Sida : vers la fin de la pandémie ?

Ladepeche.fr
En 2010, 34 millions de personnes vivaient avec le virus du sida (VIH) à travers le monde. Un chiffre record mais qui permet de nourrir quelque espoir d’une possible fin de la pandémie à court terme, explique Onusida, dans un rapport publié ce lundi. En effet, le meilleur accès au traitement contribue à réduire le nombre de décès dus à la maladie.

“Cette année change pour nous la donne: pour la première fois nous sommes capables de montrer que si l’on traite suffisamment tôt les gens, on peut réduire le nombre de nouvelles infections”, a déclaré Michel Sidibé, le directeur exécutif d’Onusida, lors d’une conférence à Berlin. “Le nombre de personnes vivant avec le VIH (virus du sida) n’a jamais été aussi important, principalement en raison d’un meilleur accès aux traitements”, rapporte l’organisation onusienne.
700 000 vies sauvées en 2010

Le rapport révèle que 50 % des malades atteints du VIH ont accès à un traitement, ce qui a permis de sauver 700 000 personnes en 2010. Cette même année, le nombre de nouvelles infections a atteint son plus bas niveau depuis 1997, avec 2,7 millions de nouvelles personnes contaminées dont 390 000 enfants. Ce chiffre constitue un recul de 21 % par rapport au pic de 1997. “Même en cette période difficile –après trois ans de crise financière–, nous continuons d’avoir des résultats: de plus en plus de pays ont vu le nombre de nouvelles infections diminuer”, s’est réjoui Michel Sidibé. “Il y a quelques années, seulement, il paraissait fantaisiste d’annoncer la fin de l’épidémie de sida à court terme, mais la science, l’appui politique et la riposte communautaire commencent à produire des résultats tangibles et certains”, a-t-il poursuivi.
Obejctif : 0 nouvelle infection d’ici 5 ans

L’an dernier, 1,8 million de personnes sont mortes des suites du sida, un chiffre en baisse par rapport au pic de 2,2 millions de morts enregistré au milieu des années 2000. Pour les cinq prochaines années, des investissements judicieux peuvent aider à faire progresser la lutte contre le sida vers l’objectif “zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida”, espère Onusida.
Le continent african reste le plus touché

Avec 68% des malades infectées par le VIH sur son territoire en 2010, le continent africain reste le plus touché par la maladie. Dans cette région 5% des adultes vivent avec la maladie alors qu’ailleurs dans le monde le taux d’adultes malades est inférieur à 1%.

Le nombre de nouvelles personnes infectées baisse dans 33 pays, dont 22 en Afrique subsaharienne, région la plus touchée par l’épidémie. Les plus mauvais scores continuent d’être enregistrés en Afrique australe. L’Afrique du Sud compte plus de personnes malades (5,6 millions) que n’importe quel autre pays au monde. Les Caraïbes sont la deuxième région la plus touchée au monde avec 200 000 personnes vivant avec le VIH, soit 0,9% des adultes. L’Europe de l’Est est également atteinte par la maladie. 1,5 million de séropositifs y ont été recensés en 2010.

Le rapport souligne aussi que l’épidémie reste stable en Amérique du Nord et en Europe, avec 2,2 millions de personnes vivant avec le sida. Les traitements aux Etats-Unis, notamment, ont permis de réduire la mortalité des malades. Le nombre de morts est donc resté stable (30 000 en 2010) par rapport à 2001, alors que le nombre de séropositifs a augmenté de 30%.


Comments are closed.