En prison aux États-Unis

Suite au refus de ma demande de transfèrement par le Gouverneur de la Floride, j’ai décidé de ne pas abdiquer. Après avoir bien digéré la nouvelle, je me suis retroussé les manches. En mars 2006, j’ai accepté l’entente négociée avec le Procureur de l’État qui, voulant éviter un procès coûteux et incertain, me proposait une sentence de 12 ans de prison en échange de mon plaidoyer de culpabilité.
En contre-partie, j’obtenais l’assurance du Procureur que l’État de Floride ne s’opposerait pas à mon transfèrement au Canada. Mes documents de sentence confirment cette en- tente et il y est écrit que “l’accusé peut transférer sa sentence au Canada sans objection de la part de l’État de Floride”.
Mieux encore, mon avocat de l’époque était retourné à la Cour deux jours plus tard pour demander au juge de signer une ordonnance disant “Le Tribunal, après avoir entendu les deux parties, n’a aucune objection à ce que l’accusé serve sa sentence au Canada conformément à sa prochaine demande de transfèrement pour ledit pays”. Ça ne pouvait être plus clair il me semble? Le Canada a donc accepté en février dernier ma demande de rapatriement, l’accord de la Floride devenait automatique en théorie, une simple formalité ad- ministrative il me semblait…
Or, voilà que le Gouverneur de la Floride, Rick Scott, a déci- dé à ma plus grande stupéfaction de violer l’entente. Ce n’est pas la première fois que l’État viole des ententes négociées avec des accusés. J’ai donc contacté mon avocat afin qu’il présente une requête à la Cour en citant la jurisprudence et en espérant que je ne sois pas obligé de me rendre jusqu’à la Cour d’Appel, avec les délais que ça comporte, avant d’obte- nir un jugement en ma faveur.
Je sais que chaque cas est différent et qu’ici, au pays de l’Oncle Sam, et encore plus en Floride, la justice n’est plus ce qu’elle était et ne possède certainement pas la définition qu’on lui connaît au Canada. J’essaie de ne pas me créer d’attentes mais malgré tout, je ne peux m’empêcher d’entre- tenir un certain espoir. Après tout, il me reste deux ans à servir, autant aller terminer ma sentence au Canada!


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