons. The brothers’ music careers began in Australia and flourished when they returned to England in 1967.[10]

Solo career

See also: Bee Gees

Traditionally, Gibb’s role in the Bee Gees was lead singer, for which he vied with Barry during the group’s first period of British success in the late 1960s. This rivalry eventually prompted Gibb to leave the group and begin a solo career. The final irritant was when Gibb’s song “Lamplight” was relegated to the B-side of Barry’s song “First of May“. Meanwhile, there were rumours during this period that Gibb was dealing with drug abuse problems, leading Gibb’s parents to allegedly threaten legal action to make him a ward of court (the UK age of majority at that time being 21, and he was only 19).

In his solo career, Gibb was initially successful with a Number 2 UK hit, “Saved by the Bell”, which sold over one million copies and received a gold disc.[11] However, Gibb’s first solo album, Robin’s Reign, was less successful and he soon found that being a solo artist was unsatisfying. Maurice played bass guitar on the song “Mother and Jack”, but was subsequently removed from the project by producer Robert Stigwood. Despite having almost completed a second solo album, Sing Slowly Sisters, Gibb reunited with his brothers, who then revived the Bee Gees. The group came back on a high note, reaching No. 3 on the US charts with the song “Lonely Days” in 1970. In 1971, the Bee Gees had their first US No.1 hit, “How Can You Mend a Broken Heart“, but after that their popularity started to ebb.

In 1974, with new producer Arif Mardin, the Bee Gees reinvented themselves with the song “Blue-Eyed Soul”. The group now entered their second period of phenomenal success in the disco-era late 1970s.[12]

In 1978, Gibb performed on the Sesame Street Fever album for the Sesame Street children’s TV program. On the “Sesame Street Fever” title track, he sang a song called “Trash” for the character Oscar the Grouch, and spoke on at least one other song.

While continuing in the Bee Gees, Gibb also promoted his new solo career. During the 1980s, Gibb released three solo albums (How Old Are You?, Secret Agent, and Walls Have Eyes). These three albums were more successful in Europe than in the UK or US, with How Old Are You? spawning the hit single “Juliet“. However, Gibb’s 1984 single “Boys Do Fall in Love” did reach the Billboard Magazine top 40 list of hits. Gibb also recorded several extended versions of dance songs, including “Boys Do Fall in Love”, “Secret Agent”, “Like a Fool” and the rarest, “You Don’t Say Us Anymore”; many of these extended versions were released to radio disc jockeys only.

On 27 January 2003, fifteen days after Maurice died, Gibb released a new solo album, Magnet in Germany on SPV GmbH, and worldwide shortly afterwards. Magnet featured the Bee Gees song “Wish You Were Here” (from the 1989 album One) in a new acoustic version. The lead single, “Please”, had coincidental lyrics about “loss”. After Maurice’s death, Gibb and Barry again disbanded the Bee Gees; however, in late 2009, the two brothers announced that they would reform and perform again as the Bee Gees whenever they could. In recent years, Gibb sang the vocals to the opening titles to the British ITV show The Dame Edna Treatment.[citation needed]

On 18 May 2008, Gibb released the song “Alan Freeman Days” in tribute to the Australian DJ Alan Freeman. The song was issued as a download only track, although a promotional CD was issued by Academy Recordings. In December 2008, “Alan Freeman Days” was followed by another downloadable song entitled “Wing and a Prayer”, which shared the same name as a song from the 1989 One album. However, the new song was actually a reworking of the song, “Sing Slowly Sisters”, that had remained unreleased since 1970.[13] Later in December, Gibb issued another song, “Ellan Vannin (Home Coming Mix)”, featuring the King William’s College Choir from the Isle of Man. (“Ellan Vannin” is the Manx name for the Isle of Man.)

In 2008, Gibb completed a new solo album entitled 50 St. Catherine’s Drive, but it was never released. However, in August 2009, a 50-second video clip of “Instant Love” from 50 St. Catherine’s Drive appeared as a preview. “Instant Love” was a collaboration with Gibb’s son Robin-John. A second version of “Instant Love” featuring Robin-John on vocals appeared in a short film called Bloodtype: The Search in which Robin-John appeared.[14]

Gibb and Robin-John also wrote the score for The Titanic Requiem, recorded by Royal Philharmonic Orchestra for the 2012 100th Anniversary of the sinking of the Titanic.[15] Gibb was due to attend the piece’s premier on 10 April 2012, but his failing health kept him away.[16]

In 2010, Gibb was also a guest mentor on the Australian version of The X Factor, alongside Australian TV host Kyle Sandilands, Australian actor/singer Natalie Imbruglia, Irish singer Ronan Keating, and Australian singer Guy Sebastian.

Collaborations

In August 2003, Gibb announced the release of a new single of “My Lover’s Prayer”, a song first recorded by the Bee Gees in 1997, with vocals by Gibb and singers Wanya Morris and Lance Bass. “My Lover’s Prayer” was played on the radio, but was never actually released. In October 2003, Gibb recorded a second version of this song as a duet with singer Alistair Griffin, a runner-up in the UK television program Fame Academy on which Gibb had appeared as a judge. In January 2004, the new “My Lover’s Prayer” was released in the UK as a double A side CD single. It eventually reached number 5 in the UK music charts.

In January 2005, Robin joined his brother Barry and several other artists under the name One World Project to record a charity single in aid of Asian tsunami relief, titled “Grief Never Grows Old”. Other artists who performed on the single included Boy George, Steve Winwood, Jon Anderson, Rick Wakeman, Sir Cliff Richard, Bill Wyman, America, Kenny Jones, Chicago, Brian Wilson of The Beach Boys, Russell Watson and Davy Spillane.

In June 2005, Gibb joined X Factor runner up band G4 at a sell-out concert at the Royal Albert Hall in London, singing the Bee Gees song “First of May”. In December 2005, a recording of this performance was released as part of a double A side single, credited as “G4 feat Robin Gibb” together with G4′s cover version of the Johnny Mathis song “When a Child is Born”. “First of May” also appeared on the platinum selling album G4 & Friends, which reached number 6 in the UK album charts.

In November 2006, Gibb released an album of Christmas carols called Robin Gibb – My Favourite Carols, backed by The Serlo Consort, a London choir. The Serlo Consort. The album also featured a new song by Gibb called “Mother of Love”, which was released in Europe as a download single. The song was inspired by Maurice and was Robin’s first new composition since Maurice died. Gibb donated all royalties from “Mother of Love” to the “Janki Foundation for Global Healthcare“, and dedicated the song to Dadi Janki, the organisation’s spiritual leader. Gibb dedicated the album to his mother, Barbara Gibb. Robin Gibb – My Favourite Carolshas a bonus DVD disc titled A Personal Christmas Moment with Robin Gibb.

Gibb went back to the top of the UK charts in 2009 when he collaborated with singers Ruth Jones, Rob Brydon, and Tom Jones on a new version of “Islands in the Stream“, written by Robin, Barry, and Maurice. The new version, inspired by the BBC comedy TV show Gavin & Stacey, was created to benefit the charity Comic Relief.[17]

In September 2011, Gibb recorded the Bee Gees classic “I’ve Gotta Get a Message to You” with British Army men The Soldiers for a charity single in the UK, the video for which was produced by Vintage TV.[18]

Concerts

Gibb in Dubai, United Arab Emirates, March 2008

In late 2004, Gibb embarked on a solo tour of Germany, Russia and Asia, with singer Alistair Griffin as the opening act. On his return to the UK, Gibb released a CD and DVD of live recordings from the German leg of the tour, backed by the Frankfurt Neue Philharmonic Orchestra of Frankfurt, Germany. In 2005, Gibb made a solo tour of Latin America.

On 20 February 2006, Gibb and Barry performed at a concert for the Diabetes Research Institute of the University of Miami in Hollywood, Florida. This was their first joint performance since Maurice’s death.[19] In March 2006, Gibb announced plans for more solo concerts in Shanghai, China and Portugal. In May 2006, Gibb took part in the Prince’s Trust 30th Birthday Concert at the Tower of London along with Barry. They sang three songs: “Jive Talkin’“, “To Love Somebody” and “You Should Be Dancing“. In September 2006, Gibb performed “Stayin’ Alive” at the Miss World 2006 contest finals in Warsaw, Poland. In November 2006, Gibb performed a solo concert, entitled “Bee Gees – Greatest Hits”, at the Araneta Coliseum in Manila, the Philippines.

Gibb marked his return to his birthplace by playing a concert at the Isle of Man TT festival in 2007. The Peel Bay TT Festival – 12 February 2007. Gibb donated all of his share of the money from this concert to the children’s ward at Noble’s Hospital, Isle of Man, and invited all emergency service staff and marshals for the TT to attend for free.

On 8 September 2007, Gibb performed a concert in Salt Lake City, Utah at EnergySolutions Arena for the Nu Skin Enterprises Convention, singing a set of Bee Gees hits.

On 25 October 2007, Gibb performed a concert at the National Palace of Culture in Sofia, Bulgaria and sang the Bee Gees’ most famous songs.

On 25 October 2008, to mark the 30th anniversary of the song “Saturday Night Fever” topping the UK charts, Gibb performed with special guests including Ronan Keating, Stephen Gateley, Sam Sparro, Sharleen Spiteri, Gabriella Cilmi and Bryn Christopher at the London music festival BBC Electric Proms.

On 30 January 2012, Gibb announced his intention to appear on stage at the Coming Home Concert at the London Palladium in February to benefit British soldiers returning home from Afghanistan; “I’m looking forward to appearing if possible and being able to continue my support for our servicemen and women. We owe a debt of gratitude to the dedication and professionalism of our armed forces.”[20][21] It would be his last performance on stage.[4]

Personal life

In 1968 Gibb married Molly Hullis, a secretary in Robert Stigwood‘s organisation. The couple had survived the Hither Green rail crash, which killed 49 people on 5 November 1967.[22] They had two children together, Spencer (b. 1972) and Melissa (b. 1974). The couple divorced in 1980 after years of living separate lives, with Gibb almost permanently in the US and Hullis remaining in the UK.[23]

Gibb’s second wife, Dwina Murphy Gibb, is an author and an artist. She is interested in the Druidry religion and is a follower of the neo-Hindu Brahma Kumaris movement. The couple had a son, Robin-John (known as RJ (b. 1983). Gibb and his wife divided their time between the Isle of Man, Miami, Florida and Thame in Oxfordshire.[24]

On 10 March 1988, Andy Gibb died in Oxford, England, of myocarditis.[25] On 12 January 2003, Maurice Gibb died in Miami Beach, Florida of complications from a twisted intestine.

On 4 November 2008, he had a fourth child, Snow Evelyn Robin Juliet Gibb, born out of a private relationship with a housekeeper. [26]

Gibb was “an ardent vegan and teetotaller“.[27]

In politics, Gibb was a supporter of the British Labour Party and launched a rally in Huddersfield, West Yorkshire, ahead of the 2005 General Election.[28] Gibb was a close friend of the former Labour Prime Minister Tony Blair, who was criticised for staying at Gibb’s Miami mansion over Christmas 2006.[29] In 2008 Gibb publicly stated that he continued to get on “like a house on fire” with Blair, and claimed that the then Labour Prime Minister Gordon Brown regularly listened to the Bee Gees.[30]

Health problems and death

On 14 August 2010, while performing in Belgium, Gibb began to feel abdominal pains. On 18 August, he was rushed to a hospital in Oxford, England and underwent emergency surgery for a blocked intestine, the same condition that killed Maurice.[31] Gibb recovered and returned to perform concerts in New Zealand and Australia. During this time, Gibb was also involved in promoting fund-raising for the memorial dedicated to RAF Bomber Command in Green Park, London. Gibb also wrote The Titanic Requiem with his son Robin-John, which was recorded by the Royal Philharmonic Orchestra to commemorate the 100th anniversary of the sinking of the Titanic in 2012.[32] Gibb continued to make television appearances and other events following his surgery, but in April 2011 he was forced by health problems to cancel his tour of Brazil.[31] Another concert in Paris was cancelled in October 2011. On 14 October, Gibb was due to perform the charity single with The Soldiers, but was again rushed to hospital with severe abdominal pains.[33] On 18 October, following his release from the hospital, Gibb appeared on ITV‘s The Alan Titchmarsh Show looking gaunt and frail.[34]

On 27 October 2011, Gibb cancelled an appearance only minutes before he was due to perform at the Poppy Appeal Concert in London.[35] Later the same week however, Gibb was seen in London and quoted as saying he felt “absolutely great”.[36]

On 20 November 2011, it was revealed that Gibb had been diagnosed with liver cancer several months earlier. A source close to the singer stated that his condition was “not good” and his wife, Dwina, had not left his bedside. His brother Barry and his wife Linda, as well as their mother Barbara and Robin’s children, Melissa and Spencer, flew to the UK to be with him.[37]

In an interview published in The Mail on Sunday on 22 January 2012, Gibb spoke for the first time of the cancer.

“For more than 18 months, I had lived with an inflammation of the colon; then I was diagnosed with colon cancer, which spread to the liver. I have undergone chemotherapy, however, and the results — to quote my doctor — have been ‘spectacular’. It’s taken a toll, naturally, but the strange thing is that I’ve never felt seriously ill. I’ve mostly felt great. There have been many false claims around, which I’d like to dispel. I am not and have never been ‘at death’s door’. Nor do I have a team of alternative doctors working on my health. That’s not true, although I’m not averse to healthy remedies for any illness. I feel they can go together with conventional medicine. I do eat health foods and drink herbal teas made for me by Dwina, my wife and RJ’s mother. Other than that, I am under the care of Dr. Peter Harper at The London Clinic“.[38]

On 4 March it was announced that Gibb was in remission from cancer.[39] On 28 March, Gibb’s publicist announced that he had been hospitalised for intestinal surgery and was recovering and cancelled scheduled appearances.[40][41]

On 14 April, it was reported that Gibb was “fighting for his life” after contracting pneumonia and was in a coma in a Chelsea hospital. Gibb’s two oldest children, his wife Dwina, his brother Barry and his mother were at his bedside.[42][43] On 20 April, it was reported that Gibb was out of his coma and was making remarkable progress, according to his family.[44] On 22 April, however, it was reported that he had advanced colorectal cancer.[45] He died in London on 20 May 2012 at the age of 62.[5][46]

Music historian Paul Gambaccini described Gibb as “one of the major figures in the history of British music” and “one of the best white soul voices ever”, while he noted that the Bee Gees were “second only to Lennon and McCartney as the most successful songwriting unit in British popular music”.[46] Gibb’s death left his brother Barry as the only surviving original member of the Bee Gees.

Awards

In 1994, Gibb was inducted into the Songwriters Hall of Fame at the Grammy Museum in Los Angeles, California. In 1997, the Bee Gees were inducted as a group into the Rock and Roll Hall of Fame in Cleveland, Ohio, US. At the 1997 BRIT Awards held in Earls Court, London on 24 February, the Bee Gees received the award for Outstanding Contribution to Music.[47]

In 2002, Gibb was made a Commander of the Order of the British Empire (CBE) in the 2002 New Year Honours, along with his brothers Maurice and Barry. However, the official presentation ceremony at Buckingham Palace in London was delayed until 2004 due to Maurice’s death.[2]

In May 2004, Robin and Barry both received Honorary Degrees of Doctor of Music from The University of Manchester in Manchester, England.[48] In 2005, Robin Gibb received the Steiger Award (Miner Award) in Bochum, Germany for accomplishments in the arts. On 10 July 2009, both Robin and Barry were made Freemen of the Borough of Douglas, Isle of Man. The award was also bestowed posthumously on Maurice, therefore confirming the freedom of the town of their birth to Barry, Robin and Maurice.[49]

Discography

Gibb’s entire song catalogue is published by Universal Music Publishing Group.

Albums

Year Title United
Kingdom
Germany United
States
Switzerland Canada New
Zealand
Italy
1970 Robin’s Reign No.19 No.77
1983 How Old Are You? No.6 No.26 No.22 No.13
1984 Secret Agent No.31 No.97 No.20
1985 Walls Have Eyes
2003 Magnet No.43 No.10
2006 My Favourite Christmas Carols
2012 Titanic Requiem

Singles

Year Title United
Kingdom
Germany United
States
Austria Switzerland South
Africa
New
Zealand
Italy
1969 “Saved By the Bell” No.2 No.3 No.1 No.1
1969 “One Million Years” No.14 No.6
1970 “August, October” No.45 No.12 No.11
1978 Oh! Darling No.15 No.5
1980 “Help Me!”
(Robin Gibb with Marcy Levy)
No.50
1983 Juliet No.94 No.1 No.104 No.2 No.1 No.1
1983 “How Old Are You?” No.92 No.37
1983 “Another Lonely Night in New York” No.71 No.16 No.19
1984 Boys Do Fall in Love No.70 No.21 No.37 No.36 No.7 No.10
1984 “Secret Agent”
1985 “In Your Diary”
1985 “Like a Fool”
1986 “Toys”
2002 “Please” No.23 No.51 No.48
2003 “Wait Forever”
2004 My Lover’s Prayer
(Robin Gibb and Alistair Griffin)
No.5
2005 “First of May”
(G4 feat. Robin Gibb)
2006 “Mother of Love”
2007 Too Much Heaven
(Robin Gibb and US5)
No.7
2009 Islands in the Stream
(Comic Relief with Robin Gibb)
No.1
2011 I’ve Gotta Get a Message to You
(The Soldiers with Robin Gibb)
No.75
2012 “Don’t Cry Alone”
(promotional video only)

References

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  3. ^ Kellerman, Andy. “Robin Gibb.” Allmusic.com URL retrieved 13 August 2009.
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Robin Gibb

Monday, May 21st, 2012

Robin Hugh Gibb (22 décembre 1949 – 20 mai 20121) est un musicien Britannique, membre du groupe Bee Gees avec son frère Barry et avec son frère jumeau Maurice, jusqu’en 2003, date de la mort de ce dernier.

Sommaire

Biographie

Fils de Barbara et de Hugh Gibb2, et né à Douglas sur l’île de Man3, Robin Gibb est le frère jumeau de Maurice Gibb, et le plus vieux des deux, né 35 minutes avant Maurice. Troisième nouveau-né des cinq frères, Gibb avait une grande sœur, Lesley (née en 1945) et trois frères : Barry (né en 1946), son jumeau Maurice (1949–2003) et Andy (1958–1988). La mère de Gibb, Barbara, est née à Worsley, Salford, et dans les années 1950, sa famille retourne vivre à Manchester, Angleterre4. Sa famille a vécue à Keppel Road, Chorlton-cum-Hardy et c’est à cet endroit que les jeunes frères Gibb avaient chanté pour la toute première fois4. À la fin de l’année 1958, sa famille déménage à Brisbane, en Australie, et emménagent dans l’un des quartiers les plus défavorisés de la métropole, Cribb Island. La carrière musicale des frères débute en Australie et font succès avant de revenir en Angleterre en 19675.

Gibb avait fait partie d’un documentaire à la chaîne de télévision britannique BBC intitulée Who Do You Think You Are? diffusée pour la première fois le 21 septembre 2011. Cette série a révélée que l’arrière grand-père de Gibb était né dans la pauvreté à Paisley et allait devenir un soldat médaillé et que son arrière grand-mère était sage-femme6.

Un film retraçant la carrière des Bee Gees est en préparation et serait réalisé par Steven Spielberg[réf. nécessaire].

Problème de santé et mort

En 2011, un cancer du côlon et un cancer du foie lui sont diagnostiqués. Il subit deux opérations chirurgicales en deux mois. Dans un premier temps Robin semble en rémission. Le 14 avril 2012, il est admis dans un hôpital britannique, il sombre dans le coma le 16 suite à une pneumonie. Il en sort le 21 avril, mais le cancer semble s’être étendu (selon le site officiel). Le 10 avril, il aurait dû assister à la première de Titanic, ayant composé le titre Titanic Requiem – celui-ci se classe quatrième en Grande-Bretagne. Le 20 mai, Robin Gibb perd son combat contre le cancer1.

Discographie

Année Titre Royaume
Unis
Allemagne Etats
Unis
Suisse Canada Nouvelle
Zélande
Italie
1970 Robin’s Reign #19 #77
1983 How Old Are You? #6 #26 #22 #13
1984 Secret Agent #31 #97 #20
1985 Walls Have Eyes
2002 Magnet #43 #10
2006 My Favourite Christmas Carols

Notes et références

  1. Robin Gibb, star des Bee Gees, meurt à 62 ans sur Le Parisien. Consulté le 20 mai 2012
  2. (en) Hugh Gibb sur Books.google.co.uk. Consulté le 15 octobre 2008
  3. Robin Gibb, le chanteur vedette des Bee Gees, est dans le coma sur Le monde, 14 avril 2012. Consulté le 20 mai 2012
  4. (en) Bee Gees honoured at home sur Manchester Evening News, 25 juillet 2009. Consulté le 14 avril 2012
  5. (en) “Surviving Bee Gees collect CBEs”. BBC. Consulté le 21 mai 2012.
  6. (en) BBC One – Who Do You Think You Are?, Series 8, Robin Gibb sur Bbc.co.uk, 20 février 2011. Consulté le 15 mai 2012

Bee Gees

Monday, May 21st, 2012

Les Bee Gees sont un groupe musical australo-britannique formé par trois des frères Gibb : Barry et les jumeaux Robin et Maurice1. Le total de leurs ventes de disques sur toute leur carrière est estimé à 220 millions2, faisant d’eux un des plus grands vendeurs de disques.

Au cours de leur carrière d’une quarantaine d’années, on peut distinguer deux périodes distinctes de succès : de la pop sucrée de la fin des années 1960 au disco de la fin des années 1970. Souvent Barry chante en solo avec une voix de fausset apparue dans les années disco, Robin donne un vibrato clair et Maurice chante les harmonies hautes ou basses.

Les trois frères ont écrit la quasi totalité de leurs chansons, ils disent se sentir comme une seule personne en travaillant ensemble1.

Sommaire

Histoire

Débuts

Les frères Gibb sont nés sur l’île de Man (territoire britannique). Leur famille a ensuite déménagé à Manchester au Royaume-Uni, puis à Brisbane en Australie, où ils ont commencé leur carrière musicale.

À leurs débuts, en 1958, les frères Gibb chantaient avec Paul Frost et Kenny Oricks, et étaient connus sous le nom de The Rattlesnakes, changeant de nom plus tard en Wee Wish Johnnie Hayes and The Bluecats. En 1962, les trois frères deviennent The Bee Gees. Les initiales « B.G. » proviendraient de différents noms : Barbara Gibb (leur mère) ; Barry Gibb ; Brothers Gibb (« frères Gibb ») ; Bill Goode, un disc-jockey, un organisateur de courses automobiles.

Le groupe se compose au départ des trois frères. Le batteur Colin Petersen et le guitariste Vince Melouney sont engagés en mars 1967, peu avant la sortie de leur premier album, Bee Gees’ 1st. En juillet 1967 le groupe sort avec succès “Holiday”, en septembre “Massachusetts” et l’année suivante, en décembre 1968 “I Started A Joke”. Dans le courant de 1969, Colin Petersen et Vince Melouney sont remerciés malgré les contrats de travail qui les lient aux Bee Gees. Robin Gibb quittera le groupe à son tour avant de le réintégrer peu après. Il enregistrera le titre Saved by the Bell. En décembre 1970, Robin déclare dans Time Magazine : « If we hadn’t been related, we would probably never have gotten back together » (« Si nous n’avions pas été parents, nous ne nous serions probablement jamais remis ensemble »).

Fin 1972, The Bee Gees deviennent Bee Gees1. En janvier 1974, un LP qui devait s’appeler A Kick in the Head Is Worth Eight in the Pants est rejeté par leur manager, Robert Stigwood, suite à l’échec des précédentes sorties du groupe. Stigwood suggère aux Bee Gees d’utiliser Arif Mardin comme nouveau producteur et de changer de cap musical.

En 1975, les Bee Gees constituent un line-up permanent comprenant Alan Kendall (guitare), Dennis Bryon (batterie) et Blue Weaver (claviers). Ils enregistrent l’album funky Main Course aux studios Atlantic de New-York et Criteria à Miami.

Leur frère cadet Andy Gibb a également connu une carrière de chanteur ; il a même été question qu’il se joigne aux Bee Gees sans que cela ne se concrétise, probablement à cause de la différence d’âge. Ils ont tout de même donné quelques rares concerts ensemble. Dans sa carrière Andy a souvent chanté des chansons de ses frères et a été produit par Barry.

Succès

L’album Main Course atteint la 5e place du hit-parade britannique le 2 août 1975 puis la 14e place du hit-parade américain le 20 mars 1976. Le single qui en est extrait, Jive Talkin, est n° 5 au Royaume-Uni le 2 août 1975 puis n° 1 aux États-Unis le 9 août 1975 dans le Hot 100 du magazine Billboard. You Should Be Dancing est leur premier single à l’allure disco (n° 6 RU le 28 août 1976 ; n° 1 EU le 4 septembre 1976).

En mars 1977, Robert Stigwood, manager des Bee Gees, produit la musique disco du film Saturday Night Fever (La Fièvre du samedi soir). Il contacte le groupe, qui est en session d’enregistrements aux studios du château d’Hérouville en France, demandant dans l’urgence 4 chansons pour la bande sonore du projet de son film. Finalement, ils en enregistrent 5 nouvelles et en donnent 2 autres.

Le 10 décembre 1977, la ballade How Deep Is Your Love, extraite du film, est n° 3 au Royaume-Uni et n° 1 aux États-Unis deux semaines plus tard. Sorti en janvier 1978, le double album contenant la bande sonore originale du film se vend à plus de 30 millions d’exemplaires. Le 23 février 1978, les Bee Gees remportent le Grammy de la « Best Pop Vocal Performance by a Duo, Group or Chorus pour How Deep Is Your Love.

Le 4 mars 1978, Stayin’ Alive se classe 4e au Royaume-Uni tandis que le même jour, Andy Gibb avec (Love is) Thicker than water co-écrit avec Barry détrône Stayin’ alive de la première place. Le 18 mars suivant, les Bee Gees au sommet de leur carrière musicale avec le classique disco Night Fever détrônent à leur tour Andy de la première place du hit-parade américain. Night Fever est n° 1 au Royaume-Uni le 29 avril. Le 6 mai 1978, Saturday Night Fever est n° 1 mondial.

One Night Only

Le 14 novembre, 1997, the Bee Gees donnent un concert à Las Vegas appelé One Night Only. Il est suivi d’un ‘tour du monde’ donnant un seul concert par continent avec 56 000 personnes au stade de Wembley Stadium à Londres le 5 Septembre 1998 et finalement le 27 mars 1999 dans le nouveau stade australien de Olympic Stadium de Sydney, réunissant plus de 64000 personnes.

Finale

Après la mort de Maurice Gibb, en janvier 2003, Barry et Robin déclarent que le nom Bee Gees ne peut être qu’associé aux trois frères ensemble. Puis il est question de réunion sans que cela se matérialise.

En février 2006, Barry et Robin ont donné un concert de charité pour la lutte contre le diabète à Miami. C’était leur première réunion depuis la mort de Maurice.

En 2009 lors d’une nouvelle réunion, Barry Gibb disait : « Nous avons déjà perdu deux frères, nous resterons toujours ensemble, même si Robin habite Londres et moi Miami ». Malgré la mort de leur frère Maurice, le groupe se reforme au moins théoriquement en octobre 2009.

En octobre 2010, Robin Gibb a été interviewé par le Daily Mail (publication du Royaume-Uni) et a confirmé que l’histoire des Bee Gees sera racontée dans un film de Steven Spielberg. Robin a déclaré au Daily Mail: “Le film va être réalisé par des acteurs très connus. Ce sera l’histoire de notre vie. Barry et moi seront impliqués dans l’aspect technique”. Un des défis pour Spielberg sera de répliquer les harmonies à trois voix distinctives des frères et le fausset de Barry. Robin dit : « J’aimerais que nos enregistrements originaux soient utilisés car il est très difficile de les imiter ».

Le 20 mai 2012, Robin Gibb meurt des suites d’un cancer du colon et du foie3.

Discographie

Article détaillé : Discographie des Bee Gees.

Les deux premiers albums du groupe ne sont sortis qu’en Australie, d’où le nom de « Bee Gees’ 1st » pour leur première sortie internationale.

Filmographie

Notes et références

  1. (fr) La musique disco… musique des discothèques : The Bee Gees, de la musique pop à l’aventure disco sur pianoweb.free.fr. Consulté le 8 novembre 2010.
  2. Walker, Tim : Jive talkin’: Why Robin Gibb wants more respect for the Bee Gees, The Independent (12 May 2008). Consulté le 26 October 2008.
  3. Robin Gibb des Bee Gees est décédé. Consulté le 20 mai 2012

Bee Gees

Monday, May 21st, 2012

The Bee Gees were a musical group which originally comprised three brothers: Barry, Robin, and Maurice Gibb. The trio were successful for most of their decades of recording music, but they had two distinct periods of exceptional success: as a pop act in the late 1960s/early 1970s, and as prominent performers of the disco music era in the late 1970s. The group sang three-part tight harmonies that were instantly recognisable; Robin’s clear vibrato lead was a hallmark of their earlier hits, while Barry’s R&B falsetto became their signature sound during the late 1970s and 1980s. The brothers wrote all of their own hits, as well as writing and producing several major hits for other artists.

Born in the Isle of Man to English parents, the Gibb brothers lived their first few years in Chorlton, Manchester, England, then moved in the late 1950s to Redcliffe, Queensland, Australia, where they began their musical careers.[1] After achieving their first chart success in Australia with “Spicks and Specks” (their 12th single), they returned to the United Kingdom in January 1967 where producer Robert Stigwood began promoting them to a worldwide audience.

It has been estimated that the Bee Gees’ career record sales total more than 220 million,[2] making them one of the best-selling music artists of all time. They were inducted into the Rock and Roll Hall of Fame in 1997;[3] the presenter of the award to “Britain’s first family of harmony” was Brian Wilson, historical leader of the Beach Boys, a “family act” also featuring three harmonising brothers.[4] The Bee Gees’ Hall of Fame citation says “Only Elvis Presley, The Beatles, Michael Jackson, Garth Brooks and Paul McCartney have outsold the Bee Gees”.[3]

Following Maurice’s sudden death in January 2003, Barry and Robin Gibb retired the group’s name after 45 years of activity. In 2009, however, Robin announced that he and Barry had agreed that the Bee Gees would re-form and perform again.[5] Robin died on 20 May 2012 after a prolonged bout of cancer, leaving Barry as the last surviving Bee Gee.[6]
Contents

1 History
1.1 Early years
1.2 Late 1960s: first international fame
1.3 Early 1970s
1.4 Late 1970s: Saturday Night Fever
1.5 1980s
1.6 1990s
1.7 2000–08: Maurice’s death and hiatus
1.8 2009–present: Return to performing and Robin’s death
2 Songwriting success
3 Awards and recognition
3.1 Inductions
3.2 Grammy Awards
3.3 World Music Awards
3.4 American Music Awards
3.5 BRIT Awards
3.6 BMI Awards
3.7 Commemorative stamps
3.8 Civic honours
4 Discography
4.1 Studio albums
4.2 Live albums
4.3 Soundtrack releases
4.4 Catalogue reissue
4.5 Limited edition
4.6 50th anniversary collections
5 Band instrumentalists
6 Filmography
7 References
8 External links

History
Early years
Plaque at Maitland Terrace/Strang Road intersection in Union Mills, Isle of Man.

Barry Gibb (born 1946) and twin brothers Robin (1949–2012) and Maurice Gibb (1949–2003) were born on the Isle of Man, but the family returned to father Hugh Gibb’s home town of Chorlton-cum-Hardy, Manchester, England where they went to Oswald Road Primary School, in the early 1950s where the boys began to sing in harmony. The story is told that they were going to lip sync to a record in the local Gaumont cinema (as other children had done on previous weeks) and as they were running to the theatre, the heavy 78-RPM record broke. The brothers had to sing live and received such a positive response from the audience that they decided to pursue a singing career.[7]

In 1958 the Gibb family, including infant brother, Andy (1958–1988), emigrated to Redcliffe in Queensland, Australia. The young brothers began performing where they could to raise pocket money. First called the Rattlesnakes, later Wee Johnny Hayes & the Bluecats, they were introduced to radio DJ Bill Gates by racetrack promoter Bill Goode (who saw them perform at Brisbane’s Speedway Circuit). Gates renamed them the “Bee Gees” after his and Goode’s initials – thus the name was not specifically a reference to “Brothers Gibb”, despite popular belief.[8]

By 1960 the Bee Gees were featured on television shows. In the next few years they began working regularly at resorts on the Queensland coast. For his songwriting, Barry sparked the interest of Australian star Col Joye, who helped them get a record deal with Festival Records subsidiary, Leedon Records, in 1963 under the name “Bee Gees.” The three released two or three singles a year, while Barry supplied additional songs to other Australian artists. From 1963 to 1966 the Gibb family lived at 171 Bunnerong Road, Maroubra in Sydney.[9]

A minor hit in 1965, “Wine and Women”, led to the group’s first LP The Bee Gees Sing and Play 14 Barry Gibb Songs. By 1966 Festival was, however, on the verge of dropping them from the Leedon roster because of their perceived lack of commercial success. It was at this time that they met American-born songwriter, producer and entrepreneur, Nat Kipner, who had just been appointed A&R manager of a new independent label, Spin Records. Kipner briefly took over as the group’s manager and successfully negotiated their transfer to Spin in exchange for Festival being granted the Australian distribution rights to the group’s recordings.[citation needed]

Through Kipner the Bee Gees met engineer-producer, Ossie Byrne. He produced (or co-produced with Kipner) many of the earlier Spin recordings, most of which were cut at his own small self-built St Clair Studio in the Sydney suburb of Hurstville. Byrne gave the Gibb brothers virtually unlimited access to St Clair Studio over a period of several months in mid-1966. The group later acknowledged that this enabled them to greatly improve their skills as recording artists. During this productive time they recorded a large batch of original material—including the song that would become their first major hit, “Spicks and Specks” (on which Byrne played the trumpet coda) – as well as cover versions of current hits by overseas acts such as The Beatles. They regularly collaborated with other local musicians, including members of beat band Steve & The Board, led by Steve Kipner, Nat’s teenage son.

Frustrated by their lack of success, the Gibbs decided to return to England in late 1966. Ossie Byrne travelled with them, and Colin Petersen, who eventually became the group’s drummer, followed soon after. While at sea in January 1967, they learned that “Spicks and Specks” had been awarded Best Single of the Year by Go-Set, Australia’s most popular and influential music newspaper.
Late 1960s: first international fame

Before their departure from Australia to England, Hugh Gibb sent demos to Brian Epstein who managed The Beatles and was director of NEMS, a British music store and promoter. Brian Epstein had passed the demo tapes to Robert Stigwood, who had recently joined NEMS. After an audition with Stigwood in February 1967, the Bee Gees were signed to a five-year contract whereby Polydor Records would be their record label in the United Kingdom and ATCO Records would be the United States distributor. Work quickly began on the group’s first international album, and Robert Stigwood launched a promotional campaign to coincide with its release.

Stigwood proclaimed that the Bee Gees were “The Most Significant New Talent Of 1967″ and thus began the immediate comparison to The Beatles.[10] Their second British single (their first UK 45 rpm issued was “Spicks and Specks”), “New York Mining Disaster 1941″, was issued to radio stations with a blank white label listing only the song title. Some DJs immediately assumed this was a new single by The Beatles and started playing the song in heavy rotation. This helped the song climb into the Top 20 in both the United Kingdom and the United States. No such chicanery was needed to boost the Bee Gees’ second single, “To Love Somebody”, into the US Top 20. Originally written for Otis Redding, “To Love Somebody” was a soulful ballad sung by Barry, which has since become a pop standard covered by hundreds of artists including Gram Parsons, Rod Stewart, Bonnie Tyler, Janis Joplin, The Animals, Nina Simone, and Michael Bolton. Another single, “Holiday”, was released in the United States, peaking at No. 16. The parent album, Bee Gees 1st (their first internationally), peaked at No. 7 in the United States and No. 8 in the United Kingdom.

Following the success of Bee Gees 1st, the band (which now consisted of Barry on rhythm guitar, Maurice on bass, Vince Melouney on lead guitar and Colin Petersen on drums),.[10] began work on the act’s second album. Released in late 1967, Horizontal repeated the success of their first album, featuring the No. 1 UK single “Massachusetts” (a No. 11 US hit), and the No. 7 UK single “World”. The sound of the album Horizontal had a more “rock” sound than their previous release, though ballads like “And The Sun Will Shine” and “Really And Sincerely” were also prominent. The Horizontal album reached No. 12 in the US, and No. 16 in the UK promoting the record, the Bee Gees made their first appearances in America, playing live concerts and television shows such as The Ed Sullivan Show and Rowan & Martin’s Laugh-In.

Two more singles followed in early 1968, the ballad “Words” (No. 15 US, No. 8 UK) and the double A-sided single “Jumbo” b/w “The Singer Sang His Song”. “Jumbo” was the Bee Gees’ least successful single to date only reaching No. 57 in the US, and No. 25 in the UK. The Bee Gees felt that “The Singer Sang His Song” was the stronger of the two sides, an opinion shared by listeners in the Netherlands, who made it a No. 3 hit. Further Bee Gees chart singles followed: “I’ve Gotta Get a Message to You” (No. 8 US, No. 1 UK) and “I Started A Joke” (No. 6 US), both culled from the band’s third album Idea. Idea was another Top 20 album in the US (No. 17) and the UK (No. 4). Following the tour and TV special to promote the album, Vince Melouney left the group, feeling that he wanted to play more of a blues style music than the Gibbs were writing. Melouney did achieve one feat while with the Bee Gees—his composition “Such A Shame” (from Idea) is the only song on any Bee Gees album not written by a Gibb brother.

By 1969, the cracks began to show within the group. Robin began to feel that Stigwood had been favouring Barry as the frontman. Their next album, which was to have been a concept album called Masterpeace, evolved into the double-album Odessa. Most rock critics felt this was the best Bee Gees album of the ’60s, with its progressive rock feel on the title track, the country-flavoured “Marley Purt Drive” and “Give Your Best”, and signature ballads such as “Melody Fair” and “First Of May”; the last of which became the only single from the album, and was a minor hit. Feeling that the flipside, “Lamplight” should have been the A-side, Robin quit the group in mid-1969 and launched a solo career. Robin Gibb saw brief success in Europe with the No. 2 hit “Saved By The Bell” and the album Robin’s Reign. Barry and Maurice continued as the Bee Gees, even recruiting their sister Lesley to appear with them on stage.

The first of many Bee Gees compilations, Best of Bee Gees was released, featuring the non-LP single “Words” plus the Australian hit “Spicks and Specks” The CD release replaces “Spicks and Specks” with another non-LP single “Tomorrow Tomorrow”, because Polydor could no longer secure the rights to the Australian track. “Tomorrow Tomorrow” was a moderate hit in the UK reaching No. 23, but stalled at No. 54 in the US. The compilation reached the Top Ten in both the US and the UK.

While Robin was off on his own, Barry, Maurice, and Colin continued on as the Bee Gees, recording their next album, Cucumber Castle. There was also a TV special filmed to accompany the album, which aired on the BBC in 1971. Colin Petersen played drums on the tracks recorded for the album, but was fired from the group after filming began and his parts were edited out of the final cut of the film. After Colin was fired, Australian drummer Geoff Bridgford was recruited to complete the recording of songs for Cucumber Castle. The leadoff single, “Don’t Forget to Remember” was a big hit in the UK reaching No. 2, but a disappointment in the US, only reaching No. 73. The next 2 singles, “I.O.I.O.” and “If I Only Had My Mind on Something Else” barely scraped the charts, and following the release of the album, Barry and Maurice parted ways. It seemed that the Bee Gees were finished. Barry recorded a solo album which never saw official release, though “I’ll Kiss Your Memory” was released as a single, without much interest. Meanwhile, Maurice released the single “Railroad”, and starred in the West End musical Sing A Rude Song.
Early 1970s

The three brothers reunited in the later part of 1970 penning a series of songs about heartache and loneliness. During this period they became a four piece band joined again by Australian drummer Geoff Bridgford who after playing on the 2 Years On album and Trafalgar album became the last non-Gibb brother to be a member of the Bee Gees. Although they had lost traction on the British charts, the Bee Gees hit No. 3 in America with “Lonely Days” (from the reunion LP 2 Years On) and had their first US No. 1 with “How Can You Mend a Broken Heart” (from Trafalgar). The trio’s talents were included in the soundtrack for the 1971 film Melody as they performed several songs for the title. In 1972, they hit No. 16 in America with the single “My World” and “Run To Me” from the LP To Whom It May Concern; the latter also returned them to the British top ten for the first time in three years.

By 1973, however, the Bee Gees were in a rut. The album, Life in a Tin Can, released on RSO Records and its lead-off single, “Saw a New Morning,” sold poorly with the single peaking at No. 94. This was followed by an unreleased album (known as A Kick in the Head Is Worth Eight in the Pants). A second compilation album, Best of Bee Gees, Volume 2 was released in 1973, though it did not repeat the success of Volume 1.

On the advice of Ahmet Ertegün, head of their US label Atlantic Records, Stigwood arranged for the group to record with famed soul music producer Arif Mardin. The resulting LP, Mr. Natural, included fewer ballads and foreshadowed the R&B direction of the rest of their career. But when it too failed to attract much interest, Mardin encouraged them to work with the soul music style.

The brothers attempted to assemble a live stage band that could replicate their studio sound. Lead guitarist Alan Kendall had come on board in 1971, but did not have much to do until Mr. Natural. For that album, they added drummer Dennis Bryon, and they later added ex-Strawbs keyboard player Blue Weaver, completing the late 1970s “Bee Gees band”. Maurice, who had previously performed on piano, guitar, organ, mellotron, and bass guitar, as well as exotica like mandolin and Moog synthesiser, now confined himself to bass onstage.

At Eric Clapton’s suggestion, the brothers relocated to Miami, Florida, early in 1975 to record. After starting off with ballads, they eventually heeded the urging of Mardin and Stigwood and crafted more rhythmic disco songs, including their second US No. 1, “Jive Talkin’”, along with US No. 7 “Nights on Broadway.” The band liked the resulting new sound, and this time the public agreed, sending the LP Main Course up the charts. This was their second album to have two US top-10 singles since 1968′s Idea. Main Course also became their first charting R&B album. Mardin was unable to work with the group afterwards, but the Bee Gees enlisted Albhy Galuten and Karl Richardson who had worked with Mardin during the Main Course sessions. This production team would carry the Bee Gees through the rest of the 1970s.

The next album, Children of the World, was drenched in Barry’s newfound falsetto and Weaver’s synthesiser disco licks. Led off by the single “You Should Be Dancing,” it pushed the Bee Gees to a level of stardom they had not previously achieved in the US, though their new R&B/disco sound was not as popular with some die hard fans from the 1960s. The Bee Gees’ band was now closer to a rock act, with rhythm guitar and real drums behind the falsetto.
Late 1970s: Saturday Night Fever

Following a successful live album, Here at Last… Bee Gees… Live, the Bee Gees agreed with Stigwood to participate in the creation of the Saturday Night Fever soundtrack. It would be the turning point of their career. The cultural impact of both the film and the soundtrack was seismic, not only in the United States, but in the rest of the world as well, bringing the nascent disco scene mainstream.

The band’s involvement in the film did not begin until post-production. As John Travolta asserted, “The Bee Gees weren’t even involved in the movie in the beginning … I was dancing to Stevie Wonder and Boz Scaggs.”[11] Producer Robert Stigwood commissioned the Bee Gees to create the songs for the film. The brothers wrote the songs “virtually in a single weekend” at France’s Château d’Hérouville studio.[11] Barry Gibb remembered the reaction when Stigwood and music supervisor Bill Oakes arrived and listened to the demos:
“ They flipped out and said these will be great. We still had no concept of the movie, except some kind of rough script that they’d brought with them … You’ve got to remember, we were fairly dead in the water at that point, 1975, somewhere in that zone–- the Bee Gees’ sound was basically tired. We needed something new. We hadn’t had a hit record in about three years. So we felt, Oh Jeez, that’s it. That’s our life span, like most groups in the late 60s. So, we had to find something. We didn’t know what was going to happen.[11] ”

Bill Oakes, who supervised the soundtrack, asserts that Saturday Night Fever did not begin the disco craze; rather, it prolonged it: “Disco had run its course. These days, Fever is credited with kicking off the whole disco thing–-it really didn’t. Truth is, it breathed new life into a genre that was actually dying.”[11]

Three Bee Gees singles (“How Deep Is Your Love”, “Stayin’ Alive”, and “Night Fever”) reached No. 1 in the United States and many countries around the world, launching the most popular period of the disco era. They also penned the song “If I Can’t Have You” which became a No. 1 hit for Yvonne Elliman, while the Bee Gees’ own version was the B-Side of “Stayin’ Alive.” Such was the popularity of Saturday Night Fever that two different versions of the song “More Than a Woman” received airplay, one by the Bee Gees, which was relegated to album track, and another by Tavares, which was the hit. The Gibb sound was inescapable. During an eight-month period beginning in the Christmas season of 1977, six songs written by the brothers held the No. 1 position on the US charts for 25 of 32 consecutive weeks—three of their own releases, two for brother Andy Gibb, and the Yvonne Elliman single.

Fueled by the movie’s success, the soundtrack broke multiple industry records, becoming the highest-selling album in recording history to that point. With more than 40 million copies sold, Saturday Night Fever is among music’s top five best selling soundtrack albums. It is currently calculated as the 4th highest-selling album worldwide.[12]

During this era, Barry and Robin also wrote “Emotion” for an old friend, Australian vocalist Samantha Sang, who made it a Top Ten hit (the Bee Gees sang backing vocals). Barry also wrote the title song to the movie version of the Broadway musical Grease for Frankie Valli to perform, which went to No. 1. During this period, the Bee Gees’ younger brother Andy followed his older siblings into a music career, and enjoyed considerable success. Produced by Barry, Andy Gibb’s first three singles all topped the US charts. In March 1978, the Bee Gees held the top 2 positions on the US Charts with “Night Fever” and “Stayin’ Alive”, the first time this had happened since The Beatles. On the US Billboard Hot 100 chart for 25 March 1978, five songs written by the Gibbs were in the US top ten at the same time: “Night Fever”, “Stayin’ Alive”, “If I Can’t Have You”, “Emotion” and “Love is Thicker Than Water”. Such chart dominance hadn’t been seen since April 1964, when The Beatles had all five of the top five American singles. Barry Gibb became the only songwriter to have four consecutive number one hits in the US breaking the John Lennon and Paul McCartney 1964 record. These songs were “Stayin’ Alive”, “Love Is Thicker Than Water”, “Night Fever”, “If I Can’t Have You”.

The Bee Gees also co-starred with Peter Frampton in the movie Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (1978) loosely inspired by the classic 1967 album by The Beatles. The film had been heavily promoted prior to release, and was expected to enjoy great commercial success. However, the disjointed film was savaged by the movie critics, and ignored by the public. Though some of its tracks charted, the soundtrack too was a high-profile flop. The single “Oh! Darling”, credited to Robin Gibb, reached No. 15 in the US. Previously, the Bee Gees had recorded three Beatles covers—”Golden Slumbers/Carry That Weight”, “She Came in Through the Bathroom Window” and “Sun King” – for the transitory musical documentary All This and World War II.

The Bee Gees’ follow-up to Saturday Night Fever was the Spirits Having Flown album. It yielded three more No. 1 hits: “Too Much Heaven”, “Tragedy”, and “Love You Inside Out.” This gave the act six consecutive No. 1 singles in America within a year and a half (a record surpassed only by Whitney Houston). “Too Much Heaven” ended up as the Bee Gees’ musical contribution to the Music for UNICEF Concert at the United Nations General Assembly in January 1979, a benefit organised by the Bee Gees, Robert Stigwood, and David Frost for UNICEF that was broadcast worldwide. The brothers donated the royalties from the song to the charity. Up to 2007, this song has earned over $11 million for UNICEF. During the summer of 1979, the Bee Gees embarked on their largest concert tour covering the US and Canada. The Spirits Having Flown tour capitalised on Bee Gees fever that was sweeping the nation, with sold out concerts in 38 cities. The Bee Gees produced a video for the title track of “Too Much Heaven” directed by Miami-based film-maker, Martin Pitts and produced by Charles Allen. With this video, Pitts and Allen began a long association with the brothers.

The Bee Gees even had a country hit in 1979 with “Rest Your Love On Me”, the flip side of their pop hit “Too Much Heaven”, which made Top 40 on the country charts. In 1981, Conway Twitty’s version of “Rest Your Love On Me” topped the country charts.

The Bee Gees’ overwhelming success rose and fell with the disco bubble. By the end of 1979, disco was rapidly declining in popularity, and the backlash against disco put the Bee Gees’ American career in a tailspin. Radio stations around America began promoting “Bee Gee Free Weekends”. Following their remarkable run from 1975 to 1979, the act would have only one more top ten single in the US, and that would not come until 1989. The Bee Gees’ international popularity sustained somewhat less damage. Barry Gibb considered the success of the Saturday Night Fever soundtrack both a blessing and a curse:
“ Fever was No. 1 every week … It wasn’t just like a hit album. It was No. 1 every single week for 25 weeks. It was just an amazing, crazy, extraordinary time. I remember not being able to answer the phone, and I remember people climbing over my walls. I was quite grateful when it stopped. It was too unreal. In the long run, your life is better if it’s not like that on a constant basis. Nice though it was.[11] ”
1980s

Robin and Barry Gibb released various solo albums in the 1980s but only with sporadic and moderate chart success. The brothers had continuing success behind the scenes, however, writing and producing for several artists. In 1980 Barry Gibb worked with Barbra Streisand on her album Guilty. He co-produced and wrote or co-wrote all nine of the album’s tracks (four of them written with Robin and the title track with both Robin and Maurice). Barry also appeared on the album’s cover with Streisand, and duetted with her on two tracks. The album reached No.1 in both the US and the UK, as did the single “Woman in Love” (written by Barry and Robin), becoming Streisand’s most successful single and album to date.

In 1981 the Bee Gees released the album Living Eyes, their last release on RSO. This album was the first CD ever played in public, when it was played to viewers of the BBC show Tomorrow’s World.[13] With the disco backlash still running strong, the album failed to make the UK or US Top 40. Two singles from the album fared little better – “He’s a Liar” reached No. 30 in the US and “Living Eyes” reached No. 45, breaking the Bee Gees’ Top 40 streak which started in 1975 with “Jive Talkin’”.

In 1982 Dionne Warwick enjoyed a UK No.2 and US Adult Contemporary No. 1 with her comeback single, “Heartbreaker”, taken from her album of the same name written largely by the Bee Gees and co-produced by Barry Gibb. The album reached No.3 in the UK and the Top 30 in the US where it was certified Gold.

A year later Dolly Parton and Kenny Rogers recorded the Bee Gees-penned track “Islands in the Stream”, which became a US No. 1 hit and Top 10 in the UK. Rogers’ 1983 album, Eyes That See In The Dark, was written entirely by the Bee Gees and co-produced by Barry. The album was a Top 10 hit in the US and was certified Double Platinum.

The Bee Gees had greater success with the soundtrack to Staying Alive in 1983, the sequel to Saturday Night Fever. The soundtrack was certified platinum in the US, and included their Top 30 hit “The Woman in You”.

Also in 1983 the band were sued by Chicago songwriter Ronald Selle, who claimed that the brothers stole melodic material from one of his songs, “Let It End”, and used it in “How Deep Is Your Love”. At first, the Bee Gees lost the case; one juror said that a factor in the jury’s decision was the Gibbs’ failure to introduce expert testimony rebutting the plaintiff’s expert testimony that it was “impossible” for the two songs to have been written independently. However, the verdict was overturned a few months later.

In 1985 Diana Ross released the album Eaten Alive, written by the Bee Gees, with the title track co-written with Michael Jackson (who also performed on the track). The album was again co-produced by Barry Gibb and the single “Chain Reaction” gave Ross a UK and Australian No.1 hit.

The Bee Gees released the album E.S.P. in 1987, which sold over 3 million copies. It was their first album in six years, and their first for Warner Bros. Records. The single “You Win Again” went to No. 1 in numerous countries, including the UK,[14] and made the Bee Gees the first group to score a UK No. 1 hit in each of three decades: the 1960s, 1970s, and 1980s.[15] The single was a disappointment in the US, charting at No. 75, and the Bee Gees voiced their frustration over American radio stations not playing their new European hit single, an omission which the group felt led to poor sales of their current album in the States.

On 10 March 1988, younger brother Andy died, aged 30, as a result of myocarditis, an inflammation of the heart muscle due to a recent viral infection. His brothers acknowledge that Andy’s past drug and alcohol use probably made his heart more susceptible to this illness. Just before Andy’s death, it had been decided by the group that Andy would join them, which would have made the group a four-piece group. The Bee Gees’ following album, One (1989), featured a song dedicated to Andy, “Wish You Were Here”. The album also contained their first US top ten hit (No. 7) in a decade, “One”. After the album’s release, they embarked on their first world tour in ten years.
1990s

In 1990, Polydor Records issued the box set Tales from the Brothers Gibb: A History in Song, which contained all of the group’s singles (except 1981′s “Living Eyes”), rare B-sides, unreleased tracks, solo material, and live performances. Many songs received new stereo mixes by Bill Inglot with some songs making their CD debut. At the time of its release, Tales was one of the first box sets issued in the music business and it was considered an honour for a group to have one. In the UK, Polydor issued a single disc hits collection from Tales called The Very Best of the Bee Gees, which contained their biggest UK hits. The album became one of their best selling albums in that country, eventually being certified Triple Platinum.

Following their next album, High Civilization (1991), which contained the UK top five hit “Secret Love”, the Bee Gees went on a European tour. After the tour, Barry Gibb began to battle a serious back problem, which required surgery. In addition, he also suffered from arthritis, and at one point, it was so severe that it was doubtful that he would be able to play guitar for much longer. Also in the early 1990s, Maurice Gibb finally sought treatment for his alcoholism, which he had battled for many years, with the help of Alcoholics Anonymous.

In 1993, the group returned to the Polydor label, and released the album Size Isn’t Everything, which contained the UK top five hit “For Whom the Bell Tolls”. Success still eluded them in the US, however, as the first single released, “Paying the Price of Love” only managed to reach No. 74 on the Billboard Hot 100 while the parent album stalled at No. 153.

In 1997, they released the album Still Waters, which sold over four million copies, and reached No.2 in the UK (their highest album chart position there since 1979) and No.11 in the US. The album’s first single, “Alone”, gave them another UK Top 5 hit and a top 30 hit in the US. Still Waters would be the band’s most successful US release of their post-RSO era.

At the 1997 BRIT Awards held in Earls Court, London on 24 February, the Bee Gees received the award for Outstanding Contribution to Music.[16] On 14 November 1997, the Bee Gees performed a live concert in Las Vegas called One Night Only. The show included a performance of “Our Love (Don’t Throw It All Away)” synchronised with a vocal by their deceased brother Andy and a cameo appearance by Celine Dion singing “Immortality”. The CD of the performance sold over 5 million copies. The “One Night Only” name grew out of the band’s declaration that, due to Barry’s health issues, the Las Vegas show was to be the final live performance of their career. After the immensely positive audience response to the Vegas concert, Barry decided to continue despite the pain, and the concert expanded into their last full-blown world tour of “One Night Only” concerts.[17] The tour included playing to 56,000 people at London’s Wembley Stadium on 5 September 1998 and concluded in the newly built Olympic Stadium in Sydney, Australia on 27 March 1999 to 72,000 people.[17]

In 1998, the group’s soundtrack for Saturday Night Fever was incorporated into a stage production produced first in the West End and then on Broadway. They wrote three new songs for the adaptation. Also in 1998 the brothers recorded Ellan Vannin for Isle of Man charities. Known as the unofficial national anthem of the Isle of Man, the brothers performed the song during their world tour to reflect their pride in the place of their birth.[18]

The Bee Gees closed the decade with what turned out to be their last full-sized concert, known as BG2K, on 31 December 1999.
2000–08: Maurice’s death and hiatus

In 2001, the group released what turned out to be their final album of new material as a group, This Is Where I Came In. The album was another success, reaching the Top 10 in the UK (being certified Gold), and the Top 20 in the US. The title track was also a UK Top 20 hit single. The album gave each member of the group a chance to write in his own way, as well as composing songs together. For example, Maurice’s compositions and leads are the “Man in the Middle” and “Walking on Air,” while Robin contributed “Déjà Vu,” “Promise the Earth,” and “Embrace,” and Barry contributed “Loose Talk Costs Lives,” “Technicolour Dreams”, and “Voice in the Wilderness”. The other songs are collaborative in writing and vocals. They performed many tracks from This Is Where I Came In, plus many of their biggest hits, on the live televised concert series Live by Request, shown on the A&E Network. The last concert of the Bee Gees as a trio was at the Love and Hope Ball in 2002.

Maurice, who had been the musical director of the Bee Gees during their final years as a group, died unexpectedly on 12 January 2003 at the age of 53 from a heart attack, while awaiting emergency surgery to repair a strangulated intestine.[19] Initially, his surviving brothers announced that they intended to carry on the name “Bee Gees” in his memory. But as time passed they decided to retire the group name, leaving it to represent the three brothers together.[20]

The same week that Maurice died, Robin’s solo album Magnet was released. On 23 February 2003, the Bee Gees received the Grammy Legend Award. Barry and Robin accepted as well as Maurice’s son, Adam, in a tearful ceremony.

Although there was talk of a memorial concert featuring both surviving brothers and invited guests,[21] nothing materialised. Barry and Robin continued to work independently, and both released recordings with other artists, occasionally coming together to perform at special events.

In late 2004, Robin embarked on a solo tour of Germany, Russia and Asia. During January 2005, Barry, Robin and several legendary rock artists recorded “Grief Never Grows Old,” the official tsunami relief record for the Disasters Emergency Committee. Later that year, Barry reunited with Barbra Streisand for her top-selling album Guilty Pleasures, released as Guilty Too in the UK as a sequel album to the previous Guilty. Robin continued touring in Europe. Also in 2004, Barry recorded his song “I Cannot Give You My Love” with Cliff Richard, which became a UK top 20 hit single.[22]

In February 2006, Barry and Robin reunited on stage for a Miami charity concert to benefit the Diabetes Research Institute. It was their first public performance together since the death of brother Maurice. Barry and Robin also played at the 30th annual Prince’s Trust Concert in the UK on 20 May 2006.

In October 2008, Robin performed a couple of songs in London as part of the BBC Electric Proms Saturday Night Fever performance. This involved various other performers and the BBC Concert Orchestra and was screened on the BBC and BBC interactive services.
2009–present: Return to performing and Robin’s death

On 1 September 2009, Barry Gibb, in an interview with Easy Mix radio host Tim Roxborough, mentioned on the subject of future tours that “they will be back”; but in an agreement with Warner/Rhino they would not make an announcement at that time.[23][24] On 7 September 2009, Robin Gibb disclosed to Jonathan Agnew that he had been in touch with Barry Gibb and that they had agreed that the Bee Gees would re-form and “perform again”.[25]

Barry and Robin performed on the BBC’s Strictly Come Dancing on 31 October 2009[26] and appeared on ABC-TV’s Dancing with the Stars on 17 November 2009.[27]

On 15 March 2010, Barry and Robin inducted the Swedish group ABBA into the Rock and Roll Hall of Fame.[28] On 26 May 2010, the two made a surprise appearance on the ninth season finale of American Idol.

In October 2010, Robin Gibb was interviewed by the Daily Mail, and confirmed that the story of the Bee Gees is to be made into a Hollywood movie by Steven Spielberg. The Oscar-winning director believes the group’s journey from unknowns in Manchester to worldwide fame will prove box-office gold. Robin told the Daily Mail: “The movie is going to be done by some very important people. It will be our life story. Barry and I will be involved in the technical side”. One of the challenges for Spielberg will be replicating the brothers’ distinctive three-part harmonies and Barry’s falsetto voice. Robin said: “I’d like our original recordings to be used because it’s very hard to emulate them.”[29]

On 20 November 2011 it was announced that Robin Gibb, at 61 years old, was diagnosed with liver cancer, a condition he became aware of several months earlier. He had become noticeably thinner in previous months and had to cancel several appearances due to issues with severe abdominal pain.[30]

On 13 February 2012, Robin joined British military trio The Soldiers for the Coming Home charity concert at the London Palladium, in support of injured servicemen. It was his first public appearance for almost five months, and sadly his final.

On 14 April 2012, it was reported that Robin was “fighting for his life” after contracting pneumonia[31] and went into a coma in a Chelsea hospital.[32] Then, on 20 April 2012, It was reported that Robin came out of his coma. He made remarkable progress, according to reports from his family. His spokesman Doug Wright said that Gibb was able to nod and communicate with family members who had been at his hospital bedside.[33] He died on 20 May 2012.[34]. With Robin’s death, Barry became the last surviving Gibb brother.
Songwriting success

The Bee Gees have sold in excess of 200 million records worldwide.[35] At one point in 1978, the Gibb brothers were responsible for writing and/or performing 9 of the songs in the Billboard Hot 100.[36] In all, the Gibbs placed 13 singles onto the Hot 100 in 1978, with 12 making the Top 40.

At least 2,500 artists have recorded their songs.[37] Their most popular composition is “How Deep Is Your Love”, with 400 versions by other artists in existence.[38] Among the artists who have covered their songs are Ardijah, Michael Bolton, Boyzone, Eric Clapton, Billy Corgan, Destiny’s Child, Faith No More, Feist, The Flaming Lips, Al Green, Jinusean, Elton John, Tom Jones, Janis Joplin, Lulu, Elvis Presley, Nina Simone, Percy Sledge, Robert Smith, Take That, and John Frusciante (who has covered “How Deep Is Your Love” during Red Hot Chili Peppers concerts). The band’s music has also been sampled by dozens of hip hop artists.

Songs written by the Gibbs, but largely better known through versions by other artists, include:

“Ain’t Nothing Gonna Keep Me From You” by Teri DeSario
“Buried Treasure” by Kenny Rogers (backing vocals The Gatlin Brothers)
“Chain Reaction” by Diana Ross
“Come on Over” by Olivia Newton-John
“Emotion” by Samantha Sang and by Destiny’s Child
“Gilbert Green” by Gerry Marsden
“Grease” by Frankie Valli
“Guilty” and “Woman in Love” by Barbra Streisand
“Heartbreaker” & “All the Love in the World” by Dionne Warwick
“Hold On to My Love” by Jimmy Ruffin
“I Will Be There” by Tina Turner
“If I Can’t Have You” by Yvonne Elliman
“Immortality” by Celine Dion
“Islands in the Stream” by Kenny Rogers and Dolly Parton
“Morning of My Life” by Abi and Esther Ofarim and by Mary Hopkin
“Only One Woman” by The Marbles
“Rest Your Love on Me” by Conway Twitty
“Sacred Trust” by One True Voice
“Warm Ride” by Graham Bonnet and by Rare Earth

The Bee Gees’ major non-UK/US breathrough hit “Spicks and Specks”—a 1966 chart success in Australia (top five) and New Zealand (number one), and in Holland (top five) in 1967—was covered by British rock-pop band Status Quo for their 1968 debut album. And Al Green’s 1972 non-single cover of the Bee Gees’ massive 1971 North American number one “How Can You Mend a Broken Heart” enjoys a certainly critical and popular following, particularly in the UK.
Awards and recognition
Bee Gees for the television special Billboard No. 1 Music Awards (November 1977) Top to bottom: Barry, Robin and Maurice.
Inductions

1979 Hollywood Walk of Fame
1994 Songwriters Hall of Fame
1995 Florida’s Artists Hall of Fame
1997 Rock and Roll Hall of Fame
1997 ARIA (Australian Recording Industry Association) Hall of Fame
2001 Vocal Group Hall of Fame
2004 Dance Music Hall of Fame
2005 London’s Walk of Fame

Grammy Awards

1978 Best Pop Vocal Performance By A Group – “How Deep Is Your Love”
1979 Best Pop Vocal Performance By A Duo Or Group – “Saturday Night Fever”
1979 Best Arrangement Of Voices – “Stayin’ Alive”
1979 Album Of The Year – “Saturday Night Fever”
1979 Producer Of The Year – “Saturday Night Fever”
1981 Best Pop Performance By A Duo Or Group With Vocal – “Guilty” (Barry Gibb with Barbra Streisand)
2000 Lifetime Achievement Award
2003 Legend Award
2004 Hall Of Fame Award – “Saturday Night Fever”

World Music Awards

1997 Legend Award

American Music Awards

1979 Favorite Pop / Rock Band, Duo Or Group
1979 Favorite Soul / R&B Album – “Saturday Night Fever”
1980 Favorite Pop / Rock Band, Duo Or Group
1980 Favorite Pop / Rock Album – “Spirits Having Flown”
1997 International Artist Award

BRIT Awards

1997 Outstanding Contribution To Music

BMI Awards

On 15 May 2007, the Bee Gees were named BMI Icons at the 55th annual BMI Pop Awards. Collectively, Barry, Maurice and Robin Gibb have earned 109 BMI Pop, Country and Latin Awards.[39]

Commemorative stamps

In October 1999 the Isle of Man Post Office unveiled a set of 6 stamps honouring their native sons’ music. The official launch took place at the London Palladium where the stage show of Saturday Night Fever was playing. A similar launch was held in New York shortly after to coincide with the show opening across the Atlantic. The songs depicted on the stamps are “Massachusetts”, “Words”, “I’ve Gotta Get A Message To You”, “Night Fever”, “Stayin’ Alive” and “Immortality”.
Civic honours

In 1978, following the success of Saturday Night Fever, and the single “Night Fever” in particular, Reubin Askew, the Governor of the US state of Florida, named the Bee Gees honorary citizens of the state, since they resided in Miami at the time.[40]

All three brothers (including Maurice, posthumously) were appointed Commanders in the Order of the British Empire in December 2001 with the ceremony taking place at Buckingham Palace on 27 May 2004.[41][42]

On 10 July 2009, the Isle of Man’s capital bestowed the Freedom of the Borough of Douglas honour on Barry and Robin, as well as posthumously on Maurice.[43] On 20 November 2009, Douglas Borough Council released a limited edition commemorative DVD to mark their naming as Freemen of the Borough.[44]
Discography
Main article: Bee Gees discography
Studio albums
Year Title US
Chart UK
Chart
1965 The Bee Gees Sing and Play 14 Barry Gibb Songs — —
1966 Spicks and Specks — —
1967 Bee Gees 1st 7 8
1968 Horizontal 12 16
1968 Idea 17 4
1969 Odessa 20 10
1970 Cucumber Castle 94 57
1970 2 Years On 32 —
1971 Trafalgar 34 —
1972 To Whom It May Concern 35 —
1973 Life in a Tin Can 69 —
1974 Mr. Natural 198 —
1975 Main Course 14 —
1976 Children of the World 8 —
1979 Spirits Having Flown 1 1
1981 Living Eyes 41 73
1987 E·S·P 96 5
1989 One 68 29
1991 High Civilization — 24
1993 Size Isn’t Everything 153 23
1997 Still Waters 11 2
2001 This Is Where I Came In 16 6
Live albums
Year Title US
Chart UK
Chart
1977 Here at Last… Bee Gees… Live 8 —
1998 One Night Only 72 4
Soundtrack releases
Year Title US
Chart UK
Chart
1977 Saturday Night Fever 1 1
1978 Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band 5 38
1983 Staying Alive 6 14
Catalogue reissue

The Gibbs recently gained ownership rights to their back catalogue, and set up a new distribution arrangement with Warner/Rhino/Reprise Records where they have since reissued digitally remastered versions of Saturday Night Fever, their later Bee Gees Greatest album, and a new boxed set: The Studio Albums: 1967–1968.

Additionally, more recent titles such as Still Waters and This Is Where I Came In were among the first batch of re-releases. The band’s three Warner Bros. releases, E. S. P., One and High Civilisation were also made available on iTunes for the first time since the albums went out of print in North America in the mid-90s.

According to Robin Gibb’s website, three more reissues were planned for the 2008 holiday season: Best of Bee Gees, Best of Bee Gees, Volume 2 and Love Songs. The double album Odessa was released on 13 January 2009 in a special 3-disc deluxe edition complete with the original red velvet cover with remastered stereo and mono versions of the album as well as alternate versions and unreleased tracks.

Since the remastered release of Odessa, Rhino has stopped reissuing original Bee Gees albums and there has not been any announcement as to when the remaining albums will be remastered.
Limited edition

Ellan Vannin was recorded in 1997 as a 1,000 quantity limited edition single for Isle of Man charities. The song was featured in the Bee Gees World Tour and on ITV’s “An Evening With …” but to date has not been released generally. The single was subsequently also available as part of the 1999 Bee Gees Stamp issue.
50th anniversary collections

In conjunction with the 50th anniversary of the Bee Gees (when they started calling themselves “Bee Gees” in 1959), Rhino Records have released two new collections. Mythology is a four-disc collection highlighting each brother, including Andy, with tracks personally selected by Barry, Robin, Maurice’s wife Yvonne (with his children Adam and Samantha), and Andy’s daughter Peta. Maurice’s disc contains two unreleased tracks called “Angel Of Mercy” and “The Bridge”. Andy’s disc contains the unreleased track “Arrow Through The Heart”. Mythology also features a scrapbook of family photos, many never-before published, along with tributes from artists such as George Martin, Brian Wilson, Elton John, Graham Nash and the band’s longtime manager Robert Stigwood.

The second collection, The Ultimate Bee Gees, is a more modest two-disc 40-track collection highlighting their biggest hits and includes a bonus DVD of unreleased videos, previously unreleased television appearances, live performances, and promo videos. Each disc is themed, with the first disc being the more upbeat songs called “A Night Out” and the second disc being more ballad-focused called “A Night In”.[45]
Band instrumentalists

Barry Gibb played rhythm guitar.

During the early 1970s, Robin Gibb played piano and violin occasionally, but most of the time he only sang. Although he kept on playing strings and keyboards privately, he had not played any instrument on stage since mid-’70s.

Maurice Gibb played bass guitar, rhythm and lead guitar, piano, organ, harpsichord, electric piano, mellotron, and electronic keyboards, synthesisers and drum tracks. From 1966 to 1972 he played multiple instruments on many records. During the late 1970s he played mainly bass guitar. From about 1986 onward he usually played keyboards and guitars. Maurice was credited by the brothers as being the most technologically savvy member of the band, and had built his own home studio. The bootleg CD ESP Demos allegedly includes rough versions of tracks from the album of the same name that were recorded at that studio.[citation needed]

These musicians were considered members of the band:[citation needed]

Colin Petersen – drums (1967–1969)
Vince Melouney – lead guitar (1967–1968)
Geoff Bridgford – drums (1969–1972)
Alan Kendall – lead guitar (1971–1980, 1987–2001)
Dennis Bryon – drums (1974–1980)
Blue Weaver – keyboards (1975–1980)

Filmography

1969: Cucumber Castle
1978: Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band
1979: The Bee Gees Special
1990: One For All Tour
1997: Keppel Road
1998: One Night Only
2001: This Is Where I Came In
2002: Live By Request
2010: In Our Own Time

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Élisabeth II

Saturday, May 19th, 2012

Élisabeth II (en anglais et en français canadien Elizabeth II1, née Elizabeth Alexandra Mary Windsor2, à Londres, le 21 avril 1926) est reine de seize États indépendants et chef du Commonwealth depuis le 6 février 1952.

Outre le Royaume-Uni, elle est reine du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Jamaïque, de la Barbade, des Bahamas, de la Grenade, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Îles Salomon, des Tuvalu, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, d’Antigua-et-Barbuda, du Belize et de Saint-Christophe-et-Niévès, où elle est représentée par des gouverneurs généraux. Les seize pays dont elle est la reine sont désignés sous le nom de royaumes du Commonwealth, et leur population totale est de 130 millions de ressortissants.

Élisabeth II est aussi chef du Commonwealth des nations, chef (Lord High Admiral) de l’Amirauté britannique, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, seigneur de Man, duc de Normandie3 (régnant sur les îles Anglo-Normandes) et le chef suprême des Fidji. En tant que chef de l’État, elle est aussi le commandant en chef des armées dans chacun de ses royaumes4,5,6,7.

En 2010, elle est classée quarante et unième femme la plus puissante du monde par le magazine Forbes8.

Depuis le 11 mai 2011, le règne d’Élisabeth est le quatrième plus long de l’histoire de toutes les grandes monarchies européennes, derrière ceux de Louis XIV, qui a régné 72 ans sur la France, de 1643 à 1715, de l’empereur François-Joseph Ier d’Autriche, 68 ans, de 1848 à 1916, et de son aïeule la reine Victoria, 63 ans et 7 mois (1837-1901), et devant les rois George III du Royaume-Uni, 59 ans et 96 jours9, et Louis XV de France, qui avait régné sur la France durant 58 ans, 8 mois et 9 jours, de 1715 à 1774.

Sommaire

Biographie

Famille

Élisabeth II est issue de la maison de Windsor, nom adopté durant la Première Guerre mondiale, en 1917, par la maison de Saxe-Cobourg-et-Gotha, branche anglaise de la maison de Wettin, qui règne sur le Royaume-Uni depuis la mort de la reine Victoria en 1901.

Petite-fille du roi George V et de la reine Mary de Teck, Élisabeth II est la fille d’Albert, duc d’York, fils cadet du couple royal, et de Lady Elizabeth Bowes-Lyon.

Princesse héritière

Après avoir fêté ses vingt-cinq ans de règne en 1935, le roi George V meurt en janvier 1936. Son héritier, Édouard VIII, renonce quelques mois plus tard au trône, et c’est son frère cadet, le père de la princesse Élisabeth, qui devient roi sous le nom de George VI. Élisabeth n’ayant pas de frère, elle devient, de ce fait, princesse héritière.

En septembre 1939, la guerre est imminente, la jeune Élisabeth est alors envoyée en lieu sûr, loin de ses parents, qui désirent rester à Londres et affronter les bombardements avec leur peuple10.

En avril 1942, la princesse Élisabeth se voit nommée, le jour de son 16e anniversaire, colonel en chef du régiment des Grenadiers Guards. Pour la première fois de sa vie, elle passe en revue les troupes, débutant ainsi son activité officielle de future reine du Royaume-Uni.

À l’âge de 18 ans, elle s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service comme apprentie conductrice d’ambulance et comme mécanicienne. Elle conduit également des camions militaires, ce qui fait d’elle, aujourd’hui, « le seul chef d’État au monde ayant porté l’uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale »11.

C’est à cet âge qu’elle tombe amoureuse du prince Philippe de Grèce et de Danemark. La relation devient publique lorsque celui-ci l’accompagne à un mariage en 1946.

En 1947, la princesse Élisabeth a célébré son passage à l’âge adulte à 5 000 km de son pays d’origine, en Afrique du Sud, où elle a prononcé le discours peut-être le plus important de sa vie10,12.

« En ce 21e anniversaire de ma naissance, ce m’est un plaisir de m’adresser à toute la population du Commonwealth et de l’Empire, quels que soient leur pays d’origine, leur race et leur langue. C’est un jour de bonheur pour moi, mais il m’incite aussi à réfléchir à cette vie qui se profile avec ses nombreux défis et toutes ses possibilités. Plusieurs de mes ancêtres ont adopté cette devise, une noble devise : « Je sers » ; elle a, jadis, inspiré de nombreux héritiers du trône lorsqu’ils ont prononcé leur serment d’allégeance en accédant à l’âge adulte. Les progrès de la science me permettent de faire ce qu’aucun d’eux n’a pu faire, je peux prononcer mon serment solennel en m’adressant à l’ensemble de l’Empire. Je désire faire ce serment maintenant, il est très simple. Je déclare devant vous tous que je consacrerai toute ma vie, qu’elle doive être longue ou brève, à votre service et au service de la grande famille impériale dont nous faisons tous partie, mais je n’aurai pas la force de respecter cet engagement sans votre participation que je vous invite à m’offrir. Je sais que votre soutien sera indéfectible. Que Dieu m’aide à respecter mon serment et qu’Il vous bénisse, vous tous qui acceptez de m’y aider. »

Deux mois après son retour d’Afrique du Sud, le 20 novembre 1947, elle épouse Philippe Mountbatten (auparavant prince de Grèce et de Danemark, avant de renoncer à ces titres après avoir obtenu la citoyenneté britannique).

Reine du Royaume-Uni

Au début de l’année 1952, la princesse Élisabeth remplace son père pour une visite officielle au Kenya. Cependant, durant cette visite, on annonce, le 6 février 1952 à 7 h 30 du matin, que George VI s’est éteint pendant son sommeil. Elle accède au trône, puis est couronnée le 2 juin 195313. Cette même année, on lui offre un yacht nommé Britannia. Ce bateau, jugé trop onéreux, a été retiré du service lors d’une cérémonie officielle en 1997.

Tous les ans depuis 1748, un samedi du mois de juin, a lieu le « Trooping the Colour » (le salut aux couleurs), à l’occasion de l’anniversaire du souverain britannique. À cette occasion, en 1969, un nouvel avion, le Concorde, fait son apparition en saluant la souveraine, et, en 1981, un jeune homme tire sur la reine (avec des cartouches à blanc)14.

La reine préside de nombreux événements sportifs, comme la Coupe de monde de football de 1966 ou encore à Lord’s, lorsque le premier capitaine noir de l’équipe de cricket a été salué par sa reine. Mais les courses de chevaux restent la passion de la reine, qui se rend très fréquemment à Ascot Racecourse (en). Cavalière émérite, elle apparaît à cheval, en amazone, en particulier pour les cérémonies des couleurs15.

En 1969, son fils aîné, le prince Charles, devient Son Altesse royale le prince de Galles, et il prononce le même type de déclaration que sa mère lors de ses 21 ans.

L’année 1992 est qualifiée, par un ami de la reine, Sir Edward Ford, d’annus horribilis16, mots qu’elle reprendra dans un discours devenu célèbre prononcé le 24 novembre 199217 : aux déboires conjugaux de ses trois aînés, s’ajoute l’incendie de sa résidence officielle, le château de Windsor.

Le 6 septembre 1997, lors de la cérémonie des funérailles de son ex-belle fille, la très populaire Lady Diana Spencer, la reine sort du palais de Buckingham, se tient debout devant les grilles du château et s’incline devant le passage du convoi funèbre. C’est l’une des rares fois où la reine dérogera au protocole. La reine ne doit, en effet, jamais s’incliner[réf. nécessaire], sauf à signifier que l’empire tout entier ainsi que tous ses sujets doivent également s’incliner. Deux mois plus tard, le 20 novembre 1997, la reine et son époux célèbrent leurs noces d’or.

En 2002, sa sœur la princesse Margaret et la reine-mère meurent (respectivement les 9 février et 30 mars). 2002 est aussi l’année du Jubilé d’or de la reine, célébrant ses cinquante ans de règne10 (le 6 février).

En 2011, la reine s’est rendue en Irlande. Cette visite marque la « réconciliation » entre l’Irlande et le Royaume-Uni, puisque que c’est la première fois depuis 1911 qu’un monarque britannique se rend en République d’Irlande. Cependant, une partie de la population irlandaise n’était pas d’accord, et une sécurité renforcée a été mise en place.

Protocole

Famille royale britannique
et des royaumes du Commonwealth
Royal Coat of Arms of the United Kingdom.svg


S.M. la reine
S.A.R. le duc d’Édimbourg


S.A.R. le duc de Gloucester
S.A.R. la duchesse de Gloucester
S.A.R. le duc de Kent
S.A.R. la duchesse de Kent
S.A.R. le prince Michael de Kent
S.A.R. la princesse Michael de Kent
S.A.R. la princesse Alexandra de Kent

Le duc d’Édimbourg se tient toujours en retrait derrière Elizabeth II.

Le protocole royal entourant la reine est très strict, créant des polémiques lorsqu’il n’est pas respecté.

Ainsi, lors d’une de ses visites au Canada, en 2002, l’homme d’affaires québécois Louis Garneau a spontanément tendu son bras autour de son épaule pour une photo, geste qui n’a pas semblé déranger la reine. Les journaux et les médias britanniques ont réagi violemment. On pouvait alors lire en première de couverture de certains journaux : « You can put your arm round Ma’am » ou « Whose arm’s on Ma’am ? » ou encore « And this is me with the Queen of England… ». En revanche, le bureau du protocole canadien stipule que « les membres de la famille royale désirent que les éléments du protocole soient adaptés à ce qui est généralement acceptable dans la société canadienne », et la plupart des monarchistes purs et durs n’ont pas fait tollé de cette affaire, estimant que ce n’était « pas grave » (Peter Hammond – V.-P. de la Ligue des monarchistes du Canada)18. Lors d’une visite officielle en 2009, l’épouse du président Barack Obama s’est autorisé le même geste.

Lorsqu’on rencontre la reine, il est aussi de mise de s’adresser à elle en langue française ou anglaise, deux langues qu’elle maîtrise parfaitement. Lors d’une conversation, les formules de familiarité sont totalement proscrites : on s’adresse à elle en l’appelant « Madame » si on lui parle en français, le bureau du protocole canadien recommandant également l’utilisation du titre « Majesté », bien qu’il soit déconseillé par l’Académie française mais approuvé par l’Office québécois de la langue française19,20,21,22.

Reine du Canada

Article détaillé : Monarchie canadienne.

Élisabeth II dit apprécier chaleureusement chacune de ses visites au Canada. Un pays qu’elle dit porter dans son cœur depuis qu’il a accueilli ses parents en 1939. Elle a visité le Canada 22 fois, sa dernière visite remontant à 201023. Lors de sa visite en 1957, elle a ouvert le Parlement canadien – une première dans l’histoire du Canada – et la reine y a lu le discours du trône au Sénat d’Ottawa devant tous les députés, ministres, sénateurs et juges de la Cour suprême du Canada.

Famille

Fille aînée du roi George VI (alors duc d’York) et de sa femme Elizabeth. Sa sœur cadette est la princesse Margaret. Son père était membre de la famille de Saxe-Cobourg et Gotha, une branche de la maison de Wettin, qui a donné nombre de souverains européens. C’est le roi George V, son grand-père, qui, en 1917, pendant la Première Guerre mondiale, change ce nom jugé un peu trop allemand pour celui de Windsor, du nom du château dont il est propriétaire, près de Londres. Arrière-petite-fille d’Édouard VII, elle est donc l’arrière-arrière-petite-fille de la reine Victoria. Le prince Philip est lui-même l’arrière-arrière-petit-fils, en ligne maternelle, de la reine Victoria. En raison de son ascendance maternelle, la reine Élisabeth est la souveraine possédant le plus de sang britannique depuis les Tudors et les Stuarts. Elle est aussi apparentée de près avec les familles royales – toujours régnantes – de Norvège, de Suède, du Danemark, d’Espagne et de Belgique, ainsi qu’avec celles ayant régné sur l’Allemagne, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie et la Yougoslavie.

Descendance

Le duc d’Édimbourg et la reine Élisabeth II lors de son couronnement en 1953.
Descendance (avec les conjoints)
de la reine Élisabeth II et du prince Philip, duc d’Édimbourg
Héritier Mariage(s) Enfants
S.A.R. le prince Charles,
prince de Galles,
duc de Cornouailles,
né le 14 novembre 1948
Lady Diana Spencer
S.A.R. le prince William,
duc de Cambridge
S.A.R. le prince Harry de Galles
Camilla Parker Bowles union sans descendance24
S.A.R. la princesse Anne,
princesse royale,
née le 15 août 1950
Mark Anthony Peter Phillips
Peter Mark Andrew Phillips
Zara Anne Elizabeth Phillips
Timothy Laurence union sans descendance
S.A.R. le prince Andrew,
duc d’York,
né le 19 février 1960
Sarah Ferguson
S.A.R. la princesse Beatrice d’York
S.A.R. la princesse Eugenie d’York
S.A.R. le prince Edward,
comte de Wessex,
né le 10 mars 1964
Sophie Rhys-Jones
S.A.R. la princesse Louise de Wessex
S.A.R. le prince James de Wessex,
vicomte Severn

Note : deux de ses petits-enfants, Peter et Zara Phillips ne portent pas de titre de noblesse ; leurs parents ont refusé tout titre de courtoisie offert par la reine.

Article détaillé : Descendance d’Élisabeth II.

Ascendance

Titulature

Titulature partielle

Armes de 1944 à 1947. Armes de 1944 à 1947.
Armes de 1944 à 1947.
Armes de 1947 à 1952.

Durant sa vie, Élisabeth II a porté plusieurs titres. À sa naissance, elle porte le titre de son père puisqu’il n’a pas encore accédé au trône. Après son mariage, elle prend le titre de son mari et devient duchesse d’Édimbourg. Elle est alors connue sous le nom de Son altesse royale la princesse Elizabeth, duchesse d’Édimbourg car elle n’est pas la titulaire du titre, mais seulement son épouse.

Elle fut successivement connue sous les titres de :

  • Son altesse royale la princesse Elizabeth d’York (1926-1936)
  • Son altesse royale la princesse Elizabeth (1936-1947)
  • Son altesse royale la princesse Elizabeth, duchesse d’Édimbourg (1947-1952)
  • Sa majesté la reine (depuis 1952)

Titulature complète

Élisabeth II à Buckingham Palace, le 7 mars 2006. La reine arbore pour l’occasion de nombreuses décorations dont l’ordre de la famille royale de George VI, son père, et celui de George V, son grand-père.

Bien qu’appelée couramment « la reine Élisabeth II », elle a un titre différent pour chacun des 16 États dont elle est la souveraine.

Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi » (depuis 1953).
Drapeau du Canada Canada 
« Elizabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi » (depuis 1953). Le gouvernement canadien utilise l’orthographe anglaise Elizabeth dans les textes officiels en langue française25.
Drapeau d'Australie Australie 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine d’Australie et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1953).
Drapeau de Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine de Nouvelle-Zélande et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi » (depuis 1953).
Drapeau de Jamaïque Jamaïque 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine de Jamaïque et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1962).
Drapeau de Barbade Barbade 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine de la Barbade et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1966).
Drapeau des Bahamas Bahamas 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine des Bahamas et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1973).
Drapeau de Grenade Grenade 
« Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni, de la Grenade et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1974).
Drapeau de Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée 
« Élisabeth II, reine de Papouasie-Nouvelle-Guinée et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1975).
Drapeau des Îles Salomon Salomon 
« Élisabeth II, reine des îles Salomon, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1978).
Drapeau de Tuvalu Tuvalu 
« Élisabeth II, reine des Tuvalu, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1978).
Drapeau de Sainte-Lucie Sainte-Lucie 
« Élisabeth II, reine de Sainte-Lucie, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth ».
Drapeau Saint-Vincent-et-les-Grenadines 
« Élisabeth II, reine de Saint-Vincent-et-les Grenadines, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1979).
Drapeau d'Antigua-et-Barbuda Antigua-et-Barbuda 
« Élisabeth II, reine d’Antigua-et-Barbuda, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1981).
Drapeau du Belize Belize 
« Élisabeth II, reine du Belize, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1981).
Drapeau de Saint-Christophe-et-Niévès Saint-Christophe-et-Niévès 
« Élisabeth II, reine de Saint-Christophe-et-Niévès, et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth » (depuis 1983).

Élisabeth II est également Chef suprême des Îles Fidji, titre purement honorifique. Elle fut reine des Fidji jusqu’en 1987, lorsque la monarchie fut abolie à la suite d’un coup d’État, et que le pays devint une république. Le Grand Conseil des Chefs lui reconnaît néanmoins le statut de suprématie symbolique, et le buste d’Elizabeth II apparaît sur les billets de dollars fidjiens.

Symboles

Armoiries royales

La reine a des armoiries particulières à chacun de ses royaumes, qui incorporent des éléments spécifiques à ces pays. Ces armoiries sont parfois utilisées par les organismes gouvernementaux pour représenter la Couronne.

Étendard royal

Étendard royal du Royaume-Uni, pour l’Angleterre.

L’étendard royal est le drapeau de la souveraine. Il existe des étendards royaux distincts en usage dans différents pays lorsque la reine agit en tant que souveraine de ces pays. Ainsi, l’Australie, la Barbade, le Canada, la Jamaïque et la Nouvelle-Zélande ont chacun leur propre étendard royal, inspiré des armoiries royales du pays. L’étendard royal a préséance sur tous les autres drapeaux à l’intérieur d’un royaume. En effet, lorsque la reine se déplace, par exemple au Parlement britannique, c’est l’étendard royal qui flotte au mât principal de la tour et non l’Union Jack. Cela vaut également lors de ses visites au Canada où le drapeau de la monarque précède celui du gouverneur général, qui précède lui-même l’Unifolié. On le hisse pour signifier la présence de la reine à l’intérieur d’un l’établissement, par exemple : le château de Windsor ou le château de Balmoral. L’étendard royal n’est jamais en berne, même lorsque le souverain décède, puisque son héritier est immédiatement et automatiquement souverain de droit et de fait.

Drapeau personnel

Drapeau personnel de la reine Élisabeth II

Élisabeth II dispose aussi d’un drapeau personnel. Celui-ci a été créé à sa demande en 1960 à l’occasion de l’une de ses visites en Inde26, pour la symboliser en tant qu’individu sans qu’il soit associé à son rôle de chef d’État. Le drapeau personnel est notamment utilisé lorsque Élisabeth II agit en tant que chef du Commonwealth et lorsqu’elle visite les pays membres du Commonwealth dont elle n’est pas le chef d’État.

Effigie

Parce qu’Élisabeth II est souveraine du Royaume-Uni, son effigie figure sur les billets de banque et les timbres-poste britanniques ; en tant que reine du Canada, elle figure sur les pièces de monnaie et sur le billet de 20 dollars canadiens. La Monnaie royale canadienne lui est également dédiée.

Pour les timbres-poste à son effigie, voir type Wilding de 1952 à 1967 et type Machin depuis 1967.

Premiers ministres

Premiers ministres actuels

Premiers ministres britanniques

Notes et références

  1. http://www.pch.gc.ca/fra/1286989653243/1296756840654
  2. Portant un titre royal, la reine n’est pas désignée par son nom de famille, Windsor
  3. En anglais, le titre de Duke of Normandy reste au masculin, quelle que soit la personne qui le possède. Voir le site de la monarchie britannique au sujet de ce titre.
  4. Commandant en chef du Canada
  5. The Prince of Wales – Special Relationships and Regiments
  6. Ministry of Defence | Defence News | Queen to be Colonel-in-Chief of new Duke of Lancaster’s Regiment
  7. The Monarchy Today > Queen and public > Charities and patronages > Search results
  8. (en) THE WORLD’S 100 Most Powerful Women
  9. 21 644 jours, pour être précis.
  10. Élisabeth II : 80 Années remarquables – Les Grands reportages – Société Radio-Canada.
  11. (en) “Left Out of D-Day Events, Queen Elizabeth Is Fuming”, New York Times, 27 mai 2009.
  12. (en) Texte intégral.
  13. (en) “2 June 1953: Queen Elizabeth takes coronation oath”, BBC
  14. (en) Un homme de 17 ans tire sur la Reine.
  15. L’équitation et la reine http://www.eroschevauxpassion.com/article-amazone-et-reine-elisabeth-d-angleterre-85053020.html
  16. “Obituary : Sir Edward Ford, Courtier who gave the Queen’s worst year in office its Latin tag”, the Guardian, 26 novembre 2006
  17. Annus horribilis speech, 24 November 1992, site de la Monarchie britannique
  18. Veloptimum.net
  19. (en) Formules épistolaires
  20. Formules épistolaires
  21. Louis Garneau, fan de la reine – Des visites royales – Les Archives de Radio-Canada
  22. L’utilisation des prédicats de Majesté, Altesse ou Excellence relève de l’emploi de la 3e personne du singulier. Exemple : Sa Majesté désire-t-elle rencontrer le Premier ministre ? On ne s’adresse donc pas à un souverain directement par la phrase fautive : Majesté, désirez-vous rencontrer le Premier ministre ?, mais par l’exemple précédent ou le suivant : Madame, désirez-vous rencontrer le Premier ministre ? Dictionnaire de l’Académie française : Majesté : titre que l’on donne aux personnes régnantes ou ayant régné, lorsqu’on s’adresse à elle à la 3e personne ou lorsqu’on parle d’elle. Votre Majesté, Vos Majestés, Sa Majesté, Leurs Majestés (on écrit par abréviation V. M., VV. MM, S. M., LL. MM. )
  23. Tournée royale 2010
  24. La Duchesse de Cornouailles a cependant eu deux enfants de son premier mariage avec Andrew Parker Bowles : un garçon, Thomas et une fille, Laura.
  25. Titres royaux
  26. (en) Flags of the Royal Family, United Kingdom sur Flags of the World
  27. Peter O’Neill est reconnu par le Parlement et le Gouverneur-général, et exerce le pouvoir de facto, mais la Cour suprême considère Sir Michael Somare comme le premier ministre légitime.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

 

Ordre de succession
Précédé par Élisabeth II Suivi par
George VI
Reine du Royaume-Uni
depuis 1952
en fonction
George VI
Reine du Canada
depuis 1952
en fonction
George VI
Reine de l’Australie
depuis 1952
en fonction
George VI
Reine de la Nouvelle-Zélande
depuis 1952
en fonction
indépendance du pays en 1962
Reine de la Jamaïque
depuis 1962
en fonction
indépendance du pays en 1966
Reine de la Barbade
depuis 1966
en fonction
indépendance du pays en 1973
Reine des Bahamas
depuis 1973
en fonction
indépendance du pays en 1974
Reine de la Grenade
depuis 1974
en fonction
indépendance du pays en 1975
Reine de la Papouasie-Nouvelle-Guinée
depuis 1975
en fonction
indépendance du pays en 1978
Reine des Îles Salomon
depuis 1978
en fonction
indépendance du pays en 1978
Reine des Tuvalu
depuis 1978
en fonction
indépendance du pays en 1979
Reine de Sainte-Lucie
depuis 1979
en fonction
indépendance du pays en 1979
Reine de Saint-Vincent-et-les-Grenadines
depuis 1979
en fonction
indépendance du pays en 1981
Reine du Belize
depuis 1981
en fonction
indépendance du pays en 1983
Reine de Saint-Christophe-et-Niévès
depuis 1983
en fonction
George VI
Reine du Pakistan
1952-1956
abolition de la monarchie
George VI
Reine de l’Afrique du Sud
1952-1961
abolition de la monarchie
George VI
Reine de Ceylan
1952-1972
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1957
Reine du Ghana
1957-1960
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1960
Reine du Nigeria
1960-1963
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1961
Reine de la Sierra Leone
1961-1971
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1961
Reine du Tanganyika
1961-1962
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1962
Reine de Trinité-et-Tobago
1962-1976
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1962
Reine de l’Ouganda
1962-1963
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1963
Reine du Kenya
1963-1964
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1964
Reine du Malawi
1964-1966
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1964
Reine de Malte
1964-1974
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1965
Reine de la Gambie
1965-1970
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1966
Reine du Guyana
1966-1970
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1968
Reine de Maurice
1968-1992
abolition de la monarchie
indépendance du pays en 1970
Reine des Fidji
1970-1987
abolition de la monarchie

Barack Obama

Saturday, May 19th, 2012

Barack Hussein Obama II, né le 4 août 1961 à Honolulu, dans l’État d’Hawaï1, est le 44e et actuel président des États-Unis.

Fils d’un Kényan noir et d’une Américaine blanche du Kansas2 de souche irlandaise, il est le premier Afro-Américain ayant accédé à la présidence des États-Unis. Son parcours a suscité chez les électeurs comme dans les médias du monde entier un grand intérêt.

Né à Hawaï, élevé plusieurs années en Indonésie, diplômé de l’Université Columbia et de la Faculté de droit de Harvard, il est, en 1990, le premier Afro-Américain à présider la prestigieuse Harvard Law Review, événement historique dans un pays qui a connu une ségrégation raciale jusque dans les années 1960.

Après avoir été travailleur social, plus spécifiquement « organisateur de communauté » (community organizer en anglais), dans les quartiers sud de Chicago durant les années 1980, puis avocat en droit civil à sa sortie d’Harvard, il enseigne le droit constitutionnel à l’Université de Chicago de 1992 à 2004.

Barack Obama entre en politique en 1996 : il est élu au Sénat de l’Illinois où il effectue trois mandats, de 1997 à 2004. Il connaît l’échec lors de sa candidature à l’investiture du Parti démocrate pour la chambre des représentants en 2000 mais l’obtient en mars 2004 pour le Sénat des États-Unis. Barack Obama se distingue notamment par son opposition précoce à la guerre lancée par George W. Bush en Irak et par le discours qu’il prononce en juillet 2004 lors de la convention démocrate qui désigne John Kerry comme candidat à la présidence, prestation remarquée qui le fait connaître pour la première fois au plan national.

Élu sénateur des États-Unis en novembre 2004, il déclare sa candidature à l’investiture démocrate pour la présidence des États-Unis le 10 février 2007 à Springfield. Il remporte les primaires face à Hillary Clinton et est officiellement désigné candidat lors de la convention de son parti à Denver, le 27 août 2008.

Après avoir remporté avec 52,9 % des voix et 365 grands électeurs, le 4 novembre 2008, l’élection présidentielle contre le républicain John McCain3, Barack Obama entre en fonction le 20 janvier 2009. Sa présidence intervient dans un contexte de guerre en Irak, de guerre en Afghanistan, de crise au Moyen-Orient, d’importante récession de l’économie américaine et de crise financière et économique mondiale. Le 9 octobre 2009, il reçoit le prix Nobel de la paix4.

Durant son mandat, Barack Obama promulgue notamment un plan de relance économique en février 2009, la loi sur l’allègement d’impôts, le renouvellement d’autorisation des assurances-chômages et les créations d’emplois, celle sur la protection des patients et des soins abordables ainsi qu’une réforme de la régulation financière en 2010. En termes de politique étrangère, il retire progressivement les troupes américaines d’Irak, augmente celles présentes en Afghanistan et signe un traité de contrôle des armements avec la Russie. Il commande également l’opération qui aboutit à la mort d’Oussama Ben Laden, tué par les forces spéciales américaines à Abbottabad au Pakistan le 1er mai 2011.

Le 4 avril 2011, Barack Obama annonce qu’il est candidat à sa succession lors de l’élection présidentielle de 20125.

Sommaire

Origines familiales, enfance et jeunesse

Barack6 Hussein Obama II est né le 4 août 1961 à 19h24 à la maternité de Kapiolani à Honolulu1. Ses parents se sont rencontrés à l’Université d’Hawaï où ils étaient tous deux étudiants.

Famille paternelle

Son père est Barack Obama Senior, économiste et homme politique kényan né en 1936 et mort le 24 novembre 1982.

La famille Obama est une famille kényane qui appartient à l’ethnie luo. Dans son autobiographie7, Barack Obama fournit une assez longue généalogie en ligne paternelle (12 générations au-dessus de lui) et indique que la famille vivait de l’élevage nomade dans la région de l’Ouganda avant de venir se fixer au Kenya, à Alego8 puis à Kendu Bay9.

L’arrière-grand-père de Barack Obama Jr. s’appelait simplement Obama (il est donc l’ancêtre éponyme) et vivait à Kendu Bay à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

Son grand-père, Hussein Onyango Obama (1895-1979) est présenté comme un personnage assez original ; il est le premier habitant de Kendu Bay à entrer en contact avec les Anglais à Kisumu, autour de 1910 ; immédiatement, il adopte un mode de vie moderne (vêtements européens, apprentissage de la lecture et de l’écriture, souci exceptionnel d’hygiène) et, désavoué par son père et ses frères, se met au service du colonisateur. Pendant la Première Guerre mondiale, il est responsable de l’organisation de corvées au Kenya puis au Tanganyika. Après la guerre, il exerce la profession de domestique et cuisinier pour différents patrons britanniques ; en même temps, il effectue un retour aux origines en achetant des terres à Kendu Bay et en prenant une épouse, Helima (puis une seconde, Akumu, puis une troisième, Sarah). Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est au service d’un officier britannique dans différents endroits (Birmanie, Thaïlande, Ceylan, Europe). Après son retour, il cesse de travailler comme domestique et devient agriculteur à plein temps ; c’est aussi le moment où il quitte Kendu Bay et s’installe à Alego.

Dans les années 1950, il est détenu durant six mois à la suite d’une dénonciation calomnieuse à propos de liens avec le mouvement nationaliste kényan (KANU). Reconnu innocent, il sort malgré tout affaibli physiquement et moralement de cette épreuve10.

De ses trois épouses, il a eu huit enfants11.

Barack Obama Sr. est le deuxième, né en 1936 à Kendu Bay. Sa mère est Akumu. Barack Obama Sr, qui décèdera en 1982 a été éduqué dans la religion musulmane mais était néanmoins athée12. Après le départ13 d’Akumu en 1945, il a été élevé par la troisième épouse de Hussein Onyango dans le village d’Alego ; après des études primaires brillantes, quoique peu assidues, il est admis dans l’école des missionnaires de Maseno, mais en est renvoyé pour indiscipline, avant d’avoir mené à leur terme ses études secondaires. Il travaille plusieurs années comme employé de bureau à Mombasa et Nairobi et épouse sa première femme, Kezia. Il a la chance d’être repéré comme très doué par deux universitaires américaines qui lui font prendre un cours par correspondance et lui font passer l’examen de fin d’études secondaires à l’ambassade des États-Unis ; encore avec leur appui, il sollicite une bourse auprès de plusieurs universités américaines, et en 1959, obtient une réponse favorable de l’université d’Hawaii. Il va y suivre un cursus d’économétrie, obtenant les meilleures notes de sa promotion et y fonde l’association des étudiants étrangers14.

Famille maternelle

Sa mère, Stanley15 Ann Dunham (19421995) était la fille de Stanley (23 mars 19188 février 1992) et de Madelyn Dunham (26 octobre 19223 novembre 2008)16. La famille Dunham était chrétienne, mais Ann, adulte, était agnostique.

Elle est née près de la base militaire de Wichita1 (Kansas), son père ayant été appelé en 1942 pour servir comme GI dans l’armée américaine. Pendant la guerre, Madelyn Dunham travaille dans les usines aéronautiques de Wichita. Après avoir servi en Europe dans l’armée de George Patton, Stanley Dunham devient vendeur représentant en meubles. La famille Dunham déménage assez souvent, habitant successivement la Californie, le Kansas, le Texas, l’État de Washington (Seattle) avant de partir pour Hawaï en 1959. Stanley y connaît des déboires professionnels, mais Madelyn occupe avec un certain succès un emploi de cadre de banque.

Stanley Ann suit des études d’anthropologie à l’université d’Hawaï quand elle rencontre Barack Sr17.

Barack Obama a été élevé par ses grands-parents maternels à partir de 1971. Étant très attaché à Madelyn (« Toot », américanisation de Tutu, « grand-mère » en hawaïen), le candidat a même interrompu sa campagne pour s’occuper d’elle alors qu’elle était souffrante à Hawaii. Madelyn Dunham est décédée le 3 novembre 200816, la veille même de l’élection de son petit-fils à la présidence des États-Unis.

Une famille recomposée

Les parents de Barack Obama se marient le 2 février 196118. En août 1963, son père est accepté à l’Université Harvard mais il part seul pour le Massachusetts car la bourse qu’il a obtenue ne lui permettrait pas de subvenir aux besoins de son épouse et de son fils. Le divorce sera prononcé en janvier 1964. Diplômé en économie en 1965, le père de Barack Obama repart au Kenya où il fonde une nouvelle famille. D’abord homme en vue proche du gouvernement de Jomo Kenyatta, il finit par s’opposer aux projets du président. Limogé et boycotté, il sombre dans la pauvreté et l’alcoolisme avant de se tuer dans un accident de voiture en 198214. Son fils ne l’aura revu qu’une fois, à 10 ans, lors d’un séjour de son père à Hawaï (décembre 1971-janvier 1972).

Ann Dunham s’est remariée en 1965 avec un étudiant originaire d’Indonésie, Lolo Soetoro, qui regagne son pays dès 1966 ; Ann et Barack le rejoignent à Jakarta19 en 1967. Barack va passer quatre ans en Indonésie. Il fréquente d’abord deux ans l’école primaire catholique St-François d’Assise puis une école publique où il est le seul étranger18. Dans le dossier d’inscription à celle-ci, il aurait choisi, parmi les cinq religions proposées, celle de son beau-père le javanisme20, une branche locale de la religion musulmane21. Pendant la campagne électorale pour l’investiture de 2008, l’éditorialiste néo-conservateur Daniel Pipes a prétendu qu’Obama avait été un musulman pratiquant durant son séjour en Indonésie (donc entre 6 et 10 ans)22. Obama affirme quant à lui que son foyer n’était pas religieux.

En 1971, sa mère le fait revenir à Hawaï chez ses grands-parents maternels, afin qu’il puisse faire des études secondaires américaines (depuis le début du séjour indonésien, elle lui faisait suivre un cours par correspondance, et dans les derniers mois, lui imposait de se lever très tôt pour travailler avec elle avant d’aller à l’école) ; il est inscrit à l’Académie Punahou, prestigieuse école privée d’Hawaii23 pour laquelle il a obtenu une bourse. L’année suivante, Ann, séparée de Lolo Soetoro, le rejoint avec Maya et reprend ses études avec un mastère consacré à l’anthropologie de l’Indonésie. Selon Maya, l’éducation que sa mère a donnée à cette époque à ses deux enfants était « idéaliste et exigeante24 ». En 1975, elle retourne en Indonésie pour effectuer les travaux de terrain obligatoires pour son diplôme, mais Barack refuse de la suivre24. Elle devient responsable d’un programme d’aide aux femmes pauvres organisé par la fondation Ford puis contribue à développer le système de microcrédit indonésien24. Elle achève son doctorat en 1992 avec une thèse sur The peasant blacksmithing in Indonesia. Mais elle meurt à Hawaii à 52 ans le 7 novembre 1995 d’un cancer de l’ovaire. Obama affirme que sa plus grande erreur a été de ne pas avoir été à ses côtés au moment de sa mort.

Barack Obama a raconté son enfance et sa jeunesse (jusqu’en 1988) dans son autobiographie Les rêves de mon père25.

Généalogie

Études et carrière professionnelle

Après ses études secondaires, Barack Obama passe deux ans à Occidental College à Los Angeles (Californie) puis entre à l’Université Columbia de New York. Il en sort diplômé en 198326 avec un Bachelor of Arts en sciences politiques, spécialité relations internationales.

Premières expériences professionnelles (1983-1985)

Avant27 même d’obtenir son diplôme de l’université Columbia, Barack Obama envisageait de devenir « organisateur communautaire » (community organizer, et non pas social worker28), mais ses démarches auprès de différents organismes (notamment la mairie de Chicago, depuis peu dirigée par un Noir, Harold Washington) n’aboutissent pas. Il entre à New York dans un cabinet de consultants ((en) Business International Corporation (en)29) travaillant pour des multinationales, d’abord comme assistant de recherche, puis comme analyste financier, fonction importante qui lui permet de disposer d’un bureau et d’une secrétaire. Suite à une prise de contact avec sa tante Auma[réf. nécessaire], il décide de se réorienter vers le travail communautaire et quitte son entreprise. Toujours à New York, il connaît une période de travail précaire (il travaille notamment pendant trois mois pour l’organisation de Ralph Nader), puis est recruté par un militant associatif de Chicago, Jerry Kellman (qu’il appelle Marty Kaufman dans son autobiographie).

Chicago (1985-1988)

À l’été 198530, il choisit de travailler comme organisateur communautaire dans le quartier noir défavorisé de Bronzeville. Il devient adjoint de Jerry Kellman, travailleur social chrétien, membre d’un réseau d’Églises progressistes. Jusqu’en 1987, Barack Obama, surnommé « Baby Face » par les pasteurs locaux, arpente South Side pour aider les résidents à s’organiser dans la défense de leurs intérêts, pour obtenir le désamiantage des logements sociaux, l’ouverture de bureaux d’embauche, ou pour lutter contre la délinquance des jeunes. C’est durant cette période que Barack Obama, élevé sans religion31, se rapproche de l’Église unie du Christ, dirigée dans le quartier par le pasteur Jeremiah Wright et embrasse la religion protestante.

Harvard (1988-1991)

Au cours de l’année 1987, il pose sa candidature à plusieurs universités et reçoit un agrément de Harvard en février 1988. Il quitte Chicago en mai 1988 et après un séjour touristique en Europe, part pour son premier voyage au Kenya. Il est ensuite pendant trois ans30 à la faculté de droit de Harvard (Harvard Law School) à Cambridge près de Boston ; il en sort diplômé avec la mention magna cum laude. En 1990, il est le premier Afro-Américain32 élu (face à 18 autres candidats) rédacteur en chef de la prestigieuse Harvard Law Review, événement qui fait l’objet d’une information dans des journaux nationaux.

Chicago (depuis 1991)

Barack et Michelle Obama en 2008

À la fin de ses études, au lieu de devenir adjoint au juge Abner Mikva, Barack Obama revient à Chicago pour devenir enseignant en droit constitutionnel à l’Université de Chicago où il travaille jusqu’en 200430. Il entre dans un cabinet juridique spécialisé dans la défense des droits civiques.

Vie et soutien familial

En 1992, il épouse Michelle Robinson, juriste originaire de Chicago rencontrée en 1989 dans le cabinet d’avocats où il travaille et où elle est avocate associée. Le couple Obama aura deux filles, Malia Ann (née en 1998) et Natasha, plus connue par son surnom Sasha (née en 2001). Michelle Robinson-Obama est alors une avocate renommée, figure influente du Parti démocrate local et proche du maire de Chicago, Richard M. Daley. C’est elle qui va propulser la carrière politique de son époux33,30 alors qu’il n’a, jusque-là, milité activement que pour soutenir la candidature de Bill Clinton à la présidence des États-Unis et celle de Carol Moseley-Braun au Sénat.

Carrière politique locale (1994-2004)

En 1996, Barack Obama est élu au Sénat de l’Illinois dans la 13e circonscription, couvrant les quartiers de South Side à Chicago30, comprenant le quartier de Hyde Park, dans lequel il vivra avec sa femme et ses deux filles jusqu’à son entrée à la Maison Blanche. Il préside la commission de santé publique quand les démocrates reprennent la majorité au Sénat de l’État.

Il soutient les législations en faveur de l’extension de la couverture médicale aux plus démunis, se fait le défenseur de la cause des homosexuels et fait augmenter les fonds destinés à la lutte contre le SIDA. Son mandat est marqué par sa capacité à obtenir, par le biais de compromis, l’assentiment des républicains sur des lois comme celles contre le profilage racial, la vidéosurveillance des interrogatoires de police ou un moratoire sur l’application de la peine de mort dans l’Illinois34.

En 2000, il tente de se faire désigner aux primaires démocrates pour être candidat à la Chambre des représentants des États-Unis mais il est battu avec 30 % des voix contre 61 % à Bobby Rush, le titulaire démocrate sortant et ancienne figure historique du Black Panther Party.

Barack Obama se fait aussi remarquer à l’échelle nationale en 2002 lorsqu’il refuse de cautionner les explications des néo-conservateurs au sujet d’une invasion nécessaire de l’Irak. « Je ne suis pas quelqu’un qui s’oppose à la guerre en toutes circonstances. Je suis opposé à une guerre stupide, non pas basée sur la raison, mais sur la passion, non sur les principes, mais sur la politique », déclare-t-il le 2 octobre 2002 à Chicago35. Cette opposition à la guerre lancée par l’administration Bush le 19 mars 2003 et approuvée par une large majorité du Sénat des États-Unis (dont, notamment Hillary Clinton36), lui servira de référence tout au long de sa campagne pour l’investiture de l’élection présidentielle américaine de 2008 pour contrer ses adversaires.

Carrière nationale (2004-2008)

Barack Obama, sénateur de l’Illinois

À l’automne 2002, il engage le consultant politique David Axelrod et annonce officiellement sa candidature au Sénat des États-Unis en janvier 200337.

En juillet 2004, il prononce un discours de la Convention démocrate de Boston désignant John Kerry comme candidat du parti à l’élection présidentielle. Il y fait l’apologie du rêve américain, de l’Amérique généreuse en les reliant à ses origines familiales. Il en appelle à l’unité de tous les Américains et dénonce les « errements » et l’« extrémisme » diviseur de l’administration de George W. Bush. Ce discours « The Audacity of Hope »38 repris dans la presse écrite et à la télévision fait connaître Barack Obama aux militants démocrates mais également à de nombreux Américains39.

Le 2 novembre 2004, après avoir battu quelques mois plus tôt ses adversaires démocrates lors des primaires, Barack Obama est élu au Sénat des États-Unis avec 70 % des voix contre 27 % à son adversaire républicain, l’ancien ambassadeur et chroniqueur politique conservateur afro-américain Alan Keyes. Le score ne fut pas une surprise car pendant plusieurs mois, Barack Obama avait fait une grande partie de sa campagne électorale sans aucun opposant désigné contre lui à la suite du retrait en dernière minute de Jack Ryan, le candidat républicain qui avait lui-même succédé à Blair Hull, le vainqueur des primaires, tous deux étant englués dans des affaires scabreuses avec leurs épouses respectives. Ce n’est que deux mois avant l’élection, qu’Alan Keyes fut désigné comme candidat républicain en dépit du fait qu’il résidait au Maryland, n’avait aucun lien avec l’Illinois et qu’en 2000, il avait dénoncé le parachutage d’Hillary Clinton à New York.

Barack Obama succède alors au sénateur républicain sortant Peter Fitzgerald. Il prête serment comme sénateur le 4 janvier 2005, devenant le seul homme de couleur à siéger au Sénat, et le cinquième de l’histoire40. Il démissionne de son poste de sénateur le 16 novembre 2008, après son élection à la présidence des États-Unis.

Élection présidentielle de 2008

Les élections primaires

Barack Obama en campagne électorale en Caroline du Sud en août 2007

Le 16 janvier 2007, il annonce la création d’un comité exploratoire en vue de lever des fonds pour une candidature à l’élection présidentielle de 2008 ; le 10 février 2007, il déclare sa candidature à l’investiture démocrate41 et ce, malgré son inexpérience relative et la concurrence dans le camp démocrate d’Hillary Clinton, jusque-là favorite pour les primaires. Le 15 décembre 2007, il a reçu l’appui du prestigieux quotidien national, The Boston Globe42.

Tout au long de l’année 2007, il a insisté sur le fait qu’il incarnait le changement et qu’il s’opposait à la politique partisane43. Sa candidature enthousiasme une partie des électeurs indépendants et des jeunes43. Il obtient le ralliement de nombreuses personnalités comme le sénateur John Kerry, les hommes d’affaires Warren Buffett et George Soros, les acteurs George Clooney, Matt Damon, Will Smith, Ben Affleck, Robert De Niro, les actrices Halle Berry, Sophia Bush et Scarlett Johansson, le rocker Bruce Springsteen, la chanteuse Nicole Scherzinger, le rappeur Nas, la romancière Toni Morrison ou l’animatrice de télévision Oprah Winfrey, personnalité extrêmement influente dans son pays, notamment au sein de la communauté afro-américaine44. Le 21 avril 2008, il obtient également le soutien du cinéaste Michael Moore.

Le 3 janvier 2008, Barack Obama crée la surprise45 en remportant les premières primaires, les caucus de l’Iowa, état blanc à plus de 96 %, avec 38 % des suffrages exprimés, loin devant le sénateur John Edwards (30 %) et l’ancienne First Lady Hillary Clinton qui a obtenu 29 %46, démontrant ainsi pour la première fois qu’un noir pouvait avoir de réelles chances au niveau national.

Il réussit alors à imposer à la campagne des primaires, aussi bien démocrates que républicaines, le thème du « changement » (« Change »). Le 8 janvier, il perd dans le New Hampshire (37 %) contre Hillary Clinton (39 %) malgré des sondages l’annonçant grand favori avec 10 points d’avance47. Son discours de défaite est teinté d’espoir et de remotivation. De cette défaite Barack Obama tire son nouveau slogan : « Yes we can » (« Oui, nous pouvons »).

Barack Obama et sa famille à Springfield (Illinois) le 10 février 2007

Après une polémique avec Hillary Clinton sur les droits civiques et les rôles respectifs de Martin Luther King et du président Lyndon Baines Johnson, il arrive de nouveau deuxième en nombre de voix, derrière Hillary Clinton, lors du caucus du Nevada du 19 janvier (51 % contre 45 %). Néanmoins Barack Obama obtient une majorité de 13 délégués contre 12 pour Hillary Clinton, raison pour laquelle il refuse de concéder sa défaite. Il évoque également des irrégularités dans le vote qu’il impute au camp Clinton, accusant Bill Clinton et sa femme, de déformer les faits à son encontre48.

Le 27 janvier, sa très large victoire (55 % contre 27 % pour Hillary Clinton) lors des primaires de Caroline du Sud49 relance sa candidature dans la perspective du Super Tuesday du 5 février.

Le 28 janvier, il obtient le soutien de Caroline Kennedy50, ainsi que d’Edward Moore Kennedy et Patrick Kennedy51.

Lors du Super Tuesday, le 5 février, Barack Obama remporte 13 États, face à 9 pour Hillary Clinton.

Le 2 février, Will.i.am enregistre Yes We Can, une chanson inspirée d’un discours prononcé par Obama, suite à la primaire du New Hampshire de 2008. Mixée avec des images et des extraits du discours, la chanson est interprétée par de nombreuses célébrités (la plupart des musiciens, chanteurs et comédiens américains) à l’appui du sénateur Obama. La chanson a été produite par Will.i.am, le clip a été réalisé par Jesse Dylan, le fils du chanteur Bob Dylan52.

Liesse populaire autour de Barack Obama lors d’un meeting dans le Connecticut en février 2008

Le 9 février, il remporte les États de Washington, du Nebraska et de Louisiane ainsi que les îles Vierges. Le lendemain 10 février, il remporte l’État du Maine. Le 12 février, en remportant les trois élections primaires démocrates en Virginie, au Maryland et dans la capitale fédérale Washington, Barack Obama prend un avantage dans la course aux 2 025 délégués nécessaires pour obtenir l’investiture démocrate. Avec 1 231 délégués, il devance dorénavant Hillary Clinton (1 196 délégués), s’adjugeant au passage la confiance non seulement d’une bonne partie de l’électorat afro-américain mais aussi celui des personnes âgées (53 % contre 47 % à Hillary Clinton) et des femmes (58 %) ; les Blancs demeurent plutôt favorables à Hillary Clinton (48 % contre 51 %)53.

Le 19 février, il gagne les primaires dans le Wisconsin et à Hawaï, signant là dix victoires consécutives sur Hillary Clinton.

Le 22 février, avec plus de 65 % des voix, le sénateur de l’Illinois, Barack Obama a largement remporté la primaire des démocrates expatriés. En France, il dépasse la barre des 70 %54.

Le 4 mars, il gagne dans l’État du Vermont mais perd dans l’Ohio et le Rhode Island. Au Texas, il obtient plus de représentants à la convention que Hillary Clinton (99 contre 94). Il conserve une avance de plus de 100 délégués.

Il remporte les primaires du Wyoming le 8 mars, puis celles du Mississippi trois jours plus tard.

Le 18 mars 2008, il prononce l’important Discours de Philadelphie2 sur la question raciale.

Le 22 avril, Hillary Clinton remporte la primaire de Pennsylvanie55. À ce moment, la campagne de Clinton, qui ne pouvait se permettre d’accroître davantage son retard, bénéficie d’un second souffle aux dépens de celle d’Obama. Ce dernier a été fragilisé dans l’opinion par son attitude ambiguë à l’égard des dérapages verbaux de son ancien pasteur, le communautariste Jeremiah Wright56, ainsi que par des accusations d’élitisme.

Ainsi, le 3 mai, il remporte avec seulement 7 voix d’écart les caucus de Guam, île du Pacifique, avec 50,08 % des voix contre 49,92 % pour Hillary Clinton.

Le 6 mai, il remporte l’État de Caroline du Nord avec 56 % des voix mais perd avec 22 000 voix d’écart dans l’Indiana (49 % des voix)57.

Le 13 mai, Hillary Clinton remporte la primaire en Virginie-Occidentale avec 67 % des voix contre 26 % pour Barack Obama. La candidate bénéficie d’un vote massif des électeurs blancs et modestes, très nombreux dans cet État58. Obama peut néanmoins rattraper son retard auprès de cette dernière catégorie d’électeurs et auprès des « cols bleus » (ouvriers blancs) grâce au ralliement de poids de John Edwards, annoncé dès le lendemain de la primaire de Virginie-Occidentale59.

À ce stade des primaires, les cinq dernières consultations à venir seront d’une importance toute relative, aucun des deux candidats ne pouvant obtenir la majorité qualifiante des délégués ordinaires, tandis que les super-délégués, qui restent partagés entre Obama (282), Clinton (273) et l’indécision (environ 240), auront probablement le dernier mot lors de la Convention démocrate du mois d’août. Certains observateurs misent cependant sur un retrait de Clinton avant la fin du processus60.

Le 20 mai, Obama et Clinton remportent l’un et l’autre une primaire. Le premier s’impose dans l’Oregon (58 % des voix), la seconde dans le Kentucky (65 % des voix)61.

Affiche « HOPE » à Denver (Colorado).

Le 30 mai, il quitte l’Église unie du Christ suite aux polémiques engendrées par les propos du pasteur Wright et du révérend Michael Pfleger. Obama était membre de cette Église depuis une vingtaine d’années62,63.

Le 3 juin, à l’issue des dernières primaires (Montana et Dakota du Sud), il atteint le seuil requis des 2 118 délégués, ainsi que le soutien de nombreux super-délégués64. Malgré la revendication par Clinton de la majorité du « vote populaire » (en nombre de voix de militants) et le refus de la sénatrice de se déclarer vaincue, Obama est désormais quasiment assuré d’être désigné candidat à la Maison-Blanche lors de la convention démocrate de la fin du mois d’août.

Le 7 juin, Hillary Clinton « suspend » sa campagne à l’investiture démocrate et apporte son soutien à Barack Obama dans sa campagne présidentielle contre le républicain John McCain65.

Le 27 août, troisième jour de la Convention démocrate à Denver, Obama est officiellement investi par acclamation, ou roll call, lancées par la sénatrice Hillary Clinton66. Plus de vingt ans après le révérend Jesse Jackson, trois fois candidat à l’investiture démocrate et premier à remporter des primaires, notamment en 1988, c’est le premier Afro-Américain32 investi pour la présidentielle par un parti majeur67.

Financement de sa campagne électorale

Concernant le financement des campagnes électorales, fortement encadrées par la législation américaine, Barack Obama se déclare partisan d’un système de financement public et a indiqué avant même sa déclaration de candidature qu’il financerait ainsi sa campagne présidentielle si son rival républicain faisait de même.

Cependant, en juin 2008, il décide de baser sa campagne sur la collecte de fonds privés, échappant ainsi à la limite de collecte imposée en cas de financement par les fonds publics. Il devient alors le premier candidat à se passer de ces fonds fédéraux depuis l’adoption par le Congrès des lois sur le financement des campagnes électorales, élaborées après le scandale du Watergate68.

Campagne présidentielle

Élection (4 novembre 2008)

Répartition du collège électoral par État en 2008. En bleu, les États remportés par Obama/Biden ; en rouge, ceux remportés par McCain/Palin. Pour chaque État est indiqué le nombre de grands électeurs.

Avec un taux de participation record de 63 % des électeurs inscrits69, Barack Obama a remporté l’élection présidentielle du 4 novembre 2008 avec plus de 9 millions de voix d’avance70 sur son adversaire John McCain. La victoire est nette aussi bien au niveau des grands électeurs (365 à 17371,72) que celui du vote populaire (52,9 % à 45,6 %)73. Outre ses victoires dans les États-clés âprement disputés de l’Ohio et de la Floride, Obama a fait basculer, de justesse, des bastions républicains traditionnels comme l’Indiana74 et a même obtenu les suffrages de deux anciens États confédérés (en plus de la Floride) : la Virginie75 et la Caroline du Nord76. Barack Obama l’emporte dans toutes les classes d’âge, sauf chez les plus de 65 ans, et bénéficie d’une plus forte mobilisation des jeunes électeurs, alors que 68 % des 18-25 ans se sont prononcés en sa faveur77. Il obtient également le suffrage de 54 % des catholiques, de 78 % des Israélites, ainsi que de 67 % des Latinos et de 95% des Afro-Américains78.

Au soir du 4 novembre 2008, il prononce devant plusieurs centaines de milliers de personnes son discours de victoire à Grant Park, dans la ville de Chicago, dans l’Illinois79. Après avoir remercié tous ses soutiens (famille, collaborateurs, électeurs), il évoque les enjeux majeurs de son mandat à venir ; en particulier les guerres d’Irak et d’Afghanistan et la crise économique. Son discours est teinté de références significatives aux discours d’investiture de John F. Kennedy, d’Abraham Lincoln et également de discours prononcés par Martin Luther King ; il cite notamment mot pour mot un passage du discours prononcé par Abraham Lincoln lors de sa première investiture80.

L’élection de Barack Obama est dans l’ensemble très bien accueillie à l’étranger, où elle est souvent l’occasion de célébrations populaires. Le Kenya, pays natal de son père, décrète même un jour férié. Fait également sans précédent, et bien que la Russie fasse montre de froideur, des gouvernements traditionnellement en très mauvais termes avec les États-Unis adressent leurs félicitations au nouveau président, ainsi Raul Castro (Cuba), Hugo Chávez (Venezuela) ou Mahmoud Ahmadinedjad (Iran). Depuis l’Afrique du Sud, il est également félicité par le prix Nobel de la Paix et ancien président Nelson Mandela81.

Barack Obama a été formellement élu par les grands électeurs le 15 décembre 2008 (sa victoire ayant été officiellement proclamée au Congrès des États-Unis par Dick Cheney le 8 janvier 2009)82, et il a succédé à George W. Bush le 20 janvier 2009. Il est alors devenu le quarante-quatrième président des États-Unis, et le premier Afro-Américain32 à accéder à la Maison Blanche.

Le début de sa présidence commence dans un contexte de guerre en Irak, de guerre en Afghanistan et d’une importante récession de l’économie américaine et de crise financière et économique mondiale.

Analyse d’une victoire

Barack Obama doit notamment sa victoire à une formidable mobilisation des primo-votants réalisée grâce notamment à une campagne révolutionnaire de mobilisation des donateurs, des militants et enfin des électeurs. Cette mobilisation fut basée sur trois leviers principaux : le message, les nouvelles technologies et l’organisation de terrain.

Le message, c’est le « changement », fondé sur l’émotion, sur le modèle des campagnes de community organizing, faisant des électeurs les acteurs de ce changement. La capacité de la campagne (ou organisation) mise en place par Obama à canaliser les flux monétaires et de bénévoles furent un élément déterminant de sa victoire ; en s’inspirant du modèle mis en place par les Républicains huit ans auparavant et en l’améliorant, Obama a su canaliser et tirer parti de son succès populaire83.

Les nouvelles technologies, ce sont les outils Internet qui sont utilisés avant tout pour recruter les sympathisants et organiser le militantisme. On y trouve les réseaux sociaux de type Facebook, sur lequel Barack Obama est de loin la personne au monde à compter le plus de partisans déclarés, avec près de cinq millions de supporters en janvier 200984 mais aussi une exceptionnelle base de données appelée Catalist, « un fichier unique qui répertorie individuellement 220 millions d’Américains, avec jusqu’à 600 informations par personne », permettant d’effectuer un ciblage précis sur tous les électeurs afin d’élaborer des messages personnalisés85.

Enfin, l’organisation de terrain combine une communication de mobilisation, le militantisme de proximité et une campagne de financement, structurée en groupes géographiques (DC for Obama, etc.) ou thématiques (Students for Obama, Lawyers for Obama, etc.), organisée sur le modèle du téléthon, permettant à Barack Obama de bénéficier in fine d’un budget de 750 M$ contre 350 M$ pour John McCain. Au total, Barack Obama a levé une armée de 1,2 million de militants, représentant 25 % du budget de campagne (200 M$). Ces militants ont approché directement ou par téléphone, près de 68 millions d’Américains, soit plus de la moitié des électeurs et 99 % des électeurs cibles85.

Transition présidentielle (novembre 2008 – janvier 2009)

Article connexe : Administration Obama.

L’élection présidentielle américaine indirecte fait que le président élu ne prend ses fonctions qu’onze semaines après le suffrage populaire. Cette période entre l’Election Day du 4 novembre et l’Inauguration Day, jour de la prise de fonction présidentielle, le 20 janvier est une phase de nomination de la nouvelle administration présidentielle et de transition avec l’administration sortante. La première nomination de la nouvelle administration est celle de Rahm Emanuel au poste de Chef de cabinet de la Maison Blanche. De nombreux noms circulent quant aux différents secrétaires et le 1er décembre, il est annoncé que son ancienne rivale à l’investiture Hillary Clinton sera proposée par l’administration Obama comme secrétaire d’État86. Les principaux postes sont pourvus dès début décembre (voir Administration Obama). Bien qu’Obama ait axé sa campagne présidentielle sur le slogan du changement, on note la prépondérance de vétérans de l’administration Clinton dans la nouvelle équipe, par souci revendiqué de bénéficier de leur expérience face à la crise.

Rencontre entre le président en exercice George W. Bush et le président élu Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 10 novembre 2008

Conformément à ses promesses de dépasser le clivage bipartite87, Obama maintient à la Défense son titulaire nommé par George W.Bush en 2006, Robert Gates, un proche des républicains88 et de la famille Bush en particulier89, et rencontre à deux reprises son adversaire malheureux John McCain à la mi-novembre 2008 et le 19 janvier 2009, lors d’un bal rendu en l’honneur de l’ancien vétéran du Viêt Nam90. Il nomme également deux autres hommes proches des républicains dans son gouvernement, Ray LaHood (ancien représentant républicain) comme secrétaire au transport et le général James L. Jones, proche de John McCain91, comme conseiller à la sécurité nationale.

Le président Bush ayant souhaité que cette transition se passe au mieux, Obama bénéficie rapidement d’un accès aux informations classées secret défense et reçoit les mêmes rapports de sécurité que le président en exercice par la CIA et le FBI.

Avançant qu’il ne peut y avoir qu’un président américain en exercice à la fois, Barack Obama fait le choix discuté de rester globalement silencieux en décembre 2008 et janvier 2009 lors de l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza. Celle-ci cesse significativement quelques jours avant son investiture.

Obama bénéficie d’une sécurité renforcée, très proche de celle du président en exercice. Elle est assurée par le Secret Service, l’agence fédérale chargée de la protection du président, du vice-président et de diverses personnalités. Il circule ainsi en convoi blindé et sa maison de Hyde Park ainsi que le bâtiment fédéral de Chicago lui servant de quartier général pendant cette période de transition sont étroitement surveillés. Le président-élu ne déménage à Washington que début janvier 2009.

Lors des campagnes électorales, les principaux candidats à l’élection présidentielle américaine bénéficient d’une protection du Secret Service. Le candidat Obama fut le premier, en mai 2007, à en bénéficier du fait du risque d’attentats par des suprémacistes blancs92. Cette protection fut, comme pour le candidat républicain, renforcée après leur désignation respective comme candidat de leur parti.

Présidence

Article détaillé : Présidence de Barack Obama.

Investiture

Article détaillé : Investiture de Barack Obama.

Prestation de serment de Barack Obama le 20 janvier 2009 qui devient le 44e président des États-Unis

Barack Obama dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, le premier jour de sa présidence.

Le 20 janvier 2009 à 12 h 07, Barack Obama prête serment au Capitole de Washington, D.C., devant une foule sans précédent estimée à plus de 2 millions de personnes, et sous les yeux de plusieurs centaines de millions de téléspectateurs du monde entier. Il est ainsi officiellement investi comme 44e président, dans une atmosphère de ferveur nationale et internationale peu habituelle (près de 8 Américains sur 10 lui accordent alors leur confiance face à la crise). Symboliquement, le premier président afro-américain réutilise la Bible qui avait servi en 1861 pour l’investiture d’Abraham Lincoln. Dans les jours précédents, il avait refait en train le trajet de Philadelphie à Washington accompli par ce dernier cette année-là, et s’était adressé à la foule depuis le Lincoln Memorial.

En signe d’unité nationale, Barack Obama choisit un évêque épiscopalien gay pour dire la prière d’ouverture des festivités de son investiture, un pasteur évangélique anti-avortement pour la prière d’ouverture de la cérémonie, et un célèbre vétéran du mouvement des droits civiques, ancien compagnon de Martin Luther King, pour la prière de clôture. Le discours d’investiture du nouveau président insiste sur « le triomphe de l’espérance sur la peur », sur le « refus du choix entre nos idéaux et notre sécurité » et sur le dialogue international, sans cacher aux Américains les difficultés qui les attendent93.

Le président de la Cour suprême John G. Roberts Jr. ayant mal placé un adverbe en récitant la formule constitutionnelle, et fait ainsi hésiter le nouveau président, la prestation de serment est refaite en privé le lendemain, 21 janvier, à la Maison Blanche pour éviter toute contestation juridique éventuelle94. Le membre de phrase mal prononcé était : « that I will faithfully execute the Office of President of the United States », le juge avait déplacé le mot « faithfully » ainsi : « That I will execute the Office of President to the United States faithfully ».

Doctrine politique

Barack Obama est considéré comme un homme politique pragmatique, adepte du compromis pour faire avancer ses idées et ses projets et capable de rassembler diverses catégories de l’électorat, même si ses votes au Congrès ont pu le classer à la gauche du parti95. Son discours sur l’état de l’Union de janvier 2010, venant peu de temps après avoir perdu la super majorité au Sénat avec l’élection du successeur de Ted Kennedy au Massachusetts, a mis l’accent sur la nécessité de réformer la finance mondiale, suite à la crise financière de 2008, et appelle les démocrates et républicains à voter une loi afin de contre-carrer l’arrêt de la Cour suprême, Citizens United v. Federal Election Commission, du 21 janvier 2010, qui étend les possibilités de financement électoral par les entreprises (nationales et étrangères)96. La perte de la majorité au Sénat hypothèque la réforme du système de protection sociale. Il est aussi adepte d’une large ouverture de l’information (non classifiée) détenue par les administration et les Agences gouvernementales, vers le public, ainsi que d’une approche participative et collaborative, ce qu’il a traduit, dès son premier jour de travail à la Maison Blanche par l’ Open Government Initiative.

Politique étrangère

Barack Obama rencontre le pape Benoît XVI le 10 juillet 2009 au Vatican.

Barack Obama est présenté comme un adepte du multilatéralisme, partisan de la realpolitik et prend pour modèle James Baker, saluant la politique étrangère américaine menée sous la présidence de George H. W. Bush pendant la première guerre du Golfe en 1991 et lors de la chute du Mur de Berlin en 198997. Sa politique étrangère est mise en œuvre par sa Secrétaire d’État, Hillary Clinton. S’il veut être plus ferme à l’égard du programme nucléaire de la Corée du Nord, ses principales propositions sont un retrait en 16 mois des troupes américaines de combat d’Irak, qui commencerait dès sa prise de fonction, et le commencement d’un dialogue « sans préconditions » avec l’Iran98. Il affirme cependant après son élection qu’il considère le programme nucléaire iranien comme « inacceptable ». Cette déclaration a été critiquée par le président du Parlement iranien, Ali Larijani99.

Concernant les relations avec Israël et avec les Palestiniens, après avoir été ambivalent, il prononçait, le 4 juin 2008 à la conférence du lobby pro-israélien Aipac (American Israel Public Affairs Committee) un discours dans lequel il apportait son soutien au statut de Jérusalem, comme capitale indivisible d’Israël100,59.

Le 10 juillet 2009, il rencontre au Vatican le pape Benoît XVI, en marge du sommet du G8. Le président Obama s’est notamment engagé auprès de lui à tenter de réduire le nombre d’avortements.

Discours du Caire

Il a prononcé à l’Université du Caire le 4 juin 2009 un discours considéré comme présentant un changement de cap majeur en matière de relations internationales entre les États-Unis et les musulmans101.

Au cours de ce discours, le président Obama s’est prononcé en faveur de la non-réglementation du port du voile : « Il est important pour les pays occidentaux d’éviter de gêner les citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, et par exemple en dictant les vêtements qu’une femme doit porter » et d’ajouter « On ne doit pas dissimuler l’hostilité envers une religion devant le faux-semblant du libéralisme ». Cette critique envers un pays occidental vise selon de nombreux observateurs la France et sa politique de laïcité102,103,104.

Chine

Le 18 février 2010, Barack Obama rencontre le dalaï-lama dans la Map Room à la Maison Blanche

En octobre 2010, concernant l’attribution du prix Nobel de la paix au Chinois Liu Xiaobo, il déclare :

« Le comité Nobel a choisi un porte-parole éloquent et courageux de la cause des valeurs universelles… Au cours des trente dernières années, la Chine a accompli des progrès spectaculaires… Cette récompense nous rappelle que la réforme politique n’a pas suivi le même rythme et que les droits humains doivent être respectés »105.

En janvier 2011, recevant Hu Jintao en visite d’État, Barack Obama aborde la question des droits de l’homme et suggère le dialogue entre la Chine et le dalaï-lama106.

Mort d’Oussama ben Laden

Article détaillé : Mort d’Oussama ben Laden.
President Obama on Death of Osama bin Laden.ogv
Déclaration de Barack Obama sur la mort d’Oussama ben Laden.

Le 1er mai 2011, à approximativement 23 h 20 (heure de l’Est), il annonce la mort, par les forces spéciales des États-Unis, du dirigeant principal du réseau jihadiste al-Qaida, Oussama ben Laden107, commanditaire présumé des attentats du 11 septembre 2001. Cette annonce suscite des scènes de liesse aux États-Unis, et de nombreuses réactions positives au travers le monde108.

Intérieur et société

Peine de mort

À l’instar de Bill Clinton, Barack Obama radicalisa sa position au fur et à mesure de son ascension politique. Lorsqu’il était sénateur dans l’Illinois, Obama a fait voter une loi qui rend obligatoire pour la police de filmer les interrogatoires des accusés encourant la peine de mort, sous peine de voir les aveux non-filmés annulés. Lorsqu’il fut candidat pour devenir sénateur fédéral de l’Illinois, Obama déclara à la télévision que la peine de mort était utilisée « trop fréquemment et inconsciemment » et rappela que « treize condamnés à mort ont été libérés en Illinois pour cause d’innocence ». Il conclut en déclarant que même s’il supportait la peine de mort lorsque « la communauté est fondée à exprimer la pleine mesure de son indignation », il fallait réduire le nombre de crimes capitaux109. Durant la campagne présidentielle, Obama déclara également que Ben Laden justifiait le recours à la peine de mort110. Enfin il condamna, le jour-même où elle fut rendue, une décision111 de la Cour suprême qui déclarait la peine de mort anticonstitutionnelle pour les personnes condamnées pour viol sur mineur sans homicide (John McCain venait de faire la même chose dans la matinée). Une fois élu, Obama nomma Eric Holder, personnellement opposé à la peine de mort, comme procureur général (poste crucial dans le fonctionnement de la peine de mort fédérale). Lors de son audition, Holder déclara qu’il appliquerait « la loi faite par le Congrès ». C’est avec son autorisation que la peine de mort fut ainsi requise devant une cour fédérale dès sa prise de fonction en janvier 2009112,113.

Armes à feu

Il se déclare également en faveur du 2e amendement sur le droit de posséder des armes à feu mais reconnait l’utilité des « lois de bon sens pour empêcher les armes de tomber dans les mains d’enfants ou de membres de gangs113 ».

Avortement et homosexualité

Barack Obama est favorable au droit à l’avortement et il se déclare partisan des contrats d’union civile entre personnes de même sexe et souhaite la généralisation de l’extension des droits et avantages matrimoniaux aux homosexuels, tant au niveau de chaque État qu’au niveau fédéral114 sans pour autant remettre en cause la définition du mariage civil entre un homme et une femme qu’il laisse aux différents États à définir115,116.

Immigration

S’il est favorable au renforcement des contrôles à la frontière mexicaine, il défend une régularisation des immigrés clandestins déjà présents auxquels il envisage l’octroi du permis de conduire95. Il considère notamment que sans l’apport de main-d’œuvre immigrée, l’agriculture américaine mettrait la « clef sous la porte », signifiant concrètement son intention de favoriser le regroupement familial et d’augmenter le nombre d’immigrés réguliers117.

Économie et politique sociale

Réforme de la santé

Lors de sa campagne électorale de 2008, Obama proposait de mettre en place une importante réforme du système de santé américain permettant la création, au niveau fédéral, d’une « assurance santé universelle », sans pour autant imposer une couverture santé obligatoire à l’exception des enfants98. C’est alors un de ses projets phares de sa campagne. Néanmoins, une fois élu président, pour faire adopter son texte, Obama fut contraint à des concessions pour faire adopter son projet par le Congrès. Le 7 novembre 2009, soit presque 11 mois après son investiture et en dépit d’une majorité confortable à la Chambre des représentants, il obtint de justesse, par 220 voix contre 215, l’adoption d’un texte réformant le système de santé. Un seul républicain, Joseph Cao avait alors voté pour la réforme. Le Sénat américain adopta également son propre texte le 24 décembre, après un long débat et de multiples amendements par 60 voix contre 40. Finalement, après maintes péripéties, le 21 mars 2010, en dépit de sondages d’opinions défavorables, d’une polarisation aggravée de la classe politique et des citoyens américains, d’une popularité présidentielle en berne symbolisée par la victoire d’un républicain dans le Massachusetts pour succéder à Ted Kennedy et des réticences d’une partie des élus démocrates, le texte voté par le Sénat est adopté tel quel par la Chambre des représentants par 219 voix contre 212.

Qualifié d’historique, le texte, qui n’a reçu aucune voix de l’opposition (une première historique pour ce genre de législation), permet de garantir une couverture santé à 32 millions d’Américains qui en sont dépourvus. Il reste néanmoins bien en deçà des promesses électorales de Barack Obama car elle n’inclut pas, notamment, de régime public universel ni même d’assurance publique, et laissera 5 % des résidents américains (23 millions de personnes) sans aucune couverture maladie (contre 15 % avant la réforme)118.

En vertu du texte ainsi adopté, la plupart des Américains auront l’obligation de s’assurer avant 2014, sous peine de se voir infliger des pénalités119. Des subventions seront accordées par le gouvernement fédéral pour aider les familles aux plus bas revenus à payer leurs cotisations (revenus inférieurs à 88 000 dollars par an119). Les entreprises de plus de 50 salariés (PME et commerçants) qui ne fourniront pas de couverture devront également payer des pénalités120. Par ailleurs, le texte interdit aux assurances de refuser de couvrir des personnes en raison de leurs antécédents médicaux119. Les parents pourront également protéger leurs enfants jusqu’à l’âge de 26 ans. Néanmoins, pour parvenir à ses fins et faire adopter cette loi, Barack Obama annonce qu’il signera un décret garantissant que la réforme ne modifierait en rien les restrictions interdisant l’utilisation de fonds fédéraux pour des avortements121, ce qu’il fait le 24 mars au lendemain de la promulgation de la loi122. Plusieurs correctifs doivent encore être adoptés par une loi budgétaire par les deux chambres. La réforme devrait coûter 940 milliards de dollars (695 milliards d’euros) sur dix ans119. Son financement devrait être assuré par des taxes sur les revenus élevés et la baisse des dépenses de soins119.

Cela faisait près d’un siècle que le Congrès débattait de cette question de la santé. Le président républicain Théodore Roosevelt en parlait déjà dans son programme, mais fut battu à l’élection présidentielle américaine de 1912 par le candidat démocrate Woodrow Wilson. En 1965, le président démocrate Lyndon Johnson avait promulgué le Medicare et Medicaid, assurances pour les personnes âgées et pour les personnes pauvres, respectivement, après avoir rallié à lui la moitié des voix républicaines du Congrès. Le président démocrate Bill Clinton tenta lui-aussi de faire passer un projet ambitieux en 1993, mais échoua.

Dès la promulgation de la loi par Barack Obama le 23 mars 2009, les attorneys généraux (ministres de la Justice) de douze (puis quatorze) États américains déclareront mettre en œuvre une procédure judiciaire fédérale visant à contester la constitutionnalité de la nouvelle loi pour violation de la souveraineté des États123 alors que les législatures de 37 États entament des débats visant à adopter un statut dérogatoire pour ne pas avoir à appliquer la réforme124. Puis, le 24 mars, après l’adoption au Sénat de deux amendements déposés par les républicains concernant des vices de procédure, la loi de conciliation, adoptée par la chambre des représentants pour appliquer la nouvelle loi et qui prévoit notamment une extension des subventions fédérales, une aide accrue de l’État au programme Medicaid, un élargissement de l’assiette de l’impôt et une réforme du programme des prêts aux étudiants, doit être renvoyée de nouveau à la chambre pour faire l’objet d’un nouveau vote, retardant ainsi la mise en œuvre du texte125. Toute la réforme comprenant le texte originel du Sénat et la loi de conciliation sont adoptés le 25 mars 2010126. La réforme devient alors l’un des thèmes principaux de la campagne électorale de mi-mandat de 2010, les républicains ayant promis de l’abroger ou de la modifier.

Lutte contre la crise économique

Nicolas Sarkozy accueille Barack Obama lors du sommet du G20 à Cannes, le 3 novembre 2011.

Lors de sa campagne électorale, Barack Obama a également préconisé une hausse du salaire minimum afin qu’il soit indexé sur l’inflation127, des baisses d’impôts massives pour la classe moyenne (pour les personnes gagnant moins de 250 000 $ par an)128, le recours au crédit d’impôt pour aider les ménages les plus modestes et a promis de renégocier le traité de libre-échange nord-américain (l’ALÉNA). Dans le contexte de la crise des subprimes et du poids des crédits, il déclarait vouloir protéger les citoyens américains contre les abus des prêts de toutes sortes et a annonçait un plan de grands travaux publics sur dix ans, financés par le retrait des forces de combat d’Irak95.

Suite à son investiture, le président Barack Obama procéda à des annulations de programmes industriels considérés comme trop coûteux, non budgétés ou à l’ambition détournée de leur finalité : ce fut notamment le cas du programme Constellation (annulé le 1er février 2010) ou du projet de bouclier radar européen annulé le 18 septembre 2009 en vue d’obtenir l’appui du Kremlin sur la demande d’arrêt du programme nucléaire iranien129.

Environnement

Pour lutter contre le réchauffement climatique, il propose d’augmenter le prix de l’électricité, d’investir dans les biocarburants, les énergies alternatives98,130 et se déclare favorable à l’instauration d’un marché du CO2 (obligeant les entreprises polluantes à racheter un « droit à polluer » auprès d’entreprises non polluantes)95. Comme son ancien adversaire républicain à l’élection présidentielle de 2008, John McCain, il est plutôt favorable également au développement de l’énergie nucléaire comme solution aux problèmes climatiques mais sa position sur le sujet est devenue ambivalente durant la campagne électorale131. Le 1er juin 2009, le Secrétaire à l’Énergie Steven Chu a annoncé un fonds de 256 millions de dollars afin d’améliorer l’efficience énergétique des principales industries aux États-Unis132.

Faute de majorité de 60 voix au Sénat, l’examen du projet de loi sur l’énergie, adopté par la Chambre des représentants en 2009, a été ajourné le 22 juillet 2010, ce qui rend son adoption peu probable. Ce recul, qui ne traduit pas en loi les engagements pris à Copenhague, fragilise la position de l’exécutif américain dans les négociations internationales à venir133.

Vie privée et personnalité

Obama jouant au basket-ball avec l’armée américaine au camp Lemonier, à Djibouti en 2006.

Personnalité attachée à ses racines afro-américaines et aux goûts culturels éclectiques134, grand lecteur, écrivant lui-même ses livres et ses discours les plus importants, Barack Obama doit une bonne partie de son ascension politique à ses talents d’orateur et à son charisme135,136,137.

Dans sa déclaration de revenus de 2007, le couple Obama a inscrit 4,2 millions de dollars, provenant largement des droits d’auteur des livres de Barack Obama.

Le couple Obama a déclaré un revenu brut ajusté de 2 656 902 dollars (environ 2 millions d’euros) en avril 2009 pour leur déclaration de 2008. Ils ont payé, en 2008, 855 323 dollars (environ 647 000 euros) d’impôts fédéraux et 77 883 dollars (environ 59 000 euros) à l’État de l’Illinois et donné 172 050 dollars à 37 œuvres caritatives138.

Barack Obama est un grand amateur de basket-ball, qu’il continua à pratiquer presque chaque matin pendant sa campagne électorale, y compris le jour de son élection. Il promit l’installation d’une salle appropriée à la Maison-Blanche. Pendant la campagne présidentielle, il fit beaucoup rire par une tentative pour s’essayer maladroitement sous les caméras au bowling, sport très populaire en Amérique. Une fois à la Maison-Blanche, on le verra aussi jouer au golf avec le vice-président Biden sur le green du jardin de la résidence officielle139.

Barack Obama se trouve être le cinquième président gaucher en trente ans, après Gerald Ford, Ronald Reagan, Georges H. Bush et Bill Clinton. Ainsi qu’il le lança aux photographes lors de la signature de ses premiers documents officiels de président : « Je suis gaucher, il va falloir vous y faire140 ».

Prix Nobel de la paix 2009

Le 9 octobre 2009, Barack Obama reçoit le prix Nobel de la paix, suscitant la surprise et une certaine incrédulité dans le monde, alors qu’il n’entame que son dixième mois de mandat présidentiel. Le comité du Nobel justifie sa décision en évoquant « les efforts extraordinaires [du président américain] en faveur du renforcement de la diplomatie internationale et de la coopération entre les peuples ». Cette décision est souvent qualifiée de politique et de partisane, récompensant plus des paroles et des bonnes intentions que des actes concrets141,142,143,144. Obama devient ainsi le quatrième président américain et le troisième en fonction à recevoir le prix après, dans l’ordre chronologique, Woodrow Wilson, Theodore Roosevelt et Jimmy Carter.

Controverse

Dix jours avant de recevoir le prix Nobel, le président américain décide, avec l’accord du sénat, l’envoi de 30 000 soldats américains pour poursuivre la Guerre d’Afghanistan de 2001145. Cela déclencha une forte controverse obligeant le « président de guerre », surnom qu’il a reçu et qu’il ne rejette pas146, à aller chercher son prix Nobel en toute discrétion147. Seuls 19 % des Américains pensent que leur président méritait le prix Nobel de la Paix147.

Notes et références

  1. Barack Obama publie tout son acte de naissance dans Le Figaro du 27 avril 2011.
  2. Discours sur la question raciale du 18 mars 2008 sur le blog de Philippe Boulet-Gercourt du nouvelobs.com
  3. John McCain a obtenu 45,6 % des voix et 173 grands électeurs.
  4. (en) The Nobel Peace Prize 2009
  5. Le Monde.fr “Barack Obama sera candidat à sa succession en 2012″, consulté le 4 avril 2011
  6. Nom qu’on retrouve en arabe et swahili, voire en hébreu, traduit par « béni » par Obama lui-même — Corine Lesnes, « Barack Obama, l’homme sans bagages », Le Monde, 4 janvier 2007. Consulté le 3 juin 2008
  7. Troisième partie, notamment le récit de Granny sur les origines familiales et la vie d’Hussein et de Barack Sr.
  8. Dans son autobiographie, Barack Obama écrit toujours Alego ; le village proprement dit s’appelle Nyang’oma Kogelo, mais fait partie de la circonscription électorale d’Alego, district de Siaya, province de Nyanza, dont le chef-lieu est Kisumu ; Barack Obama Sr est inhumé à Alego ; une école et le collège d’Alego portent le nom de Senator Barack Obama.
  9. Kendu Bay est la dénomination utilisée par Barack Obama ; le nom africain du village est Kanyadhiang’-Karachuonyo, district de Rachuonyo, province de Nyanza.
  10. D’après le Times, il a été torturé pour fournir des informations sur la rébellion : (en) « Beatings and abuse made Barack Obama’s grandfather loathe the British », The Times, 3 décembre 2008. Cette référence donne une version qui ne correspond pas vraiment à ce qu’écrit Barack Obama dans son autobiographie.
  11. Helima n’a pas eu d’enfants ; Akumu en a eu trois : Sarah (née en 1934), Barack (1936-1982), Auma (née ca 1945) ; Sarah (née en 1922, épousée en 1938) en a eu cinq : Omar, Zeitouni, Jane, Yusuf, Sayid. Renseignements plus détaillés sur la page anglaise : Family of Barack Obama
  12. (en) Barack Obama, « My Spiritual Journey », Time Magazine.
  13. Source pour la suite : Autobiographie de Barack Obama, Dreams from My Father
  14. Philippe Coste, « Qui est Barack Obama? », L’Express, 17 janvier 2008. Consulté le 23 juillet 2008
  15. Son père lui a donné ce prénom de garçon car il désirait avoir un fils.
  16. (en) Madelyn Dunham, Oct 26, 1922 – Nov 3, 2008. Consulté le 5 novembre 2008
  17. (en) Amanda Ripley, « The Story of Barack Obama’s Mother », Time avec CNN, 9 avril 2008. Consulté le 9 juin 2008
  18. (en) Ripley, Amanda, « The Story of Barack Obama’s Mother », Time, 9 avril 2008. Consulté le 5 janvier 2009
  19. où naîtra Maya Soetoro, la demi-sœur de Barack Obama, de neuf ans sa cadette
  20. (en) Lolo Soetoro et la religion sur le site officiel de Barack Obama
  21. (en) Obama Debunks Claim About Islamic School sur le site du Washington Post
  22. (« Was Barack Obama a Muslim? », FrontPageMagazine.com, 24 décembre 2007)
  23. (en) Article sur la scolarité de Barack Obam à Punahou sur le site du Honolulu Star-Bulletin
  24. (en) Article du New York Times
  25. Barack Obama (trad. Danièle Darneau), Les rêves de mon père, Presses de la Cité, 19 mars 2008, 453 p. (ISBN 2-258-07597-1 et 978-2-25807-597-9)
  26. Informations de l’Université de Columbia
  27. Pour ce paragraphe : cf. Dreams from my Father, Canongate (paperback edition), Londres, 2007, pages 133 à 140
  28. Il fait une différence entre l’assistant social, qui s’occupe de cas individuels, et l’organisateur communautaire, qui s’occupe de la structuration de groupes d’action
  29. (en) David Remnick (en), The Bridge: The Life and Rise of Barack Obama (New York: Alfred A. Knopf, 2010), p. 118.
  30. Pap Ndiaye, « L’homme de Chicago », dans L’Histoire (ISSN 0184-2339), no 339, février 2009, p.64
  31. Mustapha Cherif, « L’élection présidentielle aux USA : Guerre ou paix en 2009 ? », L’Expression, 28 février 2008, page 15.
  32. Ayant des ancêtres Noirs d’Afrique, il est classé Afro-Américain par les média américains. Par ailleurs, cette question a été analysée par au moins Leslie Fulbright qui a publié (en) Obama’s candidacy sparks debates on race. Is he African American if his roots don’t include slavery?San Francisco Chronicle, 19 février 2007
  33. Article de l’Express, ibid.
  34. Article de l’Express, n°2950, ibid.
  35. (en) le discours du 2 octobre 2002 sur wikisource
  36. discours pro-guerre d’Hillary Clinton au Sénat en octobre 2002
  37. (en) Barack Obama, Defining Moments : An early defeat launched a rapid political climb sur le site du Boston Globe
  38. Vidéo du discours « The Audacity of Hope » sur le site de l’Express.
  39. (en) Obama rising sur le site Diverse : Issues In Higher Education (formerly Black Issues In Higher Education)
  40. Les sénateurs noirs de l’histoire du Sénat américain
  41. Obama entre dans la course, L’Express avec Reuters, 12 février 2007. Consulté le 9 juillet 2008
  42. (en) Boston.com staff, « Globe endorses McCain, Obama », The Boston Globe, 15 décembre 2007. Consulté le 12 juillet 2008
  43. Corine Lesnes, « Coup d’envoi dans l’Iowa des primaires américaines », Le Monde, 3 janvier 2008. Consulté le 8 juillet 2008
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  69. Les recettes de la victoire d’Obama : une passionnante étude de Terra Nova par Renaud Revel, journaliste à l’Express. Cette participation bat le précédent rercord de 2004 et n’a jamais atteint un niveau aussi haut depuis l’élection de William Howard Taft en 1908
  70. soit un écart équivalent à ceux de George H. W. Bush en 1988 et Bill Clinton en 1996
  71. résultats définitifs sur le site du New York Times consulté le 20/11/08
  72. Le score en termes de grands électeurs et en terme géographique est sensiblement le même que celui de Bill Clinton en 1992 et 1996.
  73. 66 728 126 voix à 58 119 030, consulté sur le site du New York Times le 2 décembre 2008
  74. Résultats sur CNN. Moins de 1 % des voix séparent les candidats en Indiana
  75. Résultats en Virginie, sur CNN
  76. Résultats en Caroline du Nord, sur CNN. Seuls 0,4 % des voix séparent les deux candidats.
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  80. « Nous ne devons pas être ennemis. Bien que la passion ait pu avoir tendu nos liens d’affection, elle ne doit pas les rompre. Les cordes mystiques de la mémoire, s’étendant de chaque champ de bataille et de chaque tombe de patriote, jusqu’à chaque cœur vivant et chaque foyer partout dans ce pays immense, feront résonner encore le chœur de l’Union, une fois touchées encore, autant qu’elles le seront certainement par les meilleurs anges de notre nature ».
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  87. Le fait de nommer un membre du parti adverse dans son gouvernement est courant aux États-Unis. Ainsi, par exemple, en 1971, le républicain Richard Nixon avait nommé l’ancien gouverneur démocrate du Texas, John Bowden Connally, comme secrétaire au trésor. En 1997, le démocrate Bill Clinton avait nommé le sénateur républicain du Maine, William Cohen, à la Défense et en 2001, le républicain Bush avait maintenu le démocrate Norman Mineta dans son gouvernement.
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  92. Obama bénéficie d’une sécurité renforcée – Le Figaro, 29 octobre 2008
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  110. YouTube – Obama: Crime of Bin Laden “Justifies” Use of Death Penalty
  111. Aux États-Unis, il est interdit de condamner à mort les violeurs d’enfants
  112. Eric Holder requiert la peine de mort pour les 2 meurtriers d’un gardien de la prison de Fresno
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  121. La Maison Blanche annonce un décret sur l’avortementAP, 22 mars 2010
  122. Obama signe un décret sur l’avortement et déçoit des partisansReuters, 24 mars 2010
  123. Obama: 12 États contre la réformeLe Journal du dimanche, 23 mars 2010
  124. Attention à la suite ! – François Clemenceau, Europe 1, 23 mars 2010
  125. Le texte sur la réforme de l’assurance-maladie devra être revotéLe Monde, 25 mars 2010
  126. Le Congrès américain adopte définitivement la réforme de santéLe Point, 26 mars 2010
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  129. USA/Russie – Bouclier antimissile : l’offre d’Obama à Moscou sur lci.fr, LCI, 2009. Consulté le mardi 3 mars 2009
  130. Virginie Robert, « Barack Obama, un programme économique pour la classe moyenne », Les Échos, 18 février 2008. Consulté le 26 juin 2008
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  133. Le Sénat inflige un revers à Barack Obama sur le climat (Corine Lesnes), Le Monde, 26 juillet 2010, page 4
  134. « Quand Obama ne fait pas de politique… », Le Figaro, 20 janvier 2009.
  135. « Cicéron speechwriter d’Obama ? : l’éloquence revient à la Maison-Blanche », analyse sur le site d’histoire non-fiction.fr
  136. « Barack Obama : un grand orateur à la Maison Blanche », vidéos des discours importants du nouveau président sur le site Jeune-Afrique.
  137. « Les discours d’Obama allient puissance du verbe et force du symbole », La Croix, 21 janvier 2009.
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  140. « Les gauchers sur un pied d’égalité », Libération, 23 février 2009
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  142. L’attribution du Nobel a surpris le monde et suscité des réactions contrastées, Le Monde du 11 octobre 2009 (article payant)
    Le sens du Nobel, éditorial du Monde, 10 octobre 2009
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  147. Barack Obama va chercher son prix Nobel controversé en catimini, Le Monde.fr, publié le 10 décembre 2009.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Charles de Gaulle

Saturday, May 19th, 2012

Charles de Gaulle, né le 22 novembre 1890 à Lille et mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne, est un général, écrivain et homme d’État français.

Après son départ pour Londres en juin 1940, il devient le chef de la France libre qui résiste face au Régime de Vichy, et à l’occupation allemande et italienne de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946, dernier président du Conseil des ministres de 1958 à 1959, il est l’instigateur de la fondation de la Ve République, dont il est le premier président de 1959 à 1969.

Il est l’unique grand maître de l’ordre de la Libération.

Sommaire

 

Biographie

Origines familiales

La famille paternelle de Gaulle était de petite noblesse parlementaire parisienne. Elle était liée par plusieurs mariages à sa famille maternelle (les Maillot).

D’après les travaux généalogiques du grand-père paternel et du père du général de Gaulle, Julien et Henri de Gaulle, la famille de Gaulle pourrait se rattacher à une très ancienne famille de noblesse d’épée française, inconnue cependant des nobiliaires français1. L’ancêtre le plus ancien du général de Gaulle pourrait ainsi être Richard de Gaulle, écuyer du roi Philippe Auguste qui le dota d’un fief à Elbeuf-en-Bray, en Normandie, en 1210. On trouve trace vers 1420 d’un Jehan de Gaulle qui, après le désastre d’Azincourt, résista pendant près de deux ans aux Anglais à Vire, dans l’ouest de la Normandie, et qui se serait ensuite exilé en Bourgogne2.

Aux XVIe et XVIIe siècles, on retrouve trace de « capitaines-châtelains » de Gaulle à Cuisery dans le sud de la Bourgogne. Gaspard de Gaulle, qualifié par le roi Charles IX de « chevalier », fut délégué du bailliage de Chalon-sur-Saône aux états généraux de Blois en 1576. Ces de Gaulle se seraient ensuite installés en Champagne où on retrouve leur trace à Châlons-en-Champagne aux XVIIe et XVIIIe siècles, exerçant des charges de justice et ils se seraient intégrés à la noblesse de robe.

La famille s’installa enfin à Paris vers le milieu du XVIIIe siècle. L’arrière-arrière-grand-père du général de Gaulle, Jean-Baptiste de Gaulle (1720-1797) était procureur auprès du Parlement de ParisNote 2. Il est le père d’un autre Jean-Baptiste de Gaulle (1759-1832), cité dans les généalogies comme avocat au Parlement de Paris qui comparut devant le Tribunal révolutionnaire pendant la Terreur mais réussit à éviter la guillotine3. Les de Gaulle résidaient depuis près de cent cinquante ans à Paris quand Charles de Gaulle naquit en 1890.

La famille maternelle de Charles de Gaulle, les Maillot, était originaire des Flandres françaises. C’est du côté de cette famille maternelle que le général de Gaulle avait des ancêtres irlandais (les MacCartan4, Jacobites réfugiés en France après la Glorieuse Révolution), écossais (les Fleming), et allemands (les Kolb, du duché de Bade)5. Le grand-père maternel du général de Gaulle était un industriel lillois.

Bien que la famille de Gaulle vécût à Paris, la mère du général de Gaulle se rendit dans sa famille à Lille pour donner naissance à son fils, en accord avec la tradition familiale de la famille Maillot6.

Éducation et famille

Issu d’une famille catholique résidant à Paris au 15 de l’avenue de Breteuil, Charles André Joseph Pierre-Marie de Gaulle est le fils de Jeanne Maillot et d’Henri, professeur de lettres, d’histoire et de mathématiques au collège de l’Immaculée-Conception de Paris, dirigé par les Jésuites.

Charles de Gaulle a trois frères et une sœur :

Très tôt, grâce à son père, Charles découvre les œuvres de Maurice Barrès, Henri Bergson et Charles Péguy. Son père se dit monarchiste de regret et lit L’Action française, mais croit en l’innocence de Dreyfus. Sa mère est davantage passionnée de politique : dès la première page des Mémoires de guerre, Charles de Gaulle rend hommage à sa mère admirée, « qui portait à la patrie une passion intransigeante à l’égal de sa piété religieuse ».

Charles de Gaulle fait une partie de ses études primaires à l’école des Frères des écoles chrétiennes de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin. Il a son père comme enseignant. Lors de la crise politico-religieuse résultant des lois de 1901 et 1904, Charles de Gaulle est inscrit pour poursuivre ses études chez les jésuites français en Belgique au collège du Sacré-Cœur installé au château d’Antoing7, vivant ainsi sa première expérience d’exil.

Il a quinze ans quand, en 1905, il rédige un récit dans lequel il se décrit en « général de Gaulle » sauvant la France, témoignage d’une ambition nationale précoce8. Plus tard, il expliquera à son aide de camp Claude Guy avoir eu dès son adolescence la conviction qu’il serait un jour à la tête de l’État9,Note 3.

Entré 119e sur 221 à l’École militaire de Saint-Cyr en 1908, après avoir fait ses classes préparatoires au prestigieux collège privé catholique Stanislas à Paris, il en sort diplômé en 1912, se classant à la 13e placeNote 4, et rejoint l’infanterie. Il choisit d’être affecté au 33e régiment d’infanterie à Arras et se retrouve sous les ordres du colonel Pétain.

Première Guerre mondiale

Officier général francais 2 etoiles.svg Général Charles de Gaulle
Portrait du général de Gaulle en 1942.
Portrait du général de Gaulle en 1942.

Origine Drapeau de France France
Allégeance Drapeau français France
Drapeau de la France libre France libre de 1940 à 1944
Arme Armée de terre
Grade Officier général francais 2 etoiles.svg Général de brigade
(à titre temporaire)10
Années de service 1908194010
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Faits d’armes Bataille de Verdun
Bataille de Montcornet
Bataille d’Abbeville
Bataille de Dakar
Autres fonctions Homme politique
Président du gouvernement provisoire de 1944 à 1946
Président de la République de 1958 à 1969
Famille De Gaulle
Article connexe : Première Guerre mondiale.

Plaque commémorative sur le pont de Dinant

Lieutenant depuis le 1er octobre 1913, il est nommé capitaine en janvier 191511. Dès son premier combat à Dinant le 15 août 1914, il est touché à la jambe (« fracture du péroné par balles avec éclats dans l’articulation »)12. Il rejoint ensuite le 33e RI sur le front de Champagne pour commander la 7e compagnie. Il est à nouveau blessé le 10 mars 1915, à la main gauche, lors de la bataille de la Somme. Décidé à en découdre, il désobéit à ses supérieurs en ordonnant de tirer sur les tranchées ennemies. Cet acte lui vaut d’être relevé huit jours de ses fonctions. Officier tatillon, volontiers cassant, son intelligence et son courage face au feu le distinguent au point que le commandant du 33e RI lui offre d’être son adjoint13.

Le 2 mars 1916, son régiment est attaqué et presque décimé par l’ennemi en défendant le village de Douaumont, près de Verdun. Sa compagnie est anéantie au cours de ce combat et les survivants sont encerclés. Tentant alors une percée, la violence du combat l’oblige à sauter dans un trou d’obus pour se protéger, mais des Allemands le suivent et le blessent d’un coup de baïonnette à la cuisse gauche14. Capturé par les troupes allemandes, il est soigné et interné.

Après une tentative d’évasion manquée, il est transféré au fort d’Ingolstadt, en Bavière, un camp de représailles destiné aux officiers prisonniers remuants. Il y croise le futur général Georges Catroux, l’aviateur Roland Garros, le journaliste Rémy Roure, l’éditeur Berger-Levrault et le futur maréchal soviétique Mikhaïl Toukhatchevski. Un « lamentable exil », c’est en ces termes qu’il décrit à sa mère son sort de captif. Pour tromper l’ennui, de Gaulle organise pour ses compagnons de captivité des exposés magistraux sur l’état de la guerre en cours. Mais surtout, il tente de s’évader à cinq reprises, sans succès. Il est libéré après l’armistice du 11 novembre 1918 et retrouve les siens le mois suivant. De ces deux ans et demi de captivité, il garde un souvenir amer, estimant être un « revenant », un soldat inutile qui n’a servi à rien15. Toutefois, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 23 juillet 1919, et la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze11.

Entre-deux-guerres : officier d’état major

Article connexe : Entre-deux-guerres.

De la Pologne à l’école de guerre : officier conférencier

Charles de Gaulle poursuit sa carrière militaire sous la protection de Pétain, dans un premier temps. De 1919 à 1921, il est envoyé en Pologne, qui vient juste d’accéder à l’indépendance. Il s’y laisse influencer[réf. nécessaire] par l’atmosphère violemment antisémite et pogromiste 16. Sur place, il participe à la formation de la nouvelle armée polonaise luttant victorieusement contre l’Armée rouge. Il donne à nouveau des conférences et observe le retour à une guerre de mouvement liée aux circonstances.

Charles de Gaulle épouse, le 7 avril 1921 dans l’église Notre-Dame de Calais, Yvonne Vendroux (1900-1979). Ils ont trois enfants :

À son retour, le capitaine de Gaulle est chargé de cours d’histoire à l’École de Saint-Cyr17, avant son admission à l’École supérieure de guerre en 1922. En conflit de doctrine avec ses supérieurs dont il conteste la vision stratégique trop liée à la planification défensive et compartimentée du terrain, mais bénéficiant de la protection du maréchal Pétain, il est mal noté, mais continue de se faire une réputation prometteuse.

En 1924, le maréchal Pétain fit rectifier les notes jugées injustes infligées à son protégé18.

En 1925, il est détaché à l’état-major du maréchal Pétain, vice-président du Conseil supérieur de la Guerre. Celui-ci l’impose comme conférencier à l’école de guerre et lui demande de préparer la rédaction d’un ouvrage sur l’histoire du soldat. En 1927, en présence du maréchal Pétain, il présente à l’école de guerre trois conférences remarquées, respectivement intitulées : « L’action de guerre et le chef », « Du caractère », et enfin « Du prestige ».

Théoricien militaire : les chars et l’armée de métier

Promu chef de bataillon le 25 septembre 1927, il part le mois suivant pour Trèves prendre le commandement du 19e bataillon de chasseurs à pied (BCP)19. Il y conduit un commandement énergique et continue ses conférences comme dans son poste suivant. En 1929, il est muté au Levant et passe deux ans à Beyrouth avec sa famille.

Grâce à l’appui du maréchal Pétain, il est affecté en novembre 1931 au Secrétariat général de la défense nationale à Paris. Ce nouveau poste est capital, car c’est l’occasion de s’initier aux affaires de l’État20, puisqu’il est chargé en particulier de travailler au projet de loi militaire. Le 25 décembre 1933, il est promu lieutenant-colonel.

C’est durant ces années que Charles de Gaulle développe ses théories militaires : il publie La Discorde chez l’ennemi (1924), Le Fil de l’épée (1932), Vers l’armée de métier (1934) et enfin La France et son armée (1938).

Ce dernier livre, préparé d’abord en 1925 pour Philippe Pétain et auquel de Gaulle se consacra pendant deux ans, ne fut finalement pas retenu par le maréchal, qui l’ayant remanié confia le travail à un autre21. Ceci blessa de Gaulle qui dédia néanmoins au maréchal Pétain son ouvrage Le Fil de l’épée : « Car rien ne montre mieux que votre gloire, quelle vertu l’action peut tirer des lumières de la pensée ». En 1938, de Gaulle décida de publier sous son nom son texte et en avertit Pétain. Pour arranger les choses, le maréchal le reçut chez lui et lui proposa de rédiger une préface que de Gaulle ne reprit pas, d’où une brouille définitive entre les deux hommes qui ne se reverront fugitivement qu’en juin 194022.

Dans son premier ouvrage, de Gaulle insiste sur la nécessité de l’unité du commandement et de la nation, donnant la primauté au politique sur le militaire. C’est selon lui à cause de ses divisions que l’Allemagne a perdu. En publiant la reprise de ses conférences sur le rôle du commandement, en 1932, dans Le Fil de l’épée il rappelle l’importance de la formation des chefs et le poids des circonstances. Si de Gaulle étudie l’importance de la défense statique au point d’écrire : « La fortification de son territoire est pour la France une nécessité permanente […] L’encouragement de l’esprit de résistance d’un peuple par l’existence de fortifications permanentes, la cristallisation, l’exaltation de ses énergies par la défense des places sont des faits que les politiques comme les militaires ont le devoir de reconnaître dans le passé et de préparer dans l’avenir », il n’en est pas moins sensible aux idées du général Jean-Baptiste Eugène Estienne sur la nécessité d’un corps de blindés23, alliant le feu et le mouvement, capable d’initiatives et d’offensives hardies. Sur ce point il entre de plus en plus en opposition avec les doctrines officielles, en particulier celles de Pétain.

Dans son ouvrage Vers l’Armée de métier, il développe cette question de fond qui nécessite la création d’une armée professionnelle aux côtés de la conscription. Il devient alors le promoteur de la création d’unités blindées autonomes non liées à l’infanterie. Cependant, cette idée rencontre peu d’échos favorables, à l’exception notable de Paul Reynaud, député de centre-droit, ou de Philippe Serre.

À l’étranger, en revanche, l’idée du général Jean-Baptiste Eugène Estienne d’employer des blindés dans une « percée motorisée » reprise par de Gaulle a déjà suscité la plus grande attention (Heinz Guderian, Liddell Hart). Vers l’armée de métier n’a en France qu’un bref succès de curiosité, mais confirme dans ses conceptions le général Guderian, créateur de la force mécanique allemandeNote 5.

En revanche, contrairement à son influent aîné le colonel Émile Mayer, de Gaulle, attaché à la professionnalisation de l’armée de terre, ne perçoit pas l’importance de l’aviation à laquelle il n’attribue qu’un rôle secondaire : « les troupes à terre recevront de l’aviation une aide précieuse quant à leur camouflage. Les fumées épandues sur le sol du haut des airs cachent en quelques minutes de vastes surfaces du sol tandis que le bruit des machines volantes couvre celui des moteurs chenillés ». Il faudra attendre l’édition de 1944 où il fera ajouter une phrase : « Mais surtout en frappant elle-même à vue directe et profondément, l’aviation devient par excellence l’arme dont les effets foudroyants se combinent le mieux avec les vertus de rupture et d’exploitation de grandes unités mécaniques ».

À Paris, de Gaulle fréquente diverses personnalités autour du colonel Émile Mayer, retraité très ouvert, favorable à une réforme de la stratégie : l’état-major ne doit pas se contenter d’une stratégie défensive derrière la ligne Maginot. Cependant, ni l’un ni l’autre ne sont écoutés. Partant des idées du général Fuller et du critique militaire britannique Liddell Hart, Charles de Gaulle défend une guerre de mouvement menée par des soldats de métier, et appuyée par des blindés.

En revanche, en Allemagne, les théories de Charles de Gaulle sont suivies avec intérêt en haut lieu, Albert Speer rapportant notamment qu’Adolf Hitler avait lu à plusieurs reprises le livre de De Gaulle et qu’il affirmait avoir beaucoup appris grâce à lui24.

Idées et fréquentations politiques avant la guerre

Charles de Gaulle fait une conférence à la Sorbonne au printemps 1934, sous l’égide du cercle Fustel de Coulanges, une vitrine de l’Action française25. Influencé originellement par la tradition monarchiste, Charles de Gaulle, militaire soumis au devoir de réserve, révèle dans sa correspondance privée son peu de considération pour le parlementarisme et lui préfère un régime fort, tout en se tenant publiquement à l’écart de l’antirépublicanisme d’une partie de l’armée26. Cette méfiance à l’égard du parlementarisme explique que Charles de Gaulle se soit senti avant la guerre proche de l’Action française, avant que la position de Maurras relative aux accords de Munich ne l’en éloignent. Ainsi, Paul Reynaud, qui rencontra en captivité en Allemagne la sœur du général de Gaulle, Marie-Agnès Caillau, note dans ses carnets de captivité parlant de cette dernière27 : « Très franche, intelligente et bonne, [elle] nous raconte que Charles était monarchiste, qu’il défendait Maurras contre son frère Pierre jusqu’à en avoir les larmes aux yeux dans une discussion. Mais au moment de Munich, il a désapprouvé entièrement l’attitude de Maurras. » De même, Christian Pineau dira à André Gillois « que le général avait reconnu devant lui qu’il avait été inscrit à l’Action française et qu’il s’était rallié à la République pour ne pas aller contre le sentiment des Français »28. Lui-même résistant de gauche, Claude Bourdet qualifiera de Gaulle d’homme de droite, longtemps proche de l’Action française, devenu républicain par mimétisme29. Selon Edmond Richelet, De Gaulle subit l’influence de Maurras30,Note 6.

Ses idées se heurtent pourtant d’une part au profond conservatisme des dirigeants militaires, et d’autre part aux réticences des républicains face à un militaire de réputation maurrassienne.

Pourtant, si la pensée de Maurras a influencé de Gaulle31,Note 7, celui-ci est aussi un disciple de Péguy, influencé par le socialisme de Pierre Leroux et de Bergson. Il a été formé par le colonel Mayer, officier d’origine israélite, dreyfusard et socialisant. Ayant avant la Première Guerre mondiale assisté à Lille à des meetings de Jaurès, il a aussi fréquenté le socialiste Club du Faubourg et les mouvements non-conformistes des années 30 (Esprit). Il adhéra également aux Amis de Temps Présent, hebdomadaire de la mouvance catholique progressiste et proche du Sillon de Marc Sangnier32, mouvance qui fut favorable au Front populaire et à l’intervention de la France aux côtés des Républicains espagnols.

Le 1er janvier 1934, Charles de Gaulle publie dans la revue militaire une étude sur la mobilisation économique à l’étranger. À la recherche d’exemples pour la France, il cite parmi d’autres l’Italie mussolinienne33,Note 8.

De fait, avant la guerre, de Gaulle n’est pas un idéologue mais homme d’actionNote 9 et d’ambition prêt à faire son miel de tout.

À cette fin, il se rapproche d’hommes politiques de différentes tendances pour se faire connaître et faire progresser ses idées. S’il fréquente beaucoup Paul Reynaud à qui il écrira soixante fois de 1936 à 194034,Note 10, il se rapproche également de Marcel Déat qui après avoir rompu avec Léon Blum, souhaite intégrer au projet socialiste les valeurs d’ordre, d’autorité et de nation. De Gaulle rencontre Marcel Déat à plusieurs reprises grâce à un de ses proches, l’avocat Jean Auburtin ; les deux hommes s’estiment et resteront en contact jusqu’à la veille du conflit35. De Gaulle affirme à propos de Marcel Déat en novembre 193736 : « Déat a sans aucun doute un grand talent et une haute valeur. C’est de quoi on lui en veut. Mais patience, je crois qu’on le verra remonter et aller très haut. »

À la publication de l’ouvrage, Léon Blum manifeste sa vive hostilité pour les idées de l’armée de métier du colonel de Gaulle dans trois articles publiés par le Populaire, car il craint qu’elle ne soit utilisée contre le peuple, notamment les grévistes. Et, de fait, comme le montre une lettre de 1935 envoyée à Paul Reynaud, de Gaulle n’excluait nullement une telle possibilité. Certains passages des livres publiés par le colonel de Gaulle suscitent d’ailleurs l’approbation de l’Action française37.

En 1935, de Gaulle approuve le pacte franco-soviétique signé par Laval et Staline, évoquant l’alliance de François Ier avec les Musulmans contre Charles Quint pour justifier une alliance destinée à assurer la survie du pays pour justifier un accord avec les Russes “quelque horreur que nous ayons pour leur régime”38. La vision de De Gaulle fait abstraction des idéologies qui pour lui comptent peu face aux permanences géopolitiques et nationales, l’alliance est avec les Russes, non avec le communisme, de même que la guerre est contre l’Allemagne, non contre le national-socialisme39.

Charles de Gaulle explique dans Vers l’armée de métier quelle est la condition pour faire aboutir ses idées qui sont d’abandonner le service militaire universel au profit d’une armée motorisée composée exclusivement de professionnels : « Il faut qu’un maître apparaisse, indépendant dans ses jugements, irrécusable dans ses ordres, crédité par l’opinion. Serviteur du seul Etat, dépouillé de préjugés, dédaigneux des clientèles, commis enfermé dans sa tâche, pénétré de longs desseins, au fait des gens et des choses du ressort, faisant corps avec l’armée, dévoué à ceux qu’il commande, homme assez fort pour s’imposer, assez habile pour séduire, assez grand pour une grande oeuvre, tel sera le ministre, soldat ou politique, à qui la patrie devra l’économie prochaine de sa force. » Il affirme également :« Il n’est point de regroupement, de parti, de consul, qui n’invoque le redressement, l’ordre nouveau, l’autorité. Nul doute qu’à bref délai le jeu des institutions, suivant le mouvement des besoins, n’ouvre le champ aux résolus. » Cet appel à la figure du grand homme était déjà présente dans Le Fil de l’épée, où, dès 1932, il exalte40, « les ambitieux de premier rang [...] qui ne voient d’autre raison que d’imprimer leur marque aux événements » ; dans cet ouvrage, il affirme également : « On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu. » Dans le Fil de l’épée, il dresse le portrait de l’ambitieux de haute stature qui n’est pas seulement un soldat : c’est un soldat qui parfois prend en charge les affaires de la nation et il offre comme exemples Louvois et Carnot41, “dictateurs de guerre”.

Néanmoins, Blum se laisse progressivement intéresser par la thématique des chars qu’il soutiendra tardivement au moment de la guerre.

En juillet 1937, le colonel de Gaulle est affecté au 507e régiment de chars de combat basé au quartier Lizé à Montigny-lès-Metz. C’est la rencontre concrète avec “son” outil. Il en prend le commandement par intérim en septembre suivant42, sous les ordres du général Charles Delestraint43. Lieutenant-colonel depuis le 25 décembre 1933, il est promu colonel le 25 décembre 1937. Lors des manœuvres, il tente d’imposer, contre le règlement, sa conception de l’usage autonome des blindés, ce qui lui vaut l’hostilité de son supérieur, le général Henri Giraud.

Seconde Guerre mondiale

Article connexe : Seconde Guerre mondiale.

Lorsque la guerre éclate, Charles de Gaulle est toujours colonel, commandant le 507e régiment de chars de combat (RCC), à Metz. En janvier 1940, il envoie à quatre-vingts personnalités, dont Léon Blum et Paul Reynaud, ainsi qu’aux généraux Maurice Gamelin et Maxime Weygand, un mémorandum fondé sur les opérations de Pologne. Intitulé L’Avènement de la force mécanique, le texte insiste sur la nécessité d’allier le char et l’aviation.

Trois jours avant l’offensive allemande du 10 mai 1940, qui conduit à une percée rapide du front français, le colonel de Gaulle est averti de la décision du commandement de lui confier la 4e DCR, la plus puissante des grandes unités blindées de l’armée française (364 blindés44) dont il prend effectivement le commandement le 11 mai.

De Gaulle parle suite à la Libération de Paris.

Le 15 mai, il reçoit la mission de retarder l’ennemi dans la région de Laon afin de gagner des délais nécessaires à la mise en place de la 6e armée chargée de barrer la route de Paris. Mais sa division blindée n’est encore qu’en cours de constitution, ses unités n’ayant jamais opéré ensemble. Il dirige pourtant avec cette unité une contre-attaque vers Montcornet, au nord-est de Laon. C’est l’une des seules qui parvient à repousser momentanément les troupes allemandes. Prévoyant la défaite rapide de l’armée française sous l’offensive allemande, les civils et les militaires désarmés sur les routes, il affirme que c’est durant la journée du 16 mai que « ce qu’[il] a pu faire, par la suite, c’est ce jour-là qu’[il] l’a résolu. »Note 11.

N’ayant reçu qu’une partie des unités de la 4e DCR, le colonel de Gaulle lance une première attaque avec 80 chars pour tenter de couper les lignes de communication des divisions blindées allemandes le 17 mai. Après avoir atteint ses objectifs dont la ville de Montcornet, la 4e DCR, n’étant pas appuyée, est contrainte de se replier face à l’intervention de renforts ennemis.

Charles de Gaulle en compagnie du Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill, durant la Seconde Guerre mondiale.

Les autres unités de la 4e DCR ayant rejoint, une nouvelle attaque peut être lancée avec 150 chars qui, après avoir permis d’atteindre les premiers objectifs, est arrêtée par l’intervention de l’aviation d’assaut et de l’artillerie allemandes.

Le 25 mai 1940, il est nommé général de brigade à titre temporaire45,46. Cette nomination suscite la satisfaction de Charles Maurras dans l’Action française47,48,Note 12.

Trois jours plus tard, le 28 mai, il attaque à deux reprises pour détruire une poche que l’ennemi a conquise au sud de la Somme, à hauteur d’Abbeville. Malgré un déplacement préalable de 200 km qui a lourdement éprouvé le matériel de la 4e DCR, l’opération est un succès. Elle permet de faire plus de 400 prisonniers et de résorber toute la poche à l’exception d’Abbeville, en raison de la supériorité en nombre et en artillerie de l’adversaire. Celui-ci ne peut franchir la Somme que plus tard au nord d’Abbeville, mais une deuxième attaque ne permet pas à la 4e DCR de prendre la ville.

Le 6 juin, le général de Gaulle est convoqué d’urgence à Paris par Paul Reynaud, président du Conseil, pour occuper un poste ministériel dans son gouvernement, celui de sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale. Charles de Gaulle sort alors de la hiérarchie militaire. Il a pour mission de coordonner l’action avec le Royaume-Uni pour la poursuite du combat. Le 9 juin, il rencontre Churchill qu’il tente en vain de convaincre d’engager davantage de forces, y compris aériennes, dans la bataille. Le 10 juin, De Gaulle quitte Paris qui est déclarée ville ouverte. Il rejoint alors Orléans, Briare et Tours. C’est le moment des ultimes réunions du Comité suprême interallié où Churchill, lors de la conférence de Briare à laquelle de Gaulle participe, tente de convaincre le gouvernement français de continuer la guerre. Le 16 juin, il est en mission à Londres. Il y dicte au téléphone la note de Jean Monnet à Paul Reynaud, intitulée Anglo-French Unity, et qui évoque une possible union franco-britannique. De retour de mission, à Bordeaux, il apprend la démission du président du Conseil, Paul Reynaud, son remplacement par le maréchal Pétain et la demande d’armistice. Le même jour, le général Weygand alors chef d’état-major de l’Armée est nommé ministre de la Défense nationale. De Gaulle n’est plus membre du gouvernement. Ayant l’intention de regagner Londres, il rencontre Paul Reynaud pour lui faire part de son projet. Ce dernier lui fait remettre par son ex-directeur de cabinet Jean Laurent 100 000 francs prélevés sur les fonds secrets pour sa logistique à Londres. Le 17 juin, accompagnant l’officier de liaison, le général britannique Edward Spears, il s’envole à Londres avec son aide de camp Geoffroy Chodron de Courcel dans le de Havilland Flamingo (en), avion de Sir Spears49

Appel du 18 juin 1940

Article détaillé : Appel du 18 juin 1940.

Affichette placardée dans toute la ville de Londres, souvent confondue avec l’Appel.

Plaque commémorative sur le mur de Carlton House Terrace (Londres), quartier général de De Gaulle lors de la Seconde Guerre mondiale

Le 18 juin 1940, de Gaulle se prépare à parler au peuple français via Radio Londres de la BBC. Ce jour-là, il appelle les Français à la résistance depuis sa retraite en Angleterre. En France, l’Appel du 18 juin peut être entendu à 19 heures. Depuis ce jour, ce texte demeure l’une des plus célèbres allocutions de l’Histoire de France. Aucun enregistrement n’a été conservé, contrairement au discours du 22 juin 1940, que l’on confond parfois avec le véritable appel.

Le gouvernement britannique avait au préalable proposé au ministre français de l’Intérieur Georges Mandel de passer au Royaume-Uni et de lancer lui-même un appel. Par ses avertissements répétés contre les menaces du IIIe Reich (et en opposition à ce sujet avec son ami le président du Conseil Léon Blum), Mandel s’était signalé comme un homme d’État et de caractère. Tout au long de la journée du 18 juin, le conseil des ministres britannique discute du texte de De Gaulle. Le cabinet britannique tente de s’y opposer, mais Winston Churchill le soutient50. Les anciens Munichois, derrière le ministre des Affaires étrangères lord Halifax, veulent encore ménager le gouvernement Pétain et attendre de voir s’il va effectivement signer l’Armistice. Winston Churchill, vieux partisan de la fermeté contre Hitler et de la poursuite de la lutte, doit mettre son autorité dans la balance. De Gaulle peut finalement prononcer son texte, mais doit accepter d’en modifier les deux premières lignes51 dans un sens moins dur pour le gouvernement français. Cette modification longtemps occultée disparait dans le texte transmis à la presse, puis dans les Mémoires de De Gaulle.

Le 19 juin, Weygand, supérieur hiérarchique de De Gaulle, lui ordonne de revenir de Londres, ignorant l’invitation à poursuivre le combat que ce dernier lui adresse52,53. Peu après, de Gaulle est rétrogradé au rang de colonel par son ministre qui convoque successivement deux tribunaux militaires, le premier n’ayant prononcé qu’une peine symbolique. Le second condamne à mort le chef de la France Libre, le 2 août 1940.

France libre

Articles détaillés : France libre et Forces françaises libres.

De Londres, de Gaulle crée puis dirige les Forces françaises libres. Le but n’est pas de mettre en place une légion de volontaires qui continuerait la lutte aux côtés de l’Empire britannique. Il s’agit pour de Gaulle de remettre la France en tant que telle dans la guerre contre Hitler, en formant une armée et un contre-État doté de tous les attributs de souveraineté et légitimité, et qui se donne une base territoriale en ralliant les territoires français de l’Empire colonial, future plate-forme de la reconquête.

Dès le début de l’été 1940, à partir de presque rien et assisté de quelques volontaires, de Gaulle jette ainsi les bases d’une marine (FNFL), d’une aviation (FAFL), de forces terrestres (FFL), d’un service de renseignements (le BCRA du colonel Passy, vite actif en métropole). La Croix de Lorraine proposée par l’amiral MuselierNote 13,54,55, devient son emblème. Les statuts juridiques de la France libre et ses rapports avec le gouvernement anglais sont fixés par le juriste René Cassin. La France libre a bientôt sa banque, son journal officiel, ses décorations — le Général fonde l’Ordre de la Libération à Brazzaville dès octobre 1940, pour honorer ses « compagnons ». Des comités français libres actifs dans le monde entier se constituent et tentent de rallier à de Gaulle les Français de l’étranger, les opinions et les gouvernements56.

De Gaulle et le gouverneur-général Félix Éboué au Tchad (Afrique-Équatoriale française) vers la fin 1940.

En France, de Gaulle est condamné deux fois par contumace, d’abord à quatre ans de prison et la perte de la nationalité française57, puis, le 2 août 1940, le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand le condamne à « mort, dégradation militaire et confiscation de ses biens meubles et immeubles » pour « trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, désertion à l’étranger en temps de guerre sur un territoire en état de guerre et de siège ». En Grande-Bretagne, il trouve en revanche le soutien de Winston Churchill, mais aussi celui du Parlement, de la presse et de l’opinion publique, reconnaissantes au gallant French d’être resté aux côtés du pays au pire moment de la menace allemande. Cet appui, comme celui de l’opinion américaine, se révéle plus tard un atout très précieux lors des tensions avec Londres et Washington58.

Obtenant le ralliement de plusieurs possessions coloniales françaises, notamment en Afrique grâce au ralliement rapide du gouverneur Félix Éboué (le 28 août le Tchad, le Congo et le Cameroun, le Gabon étant conquis dans le mois de novembre 1940), de Gaulle se place à la tête du Comité national français à partir du 24 septembre 1941. Mais il fait surtout en sorte que la France reste présente dans le camp allié, par ses Forces françaises libres (FFL) qui continuent le combat sur les différents fronts. En outre, à partir de 1941-1942, il stimule et obtient le ralliement de la résistance intérieure, grâce au colonel Passy, à Pierre Brossolette et à Jean Moulin. Le 13 juillet 1942, le Comité national français propose au gouvernement britannique, qui l’accepte, de changer l’appellation officielle du mouvement France libre en France combattante, afin d’intégrer la Résistance intérieure59.

De nombreux facteurs s’opposaient à ce rapprochement de la résistance intérieure et des forces française libres. Dans La France de Vichy, Robert O. Paxton remarque qu’en 1940, bien des résistants de gauche refusent de voir un chef convenable dans ce militaire qu’ils croient à tort proche de l’Action française. Beaucoup de résistants de droite lui reprochent sa dissidence explicite avec Vichy — à moins qu’ils ne préfèrent, comme Marie-Madeleine Fourcade, n’avoir de relations qu’avec les services secrets britanniques. Selon Jean Pierre-Bloch, Christian Pineau, Henri d’Orléans (« comte de Paris ») et même le gaulliste Pierre Lefranc, le ralliement à la République n’aurait d’ailleurs été que tactique.

Charles de Gaulle prononçant un discours – Cherbourg, août 1944.

Dès 1940, de Gaulle n’a de cesse que soient protégés les intérêts de la France, dans la guerre et après le conflit. Le 7 août 1940, il obtient ainsi de Churchill la signature de l’accord des Chequers, par lequel le Royaume-Uni s’engage à sauvegarder l’intégrité de toutes les possessions françaises et à la « restauration intégrale de l’indépendance et de la grandeur de la France ». Le gouvernement britannique s’engage de plus à financer toutes les dépenses de la France libre, mais de Gaulle insiste pour que ces sommes soient des avances remboursables et pas des dons qui jetteraient une ombre, aussi ténue soit-elle, sur l’indépendance de son organisation.

Malgré les relations de confiance scellées par traités entre Churchill et de Gaulle, les deux hommes ont des relations parfois tendues, gênées par l’anglophobie que manifestait le Général dans les années 1920 et 1930. Et quand Churchill, à court d’arguments, lance à de Gaulle : « Mais vous n’êtes pas la France ! Vous êtes la France combattante, nous avons consigné tout cela par écrit », de Gaulle réplique immédiatement : « J’agis au nom de la France. Je combats aux côtés de l’Angleterre mais non pour le compte de l’Angleterre. Je parle au nom de la France et je suis responsable devant elle ». Churchill abdique alors en poussant un « J’avais espéré que nous pourrions combattre côte à côte. Mais mes espoirs ont été déçus parce que si vous êtes si combatif que non content de lutter contre l’Allemagne, l’Italie et le Japon, vous voulez aussi combattre l’Angleterre et l’Amérique… ». De Gaulle recadre alors le débat en précisant : « Je prends cela comme une plaisanterie, mais elle n’est pas du meilleur goût. S’il y a un homme dont les Anglais n’ont pas à se plaindre, c’est bien moi ».

Les relations avec Franklin Delano Roosevelt sont plus problématiques. Le président américain, personnellement francophile, a été déçu par l’effondrement de la France en 1940 et refroidi à l’égard de De Gaulle par l’échec de son entreprise devant Dakar (fin septembre 1940). Les antigaullistes français sont nombreux à Washington, par exemple l’ancien secrétaire général du Quai d’Orsay Alexis Léger (Saint-John Perse) qui lui décrit ce général comme un « apprenti dictateur ». Le président est aussi très mal informé sur la situation en France par l’ambassadeur américain à Vichy (jusqu’au mois de mai 1942), l’amiral Leahy, lui-même intoxiqué par les pétainistes. Il n’a donc aucune confiance en de Gaulle. Un mot de De Gaulle à Churchill explique en partie l’attitude française face à l’Amérique : « Je suis trop pauvre pour me courber. » De surcroît, au contraire du Général qui mise beaucoup sur l’Empire français, le président américain est profondément hostile au système colonial. Roosevelt projetait de faire de la France un État faible, et le projet d’Allied Military Government of Occupied Territories (AMGOT) allait d’ailleurs très loin dans cette direction, en traitant la France comme un vaincu, plutôt que comme une des puissances victorieuses. La haine de Roosevelt était tellement flamboyante (il considérait de Gaulle au pire comme un futur tyran, au mieux comme un opportuniste) que même ses adjoints finirent par en prendre ombrage, y compris le Secrétaire d’État Cordell Hull qui, finalement, se rangea aux côtés de la France libre et de son chef.

Jusqu’en 1943, les gouvernements en exil en Angleterre s’étaient contentés de relations de bon voisinage avec les gaullistes. C’est que tous ces gouvernements, qui étaient légaux, s’estimaient installés dans une meilleure position que les gaullistes qui étaient, de fait, des dissidents par rapport au gouvernement Pétain que les Français avaient installé dans des conditions reconnues légales, au début, par les grandes puissances. Cette situation évolua lentement. Mais, en 1943, le gouvernement belge en exil de Hubert Pierlot et Paul-Henri Spaak précipita le mouvement et fut le premier à reconnaître officiellement les « Français Libres » et de Gaulle comme seuls représentants légitimes de la France. Le gouvernement anglais, en l’occurrence Anthony Eden, un proche de Churchill, avait tenté de dissuader les Belges, craignant que leur initiative serve de modèle aux autres gouvernements en exil. Les Américains eux-mêmes intervinrent, croyant pouvoir utiliser les relations commerciales belgo-américaines pour faire pression sur les Belges (notamment quant à leurs commandes d’uranium du Congo belge). Rien n’y fit. Malgré les pressions britanniques et américaines, Spaak fit savoir officiellement que la Belgique considérait dès lors le gouvernement Pétain comme dépourvu de légitimité et le Comité des Français libres, plus tard Gouvernement provisoire de la France, comme seuls habilités à représenter légalement la France60.

Libération de la France et de ses colonies

Le général de Gaulle, serrant la main du général Giraud, à la demande de Franklin Delano Roosevelt (au centre) et de Winston Churchill (à droite), lors de la conférence de Casablanca le 14 janvier 1943.

Malgré son exclusion par Roosevelt du débarquement américano-britannique en Afrique du Nord (opération Torch), et surtout malgré le soutien apporté par les États-Unis à l’amiral François Darlan, puis au général de groupe d’armées Giraud, de Gaulle réussit à prendre pied à Alger en mai 1943. Il y crée avec Henri Giraud le Comité français de la Libération nationale (CFLN) et en prend bientôt seul la tête. Le 3 juin 1944 à Alger, le CFLN devient le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Après le débarquement allié, l’Armée française de la Libération, composée de 1 300 000 soldats, est prête pour libérer la France.

Après le débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, le général de Gaulle fait son entrée en territoire français sur la plage de Courseulles-sur-Mer, en Normandie, le 14 juin, à bord du torpilleur La Combattante (en). Ce même jour, il prononce le premier discours de Bayeux et les Français découvrent alors son imposante silhouette (il mesure 1,93 m).

La fermeté et la rapidité avec lesquelles le général de Gaulle rétablit l’autorité d’un gouvernement national permettent d’éviter la mise en place de l’AMGOT, prévu par les Américains, qui aurait fait de la France libérée un État administré et occupé par les vainqueurs.

En 1943, avec le général Charles Mast, à Tunis.

La 2e division blindée du général Leclerc libère Paris le 25 août et celui-ci reçoit la reddition de Von Choltitz. Ce même jour, le général de Gaulle se réinstalle au ministère de la Guerre, rue Saint-Dominique à Paris, dans le bureau qu’il occupait jusqu’au 10 juin 1940, signifiant ainsi que Vichy était une parenthèse et que la République n’a jamais cessé d’exister. Puis il se rend à l’Hôtel de ville, où il prononce un discours dans lequel il insiste sur le rôle essentiel joué par les Français pour leur propre libération. Le lendemain, 26 août, il descend triomphalement les Champs-Élysées. Le « peuple dans ses profondeurs » manifeste un enthousiasme indescriptible61.

Le GPRF est transféré à Paris. Le 9 septembre 1944, un gouvernement d’unité nationale est constitué, sous la présidence du général de Gaulle. L’Assemblée constituante est ensuite élue en octobre 1945, six mois après la fin de la guerre.

Au Gouvernement provisoire de la France

De Gaulle accorde le droit de vote aux femmes de France à la Libération, figurant dans le programme du Conseil national de la Résistance. Les femmes purent ainsi voter pour la première fois aux élections municipales de 1945. D’autres réformes figurant dans ce même programme sont entreprises à la Libération : depuis les nationalisations à la mise en place du monopole de l’assurance maladie obligatoire qu’est la sécurité sociale (l’Alsace et la Moselle conserveront le système d’assurance maladie instauré par Bismarck). Elles doivent beaucoup à la SFIO, au Parti communiste et au Mouvement républicain populaire (MRP) qui étaient les forces politiques les plus représentées dans le Conseil national de la Résistance.

Président du Gouvernement provisoire, mais en désaccord avec l’Assemblée constituante sur la conception de l’État et le rôle des partis, de Gaulle remet sa démission sur la question des crédits militaires au président de l’Assemblée nationale, Félix Gouin, le 20 janvier 1946. Il a rempli la mission qu’il s’était donnée le 18 juin 1940 : libérer le territoire, restaurer la République, organiser des élections libres et démocratiques, entreprendre la modernisation économique et sociale.

Parcours politique pendant la IVe République

Le 16 juin 1946, de Gaulle expose sa vision de l’organisation politique d’un État démocratique fort à Bayeux, en Normandie, dans un discours resté célèbre ; mais il n’est pas suivi. Il inaugure alors sa fameuse « traversée du désert » jusqu’en 1958, date de son retour au pouvoir.

Fondation du RPF

Article détaillé : Rassemblement du peuple français.

En 1947, il fonde un mouvement politique, le Rassemblement du peuple français (RPF), afin de transformer la scène politique française, de lutter contre le régime « exclusif » des partis, de s’opposer à l’avancée du communisme et de promouvoir une nouvelle réforme constitutionnelle privilégiant le pouvoir exécutif. Il propose également une troisième voie économique (l’association capital-travail). Le RPF reprend également les thèmes de la droite la plus traditionnelle : ultra-conservatisme colonial (il critique jusqu’à la construction de lycées d’enseignement général à Madagascar), anticommunisme virulent (exploitant les inquiétudes sur l’avancée du communisme dans l’Union française et en Indochine) et même, au moins jusqu’en 1950, la clémence à l’égard de Philippe Pétain. Toutefois, les déclarations du colonel Rémy réhabilitant le rôle du maréchal Pétain seront immédiatement désavouées par le général de Gaulle, mais pas l’initiative de Terrenoire, demandant son amnistie. Il est vrai, comme le rappelle l’historien René Rémond (dans Les Droites en France), que c’est au nom de la réconciliation nationale qu’en 1949 et 1950, le même général de Gaulle plaidait pour l’élargissement du « vieillard de quatre-vingt-quinze ans ».

Le parti rallie des résistants (dont Jacques Chaban-Delmas) mais aussi des notables comme Édouard Frédéric-Dupont ou Edmond Barrachin (qui fut, dans les années 1930, directeur du comité central du Parti social français). D’anciens pétainistes et même d’anciens collaborateurs parviennent à s’y faire admettre, notamment dans les sections d’Indochine et d’Algérie, dans le service d’ordre, dans les rangs des syndicats ouvriers proches du R.P.F. et parmi les maires élus en 1947. Certains polémistes du parti, notamment Jean Nocher, déploient une extrême agressivité verbale. Pour ces raisons, l’historien Henry Rousso (dans Le Syndrome de Vichy) discerne au RPF « des tendances pro-pétainistes, soit qu’elles aient été envoûtées par la magie du verbe maréchaliste, soit qu’elles aient été convaincues de son impact dans l’opinion ». René Rémond (Les Droites en France) préfère rapprocher le RPF de la lignée du bonapartisme et du boulangisme, tout en observant que le RPF est, dans l’histoire du gaullisme, l’épisode le moins éloigné de « ce qu’en France on a l’habitude de qualifier de fascisme ».

Après un grand succès en 1947-1948 (35 % des suffrages aux municipales de 1947, 42 % des sénateurs élus en 1948), le RPF décline de 1949 à 1951. La gestion efficace des événements sociaux de l’automne 1947 par le gouvernement de la troisième force a affaibli le mouvement gaulliste. Le recours à de Gaulle semble alors moins nécessaire pour les conservateurs, les modérés et le patronat. Dans l’opposition, le RPF est frappé d’un véritable ostracisme de la part des autres partis politiques, entretenu par le refus du général de Gaulle de se compromettre avec les autres partis. En 1951, le RPF obtient encore plus de 4 millions de voix (22,3 % des suffrages et 16,8 % des inscrits) et 117 députés.

Le RPF est irrémédiablement affaibli par la défection de vingt-sept députés : ainsi, contre les consignes du Général, Édouard Frédéric-Dupont et Edmond Barrachin votent la confiance au gouvernement d’Antoine Pinay en 1952. En juillet, quarante-cinq autres font défection. Les gaullistes se divisent alors entre les loyalistes, qui fondent l’Union des républicains d’action sociale (URAS), et les autres, qui rejoignent l’Action républicaine et sociale (ARS).

Mise à l’écart du pouvoir

Aux élections locales de 1953, le RPF perd la moitié de ses suffrages. Il entre alors en hibernation. Les élus gaullistes participeront encore avec le PCF à l’échec de la Communauté européenne de défense (CED) en 1954, avant la mise en sommeil définitive du RPF le 13 septembre 1955.

Suite à la défaite électorale de son parti, le général de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises et rédige ses Mémoires de guerre. Les cinq années qui suivent sont surnommées « la traversée du désert », expression qui sera reprise pour désigner les périodes où d’autres personnalités politiques ou sportives se seront trouvées hors des feux de la rampe dans l’attente d’un retour en grâce.

Retour au pouvoir en 1958

L’instabilité ministérielle, l’impuissance de la IVe République face à la question algérienne, déclenchée par une insurrection le 1er novembre 1954, conduisent le régime à une crise grave. Des responsables politiques de tous bords en viennent à souhaiter le retour du Général.

Le 13 mai 1958, un comité de vigilance appelle à manifester contre le FLN à Alger. Un comité de salut public est créé, à la tête duquel se trouve le général Massu, et composé notamment du général Salan. Il lance un appel au général de Gaulle le 15 mai. L’insurrection prend de l’ampleur et risque de dégénérer en guerre civile. Le 19, le Général se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République62 ». Certains voient dans cette déclaration un soutien à l’armée et s’inquiètent. Il rassure et insiste sur la nécessité de l’union nationale et s’il se présente encore comme le recours, il ne donne officiellement aucune caution ni à l’armée ni à quiconque. Néanmoins, un plan d’action militaire, baptisé « Résurrection », a déjà été mis en place en cas d’échec des négociations politiques.

Le 29 mai, le président de la République, René Coty, fait appel au « plus illustre des Français ». Charles de Gaulle accepte de former un gouvernement. Sous pression, l’Assemblée nationale l’investit le 1er juin, par 329 voix sur 553 votants. Le général de Gaulle devient ainsi le dernier président du Conseil de la IVe République. Les députés lui accordent la possibilité de gouverner par ordonnance pour une durée de six mois, et l’autorisent à mener à bien la réforme constitutionnelle du pays63.

La nouvelle Constitution, élaborée au cours de l’été 1958, est très proche des propositions avancées à Bayeux, avec un exécutif fort. Le général de Gaulle accepte cependant que le Parlement ait plus de poids qu’il ne le souhaitait. En particulier, de Gaulle doit renoncer à l’élection du président de la république au suffrage universel (un élément central de son dispositif constitutionnel qu’il finira par imposer en 1962).

La Constitution est adoptée par référendum le 28 septembre 1958, avec 79,2 % de « oui ». L’Empire l’approuve également, sauf la Guinée qui devient ainsi la première colonie française de l’Afrique sub-saharienne à obtenir son indépendance. Charles de Gaulle est élu par un large collège électoral, président de la République française et de la Communauté africaine et malgache, le 21 décembre, avec 78,51 % des suffrages. Il prend ses fonctions le 8 janvier 1959.

Entre le moment de son entrée en fonctions comme président du Conseil et son élection à la présidence de la République, Charles de Gaulle a largement amorcé la politique qui marquera son passage au pouvoir : outre la volonté de doter la France d’une nouvelle Constitution, le Général se soucie de la politique européenne de la France (rencontre avec le chancelier Adenauer le 14 septembre), de l’indépendance du pays face aux États-Unis (mémorandum du 17 septembre adressé au président Eisenhower), de l’assainissement des finances publiques (mesures du 27 décembre) et du sort de l’Algérie (il refuse les choix des comités de salut public et appelle à la « Paix des Braves » en octobre).

Crise de l’Algérie

Article connexe : Décolonisation.

À la suite des échecs de la IVe République en Indochine et en Algérie, une insurrection éclate à Alger et les putschistes civils et militaires organisent un Comité de salut public (en référence à celui de la Révolution française) le 13 mai 1958 pour maintenir l’Algérie française. Ils en appellent au retour du général de Gaulle. L’antenne d’Alger mise en place par le ministre de la Défense Jacques Chaban-Delmas dès 1957, dirigée par Lucien Neuwirth et Léon Delbecque a influencé les partisans de l’Algérie dans la république française. Comme l’a rapporté Olivier Guichard dans Avec de Gaulle (voir bibliographie), l’antenne d’Alger faisait surtout de la transmission : le travail d’influence était supervisé par les deux plus proches collaborateurs du général de Gaulle, Guichard lui-même et, pour les militaires, Jacques Foccart.

Mise en place des réseaux français en Afrique

Article détaillé : Françafrique.

C’est sous l’autorité de De Gaulle que les réseaux de ce que l’on appellera plus tard la Françafrique furent mis en place64. À la tête d’une partie de son cabinet, issue de l’éphémère communauté française, Jacques Foccart maintient des liens étroits, non seulement de coopération, mais souvent de contrôle, avec les nouveaux pouvoirs des états africains ayant accédé à l’indépendance, notamment au moyen d’accords de coopération militaire et financiers mais aussi par l’action des services secrets. L’expression de “pré carré” est alors courante, et ces liens politiques et économiques assurent un soutien diplomatique dans la stratégie d’entre deux blocs de De Gaulle.

Président de la Ve République

Charles de Gaulle en compagnie du chancelier allemand, Konrad Adenauer (1963)

En novembre, les gaullistes remportent les élections législatives et obtiennent une confortable majorité. En décembre, de Gaulle est élu président de la République avec 78 % des voix au suffrage indirect par plus de 80 000 grands électeurs65.

Charles de Gaulle prend ses fonctions de président de la République le 8 janvier 1959, il succède à René Coty. Il engage de difficiles mesures pour revitaliser le pays, avec en particulier une dévaluation de 29% et l’introduction du nouveau franc (valant 100 anciens francs), qui fait revenir les centimes disparus depuis 1945.

Sur la scène internationale, refusant la domination des États-Unis comme de l’URSS, il défend une France indépendante, disposant de la force de frappe nucléaire. Il met en place également les débuts du programme spatial français. En tant que membre fondateur de la Communauté économique européenne (CEE), il pose son veto à l’entrée du Royaume-Uni.

Le 6 février 1968, dans le stade olympique de Grenoble, il devient le second président français à ouvrir une cérémonie olympique, à l’occasion des Xe jeux olympiques d’hiver66.

Quatre années de conflit en Algérie

En ce qui concerne la guerre d’Algérie, de Gaulle suscita d’abord de grands espoirs parmi les Français d’Algérie, auxquels il déclara à Alger le 4 juin 1958 : « Je vous ai compris ». Ce jour là, il se garda de rien leur promettre de précis, lors de ce discours, et ne reprit ni leur mot d’ordre d’« intégration » ni leur slogan « Algérie française ». Il proclame que « à partir d’aujourd’hui, la France considère que, dans toute l’Algérie, il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants : il n’y a que des Français à part entière ». Ce n’est qu’à Mostaganem, le 6 juin, qu’il prononça les mots : « Vive l’Algérie française »67, exception davantage révélatrice d’un désaccord que d’une adhésion, pour René Rémond68.

Mais il adopta aussi quelques mesures libérales en direction des insurgés algériens : « paix des braves » proposée au FLN en octobre 1958, grâces accordées à plusieurs rebelles dont Yacef Saadi, condamné à mort comme ancien dirigeant du FLN pendant la bataille d’Alger, interdiction officielle formelle des actes de torture. C’est également sous de Gaulle que les femmes musulmanes d’Algérie obtinrent le droit de vote, que l’on vit les musulmans pouvoir enfin voter à égalité avec les Européens (de ce fait, dès avant l’indépendance en 1962, une majorité des maires d’Algérie sont eux-mêmes des musulmans), ou que fut nommé le premier préfet musulman d’Algérie (Mahdi Belhaddad à Constantine). De Gaulle annonça en personne la mise en œuvre du plan de Constantine, dans cette ville, en septembre 1958 : ce plan prévoyait, sur cinq ans, la redistribution de 250 000 ha de terres, la construction de 200 000 logements et la création de 400 000 emplois69.

Il laissa son Premier ministre, Michel Debré, vilipender comme « manœuvre communiste » le rapport accablant établi par le jeune Michel Rocard, et qui dénonçait l’entassement inhumain de deux millions de personnes civiles dans des « camps de regroupement ». Dès 1959, de Gaulle en revint aussi à une solution classique de répression militaire. À l’été 1959, l’opération « Jumelles », dite plan Challe, porta au FLN ses coups les plus rudes à travers tout le pays. Certes, de Gaulle réalisa rapidement qu’il n’était pas possible de résoudre le conflit par une simple victoire militaire, et à l’automne 1959 il commença à s’orienter vers une solution conduisant inéluctablement à l’indépendance de l’Algérie. Mais jusqu’à l’hiver 1961/62, il choisit tout de même de poursuivre la guerre, au prix de nombreuses victimes et, selon l’historien Rémi Kauffer, d’un accroissement de l’usage de la torture. Jusqu’à la fin de 1961, la lutte contre le FLN est menée avec autant de vigueur, et même davantage, qu’avant. Selon Constantin Melnik, conseiller spécial de Michel Debré chargé de coordonner les services secrets, il y eut environ 500 assassinats politiques entre 1958 et 1961.

Il reste difficile de savoir quand de Gaulle comprit que l’indépendance était la seule solution pour sortir d’un conflit coûteux en hommes, en argent et en prestige international. D’autant plus qu’il perd le soutien de proches et d’anciens combattants luttant pour l’Algérie française. Edouard Lebas, à cet effet, écrit le 17 mars 1963 dans Combat : « Nous vivons depuis mai 1958 sur la plus grande duperie de l’histoire et depuis octobre 1962 sur la plus grande imposture. La cause du mal c’est la volonté tenace, bien que supérieurement camouflée, du Général de Gaulle. Il faut donc dénoncer à la masse, sans subterfuges et sans faux-fuyants, le responsable du mal dont meurent la République et la Liberté »70. En 1961, De Gaulle fit encore rédiger par Alain Peyrefitte un plan de partition de l’Algérie, sans doute en fait pour faire pression sur le FLN. Au même Alain Peyrefitte, il expliquait dès 1959 que « l’intégration » de l’Algérie à la France, défendue par les partisans de l’Algérie française, était une utopie : deux pays culturellement si éloignés et présentant un tel écart de niveau de vie n’avaient pas vocation à en former un seul. Sans compter qu’au vu de l’accroissement démographique des musulmans, ce serait ouvrir la porte à leur immigration massive en métropole, dépassant de fort loin la simple venue traditionnelle de populations étrangères appelées à se fondre dans le creuset français: « Mon village deviendrait Colombey-les-Deux-Mosquées ! »71.

Dès le 16 septembre 1959, de Gaulle parle de « l’autodétermination » de l’Algérie. En janvier 1960, le limogeage du général Jacques Massu, qui avait critiqué sa politique, provoque la rupture avec les Français d’Algérie et l’érection de barricades au centre d’Alger. Malgré ce climat insurrectionnel, de Gaulle abroge définitivement, par une ordonnance du 4 juin 1960, la peine de déportation72. En janvier 1961, un référendum valide cependant massivement sa politique des deux côtés de la Méditerranée.

Avec l’armée de conscription, il fait échec au putsch des généraux à Alger en avril 1961. Quatre jours suffisent à mettre en déroute le « quarteron de généraux à la retraite » stigmatisés dans un de ses plus célèbres discours. Cette attitude provoqua de fortes résistances dans certains groupes nationalistes et de Gaulle fut obligé de réprimer des soulèvements de pieds-noirs en Algérie. Il fut alors la cible d’organisations terroristes telles que l’Organisation armée secrète (OAS), qui le surnommait « la Grande Zohra ». La métropole devint alors l’objet de plusieurs vagues d’attentats commis par l’OAS.

Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1961, au lendemain de l’assassinat de policiers par des militants du FLN, une manifestation, interdite par les autorités françaises, fut organisée par le FLN. Les manifestants protestaient contre le couvre-feu imposé en métropole aux ressortissants d’Afrique du Nord. Cette manifestation fut férocement réprimée. Le préfet de police Maurice Papon couvrit ses policiers et le gouvernement l’ensemble de ses fonctionnaires. Selon le rapport de l’avocat général Jean Geromini, remis le 5 mai 1999, il y aurait eu au moins 48 noyés pendant la nuit du 17 au 18 octobre, sans compter les personnes décédées des suites de leurs blessures ou de leurs conditions d’internement. Selon l’historien et éditorialiste Alain-Gérard Slama et Linda Amiri (laquelle a dépouillé les archives de la préfecture de police), le chiffre total est de l’ordre d’une centaine de victimes (L. Amiri compte 100 morts certains et 31 disparus). Les propos tenus par de Gaulle en conseil des ministres quelques jours après le drame sont connus grâce aux notes prises par son ministre Louis Terrenoire, et publiées par Éric Rossel.

Quelques mois plus tard, le 8 février 1962, lors d’une manifestation interdite, huit manifestants sont tués par les forces de police au métro Charonne et un autre mourra à l’hôpital. Selon l’historien Jean-Paul Brunet, Charles de Gaulle est « tout autant responsable de cette tragédie que le ministre de l’Intérieur Roger Frey, le préfet de police Maurice Papon, et toute la hiérarchie policière ». Une des raisons est, explique J.-P. Brunet, « l’autoritarisme » du Général. Selon l’historien Alain Dewerpe, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, le massacre de Charonne n’est qu’une conséquence logique des « habitus de pouvoir » de De Gaulle et des gaullistes, dans la situation de la guerre d’Algérie.

Quant à l’organisation terroriste OAS, elle fut réprimée par des moyens impitoyables : exécutions sommaires, tortures, polices parallèles, lesquelles n’hésitaient pas à recruter des truands, comme Georges Boucheseiche et Jean Augé. La Cour de sûreté de l’État fut créée en janvier 1963 pour en condamner les chefs, lesquels seront amnistiés quelques années plus tard (la Cour continue ensuite de juger des terroristes, jusqu’à sa suppression, en août 1981). En 1962, suite aux Accords d’Évian, un cessez-le-feu est proclamé en Algérie. Le général de Gaulle fit adopter par référendum l’indépendance de l’Algérie, effective en juillet 196273.

Très irrité par le ralliement massif des Pieds-Noirs à l’OAS, à l’heure où celle-ci lance une vague de terreur et de terre brûlée en Algérie, de Gaulle n’aura aucun mot de compassion ni en public ni en privé pour le sort du million de Français rapatriés d’Algérie en juillet 1962 suite à la non-application des Accords d’Évian par la partie algérienne.

Le lendemain de la signature des accords d’Évian, les supplétifs de l’armée française, les harkis, furent désarmés par la France, et abandonnés sur place. Le gouvernement s’opposa au rapatriement de la majorité d’entre eux, et fit interdiction aux officiers de l’armée de les aider à gagner la France, hors du cadre d’un plan de rapatriement général. Le 25 juillet 1962 en Conseil des Ministres, alors que les massacres de pieds-noirs et harkis avaient commencé, Charles de Gaulle s’opposa au repli des harkis en France74. Par la suite, plusieurs dizaines de milliers furent torturés et massacrés75.

En avril 1962, le Premier ministre Michel Debré fut remplacé par Georges Pompidou, et en septembre de la même année, Charles de Gaulle proposa d’amender la Constitution afin de permettre au président d’être élu au suffrage universel direct, dans le but de renforcer sa légitimité à gouverner directement. La réforme de la Constitution, malgré l’opposition du Parlement, de la totalité de la gauche et d’une bonne partie de la droite, fut aisément acceptée lors d’un référendum, avec 62,25 % de « oui ».

En octobre, l’Assemblée nationale vota une motion de censure contre le gouvernement Pompidou, mais le Général refuse la démission que lui présentait le Premier ministre et choisit de dissoudre l’Assemblée. Les nouvelles élections renforcèrent la majorité parlementaire gaulliste.

Opposition armée

Attentat du Petit-Clamart
Article détaillé : Attentat du Petit-Clamart.

Un polytechnicien ingénieur de l’armement nommé Jean Bastien-Thiry âgé de 35 ans considérait la politique algérienne du général de Gaulle comme une politique d’abandon et de trahison. Il conçut donc, avec l’aide de personnes partageant son point de vue (appartenant à l’OAS – Organisation armée secrète), d’enlever de Gaulle, voire, si ce rapt se révélait impossible, de le tuer. Un attentat fut ainsi organisé au Rond Point du Petit-Clamart le 22 août 1962. Il échoua, bien que la DS présidentielle montrât, parmi les impacts (environ 150 balles tirées), une trace de balle passée latéralement à quelques centimètres des visages du couple présidentiel.

Dans la déclaration qu’il fit lors de l’ouverture de son procès en 1963, Bastien-Thiry développa les motivations du complot basé essentiellement sur la politique algérienne du général de Gaulle. Parce qu’il avait fait tirer sur une voiture occupée par une femme et parce que, contrairement aux autres membres du commando, il n’avait pas pris de risques directs, Bastien-Thiry ne fut pas gracié par le général de Gaulle, comme le furent les autres membres du commando (tout comme d’ailleurs les autres membres de l’OAS qui furent pris). Bastien-Thiry sera fusillé au Fort d’Ivry en mars 1963.

En 1968, une première amnistie permit aux derniers responsables de l’OAS, aux centaines de partisans de l’Algérie française encore détenus, et à d’autres, exilés, comme Georges Bidault ou Jacques Soustelle de rentrer en France. D’anciens activistes de l’Algérie française se rallièrent alors au gaullisme, en adhérant au SAC ou aux Comités de défense de la République (CDR). De Gaulle déclare à Jacques Foccart le 17 juin 1968 : « Il faut que nous allions vers une certaine réconciliation. » Les autres condamnations pénales sont effacées par les lois d’amnistie de 1974 et 1987.

Autres attentats

L’attentat du Petit-Clamart fut celui qui fut le plus près de réussir. Cependant, et ce malgré l’indépendance de l’Algérie, de nombreux autres attentats furent organisés contre la personne du Général :

  • 8 septembre 1961 : une bombe commandée à distance est enterrée sur la route de Colombey, à Pont-sur-Seine, mais la DS présidentielle n’est pas endommagée.
  • 23 mai 1962 : de Gaulle devait être abattu sur le perron de l’Élysée par un tireur posté près de l’Élysée76.
  • 15 août 1964 : de Gaulle est en visite au Mont Faron, près de Toulon. Une jarre avait été piégée de huit pains de TNT mis à feu à distance. Ceux-ci n’explosent pas, le déclencheur étant trop faible77.

Le thème d’un attentat imaginaire contre le général de Gaulle faisant suite à celui du Petit-Clamart fut exploité dans le film Chacal (1973) tiré du roman éponyme de Frederick Forsyth.

Élection présidentielle de 1965

Résultats (par département) de l’élection présidentielle de 1965.

Durant la campagne de l’élection présidentielle de 1965, ses adversaires lui reprochent en particulier son « nationalisme ». La télévision, pour la première fois dans l’Histoire, joue un rôle très important dans une campagne ; malgré son refus de « jaspiner » dans « les étranges lucarnes », le Général se plie à cette nouvelle mode entre les deux tours. On note aussi l’apparition des sondages, qui mettent en évidence la baisse des intentions de vote en sa faveur avant le premier tour78.

Lors du premier tour, il arrive en tête avec 44,65 % des suffrages, devant notamment le candidat de la gauche, François Mitterrand (31,72 %), et Jean Lecanuet (15,57 %). Il est réélu président de la République le 19 décembre 1965, avec 13 083 699 voix, soit 55,20 % des voix.

Politique étrangère

Témoignage de la réconciliation franco-allemande, en 1962.

De Gaulle dut attendre la fin du conflit en Algérie pour lancer réellement sa politique étrangère. En effet, le « boulet algérien »79 réduisait considérablement la marge de manœuvre française et, d’une façon ou d’une autre, il fallait avant toute chose mettre un terme à ce conflit. La politique de « l’indépendance nationale » est alors pleinement mise en application.

Sur le plan international, de Gaulle continua à promouvoir l’indépendance de la France : il refusa à deux reprises (en 1961 et en 1967) l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE ; il condamna dès 1964 l’aide militaire apportée par les États-Unis à la République du Viêt Nam (dite Viêt Nam du Sud) contre la rébellion communiste menée par le Viêt Minh (guérilla soutenue par le Nord-Viêt Nam), ainsi que la riposte israélienne au blocus du détroit de Tiran par l’Égypte, lors de la guerre des six jours en 1967. Il prit l’une de ses décisions les plus spectaculaires en 1966, lorsque la France se retira du commandement militaire intégré de l’OTAN, expulsant les bases américaines de son territoire.

En ce qui concerne l’Europe, de Gaulle était partisan d’une « Europe des nations », où celles-ci devaient conserver leur pleine souveraineté, et hostile à l’idée d’une Europe supranationale ; le terme VolapükNote 14 employé pour parler de la coopération européenne entraîna le départ du gouvernement des cinq ministres MRP.

C’est l’Europe qui fixe le cadre de son ambition, une Europe qui va même « de l’Atlantique à l’Oural », gommant d’un trait le provisoire rideau de fer. En effet, le pivot de la politique étrangère française est le rapprochement avec l’autre poids lourd du continent : l’Allemagne. Ainsi, de Gaulle tourne le dos aux « Anglo-Saxons ».

On pourrait en effet s’étonner de l’intransigeance gaullienne vis-à-vis du Royaume-Uni, tout particulièrement. Pour de Gaulle, comme pour Churchill d’ailleurs, le Royaume-Uni n’avait fait que son devoir en 1940, et il n’existait pas de « dette » française envers Londres liée à la Seconde Guerre mondiale. De Gaulle désapprouvait les relations privilégiées rapprochant le Royaume-Uni des États-Unis depuis la guerre, ainsi que la préférence économique impériale qui jouait entre celle-ci et les États du Commonwealth, rendant ainsi difficile son admission au sein de l’Europe. Aussi l’entrée d’un tel « cheval de Troie américain » au sein de l’Europe lui paraissait-elle non souhaitable. Les Britanniques attendront donc 1973 avant de rejoindre la communauté économique européenne (CEE).

Charles de Gaulle et Hô Chi Minh suspendus en effigie lors du « Jour national de la honte », à Saïgon, en juillet 1964.

La position de De Gaulle face au monde communiste était sans ambiguïté : il était totalement anticommuniste. Il prône la normalisation des relations avec ces régimes « transitoires » aux yeux de l’Histoire de façon à jouer le rôle de pivot entre les deux blocs. La reconnaissance de la Chine communiste dès le 27 janvier 1964 va dans ce sens.

Les relations entre de Gaulle et les États-Unis sont assurément les plus épicées. Malgré quelques tensions vives, de Gaulle sera toujours au rendez-vous en cas de « vrai » coup dur : Berlin ou Cuba, notamment. En revanche, dès que les Américains entament le processus d’escalade, de Gaulle prend publiquement ses distances, notamment par son discours du 1er septembre 1966 à Phnom Penh vilipendant l’attitude américaine au Viêt Nam, théâtre d’opération que la France connaissait fort bien80.

La notion gaullienne d’ « une certaine idée de la France » se manifeste surtout en politique étrangère. De Gaulle puise une force dans sa connaissance de l’Histoire de France, qu’il a d’ailleurs enseignée à Saint-Cyr. Selon lui, le poids de cette Histoire donne à la France une position particulière dans le concert des nations. Convaincu que les relations internationales reposent avant tout sur les réalités nationales et les rapports entre États, il surnomme l’ONU « le machin » et refuse que la France participe au financement des opérations menées par les « casques bleus » contre la sécession katangaise au Congo ex-belge. Passablement irrité par l’attitude du Nigeria lors de l’explosion de Gerboise bleue81, le troisième essai nucléaire français, en 1960, et souhaitant le « morcellement » de ce pays, comme il le raconte à son conseiller aux affaires africaines Jacques Foccart81, de Gaulle soutient la sécession du Biafra en 1967-68, qui fait de un à deux millions de morts81.

En Afrique francophone, il ne prend pas position face aux coups d’État qui se succèdent, mais apporte son soutien aux régimes en place quand il le juge nécessaire, faisant intervenir les troupes françaises au Gabon (1964) et au Tchad (1968).

Force de frappe

Convaincu de l’importance stratégique de l’arme nucléaire, de Gaulle poursuit le développement de celle-ci, sous la protestation de l’opposition qui n’y voyait qu’une « bombinette ». La réponse de De Gaulle sera : « Dans dix ans, nous aurons de quoi tuer 80 millions de Russes. Eh bien je crois qu’on n’attaque pas volontiers des gens qui ont de quoi tuer 80 millions de Russes, même si on a soi-même de quoi tuer 800 millions de Français, à supposer qu’il y eût 800 millions de Français »[réf. nécessaire].

Le rôle des États-Unis dans cette affaire paraît étrange. Kennedy proposa à de Gaulle de lui donner des missiles Polaris, comme il l’avait fait avec le Royaume-Uni (accords de Nassau). Mais de Gaulle refusa, déclarant qu’il voulait que la France se bâtisse elle-même une armée. La question nucléaire empoisonna les relations franco-américaines durant toutes les années 1960. Il fallut attendre Richard Nixon pour trouver un premier président américain clairement « gaullien ». Nixon contourna d’abord les contraignantes législations américaines dans les domaines nucléaires avant d’ouvrir officiellement la voie de la collaboration nucléaire franco-américaine. Le gros du travail était déjà fait et les « bombinettes » françaises déjà fort efficaces.

Conversion des dollars

Sur la recommandation de l’économiste Jacques Rueff qui voyait la conquête de l’espace et le conflit vietnamien déséquilibrer la balance des paiements des États-Unis, de Gaulle réclama à ces derniers la contrepartie en or d’une forte proportion des dollars détenus par la France. L’opération était légale, car le dollar était défini officiellement comme correspondant à 1/35 d’once d’or. Règlements internationaux obligent, les États-Unis durent obtempérer et l’or fut transféré en France. En 1971, les États-Unis mettront fin à la parité pour faire « flotter » le dollar. À la suite des chocs pétroliers de 1973 et de 1979, les cours de l’or s’envoleront : le conseil de Jacques Rueff était judicieux à long terme.

Le « Québec libre »
Article détaillé : Vive le Québec libre !.

Lors d’une visite d’État au Canada en 1967 afin, officiellement, de prendre part aux festivités entourant l’expo 67 comme l’y avait invité le Premier ministre québécois Daniel Johnson, de Gaulle provoqua l’indignation des autorités fédérales canadiennes, lorsqu’à Montréal, devant une foule de plus de 100 000 Québécois, il ponctua son discours d’un retentissant : « Vive Montréal, vive le Québec… vive le Québec libre ! », salué par une ovation générale. Cela déclencha une crise avec le gouvernement canadien. À la suite du discours de De Gaulle, qui contenait un certain nombre de clins d’œil, le Premier ministre canadien, Lester B. Pearson répliqua sèchement à de Gaulle dans un discours livré le lendemain, déclarant que « les Canadiens n’ont pas besoin d’être libérés », et faisant savoir très clairement que de Gaulle n’était plus le bienvenu au Canada. Il repartit séance tenante pour la France, délaissant le croiseur qui l’avait amené, le Colbert. Le but de De Gaulle n’était pas de provoquer un « clash » entre le Québec et le gouvernement fédéral canadien, mais plutôt de regonfler les « Français du Canada » face aux voisins Anglo-Saxons. Il déclara d’ailleurs dans la foulée de cette visite au Québec, « je leur ai fait gagner 30 ans ».

Dans la perspective de la Seconde Guerre mondiale, cette déclaration fut ressentie comme injuste par les Canadiens anglophones qui avaient soutenu la France libre, alors que les Québécois francophones, soucieux de l’indépendance du Canada vis-à-vis du Royaume-Uni, étaient moins enthousiastes pour participer à l’effort de guerre. Des envoyés de la France libre, Élisabeth de Miribel et le capitaine de vaisseau Georges Thierry d’Argenlieu – dont le titre de supérieur majeur de la province des Carmes de Paris était censé lui valoir le respect des catholiques – tentèrent en 1941 de rallier les Canadiens à la cause du général de Gaulle.

Le gouvernement d’Ottawa dut dès cette époque traiter avec une attention particulière les revendications du Québec qui, fort de cet encouragement qui laissait présager un soutien fort de la France si besoin, commença à parler de faire sécession.

De plus, lors de la conférence de presse du 27 novembre 1967 à l’Élysée, Charles de Gaulle justifia une fois de plus son geste d’éclat par un discours engagé, ponctué par un solennel « allons, allons, pour eux aussi, pour eux surtout, il faut que la France soit la France ! »82.

Mai 1968

Article détaillé : Mai 1968.

Outre la réforme financière de 1958, la France bénéficie des « Trente Glorieuses » et de la croissance amorcée sous la IVe République. Les structures économiques sont modernisées, le niveau de vie s’accroît. Mais la croissance profite inégalement à tous, et un certain désenchantement apparaît face au blocage de la société. Les événements de Mai 1968 en sont le révélateur. Comme dans de nombreux pays étrangers, la contestation des étudiants se développe à partir de mars 1968. Les syndicats et les partis politiques de gauche profitent des manifestations étudiantes pour lancer une grève générale qui sera suivie par les ouvriers. Cette grève générale paralyse le pouvoir pendant le mois de mai.

De l’avis de ses propres partisans, de Gaulle a été complètement surpris par une crise qu’il ne prévoit pas et ne comprend pas. Indifférent aux revendications étudiantes et à la « crise de civilisation83 » qu’elles révèlent, il ne voit là au mieux qu’un gigantesque chahut de jeunes qui ne veulent pas passer leurs examens, au pire une contestation de l’autorité de l’État à faire cesser sur-le-champ. Dans les premiers jours de mai, ses seules consignes sont de réprimer brutalement les manifestations étudiantes, contre l’avis de plusieurs de ses ministres qui conseillent l’apaisement.

Après la nuit des barricades du 10 mai au 11 mai 1968, de Gaulle, sceptique, laisse toutefois son Premier ministre Georges Pompidou, rentré d’un voyage en Iran et en Afghanistan84, mener une nouvelle politique d’apaisement. Pompidou, qui a dû mettre sa démission dans la balance, veut éviter désormais les heurts, et parie sur l’essoufflement à terme du mouvement.

Du 14 au 18 mai, de Gaulle part en Roumanie. Or, en son absence, la grève générale se développe et des millions de grévistes paralysent la France, tandis que la Sorbonne et l’Odéon sont occupés sans réaction de la police. Seul aux commandes de l’État et de la majorité parlementaire, Pompidou paraît entre-temps devenu le vrai chef du pays.

À son retour anticipé de Roumanie le 18 au soir, de Gaulle déçoit jusqu’à des fidèles inconditionnels en apparaissant dépassé et flottant, sans cette vivacité et cette efficacité de réaction qui le caractérisent d’habitude. Il semble écartelé entre la prudence pompidolienne et la fermeté qu’il prêche lui-même. Il attend le 24 au soir pour parler en public, et pour n’annoncer des mesures déjà éventées depuis plusieurs jours, qui ne répondent à aucune préoccupation de l’heure. « J’ai mis à côté », confesse-t-il aussitôt après avoir visionné son allocution. Le Général expose, dans cette allocution, qu’il entend que l’État doit rétablir l’ordre, maintenir la République. « La rue, c’est le désordre, la menace du totalitarisme, “la chienlit” »85. Le soir même, de violents incidents éclatent à Paris, on relèvera des centaines de blessés et plusieurs barricades érigées[réf. nécessaire].

Le 26 mai, les accords de Grenelle passés entre le gouvernement Pompidou, les représentants des syndicats et du patronat aboutissent à un train de mesures classiques. De Gaulle préside le conseil des ministres qui ratifie aussitôt les accords, mais à la surprise de Pompidou et des chefs syndicaux, la base rejette les avancées de Grenelle, estimant que c’est la société entière qui est en cause. Les grèves continuent. Le 27, une manifestation au stade Charléty lance l’idée d’un gouvernement provisoire. Le jour même, François Mitterrand reprend cette solution et annonce sa candidature à la présidence de la République. La crise politique atteint son sommet.

La disparition soudaine et inexpliquée du c