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Effondrement du système québécois

Sunday, March 11th, 2012

Tous les signaux sont réunis au Québec, en 2012, pour en venir à la seule conclusion possible, le système de santé s’est effondré dans ses fondements les plus élémentaires comme l’accès universel et l’État persiste à le cacher.
C’est la profonde conviction exprimée par André V. (qui sou- haite garder l’anonymat) quant à son aventure avec le sys- tème de santé québécois. Il a souhaité nous accorder une entrevue pour dénoncer les problèmes et surtout l’hypocri- sie du système de santé qui, appuyé par ce qu’il déclare être un “je m’en foutisme impérial” du ministre de la Santé Yves Bolduc, ne permet plus de soigner les québécois.
Souffrant de plusieurs symptômes inexpliqués pendant de nombreuses années comme des problèmes cardiaques, des douleurs abdominales, des troubles de la concentration et des résultats d’analyses sanguines toujours hors normes, son médecin de clinique d’urgence, décidait de le référer au département d’hématologie de l’Hôpital Notre-Dame de Mon- tréal pour que l’on cherche l’origine des résultats constatés. André a attendu près de 4 ans et 1/2 avant de pouvoir enfin voir un hématologue qui, après avoir ordonné quelques tests sanguins complémentaires, lui a diagnostiqué une maladie génétique du nom d’hémochromatose.
L’hémochromatose est un trouble génétique qui cause une accumulation de fer dans le sang et qui cause des domma- ges à long terme aux principaux organes. Le seul traitement disponible pour faire baisser le taux de fer est la phléboto- mie, une procédure qui consiste à retirer une grande quan- tité de sang du patient sans le remplacer de manière à for- cer le corps à produire du nouveau sang avec les réserves de fer accumulées, abaissant du coup les réserves totales. Un patient peut subir plus de 20 phlébotomies par an et doit continuer pour le reste de sa vie ces traitements. Pour André, qui habite à quelques pas de l’Hôpital Maisonneu- ve-Rosemont, impossible de recevoir ses traitements à cet hôpital comme son médecin n’y est pas rattaché, pas plus qu’à Notre-Dame où la liste d’attente est de plus de 2 ans.
André a finalement réussi à recevoir des traitements à l’Hôpital du Lakeshore de Pointe-Claire et il doit par- courir plus de 50 kilomètres aller-retour s’il veut se faire traiter.
Pire, la maladie lui cause une atteinte importante de ses glandes productrices de testostérone, une hormone masculine responsable de la libido et du tonus muscu- laire. Or, le seul traitement efficace pour lui, les injec- tions de testostérone (car le gel topique est sans effet pour son cas) est non dispo- nible depuis quelques mois au Québec parce qu’il est en rupture de stock.
André pourrait devoir atten- dre encore quelques mois avant de pouvoir commen- cer son traitement hormo- nal puisque le médicament, normalement disponible au Québec, ne se trouve plus nulle part parce que des compagnies pharmaceuti- ques n’en produisent pas assez de manière à en faire monter le prix. Encore un autre débat qui ne semble pas préoccuper le Ministre Bolduc qui est pourtant confronté à des ruptures de stock pour de nombreux autres médicaments injec- tables contre le cancer par exemple. André doit consa- crer un temps important à la recherche de médecins, pour prendre ses rendez-vous, pour vérifier les atteintes d’organes avec des examens d’échographie demandés par ses médecins mais qui font l’objet de listes d’attente de plus de deux ans à Montréal.
Pendant ce temps, le Minis- tre Bolduc, avec son “je m’en foutisme impérial”, ne sem- ble pas vouloir intervenir pour régler les problèmes d’accès à la santé de pre- mière ligne des québécois qui s’en plaignent au quoti- dien dans les médias, proba- blement parce que les coûts engendrés par une quelcon- que amélioration sont astro- nomiques. Mais est-ce que la solution réside dans de nouveaux budgets ou dans une gestion plus efficace du temps par les professionnels de la santé? La question de- vra se poser tôt ou tard!

Avant 65 ans, risques de violation!

Monday, February 22nd, 2010

Le gouvernement du Québec prépare une nouvelle stratégie dʼintégration des données sur la santé pour les Québécois. Est-ce que la nouvelle stratégie est sécuritaire pour tous?
Dorénavant, les Québécois seront reliés, sʼils le veulent, à un vaste réseau informatique qui intègrera les médecins, les hôpitaux, les pharmaciens et, règle générale, tous les services de santé offerts habituellement aux Québécois. On nous assure que lʼobjectif est de mieux gérer les services de santé en permettant à tous les professionnels de voir dʼun seul coup dʼoeil, lʼensemble du dossier-patient des personnes.
Dans les faits, rien nʼempêchera qui que ce soit dʼavoir un accès facile et complet à lʼensemble du dossier santé des Québécois, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, dʼoù la décision de rendre facultative lʼadhésion au nouveau programme. Avant lʼâge de la retraite, le dossier médical dʼune personne est un élément important de la vie privée qui est protégé actuellement par la loi et même un médecin qui désire avoir accès aux antécédents dʼun patient doit obtenir une autorisation écrite avant dʼavoir des renseignements.
Dans le nouveau système, nʼimporte quel fournisseur de services pourra, avec nʼimporte quel ordinateur, faire sortir et accéder à lʼensemble des antécédents médicaux dʼune personne et le nouveau système pourrait permettre le trafic dʼinformations,
comme on peut le voir régulièrement avec les dossiers de la Société de lʼAssurance Automobile du Québec. Même chose avec les dossiers des gens aux prises avec des procédures judiciaires. Nʼimporte quel avocat pourrait obtenir, grâce à ses contacts, des renseignements médicaux sur les gens alors que ces renseignements ne sont accessibles actuellement quʼavec la permission écrite dʼun juge, ce qui nʼest pas facile à obtenir.
Le nouveau système de fichier central pour la santé des Québécois pourrait sʼavérer être un désastre pour les personnes de moins de 65 ans alors que pour les personnes âgées, on pourrait mieux contrôler les erreurs médicales en évitant les prescriptions multiples. Sans système de sécurité par code dʼaccès auquel les professionnels nʼauraient accès quʼen présence des patients, le système risque dʼêtre un échec et causer bien plus de peur que de bien, cʼest à lʼÉtat de nous convaincre que le fichier sera sécuritaire!