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Traitements du sida: les prisonniers sont mieux soignés

Sunday, August 26th, 2012

La Presse

Signe que le sida coûte cher partout, les frais de traitement du VIH/Sida chez les détenus canadiens ont plus que triplé en six ans, révèlent des données obtenues par La Presse grâce à la Loi sur l’accès à l’information. Selon les experts, il s’agit d’une preuve tangible que les patients sont de mieux en mieux soignés entre les murs.

En 2011-2012, les médicaments et autres services médicaux liés au virus de l’immunodéficience humaine et au sida ont coûté presque 7 millions de dollars dans les pénitenciers fédéraux pour un peu plus de 300 personnes. À titre indicatif, les coûts n’étaient que de 2 millions de dollars en 2005-2006, soit trois fois moins, pour à peine quelques dizaines de malades de moins. La facture totale des six dernières années atteint les 35 millions, trithérapie et suivi médical compris.

 

«Les détenus atteints du VIH sont beaucoup mieux encadrés qu’avant», observe Laurence Mersilian, directrice du Centre associatif polyvalent d’aide hépatite C (CAPAHC), un organisme qui offre du soutien aux personnes atteintes de l’hépatite C ou du VIH. «Les services qu’on leur accorde sont meilleurs. Ils ont vraiment accès aux traitements et reçoivent d’excellents soins.» La chose est aussi vraie pour l’hépatite C, dit-elle.

 

Selon le président de l’Office des droits des détenus, Jean-Claude Bernheim, le changement s’est amorcé il y a une dizaine d’années, au moment où les traitements reçus en prison n’avaient rien à voir avec ceux offerts dans la société. «Aujourd’hui, c’est similaire», dit-il.

 

C’est un gain important, compte tenu du fait que le VIH fait beaucoup de victimes dans les prisons. Actuellement, un peu moins de 3% de la population carcérale fédérale est séropositive; 30% souffre d’hépatite C. C’est de 7 à 10 fois plus que dans la population normale pour le sida et 40 fois plus pour l’hépatite.

 

«C’est donc particulièrement important de les soigner pendant qu’ils sont détenus, estime Mme Mersilian, parce qu’ils vont finir par sortir et risquent alors d’infecter d’autres gens s’ils n’ont pas un bon suivi médical. Mieux vaut les traiter en prison, où on peut les surveiller.»

 

Jean-Claude Bernheim est du même avis. «Le fait de ne pas traiter un groupe de la population, quel qu’il soit, constituerait un problème de sécurité publique. On maintiendrait un risque d’épidémie.»

 

Afin de contrer le VIH dans les pénitenciers, les détenus ont la possibilité de passer des tests de dépistage des maladies infectieuses tout au long de leur peine lorsqu’ils en font la demande ou lorsqu’un professionnel de la santé le recommande, explique une porte-parole de Service correctionnel Canada. «Les détenus qui sont déjà au courant qu’ils sont atteint du VIH au moment de leur admission et ceux à qui l’on diagnostique une infection par le VIH au SCC sont référés à des experts dans le domaine des maladies infectieuses.»

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Maladies infectieuses: danger

Thursday, September 29th, 2011

Canoe
Les agents correctionnels en ont ras le bol de la menace de contraction de maladies infectieuses, souvent utilisée en prison par les détenus comme une arme, et font pression une fois de plus sur le gouvernement Harper afin que ces risques soient limités dans les pénitenciers fédéraux.

Les agents correctionnels fédéraux ont lancé hier une campagne en faveur d’une loi sur le prélèvement des échantillons de sang pour contrer les risques de contracter des maladies infectieuses et contagieuses.

Selon des chiffres de l’Agence de la santé publique du Canada datant de 2006, entre 17 et 40 % des détenus ont l’hépatite C et environ 1,5 % le VIH. Le risque qu’un d’eux contracte l’hépatite C est de 20 à 50 fois plus élevé que pour la population générale. Pour le VIH, ce risque est de 5 à 40 fois plus important.

Or, les agents correctionnels ignorent quels détenus en sont atteints. Une situation jugée alarmante par le président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada, Pierre Mallette.

Moyen d’intimidation

«Il est fréquent qu’un détenu va utiliser son sang, ses excréments ou son urine comme arme contre un agent correctionnel. Ça arrive au moins une fois par semaine», informe M. Mallette.

Selon lui, le fait que les détenus lancent leurs fluides corporels aux agents représente un moyen d’intimidation.

Il peine à comprendre que lors de telles situations, les détenus n’aient pas l’obligation de se soumettre à un test de dépistage. Contacté par le Journal, le Service correctionnel Canada (SCC) explique pouvoir demander aux délinquants de fournir un échantillon de sang, mais ces derniers n’ont pas l’obligation de le faire, selon les lois en vigueur au pays.

«La loi doit changer. Nous sommes dans le droit de savoir à qui nous avons affaire. C’est dans l’optique de rassurer les agents correctionnels, ajoute M. Mallette. Ça peut prendre jusqu’à six mois avant qu’un agent ne reçoive ses résultats (d’examens médicaux)», explique-t-il.

Selon Véronique Rioux, des relations avec les médias du SCC, des ententes avec des hôpitaux, des cliniques et des pharmacies situés à proximité de chacun des établissements carcéraux sont prévues afin d’assurer une intervention rapide. Des programmes sont également disponibles pour les employés, notamment un concernant la gestion du stress lié à ce type d’accidents.

Mme Rioux ajoute que les détenus en cause dans des gestes violents font l’objet de mesures disciplinaires et que des accusations au criminel sont portées contre eux dans de nombreux cas.