Ces MST qui favorisent le sida

LeFigaro

Le risque de contamination par le virus du sida est d’autant plus important qu’il existe déjà une autre infection sexuellement transmissible, comme l’hépatite B.

Chaque année en France, 6700 personnes se contaminent avec le virus du sida, par voie sexuelle le plus souvent. Les chiffres de la maladie en France étant à peu près stables, cela signifie que la protection par les préservatifs reste insuffisante. «Le fait que le sida soit aujourd’hui considéré comme une maladie chronique, qui se traite, a peut-être contribué à un relâchement de la vigilance. Mais il faut pourtant bien avoir conscience que ces traitements ne sont pas dénués d’effets secondaires et donc fastidieux au quotidien. De même, il existe bien un traitement d’urgence proposé à l’hôpital aux personnes ayant eu un rapport à risque avec une personne séropositive, mais il faut agir vite et ce traitement n’est pas anodin, insiste le Pr Stahl, chef du service d’infectiologie au CHU de Grenoble. Quant aux promesses de vaccin, il faut se méfier des effets d’annonce: on est encore très loin de proposer un vaccin en routine et plusieurs années seront encore nécessaires avant d’y parvenir», poursuit le Pr Stahl.

Le risque de contamination par le virus du sida est d’autant plus important qu’il existe déjà une autre IST(infections sexuellement transmissibles), comme l’herpès génital, hélas assez fréquent. Deux millions de Français seraient porteurs de ce virus, le risque de contagion pour le partenaire étant maximal au moment d’une poussée de vésicules. Il existe bien un traitement antiviral (l’aciclovir) donné en cas de poussées fréquentes, mais il ne suffit pas à prévenir tout risque de transmission. Le port du préservatif reste donc irremplaçable.

Des lésions parfois mortelles

Il l’est encore pour éviter la transmission d’une hépatite B, une autre IST bien connue pour favoriser l’infection par le VIH, elle aussi. «Avoir des partenaires multiples ou être toxicomane sont les deux principales causes d’infection par le virus de l’hépatite B. Au stade d’hépatite symptomatique contagieuse, des traitements dérivés des antirétroviraux permettent d’empêcher la survenue d’un cancer du foie pour le malade et diminuent grandement les risques de contamination du partenaire. Mais pour éviter tout risque, le mieux est encore d’être vacciné, or la population française a pris énormément de retard dans ce domaine», souligne le Pr Stahl. Une bonne raison pour penser au dépistage: il est généralement proposé au moment d’une grossesse ou d’une opération chirurgicale, mais sa recherche en cas de rapport à risque reste insuffisante.

Enfin, la présence d’une IST d’origine bactérienne accroît aussi le risque de contamination par le virus du sida. C’est donc le cas pour la chlamydia, le gonocoque, mais aussi la syphilis dont on n’entendait plus parler en France jusqu’aux années 2000, avant d’être en très légère recrudescence, notamment dans les milieux homosexuels et bisexuels. Cette infection peut provoquer initialement un chancre (ulcération) indolore, puis quelques semaines plus tard, une éruption cutanée et un syndrome grippal et, en l’absence de traitement antibiotique, des lésions du cerveau, des nerfs, du cœur, parfois mortelles. Or tout comme le gonocoque, le tréponème responsable de la syphilis peut survivre dans la gorge où il risque fort de passer inaperçu. En matière de stratégie de dépistage des IST, notre pays a donc encore beaucoup à faire…

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