43- Mariage gai Québec courtise le monde entier

Québec dit «Oui, je le veux» aux touristes. Misant sur le romantisme du Vieux-Québec, lʼOffice de tourisme lance cette semaine une campagne de séduction auprès des fiancés du monde entier. Un marché très lucratif.
Lʼan dernier, Jason et Christine, deux Américains de Boston, ont dépensé plus dʼun demi-million de dollars pour célébrer leur mariage. Au Château Frontenac. Avec plus dʼune centaine dʼinvités chacun, le couple a fait plusieurs heureux dans la capitale.
«Nous nʼavons pas de données sur le nombre de mariages entre touristes à Québec, mais cʼest une niche intéressante», assure Daniel Gagnon, directeur des communications de lʼOffice. Question de développer ce marché, une toute nouvelle section de son site Internet sera dédiée spécifiquement aux futurs mariés. Elle sera mise en ligne cette semaine, sitôt la traduction en anglais achevée. Ainsi, les fiancés pourront découvrir les entreprises qui offrent leurs services pour les mariages, des bijouteries aux entreprises de location de limousines (et calèches), en passant par les fleuristes. Sans oublier les salles propices aux voeux éternels. «Un mariage peut être un événement très solitaire quand les mariés nʼinvitent personne comme ça peut ressembler à un mini congrès quand les invités sont nombreux», observe Daniel Gagnon.
À lʼaffût des endroits romantiques, de nombreuses revues spécialisées se sont informées ces dernières années auprès de lʼOffice de tourisme sur les possibilités de mariages dans la capitale. Mais ce sont les pressions de la marieuse Francine Lortie qui ont convaincu Québec de courtiser les fiancés étrangers. La femme a elle-même organisé le mariage dʼune vingtaine de couples étrangers. Si des gens dʼaussi loin que les Bermudes viennent à Québec pour convoler en justes noces, la majorité provient de la côte est américaine.
«Ce sont des gens prêts à dépenser un peu plus que les autres. Cʼest sûr que cʼest plus facile de se marier dans sa petite ville, mais ces gens aiment lʼaventure, alors ça ne les gêne pas de faire voyager tous leurs invités», observe Mme Lortie. Évidemment, le Château Frontenac remporte la palme des lieux de prédilection chez les touristes – mariés. Reste que le Musée des beaux-arts, la chapelle du Séminaire et le Cercle de la Garnison charment aussi. «Des fois, ils viennent deux seulement. Dʼautres fois, ils ont 25 invités ou encore 100. Cʼest un marché extraordinaire», assure Mme Lortie.
La marieuse a dʼailleurs organisé lʼunion dʼun couple ayant attiré plus de 120 proches à Québec. La femme a fait venir sa famille des États-Unis, tandis que lʼhomme a fait venir la sienne des Bermudes.
Capitale canadienne du mariage, Niagara Falls accueille annuellement plus de 1200 mariages. Une brève visite dans Internet permet de constater lʼampleur de ce marché pour la ville frontalière. Six entreprises rivalisent dʼimagination pour séduire les couples. Certaines vont jusquʼà offrir des forfaits tout inclus. Pour 849 $US, un couple a droit aux services dʼune marieuse, à la location dʼun smoking, de bijoux, à lʼassistance pour le permis de mariage (qui coûte 100 $ en Ontario), à la décoration dans une chapelle et à une (romantique) visite dans un vignoble. Et sʼil faut en croire lʼexpérience de Niagara Falls, Québec devra également faire la cour aux couples homosexuels si elle veut se tailler une place dans ce marché. Légalisé en juin 2003 en Ontario, le mariage gai représente désormais 15 % des unions célébrées dans le décor des chutes les plus imposantes du pays. Fait intéressant à noter, Niagara Falls a surtout la cote auprès des lesbiennes. En date du 1er octobre, 119 couples de femmes ont uni leur destinée en 2006, tandis que 42 couples dʼhommes faisaient de même.
Au Québec, plus de 22 000 mariages ont été célébrés en 2005, dont 450 entre conjoints de même sexe.


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