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Journée mondiale de l’homophobie 2011

Tuesday, May 17th, 2011

Par Roger-Luc Chayer, éditeur de Gay Globe Média (http://www.gayglobe.us) et Président de l’Association Canadienne des Journalistes-Montréal

Aujourd’hui est donc la journée Internationale contre l’homophobie, célébrée à chaque année le 17 mai et qui a pour objectif de rappeler aux populations des pays participants que ce problème est toujours présent malgré les grandes avancées sociales dans le domaine gai mais aussi pour expliquer ce qu’est l’homophobie. Toutefois et c’est là qu’il faut être prudent, depuis des années je suggère la prudence face aux organisations qui en font leur cause maîtresse parce que le risque de manipulation est grand, surtout si des subventions sont impliquées.

Officiellement et selon le site Homophobie.org, La Journée internationale contre l’homophobie, qui se tient le 17 mai de chaque année, est un événement rassembleur et un moment de convergence des actions de lutte menées contre l’homophobie. La Fondation Émergence fait la promotion de cette journée et invite les organisations et les personnes à souligner cet événement dans leur milieu. Une mission bien noble en effet car l’homophobie est un phénomène finalement marginal en 2011, qui a tendance à être généralisé par des organisations qui, par hasard, recoivent des fonds publics pour en faire la quasi-promotion.

En effet, si la Fondation Émergence et son Président Laurent McCutcheon n’étaient pas là pour nous abreuver de leurs communiqués réguliers sur la question, l’homophobie ne serait pas un sujet d’actualité aussi brûlant et nous n’aurions certainement pas l’impression que c’est un problème criant. Est-ce que la Fondation Émergence et ses acolytes maintiennent artificiellement et de façon tendancieuse un mythe homophobe? La question se pose car Émergence reçoit des subventions publiques spécifiquement sur la question et son Président semble en tirer une grande notoriété.

De là à conclure que l’homophobie n’existe pas serait à mon avis une erreur. Prenons par exemple la Fondation Jasmin Roy qui oeuvre spécifiquement dans le domaine. Jasmin a reçu un accueil presque unanime de la société civile face à son projet de contrer l’homophobie là où elle se trouve parce que c’est sur le terrain qu’il veut la confronter. Il a donc créé une fondation qui se déplace, représentée par un personnage célèbre et populaire de la télé, Jasmin Roy et fait un travail concrêt, quotidien et réel face à une situation, sans l’exagérer à outrance et de manière à toujours informer.

Jusqu’à maintenant, Jasmin Roy fait un excellent travail, il trouve le financement nécessaire aux activités de la Fondation qui porte son nom, celle-ci est bien incorporée au Québec et enregistrée au Registre des Entreprises sous le matricule 1166919036, elle est bien en règle et avec les moyens dont elle dispose, elle participe à de très nombreuses activités via son Président et en cela nous devons lui rendre hommage.

Toutefois, l’exemple contraire existe au Québec et est incarné par Gai Écoute-Fondation Émergence et Laurent McCutcheon qui recoivent des sommes très importantes du public et de l’État pour maintenir artificiellement, il me semble, un discours victimisant à sur les gais. L’homophobie institutionnalisée est la règle chez Émergence et même si elle devait disparaître et ne plus être un problème, j’ai le sentiment que la Fondation Émergence trouverait le moyen de maintenir artificiellement son existence tant et aussi longtemps qu’il y aura des subventions et de l’argent à faire avec la cause. C’est un classique dans la communauté gaie.

Pourquoi est-ce que je me questionne sur les objectifs réels de la Fondation Émergence dans un contexte de lutte à l’homophobie? C’est que son Président Laurent McCutcheon fait partie de ces groupes qui datent d’une époque où il était de mise de faire bouger les choses en matière d’homosexualité non pas par la conscientisation mais par la force. Il ne faut pas oublier qu’il y a 20 ans, certains leaders gais avait une stratégie de “outing” qui visait à dénoncer des politiciens gais publiquement, de les outer s’ils ne donnaient pas de subventions ou s’ils n’appuyaient pas certaines revendications de la communauté homosexuelle. Cette façon de faire avait alors été dénoncée par la plupart des gais et lesbiennes au pays mais même si la stratégie n’a pas été mise en place officiellement, Émergence fait partie de cette façon de penser qui veut que l’on doive créer continuellement un sentiment de crise, même artificiellement, afin de faire avancer des questions importantes sur les gais. Le hasard veut qu’en même temps, on vive de l’argent du public pour gérer ces mêmes crises maintenues parfois artificiellement en vie, ça devient agaçant quand on en a conscience.

Très peu de gens de la communauté gaie peuvent dire qu’ils ont ont été victimes d’homophobie dans la définition précise du terme: (psychiatrie) peur morbide des personnes du même sexe, par extension, haine envers les homosexuels…

On a tous entendu des blagues sur les gais, des maladresses sporadiques mais cela ne signifie pas que tout ce qu’on rencontre est homophobe. Il y a d’ailleurs plus souvent d’homophobie dans l’imaginaire de certains représentants gais que dans la réalité et ça ramène le débat encore et toujours à la psychiatrie.

La Journée mondiale contre l’homophobie est une excellente chose, comme la journée mondiale du cancer du sein ou des journées sans voitures mais il ne faut pas que l’information sur l’homophobie se transforme en psychose homophile car il se produira un backlash terrible contre les gais s’ils abusent de la victimisation à outrance. Parlons-en mais ne devenons pas fous avec ça!

71- Rhétorique de la survictimisation sur les déportés homosexuels Est-ce que la Fondation Émergence exagère?

Wednesday, October 13th, 2010

Enquête par
Roger-Luc Chayer
Photos Rosa Hilfe Freibourg

Cette semaine se déroulait en Europe un événement visant à honorer la mémoire des personnes déportées par le régime nazi pour cause d’homosexualité.

Les responsables de la Fondation pour la mémoire de la déportation, dans un communiqué diffusé en marge du dévoilement d’une plaque dédiée aux déportés homosexuels, déclaraient que le nombre de personnes déportées était établi à 215 pour le camp de Struthof et règle générale, on s’accorde pour dire que les déportations ne concernaient que les homosexuels des territoires annexés par l’Allemagne comme l’Alsace et non toute la France occupée qui vivait sous le code Napoléon et non la loi allemande même pendant l’occupation.

Toutefois, dans un communiqué publié par la Fondation Émergence, basée à Montréal et présidée par Laurent Mc Cutcheon, datée du 23 septembre 2010, on déclare, citant le Président Mc Cutcheon <<Si le monde entier ne pourra jamais oublier les horreurs de cette guerre et les châtiments imposés aux Juifs, il faut rappeler que 10 000 personnes homosexuelles ont aussi été envoyées dans les camps nazis et que 6 000 n’en sont jamais ressorties>> de dire le président de la Fondation Émergence, monsieur Laurent Mc Cutcheon. Et il donne comme source la United States Holocaust Memorial Museum. (Le communiqué peut être lu au http://www.fondationemergence.org/default.aspx?scheme=4017)

Encore une fois dans cette affaire, on doit se questionner sur les motifs de la Fondation Émergence à exagérer des informations factuelles pourtant reconnues. Si on vérifie la source, le site de la United States Holocaust Memorial Museum mentionne clairement à la fin de sa page réservée aux homosexuels déportés la phrase suivante: On ne dispose d’aucune donnée statistique concernant le nombre des homosexuels qui moururent dans les camps. On peut prendre connaissance de cette page à l’adresse suivante http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=74

Le chiffre avancé par M. Mc Cutcheon ne trouve donc aucun justificatif dans la source qu’il offre dans son communiqué et semble être exagéré.

De plus, un vaste débat a cours actuellement en Europe sur le nombre réel des personnes homosexuelles décédées dans des camps de concentration car si personne ne nie la déportation des homosexuels, on ne semble pas trouver les chiffres avancés par M. Mc Cutcheon à quelque endroit que ce soit.

Sur le site de l’Observatoire du Communautarisme au http://www.communautarisme.net/Manipulations-autour-de-la-deportation-homosexuelle_a337.html, on consacre un dossier bien documenté sur les manipulations autour de la déportation homosexuelle et on y affirme que les seuls français qui ont été déportés pour leur homosexualité -on estime leur nombre à environ 200- étaient originaires d’Alsace et de Lorraine, deux régions soumises au joug nazi après avoir été annexées par le IIIème Reich en 1940. On peut cependant en douter. En effet, le “conseiller historique”  recruté par la production sur ce téléfilm (Un amour à taire) était Jean Le Bitoux, un personnage pour le moins controversé. Fondateur du magazine homosexuel Gai Pied, et président du Mémorial de la Déportation Homosexuelle, Jean Le Bitoux a été récemment écarté pour incompétence du projet d’archives homosexuelles de la Ville de Paris. Auparavant, il avait notamment fait paraître le livre de souvenirs de Pierre Seel, un homosexuel alsacien rescapé des camps. Bien que Pierre Seel n’ait pas porté le fameux triangle rose (il était marqué du triangle bleu des catholiques au camp de Schirmeck) et qu’il ait par la suite été enrôlé par la Wehrmacht pour combattre sur le front de l’Est, Le Bitoux a donné à son livre d’entretiens le titre ambigu de Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel.

Si M. Mc Cutcheon et la Fondation Émergence exagèrent des données factuelles pourtant reconnues et multiplient le nombre réel de victimes, on peut se demander d’abord pourquoi et ensuite à qui sert cette survictimisation?

Rhétorique de la
survictimisation
Par Gay Globe Magazine

Selon les auteurs Pierre Tremblay, Éric Boucher, Louise Biron et Marc Ouimet du Journal Canadien de Criminologie #40, l’hypothèse d’une survictimisation des homosexuels semble plausible. On a peut-être exagéré la portée de cette attraction et dramatisé l’ampleur de cette forme particulière de violence. La survictimisation peut aussi être un outil pour certains militants afin de revendiquer des fonds publics sur la base d’exagérations.