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Un projet écolo tourne au dépotoir dans Ville-Marie (Montréal)

Sunday, July 31st, 2011
Le Jardin du Marché Frontenac ou dépotoire à ciel ouvert commandité par la Ville de Montréal et le Bricoville Rona l'Express de la rue Lafontaine

Le Jardin du Marché Frontenac ou dépotoire à ciel ouvert commandité par la Ville de Montréal et le Bricoville Rona l'Express de la rue Lafontaine

Par Roger-Luc Chayer – Photos Gay Globe

POUR VOIR LES PHOTOS EN GRANDES RÉSOLUTION, SIMPLEMENT CLIQUER DESSUS.

Un projet d’intégration urbaine qui se voulait écolo et vert à l’origine s’est transformé en véritable dépotoir à ciel ouvert en plein centre-ville de Montréal et c’est l’Arrondissement Ville-Marie qui est à l’origine de ce désastre écologique avec lequel doivent composer non seulement les citoyens qui vivent dans cet environnement mais les commerçants qui en ont gros sur le cœur.

Se voulant un projet permettant l’implantation de verdure dans l’Arrondissement Ville-Marie, le Jardin du Marché Frontenac, commandité par Bricoville Rona l’Express de la rue Lafontaine dans le même quartier, est en train de devenir la honte municipale tellement le concept a déraillé alors qu’il devait à l’origine permettre l’intégration d’un marché de fruits et légumes dans un quartier déjà fortement atteint par un manque d’espaces verts. Il s’agissait de permettre l’accès à des produits agricoles pour les citoyens de même que de permettre de transformer ce coin de rue défavorisé en îlot de verdure de manière à améliorer la qualité de vie de tous.

Or, alerté par un citoyen qui n’en pouvait plus de vivre avec les conditions désagréables imposées par ce projet, Gay Globe Média s’est rendu sur les lieux situés au coin de la rue Ontario et d’Iberville pour constater l’ampleur du désastre, et désastre il y avait comme le démontrent les photos plus bas.

En entrevue avec Gay Globe, Ronald (prénom fictif afin de préserver l’anonymat du plaignant) nous disait que depuis le printemps, il avait l’impression de vivre face à une piquerie tant l’environnement est devenu nauséabond et géré par des gens qui sont visiblement incapables de mener un tel projet, pourtant assez simple. “On dirait que tout ce que touche la ville se transforme en déchet et en échec. Expliquez-moi comme est-ce possible qu’aucun inspecteur de l’arrondissement ne soit venu ici constater l’état des lieux pour faire respecter le règlement municipal quand on voit bien qu’il s’agit d’un dépotoir à ciel ouvert?”, nous demande Ronald qui est un résident de longue date du quartier.

“N’importe quel commerçant ou résident qui ferait ça devant chez lui recevrait une amende salée mais comme la ville autorise ce qui se passe, nous devons vivre avec ce dépotoir et le plus triste pour moi c’est de voir que personne n’a supervisé ça, qu’on a sali un coin de rue peut-être pas très chic mais qui avait au moins l’avantage de ne pas être une poubelle avant le début de cette affaire-là”.

Sur les photos, on peut voir que des déchets pourtant récupérables sont abandonnés en tas, par les organisateurs du Jardin du Marché Frontenac et que le plastique est mêlé au carton, au styrofoam, que des légumes et plantes sont en putréfaction dans les boites et que des sacs de resto McDonald y sont aussi présents, démontrant que ce projet ou ses administrateurs et commanditaires font peu de cas de la qualité de vie des résidants voisins qui doivent supporter ce qui est pourtant présenté comme une initiative écolo et verte! “Tout ça pour avoir des subventions?” demande Ronald…

De plus, lors de notre visite, entre les pots de fleurs et les jardins se trouvaient des sacs verts remplis qui n’avaient pas été placés pour la collecte et le pire, de ce projet de dépotoir sur lequel aucun contrôle n’est exercé, c’est que les planches et boites sont placés en tas, par dessus de magnifiques petites fleurs écrasées et deux petites tomates accrochées à leur plant, encore vivantes qui tentent de survivre malgré le poids des déchets qui les recouvrent, les photos sont d’ailleurs criantes de vérité car le tas est placé par dessus des fleurs et légumes plantés avec l’agent de la ville et de Rona!

Gay Globe a demandé à Rona l’Express de commenter les photos et de nous dire si c’est cela le projet qu’ils souhaitaient en prêtant le nom de Rona et surtout s’ils sont fiers des résultats de leur commandite. Nous ferons le suivi une fois leur réponse arrivée. Quant à la ville de Montréal et au Maire Gérald Tremblay, Gay Globe leur a offert de commenter, les réponses seront publiées dès réception si elles arrivent car notre prestigieux Maire a pour mauvaise habitude d’ignorer les journalistes quand il s’agit de questions négatives pour son image. Enfin, on verra bien…

Quant à l’organisation à l’origine de ce dépotoir, qui déclare sur son site Internet à www.marchefrontenac.com “Le Jardin sur rue du Marché solidaire Frontenac fait aussi partie du Groupe de travail en agriculture urbaine de Montréal. Pour en savoir plus, vous pouvez lire le document Montréal fière d’être verte et nourricière” une entrevue a été demandée et nous attendons leur réponse.

En conclusion, est-ce que la ville de Montréal avait vraiment besoin de ce dépotoir entouré de conteneurs que même la ville interdit normalement sur son territoire? Évidemment pas. Espérons que les responsables de cet échec cuisant, qui ne sont d’ailleurs pas enregistrés légalement au Registre des entreprises du Québec comme le requiert la loi, pour recevoir des subventions, se réveilleront et iront immédiatement nettoyer ce bac à vidanges à ciel ouvert qu’est le Jardin du Marché Frontenac.

Le 2 août 2011, Madame Josée Caron, porte-parole de Rona, déclarait dans un courriel adressé à Gay Globe: “En réponse à votre article intitulé « Un projet écolo tourne au dépotoir dans Ville-Marie (Montréal) » nous désirons vous laisser savoir que le marchand-propriétaire de la Quincaillerie Bricoville RONA L’express a été mis au courant de la situation en lisant votre article et a pris action pour rejoindre les responsables du projet « Le Jardin du Marché Frontenac » afin de s’assurer que le problème des déchets soit rapidement régularisé et ne se reproduise plus.  Le but de la commandite accordée par la Quincaillerie Bricoville est de participer à un projet de quartier visant à améliorer la qualité de vie des citoyens et nous sommes confiants que des correctifs pourront rapidement être apportés pour qu’il en soit ainsi.”

Montréal sombre dans le tiers-mondisme

Monday, December 29th, 2008

Avez-vous cet étrange sentiment, comme moi depuis quelques années, que Montréal s’enfonce terriblement et de façon continuelle dans le tiers-mondisme? Le tiers-mondisme est la définition de plusieurs critères réunis qui, regroupés, donnent à une région du monde des allures de pays pauvre qui n’a pas les moyens de ses aspirations.

Quels sont les signes qui feraient de Montréal une région du tiers monde? Ils sont nombreux. La ville est dans un état de saleté tel que partout où l’on se trouve, les déchets et poubelles volent au vent, partout les détritus se promènent sans que la ville n’intervienne pour les ramasser. Pas un seul pouce sans poubelles, pas une rue propre sans trous ni vieux meubles sur les trottoirs, une ville où il ne fait pas bon vivre et qui nous fait honte.

Autre signe: la gestion du ramassage de la neige l’hiver. Étant montréalais de naissance, je connais très bien la ville et surtout la vitesse à laquelle elle sombre dans la pauvreté et la négligence. Quand j’étais petit, lorsqu’il y avait une tempête, la ville ramassait et entretenait les rues et trottoirs sans en faire tout un plat ou sans donner à chaque ramassage ordinaire le nom “d’opération ramassage”, comme c’est le cas actuellement. La ville achetait les équipements nécessaires à l’entretien, embauchait le personnel requis pour opérer ces équipements et le travail se déroulait sans que les gens n’aient conscience de quoi que ce soit et surtout sans quel la ville ne joue continuellement avec les mots vous donner plus d’ampleur à de l’entretien normal, pour nous faire croire que la chose est exceptionnelle, qu’il s’agit d’une opération spéciale hors norme pouvant expliquer les délais…

De nos jours, on a tellement réduit la main d’œuvre et les équipements qu’il est presque devenu impossible de faire le simple ramassage de la neige de façon normale. On doit donner le nom “d’opération ramassage” à ce qui devrait être de l’entretien régulier et la ville n’est même plus en mesure de faire le travail de façon efficace, le ramassage de la dernière bordée de neige s’est fait sur une période de près de 7 jours autour de noël 2008 ce qui est absolument terrible. Pendant 3 jours rien ne s’est ramassé à Montréal, tout a gelé, on n’a même pas répandu de sel sur les trottoirs causant de très nombreux accidents aux montréalais qui doivent sortir de chez eux et qui finissent pas se casser une jambe ou une hanche, demandez aux hôpitaux.

Jamais Montréal n’aura été dans un si piètre état financier et la ville, plutôt que d’admettre la situation pour demander l’aide des montréalais, nie l’ensemble des problèmes et laisse les citoyens croupir dans leur immondices et leur misère sans aide.

La ville ne semble plus avoir le contrôle sur ses responsabilités et ce, par la faute d’un Maire complètement invisible, qui n’a aucune idée de la solution à appliquer et qui n’a même pas le charisme pour nous demander de le suivre. Le Maire Tremblay est d’ailleurs le premier Maire de Montréal en poste depuis plus de 5 ans que les montréalais ne peuvent identifier. Imaginez, les montréalais sont incapables en majorité de donner le nom de leur maire quand on leur pose la question, comme quoi en fait d’invisibilité, le Maire est passé maître dans l’art de ne pas exister.

ET il ne s’agit pas ici que de la ville mais de mauvaises habitudes de la part de montréalais qu’il faut questionner. Autrefois, jeter ses déchets sur la voie publique pouvait entrainer une amende et la honte de se faire critiquer par ses voisins. Aujourd’hui, les gens jettent tout à la rue sans se poser la moindre question et imposent aux autres leurs poubelles sans que la ville n’exerce la moindre sanction. Explication de la ville: les ressources manquent pour embaucher des enquêteurs qui donneraient des contraventions. Voilà une réaction tiers-mondiste à 100%. Personne n’a compris à la ville que les contraventions supplémentaires contribueraient à payer le salaire des agents et à améliorer la propreté de la ville… Ce n’est pourtant pas un calcul si complexe.

J’habite dans Rosemont. Mon voisin de droite est un centre d’hébergement privé pour personnes âgées. Il y a deux semaines, le centre a décidé de se débarrasser de tous les vieux meubles entreposés dans sa cave en les mettant tout simplement à la ruelle, à quelques maisons plus loin que le centre évidemment pour ne pas être accusé de quoi que ce soit et a laissé ainsi une affreuse pile de déchets et de vieux néons qui risquaient de prendre feu ou de couper des enfants qui pourraient jouer par là. J’ai été témoin de ce dumping sauvage et j’ai immédiatement contacté la ville pour qu’un agent vienne constater la situation. L’agent ne s’est jamais présenté. Tout est resté là pendant des jours jusqu’à ce que je me présente au centre en question pour exiger qu’ils retirent leurs déchets de ma vue et qu’ils respectent le bon voisinage et la loi. Le centre a finalement retiré ses déchets, la ville n’a rien fait.

La semaine dernière, un voisin du haut de chez moi, pourtant très préoccupé par l’environnement et par la qualité de vie à Montréal, d’après lui, a décidé qu’il nettoyait chez lui pour jeter ses vieux magazines et une vieille bibliothèque. Il a bien placé ses vieux livres sur le trottoir avec ses vidanges habituelles pour ramassage mais a jeté sa vieille bibliothèque dans la ruelle, le long du mur d’une maison qui ne lui appartient même pas et où il n’habite pas. La vieille bibliothèque est encore là aujourd’hui, en train de pourrir le long du mur, alors que ce même voisin nous répète hypocritement que l’environnement est important pour lui.

Si Montréal doit survivre comme société moderne et principale ville d’un pays aussi riche que le Canada, elle devra faire le ménage de son Maire et de ses habitants. Toronto est la preuve qu’une ville canadienne peut être absolument propre sans efforts particuliers, il suffit de cesser de jeter n’importe quoi n’importe où. Toronto est réputée comme une des villes les plus propres du monde, quand Montréal recevra le titre de ville la plus sale du monde, nous aurons alors de quoi nous réjouir? Allons, qui prendra l’initiative de punir les salauds et les déchets qu’ils génèrent?