1994- Les Gros-Mots Guiles des Musiciens du Québec

Voici un hommage à l’absurde. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on ne voit pas autant de musiciens professionnels que de comédiens ou autres sortes d’artistes à la télé? C’est simple, c’est que le système n’est pas fait pour eux. Je vous explique: on considère et ce, seulement en Amérique du Nord, qu’un musicien professionnel est celui qui est membre de la Guilde des musiciens du Québec. La Guilde est donc une corporation professionnelle au sens de la loi québécoise. A l’intérieur des règlements sur la participation des musiciens professionnels à des émissions de télé (réglements rédigés dans les années 50 et non corrigés depuis), la Guilde oblige les chaînes à n’employer que des musiciens membres et au tarif imposé par celle-ci.

Saviez-vous que pour une seule minute de musique à la télé, le producteur de l’émission doit payer le musicien le plein cachet soit une heure complète à 100.00$? (en plus des taxes de travail de la Guilde). Vous ne serez pas surpris d’apprendre que lorsqu’un musicien professionnel souhaite passer à AD LIB, on lui préférera la Poune ou Michèle Richard qui ne demandent en général qu’un maigre cachet en échange de la promotion d’un nouveau disque ou spectacle. Vous comprendrez aussi qu’aux émissions Les Anges du Matin, Pourquoi pas l’Après-midi, Mon Amour mon amour et toutes les émissions d’après-midi du même genre, on y présente tant de chanteurs inconnus et ridiculement sans talents… C’est parce que ça coûte rien!!!

Et maintenant vous vous demandez pourquoi rester membre de la Guilde des Musiciens du Québec. Qu’il serait si simple de ne pas être inscrit à ce syndicat? Eh bien sachez que les chaînes de télé ne présenteront sous aucun prétexte des musiciens non-membres à cause des pressions constantes de la Guilde. Ils ne veulent surtout pas avoir les gros bras de l’union entre leur jambe… C’est que, voyez-vous, la Guilde reçoit près de 10% de tous les cachets des musiciens. Quelle fortune pour si peu d’efforts!


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