Vectalys transforme le VIH désactivé en bus génétique

LaDepêche.fr

Créée en 2005 par une ex-chercheuse de l’Institut Pasteur, Vectalys fournit à une centaine de laboratoires des vecteurs viraux fabriqués à partir de l’enveloppe neutralisée du virus du Sida.

Dans ses 350 m2 de salles blanches installées depuis 2012 dans l’hôtel d’entreprise du site Canal Biotech, à Ramonville Saint Agne, la société Vectalys travaille à façon pour une centaine de laboratoires. Cette PME de pointe fondée en 2005 par Pascale Bouillé, ex-membre de l’équipe du professeur Luc Montagné à l’Institut Pasteur, est spécialisée dans la fabrication de vecteurs viraux de transfert de gènes. Son fonds de commerce c’est le virus du Sida. Mais pas le virus mortel découvert par le professeur Montagné et son équipe en 1983. Reconstitué par les chercheurs de Vectalys, le rétrovirus devient un simple véhicule. Un vecteur lentiviral purgé de ses éléments pathogènes, mais dont l’enveloppe conserve toutes ses capacités à s’insérer dans une cellule animale. «Il existe quatre ou cinq autres vecteurs lentiviraux. Mais chez Vectalys nous ne travaillons qu’avec le VIH désactivé car c’est le plus efficace», explique Yohann Moal ingénieur en charge de la communication technique de l’entreprise. Depuis 2005, la tâche principale des équipes de Vectalys consiste donc à fabriquer les fameux vecteurs lentiviraux, pour y insérer les gènes que les clients de l’entreprise souhaitent faire migrer jusque dans le noyau de cellules animales dans le cadre de leurs expérimentations . En septembre 2012, la PME du parc technologique du Canal a ajouté une corde à son arc en devenant une des quatre entreprises dans le monde titulaire de la licence d’exploitations des IPS. Les fameuses cellules pluripotentes induites qui ont valu le prix Nobel de médecine 2012 à leur découvreur, le Japonais Yamanaka Kyoto permettent de transformer une cellule adulte en cellule-souche. Grâce à cette avancée majeure, les chercheurs bénéficient désormais d’un matériel cellulaire indépendant de la production toujours tendue de cellules embryonnaires pour conduire leurs expérimentations. Et Vectalys s’est dégagée de ses donneurs d’ordres. L’entreprise propose désormais, sa propre gamme de produits de reprogrammation cellulaire. Cette exploitation des découvertes de deux prix Nobel vaut à la PME de 23 salariés une belle réussite économique qui ne la protège toutefois pas totalement des aléas du marché. Le repli stratégique des grands laboratoires américains vers les Etats-Unis a ralenti la progression de son chiffre d’affaires. Vectalys dont les clients les plus prestigieux s’appellent Sanofi, Servier ou pierre Fabre en France et Novartys, Roche ou Pfizer en Europe et aux USA affiche désormais l’objectif de reconquérir ses anciens clients et de réaliser d’ici trois ans 50 % de son résultat aux Etats Unis. Un premier commercial va d’ailleurs y être implanté en 2014. Et d’ici la, le million d’euros du chiffre d’affaires de 2012 devrait avoir triplé.

 


Le préfet au labo

Le préfet de Haute-Garonne Henri-Michel Comet, a visité, hier matin les laboratoires de Vectalys. Une entreprise emblématique «de la diversification économique de la région dont le développement complète les secteurs traditionnels de l’aéronautique, du spatial et de l’agroalimentaire.»


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