LES «GROS MOTS» L’Affaire Steeve Biron suite et fin!

Roger-Luc Chayer

L’Affaire Steeve Biron trouvera son dénouement avec la publication, à la fin août 2014, de la sentence finale suivant le plaidoyer de culpabilité enregistré fin 2013 par Steeve Biron lui-même.

Dès que le jugement sera disponible, nous en ferons la publication la plus complète possible dans nos pages.

Pour ceux qui ne se souviennent pas de Steeve Biron, il s’agit d’un jeune homme de Québec qui, entre 2009 et 2010, avait des relations sexuelles non protégées se sachant atteint du VIH. Malgré les prétentions de la Couronne, il n’a jamais été démontré que Biron souhaitait sciemment transmettre le VIH. En fait, selon la défense, c’est tout le contraire. Biron, dépressif suite à la fin d’une longue relation avec son conjoint de l’époque, alcoolique et sous l’emprise des drogues, avait essayé de mettre fin à ses jours et alors qu’il combattait son état moral, oubliait de prendre sa trithérapie, causant une augmentation importante de sa charge virale.

Il ne s’agit pas ici que d’une simple affaire de transmission volontaire du VIH donc, mais bien de la criminalisation du statut sérologique d’un individu qui avait pourtant des relations sexuelles consentantes avec des partenaires qu’il recrutait sur des sites Internet comme Gay411, alors que la plupart de ces personnes recherchaient spécifiquement des aventures «bareback» et qu’elles savaient qu’elles s’exposaient potentiellement non seulement au VIH mais à toutes les autres maladies transmises sexuellement puisque le principe même du «barebacking» est le fait d’avoir une relation sexuelle avec pénétration sans le port du condom. Une sorte de roulette russe qui aurait pour effet de faire monter l’excitation des participants qui trouvent une certaine jouissance dans le risque!

Dans le fond, Steeve Biron s’est retrouvé accusé d’agression sexuelle du fait de son refus de divulguer son statut de porteur de VIH à des partenaires qui désiraient pourtant le risque associé à cette situation. En quoi alors est-ce qu’un crime aurait été commis par Biron? C’est la question que se pose Thérèse Richer, de MIELS Québec, une organisation venant en aide aux personnes atteintes du VIH. Si le simple fait d’être séropositif et de ne pas le divulguer publiquement, malgré la prise ou non de trithérapie ou le refus volontaire de porter le condom, permet de déposer des accusations criminelles, plus personne au Québec ne voudra être dépisté puisque n’importe quel Procureur pourra se servir du résultat pour porter des accusations contre n’importe qui. N’oublions pas que le résultat positif d’un test au VIH est à déclaration obligatoire au Québec. L’État est le premier à le savoir quand une personne se fait diagnostiquer pour la première fois!


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