SIDA = Fin de la pandémie? Les spécialistes disent oui!

Mettre fin à la pandémie du sida est envisageable et permettra d’obtenir la première génération libérée de la menace d’une infection depuis l’émergence du virus responsable de ce fléau, juge le Dr Anthony Fauci, éminent virologue américain, dans un entretien à l’AFP.

“Nous commençons à réaliser qu’il est possible de réellement agir sur l’infection et de changer la trajectoire de la pandémie”, explique le directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), un virologue à la pointe de la lutte contre le sida depuis 25 ans.

“Renverser la tendance de la pandémie pour parvenir à une génération libérée du sida” est l’un des thèmes de la 19e Conférence internationale bisannuelle sur le sida qui se tiendra du 22 au 27 juillet à Washington, souligne le Dr Fauci.

Il insiste sur le fait “qu’on ne parle pas ici de guérison” du sida, car “on ne sait même pas encore si nous pourrons y parvenir”. “Nous disposons de traitements efficaces” (des antirétroviraux, ndlr) pour contrôler le virus, permettant “aux sujets infectés, qui doivent les prendre indéfiniment, de rester relativement en bonne santé”, rappelle le chercheur.

Mais au-delà ce sont les résultats d’essais cliniques publiés récemment, montrant l’efficacité de ces antirétroviraux pour prévenir le risque d’infection chez des sujets séronégatifs, qui laissent penser “qu’il est possible de fortement accélérer la diminution de nouvelles infections”, dit le Dr Fauci.

Car avec le rythme actuel de baisse du taux d’infections –1,5% par an en moyenne depuis dix ans dans le monde– la fin de la pandémie reste un objectif très éloigné dans le futur, concède-t-il. Mettre fin à la pandémie signifie qu’après un certain temps il y aura si peu de nouvelles infections que cela rendra possible d’avoir une génération sans sida, précise le patron du NIAID, qui fait partie des Instituts nationaux américains de la Santé (NIH). Les NIH sont la principale source de financements publics de la recherche médicale.

Le virologue se dit également encouragé par les “bons progrès réalisés” dans la recherche d’un vaccin, mais prévient “qu’il y a encore un long chemin à parcourir avant d’y parvenir”.

Le Dr Fauci cite un essai clinique d’un vaccin candidat mené en Thaïlande en 2009 et qui, pour la première fois, a montré une efficacité modeste mais significative, qu’il qualifie de “percée”.

L’analyse des données produites par cette étude a permis “d’identifier des corrélations avec une immunité qui constitueront de très bons indices pour les futures recherches”, selon lui.

Interrogé sur le potentiel des rares personnes dont l’organisme est capable de neutraliser le VIH, le virus de l’immunodéficience humaine responsable du sida, le virologue se montre prudent et précise que cela “pourrait peut-être aider pour un vaccin” mais “pas pour trouver un moyen de guérir” le sida.

Sida : se faire dépister en attendant…
(La Figaro)

À Washington, ville dont le taux de prévalence du VIH est le plus élevé des États-Unis, des moyens originaux sont mis en œuvre pour contrer le virus. Dans le quartier populaire d’Anacostia, un bureau du Department of Motor Vehicles est devenu le premier aux États-Unis à offrir ce service aux automobilistes qui patientent souvent pendant des heures pour faire immatriculer leur véhicule.

Le test n’est bien sûr pas obligatoire, mais il est offert gratuitement dans une petite pièce adjacente à la salle d’attente et donne droit à une réduction de 15 dollars.

«Mieux vaut en avoir le cœur net», témoigne un travailleur du bâtiment, Luis Angel Hough, en plaçant dans sa bouche un tampon, qui lui permet environ 20 minutes plus tard d’apprendre qu’il n’est pas porteur du VIH.


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