Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes

Est-ce quʼil y a quelque chose de plus détestable quʼune table de
pseuso-spécialistes de la question sociale, que lʼon ne voit nulle
part ni jamais, qui vient expertiser sur la condition homosexuelle
et faire des beaux sourires aux caméras? Si seulement on avait
demandé à un journaliste gai dʼêtre présent, on aurait peut-être
eu droit à une vraie émission dʼinformation.
Lors de la dernière présentation des Francs-tireurs, diffusée sur Télé-Québec
peu avant Noël, le public a eu droit à une superbe brochette de gais, person-
nalités publiques, qui palabraient la bedaine bien pleine sur la belle condition
homosexuelle au Québec et les réussites de la communauté dans divers domai-
nes comme le mariage et certains autres droits sociaux.
Oui, il est parfois bon de prendre le temps de se taper la bedaine en se disant,
surtout en lʼabsence de toute opposition, que tout va pour le mieux dans le
meilleur des mondes, mais où étaient les critiques objectives ce soir-là?
Où était la critique objective
ce soir-là?
Télé-Québec avait pourtant une oc-
casion en or de pouvoir discuter de la
question homosexuelle dans le cadre
dʼune émission réputée pour juste-
ment ne pas faire dans le bonbon.
Le jeune animateur Patrick Lagacée,
en lʼabsence de lʼhabituel Richard
Martineau, a plutôt servi aux audi-
teurs une superbe salade de fruits,
insipide et incolore, sur un sujet qui
franchement nʼintéresse personne: la
bedaine des gais…
Que les gais aillent bien, jʼen suis
bien content mais gaspiller une
telle occasion pour ne pas soulever
les vraies question au coeurs des
préoccupation de la collectivité gaie
est une insulte à lʼintelligence du
public traditionnel de cette émission
autrement plus sérieuse dʼordinaire.
Les vraies question ne font pas de mauvais débats
Peur de choquer le public à la veille de Noël, peur de déranger les invités avec
des questions évidentes qui méritaient un traitement à la Francs-tireurs? On ne
saura probablement jamais pourquoi on nous aura servi une telle soupe à lʼeau
mais il existe des préoccupations sérieuses que les gais aimeraient bien débat-
tre et il faudra le faire tôt ou tard, avec les vrais acteurs de lʼactualité gaie.
Le SIDA revient en force au Québec et les jeunes en meurent plus que jamais,
à quand une politique nationale de prévention? Les jeux gais sont impliqués
dans de multiples scandales fi nanciers, moraux, éthiques et judiciaires, à
quand un débat sur la gestion collective des jeux de Montréal? Le Village gai
de Montréal nʼest plus que lʼombre de lui-même alors quʼà une époque pas si
lointaine que ça, on parlait de la perle de Montréal, à quand un débat sur la ter-
rible gestion politique du Village? Les sujets ne manquent pas, un journaliste
le moindrement informé aurait su quelle question soulever, quel gaspillage..


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