Maladies infectieuses: danger

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Les agents correctionnels en ont ras le bol de la menace de contraction de maladies infectieuses, souvent utilisée en prison par les détenus comme une arme, et font pression une fois de plus sur le gouvernement Harper afin que ces risques soient limités dans les pénitenciers fédéraux.

Les agents correctionnels fédéraux ont lancé hier une campagne en faveur d’une loi sur le prélèvement des échantillons de sang pour contrer les risques de contracter des maladies infectieuses et contagieuses.

Selon des chiffres de l’Agence de la santé publique du Canada datant de 2006, entre 17 et 40 % des détenus ont l’hépatite C et environ 1,5 % le VIH. Le risque qu’un d’eux contracte l’hépatite C est de 20 à 50 fois plus élevé que pour la population générale. Pour le VIH, ce risque est de 5 à 40 fois plus important.

Or, les agents correctionnels ignorent quels détenus en sont atteints. Une situation jugée alarmante par le président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada, Pierre Mallette.

Moyen d’intimidation

«Il est fréquent qu’un détenu va utiliser son sang, ses excréments ou son urine comme arme contre un agent correctionnel. Ça arrive au moins une fois par semaine», informe M. Mallette.

Selon lui, le fait que les détenus lancent leurs fluides corporels aux agents représente un moyen d’intimidation.

Il peine à comprendre que lors de telles situations, les détenus n’aient pas l’obligation de se soumettre à un test de dépistage. Contacté par le Journal, le Service correctionnel Canada (SCC) explique pouvoir demander aux délinquants de fournir un échantillon de sang, mais ces derniers n’ont pas l’obligation de le faire, selon les lois en vigueur au pays.

«La loi doit changer. Nous sommes dans le droit de savoir à qui nous avons affaire. C’est dans l’optique de rassurer les agents correctionnels, ajoute M. Mallette. Ça peut prendre jusqu’à six mois avant qu’un agent ne reçoive ses résultats (d’examens médicaux)», explique-t-il.

Selon Véronique Rioux, des relations avec les médias du SCC, des ententes avec des hôpitaux, des cliniques et des pharmacies situés à proximité de chacun des établissements carcéraux sont prévues afin d’assurer une intervention rapide. Des programmes sont également disponibles pour les employés, notamment un concernant la gestion du stress lié à ce type d’accidents.

Mme Rioux ajoute que les détenus en cause dans des gestes violents font l’objet de mesures disciplinaires et que des accusations au criminel sont portées contre eux dans de nombreux cas.


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