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U.S. blacks, gay and straight, have biggest struggle with HIV

Monday, July 23rd, 2012

Chicago Tribune

CHICAGO/WASHINGTON (Reuters) – As a gay black man growing up in Chicago’s infamous Cabrini Green public housing project, Arick Buckles knows first-hand how the stigma of HIV can keep people infected with the virus from seeking treatment.

It took him six years after he tested positive for the human immunodeficiency virus, or HIV, to get care. By then, Buckles was frail and wore turtleneck sweaters to hide his severely swollen lymph nodes.

“I didn’t want to accept it was the HIV that was disfiguring my face, my neck. It was visible,” Buckles said. He finally sought care after suffering pneumocystis pneumonia, a lung infection that strikes HIV patients as their immune systems weaken.

The predominantly black housing project where Buckles grew up was such a hub of crime and poverty that the city tore it down several years ago.

“We thought growing up in Cabrini Green that it was a gay disease. If I were to disclose my status, I felt my homosexuality would be outed,” said Buckles, 40, who was so fearful of that prospect that he kept his HIV status, and his sexual orientation, in the closet.

“It’s looked upon as disgraceful” in the black community, he said.

Buckles’ tale is still too common, despite widespread U.S. efforts to foster awareness of the virus that causes AIDS and its treatment over the last three decades, says Dr. Kevin Fenton, director of the National Center for HIV/AIDS Prevention at the U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

“Stigma is a huge issue,” Fenton said. It can keep people from getting tested, and for those who know they are HIV positive, it can keep them from getting the treatment they need.

He said stigma affects a broad swath of communities in different forms, but for many blacks in America, it exists on top of poverty, poor access to treatment and poor outreach for effective prevention services.

HIV transmission rates have fallen from 130,000 new infections per year during the epidemic’s peak in the mid-1980s to 50,000 a year, a level little changed since the mid-1990s.

Part of the problem is that many Americans are infected and do not know it. Of the estimated 1.1 million Americans living with HIV, nearly one in five of those individuals remain undiagnosed.

Up to 44 percent of new infections are clustered in 12 major cities, including Chicago, Washington, New York and Los Angeles, CDC data show. Within these communities, HIV rates are highest among blacks, Hispanics and gay and bisexual men of all races.

CDC researchers will present the latest U.S. data this week at the International AIDS Society’s AIDS 2012 conference in Washington, where scientists will gather to discuss better ways to prevent, treat and seek a cure for the disease.

BLACKS, GAYS AND HIV

According to a report released last week by the Black AIDS Institute, black gay and bisexual men make up one in 500 Americans overall, but account for one in four new HIV infections in the United States.

It found that by the time a black gay man reaches 25, he has a one in four chance of being infected with HIV. By age 40, he has a 60 percent chance of being infected.

Fenton said there is nothing unique about blacks that make them more vulnerable to HIV infection. Once higher infection rates are seen in a community, the chances of new members becoming infected are simply higher.

“What we believe is that the infection is becoming concentrated in these minority groups as a reflection of the social and structural drivers of health inequalities overall,” he said.

A CDC study published on Friday in the Lancet medical journal found that black men who have sex with men in the United States are 72 times more likely than the general population to be HIV-positive.

https://www.gayglobe.us

Hétéro mais pas si straightLe Village est-il straight?

Thursday, October 1st, 2009

Par: Alain Hochereau

Promenons-nous dans le bois, pendant que les loups n’y sont pas… La

nuit, le Village est le lieu de prédilection d’une faune bigarrée composée

de gais, lesbiennes, transexuels, bisexuels, travestis et même de straights

(bien que pour une fois, ils soient en minorité). Mais, dans la journée, lors-

que les loups se sont réfugiés sous leur couette, on y croise une majorité

d’hétérosexuels.

Le Village serait-il straight?

Par un raccourci intellectuel sans doute paresseux, je m’imaginais que

si le Village était un gai village, c’est parce que les gais y avaient élu

domicile en majorité. Mais, la Chambre de Commerce Gaie de Montréal

ma confirmé qu’il n’y aurait que 17% de gais et lesbiennes dans cet étroit

quadrilataire du quartier Centre-Sud. Et quand bien même cela représen-

terait une concentration deux fois supérieure à la moyenne nationale, cela

ne ferait jamais qu’à peine un gai pour quatre straights.

Je n’étais pas seulement surpris de constater que le Village n’était pas

tellement plus gai que le Plateau Mont-Royal; je voulais comprendre ce

qui faisait de mon quartier un « village ». Je me suis mis à enquêter pour

éclairer mes nombreuses lanternes. J’ai interrogé mes amis gais, des pro-

fessionnels, des psychologues, des historiens, des agents immobiliers…

Tout le monde a semblé très surpris que je me pose la question, tant la

réponse leur semblait évidente : bien sûr que les gais n’habitent pas le Vil-

lage, pourquoi? En revanche, il ne semblait pas y avoir de consensus clair

sur les explications à donner sur les origines et l’identité du Village. Les

statistiques manquent, les études sont peu nombreuses et il y a beaucoup

de tabous et de non-dits. On n’habite pas le Village, mais on y sort. On le

trouve très laid, mais on ne voudrait pas qu’il disparaisse. On ne l’aime

pas du tout et on ne souhaite pas en parler, mais on l’adore pareil et il y a

toujours une place pour lui dans le coeur de chacun. C’est une relation pa-

radoxale d’amour et de haine, à l’instar d’une communauté tiraillée entre

une volonté de reconnaissance et un besoin d’intégration.

Mais je suis straight (traduisez par carré, rationnel) et j’ai donc besoin

de comprendre, lorsque je suis surpris. Et pour savoir qui l’on est, il faut

commencer par comprendre d’où l’on vient.

Un peu d’histoire

Depuis la nuit des temps, il y a des gais comme il y a des hétéros. Ça je le

savais, pour me souvenir des éphèbes grecs, de l’Antinoüs d’Hadrien et des

mignons d’Henri II. Mais c’est vrai que pendant longtemps, on essayait de ne

pas trop le montrer. A Montréal aussi,  il fut un temps où lorsqu’on était gai, on

le cachait. On choisissait son quartier de résidence selon sa culture, ses goûts

et son compte en banque, non pas en fonction de son orientation sexuelle.

Il fallait aussi que ses sorties ne trahissent pas sa nature. Pour noyer le

poisson, les bars gais étaient perdus dans l’Ouest au milieu d’un magma

de lieux straights. Du coup, si on rencontrait un collègue de travail dans

la rue, on ne risquait pas d’être pris pour ce qu’on était. C’était prati-

que pour assurer son anonymat. Pourquoi les bars gais étaient-ils dans

l’Ouest, alors que, jusque dans les années 60, il existait de nombreux bars

et cabarets dans le quartier centre-sud, une infrastructure qui a d’ailleurs

beaucoup facilité la création du Village des années 80? Je n’ai pas trouvé

de réponse. Peut-être pensait-on qu’en s’immergeant dans une population

anglophone qui dominait le Québec d’alors, on pouvait mieux dissiper les

doutes. Peut-être croyait-on qu’en préférant le conformisme anglo-saxon

aux frasques latins, on se garantissait de ne pas risquer de passer pour

un marginal. Dans tous les cas, à l’époque, la dispersion des gais, tant

dans leur résidence que dans leurs sorties, faisait écho à leur besoin de

discrétion.

Dans les années 70, tout le monde se libère et tout le monde revendique :

les femmes, les jeunes, les noirs et les gais. On affiche sa différence et on

se regroupe pour partager des valeurs communes. Né au début des années

80, autour de la création de nouveaux pôles d’attraction comme le Max et

le Cox qui coincide avec la disparition de temples de l’Ouest comme le

Bud’s, le Village devient la vitrine d’une identité qui s’affirme, construite

à l’intérieur d’une zone géographique délimitée. On y sort, on y mange,

on y magazine et on y dort.

Mais si le Village s’est construit comme étendard d’une différence, pour-

quoi diable n’y a-t-il pas plus de résidents gais dans le Village? On m’a

répondu que c’était trop étroit. C’est vrai qu’il n’y aurait peut-être pas de

place pour les quelques 100,000 gais, lesbiennes et bisexuels qui habitent

l’Est de Montréal. Mais il y aurait sûrement assez d’espace pour tenir

compagnie aux 2,000 ménages homosexuels qui y sont déjà installés. On

m’a alors rétorqué que ça ressemblerait trop à un ghetto.

Le Village, un ghetto?

C’est vrai qu’il arrive qu’on parle de ghetto en désignant le Village,

d’ailleurs qu’on soit straight ou gai. Déjà dans les années 70, en plein

mouvement séparationniste, alors que la plupart revendiquait l’émergence

d’une société distincte à l’écart de la majorité straight, certains gais s’alar-

maient du risque de ghettoïsation. Mais un ghetto reste historiquement une

zone géographique où l’on contraint une minorité à demeurer pour la sé-

parer du reste de la population. Ça n’a jamais été le cas des quartiers gais.

Il y a notamment une forte concentration d’étudiants, y compris venus

d’Europe, qui ne peuvent pas se permettre d’habiter dans le quartier latin

ou le quartier Mc Gill. Mais si le Village n’est ni un ghetto où l’on est

contraint de vivre, ni un village où l’on a envie de vivre, il n’est peut-être

qu’une illusion dont on parle beaucoup pour se convaincre qu’il existe.

D’ailleurs, certains m’ont dit qu’une fois que les gais et lesbiennes auront

obtenus les mêmes droits que leurs homologues hétéros et que l’homo-

sexualité ne sera plus un sujet de discussion politique, le Village n’aura

plus sa raison d’être et qu’il disparaîtra.

Peut-être pas…

Selon l’anthropologue québécois Michel Dorais (Eloge de la diversité sexuelle,

Montréal 1999), la communauté homosexuelle se partage historiquement entre

deux idéologies distinctes : l’une intégrationniste, recherchant l’obtention des mê-

mes droits que les hétéros, l’autre séparatiste, revendiquant la reconnaissance d’une

culture homosexuelle autonome, en marge de la majorité hétéro. Et bien, peut-être

que notre Village est une réconciliation de ces deux points de vue, et même, qui

sait, davantage. Car, si le Village n’est pas gai, si le Village n’est pas ce ghetto

dont certains on parlé et qu’il n’a d’ailleurs jamais été, si le Village n’est pas cette

vitrine, cet étendard de la fierté gaie, alors, peut-être n’est-il que ce havre où l’on ne

fait pas que sortir, où l’on ne fait pas qu’habiter, mais où l’on peut vivre. Vivre son

orientation sexuelle, vivre sa différence, son unicité, sans jugement, sans pression

sociale. Vivre et être soi-même. Un endroit où se reposer de la société. Pas juste un

lieu d’expression d’une homosexualité qui veut vivre. Un endroit où les femmes

hétéros viennent se trémousser sans risquer de passer pour des objets sexuels, un

endroit où les hommes hétéros peuvent prendre un verre et bavarder sans avoir la

pression de devoir cruiser, plaire et performer. Et si le Village était un état d’esprit

au delà des différences, une rebellion tranquille face à un monde impersonnel et

névropate, pour vivre en paix avec soi-même?

Je me souviens de petits villages espagnols accrochés aux premiers contreforts

des Pyrénées. Les tavernes se touchent quasiment les unes aux autres. Le soir

venu, on passe de l’une à l’autre sans s’attacher nulle part, en échangeant quelques

plaisanteries avec ceux que l’on croise, qu’on ne connaît pas mais à qui ont sourit

pareil. Ce sont des villages où l’on se colle les uns aux autres, sans arrière-pensée,

ni jugement, juste pour le plaisir de se sentir vivant. C’est peut-être ça le Village…

Le drapeau officiel des hétérosexuels 2005: un parfait mélange

entre les opposés.

C’est une grande fête, un rassemblement volontaire, un carnaval identi-

taire, qui les a fait naître, même si c’était souvent au début une fête plutôt

musclée comme lors des émeutes de Stonewall en 69. On se séparait alors

du reste de la population pour qu’elle nous voit. Peut-être qu’aujourd’hui,

on a moins envie d’être vu. Peut-être en éprouve-t-on moins le besoin. Ça

expliquerait la désaffection grandissante de la communauté pour certaines

manifestations gaies. L’homosexualité a été banalisée par le sida. Un cer-

tain nombre de droits sont désormais reconnus. Il y a encore du chemin

à faire, mais ça s’en vient tranquillement. Et puis, l’homme moderne a

besoin d’espace et de diversité. On a quitté son petit village de campagne

pour s’installer dans les grandes villes. On communique avec le monde

entier et on goûte à différentes cultures. Ce n’est pas pour se retrouver

enfermé dans un autre village : travailler, manger, sortir, dormir dans le

même petit rectangle urbain, comme une petite fourmi dans sa fourmi-

lière. Beaucoup de mes amis s’y refusent, et je les comprends.

Néanmoins, le charme d’un village a en général quelque chose d’irrésisti-

ble qui fait que je m’interroge toujours sur la relative faible représentation

des gais dans le Village.

Mais, le Village est-il vraiment un Village?

Un village, c’est un petit coin de pays où il fait bon vivre. Il y a une bou-

langerie, une épicerie, une boucherie. On va prier à l’église, on devise

sur la Grand Place et on trinque au bistrot. En fait, un village c’est un

endroit qu’on aime et dont on est fier, bref un endroit que l’on s’approprie.

Dans le Village, les places publiques ressemblent à des terrains vagues,

les chapelets de dépanneurs se substituent aux boulangeries, boucheries

et autres épiceries, les commerces battent de l’aile et les immeubles font

grise mine.

Le Village n’est pas un village. Certains disent même que ce n’est à peine

qu’une rue. Pas étonnant qu’on ne veuille pas y habiter quand on en a les

moyens. Les gais nantis résident tous à l’extérieur. Le Plateau, avec ses

parcs et sa vie sur le Mont Royal, est le premier ou deuxième endroit de

résidence de prédilection (selon qu’on parle des gais ou des lesbiennes et

selon les chiffres qu’on utilise, qui sont de toute façon plutôt flous). Car on

n’habite pas dans le Village parce qu’on est gai, mais pour des raisons éco-

nomiques et sa proximité avec le centre-ville. Déjà dans la fin des années

60, à partir de la construction du métro, de nombreux gais se sont installés

dans le quartier, alors que le Village n’existait pas encore.

Le quartier centre-sud offrait des loyers abordables tout en restant à

quelques stations de métro du centre-ville et des bars gais de l’Ouest.

Aujourd’hui encore, on choisit le Village parce que le prix des ré-

sidences y reste abordable et qu’on est à proximité du centre-ville.