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L’AFFAIRE FUGUES/PJC Les dessous d’une affaire de sexe et de Média

Tuesday, September 9th, 2014

Par: Roger-Luc Chayer

Il y a quelques semaines, une sorte de scandale se manifestait, propulsé par la colère des gens de Fugues à l’idée de ne plus pouvoir voir la distribution de leur guide dans les pharmacies Jean Coutu du Québec.

Selon l’article publié par Fugues au moment des faits, il s’agissait d’une décision finale de la part du premier groupe pharmaceutique québécois qui reposait sa décision sur la très (lire trop) grande place faîte à la nudité et au contenu sexuel dans les pages du guide Fugues.

Tant du côté de Jean Coutu que de celui de Fugues, on parlait uniquement des images de mecs souvent dénudés dans le cadre d’une publication offerte au grand public et accessible à tous.

Mais personne n’avait parlé jusqu’ici des autres éléments pouvant mener PJC à vouloir retirer ces revues. Examinant l’édition de septembre d’un peu plus près, voici ce qu’on pouvait y découvrir entre les pages 160 à 172 dans les diverses petites annonces:
Ésotérisme: 1 médium
(Illégal au Canada)
Esthétique: 1 escorte
Massothérapie non-sexuelle: 58 annonces dont 50% annoncent sur d’autres sites d’escortes et proposent des services sexuels en extras.
Massage naturiste: 3 offres de services sexuels.
Massothérapie non-sexuelle en région: 4 annonces.
Massage région: 3 annonces, services sexuels.
Divers: 1 escorte.
Massage érotique: 15 annonces, services sexuels.

Escortes: 11 annonces, services sexuels complets.

Au total, 96 annonces offrent des services sexuels plus ou moins explicites contre rémunération. Est-ce qu’il était donc raisonnable pour Jean Coutu de conclure que cette publication comportait des éléments sexuels? Il est raisonnable de le croire. La réaction de Jean Coutu pouvait s’expliquer un peu comme pour la vente de cigarettes, autrefois autorisée dans les pharmacies mais dénoncée par les autorités de la santé publique comme une pratique incompatible avec le rôle et la mission d’un pharmacien. En effet, il était illogique de vendre un produit causant assurément le cancer et, au fond du couloir, de la chimiothérapie pour lutter contre ce cancer.

Quand on connaît les troubles sociaux engendrés par la prostitution, la consommation de drogues qui y est souvent associée, la transmission de maladies comme les Hépatites ou le VIH/SIDA de même que l’exploitation des humains et possiblement des mineurs associée à la prostitution déguisée en massothérapie, massages et escortes à gogo, la question soulevée par la réaction de PJC était plus que légitime. Et tout cela sans oublier que Fugues tire profit financièrement de la publication de telles annonces, Jean Coutu avait certainement le droit de se questionner sur l’image projetée mais, après avoir été menacé par le Rédacteur en chef de Fugues de représailles importantes, la chaîne est finalement revenue, pour le moment, sur sa décision…

Sexe tarifé: que savons-nous des gays ayant recours à la prostitution?

Saturday, December 28th, 2013

Yagg.com

Alain Léobon, chercheur et créateur du Net Gay Baromètre, une enquête en ligne auprès de plus de 15000 internautes, publie des résultats passionnants concernant les travailleurs du sexe et leurs clients.

Le Net Gay Baromètre commence à livrer ses résultats et permet de dresser un portrait détaillé des plus de 15000 répondants, des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). En plein débat sur la prostitution et la pénalisation des clients des travailleurs/euses du sexe, Alain Léobon, créateur du Net Gay Baromètre, a choisi de livrer une analyse du profil des gays et des HSH déclarant des rapports sexuels tarifés et de leur clients.

QUI SONT LES TRAVAILLEURS DU SEXE GAYS?
Les répondants ayant déclaré avoir reçu de l’argent, des biens ou des services en échange de relations sexuelles représentent 5.6 % de l’échantillon. La presque totalité de ces hommes (85,6 %) déclare négocier ces relations contre de l’argent, 20,1 % contre des cadeaux, 16,9 % contre des services, 7,2 % contre de la drogue et 4,2 % contre de l’argent dans le but d’acquérir de la drogue.
Comparés aux autres répondants, ces hommes sont significativement plus jeunes, deux fois plus nombreux à avoir moins de 1000 euros de revenu par mois, plus souvent issus d’une minorité visible. Ils déclarent plus souvent un sentiment d’appartenance à la communauté gay en étant plus nombreux à fréquenter régulièrement des espaces identifiés comme  gays, en particulier les établissements et les lieux de sexe.

Leur première relation sexuelle a eu lieu plus tôt soit, en moyenne, à l’âge de 16 ans contre 19 ans pour les autres répondants, même si leur génération permet d’expliquer en partie cet écart. Si 17.5 % se déclarent séropositifs, ils sont surtout plus nombreux à «ne plus être certains d’être séronégatifs» (11.5 % contre 5.9 %), ceci pouvant s’expliquer par leur grand nombre de partenaires occasionnels.

Fréquentant Internet à des fins de rencontre de manière plus intense, ces hommes ont plus souvent un compte sur les réseaux sociaux, utilisent plus souvent des applications géolocalisantes de type Grindr.

PLUS DE PARTENAIRES
Les répondants du Net Gay Baromètre ayant au moins un partenaire tarifé dans l’année déclarent en moyenne trois fois plus de «plans» pour une moyenne de 52.4 partenaires différents. Ils sont aussi deux fois plus nombreux à avoir déclaré au moins une partenaire occasionnelle femme dans les 12 derniers mois. Leurs partenaires tarifés sont deux fois moins nombreux puisqu’ils n’en déclarent en moyenne que 26 dans la dernière année. Lorsqu’ils sont interrogés sur l’âge moyen de leurs partenaires occasionnels, celui-ci se situe autour de 32 ans, alors que l’âge moyen de leurs clients est, logiquement, plus élevé, se situant autour de 41,5 ans ans. Pour Alain Léobon, «leur sexualité semble s’organiser de manière intense avec des partenaires de leur âge alors qu’ils tarifient leurs partenaires plus âgés».

DES PRATIQUES SEXUELLES DIFFÉRENTS AVEC LEURS CLIENTS
Environ la moitié des répondants ayant déclaré des partenaires tarifés dans les 12 derniers mois précisent que leurs pratiques sont différentes avec leurs clients et ils déclarent avec eux moins souvent de sodomie passive et moins fréquemment de pratiques bareback.

Nettement plus engagés dans la consommation de drogues que les autres répondants, ils sont deux à trois fois plus nombreux à déclarer consommer de grandes quantités d’alcool mais aussi du cannabis, du poppers, de l’ecstasy ou de la cocaïne. Pour la grande majorité, ce n’est pas avec leurs clients que cette consommation a lieu, puisqu’ils ne sont que 21,8% à déclarer que leur consommation se pratique dans le cadre de leurs relations sexuelles tarifées. Il ne semble pas non plus que ce soit leur consommation qui les amène à monnayer leurs relations puisqu’ils ne sont que 4,2 % à déclarer avoir tarifé leurs partenaires pour acheter de la drogue et sont seulement 7,2 % à avoir accepté un client en échange de drogue.

PLUS DE PRISE DE RISQUES… MAIS PAS AVEC LEURS CLIENTS
Les répondants ayant monnayé des relations sexuelles sont plus nombreux à déclarer au moins une pénétration anale non protégée (PANP) avec des partenaires occasionnels (72,8 % contre 52,4 % pour les autres répondants) dans les 12 derniers mois, comme à s’engager dans des prises de risques régulières (49,2 % contre 33,7 %), voire systématiques (10,4 % vs 5 ,9 %). Assez logiquement, ils sont nombreux à déclarer des pratiques bareback avec un moindre souci de séroadaptation. Par exemple, ils sont plus nombreux à avoir eu des pratiques bareback avec un partenaire occasionnel au statut sérologique différent du leur que les autres répondants. Conséquemment, ils sont plus nombreux à avoir déclaré au moins une IST dans l’année (30,6 % contre 18,8 %) et à avoir eu recours au Traitement Post Exposition (6,8 % vs 2 %). Cependant, comme pour les pratiques ou leur consommation de substance, ces hommes semblent s’exposer moins souvent avec leurs clients. En effet, moins d’un sur deux rapporte au moins une pénétration anale non protégée avec un partenaire tarifé et 39% déclarent des PANP régulières avec des clients (contre, respectivement, 72,8% et 49,2% avec leurs partenaires non tarifés). Ils sont cependant 12.1 %, parmi ceux qui ont déclaré une PANP dans un cadre tarifié, à préciser l’avoir subie «sans consentement préalable». Les plus jeunes ne se protègent pas plus que les travailleurs du sexe plus âgés.

UN GROUPE À L’INTERSECTION DE MULTIPLES DISCRIMINATIONS
Ces hommes qui déclarent des relations tarifées se disent plus fréquemment victimes d’injures et d’agressions. Ils déclarent aussi plus souvent des idées suicidaires, un sentiment de solitude, la recherche de sensations fortes. Par ailleurs, ce groupe se trouve à l’intersection de multiples discriminations. En effet, ils se sentent plus souvent discriminés sur la base de leur orientation sexuelle, de leurs origines ethnoculturelles, de leur identité de genre ou de leurs manières, de leur séropositivité et, assez logiquement, sur la base de leur activité de «travailleur du sexe» et ce particulièrement dans le milieu gay.

QUI SONT LES CLIENTS?
Parmi les répondants au Net Gay Baromètre qui proposaient une compensation lors de relations sexuelles, l’âge moyen était de 45,4 ans et l’âge moyen des partenaires tarifés était de 27,3 ans. La recherche d’escort s’effectuait le plus souvent dans les mêmes espaces que ceux que privilégient les travailleurs du sexe de l’échantillon du Net Gay Baromètre: sites de rencontre gays ou mixtes (55,1 %), sites d’annonces généralistes (50.8 %) ou sites d’escortes spécialisés (31,0 %). Plus du quart de ces hommes rémunérant certains de leurs partenaires rapportent avoir régulièrement développé des sentiments envers leurs partenaires tarifés.

Les clients ne rapportent en moyenne que 5,5 partenaires rémunérés par année, vraisemblablement parce que leur recours à de tels partenaires est relativement rare: 90,7 % (n=598) d’entre eux déclarent des relations tarifées seulement «rarement ou parfois».

Sur le plan des comportements sexuels à risque, 44,5 % des clients rapportent au moins une pénétration anale non protégée avec un partenaire tarifé, et le tiers déclare des PANP régulières. En ce qui concerne leurs pratiques sexuelles, seuls 31 % (n=204) des clients rapportent des pratiques sexuelles différentes avec les hommes qu’ils paient de celles qu’ils ont habituellement avec leurs partenaires occasionnels.

Pourquoi ces hommes ont-ils recours plus fréquemment à des travailleurs du sexe? Les variables permettant de prédire un plus fort engagement dans l’achat de services sexuels sont: le fait de ne pas être satisfait de son apparence physique, de chercher à développer des sentiments avec ces partenaires rémunérés et d’être plus souvent préoccupé par les comportements sexuels à risque. Pour Alain Léobon, «ces résultats dressent, eux aussi, un portrait contrasté de ces hommes, très éloignés du cliché véhiculé par les médias. Il va de soi que pénaliser ces hommes ne pourra nullement les aider à retrouver une meilleure estime d’eux-mêmes.»
Dans la conclusion de cette analyse, Alain Léobon estime que «le groupe des répondants ayant déclaré des partenaires sexuels tarifés n’est pas homogène». Toujours selon Alain Léobon, ces hommes «semblent plutôt de grands consommateurs sexuels développant un grand registre de pratiques qui, pour la grande majorité, tarifieraient “accessoirement” un certain nombre de leurs partenaires, possiblement trop âgé ou trop éloigné de leur goût. Quoi qu’il en soit, les répondants ayant déclaré avoir reçu de l’argent, de la drogue, des biens ou des services en échange de relations sexuelles s’exposent à des risques clairement identifiés, mais, contradictoirement, nettement moins souvent avec leurs clients. Cependant, le renforcement de la position abolitionniste de la France rendra encore plus difficile l’accès à ces populations.»

QU’EST-CE QUE LE NET GAY BAROMÈTRE?
Menée par Alain Leobon, l’enquête en ligne Net Gay Baromètre (à ne pas confondre avec L’Enquête presse gays et lesbiennes) dresse, tous les deux ans, un portait des internautes français fréquentant les sites de rencontre gays et vise à circonscrire la manière dont ces hommes vivent leur sexualité et la prévention avec des partenaires occasionnels ou réguliers.
Les répondants furent recrutés en ligne, entre décembre 2012 et novembre 2013 (n=15 532), à partir de 9 sites de rencontre représentatifs de la diversité des cultures de sexe gay, du réseau social Facebook, ainsi que des réseaux de contenu Google. Yagg était partenaire de cette enquête.

Victory! Court Overturns “Anti-Prostitution Pledge”

Friday, July 8th, 2011

Care2

Yesterday, a federal appeals court in New York ruled that the US cannot force organizations to formally pledge to denounce prostitution and sex trafficking in order to receive US funding for HIV and AIDS work. This is a significant victory for the global health community. Why is this good news? Because the policy—commonly known as the “anti-prostitution pledge”—is flawed.

The pledge requires all organizations—American or foreign—that receive US funds to fight HIV and AIDS abroad to adopt a formal position condemning prostitution and trafficking. I have been involved with international development organizations focused on HIV and AIDS.  I have never met anyone in the development community who is not firmly opposed to—or horrified by—trafficking. There are few issues that bring such universal abhorrence. One problem with the anti-prostitution pledge however is that it conflates prostitution and trafficking, which ignores realities on the ground. In many developing countries there are individuals who sell sex for their livelihood—food, shelter. And these individuals require and deserve access to health and social services, including HIV prevention and care. Condemning and judging by denouncing their livelihood can drive them further from the help they need, limit their ability to access health care, provide for their families, or even leave the industry.

The ambiquity of the pledge language adds to the challenge.  If, as in the case of one plaintiff, Pathfinder International, an organization works with sex workers to organize and empower them so that they can advocate for their rights (which is both an effective HIV prevention strategy as well as an effective means of reducing other harms of sex work, including violence and exploitation), is that “promoting prostitution?” No. For those of us in the development community, it means you’re helping those in need.

Perhaps even more problematic, the pledge, as defined by the Bush Administration who first enforced it and now the Obama Administration, applies not only to US government funding, but to private donations as well. That means that even if an organization is not using any government funds to provide services to sex workers, they could potentially lose US funding for their separate, privately-funded work.

Recognizing the issues with this policy, Pathfinder and Alliance for Open Society International originally brought the US Government to court in 2005. “Trust that it was not an easy decision for Pathfinder to take our largest funder—the US Government—to court,” Pathfinder President Daniel E. Pellegrom said. “However, we strongly believe vital principles were, and continue to be, at stake. Private organizations cannot be told what to think or believe; they cannot be compelled to espouse a government mandated position. And they must be free to challenge the status quo and to speak out on behalf of the vulnerable and disenfranchised.”

In 2008, more than 300 other organizations from coalitions at Global Health Council and InterAction also joined the case—a testament to the global health communities universal dismay over this policy.

This case has received little, if any, attention beyond the global health community, but it has huge consequences for our democracy, women, NGOs, and the global HIV battle. “This victory has profound implications not only for the rights of private, non-governmental organizations to operate without undue government interference, but for the health of vulnerable women, men, and adolescents in less developed countries,” President Pellegrom said.

Photo: Courtesy of Pathfinder International shows sex workers in India during a community-empowerment meeting as part of the Mukta Project.

Est-ce que l’État doit continuer à financer le changement de sexe? Transsexualisme ou prostitution?

Wednesday, June 15th, 2011

Par Roger-Luc Chayer
[email protected]

Photos Wikimédia

(Wikipédia) Le transsexualisme ou la transidentité (mots formés à partir du préfixe latin trans-, dénotant le passage) est le fait pour une personne de se sentir comme ayant une identité sexuelle opposée à son sexe physique de naissance. C’est un état constitutif résultant d’une synergie de l’inné et de l’acquis .
Le terme « transsexualisme » est parfois préféré à celui de « transsexualité » pour cause d’une trop forte connotation purement sexuelle. Le transsexualisme n’a aucune incidence sur l’orientation sexuelle d’un être humain. Le terme transsexualisme est associé à une pathologie d’après le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et est donc rejeté par une certaine frange du militantisme trans. Le terme transidentités tend alors à prévaloir.

Voilà pour la définition officielle de la condition trans mais le débat qui fait rage actuellement à Montréal ne repose non pas sur l’identité mais sur la réelle nécessité, pour certains individus, de recourir à un changement de sexe au frais de l’État. La question se pose quand on observe, dans les petites annonces d’escortes ou de prostitution, comme par exemple sur le site montréalais http://www.annonces123.com/s-rencontres-escortes-masculines-KKcat_idH133KKsubcat_idH228KKpageH1, que plus de 95% des 1983 annonces offrent les services de transsexuelles. Est-ce que l’État ne fait que créer la matière première d’une industrie illicite?

Pour la plupart des trans contactées dans le cadre de ce dossier, le débat n’a pas raison d’être puisque la question n’est pas de savoir si l’État doit financer les opérations de changement de sexe et ainsi contribuer à l’industrie de la prostitution mais plutôt de savoir si l’aide de l’État n’est justement pas complète et force les personnes atteintes par cette condition à trouver des moyens de financement pour combler un manque à gagner transitoire.

Une source policière proche du milieu de la prostitution montréalaise nous informait que le portrait du milieu évolue et que les personnes trans, depuis quelques années, forment près de la moitié des cas traités dans le cadre des interventions.

“Les personnes transsexuelles ont toujours été très présentes dans le monde de la prostitution et souvent, quand ce n’est pas pour financer un problème de drogues, c’est effectivement pour trouver les fonds pour se faire opérer en dehors du système québécois qui impose des délais que ces personnes souhaitent contourner”, déclare notre source policière qui souhaite évidemment garder l’anonymat.

Est-ce qu’il y aurait dérive quant aux besoins des personnes trans de recouvrer une véritable identité en se tournant vers la prostitution et est-ce que la fin justifie les moyens?

C’est ce que les autorités auront à déterminer dans leur plan d’intervention à venir car si les trans souhaitent occuper une place juste et respectable dans la société, parfois avec l’aide financière de l’État, est-ce que le recours à des moyens prohibés de financement leur donne véritablement la chance de gagner le respect de cette même société?

Un nouveau médicament de lutte contre le VIH approuvé

La Food and Drug Administration américaine, a annoncé vendredi dernier, qu’elle approuvait un nouveau médicament contre le VIH, qui concernerait les personnes n’ayant jamais reçu de traitement contre le VIH. L’Edurant de la Johnson & Johnson, qui doit être pris une fois par jour, empêche le virus de se reproduire. Toutefois, la FDA précise que quelques effets indésirables ont été notés : dépression, troubles du sommeil (insomnie), des céphalées et une éruption cutanée.

Escortes: Le Gouvernement obtient le nom du client par un magazine gai de Montréal

Tuesday, July 13th, 2010

Par Roger-Luc Chayer
Photo : Panoramio

La consternation règne chez les consommateurs et personnes impliquées auprès d’escortes oeuvrant au sein de la communauté gaie depuis que le gouvernement a demandé et obtenu les listes de clients de certaines escortes qui annoncent dans un magazine gai du Village de Montréal.

Dans un jugement du 7 avril 2010 rendu par les juges Gilles Légaré et Natalie Lejeune du Tribunal des Affaires sociales, on a autorisé le dépôt des registres de téléphones cellulaires d’une escorte masculine afin de contacter les clients, de les aviser que leur identité était connue et de leur demander de remplir des dénonciations assermentées sur des éléments pourtant très personnels évidemment et qui relèvent de leur vie privée pourtant protégée.

Il s’agissait à la base d’une affaire d’aide sociale versée à une escorte masculine qui annonçait ses services dans le magazine gai en question et qui a été dénoncé par un proche.

Le bureau des enquêtes de l’aide sociale a alors ouvert une enquête et afin de prouver que l’escorte en question recevait des revenus non déclarés, a demandé au magazine gai, qui n’est évidemment pas Gay Globe Magazine, de divulguer l’identité de la personne qui annonçait et de la personne qui effectuait les placements publicitaires soit, le conjoint du bénéficiaire.

Dans le jugement publié sur Internet et rendu public, on mentionne que: “Dans une déclaration en date du 10 avril 2003, Monsieur G.L. affirme être responsable pour les petites annonces depuis 7 ans dans le magazines XXX. Il déclare que le requérant place une petite annonce d’escorte depuis au moins 7 ans et même plus. Au début, c’était le requérant lui-même qui venait payer les petites annonces mais depuis quelques années, c’est son ami qui paie. Il s’appelle G… C… Le requérant est bien la personne qui apparaît sur la photo où il place sa signature. Le requérant utilise le nom de « S… » pour son annonce. Monsieur G… L… n’a aucune idée de son chiffre d’affaires”

Plus loin, on mentionne que le gouvernement a demandé et obtenu les registres de Bell afin de retracer et de questionner directement les clients de cette escortes masculine: “À la suggestion du requérant, l’enquêteur Bonneau a procédé à une vérification auprès de clients potentiels en ce qui concerne la gratuité des services d’escorte de « S… ». Il a alors communiqué avec Bell Mobilité pour obtenir les numéros de téléphone de personnes qui ont contacté le [...] intéressées par le service d’escorte masculin offert par « S… » à la suite de la publication d’une annonce dans la revue « XXX ». L’échantillonnage couvre la période du 5 mars 2002 au 28 février 2003[14]. L’enquêteur Bonneau a ainsi pu communiquer avec six individus masculins qui ont sollicité les services d’escorte de « S… ». Le Tribunal constate qu’au cours de cette période, plus de 400 appels téléphoniques ont été logés pour recourir au service d’escorte de « S… » au numéro [...].”

Ce deux extraits soulèvent de sérieuses questions quand à la protection de la vie privée dans un contexte de consommation de services sexuels au Canada et il est encore plus préoccupant de faire cette découverte alors que les renseignements ont été demandés sans mandats et les réponses fournies volontairement alors que certaines lois obligent à la protection des renseignements nominatifs et que les médias ne produisent généralement pas sans mandat ce type d’information.

Que dit la Loi sur l’Accès à l’information?
Par Roger-Luc Chayer

La protection des renseignements personnels en possession des entreprises privées au Québec est encadrée par la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. La loi prévoit, à l’article 2 que “Est un renseignement personnel, tout renseignement qui concerne une personne physique et permet de l’identifier.”

L’article 10 dit que “Toute personne qui exploite une entreprise doit prendre les mesures de sécurité propres à assurer la protection des renseignements personnels collectés, utilisés, communiqués, conservés ou détruits et qui sont raisonnables compte tenu, notamment, de leur sensibilité, de la finalité de leur utilisation, de leur quantité, de leur répartition et de leur support.” Enfin, l’article 13 dit que “Nul ne peut communiquer à un tiers les renseignements personnels contenus dans un dossier qu’il détient sur autrui ni les utiliser à des fins non pertinentes à l’objet du dossier, à moins que la personne concernée n’y consente ou que la présente loi ne le prévoie.”

Le magazine gai
ne commente pas
Par Roger-Luc Chayer

Le magazine gai impliqué dans cette affaire, invoqué dans le jugement, invité à commenter sur sa politique de protection des renseignements nominatifs, n’a pas souhaité répondre.

49- La prostitution masculine gaie

Wednesday, May 5th, 2010

Depuis quelques mois, les sites de clavardage Internet et certains commerces spécialisés sont pris dʼas-
saut par des nuées de jeunes hommes proposant leurs services professionnels. Quʼest-ce qui explique une
telle présence?
Les adeptes de la drague sur
Internet le remarquent depuis
quelques semaines, particuliè-
rement sur les sites traditionnels
comme Priape ou Gay 411, la
présence de jeunes hommes qui
se proposent comme escortes
ou masseurs érotiques se fait de
plus en plus visible.
Une simple visite de 30 minu-
tes sur le site de clavardage de
Priape, avec quelques conversa-
tions bien ciblées, permet dʼiso-
ler très rapidement une dizaine
de jeunes hommes âgés entre
18 et 22 qui ne recherchent que
des hommes matures en deman-
dant contrepartie. Certains sont
très beaux alors que dʼautres ont
visiblement lʼallure de jeunes
drogués en manque. Sur un autre
style de site Internet spécialisé
en rencontres par abonnement
payant, les escortes et prostitués
sont plus subtils.
Le site Gay 411 propose, par ab-
onnement payant, de vous
mettre en contact avec des mil-
liers dʼhommes gais dans la ré-
gion de Montréal mais on cons-
tate rapidement que près de 30
% des jeunes qui sʼy présentent,
avec des photos parfois un peu
édulcorées, sont en affaires. Le
site annonce pourtant que les
“escortes” sont interdites mais
on ne semble pas faire cas de
ceux qui y opèrent.
Dʼautres sources de présence
importante à Montréal de jeunes
hommes à louer sont certains sau-
nas gais mais pas tous. Dʼaprès
nos recherches, certains saunas
seraient plus susceptibles dʼavoir
la présence dʼescortes alors
que dʼautres, grâce à des règles
strictes mises en place par leurs
propriétaires, sont pratiquement
exempts de ce genre de clients.
Plusieurs facteurs expliqueraient
la présence de ces travailleurs
du sexe dans des endroits moins
reconnus pour les accueillir :
“Un nouveau marché sʼoffre à
eux sur Internet et leur permet
de vite conclure une transaction
à lʼabri des regards indiscrets et
réprobateurs”, déclare un poli-
cier du SPVM en entrevue. La
possibilité de gagner rapidement
des sommes dʼargent intéressan-
tes attire certains jeunes des ban-
lieues vers le sexe. Les services
offerts vont de 20 à 150 $.