Dernièrement, dans le cadre de nos enquêtes, nous exigions de l’équipe de recherche de l’hôtel-Dieu dirigée par le docteur Richard MORISSET, les explications sur les véritables raisons empêchant la distribution du fameux “remède miracle” GSPH-1. Nous avions informé nos lecteurs de nos doutes sur la réelle volonté de ces médecins à distribuer le médicament, force nous est d’admettre que nous avions visé juste. Le docteur MORISSET annonçait le 31 janvier dernier l’arrêt des recherches pour manque de fonds mais surtout, la cessation de la distribution à titre humanitaire du seul produit efficace d’après lui. La vie des sidéens a t-elle si peu de valeur à ses yeux? Seules deux théories sont imaginables pour expliquer une telle décision. Peu importe laquelle s’applique le mieux, les chercheurs du GSPH-1 s’en sortent avec une image de monstres tortionnaires…
Théorie no.1: Le médicament n’a jamais été efficace ?
L’équipe de chercheurs du docteur MORISSET est très active quand il s’agit d’annoncer ses résultats aux médias ou pour attirer l’intérêt de la population sur un sujet aussi touchant que l’espoir d’une guérison du SIDA. Depuis maintenant presque 5 ans, il ne se passe pas un mois sans que les éminents docteurs ne convoquent des conférences de presse pour “rappeler” que le sirop est vraiment le remède miracle. On va même jusqu’à nous présenter des patients qui carburent au GSPH-1 et qui s’en portent très bien! Mais à bien y penser, on n’a jamais apporté la preuve de l’efficacité du produit sous prétexte de protéger la formule. Impossible donc de vérifier les travaux de MORISSET.
Avec l’annonce de la cessation des recherches sur le GSPH-1, est-ce qu’en réalité, les gens de l’hôtel-Dieu chercheraient à sauver leur image personnelle en mettant la faute sur le manque de fonds, sans dire que la vraie raison, serait l’inefficacité du produit sur le virus? Si tel était le cas et après tant de communiqués disant que le GSPH-1 est LE médicament anti-SIDA, il n’y aurait pas de meilleure façon de sauver la face.
Dans cette explication, on oublie les malades. Ceux qui en sont morts, ceux qui ont eu l’espoir jusqu’au bout de recevoir le médicament et ceux qui actuellement, sont sur la liste des volontaires constituée par les chercheurs pour la phase II. Ces 250 pauvres bougres à qui on a promis de donner le sirop s’ils acceptaient de participer à la recherche et surtout, s’ils acceptaient de se taire et de patienter pendant plus d’un an pour certains, voient venir à l’horizon une mort presque inévitable… Est-ce qu’ils doivent se résigner à mourir parce que les chercheurs refusent de laisser la formule circuler? voilà une question à laquelle il faut répondre de toute urgence.
Théorie no.2: prise d’otages avec demande de rançon…
L’équipe de recherche sur le GSPH-1, dirigée par le docteur MORISSET, annonçait qu’elle cessait ses travaux faute de fonds pour financer la phase II. Ce qu’ils souhaitent, c’est une participation financière de l’état ou de particuliers jusqu’à concurrence de 3 millions de dollars pour pouvoir passer à une phase de recherche particulièrement importante. Ce qu’ils ne disent pas et que RG a découvert lors d’une conversation avec l’avocat des chercheurs, c’est que ceux-ci ont investi à ce jour 1 million de dollars de leurs poches. Ils étaient tellement convaincus que le GSPH-1 était le remède miracle que certains sont allés jusqu’à hypothéquer leur maison pour financer la phase II. Il est donc faux de prétendre que les chercheurs ont besoin de 3 millions quand on sait qu’ils veulent absolument rembourser leurs frais. Il ne suffirait probablement que de la moitié de ça pour financer la recherche mais devraient accepter de perdre les sous déjà investis.
Comment récupérer son fric sans que ça paraisse? On convoque d’abord une conférence de presse où on annonce l’arrêt des recherches faute d’argent. Les gouvernements et la population réagissent, payent la somme demandée et les chercheurs eux, récupérent leurs pertes pour ensuite simplement dire que les résultats ne sont pas assez probants pour faire un médicament, comme ils l’ont fait en partie ce 31 janvier dernier. On menace de laisser crever les sidéens si on ne reçoit pas l’argent! Si ce n’est pas une prise d’otage avec demande de rançon, qu’est-ce que c’est?
Non-assistance à personnes en danger!
Si vous êtes témoin d’une situation dangereuse pour la vie d’une personne, que vous n’interveniez pas pour changer les choses et que cette personne décède à cause de votre inaction, cela s’appelle: Crime de non-assistance à personne en danger. La police peut vous menotter, vous traduire devant les tribunaux et nonobstant la peine de prison, vous pourriez avoir à payer des sommes importantes en dommages aux survivants. Est-ce qu’on peut faire une analogie entre cette loi et le dossier GSPH-1? Est-ce que l’équipe de chercheurs posséderait le remède et en ne le donnant pas, contribuerait à laisser mourir des patients? C’est ce que pensent la plupart des malades du SIDA rencontré par RG. Selon eux, il y a crime de non-assistance parce que mis à part l’argent, on serait en mesure de sauver des vies, toujours si le GSPH-1 est un médicament aussi efficace qu’on le prétend!
ET LES GROSSES COMPAGNIES PHARMACEUTIQUES ELLES?
Bourroughs-Wellcom, Biochem Pharma et Glaxo brillent par leur silence. Elles auraient tort de faire le contraire quand on sait que tout ce qui peut retarder la sortie d’un médicament guérissant le SIDA est rentable pour les ventes d’AZT et de 3TC. Elles ont tout intérêt à ce que rien ne sorte, elles perdraient des millions de dollars sur leurs ventes.
UNE CHICANE DE CLOCHER QUI TUE
Pendant que les chercheurs du GSPH-1 tentent de récolter le paquet avant de donner la recette de leur produit et pendant que les compagnies pharmaceutiques se remplissent les poches en vendant des médicaments qui ne font que retarder l’issu fatale du SIDA, les gens atteints meurent. Ils meurent dans le silence faute d’avoir l’énergie d’entreprendre un combat contre les compagnies et les chercheurs. Où est la solution dans toute cette affaire? Une intervention de l’état qui obligerait les chercheurs du GSPH-1 à livrer le produit à titre humanitaire à tous les sidéens? L’achat pur et simple, par les compagnies pharmaceutiques de la formule au prix demandé par les chercheurs et la poursuite des recherches? Il ne se trouve personne actuellement pour répondre à ces questions. Une chose est certaine, ne soyez pas surpris si on voit apparaître soudainement la somme nécessaire à la poursuite des recherches. N’oublions pas que la spécialité des chercheurs de l’hôtel-Dieu est de se plaindre aux médias pour obtenir ce qu’ils souhaitent! Quant à nos élus provinciaux eux, comme toujours, faut pas les déranger avec ces pécadilles…