Le SIDA en 2011 L’espoir vaincu par la peur du crime!

À la veille des instants, des jours et des mois les plus importants pour la communauté gaie, le premier décembre pour la journée mondiale du SIDA ou le mois de décembre comme mois international du SIDA, il est important de faire le point sur l’état de la recherche mais aussi sur des questions importantes pour les personnes atteintes, comme cette nouvelle vague canadienne de criminalisation du statut de séropositif.

En effet, bien que la recherche semble être portée par une motivation nouvelle surtout grâce à la découverte de nouvelles molécules qui permettent de croire que la maladie sera plus simple à gérer ou à traiter sous peu, grâce à de nouvelles trithérapies plus ciblées ou des vaccins préventifs, les conséquences les plus graves de ce virus sont encore bien présentes dans les pays industrialisés comme le Canada.

Il existe aujourd’hui dans le monde, selon l’ONUSIDA, plus de 143 recherches vaccinales préventives ou curatives et plus de 1500 recherches sur des molécules prometteuses qui, à terme, pourraient déboucher en un traitement définitif et curatif contre le VIH.

Comme vous le verrez dans le dossier qui suit, “La petite histoire du SIDA au Canada”, plus de 21,000 personnes en sont mortes et il est prouvé que l’apport économique, intellectuel et humain disparu de ces personnes à causé un ralentissement économique pour le Canada.

Non seulement la recherche est très active en 2011, on pense même pouvoir traiter d’ici l’en prochain la plupart des personnes atteintes avec un simple comprimé, une fois par jour, ce qui aurait pour conséquence de faire passer la maladie de “mortelle” à “chronique” sans danger de mort et toutes les études en ce sens le confirment.

Toutefois et c’est là que le débat doit maintenant se transposer, est-ce que le pouvoir judiciaire canadien, y compris au Québec, est effectivement en train de ruiner les 25 dernières années de campagnes de prévention en criminalisant le statut sérologique des gais? Les cas sont nombreux tant au Canada anglais qu’au Québec et consiste à porter des accusations criminelles graves allant de la voie de fait grave à la tentative de meurtre avec des peines de prison pouvant aller jusqu’à 25 ans, contre des personnes séropositives qui, alors qu’elle se savent atteintes du virus, n’osent le déclarer à leurs partenaires sexuels même si elles se protègent et même si elles sont sous trithérapie et indétectables.

Les procureurs de la Couronne, en allant dans cette direction depuis quelques années, placent maintenant les personnes intéressées à se faire dépister devant un choix difficile. Se découvrir séropositif et être traité ou fermer les yeux pour éviter des accusations criminelles et la prison?

Cette question ne devrait même pas se poser dans le cadre d’une réelle volonté de l’État d’éradiquer le VIH du pays, la peur étant la mère de la raison, pas plus fous que les autres, voilà que les gais refusent de plus en plus les tests de dépistage, jusqu’où ira cette régression du message social?

About gayglobeus

Roger-Luc Chayer Journaliste et éditeur de Gay Globe TV et de la Revue Le Point
This entry was posted in Le Point and tagged . Bookmark the permalink.

Leave a Reply