Des propos haineux contre les homosexuels débattus

Canoe
La Cour suprême se penche, ce jeudi, sur la propagation de propos haineux contre les homosexuels et sur les limites de la liberté d’expression au Canada.

La Commission des droits de la personne de la Saskatchewan est convaincue que l’activiste anti-gai Bill Whatcott a dépassé les bornes en distribuant des brochures contre les homosexuels à Regina et Saskatoon en 2001 et 2002.

« Nous sommes ici pour protéger et promouvoir la valeur de la liberté d’expression, mais aussi pour vraiment souligner qu’il y a une limite à cela, et une responsabilité qui vient avec », a déclaré David Arnot, qui dirige la commission. Celle-ci avait ordonné en 2005 à M. Whatcott de payer 17 500 $ pour « atteinte à la dignité » aux quatre personnes qui ont déposé des plaintes à la suite de la diffusion des brochures.

Un tribunal de la Saskatchewan avait renversé cette décision, mais la Cour suprême du Canada a accepté d’entendre la cause l’an dernier.

M. Whatcott est tellement déterminé à faire passer son message qu’il a passé la journée de mardi à Ottawa à distribuer 3 000 brochures remettant en question la moralité de l’homosexualité. Il admet ouvertement vouloir choquer.

« Je peux comprendre que vous pouvez être offensés, a-t-il dit. Mais je ne comprends pas comment on peut appeler ça de la haine. Mettre une opinion en avant, ce n’est pas de la haine. »

Bill Whatcott estime que l’on veut freiner sa liberté religieuse et son droit à la libre expression. Il s’est aussi lancé dans une campagne pour abolir les commissions des droits de la personne au Canada.

L’Association canadienne des libertés civiles est l’un des 20 intervenants à comparaître devant les neuf juges de la Cour suprême. Sans cautionner les vues de M. Whatcott, la directrice du programme des libertés fondamentales, Cara Zwibel, s’inquiète que des dispositions légales portant sur le discours haineux conduisent à la censure de débats difficiles au pays.

Mme Zwibel maintient que ceux qui dénoncent le message de M. Whatcott et d’autres vues controversées au pays peuvent utiliser leurs propres outils de communication pour exprimer leurs préoccupations.

« Ce genre de discours doit être dénoncé et contré, dit-elle. Mais il ne doit pas être réduit au silence. »


Comments are closed.