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L’HISTOIRE MODERNE GAIE

Tuesday, December 15th, 2015

Par : Alan Monnat / 360.ch

Années 30, guerre froide, années 70, trois périodes distinctes dans l’attitude des sociétés européennes envers les homosexuels.

En octobre a eu lieu le colloque «Histoire comparée des homosexualités au XXe siècle», à l’Université de Lausanne, réunissant des spécialistes suisses, français, italiens, allemands et belges. L’occasion de retracer les contours des histoires des homosexualités en Europe: répression, «invisibilisation» et ouverture. Triptyque.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, les sociétés européennes sont tolérantes envers les homosexuels. «Berlin à cette époque est pauvre, mais sexy», résume Thierry Delessert, chercheur postdoctoral et organisateur du colloque. Dès les années 30, c’en est fini de cette liberté, place à la répression policière et pénale, partout en Europe. «Alors que les dispositifs pénaux condamnaient le fait même d’être homosexuel, les interrogatoires portaient sur les pratiques, au-delà de toute raison. Qui a joui le premier? Qui était passif? Actif?»

De fait, la peine était moins lourde pour les actifs que pour les passifs. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, parfois même plus tôt, le climat se détend. En Suisse, dès 1942, l’attitude de l’État envers les homosexuels se résume à «restez entre vous et fichez-nous la paix», une politique similaire à celle des autres pays occidentaux. Ce qui s’apparente à une certaine tolérance était en fait une injonction à l’invisibilité. Relents d’eugénisme: «Les homosexuels font l’amour entre eux, ils vont finir par s’éteindre en ne transmettant plus leur tare», voilà le genre de propos qu’on pouvait entendre, raconte Thierry Delessert. Mais tandis que les nations européennes se déclarent «pénalement tolérantes», on assiste, dans les faits, à des mesures de répressions policières: rafles dans les parcs et les bars jugés «homos». Une politique de harcèlement, comme l’explique le chercheur: «Il n’y avait pas de peine à la clé, c’est pourquoi les statistiques ne reflètent pas les ennuis que vivaient les individus au quotidien. » C’est le moment de la guerre froide et de la traque aux «ennemis intérieurs».

Les pratiques de l’homosexuel étant honteuses, on imagine qu’il est facilement manipulable par les puissances extérieures, qu’il peut être contraint, sous la menace d’une dénonciation publique de ses travers, de nuire à la Patrie. Le dernier tableau évoqué par le colloque retrace la fin de l’invisibilité: les années 70 où les homosexuels revendiquent leur droit. «Stonewall aurait pu se passer à San Francisco, Londres, Berlin ou Zürich», souligne le chercheur. Partout, on cherche à retourner le stigmate: «gay», «schwul», «PD», ces quolibets deviennent des étendards. C’est le moment où les homosexuels sortent du placard, affichent leurs différences. Ils aspirent pour beaucoup à des idéologies d’extrême gauche, à la révolution. Longtemps on a cru que la Suisse était en retard quant à son attitude envers les homosexuels. Le colloque de l’UNIL a permis de rendre inepte cette idée et de mettre au jour la nécessité pour les différents chercheurs européens de travailler en réseau. «Contrairement à ce qu’on pense, on a une histoire, on a une identité, on existe», souligne Thierry Delessert.

Le colloque avait à cœur de ne pas omettre la question de l’homosexualité féminine, une gageure: «Il m’a fallu trois mois pour trouver des intervenants parlant des femmes, une semaine pour les hommes», s’agace Thierry Delessert. Pourquoi cela? Les rapports de police, les condamnations concernent pratiquement exclusivement les hommes. Bien que l’homosexualité féminine ait toujours été soumise au même dispositif pénal que l’homosexualité masculine, les femmes n’ont jamais subi les mêmes répressions que les hommes.

Difficile pour un historien de trouver les sources nécessaires à une étude historique, car l’homosexualité féminine relève du domaine de l’intime. Pour faire ressortir sa spécificité, il est nécessaire d’étudier les correspondances, les journaux intimes. Vérité cruelle pour les femmes en général: leur sexualité est niée. Et pour les lesbiennes, «surniée»: «Les répressions sont rares. Les policiers trouvent l’homosexualité féminine cocasse, gentillette, et c’est déjà le début du fantasme hétérosexuel pour les rapports entre femmes», raconte l’universitaire.

Jusqu’aux années 70, les lesbiennes vont accepter le mariage pour se cacher. Elles sont invisibles. Lorsque débutent les mouvements de revendications des droits pour les homosexuels, les lesbiennes se joignent aux féministes, avant de s’en séparer et de créer leur groupe non mixte, pour affirmer un lesbianisme identitaire. Car ce sont les critiques féministes qui furent les plus violentes envers les lesbiennes, vues comme des «traîtresses à la cause».

CES GRAND HOMOS du passé qui ont fait le monde d’aujourd’hui

Thursday, November 12th, 2015

Wikipédia

Catulle (en latin Catullus) était un poète romain. Selon Suétone, il serait né à Vérone en Gaule cisalpine ou peut-être à Sirmio (aujourd’hui Sirmione) sur le lac Benacus (aujourd’hui lac de Garde) en 84 av. J.-C.. Il mourut en 54 av. J.-C., à Rome, où il passa la plus grande partie de sa vie.

Sa famille occupait un rang très élevé. Même s’il vivait à Rome, Catulle avait cependant gardé des liens avec sa patrie d’origine. On trouve d’ailleurs sur le lac de Garde les vestiges de la villa de Catulle. Elle se trouvait à Sirmione, «la perle des presqu’îles et des îles». Il vient à Rome en -68 et y mène une vie d’homme oisif, cultivé et fortuné.

Il entre en relation avec tous les hauts personnages de son temps: Jules César, Cicéron – que Catulle détestait, Cornélius Népos qui était un ami de Catulle, Asinius Pollion et Quintus Hortensius Hortalus. De -62 à -58, il vit une liaison éprouvante avec Lesbie (Lesbia). La critique moderne s’accorde à reconnaître en elle une certaine Claudia, épouse du consul Quintus Metellus Celer, mort en -59. Le poète exprime dans plusieurs de ses pièces son déchirement devant l’envie de quitter cette muse aux mœurs très volages, soupçonnée par ailleurs d’avoir empoisonné son époux en -59, de nourrir des relations avec plus de 300 amants et d’entretenir une relation incestueuse avec son frère, et la passion dévorante qu’il éprouve jalousement. Parallèlement, Catulle éprouve un amour – non partagé – pour un jeune Romain, Juventius, auquel il dédie également de nombreux poèmes. Ce jeune garçon se donne à un autre poète, Furius, ce qui exacerbe la jalousie et la souffrance de Catulle. En -57, après sa rupture avec Lesbie, Catulle part en Bithynie pour une brève période militaire avec son ami Caïus Memmius, propréteur de cette province. Le poète latin est déçu : il ne trouve pas là-bas la fortune escomptée et décide alors de rentrer à Rome. Sur le chemin du retour, il s’arrête en Troade pour se recueillir sur la tombe de son frère. Il revint ensuite à Rome, vers -56, où il s’oppose très fortement à Jules César avant de se réconcilier in extremis avec lui. Catulle meurt phtisique, à 30 ans selon les uns, à 40 selon d’autres. On dénombre 116 pièces écrites en vers dans l’oeuvre de Catulle, dont la plus longue compte 400 vers, et quelques autres fragments épars. Son œuvre nous est parvenue sous le titre de Carmina, mais aucun titre ne figure en tête de l’oeuvre de Catulle. Certains manuscrits disent Catulli Veronensis Liber (Le Livre de Catulle de Vérone), là où Catulle lui-même parle de son libellus. Catulle étale sa passion au grand jour, le plus souvent inassouvie et malheureuse : il ne manque ni de courage, ni du sens de la provocation. C’est en ce sens qu’on peut le considérer comme un précurseur du genre élégiaque.

Sida : l’histoire génétique du VIH reconstituée pour la première fois

Sunday, October 5th, 2014

Le Parisien

C’est une première. Des chercheurs en reconstitué le cheminement du virus responsable du Sida, découvert en 1981 et responsable de 36 millions de morts. Selon leurs conclusions, la pandémie  a débuté à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, dans les années 20, avant de se propager dans le monde en pleine mutation.

L’origine de l’épidémie, une transmission à Kinshasa

Cette équipe internationale de recherche a pu reconstituer l’histoire génétique du rétrovirus VIH (virus de l’immunodéficience humaine) responsable du sida, se concentrant sur la souche du groupe M, la plus fréquente. «Pour la première fois, nous avons analysé toutes les données génétiques disponibles en recourant aux dernières techniques phylogéographiques pour estimer statistiquement l’origine du virus», explique le professeur Oliver Pybus du département de zoologie d’Oxford, l’un des principaux auteurs de l’étude. «Nous pouvons ainsi dire avec un degré élevé de certitude d’où et quand la pandémie est partie», a-t-il dit. Les résultats de ces travaux parus jeudi dans la revue américaine Science suggèrent que l’ancêtre commun du VIH est «très probablement» apparu à Kinshasa vers les années 1920.

Rembobinons l’histoire d’un siècle :  les virologues savaient déjà que ce rétrovirus a été transmis des singes à l’homme au moins à treize reprises, mais qu’une seule de ces transmissions est responsable de la pandémie humaine. C’est seulement cette transmission spécifique qui a abouti à l’émergence du VIH-1, à l’origine de la pandémie qui a entraîné près de 75 millions d’infections à ce jour, la plus grande partie en Afrique subsaharienne.

L’urbanisation et le chemin de fer, facteurs de propagation

La suite est résumée par le professeur Pybus :  «notre recherche suggère qu’après la transmission initiale du virus de l’animal à l’homme par la chasse et la de viande de brousse, il y a eu une brève fenêtre à l’époque du Congo belge qui a permis à cette souche particulière du VIH d’émerger et de se propager». Les analyses du groupe de chercheurs des universités britannique d’Oxford et belge de Louvain laissent en effet penser qu’entre les années 1920 et 1950, une combinaison de facteurs, dont l’urbanisation rapide, la construction des chemins de fer en République démocratique du Congo (RDC), alors le Congo belge, ainsi que des changements dans le commerce du sexe, a favorisé l’émergence et la propagation du sida à partir de Kinshasa.

Un des facteurs analysés laisse penser que le développement des chemins de fer, en particulier au Congo belge, a joué un rôle clé dans le développement de la pandémie à ses débuts en faisant de Kinshasa une des villes les mieux desservies de toute l’Afrique centrale, une plaque-tournante. «Les informations des archives coloniales indiquent qu’à la fin des années 40 plus d’un million de personnes transitaient par Kinshasa par le train chaque année», précise Nuno Faria, de l’Université d’Oxford, également l’un des principaux auteurs.

«Nos données génétiques nous disent aussi que le virus VIH s’est propagé très rapidement à travers le Congo, d’une superficie équivalente à l’Europe de l’Ouest, se déplaçant avec des personnes par les chemins de fer et les voies d’eau», souligne-t-il. Ainsi, le VIH a pu atteindre Mbuji-Mayi et Lubumbashi dans l’extrême Sud et Kisangani dans le Nord entre la fin des années 30 et le début des années 50.

Propagation mondiale à la fin des années 70

Ces migrations ont permis au virus d’établir les premiers foyers secondaires d’infection dans des régions qui disposaient de bons réseaux de communication avec des pays du sud et de l’est de l’Afrique, selon ces chercheurs. «Nous pensons que les changements dans la société qui se sont produits au moment de l’indépendance du Congo en 1960 ont aussi probablement fait que le virus a pu s’échapper de petits groupes de personnes séropositives pour infecter des populations plus étendues, avant de se propager dans le monde» à la fin des années 70. Le VIH a été identifié pour la première fois en 1981.

Outre le développement du transport, certains changements dans les attitudes sociales, notamment parmi les travailleurs du sexe, ainsi qu’un plus grand accès aux seringues que se partageaient les toxicomanes, dont certains étaient infectés, ont fait flamber l’épidémie.

CES GRANDS HOMOS Qui ont fait le monde d’aujourd’hui

Sunday, July 27th, 2014

Wikipédia

Édouard II est roi d’Angleterre de 1307 jusqu’à sa déposition, en janvier 1327.

Compris entre les règnes vigoureux de son père Édouard Ier et de son fils Édouard III, celui d’Édouard II est marqué par l’incompétence et la querelle politiques, et par la défaite militaire. Édouard est, sa vie durant, plus enclin aux plaisirs de la cour et aux divertissements qu’à ses devoirs de souverain. Il est incapable de refuser les plus grandes faveurs à ses divers favoris, dont les plus célèbres sont Pierre (Piers) Gaveston, un chevalier d’origine gasconne, puis un jeune seigneur anglais, Hugues le Despenser, provoquant de constants troubles politiques et, probablement, à terme, sa déposition.

Alors que son père Édouard Ier avait conquis tout le Pays de Galles et les basses terres écossaises, qu’il gouvernait d’une main de fer, l’armée d’Édouard II est défaite lors de la bataille de Bannockburn, dont la conséquence est de soustraire l’Écosse au contrôle de son voisin anglais et de permettre aux forces écossaises d’incontrôlables raids à travers le nord de l’Angleterre.

Il faut ajouter à ce règne troublé la fin dramatique du roi, dont la mort mystérieuse au château de Berkeley laisse planer des doutes sur ses causes. Plus positivement, Édouard II s’intéresse de près aux universités d’Oxford et de Cambridge. Le Moyen Âge ne connaît pas le terme homosexualité (qui n’apparaîtra qu’au XIXe siècle), même si bien évidement cette forme de sexualité existait. L’affection entre deux personnes du même sexe, comme de nos jours, n’est condamnée ni par l’Église, ni par la société, pas plus qu’elles ne condamnent l’intimité marquée entre deux hommes ou deux femmes (on se souvient de Philippe Auguste partageant sa couche avec Richard Cœur-de-Lion sans que pour autant les deux souverains fussent soupçonnés de relation à caractère sexuel), même si elle peut donner lieu à des plaisanteries, des moqueries ou des rumeurs.

Les plus violents détracteurs d’Édouard voyaient en lui un roi sodomite ou un roi que son affection démesurée pour ses favoris avait rendu indigne du trône. Presque immédiatement après son mariage avec Édouard, la reine Isabelle écrivait à son père pour se plaindre du comportement de son époux envers Gaveston. Bien que plusieurs remarques de chroniqueurs puissent être interprétées dans le sens de pratiques homosexuelles entre les deux hommes, à l’intérieur d’un comportement par ailleurs bisexuel, beaucoup de ces auteurs sont soit postérieurs à l’époque concernée, soit franchement hostiles au roi et à son ami. Le plus souvent, la nature de la relation est allusive, ou encore citée comme un exemple de la destinée guettant les rois influencés par leurs favoris et devenus étrangers à leurs propres sujets.

CES GRANDS HOMOS Qui ont fait le monde d’aujourd’hui

Sunday, October 27th, 2013

Wikipédia

Louis XIII de France, surnommé «Louis le Juste», né le 27 septembre 1601 au château de Fontainebleau et décédé le 14 mai 1643 au château neuf de Saint-Germain-en-Laye, est roi de France et de Navarre entre 1610 et 1643. Il est le fils de Henri IV et de Marie de Médicis et le père de Louis XIV.

Son règne est marqué par l’affaiblissement des Grands et des protestants et la lutte contre la maison de Habsbourg. L’image de ce roi est inséparable de celle de son principal ministre, le cardinal de Richelieu. À la mort d’Henri IV en 1610, Louis XIII monte sur le trône. Il n’a que 8 ans. Le pouvoir est alors assuré par sa mère Marie de Médicis, qui gouverne le royaume comme régente. La majorité du roi est proclamée en 1614, mais Marie déclare que Louis est « trop faible de corps et d’esprit » pour assumer les devoirs de sa charge ; elle l’écarte du Conseil et laisse gouverner ses favoris Concino Concini et Léonora Galigaï qui accaparent les plus hautes charges de l’État.

Traumatisé par la mort brutale d’un père qu’il chérissait, le petit roi n’a pas une enfance joyeuse. Tout d’abord, il ne trouve aucun substitut à l’amour paternel auprès de sa mère Marie de Médicis, qui le considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez vite sur lui-même, il a des troubles d’élocution et souffre peut-être d’un manque d’affection de sa mère. C’est par un coup de force, le 24 avril 1617, que Louis XIII accède au pouvoir. Poussé par son favori Luynes il ordonne l’assassinat du favori de sa mère, Concino Concini et fait exécuter la Galigaï sa femme, dame de compagnie de sa mère. Il exile Marie de Médicis à Blois et prend enfin sa place de roi. Louis XIII remplace Concini par son propre favori, Charles d’Albert, duc de Luynes. La sexualité du Roi a été sujette à une attention particulière, eu égard à ses relations familiales hétérosexuelles et aux relations émotionnelles fortes qu’il entretient avec certains hommes de son entourage, qui ont conduit certains historiens à penser que le roi aurait pu être bisexuel. Son rejet des vanités entraîne chez lui une grande méfiance des courtisans en général et, surtout, des femmes qu’il considère comme frivoles et vicieuses. Il vise ainsi une réputation d’austérité.

Toutefois, on connaît du roi deux liaisons féminines, toutes deux platoniques il est vrai : l’une avec Marie de Hautefort, future duchesse d’Halluin, l’autre avec Louise de La Fayette, avec laquelle il voulut se retirer à Versailles.

Durant son règne, Louis XIII entretient des relations émotionnelles fortes avec quelques hommes de son entourage. Les deux plus célèbres de ses « favoris » furent le duc de Luynes et le marquis de Cinq-Mars que le roi combla de bienfaits.

La nature exacte de ces relations est l’objet de réflexion de la part de certains contemporains et des historiens comme Chevallier et Petitfils. Sans avoir de preuves que ces relations aient été charnelles, la familiarité du roi avec ses favoris les a conduit à s’interroger sur une possible homosexualité ou bisexualité. Pierre Chevallier, qui a par ailleurs douté de l’homosexualité d’Henri III, a mis en avant les tendances homosexuelles de Louis XIII ; il évoque le témoignage en octobre 1624, du Vénitien Morosini, qui définit le rôle de le Toiras, l’un des favoris de Louis XIII: «Non pour les affaires de l’État mais pour la chasse et les inclinations particulières du roi». Le sexologue Fritz Klein, spécialiste de l’étude de la bisexualité, voit ainsi le roi Louis XIII comme bisexuel. Parmi, les autres favoris, on peut citer Blainville, Vendôme, le commandeur de Souvray, Montpuillan-la-Force, le marquis de Grimault et le duc de Saint-Simon.

CES GRANDS HOMOS Qui ont fait le monde d’aujourd’hui

Thursday, August 22nd, 2013

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Richard Ier d’Angleterre. De 1189 à 1199, il fut roi d’Angleterre, duc de Normandie, duc d’Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine et comte d’Anjou.

Fils d’Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine, Richard est élevé dans le duché d’Aquitaine à la cour de sa mère, ce qui lui vaut dans sa jeunesse le surnom de Poitevin. Après la mort subite de son frère aîné le roi Henri le Jeune en 1183, il devient héritier de la couronne d’Angleterre, mais aussi de l’Anjou, de la Normandie et du Maine.

Pendant son règne qui dure une dizaine d’années, il ne séjourne que quelques mois dans le royaume d’Angleterre. Il utilise toutes ses ressources pour partir à la troisième croisade, puis pour défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant auparavant allié contre son propre père. Ces territoires, pour lesquels il a prêté allégeance au roi Philippe, constituent la plus grande partie de son héritage Plantagenêt. En son temps, il est considéré comme un héros, et souvent décrit comme tel dans la littérature. Il est aussi un poète et un écrivain célèbre à son époque, notamment pour ses compositions en langue d’oc.

L’amitié entre Philippe Auguste et Richard, qui se connaissaient depuis l’enfance, a parfois été assimilée à une relation homosexuelle, notamment par l’historien britannique John Harvey, en 1948. Pour l’historien britannique John Gillingham, biographe de Richard Cœur de Lion, cette idée d’un roi homosexuel, apparue au XXe siècle, s’appuie sur des interprétations anachroniques des éléments qui nous sont connus. Pour lui, la sexualité exacte de Richard ne peut être connue avec certitude. Toutefois, pour l’historien William E. Burgwinkle, le fait qu’il n’y ait pas de preuves formelles de son homosexualité ne signifie pas pour autant qu’il faille conclure qu’il était hétérosexuel. Certains chroniqueurs du XIIe siècle, comme notamment Benoît de Peterborough, parlent d’«amour» entre les deux jeunes hommes qu’étaient alors Richard et Philippe Auguste, et soulignent qu’ils partageaient le même lit. Ce lien très fort unissant les deux hommes est définitivement brisé peu après et se transforme en haine. Quoi qu’il en soit, ses contemporains supposaient qu’il était hétérosexuel. L’historien Jean Flori n’adhère pas à la thèse d’un roi homosexuel. Pour lui, conclure à cela relève d’une interprétation trop «moderne» du terme «amour» et il ajoute que partager le même lit «n’avait pas alors la connotation sensuelle qu’on peut y déceler aujourd’hui.»

Toutefois, sur la base des récits des pénitences de roi Richard en 1191 et 1195, Jean Flori conclut à la probabilité d’une bisexualité.

DRAPEAU GAI La véritable origine du symbole homo

Thursday, August 22nd, 2013

Une petite controverse règne ces jours-ci à Montréal suite à l’annonce par Fierté Montréal, l’organisateur officiel des festivités de la fierté gaie sur la Métropole, que l’inventeur et créateur du drapeau gai, Gilbert Baker, allait nous faire l’immense honneur d’être en ville pour célébrer avec nous notre fiesta!

Selon un communiqué émanant de Fierté Montréal, “Gilbert Baker est l’artiste américain et militant pour la défense des droits humains qui a créé à San Francisco en juin 1978 le drapeau arc-en-ciel qui est ensuite devenu le symbole de ralliement de la communauté LGBT dans le monde. Baker affirme devoir à Harvey Milk l’inspiration et le message d’espoir entourant son travail. Cette année marque le 35e anniversaire de la création du drapeau de Gilbert Baker. À cette occasion, le thème du défilé de la Fierté, présenté par Viagra, est « Notre Fierté, notre vie : Rouge », rouge étant la première couleur du drapeau arc-en-ciel qui symbolise la vie. À ce titre Fierté Montréal est fière et honorée de recevoir Gilbert Baker comme invité d’honneur et coprésident du défilé de la Fierté 2013.”

Oui mais voilà, Fierté Montréal aurait bien fait de vérifier avant car le drapeau actuel n’est justement pas celui qui a été inventé par Baker qui est plutôt celui à l’origine d’un drapeau à 8 bandes colorées qu’il aura emprunté au peuple Inca du Pérou. C’est la Paramount Flag Company qui a retirée le rose et le retrait du bleu ciel s’est fait plus tard. Selon Wikipédia, le drapeau aurait de nombreuses origines qui relèvent parfois de la rumeur, Gilbert Baker semblant avoir repris un symbole déjà existant.

Le débat est ouvert, les honneurs eux, semblent un peu fa- ciles. Est-ce que Fierté Montréal nous en beurrerait un peu plus épais que nécessaire?

Officiellement Gilbert Baker n’a rien inventé. Il a simplement subtilisé le drapeau des Incas du Pérou, déjà décrit et documenté dès 1595 et il est même l’emblème actuel de la ville de Cuzco, capitale Inca. (Voir le dossier sur la ville de Cuzco au https://en.wikipedia.org/wiki/Cusco). Mais voilà, les gais manquent de héros et Fierté Montréal, voulant nous en mettre plein les yeux, a fait dans la tartinade bien épaisse. La réalité reste toutefois moins glamour qu’on le voudrait. En fait, les gais se sont simplement appropriés le drapeau d’un peuple éteint. Qui a inventé quoi? Pas sûr que ça soit Monsieur Baker…

Ces grands homosexuels qui ont fait le monde d’aujourd’hui!

Wednesday, July 24th, 2013

Wiki et Gay Globe

Léonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci, dit Leonardo da Vinci), né à Vinci le 15 avril 1452 et mort à Amboise le 2 mai 1519, est un peintre florentin et un homme d’esprit universel, à la fois artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain.

Léonard de Vinci est souvent décrit comme l’archétype et le symbole de l’homme de la Renaissance, un génie universel, un philosophe humaniste, observateur et expérimentateur, avec un «rare don de l’intuition de l’espace», et dont la curiosité infinie est seulement égalée par la force d’invention. Nombre d’auteurs et d’historiens le considèrent comme l’un des plus grands peintres de tous les temps et certains comme la personne la plus talentueuse dans le plus grand nombre de domaines différents ayant jamais vécu. Comme ingénieur et inventeur, Léonard développe des idées très en avance sur son temps, comme l’avion, l’hélicoptère, le sous-marin et même jusqu’à l’automobile. Au-delà de l’amitié, Léonard garde sa vie privée secrète. De son vivant, ses capacités extraordinaires d’invention, son « exceptionnelle beauté physique », sa « grâce infinie », sa « grande force et générosité », la « formidable ampleur de son esprit », telles que décrites par Vasari, ont attisé la curiosité.

De nombreux auteurs ont spéculé sur les différents aspects de la personnalité de Léonard. Sa sexualité a souvent été l’objet d’études, d’analyses et de spéculations. Cette tendance a commencé au milieu du XVIe siècle et a été relancée au cours des XIXe et XXe siècles, notamment par Sigmund Freud.

Les relations les plus intimes de Léonard sont avec ses élèves : Salai et Francesco Melzi. Melzi a écrit que les sentiments de Léonard étaient un mélange d’amour et de passion. Il a été décrit depuis le XVIe siècle que ces relations étaient d’un caractère érotique. Depuis cette date, on a beaucoup écrit au sujet de son homosexualité, voire de sa pédérastie présumée et du rôle de cette sexualité dans son art, en particulier dans l’impression androgyne et érotique qui se manifeste dans Bacchus et plus explicitement dans un certain nombre de ses dessins.

Léonard est passionné par la nature et les animaux au point d’en devenir végétarien et d’acheter des oiseaux en cage pour leur rendre leur liberté. Il est également très bon musicien.

Léonard de Vinci pense que l’homme doit s’engager activement à combattre le mal et faire le bien, car « Celui qui néglige de punir le mal aide à sa réalisation. Voir Wikipédia.org pour la suite…

Ces grands homosexuels qui ont fait le monde d’aujourd’hui!

Thursday, May 30th, 2013

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Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand, (24 janvier 1712, Berlin – 17 août 1786, Potsdam), de la maison de Hohenzollern, est simultanément Frédéric IV de Brandebourg, 14e prince-électeur de Brandebourg et Frédéric II de Prusse, troisième roi de Prusse (1740-1786).

Il fait entrer son pays dans la cour des grandes puissances européennes. Après avoir un temps fréquenté Voltaire, il devient célèbre pour être l’un des porteurs de l’idéal du prince du siècle des Lumières en tant que « despote éclairé ». À l’âge de seize ans, Frédéric se prend d’amitié pour le page du roi, Peter Christopher Keith d’un an son aîné. Wilhelmine écrit, dans ses mémoires que les deux «deviennent rapidement inséparables. Bien que je remarque qu’avec ce page, il soit en des termes plus familiers que sa position l’exige, j’ignore jusqu’où allait leur amitié.» Toujours est-il que le roi exile Keith et assigne auprès du jeune prince un jeune soldat, le lieutenant Borcke. Si le jeune Frédéric lui « ouvre son cœur » dans une lettre qui s’est conservée, on ignore si le contraire est vrai. En revanche, peu après, il rencontre Hans Hermann von Katte, le fils d’un général, alors âgé de 22 ans avec lequel, à peine âgé de 18 ans, Frédéric prévoit de s’enfuir en Angleterre (rappelons que les Hanovre, sa famille maternelle, est montée sur le trône d’Angleterre).

Pour punir son fils, le roi ordonne l’exécution de Katte et condamne le jeune prince à la prison. Le jeune officier meurt dignement, le 6 novembre 1730, devant la forteresse de Custrin. Il est décapité sous les yeux horrifiés de Frédéric qui s’effondre avant que tombe l’épée. En juin 1740, Frédéric a vingt-huit ans quand il monte sur le trône d’un royaume morcelé avec à l’est la Prusse-Orientale avec Königsberg, au centre le Brandebourg, le duché de Magdebourg et la Poméranie avec Berlin. L’homosexualité de Frédéric de Prusse est longtemps restée un secret que la décence des manuels d’histoire, la pudeur des biographes, les préjugés des historiographes prussiens passent sous silence. Elle est euphémisée: «une rumeur pouvant expliquer le mystère entourant sa vie privée fait état d’une blessure mal soignée ayant provoqué une impuissance.» Mieux valait un roi eunuque qu’inverti. Toujours est-il que les médecins légistes ont spécifiquement noté que le corps du monarque n’était en rien émasculé. L’homosexualité était considérée comme contre-nature au dix-huitième siècle.

Ces grands homosexuels qui ont fait le monde d’aujourd’hui!

Wednesday, April 3rd, 2013

Alexandre le Grand, né le 21 juillet -356 à Pella, mort le 13 juin -323 à Babylone, est un roi de Macédoine et l’un des personnages les plus célèbres de l’Antiquité.

Fils de Philippe II, élève d’Aristote et roi de Macédoine à partir de -336, il devient l’un des plus grands conquérants de l’histoire. Il fait de son petit royaume le maître de l’immense empire perse achéménide, s’avance jusqu’aux rives de l’Indus et fonde près de soixante-dix cités, dont la majorité porte le nom d’Alexandrie.

La notoriété d’Alexandre s’explique principalement par sa volonté de conquête de l’ensemble du monde connu. Cette aspiration, à la fois illusoire et pourtant presque réalisée, avant qu’il ne meure subitement à l’âge de trente-deux ans, a pour conséquence — durant un temps très court — une unité politique jamais retrouvée ensuite entre l’Occident et l’Orient. Il est aussi à ce jour considéré comme l’un des meilleurs stratèges de l’histoire.

L’héritage d’Alexandre, marqué par une tentative de fusion des cultures grecque et orientale, est partagé entre ses généraux pour former les différents royaumes et dynasties de la période hellénistique.

La séduction du personnage tient sans doute à ce mélange contradictoire: barbare et grec, mystique et réaliste, violent et généreux, emporté par son imagination et son rêve et guidé par sa lucidité. Sa volonté inflexible se double d’un réel opportunisme et d’un sens inné de la mise en scène. Athéna parle ainsi d’Alexandre: «Théophraste dit aussi qu’Alexandre était peu propre aux ébats amoureux. Sa mère Olympias (avec le consentement de Philippe) fit coucher auprès de lui une courtisane thessalienne, femme d’une rare beauté, car ils craignaient qu’Alexandre ne fût impuissant; mais elle fut obligée de lui faire les plus pressantes sollicitations pour l’engager à passer dans ses bras».

La courte his- toire du concept d’hétéro et d’ho- mo/sexualité

Saturday, February 4th, 2012

Le terme hétérosexuel est encore récent. Il serait appa- ru en même temps qu’homo- sexuel, dans une lettre d’un journaliste austro-hongrois au XIXe siècle en réaction à une législation prussienne rendant illégaux les rap- ports entre personnes du même sexe. D’après Hanne Blank, le journaliste sou- haitait en utilisant ces ter- mes «suggérer qu’il y avait deux façons pour les êtres humains d’être sexuels, et qu’elles n’étaient pas hiérar- chisées, elles étaient juste deux saveurs différentes d’un même objet».
L’auteure évoque ensuite le rôle de la psychiatrie dans la popularisation de ces termes et dans «la création de caté- gories de déviances sexuel- les que l’on connaît bien, et en opposition auxquelles les individus se définissent».

49- Faillite Outgames : l’histoire se répète..

Wednesday, May 5th, 2010

Cette édition spé-
ciale du Point vous est
offerte par
Pas même un an après la ter-
rible faillite des Outgames de
Montréal et ses effets négatifs
sur lʼéconomie gaie, voilà que
les Outgames recommencent
ailleurs au Canada, en Alberta
pour être plus précis.
Pourtant, sauf les discours
enflammés de quelques orga-
nisateurs qui insistent encore
aujourdʼhui pour affirmer que la
première version a été un succès,
pour leurs poches probablement,
personne à Montréal nʼose plus
sʼassocier à ce discours empreint
dʼun mépris quasi méchant pour
les nombreux créanciers floués
par lʼorganisation.
Ce que jʼaimerais quʼon mʼex-
plique un jour, je suis certaine-
ment capable de comprendre un
raisonnement logique, cʼest en
quoi la faillite dʼune entreprise
peut être considérée comme un
succès?
Je vis peut-être sur une autre
planète car dans mon monde,
bien utopique pour certains,
flouer les gens de leur argent est
négatif et quand cela se fait au
nom des gais en général, ça ne
peut quʼavoir des retombées très
négatives globalement.
Le plus grand scandale politico-financier de lʼhistoire homosexuelle québécoise, les Outgames de Mon-
tréal, se reproduit et fait des petits. Les prochaines victimes seront-elles en Alberta?
Quʼon mʼexplique et vite. Si
un économiste ou comptable lit
ces lignes et quʼil souhaite venir
nous lʼexpliquer, il aura droit à
une entrevue cʼest certain.
En attendant, le plus odieux dans
cette répétition version Alberta
du fiasco des premiers Outga-
mes est que les fournisseurs im-
payés voient et constatent que ce
qui devrait être en faillite et non
actif se répète ailleurs au Cana-
da, sans quʼils ne puissent rece-
voir quelque compensation que
ce soit. La simple visite du site
Web de ces nouveaux Outgames
met en évidence le fait que per-
sonne ne semble vouloir suivre
cette folie commise au nom des
gais. En effet, on nʼy compte
que 14 annonceurs en date du 3
avril, au beau milieu de la pré-
sentation de ces Outgames fan-
tômes et parmi ces annonceurs,
quelques-uns sont très locaux
ou peu significatifs. Au premier
coup dʼoeil, puisque ces Outga-
mes se tenaient du 1er au 8 avril
2007, aucune mise à jour nʼest
faite sur le site en date du 4 avril
2007, ni communiqués de pres-
se, ni comptes rendus, ni photos
de quelque compétition que ce
soit, le dernier communiqué da-
tant du 20 mars…
La plupart des blogs gais
se questionnent dʼailleurs sur
lʼexistence réelle de ces Outga-
mes de Calgary. Même le Cal-
gary Sun, principal journal de
Calgary ne dit mot sur dʼéven-
tuels outgames et ce, en date du
3 avril, au beau milieu des jeux.
Sur le site Outsports, spécialisé
dans la nouvelle sportive gaie,
aucune mention de ces jeux et
surtout, rien dans lʼactualité
médiatique locale ne permet de
croire quʼil puisse y avoir plus
de 2500 athlètes homosexuels
sur place, comme prévu par lʼor-
ganisation.
Exagération verbale et comp-
table comme pour les Outgames
de Montréal? Tout semble le
laisser croire encore une fois.
Il est assuré que si les Outgames
de Calgary se terminent encore
une fois par une faillite, elle
aura moins dʼimpact car seule-
ment quelques partenaires sont
liés à lʼévénement et Montréal
aura été positive si ce nʼest pour
les retombées prévues, au moins
pour prévenir les autres investis-
seurs.
Le Point
version Web
www.gayglobe.us/
lenationalweb
Le Conseil de Presse
Gai du Québec
www.gayglobe.us/cpgq
Gay Globe TV
www.gayglobe.us

42- Histoire du SIDA Juin 1981, l’étrange maladie gaie!

Wednesday, March 17th, 2010

Photo: Campagne contre le SIDA de la compagnie Benetton, dans les années 80
Cinq jeunes hommes, homosexuels, sont soignés pour une pneumonie rare. Une revue médicale américaine alerte les spécialistes. Lʼépidémie du sida est née.
Cʼest daté du 5 juin 1981. Un titre technique : «Pneumocystis pneumonia-Los Angeles». Dans lʼarticle, il est fait état, «durant la période dʼoctobre 1980 à mai 1981, de cinq jeunes hommes, tous homosexuels, traités pour une pneumonie à pneumocystis, dans trois hôpitaux de Los Angeles. Deux des patients sont morts. Les cinq patients sont également victimes dʼinfections par cytomégalovirus (CMV), une candidose muqueuse». Le papier est publié dans la revue du Center of Disease Control (CDC) dʼAtlanta, Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR).
Sur les traces du «patient zéro»
Quand James Curran, spécialiste des maladies transmissibles au CDC, a reçu quelques jours auparavant le papier pour validation, il a écrit aussitôt dessus : «Hot Stuff.» «Cʼest du lourd.» Lʼhomme est médecin, sérieux, nullement familier. Plutôt élégant. Pour lui, il nʼy a aucun doute. Lʼarticle quʼil vient de recevoir aurait pu paraître anodin, décrivant un simple phénomène infectieux un rien étrange, mais sans gravité.
Santé
Histoire du SIDA
Juin 1981, l’étrange maladie gaie!
Par: Éric Favereau, Libération
Les cinq patients sont tous atteints dʼune pneumonie rare, baptisée pneumocystose, une pathologie dʼordinaire bénigne. Mais là, pour des raisons mystérieuses, ils sont dans une situation clinique délicate : leur système immunitaire sʼest effondré. Et ils sont tous gais. James Curran décide aussitôt de publier le compte rendu de ces cas. Une intuition qui se révélera pertinente.
Bizarrerie épidémique
Mais, en attendant, comment présenter lʼarticle ? Faut-il mettre en avant le fait que les cinq patients sont gais ? Nʼy a-t-il pas un risque de stigmatiser un groupe ? Les responsables du CDC hésitent. Finalement, lʼarticle ne sera pas mis en première page et, dans le titre, lʼhomosexualité des patients ne sera pas évoquée. Le texte est signé par deux médecins, Michael Gottlieb et Joël Weisman. A cet instant, qui peut imaginer que lʼon est face à lʼacte de naissance officiel de la plus «grande catastrophe sanitaire que lʼhumanité ait connue», selon lʼexpression de lʼOrganisation mondiale de la santé ? Cʼest, en tout cas, la première trace écrite qui témoigne de lʼexistence du sida. Deux jours plus tard, à 10 000 kilomètres de là, Willy Rozenbaum gare sa moto devant lʼhôpital Claude-Bernard, à Paris. Chef de clinique dans le service des maladies infectieuses, il a 35 ans, porte encore de grosses moustaches, souvenir de ses années de militant au Salvador et au Nicaragua.

Photo: Campagne nationale contre le SIDA de la Confédération Helvétique (Suisse)
Comme chaque semaine, il jette un coup dʼoeil sur la revue Morbidity and Mortality Weekly Report, quʼil vient de recevoir. «Cʼest une sorte de bible pour les épidémiologistes du monde entier, cela donne une photographie des pathologies transmissibles à lʼoeuvre aux États-Unis», raconte-t-il aujourdʼhui. En France, François Mitterrand vient dʼêtre élu. En ce début de juin 1981, lʼactualité tourne autour de la présence des ministres communistes au gouvernement.
Quelques heures plus tard, Willy Rozenbaum tient sa consultation. «Mon premier patient est un steward. Il était malade depuis trois à quatre semaines, me raconte-t-il. Il voyage beaucoup. Il tousse, il a beaucoup maigri et souffre dʼune forte diarrhée. Je lʼausculte. Et ce qui me frappe cʼest quʼil nʼest pas venu seul, il est accompagné dʼun ami. Je décide de lui faire passer une radio pulmonaire. Elle révèle une pneumonie interstitielle. Aussitôt, je fais le lien avec lʼarticle que jʼai lu le matin même.» Même histoire, même profil. «Cʼétait une incroyable coïncidence. Les semaines qui ont suivi ont été assez agitées», reconnaît Rozenbaum. Lui, à Paris, et quelques autres, aux États-Unis, ne sont alors quʼune poignée à sʼintéresser à cet étrange phénomène. Dʼailleurs, il faut être un peu fou pour prendre au sérieux cette bizarrerie épidémique.
Retour en arrière. Le 1er février 1981, dans son petit bureau de lʼimmeuble de briques rouges du CDC à Atlanta, Sandra Ford, agacée, lit et relit une deuxième demande de prescription dʼun antibiotique très peu utilisé, la Pentamidine. Ce médicament est si peu prescrit que, lorsque des médecins en ont besoin, ils appellent le CDC et en particulier Sandra Ford, jeune technicienne de 30 ans. Dans les deux cas, cʼest pour traiter une pneumocystose. Deux cas… ou peut-être une erreur.
Cʼest le docteur Michael Gottlieb, médecin dans le service dʼimmunologie de lʼUniversity of California Los Angeles (UCLA), qui lui a adressé la demande. Quelques jours auparavant, celui-ci a reçu un patient jeune, avec une très forte fièvre, qui a perdu beaucoup de poids et respire difficilement. Gottlieb est dʼautant plus perplexe quʼil retrouve le même tableau clinique que celui dʼun autre patient, ausculté trois mois plus tôt. Coïncidence, tous les deux sont gais.
Coïncidence, tous les deux nʼont quasiment plus de défense immunitaire. Quelques jours plus tard, comme ils le font souvent, Gottlieb et Joël Weisman se retrouvent avec deux autres spécialistes pour en discuter. Selon Randy Shilts, journaliste au San Francisco Examiner (1), Weisman se montre inquiet. Depuis la fin des années 70, ce médecin est connu pour son attitude bienveillante envers les gais. Ce soir-là, il réfléchit à voix haute avec ses collègues.
Il évoque lʼhypothèse dʼun lien avec certains virus. Il pense au virus dʼEpstein-Barr et au cytomégalovirus surtout, car des études ont montré que plus de 90 % des gais de la côte Ouest en sont porteurs, mais dʼordinaire cette présence est sans conséquence sur leur santé.
Le groupe discute avec dʼautant plus de vivacité que depuis quelque temps les milieux médicaux gais ont publiquement fait part de leurs inquiétudes. Depuis la libération sexuelle, on a noté une forte recrudescence de MST aux États-Unis. À New York, plus de 30 % des patients gais souffrent de parasites intestinaux.
On évoque même un Gay Bowel Syndrome, une sorte de syndrome gai intestinal. Fin 1980, dans un magazine gai de New York, Dan William, directeur médical du New York Gay Menʼs Project, écrivait : «Un effet de la libération gai est que le sexe a été institutionnalisé et franchisé. Il y a vingt ans, il devait y avoir près dʼun millier dʼhommes qui avaient des rapports, dans les bains-douches, les bars ou les jardins. Maintenant, il y en a plus de 20 000, et dans de multiples endroits. La pléthore des rencontres pose désormais un problème de santé publique, qui augmente à chaque fois que sʼouvre un nouveau lieu de sexe dans la ville.»

quatrième cas. Puis un cinquième. En lʼespace de quelques semaines, Michael Gottlieb est devenu un professionnel de cette pneumonie atypique. Il est désormais capable de lister tous les symptômes. Cette fois-ci, lʼhomme malade est noir. Il a 36 ans ; sur lui, comme chez les précédents, on découvre un dosage très élevé de CMV. Gottlieb discute avec lʼun de ses amis, le docteur Wayne Shandera, qui travaille au département de santé publique de Los Angeles. Gottlieb a raconté la scène au journaliste du San Francisco Examiner. Gottlieb à Wayne : «Il y a vraiment quelque chose de bizarre avec ces cas de pneumocystose et de CMV chez les gais.» «Une apparition inhabituelle dʼune maladie, dans le jargon médical, cela sʼappelle une épidémie», lui répond Wayne. Le mot est lâché. Un des patients est déjà mort. Ce jour-là, Gottlieb se souvient dʼavoir eu un mauvais pressentiment, lʼimpression dʼêtre face à quelque chose de beaucoup plus important». Surtout, «quatre cas dʼune maladie inhabituelle, apparus en quelques mois, cela veut dire que cette maladie ne va pas longtemps rester limitée aux gais».
25 millions de morts
Que faire ? Alerter ? Gottlieb pense tout de suite à une publication. Il se tourne vers la plus prestigieuse des revues, The New England Journal of Medicine. Il appelle un éditeur quʼon lui a recommandé, et lui dit quʼil se passe quelque chose de grave». Lʼéditeur lʼécoute, et, circonspect, lui rappelle quʼil faut trois mois pour que lʼarticle soit publié, non sans avoir été lu et relu au préalable. Ajoutant quʼil nʼy a pas de garantie de publication». Gottlieb est frustré. «Cʼest une urgence», lâche-t-il. Rien nʼy fait. En ce début des années 80, qui peut croire que le temps des virus va revenir ? Peu après, un collègue lui suggère dʼappeler un vieil ami au CDC. Qui lui parle aussitôt de leur relevé hebdomadaire, le MMWR. Le 5 juin, lʼarticle paraît.
4 juillet. Nouvel article dans le MMWR : «Cancer rare chez 41 homosexuels». Cette fois, il est fait référence à un sarcome de Kaposi, une forme de cancer de la peau découvert par dʼautres cliniciens, installés autour de New York. Tous, là encore, sont troublés par le fait que la maladie touche des homosexuels. Ce sera lʼautre symptôme de lʼarrivée de lʼépidémie du sida sur la planète.
Depuis ? En vingt-cinq ans, le sida a fait près de 25 millions de morts ; plus de 40 millions de personnes vivent avec. Le Dr James Curran a longtemps été responsable du département sida au CDC, avant de devenir professeur de santé publique. Michael Gottlieb est parti dans le privé, un rien amer que son apport historique nʼait pas été plus reconnu. En mai 1983, Willy Rozenbaum aura un rôle décisif dans la découverte du virus, avec le professeur Montagnier ; il préside aujourdʼhui le Conseil national du sida. La très grande majorité des tout premiers patients est décédée.
(1) And the Band Played on, par Randy Shilts, Penguin Books, 1987.
Thérapies SIDA: une pause dans les traitements nʼest pas nuisible
Une équipe des hôpitaux universitaires genevois a fait une découverte majeure en matière de sida: le traitement peut être interrompu plusieurs semaines sans que les patients nʼen souffrent ni que le virus ne devienne résistant. Aucun décès ni aucun cas de maladie lié au sida nʼa été observé parmi les 430 personnes séropositives suivies dans le cadre de lʼétude genevoise, à paraître bientôt dans la revue médicale internationale «The Lancet».
Chef de lʼunité sida des HUG, le professeur Bernard Hirschel a confirmé vendredi à la télévision suisse les résultats réjouissants annoncés par le quotidien «Le Temps». Depuis 1996, les trithérapies antirétrovirales hautement actives (HAART) ont fait leurs preuves en réduisant de 85% la mortalité du sida.
Mais elles ont deux points faibles: leur coût élevé, qui en interdit lʼaccès pour les pays en développement et leurs effets secondaires sévères qui entament la qualité de vie des patients. Selon lʼagence nationale de recherche contre le sida (ANRS), 11 à 12% des patients pratiquent eux-mêmes des pauses afin de diminuer le contrecoup du traitement. Plusieurs études ont été lancées dès 2000 afin dʼévaluer les conséquences de lʼarrêt de la médication. La contribution de lʼéquipe genevoise est importante: elle montre que la résistance du virus aux médicaments nʼaugmente pas quand le traitement est interrompu autour de 18 semaines. Mais il faut faire dʼautres essais avec dʼautres seuils, souligne le Pr Hirschel. Lʼétude Staccato était devisée à quatre millions de francs. Elle a impliqué 430 patients domiciliés en Thaïlande, pour 80% dʼentre eux, en Suisse et en Australie. Ce genre de recherche est déterminante pour les pays pauvres: un nombre beaucoup plus grand de malades pourraient y être soignés avec le même investissement financier, a encore expliqué le professeur.

2500 ans d’amour au masculin

Friday, December 25th, 2009

Jʼhabite le Village, jʼy sors et mes amis sont en majorité gais.
Pourtant, je suis straight. Est-ce possible de parler de gais lorsquʼon est
straight, sans glisser dans lʼhomophobie, ni déraper vers une apologie de
lʼidentité gai? Parler pour le plaisir dʼéchanger autour de sujets qui nous
concernent tous, gais ou lesbiennes comme straights, hommes comme
femmes. Chronique dʼun regard hétéro, mais peut-être pas si straight que
ça.
Une orientation sexuelle vieille comme le monde
Quelquʼun mʼa dit quʼil croyait quʼavant les émeutes de Stonewall les
gais nʼexistaient pas. Bien sûr, il savait que, chez les Grecs, tout le monde
sʼenvoyait en lʼair entre hommes. Mais cʼétait il y a longtemps et depuis
ça avait changé, malgré les histoires douteuses que lʼon raconte sur la
Grèce contemporaine… De toute façon, me disait-il, il ne faisait pas bon
vivre son homosexualité avant. Au Moyen-Âge, on se faisait passer pour
un hérétique et on finissait carbonisé ou, au mieux, lapidé. Et puis, ça ne
sʼest pas arrangé avec les siècles, malgré les progrès de la civilisation.
Même dans le XXème siècle bien élevé, alors quʼon ne massacrait plus
quʼen masse et avec méthode dans des tranchées ou dans des chambres
à gaz, il ne fallait pas dire trop haut son homosexualité de peur de passer
pour fou et de finir lobotomisé. Dʼailleurs, à lʼépoque, on ne pouvait pas
se permettre trop dʼécart. Même la masturbation était mal vue. En fait, on
pensait quʼelle était à lʼorigine de la folie! Un des premiers médecins à
sʼêtre penché sur la sexualité, Samuel Auguste Tissot, décrivait en 1760
dans son Essai sur les maladies produites par la masturbation les méfaits
de lʼonanisme dʼune façon radicale : « un dépérissement général de la
machine; lʼaffaiblissement de tous les sens corporels et de toutes les
facultés de lʼâme; la perte de lʼimagination et la mémoire, lʼimbécillité,
le mépris, la honte… ».
Néanmoins, comme toute chose a une fin, les psychiatres du monde entier
ont fini par se rendre compte que ce nʼétait pas si grave de se masturber. Si
ce nʼétait pas très bien dʼun point de vue moral, on nʼen devenait pas fou
pour autant. Mais, comme le faisait remarquer le psychiatre contemporain
Thomas Szasz, « vers la fin du XIXème siècle, si on commence à penser
que la masturbation nʼest pas la cause des psychoses, on sʼimagine quʼelle
est la cause de formes mineures de maladie mentale, cʼest-à-dire la névrose
et lʼhomosexualité ». Finalement, ce nʼétait effectivement pas si grave que
ça…
La pédophilie masculine à Athènes
Bref, la personne avec laquelle je bavardais de lʼavant Stonewall a
été très surprise de découvrir que depuis que le monde est monde, les
hommes se sont toujours aimés entre eux, même sʼils sʼen sont souvent
cachés. Il existe un site web historique tout à fait remarquable à cet égard,
qui en apprendra sans doute beaucoup aux plus érudits dʼentre nous. Il
sʼagit du document produit par le Suisse Stephane Riethauser, fondateur
de lambda-éducation à Genève en 1999. (*)
On y apprend notamment que dans lʼAntiquité, les Grecs nʼétaient pas
tous gais, loin sʼen faut. En fait, à Athènes, au Vème ou IVème siècle
avant Jésus-Christ, on considérait que lʼhomosexualité faisait partie de
la vie de tout homme, quelle que soit son orientation sexuelle. Le fait est
que, dans la société grecque dʼalors, les femmes étaient totalement exclues
de la vie sociale et politique et nʼintervenaient pas dans lʼéducation des
garçons. Leur seul rôle était de procréer… La conséquence majeure de cet
ostracisme était que les hommes passaient la majeure partie de leur vie
ensemble, soit pour sʼéduquer, soit pour pratiquer les arts de la guerre. Et
cette situation perdurait jusquʼà un âge avancé (pour lʼépoque), puisquʼils
ne se mariaient pas avant 35 ans. Cʼest ainsi quʼil était tout naturel que
de jeunes garçons se voient « initiés » aux plaisirs des sens par leur
professeur. La sodomie faisait partie du processus éducatif par lequel
« lʼéraste » (lʼamant adulte) faisait passer son « éromène » (lʼaimé mineur)
de jeune garçon à citoyen accompli. Néanmoins, la pédophilie masculine
nʼen est pas moins dénoncée. Même un Platon, pourtant très friand de
jeunes garçons, disait quʼil nʼétait « pas bien dʼavoir un commerce
amoureux avec de jeunes garçons comme si cʼétait une femme ».

Il préconisait lʼamour éponyme, sʼadressant à lʼâme plutôt quʼau
corps. Et pour ceux qui nʼavaient pas la force de se retenir, cʼest-à-dire
la plupart, le philosophe proposait « de pratiquer ces actes en secret… ».
Malgré une apparente tolérance, prostitution homosexuelle et pédophilie
masculine (souvent toutes deux liées) étaient condamnées par des lois
plutôt drastiques, puisquʼelles pouvaient aller jusquʼà la déchéance
civique des fautifs, cʼest-à-dire notamment la privation des privilèges
du citoyen.
Le rôle symbolique de lʼhomosexualité à Rome
A Rome, comme à Athènes, la notion dʼhomosexualité nʼexiste pas.
On distingue plutôt le rôle passif du dominé du rôle actif du dominant.
Être « bottom » ou « top » prend dès lors une valeur symbolique.
Lʼhomosexualité devient le moyen de renforcer la suprématie des
citoyens libres, qui ont le devoir de dominer à la guerre, comme dans leur
vie personnelle. Selon Sénèque, « la passivité sexuelle est un crime pour
lʼhomme libre, une obligation pour lʼesclave, un service pour lʼaffranchi
». Du coup, si on ne sodomise plus les jeunes garçons, dont lʼéducation
est aux mains des femmes, on peut se permettre toutes sortes de gâteries
entre hommes. Lʼessentiel est dʼéviter le mépris, voire les représailles de
ses pairs en sachant rester « au dessus » (mais a-t-on vraiment changé
depuis?). Jules César lui-même est brocardé, alors quʼon lui reproche
dʼêtre « la femme de tous les hommes » (en plus dʼêtre « lʼhomme de
toutes les femmes»). A partir du Ier siècle av. J.-C., lʼhomosexualité
sʼinscrit dans les mœurs de la société romaine. Lʼamour des garçons
libres est chanté par les poètes. Lʼempereur Néron fait châtrer un de
ses esclaves avant de le prendre publiquement pour épouse. Au début
du IIème siècle après Jésus-Christ, lʼempereur Hadrien élève son jeune
amant Antinoüs au rang des dieux en faisant ériger un temple et une ville
éponymes en sa mémoire.
A partir du moment où le christianisme devient religion dʼétat, au début
du IVème siècle après Jésus-Christ, lʼhomosexualité est rapidement
criminalisée. Cela devient dès lors difficile de sʼaimer entre hommes,
mais on le fait tout de même. Dʼailleurs, lʼhistoire en a laissé des traces et
pas des moindres, puisque le gai est autant le quidam dont on ne parle pas
que les hommes qui ont marqué leur temps, quʼils soient empereurs, rois,
artistes ou hommes dʼaffaires.
Ces grands hommes qui aimaient les hommes
Dans lʼAngleterre du XIVème siècle, le roi Edward II vit un tendre
amour avec son Gaveston. Il ne fait pas bon être gai à lʼépoque car le
pauvre, tout roi quʼil est, se retrouve finalement déchu, castré et exécuté
en étant empalé par le rectum en 1327. Après lʼobscurantisme médiéval,
on se met de nouveau à la Renaissance à aimer les beaux garçons.
Michel-Ange vouait une adoration aux éphèbes au point de les peindre
sur le plafond de la Chapelle Sixtine (ses Ignudi, ou anges nus) et dʼen
faire des icônes éternels de la beauté masculine avec son David quʼil
sculpte en 1500. 32 ans plus tard, il tombe éperdument amoureux de
lʼadorable Tommaso de Cavalieri, un jeune noble romain pour lequel
il va écrire plus de trois cents sonnets. Malgré sa grande discrétion
(la loi et le discours institutionnel condamnent toujours fermement la
sodomie et autres « actes contre nature »), lʼabsence de femme dans
la vie de Léonard de Vinci et certaines de ses œuvres, comme lʼAllégorie
du plaisir et de la peine, le Vieillard et le jeune garçon se faisant face ou
le Saint-Jean Baptiste  laissent penser que le célèbre artiste et inventeur
avait une préférence pour les garçon. Il gardera à ses côtés pendant
25 ans son jeune élève Gian Giacomo Caprotti, de 28 ans son cadet.
La Renaissance est aussi lʼépoque dʼun retour en force des mythes de
lʼAntiquité qui glorifient lʼamour entre hommes. En poésie ou au théâtre,
on évoque Ganymède (Fils du roi de Troie enlevé par Zeus) comme
référant homosexuel. On chante les amours tendres des héros, comme
Apollon et Hyacinthe, Achille et Patrocle ou Hercule et Acheloüs. Deux
siècles plus tard, le siècle des Lumières est aussi celui des libertins qui
pratiquent volontiers la sodomie. Dʼailleurs, celle-ci est progressivement
perçue comme un «goût» plutôt quʼun vice, même si elle est toujours
décriée, notamment par la nouvelle morale bourgeoise.
Selon le lieutenant de police Lenoir, on recenserait dans le Paris de 1730,
qui comptait 600ʼ000 habitants, plus de 20ʼ000 sodomites, et selon
dʼautres sources policières, 40ʼ000 quelques années plus tard. On se
retrouve entre hommes dans les cabarets du faubourg Saint-Antoine, et la
nuit, au Jardin des Tuileries. A Londres, les beaux messieurs efféminés,
qui parlent au féminin et se font appeler «tante» ou «madame», se
réunissent dans les «molly houses» du quartier du parc Saint James.

Lʼhomosexualité à lʼépoque contemporaine
En France, sous le premier empire, le deuxième Consul de Napoléon
Bonaparte, le Duc de Cambacérès, a un faible pour les jeunes garçons
que nʼignore pas lʼEmpereur. Cʼest lui qui rédigera les nouveaux
codes civil et pénal qui font de la France le premier pays au monde où
lʼhomosexualité est décriminalisée, au même titre que le blasphème, la
magie ou le sacrilège.

A la fin du XIXeme siècle, le célèbre écrivain et homme de théâtre,
Oscar Wilde, fera autant parler de lui dans toute lʼEurope pour ses œuvres
que pour ses préférences homosexuelles. A la même époque, le Premier
Ministre de la reine Victoria, Lord Rosebery, entretient des relations
intimes avec son secrétaire Francis Douglas. En Allemagne, au début
du XXeme siècle, lʼun des magnas de lʼarmement en Europe, Friedrich
Albert (Fritz) Krupp (dont les usines fabriqueront notamment la « Grosse
Bertha » de la Première Guerre mondiale), organise des « petites fêtes
entre amis » à Capri, en compagnie de jeunes garçons italiens. Le roi
Louis II de Bavière (fiancé à Sophie dʼAutriche, la sœur de lʼImpératrice
Sissi) était homosexuel, ainsi que le  Prince de Prusse Friedrich Heinrich
et Le Prince Philippe zu Eulenburg, le plus proche conseiller de
lʼempereur Guillaume II. Dans les arts, la relation tumultueuse entre Paul
Verlaine et Arthur Rimbaud inspirait à ce dernier les vers tendancieux de
son poème Ô saisons, ô châteaux: « Ô vive lui, chaque fois / Que chante
son coq gaulois ». Avec son Corydon, publié en 1911, André Gide est
le premier dans lʼhistoire de la littérature française à faire lʼapologie de
lʼamour entre hommes. Cet homosexuel affiché qui fera scandale toute
sa vie recevra le Prix Nobel de Littérature en 1947. Marcel Proust, lui-
même, sera lʼamant du compositeur Reynaldo Hahn et du fils dʼAlphonse
Daudet, Lucien. Lʼun des plus extraordinaires artistes du XXeme siècle,
Jean Cocteau, tour à tour poète, romancier, essayiste, dessinateur,
dramaturge, metteur en scène, et mécène, écrivait dans son Livre Blanc :
« Au plus loin que je remonte et même à lʼâge où lʼesprit nʼinfluence
pas encore les sens, je trouve des traces de mon amour des garçons.
Jʼai toujours aimé le sexe fort, que je trouve légitime dʼappeler le beau
sexe ». Le compositeur Erik Satie, le poète Louis Aragon, Maurice Ravel,
lʼauteur du Bolero, Camille Saint Saens, le compositeur du Carnaval des
animaux, le producteur dʼopéra Sergei Diaghilev, le danseur-étoile Vaslav
Nijinski, le Baron Pierre de Coubertin, lʼhomme qui remet à lʼhonneur
les Jeux Olympiques à Athènes en 1896, le peintre Salvador Dali, amant
du poète Federico Garcia Lorca, tous préféraient les garçons. Même le
père spirituel de la théorie du « Welfare State » (État providence) qui va
inspirer toutes les politiques interventionnistes des gouvernements des
pays occidentaux de lʼaprès deuxième guerre mondiale, lʼéconomiste
John Maynard Keynes, aimait les hommes. Cʼest le cas également de
Rudyard Kipling et de Sir Baden Powell, le fondateur du scoutisme…
Il nʼest pas de domaine ni de siècle où les hommes ne se sont pas aimés.
Il en est juste certains où ils ont dû se cacher pour le faire. Cʼest peut-être
le cas encore aujourdʼhui, bien que les hommes qui aiment les hommes
se retrouvent autant dans les arts, la politique ou les affaires. En fait,
les sociétés nʼont pas attendu les révolutions culturelles des années
70 pour quʼhétérosexuels et homosexuels cohabitent. Les différences
dʼorientation ont toujours été présentes, comme inscrites dans une nature
humaine que décrivait Platon dans son discours dʼAristophane sur les
sphères androgynes, tiré du Banquet : « …Notre nature était autrefois
différente : il y avait trois catégories dʼêtres humains, le mâle, la femelle,
et lʼandrogyne… Zeus…les coupa en deux… Mais chaque morceau,
regrettant sa moitié, tentait de sʼunir à elle… Lʼimplantation de lʼamour
dans lʼêtre humain est donc ancienne. Cʼest lʼamour de deux êtres qui
tentent de nʼen faire quʼun pour guérir la nature humaine… »
(*) Lambda éducation diffuse du matériel pédagogique lié aux thématiques
de lʼhomosexualité et de lʼhomophobie et propose des conférences et des
séminaires de sensibilisation. On peut consulter son document consacré
à lʼhistoire de lʼhomosexualité au  www.lambda-education.ch/content/
menus/histoire/planhistoire.html

Homos, histoire

Sunday, November 29th, 2009

Page Web réalisée à partir du travail de Sébastien Quintin

Introduction

Pour commencer, je vais essayer de définir l’homosexualité, même s’il en existe plusieurs, et que d’une certaine façon, chacun a la sienne.
Je pourrais débuter en disant que l’homosexualité est un choix sexuel, je pourrais aussi dire qu’un homosexuel est une personne qui se livre de façon répétée a des rapports orgasmiques avec une personne du même sexe.
Mais l’homosexualité ne se résume pas en un simple comportement sexuel, c’est un ensemble d’attitudes, de comportements, de préférences, de valorisation, qui engagent profondément l’individu, comme c’est le cas pour l’hétérosexualité.

En fait, par ce travail, j’ai voulu savoir si l’homosexualité n’a jamais été correctement acceptée voire valorisée et connaître les représentations qu’en avaient les individus depuis 600 avant J-C à nos jours.

L’homosexualité dans les sociétés pré-chrétiennes.

Dans les sociétés pré-chétiennes (de 600 av. J-C à 300 ap. J-C) et plus particulièrement en Grèce antique et dans l’Empire Romain, les relations entre personnes de même sexe sont acceptées ou valorisées, mais avec certaines règles.

(Le fait que l’homosexualité soit si bien acceptée découle d’une dévalorisation de la femme qui est généralement limitée à son rôle de procréatrice et qui ne constitue pas une partenaire valable, avec laquelle on peut se lier profondément:Voir Plutarque et son dialogue sur le mariage où il essaie de convaincre ses interlocuteurs qu’il est possible d’avoir une conversation sensée avec une femme… TJ)
On retrouve l’institutionnalisation de l’homosexualité en Grèce dans certaines coutumes ; je vais brièvement en expliquer deux :

*Dans l’antiquité, les hommes adultes recherchaient des jeunes garçons impubères, comme on le voit ici , par exemple, au gymnase.
Les hommes adultes apportaient une protection et certaines connaissances à l’enfant et en ” échange “, ils avaient des rapports sexuels.
De plus le fait d’être avec un enfant apportait une certaine notoriété à l’adulte.

*Toujours dans l’antiquité, les jeunes hommes devaient passer une ” initiation” .
Cette dernière durait au minimum deux années et était faite par le futur beau-père du jeune homme. Pendant ces années d’initiation, l’initié apprend à chasser, à cultiver et d’autres techniques ” propres ” aux hommes.
La fin de l’initiation est marquée par la circoncision de l’apprenti.
De ce fait ce dernier et son circonciseur ont des liens très forts et aussi des rapports sexuels où le jeune joue le rôle de la femme.
Quand il aura atteint l’âge adulte il recevra comme épouse la fille de son circonciseur.

En Grèce comme à Rome, le mépris existe malgré tout mais il est réservé à celui qui “fait la femme”, qui est passif. C’est souvent le rôle de l’esclave, du plus jeune, du prostitué.

De 300 ap. J-C à la Renaissance.

Au début de cette période, le christianisme devient la religion d’Etat sous Constantin et les relations entre hommes deviennent d’abord un crime contre la dignité humaine, puis un crime contre la nature sous l’influence de saint-Augustin( 354-430) et enfin sous les règnes de Théodose(379-395) et de Justinien (527-565), des lois envoyant les homosexuels au bûcher sont créées.
Au moyen-âge, les homosexuels acquièrent même un nom : les sodomites.
Les condamnations encourues pour ces derniers ont quelque peu changé au cours des temps
A la première condamnation, c’est la castration; à la deuxième c’est l’amputation d’un membre et à la troisième c’est le bûcher ou la potence.
L’Eglise, quant à elle considère, le péché de sodomie et d’adultère comme des péchés de même gravité mais pour le dernier, le prêtre n’a besoin de la permission de personne pour l’absoudre alors que pour la sodomie, il a besoin de l’accord de l’évêque.
L’Eglise prend aussi d’énormes précautions pour éradiquer l’homosexualité dans les milieux monastiques, en faisant notamment dormir les moines dans de grand dortoirs de minimum 10 personnes et en plaçant dans chaque dortoir un ancien qui surveille les autres.
A la Renaissance, les Européens redécouvrent les chefs-d’oeuvre de l’antiquité, ce qui provoque un retournement de situation et l’homosexualité est de nouveau acceptée dans certains pays; cette nouvelle attitude va se répandre grâce au progrès de l’imprimerie. Malheureusement ces idées ne touchent que les hautes classes sociales puisse qu’il n’y a qu’elles qui savent lire et écrire. De plus, le jugement de l’Eglise, encore très puissante, n’a pas changé, comme le montre la gravure ci-contre avec l’exécution de moines sodomites à Bruges en 1578 (source: collections de l’Histoire, n°5, juin 1999, p.62 )

Le 18° et le 19° siècles

Durant ces deux siècles, le monde va être relativement partagé entre les Etats qui améliorent la situation des homosexuels, ceux qui les rendent encore plus stigmatisés et ceux qui ne font rien. Les actions en faveurs des homosexuels sont toutefois majoritaires.
Ainsi certain Etats vont abolir ou adoucir les lois contre l’homosexualité pendant que d’autre vont en créer ou les rendre plus sévères.

Actions diminuant les sanctions ou admettant les homosexuels:
-1798 : après la révolution, Napoléon dépénalise les relations entre personnes de même sexe en France, dans certains Etats d’Allemagne et de Suisse actuelle.
-1813 : la Bavière dépénalise les relations sexuelles entre hommes.
-1848 : en Angleterre, une relative amélioration se dessine puisque la peine de mort pour sodomie est remplacée par une peine de prison a vie.
-1867 : Ulrichs fait le premier ” coming-out ” en tant qu’acte politique
-1885 : encore en Angleterre, abolition de la prison a vie pour ” acte de débauche ” et instauration d’une peine maximale de deux ans de travaux forcés.
-1897 : fondation du comité scientifique humanitaire qui lutte contre les discriminations auxquelles sont confrontés les homosexuels.

La réalité reste toutefois difficile à vivre et, en Angleterre, la condamnation d’Oscar Wilde montre bien que la situation est loin d’être acceptée.

Actions discriminatoires:
-1851 : La Prusse introduit le paragraphe 143 du code pénal, qui punit ce qui est encore appelé la débauche contre nature.

Durant cette période, de nombreux ouvrages ont été publié. Ils étaient le plus souvent pour la tolérance envers l’homosexualité ou même pour l’homosexualité, comme Heinrich Hössli auteur de ” L’amour entre hommes chez les Grecs ” en 1836.

Début du 20°siècle

L’évolution se poursuit et l’homosexualité continue à être de plus en plus acceptée, sauf en Allemagne ou des personnages haut placés sont obligés de démissionner pour ” cause d’homosexualité”, ce qui va déclencher une grande vague d’homophobie.
De nombreuses personnes se mettent à réfléchir sur le sujet, notamment un Allemand qui publie ” les homosexuels de Berlin ” où il proclame que l’homosexualité existe dans tous les pays, dans toutes les grandes capitales. Il y a aussi Freud qui publie ” les trois essais sur la théorie sexuelle ” où il définit l “homosexualité comme une infirmité et plus comme un péché ou une dépravation.
En 1912, André Gide publie ” Corydon ” où pour la première fois un auteur fait nommément l’apologie de l’amour entre hommes.
En 1917, Lénine dépénalise les actes homosexuels.
En Angleterre, plusieurs personnalités se retrouvent lors de réunion d’étudiants homosexuels.
Il y eut aussi des hommes qui se mobilisèrent pour faire changer les choses comme Hirschfeld qui publia des livres, organisa des réunions et qui enfin récolta 6000 signatures en faveur de l’abolition d’une loi en défaveur de l’homosexualité.
Mais les nazis arrivèrent et ils empêchèrent l’abolition de cette loi.
Ensuite, ils rendèrent les institutions homosexuelles illégales et ils déportèrent des milliers d’homosexuels, les triangles roses, dans leurs camps. Une exposition récente a attiré l’attention sur ces victimes, beaucoup moins médiatisées que les Juifs ou même que les Tsiganes.

D’une manière générale, depuis le début du siècle, l’homosexualité est tolérée ou affirmée dans les milieux artistiques, pour qui la plupart des gens admettent qu’ils peuvent avoir des normes différentes du commun des mortels, cette particularité s’intégrant dans d’autres comportements bizarres ou scandaleux. Encore tout dépend-il de l’image que l’on donne de soi. Rock Hudson, une des premières victimes célèbres du sida, était aussi l’incarnation de la virilité américaine. Cela rendait difficile le “coming out” !

Du milieu du 20°siècle à aujourd’hui

L’après guerre a été beaucoup plus favorable à l’homosexualité, la tolérance commence réellement à se faire sentir envers eux, dans la foulée de la libération sexcuelle qui se déclenche dans tout le monde occidental. et les homosexuels commence enfin à être intégrés. Les lois en faveurs de l’homosexualité s’enchaînent et ce, dans pratiquement tous les pays d’Europe.
En Angleterre et en Allemagne respectivement en 1967 et 1969.
En 1969 création du mouvement de libération gay moderne.
En 1970 a lieu la première gay pride à New York. Ensuite des gay pride sont organisées dans toutes les grandes villes d’Europe.
Un nouveau pas est franchi lorsque certains pays vont instaurer des lois pour que homosexuels puissent cohabiter ensemble et même se marier. La Belgique est entrée dans cette réflexion concrète avec l’actuel gouvernement arc-en-ciel.
Nombreuses sont les lois qui visent à assurer l’intégration sociale et l’égalité de traitement des couples homosexuels. Le dernier point encore fort discuté est celui de l’adoption.

Conclusion
Les homosexuels, après avoir souffert pendant de nombreuses années d’exclusion, commencent enfin à avoir une reconnaissance de la part des Etats et des hétérosexuels.
Ils sont pratiquement acceptés dans toutes les discothèques et dans toutes les professions.
Les gens commencent à perdre leurs stéréotypes et leur a priori et les images de la “folle” ou de la “tapette” s’effacent peu à peu.
Cependant, il reste encore beaucoup d’homophobie institutionnalisé, entre autre au niveau de l’éducation et au niveau de l’enseignement (celui de l’histoire en particulier, où l’élimination des homosexuels par les Nazis n’est jamais étudiée).
De plus, certain pays punissent encore les relations entre personnes de même sexe par des peines de prison( la Bosnie et Chypre par exemple).
Pour finir, je dirais que la tolérance envers les homosexuels est déjà bien établie mais que nous devons encore faire attention (notamment au programme de certains hommes politique) afin que ces idées progressistes ne fassent pas marche arrière.

Bibliographie

livres
– Daniel Borrillo, ” homosexualités et droit “, Puf, Paris, 1999
-Florence Tamagne, ” histoire de l’homosexualité en Europe “, édition du seuil, 2000
-Sergent Bernard, ” l’homosexualité dans la mythologie grecque “, Payot, Paris, 1984
sites Internet
-www.lamba-education.ch/ressources/histoire/histconcl.htm
-” fin du moyen-âge “, https://filoumektoub.Free.fr
article
” L’homosexualité au moyen âge “, Historia, janvier 1998

L’homosexualité à travers les âges

Sunday, November 29th, 2009

homosexualité existe depuis la nuit des temps. Si beaucoup pensent que le combat pour faire accepter l’homosexualité est en train d’être gagné, il serait opportun à ces personnes de se rappeler que l’histoire de l’homosexualité n’est pas une ligne droite qui va de plus en plus vers l’acceptation. Il n’y a pas un avant qui serait fait de rejet, de souffrance et de répression et un maintenant plus heureux qui serait chose acquise. Comme le montre le passé, les homosexuels ont déjà connu des période de relative tolérance à leur égard, (notamment en grèce antique et dans l’allemagne pré- nazie) ce qui n’a pas empéché d’être persécutés quelques temps après alors qu’on pensait alors que rien ne pouvait arréter la marche vers leur totale intégration dans la société. Il semble donc intéressant de retracer l’histoire de l’homosexualité pour rappeler que le combat ne s’arrétera jamais et qu’il est nécessaire de rester vigilant. Cette bréve étude permettra, en outre, de tordre le cou à certaines idées reçues.

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La Grèce antique: péderastie et rite initiatique.

vant de parler de la Gréce et pour ne pas laisser penser que le probléme gay est purement occidental; il est bon de rappeler que les pharaons comptaient des jeunes garçons dans leurs harems et qu’au japon, les samourais, emblémes de la force, se livraient à des relations homosexuelles.

Concernant la Gréce, on pense que l’homosexualité y était totalement acceptée, ce qui n’est pas complétement exact, les choses étant beaucoup plus complexes. Certes la “paiderasteia” y était acceptée mais celà n’est pas exactement ce qu’on désigne de nos jours par le mot “Homosexualité”.Ce que les grecs encourageaient, c’etait l’amour entre un homme (eraste) et un jeune garçon (éroméne) alors que l’amour entre deux hommes était plutôt considéré avec mépris.
Dire dès lors que l’homosexualité a eu son age d’or en Gréce antique est faux. Il faut se rappeler que le culte du corps était omni présent à l’époque, “disposer” d’un jeune garçon (ce qui impliquait un corps sain, svelte, imberbe..répondant à tous les critères de beauté de l’époque) était donc très valorisant et n’était donc que le paroxisme de ce culte.

La relation entre ces deux personnes de sexe masculin répondait aussi à un rôle éducatif: si le plus agé pouvait admirer la beauté du corps du benjamin, en contre partie, il devait servir de modéle pour ce dernier. La pédérastie y est donc considérée comme un rite initiatique entre un adulte (le maitre) et un jeune garçon (l’éléve), d’un rite social de passage, où l’enfant élevé par les femmes s’émancipe pour devenir un homme.

es relations entre le maître et l’éléve étaient théoriquement platoniques mais dans les faits, celles-ci étaient souvent sexuelles. Dans ce cas, les régles étaient très codifiées: l’adulte devait jouer le rôle de l’actif, le jeune garçon étant là et uniquement là pour le plaisir de son ainé auquel il devait obéir.Si il venait à ce que l’adulte soit, dans un rapport sexuel, celui qui soit le passif, il se faisait rapidement rappelé à l’ordre et subissait de nombreuses critiques. Et c’est très symptomatique de la raison pour laquelle la pédérastrie était acceptée en Grèce antique, raison bien peu glorieuse.

En effet, si on acceptait ces relations homosexuelles entre un adulte et un garçon, c’etait avant tout parceque la société grecque était mysogine et que la femme y était traitée avec mépris. On ne se mariait pas par amour mais pour des raisons basement politiques , financières ou religieuses. Le célibat était très mal vu et même dans certaines villes comme Sparte, celui-ci était puni par la loi.

Coucher avec une femme était donc avant tout pour s’assurer une déscendence. Alors que l’amour vrai et noble, la recherche du vrai plaisir charnel se faisait entre hommes. La péderastrie était donc avant tout une traduction du machisme de la Grèce antique.
D’où aussi , le fait qu’on n’acceptait pas que l’adulte soit le passif car dans ce cas, il se rabaissait au niveau de la femme et il n’avait plus , vu son age, l’excuse de la jeunesse qu’avait le jeune garçon avec qui il couchait.
De même, on n’acceptait pas que ces rapports se poursuivent une fois que le garçon arrivait à l’age adulte. L’éraste s’occupait du jeune garçon de 12 ans à 18 ans, c’est à dire à partir du moment où la barbe apparaissait

L’homosexualité fût parfois institutionnalisée dans certains milieux aristocratiques ou dans l’armée. Ce fût notamment le cas à Sparte ou à Thébes. On invoquait souvent pour justifier une telle tolérance, l’atout militaire que l’homosexualité représente: en effet, deux amants côte à côte sur un champ de bataille, sont plus combatifs puisque ce n’est pas seulement leur vie qui est en jeu mais aussi celle de leur amant. Le bataillon sacré de Thébes composé uniquement de couples gays remporta de très nombreuses victoires pendant 30 ans et il fallût toute l’armée d’Alexandre pour en venir à bout.

On préte aussi à des homosexuels, le meurtre de nombreux tyrans et un rôle primordial dans l’installation de la démocratie dans plusieurs villes. Ils ont donc parfois joui d’une réputation de courage et d’amour de la liberté.

Mais dans tous les cas, si on tolérait l’homosexualité, c’etait à condition que les concernés se comportent comme des hommes et on refusait qu’ils agissent comme des “folles” sous peine de se voir rejetés et traités de « culs-larges ».

Les historiens grecs, Éphore et Strabon, évoquent ,quand à eux des mythes selon lesquels des hommes vennaient kidnapper des garçons et les emmènaient dans les forêts, où ils les gardaient pour en faire des hommes. L’apprentissage durait deux mois, au cours desquels il y avait pénétration anale. Voir son fils enlevé etait très honnorifique, et c’est pourquoi les familles se montraient peu entrainte pour empécher ces enlévement.

Comme le dit Michel Foucault, il faut donc rejeter l’idée que l’homosexualité était tolérée à l’époque de la Grèce classique. d’une part, il s’agissait plus d’une bisexualité puisque les hommes y étaient mariés et d’autre part, parceque, les pratiques qui y étaient acceptée étaient strictement définies  et enfermées dans un carcans de régles

.

e sort des gays va subir un changement avec l’arrivée du christianisme mais à ce sujet, il est nécessaire de rappeler certains faits. La Bible, livre saint commun aux trois religions monothéistes, condamnait déjà l’homosexualité, ce n’est donc pas une nouveauté “chrétienne”.

Sodome et Gomorrhe, furent ainsi détruites par le feu du fait de leur “dépravation homosexuelle”. Et on peut lire, dans le Lévithique, “quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont commis tous deux une abomination. Ils seront punis de mort”
Mais surtout l’équation largement répandue “christianisme = répression” est inexacte. Comme l’a démontré John Boswell, ce que l’on va qualifier de morale chretienne, à savoir la monogamie, interdits à propos de la sexualité.. tout celà existait déjà avant l’avénement du christianisme.

ROME et l’HOMOSEXUALITE

n retrouve un peu la même situation à Rome: niveau pratique sexuelle, on se montre relativement libéré. On accepte que l’esclave serve d’objet sexuel pour son maitre et les relations sexuelles entre deux hommes libres sont tolérées même si elles peuvent donner lieu parfois à quelques moqueries. Ce qui pose probléme c’est, comme en Grèce, la passivité plus que l’homosexualité. On va même jusqu’à penser qu’un homme passif est incapable de bien diriger et d’être un bon politicien. Ce qui n’empêchera pas l’empereur Néron de se marier avec son esclave castré Sporus.

Si les relations homosexuelles étaient admises à Rome, à condition que ce soit juste pour le plaisir charnel et que l’homme soit marié à une femme dont le rôle se limitait à tenir la maison et à élever les enfants, le lesbianisme y était mal vu. Dans une société mysogine, on voyait dans le lesbianisme une provocation à la toute puissance masculine.

ciceron
Mais des voix se font de plus en plus entendre pour condamner toutes formes d’homosexualité,  c’est notamment le cas de Cicéron. Et peu à peu les lois romaines vont se montrer de plus en plus sévéres envers les gays.

Ainsi, la Lex scatina de 226 punit d’une amende l’amour entre deux hommes libres. C’est prèt d’un siècle avant que la religion catholique ne devienne religion d’état. on ne peut donc pas lier homophobie et religion chrétienne. Comme le souligne Boswell, la morale judéo-chrétienne a fait sienne, pour l’essentiel, l’attitude envers la sexualité des autres codes moraux qui l’ont précédée. Le christinanisme n’a donc rien inventé et a juste repris des régles qui existaient bien avant sa création.

L’ARRIVEE DU CHRISTIANISME

e christianisme a bien évidemment joué un role dans la place des homosexuels dans notre société et dans la répression. Mais ce n’est pas, comme il vient d’être dit, le christianisme en tant que tel qu’il faut accuser car l’homophobie et les régles condamnant l’homophobie préexistaient au christianisme. Ce serait faire preuve de peu de réflexions que d’affirmer que tout allait bien pour les gays jusqu’à ce qu’à l’arrivée du christianisme.

Le christianisme n’a été que l’eau qui est venue arrosée les graines d’homophobie qui préexistaient dans divers codes moraux de nos sociétés. Et il est fort à parier que si celà n’avait pas été l’église, il y aurait eu une autre religion, une autre idéologie.. qui aurait donné la chance à cette homophobie latente qui n’attendait qu’à se développer. De plus, comme le souligne Yvan Matagnon dans la revue Historia, en février 2002, “L’église sera toujours plus clémente que le pouvoir civil, particulièrement pour ses clercs” concernant les sanctions à infliger en cas d’acte homosexuels.

n 313, la religion chrétienne devient religion d’état sous l’empereur Constantin. Il faudra pourtant attendre 30 ans pour qu’une loi réprimant l’homosexualité voit le jour. C’est , en effet, en 342, qu’un texte législatif va condamner l’homosexualité passive. Sous l’influence de personnes telles que Saint Augustin, ces lois deviennent de plus en plus sévéres. Après avoir été qualifiées de crime contre la dignité humaine, les relations entre hommes deviennnent un crime contre nature. En 390, l’empereur Théodose rejette officiellement l’homosexualité, une « infamie qui condamne le corps viril, transformé en corps féminin, à subir les pratiques réservées à l’autre sexe ». La spirale infernale ne fait que commencer.

Saint Ambrose convertissant TheodoseOn ne fait plus le distinguo passif/actif pour arriver à une condamnation totale de l’homosexualité. Sous le règne de Théodose (379-395), on prévoit même le bûcher pour de tels actes. Et les circonstances ne vont pas jouer en faveur des gays. En effet, l’empire romain doit faire face à des guerres meurtrières. A celà s’ajoutent des catastrophes naturelles (tremblements de terre.)et des épidémies. L’empire voit sa population fondre comme neige au soleil.
Le taux de mortalité atteint des sommets, l’age moyen tombe à 25 ans et moins de 25% de la population arrivera à dépasser la barre des 50 ans. Il faut réagir et favoriser la procréation. Les romains doivent faire des enfants pour assurer la pérénité de l’empire. Dans un tel état des choses, l’homosexualité apparait comme un frein et un danger qu’il faut éliminer. Ce n’est plus seulement la morale qui se trouve atteinte mais l’existence de la société même. L’homosexualité constitue une menace pour le repeuplement de l’empire romain dans la mesure où cette sexualité empêche toute procréation. On va alors redurcir les lois réprimant l’homosexualité.

Pour faciliter les choses, on va se servir de la religion et affirmer que les tremblements de terre et les épidémies sont des châtiments divins pour punir les homosexuels. En s’en prenant aux gays, on ne fait donc que punir le “coupable” des catastrophes qui déciment l’empire.

L’empereur Byzantin Justinien (527-565) se montrera particulièrement cruel envers les homosexuels: en 553, il fera condamner tout acte homosexuel par la castration et le bûcher.

AU MOYEN AGE

richard coeur de lioneu à peu, l’homophobie tend à se calmer. On cesse de voir les homosexuels comme les responsables de tous les malheurs. Celà reste certes une faute mais au même titre que l’adultére, pas plus, pas moins. Le début du Moyen age se caractèrise donc par une relative tolérance même si le terme n’est pas tout à fait exact. On voit même certaines situations saugrenues se produire. Ainsi, des ouvrages de clercs à la gloire de l’amour entre hommes sont publiés. On consacre même un évêque ouvertement homosexuel à Orléans en 1098 sans que le pape Urbain II ne dise quoique ce soit bien qu’il ait été au courant. En Angleterre, les aventures avec des hommes des rois Richard Coeur de Lion et Edouard II d’Angleterre sont de notoriété publique.

Malheureusement ce climat assez tolérant ne va pas durer.
a montée de l’absolutisme au 13ième siécle va porter un rude coup à l’homosexualité. Les plus réactionnaires de l’église trouve dans le climat agité du moment un prétexte idéal pour relancer la lutte contre les gays. On est alors en pleine croisade, on cherche des coupables, des ennemis facilement identifiables et les gens se tournent de plus en plus vers l’église. Partout en Europe des lois sévéres vont alors condamner fermement les responsables de ce que l’on appelle alors des “crimes contre la nature”.

saint tomas d'aquin
Saint-Thomas d’Aquin
(1225-1274), théologien de renom, jouera un grand rôle dans le retour de la répression contre les homosexuels et dans la position homophobe de l’église catholique.
Peu à peu, on rapproche les notions d’homosexualité et d’hérésie notamment parceque le plus souvent les homosexuels faisaient parties de groupes en rébellion contre l’église. A ce titre, les homosexuels sont condamnés à la peine capitale.

D’un pays à l’autre, les modalités d’exécution varient: en Espagne, celui qui est déclaré coupable de “péché contre nature” est castré et lapidé; en France, on préfére le bucher, en Angleterre, on les enterre vivant….

La répression des homosexuels est sévére mais elle n’est pas exceptionnelle à cette époque et sil sont loin d’être les seuls victimes de cette intolérance: les juifs et les prêteurs sur gage sont eux aussi sanctionnés.

La Réalité des chiffres

On estime qu’entre 1317 et 1789, il n’y a eu que 78 procès pour homosexualité et 38 condamnations à la peine capitale soit un condamné tous les 7 ans. Comme le fait remarquer Yvan Matagon, comparé aux 10 de femmes brulées pour sorcélerie chaque année durant cette période, c’est bien peu.

L’église part aussi en guerre contre l’homosexualité dans ses propres rangs. Elle met tout en place pour empêcher toute tentative homosexuelle chez les moines. C’est pour celà, par exemple, qu’elle généralise les dortoirs de 10 personnes placées sous la surveillance d’un ancien dans les monastères, ce qui empêche tout rapprochement nocturne. Et on n’hésite pas à se servir de l’homosexualité pour discréditer ses opposants. Ainsi, le roi Philippe Lebel en conflit avec le pape Boniface VIII désireux de réaffirmer son pouvoir, l’accusera d’être sodomite.

La situation générale de la société donne lieu à de terribles débordements: Edward II, roi d’Angleterre dont l’attirance pour les hommes est de notoriété publique est déchu et empalé par le rectum selon certaines rumeurs; les chevaliers de l’ordre des templiers sont massacrés au motif, entre autres, d’être des sodomites…

La Renaissance: l’homosexualité renaît à travers l’Art

La Renaissance va permettre de relacher très légérement la pression sur les homosexuels notamment grace à la redécouverte des chefs d’oeuvres de l’antiquité. Si les textes se montrent toujours aussi fermes (malgré la tentative de certains juristes pour dépénaliser ces faits), en pratique un certain libéralisme réapparait. Les homosexuels trouveront à travers l’art un moyen de s’exprimer.  Pendant toute cette période, les tableaux présentant des hommes nus se multiplient.


Michel ange
glorifiera à travers la plupart de ses oeuvres la beauté du corps masculin. Malgré tout, une certaine censure veille et les sonnets qu’il écrira pour l’homme dont il était amoureux verront le pronom “il” remplacé par “elle” et ce n’est qu’en 1863 que tout reviendra en ordre.
Il est important de noter que cette bienveillance concernait surtout des artistes placés sous la protection de riches et puissants mécénes, et non pas l’homosexuel lambda.

C’est durant cette période qu’on découvre aussi les pratiques homosexuelles dans le Nouveau Monde à travers les Aztéques adeptes du travestisme.

La réforme protestante de Martin Luther au XIième siécle ne viendra pas en aide aux homosexuels bien au contraire, elle se servira bien souvent de l’homosexualité pour discréditer l’église catholique, notamment du fait du célibat des prétres.

De nouvelles lois sont adoptées pour réprimer l’homosexualité: Charles Quint, Empereur du Saint Empire romain-germanique, fait adopter un code pénal qui punit du bucher tout acte de luxure entre deux hommes, ou deux femmes (1532). Petit à petit, l’homosexualité, de péché religieux devient péché contre l’Etat. Malgré celà, dans certains pays, une certaine tolérance continue de s’étendre. La rivalité entre les deux églises (catholique et protestante) occupant la majorité des débats, on ressent moins le besoin de trouver un adversaire en la personne des gays. C’est d’autant plus vrai en France sous le régne d’Henri III (1574-1589). Il est de notoriété publique que ce roi aime la compagnie de ses “mignons”, ce qui conduit le poète Pierre de Ronssard à écrire des vers pour se moquer de ce penchant homosexuel du souverain.

    “Le roi ne m’aime point, pour être trop barbu,
    il aime à semencer le champ qui n’est herbu,
    et, comme un vrai castor, chevaucher le derrière”

Mais encore une fois, cette tolérance est uniquement présente dans les milieux aisés de la société et uniquement si on respecte les rôles dominant/dominé.

Les Lumières.

Le siècle des Lumières va apporter un regard nouveau sur l’homosexualité. Pour une des toutes premières fois, l’homosexualité fait l’objet d’un débat et non plus d’une condamnation pure et ferme. L’amour philosophique  devient un des principaux thémes de la philosophie de l’époque

Malheureusement, les penseurs de l’époque n’arriveront pas à se mettre d’accord et auront tous une position différente les uns des autres.

bentham
Dans “Essai sur la pédérastie”, le philosophe anglais Jérémy Bentham s’interroge sur la sévérité des peine sinfligées aux homosexuels. A l’issue de son étude, il ne trouve aucune raison qui puisse expliquer  cet état de fait (1).
Selon lui, l’homosexualité ne produit aucun préjudice à personne. Il va même jusqu’à affirmer que tous les  personnages de l’antiquité ont eu, à un moment ou un autre, un certain penchant homosexuel.

Dans son ouvrage “Des délits et des peines” qui jouera un rôle fondamental dans le droit pénal européen dans la mesure où il synthétise les différentes attentes des juristes de l’époque , Cesaria Beccaria s’interroge sur la proportionnalité des peines et donc sur leur utilité. Il pense notamment qu’il faut décriminaliser l’homosexualité.

Rousseau, quant à lui, est beaucoup moins favorable à l’homosexualité.  dans le livre II des “Confessions”, il démontre même un dégoût certain pour les homosexuels . Il est vrai qu’il y décrit sa mésaventures avec le faux Maure qui essaya d’abuser de lui.  Toujours est il que de cet événement, Rousseau en tire une généralité sur les gays. Et si on peut comprendre qu’il n’ait pas apprécié de se faire “harcelé” de la sorte, on peut regretter qu’un tel philosophe se laisse aller à une telle animosité à l’égard de ces hommes qui ont un “goût dépravé qui outrage la nature”. En dehors de l’hétérosexualité, point de salut aux yeux de Rousseau.

En dehors de ces débats philosophiques, l’homosexualité va gagner du terrain dans les villes.

En Angleterre, apparaissent les Molly House, ancétre des bar gay souvent tenus par un homme déguisée en femme. A Paris, les sodomites investissent plusieurs lieux de la capitale notamment le jardin des Tuileries.

HISTOIRE DE L’HOMOSEXUALITE

Sunday, November 29th, 2009

D’après Monchoix.net

Antiquité : Les amours masculines sont très présentes dans la mythologie :
- Ganymède (Pindare, Homère) ;
- Apollon et Hyacinthe (Ovide) ;
- Achille et Patrocle (Eschyle).

En Egypte, les pharaons disposaient de leur harem de beaux jeunes hommes.

Au Japon, les samouraïs ne cachaient pas leurs relations homosexuelles….etc… “Aimer un jeune homme au temps de Socrate était comme, aujourd’hui, entretenir une maîtresse, puis se fiancer avec une autre femme” dit Proust.

Dans l’esprit des Grecs anciens, le mariage entre un homme et une femme n’avait rien à voir avec l’amour, mais était avant tout politique et religieux. Pour eux, la sexualité avec une femme est vide de sens, sans âme et uniquement domestique, tandis que l’amour noble et le plaisir du sexe sont des affaires d’hommes. L’homosexualité est donc à cette époque la manifestation d’un machisme suprême.

C’est avec Moïse qu’apparaissent les grands châtiments pour les pratiques homosexuelles. Mais la répression et l’intolérance naissent véritablement avec le christianisme. L’Eglise toute-puissante va, vingt siècles durant, punir et châtier les invertis, qu’elle associe aux puissances maléfiques (Homosexualité masculine pourquoi ? (écologie humaine))

1071–1127 – Vie de Guillaume IX d’Aquitaine, le plus ancien des troubadours connus. Sonnets d’amour à un garçon.

XVIe siècle – Amours de Michel-Ange et Tommaso dei Cavalieri.

XVIe siècle – Règne d’Henri III, dont les ‘mignons’ sont conspués par Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay.

1804 – Code Napoléon. Sous l’ influence du duc Jean-Jacques de Camba-Cérès, l’homosexualité est décriminalisée.

1837–1901 – Règne de l’Impératrice Victoria. Lois très dures contre les homosexuels (lesbiennes ignorées).

1873 – Suicide de Piotr Tchaïkovski, vraisemblablement à cause du problème posé par son homosexualité.

1895 – Procès d’Oscar Wilde pour « mauvaises mœurs » (deux ans de prison)

Au 19eme siècle L’homosexualité est toujours qualifiée de “passions honteuses”, d’”acte immoral”, de “faits qui révoltent la nature”…mais il n’existait cependant pas de répression pénale spécifique.

1912–1921 – Floraison d’œuvres littéraires à thème homosexuel (Mort à Venise, La confusion des sentiments, Corydon, Si le Grain ne meurt).

1941–1945 – 800’000 homosexuels déportés dans les camps de concentration nazis. Le triangle rose qu’ils portaient sur la poitrine est devenu, avec le drapeau arc-en-ciel, l’un des symboles de ralliement gays (pointe tournée vers le bas).

6 août 1942 (sous Vichy) La majorité sexuelle est portée à 15 ans pour les actes hétérosexuels, et à 21 ans pour les actes homosexuels.

2 juillet 1945 (sous De Gaulle) Maintien de la loi de 1942 : la majorité pénale est à 18 ans, mais la majorité civile est de 21 ans pour les garçons.

30 juillet 1960 L’homosexualité est toujours considérée comme étant un “fléau social” ou une “maladie” qu’il fallait combattre en l’empêchant d’ être vu et d’ atteindre les mineurs. 1969 – Émeutes de Stonewall (2–4 juillet). Début du mouvement de libération gay.

1973 – L’American Psychiatric Association exclut l’homosexualité de la liste des psychopathologies.

1980’s – Le Danemark et la Suède créent le contrat de partenariat, « mariage » homosexuel.

4 août 1982 Dépénalisation de l’homosexualité en France. La majorité sexuelle est portée à 15 ans pour les relations hétérosexuelles et homosexuelles.

Depuis cette loi les textes législatifs vont dans le sens d’une harmonisation des droits entre couples hétérosexuels et homosexuels. (Homosexualité et droit ; Daniel Borrillo, 1998, P.U.F) En 1991 : L’O.M.S. retire l’homosexualité de sa liste des maladies mentales. (Droit et homosexualité ; Caroline Mecary, 2000)

1993 – Pink Cross lance en Suisse une pétition pour l’égalité juridique des couples homosexuels.

1994 – L’Union Démocratique Fédérale lance en Suisse une pétition contre l’égalité juridique des couples homosexuels.

1994 – Gay Pride internationale de New York : plus d’un million de participants. Manifestation annuelle se déroulant dans les grandes villes d’Europe et des États-Unis à la fin du mois de juin. Elle célèbre les émeutes de Stonewall (bar à New York, où les gays se sont révoltés contre les persécutions policières il y a 25 ans).

Ces fêtes peuvent réunir plusieurs centaines de milliers de gays dans les grandes villes, avec défilés, discos, festivals, pendant plusieurs jours.

1996 – Le Canada (surtout le Québec, Colombie-Britannique) et l’Afrique du Sud protègent constitutionnellement les homosexuels contre la discrimination homophobe

15 novembre 1999 : loi sur le PACS (pacte civil de solidarité) Selon le ministère de la justice : 19054 pacs ont été enregistrés entre le 16/11/99 et le 30/06/00.(c’est en Ile-de-France que le nombre de PACS a été le plus élèvé)

Petite histoire du sida

Thursday, December 4th, 2008

1969. C’est la date à laquelle le virus du sida aurait été introduit aux Etats-Unis par un immigrant haïtien. L’île d’Haïti aurait elle-même vu arriver la maladie en 1966, via une personne en provenance d’Afrique centrale. Plus loin encore sur le fil du temps, c’est dans les années 1930 que le sida aurait passé la barrière des espèces, alors que des humaines mangeaient de la viande de chimpanzé contaminée. Des chercheurs sont récemment remontés jusqu’à cette origine.

En quelques années, le virus se répand, pour l’heure essentiellement dans la communauté homosexuelle. 1981 : la maladie commence à faire des ravages et des équipes de chercheurs décrivent pour la première fois cet ensemble de symptômes inhabituels regroupés sous l’acronyme sida, syndrome d’immunodéficience acquise. L’épidémie s’est étendue à la planète entière. Rapports sexuels, transfusion, échange de seringue, accouchement… On réalise que les modes de contamination sont multiples, le monde s’affole.

1987 : c’est l’apparition du premier composé antirétroviral, l’AZT, et son cortège d’effets secondaires. 1996 semble dans un premier temps signer l’arrêt de mort du VIH : les trithérapies permettent de réduire le virus quasiment à néant. On le dit indétectable dans le sang. Les premières années, les effets secondaires du traitement sont très lourds, le malade doit avaler des dizaines de comprimés par jour.

2007 : la trithérapie, aujourd’hui, ce n’est parfois que deux comprimés par jour, facilement oubliés. Mais le virus est toujours là. Il suffit d’arrêter les médicaments pour qu’il prolifère à nouveau dans le corps. Pourtant, les comportements se relâchent et les médecins constatent chaque jour une recrudescence du nombre de contaminations ou de comportements à risque.

Plus de 25 ans après la découverte des premiers cas, l’épidémie de sida a ravagé des populations entières :

25 millions de morts dans le monde
33,2 millions de séropositifs aujourd’hui
6 800 personnes infectées chaque jour
5 700 morts dues, chaque jour, au sida, 2,1 millions de morts déjà en 2007