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Steeve Biron et la désinformation de CHOI/RadioX FM de Québec

Sunday, March 4th, 2012

Dans l’art de la désinformation, CHOI-FM/RadioX de Québec vient de se positionner comme championne suite à la diffusion d’une émission portant à l’origine sur l’affaire Steeve Biron mais qui s’est transformée en une exécution publique du principal intéressé. Steeve Biron étant accusé de voies de fait graves pour ne pas avoir mentionné son statut sérologique à ses partenaires se sachant atteint du VIH, selon l’acte d’accusation.

Faisant fi de toute éthique et du Code civil, l’animateur Stéphane Dupont et ses deux complices y sont allés vendredi le 2 mars dernier d’une charge contre Biron qui n’avait plus rien à voir avec l’information journalistique, qui violait l’ensemble des règles déontologiques en vigueur au Québec et qui, clairement, diffamaient Biron par désinformation. Biron a fait les frais de cette envolée de préjugés, de rumeurs et de récits moralisateurs fondés visiblement sur la haine des gais et sur l’incompétence crasse des personnes responsables non seulement du micro de CHOI mais de la mise en ondes.

Par exemple, tout au long de cet échange de trois minutes environ qui, malheureusement, était diffusé en direct sur les ondes de CHOI au 98,1 FM, on déclarait que Steeve Biron, était un criminel, qu’il possédait un casier judiciaire en matière criminelle, qu’il était “homosexuel”, qu’il avait des relations sexuelles avec des “homosexuels”, qu’il avait contaminé quelques hommes du VIH (on le répète tout au long du segment en y mettant toute l’importance possible), que c’était prouvé, qu’il manipulait le système de justice pour éviter un procès. On annoncait comme des faits établis des théories sur la façon de fonctionner de Biron, que Biron avait déjà été jugé pour la même chose (comme s’il était un récidiviste), qu’il avait réussi à obtenir un report de son procès vu la maternité d’un médecin (on confond d’ailleurs le rôle d’un médecin ordinaire avec celui de médecin-expert) le tout, malgré la présence au dossier de deux ordonnances de non-publication émises par la Cour du Québec et la Cour Supérieure de Québec! Les faits énoncés par Dupont (l’animateur) sont d’une gravité extrême, il fallait donc évidemment qu’ils aient été vérifiés au préalable avant diffusion. Mais voilà, CHOI a choisi de désinformer ses auditeurs en énonçant une longue série de faux renseignements, donnant à la rumeur la puissance factuelle d’une information légitime, utilisant la diffamation comme un outil éthique reconnu tout cela, sans jamais avoir vérifié une seule de leurs affirmations auprès de l’avocat de Biron ou de Biron directement.

Ce qui devait être une émission probablement informative s’est transformée en l’expression d’une haine pure à l’endroit de Biron et des gais, reposant sur des faits fictifs et clairement inventés!

N’importe quel journaliste ordinaire, maîtrisant raisonnablement son éthique et son droit aurait procédé à de simples vérifications factuelles avant de lâcher ça au public comme l’ont fait les trois désinformateurs de CHOI. Avec une simple vérification au Palais de justice de Québec, auprès de l’avocat de Biron Maître Bernier ou auprès d’une organisation gaie ou d’un média gai, on aurait découvert que:

On parle des membres de la communauté gaie comme des “homosexuels”, qui est le terme médical qui n’est plus utilisé depuis au moins 30 ans pour qualifier les gais, démontrant la mépris qu’ils portent envers des personnes, hommes et femmes gais, qui se sont battus pendant des années pour que le terme “homosexuels”, ne soit plus utilisé. N’importe quel média gai ou organisation de la communauté aurait pu aviser Dupont que le terme est méprisant et généralement utilisé par les agresseurs homophobes qui s’en prennent physiquement aux gais.

De plus, Steeve Biron n’a aucun dossier criminel et n’a jamais bénéficié d’un pardon effaçant un hypothétique casier judiciaire antérieur. Une simple vérification téléphonique au greffe criminel et pénal du Palais de justice de Québec l’aurait confirmé.

Dans les procédures contre Steeve Biron, il n’a jamais été question de contamination de qui que ce soit par Biron. Cette information ne repose sur aucun fait réel et Biron n’est pas accusé d’avoir contaminé “quelques hommes”, les procédures au dossier sont claires à ce sujet. Il est inculpé selon l’article 268 et suivants du Code criminel (Voies de fait graves sans lésions corporelles). Cette cause ne concerne donc nullement un cas de transmission de VIH, encore une fois la simple lecture des procédures ou des actes d’accusation aurait été facile. L’annonces faite par Dupont “d’hommes contaminés par Biron” est totalement fausse!

Quant à la prétendue manipulation du système pour éviter un procès en invoquant la maternité de son médecin, ceci est d’autant plus faux que le juge responsable de la gestion d’instance a clairement dit qu’il reportait l’audition puisque la Cour Suprême du Canada devait se prononcer sous peu quant aux critères de criminalité dans les causes de VIH. La maternité étant secondaire et n’affectant en rien la date de décision de la Cour Suprême, d’autant que le médecin en question témoigne pour la Couronne et non pour Biron, tout le contraire de ce qu’a affirmé CHOI!

L’affirmation à l’effet que Biron serait un récidiviste car il aurait déjà été jugé pour la même chose dans le passé est totalement fausse aussi. Biron n’a jamais été condamné de quelque crime que ce soit et encore moins accusé de voie de fait grave! L’ensemble du traitement fait par CHOI le 2 mars quant à Steeve Biron était un gâchis professionnel qui ne peut trouver aucun justificatif ni dans la documentation en Cour, ni dans les règles déontologiques du Conseil de Presse du Québec qui oblige les journalistes à vérifier leurs informations avant de les diffuser. Je connais bien le dossier ayant été le journaliste-lead dans cette affaire qui a été enquêtée par Gay Globe dès les premiers jours. Mais il ne s’agissait pas de la première violation de l’éthique avec CHOI dans ce dossier.

Il y a quelques mois, CHOI invitait une prétendue victime de Biron a une entrevue, qui s’est vite transformée en lynchage de l’auteur de ces lignes, responsable de l’enquête ayant démontrée que l’individu avait possiblement menti dans sa plainte policière et ses déclarations lors de l’enquête policière subséquente.

CHOI savait pourtant qu’une ordonnance de non-publication quant à l’identité de son invité m’empêchait de répliquer avec les faits précis concernant cette personne sous peine de me voir accusé moi-même. Malgré cela, CHOI laissait faire son invité dans ce qu’elle savait être une violation grave de la déontologie journalistique et du droit à la réputation d’un individu. La radio m’accordant par la suite une courte réplique et retirant l’émission de ses archives Internet puisqu’elle avait été avisée de notre intention de la poursuivre.

La réplique actuelle de Steeve Biron ne devrait pas tarder si on se fie à notre entretien du 4 mars. Biron, outré de la nature des fausses informations à son sujet et choqué par l’annonce de contaminations qui n’existent pas a demandé à son avocat de mettre en demeure CHOI de se rétracter entièrement de ses propos, une action en diffamation est sérieusement considérée.

Le Conseil de Presse du Québec sera aussi consulté via une plainte en éthique. Enfin, le CRTC, responsable du permis de radio donné à CHOI, recevra une plainte officielle sous peu. CHOI ayant déjà fait l’objet d’un retrait de permis en 2004 pour la diffusion de fausses informations et propos haineux….

Le public est en droit de recevoir de CHOI, à tout le moins, une information réelle et exacte. Est-ce que l’affaire Biron en sera le vecteur?

TVA et le «journalisme criminel»

Friday, December 9th, 2011

Est-ce que Québécor a le droit
de commettre un crime pour
faire valoir son point de vue?
Photos: TVA
C’est la question qui est sur toutes les lèvres des jour- nalistes du Québec, suite au dossier de J.E. portant sur les fausses prescriptions traitées par de simples appels télé- phoniques. Les journalistes de Québécor, sous prétexte de prouver que l’on pouvait obtenir une prescription allant de médicaments sans danger jusqu’à des narcotiques très puis- sants pouvant intéresser des narcotrafiquants, filmaient leur enquête alors qu’ils commettaient visiblement deux cri- mes graves qui étaient par la suite diffusés. Bel exemple?
Le premier, se faire passer pour médecin afin de commettre un acte dérogatoire et le second, obtenir des médicaments d’or- donnance sous de fausses représentations, frauduleusement.
Les questions éthiques soulevées par ces actes de journalistes soumis au même code d’éthique que les autres sont très graves. Est- ce qu’un journaliste, dans le cadre de ses fonctions, pour le bénéfice d’une entreprise de presse et dans le cadre d’un reportage à diffuser, a le droit de commettre un acte criminel?
Est-ce que les journalistes constituent une exception dans le code criminel si les actes sont posés dans le ca- dre de leurs fonctions? Est- ce que l’exception des jour- nalistes prime sur celle des juges, des policiers ou des dealers de drogues? Est-ce que ces crimes étaient com- mis en toute connaissance de cause par les journalistes de TVA?
Gay Globe Média a voulu sa- voir et une demande d’avis sur la question a été sou- mise à l’Ordre des Pharma- ciens du Québec, au Collège des Médecins et au Conseil de Presse, responsable de l’application des règles éthi- ques qui ne semblent pas être claires sur la question au Québec. Nous ferons le suivi de leurs réponses dans notre prochaine édition…

Éthique et journalisme

Saturday, March 6th, 2010

Certaines personnes au Canada
pensent que la fonction de journaliste nécessite
des permis ou des autorisations
provenant de corporations professionnelles
comme pour les médecins ou les avocats.
Pourtant rien n’est plus faux!
Il existe des associations de journalistes qui
agissent comme conscience auprès du pouvoir
public et dont l’adhésion est volontaire comme
par exemple au Québec (FPJQ, AJIQ) ou au
niveau canadien, et même dans le préambule
de son guide de déontologie, la Fédération
Professionnelle des Journalistes du Québec
déclare “Au Québec, il n’existe pas de regroupement
obligatoire des journalistes au sein
d’un ordre professionnel.
Ni le titre de journaliste, ni l’acte journalistique
ne sont réservés à un groupe particulier de
personnes. Le milieu journalistique est un milieu
ouvert et les journalistes le veulent ainsi. Il
n’existe pas non plus de tribunal disciplinaire
disposant de l’autorité légale nécessaire pour
sanctionner les écarts déontologiques. Les
journalistes sont soumis à l’ensemble des lois
qui régissent la vie des citoyens.”
Nonobstant cet accès volontaire aux associations,
il existe d’autres regroupements de
journalistes qui offrent d’autres services qui
peuvent mieux correspondre aux activités des
médias. Par exemple, l’éditeur de Gay Globe
Magazine et auteur de ces lignes est membre
depuis des années de l’Investigative Reporters
and Editors des États-Unis, de l’Association
Canadienne des Journalistes (la plus importante
en nombre au Canada) et de la Fédération Européenne
de Presse vu ma double nationalité.
L’appartenance d’un journaliste à une association
n’est pas une reconnaissance de la qualité
du travail et l’adhésion vient seulement répondre
à certains besoins comme la délivrance d’une
carte de presse internationale ou l’accès à des
outils de recherche. Au Québec, “est journaliste
celui qui pratique le journalisme”, l’appartenance à
quelque association n’est qu’accessoire et ne peut
être assimilée à une reconnaissance officielle, qui
n’existe d’ailleurs pas parce que les journalistes
veulent jouir de leur entière liberté justement sans
pressions ni obligations.

Benoît Labonté se sert encore de l’argent public

Friday, May 15th, 2009

Il n’en fini plus de se servir des fonds publics et du budget de l’arrondissement Ville-Marie pour soudoyer les médias et s’acheter son image qu’il peut manipuler et triturer à sa guise. Dernier exemple complètement hors de l’éthique d’un média professionnel digne de ce nom, l’édition no 10 du volume 16 du journal l’itinéraire.

Dans les pages de cette édition du journal fortement subventionné par Québécor, le Maire de l’arrondissement Ville-Marie, Benoît Labonté se paie à même le budget de l’arrondissement 1/2 page de pub pour l’arrondissement en échange d’une autre demi-page éditoriale, ce qui est strictement prohibé par les guides de déontologie de la Fédération professionnelle des Journalistes du québec et du Conseil de Presse du Québec qui interdisent et punissent toutes les apparences de conflit d’intérêt. Dans le cas présent, c’est plus qu’une apparence, c’est un conflit d’intérêt de premier degré.

C’est pas grave, Monsieur Labonté est au-dessus de tout cela, il a prouvé depuis des années que l’éthique était un concept qui ne s’appliquait pas à lui. On a qu’à voir l’état du village gai et du centre-ville de Montréal pour voir comment cet homme a dévasté le fleuron et la puissance de la métropole en laissant somber sa ville dans le tiers-monde. Sa ville? Que dis-je, la ville, un montréalais qui se respecte n’aurait jamais laissé aller une telle situation.

M. Labonté est candidat à la Mairie de la grande ville de Montréal en novembre 2009, au peuple de décider s’il souhaite donner un mandat à ce grand démocrate qui achète ses éditoriaux.