L’industrie pharma québécoise mal représentée face au sida

Lʼindustrie pharmaceutique québé-
coise mal représentée face au SIDA
Éditorial par: Roger-Luc Chayer, Éditeur Le Point
Depuis quelques années, Le Point tente dʼobtenir par la voix de son édi-
teur, une plus grande présence dans ses pages de certaines compagnies
pharmaceutiques qui sont impliquées de près dans la commercialisation
de médicaments liés au SIDA. Lʼidée est de faire des campagnes écrites
de prévention de la maladie, même si ces compagnies se tirent théo-
riquement dans le pied puisquʼun québécois qui évite le SIDA est un
client en moins pour ces compagnies.
Règle générale, lʼaccueil est plutôt favorable et lʼindustrie comprend
quʼelle a plus à gagner en sʼaffi chant dans le cadre de prévention SIDA
plutôt que de subir une mauvaise presse pour son absence de recherche
dans le domaine du traitement défi nitif de la maladie.
Un exemple malheureux qui ne date pas dʼhier nous vient de la com-
pagnie Glaxo Smithkline, division de Montréal, et de son directeur
du marketing Monsieur Lorne Fox. Depuis quelques années, Le Point
tente dʼavoir un partenariat avec la compagnie mais à chaque fois quʼun
pas positif est fait, ce directeur, M. Fox, intervient pour faire bloquer les
possibilités de campagnes et après quelques années perdues à cause
dʼun seul homme, nous pouvions nous demander lʼorigine de cette
réaction. En novembre 2004, après avoir demandé une rencontre avec
le département du marketing, nous recevions un appel téléphonique de
Monsieuir Lorne Fox nous indiquant, en rigolant, que jamais Le Point
ne serait considéré. Étonné, je lui ai demandé le pourquoi dʼun telle
certitude?
Toujours avec un sens de lʼhumour très cynique, Monsieur Fox a indi-
qué que des dossiers datant de plus de 10 ans, dans la revue RG sur la
question du SIDA étaient à lʼorigine de sa décision de mettre de côté
la revue gaie qui parle le plus de SIDA au Québec. Après avoir mani-
festé notre inconfort sur cette affaire à ses supérieurs, nous recevions
un nouvel appel début juin, toujours de Monsieur Lorne Fox, pour nous
indiquer en riant, comme sʼil possédait un pouvoir énorme sur la com-
munauté gaie, quʼil ne ferait aucune campagne dans Le Point.
La compagnie Glaxo Smithkline fait lʼobjet depuis un bon moment
maintenant dʼune campagne de boycotte aux États-Unis et au Canada
justement pour son approche questionnable face au SIDA. Quant son
représentant du marketing, qui est payé pour vendre le plus de pillules
possibles, annonce en riant quʼil ne participerait jamais à nos campa-
gnes de prévention à cause de nos positions critiques sur le SIDA, ce
nʼest pas nouveau je dois lʼadmettre, nous avons raison dʼêtre frustrés et
fâchés. Ce que nous voulons, cʼest de lʼespoir pour ceux qui sont atteints
du SIDA, le droit de vivre avec le moins de médicaments possibles et
surtout, le leadership de ces compagnies pour nous aider à expliquer
le comment du pourquoi en matière de prévention. Rire du SIDA,
quand on vend des médicaments SIDA, est un scandale. Le Point se
joindra donc au mouvement de boycotte international contre cette
compagnie et particulièrement en raison du comportement mer-cantile de son directeur aux ventes monsieur Lorne Fox. À suivre…


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