Toujours dans le cadre de notre suivi sur le dossier GSPH-1, RG recevait plusieurs lettres et déclarations de groupes communautaires oeuvrant au sein de la lutte contre le SIDA dont une longue lettre de 5 pages 81/2 X 14 de l’avocat représentant l’équipe de recherche de l’hôtel-Dieu et quelques commentaires non officiels d’une compagnie pharmaceutique. Nous avons donc décidé de publier l’essentiel de ces réactions dans le but de mieux cerner le problème que pose la découverte du sirop GSPH-1 et ses applications.
POUR LE GROUPE PLUS, AUCUNE HESITATION…
Le Groupe Plus, groupe de discussion pour personnes séropositives se réunissant au C.L.S.C. Plateau Mont-Royal (tél. 628-1993) écrivait à RG: <<…Pour faire un suivi pour les personnes atteintes du VIH quant au protocole de recherche pour le sirop GSPH-1, il me semble que toute l’ambiguïté et le mystère qui entoure cette recherche devrait s’estomper. Pour les sidéens, il est certain que ce produit peut être aussi bénéfique ou sinon plus que tous les autres rétrovirus standards incluant le 3TC et j’y mettrais ma main à couper (ma vie à perdre) que la pression commerciale est, ou semble être la cause principale de cet imbroglio…>> (Michel BEGIN, coordonateur)
LE CPAVIH S’INTERROGE SUR L’UTILISATION DES MEDIAS PAR L’EQUIPE DE RECHERCHE DU GSPH-1.
Monsieur Carl BOUSQUET, président du C.A. du Comité des Personnes Atteintes du VIH du Québec (CPAVIH), répondant aux questions de RG:
RG: Que pensez-vous de l’affirmation de nombreux malades du SIDA voulant que certaines compagnies pharmaceutiques chercheraient à empêcher la production du GSPH-1 parce qu’elles perdraient des sommes d’argent dans des recherches déjà commencées?
CPAVIH: Je dois avouer que je n’ai pas beaucoup d’informations sur le GSPH-1 en question et oui, nous avons des relations avec les compagnies pharmaceutiques mais ce n’est pas ce qui nous empêche de critiquer ces compagnies ou les gens du GSPH-1. On accuse les compagnies de manoeuvrer afin de nuire au GSPH-1 mais il me semble que c’est l’équipe de chercheurs sur le sirop qui devrait faire ses preuves en utilisant une méthode de recherche reconnue.
RG: Mais est-ce que les compagnies bloquent le GSPH-1 d’après vous?
CPAVIH: Ca me semble tout à fait farfelu comme affirmation.
RG: Est-ce que vous vous empêchez de porter une critique sur les compagnies à cause des liens financiers qui vous unissent à elles?
CPAVIH: L’argent que le CPAVIH reçoit des compagnies ne représente pas 1% de notre budget alors elle n’ont pas véritablement de pouvoir sur nos décisions.
RG: Que pensez-vous de toute la publicité faite par les chercheurs du GSPH-1 autour de leur produit?
CPAVIH: En fait, ce qui choque le plus, c’est que l’équipe de chercheurs a créée une forte demande en publicisant tant le produit. Le hic, c’est qu’ils n’ont pas la possibilité de l’offrir à titre humanitaire, comme les autres médicaments sous expérimentation et que les malades eux, ne souhaitent plus attendre… Je pense que les gens du GSPH-1 sont de bons communicateurs, qui savent utiliser les médias mais pour ce qui est d’aider les malades, ils devront faire beaucoup de progrès.
L’EQUIPE DU GSPH-1 S’EXPLIQUE
Dans une longue lettre dont il nous sera impossible de publier l’intégralité, Me Marcel COTE, avocat des chercheurs, commente ainsi le questionnement du milieu:<<…Le trajet parcouru a été sommé d’embûches impensables tant envers le produit qu’envers nos scientifiques, non pas pour la qualité du produit mais pour toutes sortes d’événements qui ont ralenti recherches et résultats…La phase II ne pourra commencer que lorsque la stabilisation financière du produit sera assurée…D’ailleurs, la sélection des patients est en phase de finalisation… Enfin, l’aide positive de tous les patients et intervenants est nécessaire à la réalisation du résultat humanitaire tant voulu, par l’augmentation du pouvoir d’intervention auprès des diverses instances tant médicales, financières que gouvernementales…
Somme toute, une longue lettre qui ne nous apprend rien de bien nouveau sous prétexte de ne pas nuire à la recherche de capitaux, de même qu’une mise en garde bien formelle de ne pas dénaturer le propos en n’en publiant qu’une partie sous peine de publier dans un autre journal… C’est ce que voulait susciter notre dossier, des réponses, peu importe où!
LE SILENCE DES GRANDES COMPAGNIES PHARMACEUTIQUES
RG a bien tenté, en vain, d’obtenir des commentaires officiels de Biochem Parma et Glaxo mais peine perdue, le silence est de rigueur. En conversation téléphonique avec madame St-Pierre de Biochem, on a toutefois été en mesure de nous confirmer que les accusations à l’endroit de sa compagnie n’étaient pas fondées et que c’est à l’équipe du GSPH-1 de faire ses preuves. Après tout, tout ce que souhaitent les compagnies, c’est de vendre un médicament peu importe son origine, les chercheurs de l’hôtel-Dieu devraient sérieusement songer à donner plus d’informations sur leur produit aux malades, à cesser de tergiverser en accusant à gauche et à droite, il en va de la vie même des bénéficiaires. Un dossier à suivre de très près.