Posts Tagged ‘représentativité’

Manifs étudiantes : Mon neveu de 15 ans maîtrise mieux le débat que la Ministre Beauchamp

Wednesday, April 25th, 2012

Par Roger-Luc Chayer
Collaboration Spéciale: Marc Mousseau

Tout le monde au Québec ne parle que de ça. Les manifestations étudiantes et leurs revendications visant à refuser toute augmentation des frais de scolarité. Les trois principaux leaders de ces mouvements de contestation, Martine Desjardins de la FEUQ, Léo Bureau-Blouin de la FECQ et Gabriel Nadeau-Dubois de la tristement célèbre CLASSÉ répètent tous les jours qu’ils reposent leurs revendications sur des centaines de milliers de futurs universitaires, sur les étudiants actuels et leur accès aux études supérieures.
Quand ils parlent de leur mandat, ils nous répètent continuellement que tous les étudiants du Québec et tous les jeunes dans les écoles secondaires et primaires bénéficient de leurs manifestations actuelles car au moment où ils iront à l’université, le combat aura été fait et ils pourront bénéficier des retombées, des économies donc, si les revendications sont acceptées et appliquées par la Ministre de l’éducation Line Beauchamp.
Or, depuis le début du conflit il y a près de 12 semaines maintenant, personne n’a soulevé une question pourtant fondamentale : Quelle est la représentativité exacte de ces trois leaders qui parlent au nom de tous les futurs étudiants en fondant leurs chiffres sur le nombre d’étudiants dans les écoles primaires et secondaires actuellement au Québec?
Hier, j’ai demandé à mon neveu de 15 ans, Marc M., de me donner son feed-back sur la situation des étudiants du secondaire qui manifestent maintenant à Montréal et à ma grande surprise il m’a répondu quelque chose de très simple dont personne ne parle nulle part : « Je trouve ça ridicule, parce que plusieurs personnes qui sont pour la grève n’iront pas a l’université…. ». Mais il a parfaitement raison!
Prenons en considération le taux d’abandon, de décrochage et d’échecs scolaires actuellement au Québec. Selon Statistiques Canada, en 2011, 29% des élèves du secteur public au secondaire décrochaient. Ajoutez à ce chiffre ceux qui font l’école buissonnière (35%), ceux qui sortent du secondaire avec un échec (11,5%) et on se retrouve avec un faramineux chiffre de près de 40% des étudiants du secondaire qui n’iront jamais à l’université.
Prenons maintenant un autre chiffre évocateur : Le nombre d’étudiants au CEGEP qui sont en technique et qui sortiront à la fin de leurs études avec un diplôme ne nécessitant aucune étude universitaire. Selon le portail du réseau collégial du Québec (lescegeps.com) 45% des étudiants inscrits au CEGEP le sont en diverses techniques. Ces étudiants n’iront donc jamais à l’université puisque le diplôme de technicien couronne leur passage au CEGEP.
En se fiant simplement à ces deux statistiques, il est facile de comprendre qu’une infime minorité, moins de 15% des étudiants du secondaire iront à l’université et sont susceptibles d’être concernés par le débat social actuel. C’est mon neveu de 15 ans qui a raison en qualifiant le débat actuel de ridicule car la plupart des personnes qui manifestent au CEGEP ou dans les écoles secondaires ces jours ci n’iront jamais à l’université.
Alors pourquoi manifester finalement? Voilà la vraie question. Est-ce que la Ministre Beauchamp sait au moins qu’elle n’est confrontée qu’à une poignée d’universitaires potentiels? Est-ce que les leaders étudiants exagèrent la portée de leur pertinence dans le débat sur la hausse des frais de scolarité? Et enfin, ces casseurs qui s’en prennent à la population et qui attaquent autant les entreprises privées que des symboles comme le métro de Montréal, est-ce que ce sont de vrais étudiants ou de fiers représentants des drop-outs du Québec?

Qui représente vraiment les gais?

Monday, February 22nd, 2010

Depuis de nombreuses années, la société se questionne sur les aspirations des gais et lesbiennes. Depuis des années, les mêmes personnes, non élues, répondent à ces questions. Qui devrait représenter les gais?
Roger-Luc Chayer est journaliste et rédacteur en chef de la Revue Le Point
Jʼai souvent participé à des débats télévisés ou communautaires et jʼai toujours été surpris par lʻutilisation du “nous” par des personnes qui ne me représentent pas. Quand je lis les journaux et que je vois certains militants comme Laurent Mc Cutcheon parler au nom de tous, je suis toujours surpris de ne pas avoir été consulté ou de ne pas avoir participé à une consultation qui permettrait à ces représentants improvisés de parler pour moi. Je nʼaime pas que lʼon parle pour moi, ça me purge!
Jʼai dʼailleurs noté une phrase sur mon frigidaire il y a plus dʼun an: “Cʼest facile de parler pour tout le monde quand on ne consulte personne!”. Cʼest encore plus facile de ne consulter personne et de faire croire quʼon représente tout le monde. Est-ce que jʼai raison?
Je ne crois pas que les représentants communautaires soient de valables représentants de la communauté dans son ensemble. À mon avis, on devrait consulter plus souvent les chefs dʼentreprises qui tirent leurs revenus de la communauté gaie. Eux savent ce que les gais veulent, ils en vivent! Les éditeurs de médias gais ne sont jamais consultés par les autorités. Ils connaissent pourtant très bien leur communauté puisquʼils publient ce que les gais veulent lire.
Pendant que les militants revendiquent le droit au mariage, aucun lecteur ne pose une seule question sur le mariage aux éditeurs. Pendant que le communautaire gai crie au meurtre pour un rien, les lecteurs exigent des réponses à des questions qui nʼont rien à voir avec les revendications communautaires. Ce que je vois depuis toujours cʼest une communauté qui est loin dʼêtre monolithique, qui nʼest pas représentée adéquatement par ses représentants les plus visibles et qui a certainement le droit dʼêtre consultée et respectée dans ce désir.
Jʼaimerais être moi-même consulté plus souvent. Je connais mes lecteurs et je ne mʼoppose pas à certaines revendications pour rien. À quand une représentativité plurielle des gais au Québec?

Luc Chayer est journaliste et Rédacteur en chef de la
revue Le Point
Jʼai souvent participé à des débats télévisés ou communautaires et jʼai toujours été surpris par ʻutilisation du “nous” par des personnes qui ne me représentent pas. Quand je lis les journaux et que je vois certains militants comme Laurent Mc Cutcheon parler au nom de tous, je suis toujours surpris de ne pas avoir été consulté ou de ne pas avoir participé à une consultation qui permettrait à ces représentants improvisés de parler pour moi. je nʼaime pas que lʼon parle pour moi, ça me purge!
Jʼai dʼailleurs noté une phrase sur mon frigidaire il y a plus dʼun an: “Cʼest facile de parler pour tout le monde quand on ne consulte personne!”. Cʼest encore plus facile de consulter personne et de faire croire quʼon représente tout le monde. Est-ce que jʼai raison?
Raymond Gravel est prêtre catholique à
Ste-Anne-des-Plaines
À votre question, jʼaurais le goût dʼen poser une autre: La communauté gaie a-t-elle besoin de se faire représenter par quelquʼun dʼautres que ses membres? Pourquoi faut-il quʼil y ait des homosexuel(le)s pour représenter dʼautres homosexuel(le)s? Que chacun se représente lui-même et quʼil défende ses droits par rapport à lʼensemble de la société. Il est vrai que des personnes influentes peuvent aider à faire avancer la cause homosexuelle…Je pense que Laurent McCutcheon fait un bon boulot; je pense aussi que dʼautres personnes ont travaillé pour la cause et parmi ceux-là, il nʼy a pas que des homosexuels…
De nombreux hétérosexuels travaillent à plus de justice et dʼégalité quant à lʼorientation sexuelle. Il nʼest point nécessaire dʼavoir subi un avortement pour aider les femmes qui ont à vivre une telle situation. Ça mʼagace toujours de se chercher des représentants pour tout et pour rien. Ça me donne lʼimpression quʼon infantilise les gens et quʼon les empêche de sʼengager dans les domaines politiques et sociaux. Les reproches faits à André Boisclair, parce quʼil ne veut pas participer au défilé de la Fierté gaie, sont sans fondement…
Ce nʼest pas parce quʼAndré Boisclair est gai quʼil doive nécessairement participer à toutes les activités des gais…Ça ne veut pas dire quʼil nʼappuie pas la lutte contre lʼhomophobie; au contraire, il appuie les revendications des homosexuels, mais il nʼest pas chef dʼun parti politique qui serait réservé aux homosexuels. Si la communauté gaie a besoin dʼêtre représentée officiellement par quelquʼun, il nʼy a personne dʼautres que les homosexuels eux-mêmes pour la représenter; sinon, on attendrait un messie qui ne pourrait jamais faire lʼunanimité, car les homosexuels commes les hétérosexuels ne sont pas tous pareils et cʼest tant mieux comme ça…La diversité, la pluralité, ça enrichit toujours une communauté…
Michel Girouard est chroniqueur de mode et animateur télé.
En ce qui me concerne je ne crois pas quʼil soit nécessaire de parler de communauté homosexuelle que ce soit au Québec, aux États-Unis, en France ou ailleurs.
Ce qui est important pour une bonne entente entre chaque être humain, cʼest le repect et lʼacceptation des différences conçernant certains êtres marginaux qui nʼont pas demandé a naître avec un état de vie quʼon ne choisis pas mais que malheureusement en lʼan 2006 on juge encore.
La maturité de lʼhomme sʼinstalle à partir du moment où il a la capacité de comprendre et dʼaccepter toutes le races, toutes les religions, tous les choix de vie en donnant un première importance à ce que lʼhomme ou la femme ont de positif a dégager dans la société dʼaujourdʼhui.

Ce qui est important pour une bonne entente entre chaque être humain, cʼest le repect et lʼacceptation des différences conçernant certains êtres marginaux qui nʼont pas demandé a naître avec un état de vie quʼon ne choisis pas mais que malheureusement en lʼan 2006 on juge encore.
La maturité de lʼhomme sʼinstalle à partir du moment où il a la capacité de comprendre et dʼaccepter toutes le races, toutes les religions, tous les choix de vie en donnant un première importance à ce que lʼhomme ou la femme ont de positif a dégager dans la société dʼaujourdʼhui.
Personnellement je ne crois ni à lʼhomosexualité, ni à lʼhétérosexualité et je réalise très bien que la sexualité est une chose importante et agréable qui fait partie de la vie de tous les jours et des bonheurs de lʼexistence.
Personne ne doit avoir cette prétention de dire quʼil représente une communauté, lʼimportant cʼest lʼintégration et lʼacceptation. À partir du moment où lʼon cessera de parler dʼhomophobie et du calvaire qui accable certains gais, on tournera la page et notre état de vie deviendra synonyme de positivité. Jʼai toujours été fier dʼafficher ma différence et à tous ces jeunes qui grandissent en réalisant quʼils sont uniques en leur genre, je leur demande de sʼaccepter tels quʼils sont, cʼest de cette facon quʼils en viendront à etre compris et acceptés de tous.
Jean-Luc Romero est politicien et journaliste en France
Au moment dʼaller chez lʼimprimeur, notre confrère Jean-Luc était en Russie où il participait à la première Gay Pride de Moscou, interdite par les autorités. Il nʼa pas été en mesure de nous envoyer son opinion mais il nous reviendra plus en forme que jamais dans la prochaine édition du Point.