Les homosexuels veulent aussi donner leur sang

Estimant que les homosexuels sont victimes d’exclusion, deux associations favorables au don de sang des homosexuels en France sont montées au créneau récemment pour exprimer leur ras-le-bol. C’était au cours de la célébration de la dernière journée mondiale du don de sang.

Les associations « Elus locaux contre le sida » et « SOS-Homophobie » n’apprécient pas du tout le fait que jusqu’en 2011, les homosexuels soient interdits de donner leur sang pour sauver des vies humaines. Et pourtant chaque année, selon ces associations, les invitations à venir donner son sang sont lancées compte tenu de la pénurie de sang maintes fois évoquée par l’Etablissement Français du Sang (EDF). Ce mardi, ils ont tenus à se prononcer sur la question. Pour ces deux organisations, cette décision qui interdit aux gays de devenir donneur de sang est absurde allant jusqu’à qualifier cette exclusion de “discriminatoire” voire même “insultante”.

Dans un communiqué les deux structures dénoncent cette mise à l’écart qui selon eux n’est justifiée par aucune raison basée sur « des critères de santé publique » ou liée à des comportements à risques dont ils seraient l’objet. Pour les deux associations, la décision de les exclure du don de sang est plutôt « motivée par des préjugés », ce qui leur paraît « intolérable ». SOS-Homophobie et Elus locaux contre le sida préconisent que pour donner du sang la « notion de pratique à risque » soit prise en compte comme facteur d’exclusion et non celle de « groupe à risque ». Dans la foulée elles ont par ailleurs ajoutées que de nombreux témoignages font état de ce que des lesbiennes sont aussi victimes de cette exclusion.

De son côté, l’Etablissement Français du Sang a tenu à préciser les raisons qui justifient cette discrimination. Le docteur Bruno Danic de cet Etablissement a tenu à rappeler que « les contre-indications au don du sang dépendent des données épidémiologiques publiées chaque année ». Par ailleurs, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) révèle que « le risque de contracter le virus du sida chez les homosexuels masculins est 200 fois plus élevé » que chez les hétérosexuels ou les lesbiennes. Le docteur a également tenu à démentir l’exclusion des lesbiennes du don de sang, sauf par erreur, il a ajouté qu’aucune raison épidémiologique ne justifiait cette exclusion. Mais en ce qui concerne les homosexuels, la prudence doit être de mise rappelle le docteur car “si le don de sang a lieu dans les 15 jours qui suivent une contamination, on ne le voit pas”, or avec les gays « ce risque pourrait être multiplié par quatre ».


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