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Des travestis dépouillent des clients homosexuels à Rabat

Sunday, August 31st, 2014

le360.ma

Kiosque360. L’avenue de la Victoire à Rabat est devenue le terrain d’action d’une bande de malfaiteurs qui se travestissent pour piéger des automobilistes intéressés par des relations homosexuelles.

Une bande de malfaiteurs a élu domicile sur l’avenue de la Victoire, à Rabat, où, à des heures tardives de la nuit, ils se travestissent pour se faire passer pour des gays et se faire ainsi draguer par des automobilistes désireux d’avoir des relations homosexuelles. Une ruse pour les dépouiller par la suite sous la menace. C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition de ce mardi 26 août. Le quotidien rapporte ainsi une affaire impliquant deux jeunes gens efféminés qui posent sur le trottoir, non loin de Bab Rouah, à des heures tardives de la nuit pour proposer leurs services aux clients homosexuels qui arpentent ladite avenue. Une offre qui n’est en réalité qu’un attrape-nigauds qui finit mal, très mal, pour les clients alléchés par le look et les manières des deux travestis.

Une fois abordés, ces derniers font le nécessaire pour que l’accord soit passé rapidement. Mais, une fois en tête-à-tête avec leurs clients, les deux compères se départissent prestement de leurs manières mielleuses pour se transformer en implacables maîtres-chanteurs. Les clients piégés sont alors sommés de leur remettre ce qu’ils demandent, sans quoi les malfaiteurs n’hésiteraient pas à avoir recours aux sévices physiques et à faire éclater le scandale, l’homosexualité étant une pratique répréhensible par la loi et frappée de tabou dans la société marocaine. Les victimes se laissent donc dépouiller en bonne et due forme pour s’assurer du silence de leurs maîtres-chanteurs et échapper à leur violence.

Un citoyen habitant à proximité de cette zone a expliqué au quotidien que les membres de cette bande, qui recourent à perruques et force maquillage pour tromper leur proie, deviennent de vraies terreurs une fois seuls face à leurs victimes, dégainant, pour les détrousser dans les ruelles obscures, armes blanches et haches cachées dans leurs sacs à main. Aux premières heures de l’aube, les travestis, signale la même source, se débarrassent de leurs déguisements après avoir partagé le butin de la soirée.

Maroc : Des verdicts de culpabilité pour homosexualité ont été confirmés en appel

Tuesday, August 5th, 2014

HRW.org

(Rabat) – Une Cour d’appel marocaine a confirmé, le 2 juillet 2014, des verdicts de culpabilité prononcés en première instance à l’encontre d’hommes accusés de s’être livrés à des actes homosexuels, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Au moins quatre des six accusés dans cette affaire, jugée dans la région du centre du Maroc, avaient été déclarés coupables de chefs d’accusation qui incluaient la commission « d’un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe », aux termes de l’article 489 du code pénal marocain.

Outre que cette affaire repose sur des chefs d’accusation qui sont discriminatoires à l’égard de l’orientation sexuelle, elle pourrait également soulever des questions quant à l’équité des procédures, a affirmé Human Rights Watch.  La Cour d’appel de la ville de Beni Mellal a confirmé les verdicts prononcés contre ces hommes sur la seule base de déclarations faites par eux alors qu’ils étaient aux mains de la police. Les six hommes sont par la suite revenus sur ces déclarations lors du procès, affirmant les avoir signées sous la menace des policiers, selon le témoignage d’une avocate de la défense, Hadda Maidar, recueilli par Human Rights Watch. La cour d’appel n’a appelé aucun témoin à la barre et n’a examiné aucun autre élément de preuve, et lors de l’audience, tous les accusés ont nié être homosexuels, a ajouté cette avocate.

« Les autorités marocaines devraient cesser de poursuivre en justice et d’emprisonner des personnes en raison de leur comportement dans l’intimité avec d’autres adultes consentants », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Quelle que soit l’orientation sexuelle de ces six accusés, elle ne devrait pas les rendre passibles de sanctions pénales. »

Il s’est avéré difficile d’obtenir des détails sur cette affaire, du fait qu’elle s’est déroulée dans une région reculée du pays, et en raison de la réticence de nombreuses personnes liées à des procès au pénal relatifs à des activités homosexuelles à en discuter publiquement.

Les six hommes ont été arrêtés par la police en avril à Fqih Ben Salah, une petite ville de l’intérieur du Maroc située à 200 kilomètres au sud de Rabat. Le 12 mai, le tribunal de première instance de Fqih Ben Salah les a déclarés coupables d’actes homosexuels, d’incitation à la prostitution, ainsi que d’ivresse publique ou de conduite en état d’ivresse. Il a condamné l’un d’eux à trois ans de prison, un autre à deux ans et demi de prison et les quatre autres à des peines plus courtes. Le tribunal a également banni plusieurs des accusés, et peut-être tous les six, de la région, punition prévue par l’article 504 du code pénal pour des crimes contre « la moralité ». Dans sa décision du 2 juillet, la cour d’appel a réduit les deux peines de prison les plus longues, a assorti du sursis les autres peines de prison et a annulé les mesures de bannissement.

Les deux accusés condamnés à la prison ferme sont incarcérés à la Prison rurale de Fqih Ben Salah.

L’un des accusés a affirmé à la cour qu’alors qu’il était en état d’ivresse, il avait fait monter dans sa voiture une personne qu’il croyait de sexe féminin mais qui, en fait, était un homme, selon les déclarations de Hadda Maidar à Human Rights Watch. À l’exception de cet aveu, les accusés ont clamé leur innocence concernant tous les chefs d’accusation.

Que les autres chefs d’accusation retenus dans cette affaire soient fondés ou non, et que les six hommes aient bénéficié ou non d’un procès équitable, le gouvernement marocain devrait cesser de poursuivre des personnes en justice pour homosexualité, a déclaré Human Rights Watch.

L’article 489 du code pénal punit les actes homosexuels d’une peine de six mois à trois ans de prison et d’une amende de 200 à 1 000 dirhams (24 à 120 dollars).

En 2007, un tribunal de la ville de Ksar el-Kbir, dans le nord du Maroc, a condamné six hommes à des peines de prison en vertu de cet article 489. La police les avait arrêtés après l’apparition sur YouTube d’une vidéo censée montrer une réunion privée, à laquelle les accusés auraient assisté, et que les médias avaient décrite comme un « mariage gay ».

Criminaliser les relations homosexuelles consensuelles entre adultes constitue une violation de droits humains fondamentaux qui sont protégés par le droit international. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), que le Maroc a ratifié en 1979, interdit les ingérences dans le droit à la protection de la vie privée. Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a condamné les lois réprimant les relations homosexuelles consensuelles comme étant en contravention avec le PIDCP. Le Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires a affirmé que les arrestations pour relations homosexuelles consensuelles constituaient, par définition, des violations des droits humains.

La constitution marocaine de 2011 affirme, dans son préambule, que le Maroc s’engage à « bannir et combattre toute discrimination à l’encontre de quiconque,  en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l’origine sociales ou régionale, de la langue, de l’handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit ».

« Si le Maroc aspire à devenir un leader régional en matière de droits humains, il devrait prendre l’initiative d’abolir certaines de ses lois qui établissent une discrimination à l’égard de certaines activités entre adultes consentants pour la seule raison qu’ils sont de même sexe », a conclu Sarah Leah Whitson.

Homosexualité : Human Rights Watch appelle le Maroc à réviser sa législation

Saturday, July 12th, 2014

afriquinfos.com

RABAT (© 2014 Afriquinfos) – Suite aux récentes condamnations d’homosexuels au Maroc, Human Rights Watch (HRW) invite le Maroc à abolir certaines lois pour devenir « un leader régional en matière de droits humains ».

« Si le Maroc aspire à devenir un leader régional en matière de droits humains, il devrait prendre l’initiative d’abolir certaines de ses lois qui établissent une discrimination à l’égard de certaines activités entre adultes consentants pour la seule raison qu’ils sont de même sexe ». Par ces mots, Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch (HRW) a résumé la position de cette Organisation non gouvernementale (ONG) sur la situation judiciaire et législative au Maroc.

Le Royaume est connu pour être un mauvais élève en termes d’acceptation de l’homosexualité, et de protection des personnes qui la choisissent. A chaque condamnation, les associations et organisations internationales fustigent le pays et dénoncent une situation de discrimination. En effet, l’article 489 du code pénal prévoit que : « Est puni de l’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 à 1.000 dirhams, à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. »

La dernière affaire remonte au mois d’avril, quand six individus avaient été interpellés et mis en examen pour actes homosexuels, incitation à la prostitution et ivresse publique ou conduite en état d’ivresse. Le 12 mai, le tribunal de première instance de Fqih Ben Salah, petite ville située à 200 km au sud de Rabat, les avait déclaré coupables, les condamnant à des peines allant jusqu’à trois ans de prison. Plusieurs accusés avaient aussi été bannis de leur région, conformément à l’article 504 du code pénal qui prévoit cette disposition en cas de crimes contre « la moralité ».

Le 2 juillet dernier, la cour d’appel a allégé les peines des accusés, qui se sont toujours déclarés innocents : désormais ils ne sont plus bannis, et les peines les plus courtes sont assorties du sursis. Selon les avocats de la défense, le procès ne s’est pas déroulé de manière équitable, car aucun témoin n’a été appelé à la barre. Le verdict a été donné sur la base de révélations faites à la police pendant la garde à vue, révélations sur lesquelles les accusés étaient par la suite revenus, expliquant les avoir inventées sous la contrainte et la menace.

Face à ces dernières condamnations, Human Rights Watch a réagi, publiant notamment un communiqué sur son site internet. L’association rappelle que dans le préambule de la constitution de 2011, le Maroc s’engage à « bannir et combattre toute discrimination à l’encontre de quiconque,  en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l’origine sociales ou régionale, de la langue, de l’handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit ». Elle dénonce ainsi le fait que le Royaume ne respecte pas ses engagements en discriminant de la sorte les homosexuels. C’est pourquoi Sarah Leah Whitson a appelé le pays à réviser sa législation, et abolir les lois discriminantes qui y figurent encore. Elle insiste sur le fait que : « Les autorités marocaines devraient cesser de poursuivre en justice et d’emprisonner des personnes en raison de leur comportement dans l’intimité avec d’autres adultes consentants. Quelle que soit l’orientation sexuelle de ces six accusés, elle ne devrait pas les rendre passibles de sanctions pénales. »

“Entre Allah et moi”: Portraits de musulmans homosexuels (PHOTOS)

Friday, June 6th, 2014

Al Huffington Post

L’idée du projet “Entre Allah et moi” a germé dans l’esprit de la photographe Samra Habib il y a quelques années pour “montrer au monde les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) musulmans brillants et créatifs auxquels je m’identifie le plus et avec qui je traine lors d’évènements artistiques, de soirées dansantes et de la prière de Jumu’ah”.

Créé il y a quelques jours et partagé par le site Buzzfeed, le Tumblr “Queer muslim project” regroupe des portraits, vidéos et témoignages de personnes homosexuelles et musulmanes, désireuses de vivre pleinement leur orientation sexuelle et leur religion. (Voir le diaporama à la fin de l’article)

“Oui, nous existons”

“Dans le courant majoritaire de l’islam, les musulmans LGTB ne sont pas toujours les bienvenus. Pourtant, beaucoup des traditions musulmanes et des rituels apportent aux musulmans homosexuels du réconfort et un sentiment d’appartenance”, explique Samra Habib sur son blog.

En photographiant et interviewant différentes personnes à ce sujet, elle met en lumière leur ressenti, leurs expériences, leurs craintes, leurs envies… Un travail qui sera exposé à Toronto à partir du 18 juin, dans le cadre de la WorldPride.

Dali, un des sujets photographiés, a choisi de participer au projet pour mettre en lumière l’existence d’homosexuels musulmans, pour appeler à plus de tolérance et pour parler au nom de ceux qui ne le peuvent pas, “rejetés ou méprisés” par leur communauté, voire même “quotidiennement menacés de mort”.

dali
Dali
Photo: Tumblr/Queermuslimproject
 

“Mon professeur de philosophie disait que l’homosexualité est un phénomène ‘occidental’, et que dans le monde arabe de telles ‘personnes libertines’ n’existent pas. (…) A travers l’art, du moins, on dit que oui, on est bien là, et oui on existe bel et bien. On a toujours été là, c’est juste que le monde n’était pas encore prêt pour nous”, raconte-t-il.

Pour Samira, qui a elle aussi posé pour la photographe, il s’agissait de rappeler à une jeunesse tiraillée entre les deux qu’il “ne faut pas sous-estimer sa famille et sa communauté”, mais que finalement, “la seule acceptation que vous devez solliciter est la votre.”

samira
Samira
Photo: Tumblr/Queermuslimproject
 

homosexualité
 

Photo: Tumblr/Queermuslimproject

Des voix qui s’élèvent

Alors que dans certains pays à majorité musulmane, les homosexuels font l’objet d’une véritable chasse aux sorcières, lynchés ou condamnés à la peine capitale pour leur orientation sexuelle, de plus en plus de voix s’élèvent à travers le monde au nom des LGBT musulmans.

Il y a par exemple la multiplication des sites, forums et blogs tels que “I am not haram” (“Je ne suis pas haram”), “You know you’re a queer muslim when” (“Vous savez que vous êtes un homosexuel musulman quand…”), ou encore “Queer muslims” (“Homosexuels musulmans”).

Il y a eu aussi Daayiee Abdullah, le premier imam ouvertement gay d’Amérique qui assume pleinement son homosexualité et qui n’hésite pas à unir des couples de même sexe. “Nous pouvons avoir des différences d’opinion, ce n’est pas grave: être humain est synonyme de différences. Mais cela ne veut pas dire que nous devons nous détester”, est sa philosophie de vie.

Et puis il y a Ludovic-Mohamed Zahed, son association d’aide et de défense des Homosexuels musulmans de France (HM2F), et sa mosquée dite “inclusive”, ouverte à tous, homosexuels, hétérosexuels, transgenres, hommes, femmes.

Homosexuel, musulman et séropositif, Ludovic-Mohamed fait de sa vie et de son identité un combat pour “briser un tabou”. Il s’est d’ailleurs rendu-compte, après s’être intéressé à d’autres religions, que “la misogynie et l’homophobie sont partout les mêmes”.

L’HOMOSEXUALITÉ Dans la littérature marocaine

Thursday, April 17th, 2014

Zineb El Kadri, Lemag.ma

La littérature Marocaine a dépassé l’auréole des tabous, et débute à traiter des sujets auparavant censurés tel que l’homosexualité.

Plusieurs romans marocains reflètent la transidentité, la sexualité tels que ceux de Abdelhak Serhane, Baha Trabelsi, Moahamed Leftah, Mohamed Choukri, Siham Bouhlal ou Souad Bahéchar en parlent explicitement ou implicitement. Au niveau de la censure, le jeu vise à faire passer la transgression sans être censuré.

Abdellah Taia a été le premier écrivain marocain ayant avoué son orientation sexuelle «perverse» publiquement, il a publié ses romans en France.

Certains de ses romans racontent ses expériences homosexuelles tout en montrant que ce type de sexualité n’est guère pathologique mais c’est une orientation sexuelle comme une autre. Abdellah Taia plaide pour une remise en question de l’homosexualité dans l’imaginaire collectif des marocains. Un autre écrivain a revendiqué son homosexualité il s’agit de Rachid O, qui a préféré l’anonymat du pseudonyme. Par contre, on relève des récits sur l’homosexualité écrits par des auteurs non-homosexuels à l’instar de Mohamed Leftah, qui a écrit un roman magistral sur les relations homosexuelles car il était indigné par la répression dont les homosexuels font l’objet dans le monde arabe.

Les Marocains vivent une véritable ambiguïté qui rend l’homosexualité tantôt tolérée tantôt interdite. Même si l’homosexualité est un thème sensible, le Maroc fait partie des rares pays qui ont traité avec une certaine tolérance les écrivains et les artistes homosexuels. Par conséquent, Tahar Benjelloun évoque dans l’Enfant de sable, 1985: l’histoire d’une fille contrainte par ses parents à être un garçon.

Il est vrai que l’homosexualité est omniprésente au sein des œuvres de la littérature Marocaine, mais il faut disséquer le phénomène en contournant plusieurs angles et points de vue: pathologique en considérant que les homosexuels ont eu une croissance libidinal castrée et une virilité ratée et d’un autre angle très éminent qui n’est que la religion islamique car l’islam interdit ces pratiques et a confiné la sexualité humaine en une sexualité licite hétérosexuelle admise par la société, la loi et la nature humaine qui prône la reproduction des êtres humains tout en gardant leur dignité leur amour-propre loin de la prostitution organisée ou des actes qui feront redescendre l’humanité au plein gouffre de l’obscurité.

En revanche, la société marocaine n’est pas la seule à manifester ce phénomène, c’est prépondérant et omniprésent au sein des sociétés humaines depuis la nuit des temps.

Lemag.ma

Chiffres alarmants de l’ OPALS: Les infections au VIH sida au Maroc en hausse de 52% entre 2007 et 2011

Friday, July 19th, 2013

L’Opinion.ma

Le nombre de personnes atteintes du VIH sida au Maroc a évolué de 52 pc entre 2007 et 2011, a déploré jeudi à Rabat Dr Nadia Bezad, présidente de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (Opals).
Intervenant lors du 6ème congrès de l’Organisation sur “les droits à la Santé sexuelle et reproductive et la prise en charge juridique des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et des populations les plus exposées au risque, Dr Bezad a tiré la sonnette d’alarme sur ce fléau qui “continue de croître au Maroc et en Afrique du nord en général, au moment où il est resté stable dans d’autres régions du monde”.
“Dix nouvelles infections sont enregistrées par jour au Maroc. Quatre décès ont lieu quotidiennement et un enfant est infecté tous les trois jours”, des statistiques “alarmantes” qui méritent, selon la présidente de l’Opals de s’interroger sur les lacunes des stratégies adoptées pour lutter contre le sida au Maroc.
De l’avis de Dr Bezad, il s’agit là “de la preuve d’une insuffisance de coordination du fait de l’absence d’un conseil national de lutte contre le sida capable de fédérer toutes les énergies, de porter toutes les ambitions et de canaliser toutes les actions”.
Pour ce qui est des droits juridiques des personnes atteintes et des groupes à haut risque, la présidente de l’Opals a regretté que la communauté des personnes vivant avec le VIH sida continue de souffrir de stigmatisation et de rejet, alors que la société marocaine a enregistré beaucoup de progrès.
“Il s’agit d’une composante importante longtemps délaissée alors que le volet des droits de l’Homme a fait une entrée remarquable. On ne peut pas lutter contre le sida si on ne prend pas en considération cet aspect”, a-t-elle argumenté.
Sur le même registre, le ministre de la Santé, M. Houcine El Ouardi, a affirmé dans une allocution lue en son nom que “malgré tous les efforts fournis dans la riposte nationale au VIH/sida, l’accent sur la question des droits humains, le renforcement des capacités des intervenants, pour répondre efficacement aux inégalités de genre dans le domaine du VIH et relever les barrières juridiques surtout à l’égard des populations vulnérables s’avèrent judicieux”.
La prise en compte de ce volet, a poursuivi le ministre, permettra de renforcer la politique des droits entamée par le ministère de la santé en collaboration avec le CNDH et de concrétiser l’intégration de cette approche dans la stratégie nationale de lutte contre le sida.
Rappelant que les droits humains et le respect du genre ont été considérés parmi l’un des sept principes directeurs du plan stratégique national de lutte contre le sida 2007-2011, M. El Ouardi a affirmé qu’avec cette approche, “on pourrait espérer une meilleure préservation des droits des populations clés plus exposées au risque d’infection par le VIH et des hommes et des femmes infectées et affectés par le VIH sida”.
Le représentant de l’Onusida au Maroc, M. Karim Alami, a pour sa part, indiqué que le Maroc s’est engagé dans le cadre de son plan stratégique national à mener un certain nombre d’actions, notamment l’élaboration d’une stratégie sur les droits de l’Homme et le VIH.
“C’est une stratégie qui va permettre de mener des actions concrètes en matière de lutte contre la stigmatisation et la discrimination dans les différents milieux, en particulier le milieu des soins et celui du travail”, a-t-il expliqué.
Il a ajouté que cette approche se veut cruciale pour accompagner les avancées que connait le Maroc en matière de droits de l’Homme.
Le secrétaire général du ministère de la jeunesse et des sports a affirmé, de son côté, que ce département adhère à la Stratégie nationale de lutte contre le VIH-SIDA, en mettant en œuvre une série d’actions et de programmes à même de sensibiliser les jeunes marocains, filles et garçons aux dangers du fléau VIH-Sida.
Outre les campagnes de sensibilisation organisées annuellement dans les maisons de jeunes et les établissements de la jeunesse, 100 clubs de sensibilisation au VIH/SIDA ont été créés au sein de 100 maisons de jeunes à travers le Royaume, durant ces trois dernières années, a-t-il fait savoir.
Le représentant du ministère de la jeunesse et des sports s’est également félicité de la tenue de ce colloque qui propose un débat et l’échange d’expériences et des bonnes pratiques en matière de santé sexuelle et reproductive.
Le colloque est l’occasion de passer en revue l’état des lieux des droits des PVVIH et des populations les plus exposées au risque en matière de santé sexuelle et reproductive dans la région du Monde Arabe et dans certains pays d’Afrique et d’échanger les expériences et les avancées enregistrées par les différents pays quant à la prise en charge juridique au profit des personnes infectées et affectées par le VIH/ sida.

4 homosexuels condamnés au Maroc : L’ambassadeur des Pays Bas « attristé »

Monday, May 27th, 2013

Yabiladi.com

Gérard Strikker, l’ambassadeur des Pays Bas au Maroc se dit « attristé » par la condamnation de 4 hommes, en mai, pour homosexualité au Maroc. Il estime que la criminalisation de l’homosexualité est un « anachronisme ».

« Je suis attristé par le fait que les autorités marocaines ont récemment condamné deux couples homosexuels (à Temara et à Souk al Arbaa) à des peines de prisons, allant jusqu’à trois ans de prison ferme », indique l’ambassadeur des Pays Bas au Maroc, Gérard Strikker, dans un communiqué publié via Facebook, aujourd’hui, vendredi 24 mai. Il fait référence aux deux condamnations pénales successives et récentes contre 4 hommes pour homosexualité, près de Rabat.

Un premier couple a été condamné, le 6 mai, à Souk Al Arbaa, à 3 ans d’emprisonnement et 1000 dirhams d’amende pour avoir entretenu, pendant 10 ans une relation homosexuelle. Le second couple, dont la condamnation est intervenue le 20 mai, après la médiatisation des premiers et après la journée internationale de lutte contre l’homophobie, a été condamné à, Temera, à quatre mois de prison ferme.

Anachronisme

« Les peines de prison vont même, à mon avis, à l’encontre du premier article de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui statue que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits » », ajoute l’ambassadeur dans son communiqué. Ces peines ont été réalisées en application de l’article 489 du Code pénal marocain dont le texte précise : « est puni d’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 à 1 000 dirhams, à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe ».

« Pour moi, c’est un anachronisme que l’homosexualité soit toujours considérée comme un crime au Maroc, presque 25 ans après cette décision de l’Organisation Mondiale de la Santé de ne plus la considérer comme une maladie. […] J’espère qu’un jour, les homosexuels au Maroc seront acceptés comme des citoyens à part entière, qui ne sont ni malades, ni criminels », se permet même d’ajouter l’ambassadeur.

Dans le contexte marocain, son communiqué est assez audacieux étant donnée sa position politique, puisqu’il représente les Pays Bas au Maroc, et alors que les deux pays sont aux prises avec une affaire délicate : la suppression des allocations aux MRE des Pays Bas. Il donne directement son opinion sur une décision de justice et même sur un article du code pénal marocain.

 « Non » à l’homophobie!

Cette prise de position fait écho aux interventions de l’ambassade des Pays Bas, le 17 mai, pour la journée internationale de lutte contre l’homophobie. Sur Facebook, elle a écrit : « à cette occasion nous souhaitons réaffirmer l’importance de lutter contre les violations des droits de l’homme fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre et l’engagement des Pays-Bas dans ce combat. Nous disons « non » à l’homophobie! »

L’ambassade indique également qu’elle « est fière d’avoir pu apporter son soutien à la lutte contre l’homophobie au Maroc, à travers une exposition à l’Institut Néerlandais. » Cette exposition de photographie était organisée par le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) surtout connu pour ses actions coups de poing. Cet événement a connu la participation et le soutien de personnalités connues dans le monde de l’art et de la culture: Naïma Zitan, Lamia Berrada-Berca, Sonia Terrab, Jean Zaganiaris, Fatym Layachi et Hicham Tahir, rapporte Media24.

des homosexuels marocains lancent un cyber appel à manifester

Sunday, May 5th, 2013

Musiqueray.org

Dans le sillage des ?révolutions? homosexuelles de par le monde et à la veille de la célébration, le 17 mai prochain, de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, les homos marocains appellent à manifestation publique pour leurs ?droits?.

Une cyber-compagne a été lancé cette semaine par des LGBT marocains, sous le titre ?L?Amour pour Tous?.

Ainsi un appel à des manifestations paisibles des homosexuels au Maroc, a été émis pour revendiquer la dépénalisation de l?homosexualité au Maroc et pour promouvoir les droits à la reconnaissance sociale et légale de l?homosexualité et des pleines libertés de ses sujets.

Par voie de communiqué diffusé par la revue pour homos Aswat, les LGBT marocains lancent une pré-manifestation sur internet, par les publications sur les réseaux sociaux de messages et de photos prises par les homosexuels avec des pancartes de slogans.

Les porteurs de cette compagne y ont indiqué qu?ils appellent le peuple marocain à les reconnaître dans leurs droits et leur reconnaître leur liberté.

«Libérer et protéger par le droit, les minorités sexuelles de la société, n?est en rien violation des libertés, des droits ou des valeurs religieuses d?autrui» indique-t-on au communiqué.

Des photos d?homosexuels marocains avec pancartes inscrites dessus, leurs revendications, sont également destinées au ministre de la justice et des libertés, le PJDiste Mustapha Ramid, lui demandant d?abroger l?article 489 du code pénale marocain incriminant l?homosexualité.

De même est pour les responsables du pôle public audiovisuel, auxquels les LGBT marocains adressent leurs revendications pour leur droit à la visibilité médiatique et à la détabouisation de leur ?nature? et de leur existence au Maroc.

Les LGBT ont enfin annoncé être protégés par le droit international notamment la reconnaissance en 1993 par l?OMS que l?Homosexualité était une nature humaine et non une pathologie physique ou psychique.

51% des porteurs du VIH au Maroc ont entre 15 et 34 ans

Monday, November 26th, 2012

lopinion.ma

La 4ème édition de la campagne nationale de sensibilisation au Sida «Sidaction Maroc 2012» aura lieu du 06 au 31 décembre prochain, ont annoncé, mardi soir à Casablanca, les organisateurs.
Initiée, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, par l’Association de Lutte Contre le Sida (ALCS), cette édition sera axée sur les jeunes, ont-ils souligné notant que 51 pc des porteurs du VIH au Maroc ont entre 15 et 34 ans, selon les dernières données épidémiologiques du mois de juin dernier.
Les jeunes, qui constituent 30 pc de la population, sont les plus menacés par le VIH/sida, ont-ils indiqué estimant que 29.000 marocains vivent avec le VIH en ignorant pour la majorité leur séropositivité.
Et d’ajouter qu’il faut continuer à inciter un maximum de jeunes à se faire dépister sachant que le dépistage reste un moyen essentiel pour pouvoir freiner l’épidémie.
Pour ce faire, il faut absolument continuer à assurer des soins de qualité aux personnes testées positives et lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et des groupes les plus vulnérables, ont-ils mis en avant.
Le programme de «Sidaction Maroc 2012» comprendra une émission de télévision produite par 2M qui sera diffusée le 14 décembre prochain ainsi qu’une programmation spéciale sur «Al oula» pour la collecte de fonds, des reportages, des témoignages ou encore des plateaux animés par des experts nationaux et internationaux.
Une campagne nationale de communication notamment des émissions TV, spot TV, spot radio, affichage urbain et bannières web a été également retenue en vue de sensibiliser le public en général et les jeunes en particulier.
L’ALCS, acteur incontournable de la société civile, est un espace d’aide et de défense des droits des personnes vivant avec le VIH ayant pour principaux objectifs la prévention de l’infection VIH/sida ainsi que la prise en charge et l’accès aux traitements.

http://www.gayglobe.us

Pacte tacite entre l’État et les islamistes autour des tabous de société Est-ce que le Maroc est homophobe?

Saturday, July 30th, 2011

Selon Ali Amar [email protected]

Photo Google

«Ils veulent homosexualiser le Maroc!». Il y a plus d’un an, cette accusation pour le moins étonnante avait fleuri dans la bouche des conservateurs du royaume alors qu’une polémi- que homophobe faisait rage dans la presse marocaine.

Attajdid, l’organe du parti isla- miste Justice et Développement (PJD, principal parti d’opposi- tion), dont les membres se défi- nissent pourtant eux-mêmes comme modérés, était monté au créneau pour dénoncer l’invitation faite par le Palais à la star du pop britannique Elton John. Parce qu’homosexuel, le chanteur, qui s’était produit lors du festival de musique Mawâ- zine de Rabat sous le patrona-

ge du roi Mohammed VI en per- sonne, avait été accusé de vou- loir «pervertir les Marocains».

Depuis, d’autres événements avaient fait rugir les islamistes, qui n’hésitent plus à crier au complot ourdi par l’Occident contre les «valeurs de la socié- té marocaine». Contrairement aux idées reçues, la monarchie —qui a pourtant l’avantage d’être prise pour modèle dans le monde arabe en ces temps incertains— et les islamistes ont, sur ces questions, des inté- rêts convergents.

Les affaires des «rockers sata- nistes» en 2003, des «homos de Ksar El Kébir» en 2008, des «déjeuneurs du Ramadan» en 2009 et, plus récemment, celle suscitée par le lancement de Mithly, le premier magazine gay du monde arabe en sont la par- faite illustration. L’État a du sé- vir pour calmer les islamistes…

En avril 2010, Mithly (maga- zine) était diffusé au Maroc. Sa naissance fut vécue comme l’annonciation de l’apocalypse par les conservateurs, et com- me un défi pour la monarchie, rétive à tout ce qui peut contre- dire son statut religieux. Pour- tant, point d’éphèbes posant nus, ni d’imagerie homosexuel- le explicite dans les colonnes de Mithly, dont le nom signifie «homo» en arabe, mais aussi «comme moi», imitant l’expres- sion apocryphe anglo-saxonne Good As You (GAY).

Mohamed Asseban, mem- bre du conseil des oulémas de Rabat, une sorte de clergé religieux qui vient d’ailleurs d’être officialisé par la nouvelle Constitution, promettait il y a quelques années «le bûcher pour les homos». Et il n’est pas le seul à le dire; la société ma- rocaine est incontestablement homophobe. Les homosexuels sont souvent qualifiés de «déviants sexuels», car, pour beaucoup, l’homosexualité est «contre-nature» puisqu’elle ne mène pas à la procréation. En effet, si le Maroc demeure sou- cieux de son image de moder- nité et d’ouverture aux yeux du monde en se proclamant «rempart contre les islamis- tes», ses positions révèlent sa gêne profonde lorsqu’il s’agit de libertés individuelles. D’ailleurs, la justice marocaine l’a toujours prouvé. Selon Kif-Kif, plus de 5.000 gays et lesbiennes ont séjourné dans les geôles du royaume depuis 1956, date de son indépendance.

Mais depuis quelques années, ces persécutions font grand bruit dans les médias. Au Ma- roc, la société patriarcale et les valeurs islamiques ont imposé un silence pesant sur les rela- tions humaines et, de surcroît, sur la sexualité en général. Un point de vue exacerbé par un regain de religiosité palpable au Maroc.

Les autorités accusées de s’être rendues complices d’une «dérive collective» par les gar- diens de la morale, très en verve, ont multiplié les actions répressives contre les brebis égarées de la foi. Le 10 décem- bre 2008, journée mondiale des droits de l’homme, un tribu- nal condamnait six personnes à des peines de prison ferme pour «perversion sexuelle». A l’origine, une parodie de «mariage gay» à Ksar el Kébir, une petite bourgade agricole du nord du pays où une foule hystériqueavaitfaillilyncherles convives de cette fête après la mise en ligne d’une vidéo sur YouTube. Des prêches enflam- més dans les mosquées fusti- geant «des libations obscènes» et une poussée de fièvre homo- phobe dans des journaux à sensation avaient poussé l’État à sévir. Mais depuis quelques années, en raison des diatribes islamistes et du regain de reli- giosité généralisé, la Gendar- merie royale se livre à des ra- fles dignes d’un autre âge. Un barrage est dressé à l’entrée de la ville, un simple délit de faciès suffit à identifier qui est homo- sexuel et qui ne l’est pas.

SIDA: «Le Maroc fait figure de chef de file»

Wednesday, June 22nd, 2011

Le Matin

Le nouveau Plan stratégique national (PSN) de lutte contre le sida 2012-2016, dont les priorités s’alignent directement sur des données fiables et des dynamiques réelles de l’épidémie, engage résolument le Maroc dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de la nouvelle stratégie de l’Onusida, a affirmé, mardi à Rabat, la ministre de la Santé, Yasmina Baddou.

«L’approbation de la proposition du Maroc au 10e round du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans une conjoncture de récession économique et de priorisation des pays à haute prévalence, témoigne de la crédibilité du Royaume auprès des partenaires internationaux», a souligné Baddou qui s’exprimait à l’ouverture d’un atelier de consensus sur la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le sida.

«Aussi, notre pays bénéficiera d’un montant de 43 millions de dollars pour la lutte contre cette pandémie pour la période 2012-2016», a ajouté à cet effet Baddou, notant que la feuille de route définissant les étapes d’élaboration du nouveau PSN a été préparée et validée à la fin de l’atelier de dissémination des résultats de la révision du PSN 2007-2011, organisé en juillet 2010.

L’organisation de cet atelier de consensus constitue une étape principale pour approfondir l’analyse de la situation et de la riposte nationale au sida et de discuter les stratégies opérationnelles avec les différents acteurs, a expliqué Baddou.

De son côté, le conseiller de l’Onusida pour la région Mena, Erik Lamontagne a indiqué que «le Maroc fait figure de chef de file dans la région en matière de riposte au VIH».

«Le Maroc a initié des approches novatrices dans la région, qu’il s’agisse de la prévention auprès des populations les plus exposées, de la diffusion du dépistage volontaire, de l’appui psychosocial ou de la mobilisation de la société civile et des personnes vivant avec le VIH», a relevé Lamontagne.

Le représentant de l’Onusida au Maroc, Kamal Alami, a affirmé, quant à lui, que «cet atelier important permettra d’établir un consensus entre les divers acteurs nationaux, notamment le ministère de la santé, les ONG et les partenaires internationaux, sur le nouveau PSN de lutte contre le sida».

Il s’agit également de «définir les objectifs en matière de couverture, de prévention, de prise en charge et de dépistage jusqu’au 2016 et de tracer un cadre de partenariat entre les différents acteurs de lutte contre le sida», a-t-il dit.

Cet atelier national de consensus sur le nouveau PSN, appuyé par l’Onusida et le Fonds mondial de lutte contre le sida, s’inscrit dans la continuité du processus de préparation déjà entamé par des rencontres avec les partenaires régionaux et locaux, organisées en particulier dans les régions de Tanger-Tétouan et Souss-Massa-Drâa.

Il vise principalement à établir un consensus sur les priorités et stratégies pour la riposte nationale au VIH dans le cadre du PSN 2012-2016, définir les domaines d’intervention prioritaires du PSN, identifier les actions stratégiques à mettre en œuvre pour chaque domaine retenu en vue de formuler et adopter la version finale du document du nouveau PSN.

43- Au Maroc les gais ont la vie dure

Saturday, March 20th, 2010

Kal28, âgé de 29 ans en 2004, vit dans une petite ville du maghreb. Son coming-out nʼest que virtuel, via le net, ne pouvant pas lʼannoncer chez lui…
Bonjour à tous. Eh bien moi, je ne suis pas européen ! Je suis marocain ! Dans un pays arabomusulman ! Le coming-out pour moi, cʼest comme se jeter dans les enfers ! Ni famille, ni amis, ni personne ici ne pourra comprendre ce que cʼest dʼêtre homo… ! Alors… ne trouvant aucune lueur dʼespoir, en 1997, alors que jʼavais 22 ans, et en plus du stress quotidien qui gonfle terriblement quand on est déjà mal dans sa peau, jʼai tenté de me suicider… et jʼai frôlé la mort…
Une seule chose mʼa retenu à ce moment dʼextrême désespoir : cʼest que jʼai une maman qui ne vit que pour nous voir heureux, moi et mes autres frères ! Même le suicide ne mʼétait pas permis à 22 ans ! Après cet incident… jʼai choisi la vie de solitude ! Mon chat, mes livres, mes rêveries de gay si désepérées, tellement je vis dans un milieu qui ne sera jamais favorable à un gay comme moi… Jʼavais donc mon monde à moi et je me sentais presque parfaitement suffisant… jusquʼà la découverte dʼInternet qui fut une révolution pour moi !
Je passais des heures à prendre des internautes virtuels pour des vrais amis ! Jʼétais sincère aux tchats… Même quand on me disait “quel est votre nom ?” je donnais mon vrai nom et je croyais ce quʼon me disait… Déception après déception, jʼai découvert que le monde du net nʼest quʼun domaine où chacun fait ce quʼil ne pourra pas faire en réalité…
Mais grâce au net, jʼai eu la chance de connaître quelquʼun qui nʼest pas du Maroc. Jʼai fait mon coming-out avec lui ! Pour la 1re fois de ma vie, je pleure en sanglot devant quelquʼun ! Car chez nous, les arabes, un homme ne doit jamais pleurer ! Jʼai parlé sans arrêt ! Jʼai confessé tout ce qui me pesait sur le coeur depuis 15 ans déjà, au point que jʼai oublié que ce copain était un mec beau et que de bons moments dʼamour physique et affectif aussi mʼattendraient…
Pour quelquʼun qui voudrait vivre dans la dignité… le net cʼest déjà un miracle ! Au moins il permet à un souffrant dʼextérioriser même si ce nʼest que virtuel (mais cʼest mieux que rien)… Le net chez nous, pour moi, cʼest le psy, cʼest une association, cʼest la loi qui me reconnaît en tant quʼêtre humain, cʼest mon jardin secret… Car tout cela est malheureusement absent dans le monde arabe.

Union gaie au Maroc

Friday, December 25th, 2009

Au Maroc, lʼhomosexualité est punie par la loi,
mais un consulat bénéficie de lʼextraterritorialité
Deux hommes marchent, la main dans la main, sous les applaudisse-
ments et les jets de pétales. Ils sʼavancent en direction dʼun consul qui
les déclarera dans quelques instants mari et…mari. Mais pourront-ils
sortir sans dommage du consulat? Cʼest bien dʼun mariage homosexuel
quʼon parle. La scène pourrait être anodine sous dʼautres cieux, où les
mariages gay sont de plus en plus admis par la société comme par les
pouvoirs publics. Elle lʼest beaucoup moins lorsquʼelle a lieu sur le sol
marocain et surtout si lʼon sait que lʼun des futurs «mariés» est marocain.
Il faut dʼabord signaler que la demande de mariage a été déposée auprès
du consulat dʼun pays étranger et non musulman. Ce qui veut dire que,
juridiquement, lʼéventuelle «cérémonie» nʼaura pas lieu sur le territoire
national. Mais techniquement, cʼest bien sur le sol de lʼÉtat marocain,
musulman, que deux hommes seront probablement unis par «les liens
sacrés du mariage».
Une question: Pourquoi parle-t-on dʼun mariage gay dans un pays
où lʼhomosexualité est réprimée par le code pénal? Au regard de la loi
et des conventions internationales, il est tout à fait possible pour un
consul de marier deux personnes selon les lois de son pays. Dans ce cas
dʼespèce, il se trouve que le pays du Consulat admet les mariages gay.
A priori, aucun problème ne se pose. Sauf peut-être celui des relations
diplomatiques et du «respect des susceptibilités» dʼun peuple musulman
pour lequel une telle scène représente une profonde offense. En face, le
consul qui a reçu la demande pour lʼunion des deux hommes se trouve
également dans une situation peu enviable. Il doit à la fois sʼassurer de ne
pas heurter la susceptibilité des Marocains et faire face aux pressions des
lobbies gay qui ont poussé son gouvernement à adopter une loi légalisant
les mariages homosexuels.
Cet imbroglio juridique ressemble beaucoup à celui que pourrait rencon-
trer un Marocain musulman résidant dans un pays dont les lois interdisent
la polygamie. Imaginons ce dernier se présentant au Consulat du Maroc le
plus proche et demandant dʼêtre marié à deux, trois, voire quatre femmes.
Il semble peu probable que le consul accepte de lui accorder ce droit, qui
est pourtant légitime selon le statut personnel marocain. Et même si ce
Marocain polygame se marie avec plus dʼune femme au Consulat, il ne
pourra jamais vivre sa polygamie dans le pays hôte.
Les deux gay qui souhaitent se marier vivaient «paisiblement» en con-
cubinage dans le pays du ressortissant étranger. Un beau jour, la police
dʼimmigration débarque au domicile des deux «tourtereaux» et découvre
que le conjoint marocain est un immigré clandestin. Autrement dit, il
était sans papier. Il est alors expulsé. Une décision qui aurait dû briser
«le ménage» à jamais puisquʼils ne devaient plus se retrouver. Mais
cʼétait sans compter «la force de lʼamour», puisque le ressortissant étran-
ger décide de suivre son compagnon au Maroc et de faire le nécessaire
pour lʼaider à regagner le pays où ils vivaient. Le couple a alors pensé
au regroupement familial à travers le mariage. Ils seront dʼautant plus
confortés dans leur décision que le gouvernement du pays du ressortissant
étranger approuve le mariage entre deux personnes du même sexe.