1997- Immuno-Enhancer: La pilule passe de travers pour le manufacturier.

Dans notre édition du mois de novembre dernier (#182), nous rendions publics les résultats de notre enquête sur une nouvelle pilule, dont la publicité était passée dans un média gai montréalais et dont on vantait la capacité de guérir le SIDA, le cancer et toutes les affections du système immunitaire. Notre collaborateur scientifique de l’université McGill avait d’ailleurs découvert dès les premières analyses que le produit était contaminé, le rendant suspect.

RG a donc demandé à Santé Canada de statuer sur le produit, à savoir: 1- Est-ce que le produit est risqué pour la santé? 2- Est-ce que le promoteur enfreint la loi en commercialisant quelque chose de possiblement exagéré? Réponse de Santé Canada: émission d’un mandat de perquisition et saisie de toutes les pilules, le produit étant déclaré de risque II (le produit peut avoir des effets défavorables sur la santé). RG a obtenu copie du mandat de perquisition dont voici les principaux extraits:

(Alain tout ce qui suit est en caractère italique)

Une enquête a été initiée suite aux faits qu’un journaliste ait informé la Protection de la santé d’une contamination microbiologique probable et d’annonces considérées comme enfreignant certains articles de la Loi sur les aliments et drogues au sujet du produit IMMUNO-ENHANCER

…Les analyses microbiologiques démontrent qu’il y a consensus sur le fait que le produit ne cause pas de dangers immédiats sur la vie mais que par la nature et le niveau de contamination microbiologique observé, celui-ci devrait être considéré comme indésirable par la population cible, soit nommément, les personnes immunocompromises. (plus clairement, les séropositifs et sidéens)

…Nous demandons au Dr Boussetta de cesser la publicité et la vente du produit Immuno-Enhancer.

Le 8 septembre 1997, j’ai (enquêteur Santé Canada) contacté un enquêteur du Collège des médecins. Ce dernier m’informe qu’il travaille sur le dossier du Docteur Boussetta au sujet du produit Immuno-Enhancer et pour la pratique illégale de la médecine.

L’enquêteur (Santé Canada) informe le vendeur qu’un achat du produit Immuno-Enhancer a été fait dans le cadre de notre enquête et qu’une analyse microbiologique a été exécutée sur le produit et qu’une contamination bactérienne a été décelée. De plus, que nos services ont conclu à une évaluation du risque à la santé de Catégorie II.

Je suis informée (enquêteur Santé Canada) par l’enquêteur responsable de ce dossier au Collège des médecins que le 9 septembre 1997 vers les 19h00, le produit Immuno-Enhancer a été vendu à un de ses enquêteurs par le manufacturier en personne, dans un Dunkin Donuts à Montréal.

Le 30 septembre 1997, j’ai obtenu (Enquêteur Santé Canada) le mandat de perquisition numéro 505-26-002010-976 décerné le même jour par le juge de paix Yvan Ally. Ce mandat a été exécuté ce même jour et a permis de saisir ce qui suit: 1- les documents relatifs à la fabrication et au conditionnement du produit Immuno-Enhancer fabriqué par la compagnie Capsulab inc. et apparaissant être vendu par l’entreprise Immuno Diète, 2- la partie restante du rouleau d’étiquettes du produit, 3- Trois échantillons du produit Immuno-Enhancer, 4- des documents relatifs à des ententes contractuelles.

Toutes les pilules ont fait l’objet d’une saisie administrative.

(Alain, fin de l’italique)

En outre, il apparaît que Santé Canada a procédée à la saisie du produit juste avant qu’il ne fasse son entrée sur le marché du Manitoba. Une réaction rapide du gouvernement qui aura sûrement permis de sauver les personnes séropositives ou sidéennes de bien des désagréments.


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