Selon l’ONUSIDA
GENÈVE, le 12 mai 2011—Les résultats, annoncés ce jour par les Instituts nationaux de santé des États-Unis, montrent que si la personne séropositive du couple adhère à la posologie du traitement antirétroviral, le risque de transmission du virus à son partenaire sexuel non infecté peut être réduit de 96 %.
« Cette percée scientifique change considérablement la donne et assurera l’avancement de la révolution de la prévention. Elle place le traitement anti-VIH au rang des nouvelles options de prévention prioritaires », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). « Nous devons maintenant nous assurer que les couples ont la possibilité de choisir le Traitement de prévention et qu’ils y ont accès. »
Cet essai, conduit par le Réseau pour les essais de prévention du VIH, a engagé plus de 1 700 couples sérodiscordants (l’une des personnes est séropositive tandis que l’autre est séronégative) originaires d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des États-Unis d’Amérique.
Seules ont été engagées dans l’essai les personnes vivant avec le VIH, dont le compte de CD4 se situe entre 350 et 550, qui ne sont donc pas encore éligibles pour un traitement personnel selon les dernières directives de l’OMS. La réduction de la transmission du VIH par voie sexuelle a été si importante que l’essai a été arrêté 3-4 ans avant les délais impartis.
« Cette avancée est cruciale car nous savons que la transmission par voie sexuelle représente environ 80 % du total des nouvelles infections », a indiqué le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. « Les résultats produits par l’essai vont renforcer et étayer les nouvelles orientations que l’OMS publiera en juillet pour aider les personnes vivant avec le VIH à protéger leur partenaire. »
La mise à disposition du Traitement de prévention va non seulement encourager les personnes à effectuer un dépistage sur le VIH, mais également les inciter à révéler leur statut sérologique, à discuter des options de prévention anti-VIH avec leur partenaire et à se rendre dans les services centraux anti-VIH. En outre, cette mise à disposition va fortement contribuer à réduire les stigmatisations et les discriminations qui entourent le VIH.
« Les personnes vivant avec le VIH peuvent maintenant, avec dignité et confiance, prendre des dispositions supplémentaires pour protéger du VIH ceux qui leur sont chers », a déclaré M. Sidibé.
Selon les estimations actuelles, seule la moitié des 33 millions de personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique. L’augmentation du recours au dépistage anti-VIH exercerait un impact important sur la riposte au sida, en particulier s’il s’accompagnait d’un accroissement du nombre des personnes ayant accès aux traitements par suite de cette découverte scientifique.
L’ONUSIDA et l’OMS recommandent aux couples de prendre une décision, éclairée par des données probantes, sur la meilleure combinaison d’options de prévention anti-VIH possible. L’ONUSIDA demande instamment à ce que le Traitement de prévention soit l’une des options proposées aux couples. Les nouvelles orientations de l’OMS, qui seront publiées en juillet, aideront les pays à concrétiser cette nouvelle option de prévention anti-VIH auprès des personnes qui la choisiront. Ces orientations incluront des recommandations spécifiques sur l’élargissement de l’accès aux dépistages et au conseil anti-VIH, et l’utilisation de thérapies antirétrovirales parmi les couples sérodiscordants.
Il n’existe pas une seule et unique méthode médicale pour se protéger assurément contre le VIH. Le Traitement de prévention doit être utilisé en combinaison avec d’autres options de prévention anti-VIH. Ces options peuvent inclure l’utilisation correcte et systématique des préservatifs masculin et féminin, le report de la première relation sexuelle, la réduction du nombre des partenaires, la circoncision masculine et l’évitement de relations sexuelles avec pénétration. L’importance que revêtent les résultats de l’essai assure le bon positionnement du Traitement de prévention parmi l’ensemble complet des mesures de prévention anti-VIH.
Afin d’élargir l’accès à cette option de Traitement de prévention, l’initiative du traitement 2.0 doit être rapidement mise en œuvre pour innover, simplifier, réduire les coûts et mobiliser les communautés en faveur de l’intensification des dépistages, du conseil et des traitements anti-VIH.
L’ONUSIDA organisera une réunion de partenaires pour discuter plus avant de cette nouvelle possibilité et de ses implications pour la riposte au sida. Cette initiative prend appui sur une série de consultations d’experts qui ont été organisées par l’OMS et l’ONUSIDA sur le Traitement de prévention au cours de ces deux dernières années.
L’ONUSIDA et l’OMS travailleront avec les pays et les partenaires pour inscrire le Traitement de prévention dans la riposte au VIH et s’assurer qu’il est accessible aux personnes qui souhaitent l’utiliser au plus vite.