VIH chez les nouveaux arrivants

Citoyenneté et Immigration Canada s’inquiète du fait que des personnes porteuses du VIH puissent immigrer au pays, révèle un document obtenu en vertu de la Loi sur l’accès à l’information. Une note adressée au ministre de l’Immi- gration, Jason Kenney, soutient que les nouveaux arrivants atteints du VIH «posent bel et bien des risques pour la santé publique canadienne» et «sont susceptibles de représenter un fardeau excessif sur le système de santé».
Actuellement, la majorité des personnes atteintes du VIH qui demandent à immigrer au Canada sont admises: de 2006 à 2009, seulement 10% des 4280 personnes testées positives au VIH ont vu leur demande rejetée. Mais tous les immigrants ne subissent pas un test de dépistage. Depuis 2002, Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) ne le de- mande qu’aux éventuels résidents permanents et à certains résidents temporaires.
La note adressée au ministre Kenney précise que le risque que les immigrants soient porteurs du VIH est 10 fois plus élevé que dans la population canadienne. «Les nouveaux arrivants représentent de 15% à 20% des nouveaux cas de VIH recensés annuellement au pays», est-il écrit. Les immi- grants arrivent le plus souvent de pays plus pauvres, où l’accès aux soins est plus limité, ajoute la note. Ils risquent donc plus de «présenter un stade avancé de la maladie» ou même «de ne pas savoir qu’ils sont atteints».
Ces nouveaux arrivants représentent aussi une menace pour la sécurité du pays, selon la note. La preuve: ceux qui ne divulguent pas leur état à un partenaire sexuel peu- vent faire l’objet d’accusations criminelles. Le document cite deux cas: Suwalee Iamkhong, une danseuse nue d’ori- gine thaïlandaise qui a été reconnue coupable d’agression sexuelle grave et renvoyée dans son pays en 2010 après
avoir infecté son mari, et Johnson Aziga, un réfugié ougandais reconnu coupa- ble de meurtre prémédité, en 2009, après avoir infecté 11 personnes, dont deux sont mortes.
Enfin, le document mention- ne que les immigrants por- teurs du VIH représentent des coûts de traitement su- périeurs à la limite admis- sible de 5935 $ par année. Ils sont donc susceptibles de «représenter un fardeau excessif sur le système de santé».
Quant à savoir si ces inquié- tudes laissent présager un durcissement des règles, M. Beauchemin a éludé la question. La conclusion de la note, presque entièrement censurée, ne permet pas non plus de connaître les intentions du gouvernement canadien.


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