David Testo affirme son homosexualité

Le sportif vedette adoré de ses
fans montréalais se dévoile gai
et montre l’exemple.
Photo: Davis Testo – Facebook
David Testo fait ce que peu d’athlètes, professionnels ou amateurs, ont fait avant lui : déclarer publiquement son homosexualité.
« Je suis homosexuel, je suis gai, a-t-il confié à Radio-Ca- nada Sports. Je ne l’ai pas choisi. Ça fait seulement partie de ce que je suis. Et ça n’a rien à voir avec le talent d’un joueur de soccer. Tu peux être à la fois un excellent joueur de soccer et être gai. »
Pour Testo, cette sortie publique a quelque chose de libé- rateur. C’est un combat lourd à porter qui se termine. « Je regrette vraiment de ne pas l’avoir dit publiquement plus tôt. Je me suis battu avec ça toute ma vie, toute ma car- rière. Vivre la vie d’un athlète professionnel et être gai est incroyablement difficile. C’est comme porter un secret dans ses valises sans jamais être toi-même. Ça te sape toute ton énergie, en plus de devoir performer, de devoir jouer. »
Testo ne vivait pas entièrement dans le secret. Sa famille et ses amis connaissaient son orientation sexuelle. Idem pour ses coéquipiers de l’Impact et pour la direction de l’équipe. Mais le fait que la chose ne soit pas connue du public le rendait mal à l’aise. En 2009, Testo est passé par toute une gamme d’émotions. Au championnat qu’il a gagné avec l’Im- pact s’est ajouté le titre de joueur le plus utile de l’équipe, la récompense pour une année exceptionnelle. Ce moment s’annonçait euphorique, mais il a toutefois été source de grande tristesse parce que Testo ne se sentait pas à l’aise de remercier son conjoint de l’époque.
Le joueur de la Caroline du Nord a même pensé tout aban- donner à un certain moment, à raccrocher ses crampons pour faire carrière ailleurs que dans le sport. « Je me disais que la vie que j’ai choisie et le chemin que j’ai emprunté sont incroyablement difficiles. J’ai un baccalauréat en commerce
et j’ai aussi d’autres cordes à mon arc. Ça aurait été tel- lement plus facile de choisir une voie où c’est accepté. Je me souviens avoir raconté à un de mes amis homos qui est designer que je l’avais dit à mon entraîneur. Il a ri et il ne comprenait pas que je fasse tout un plat avec ça. Il venait d’un milieu ouvert où c’est accepté. » « Tous les jours, j’étais soucieux de ce que je disais, à qui je le disais, avec qui je marchais, avec qui je parlais. Et je crois que les joueurs faisaient la même chose à mon endroit. Je le sentais. C’est invivable pour un être humain. »


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