Ramadan: peut-on jeûner malgré le VIH?
L’Express
Respecter le jeûne du ramadan pour un malade est parfois difficile. Experte à Sida Info Service, le docteur Radia Djebbar donne quelques conseils aux personnes atteintes par le Sida.
Une personne séropositive qui a un traitement en deux prises par jour peut-elle faire le ramadan?
C’est totalement déconseillé dans son cas. Le jeûne doit être observé, cette année, en moyenne entre 3h30 et 22h. Or le délai d’attente entre les deux prises du traitement doit être de 12 heures. Le malade resterait donc sans médicament durant au moins 18h. En outre, les deux prises ne seraient séparées que de quelques heures. A terme, cela peut entraîner un surdosage avec de graves effets secondaires.
Existe-t-il une alternative pour les personnes qui ne peuvent pas jeûner?
Sur le plan de la religion, oui, puisque le Coran prévoit que, les personnes atteintes de maladies chroniques sont dispensées de jeûne. Les autorités religieuses expliquent même que l’on peut, à la place, s’acquitter d’une aumône de l’équivalent de 5 euros par jour de jeûne, qui servira à nourrir quelqu’un n’ayant pas les moyens de subvenir à ses besoins.
Comment peuvent procéder les personnes ayant un traitement en une seule prise par jour?
Si ce traitement fonctionne bien, il n’y a aucun problème pour observer le jeûne. Il faut cependant respecter l’horaire choisi afin de prendre ses médicaments toutes les 24h. S’il y a un décalage par rapport à l’horaire habituel, le patient doit en référer à son médecin traitant.
Les personnes séropositives sans traitement et donc moins atteintes par la maladie peuvent-elles jeûner?
Oui, sans problème, mais à deux conditions: faire deux repas corrects par jour et ne pas avoir d’autres maladies.
Voyager avec un décalage horaire important pose-t-il problème pour le jeûne?
Non. Quelque soit la molécule utilisée pour le traitement, un oubli ou un décalage exceptionnel n’entraîne pas de conséquences pour le patient. En revanche, si le décalage se répète lors du voyage, il faut alors s’adresser à son médecin traitant, car certaines molécules supportent plus ou moins bien les décalages.