Elizabeth Taylor
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Dame Elizabeth Rosemond Taylor (née le 27 février 1932 à Hampstead en Angleterre), aussi connue sous le diminutif Liz Taylor, est une actrice anglo-américaine.
Elle commence sa carrière à l’âge de dix ans et rencontre aussitôt le succès en tournant dans des films tels que Fidèle Lassie, le mélodrame Le Grand National (qui lui vaut son premier triomphe personnel) réalisé par le directeur favori de Greta Garbo, Clarence Brown, Les Quatre Filles du docteur March mis en scène par Mervyn LeRoy (qui révéla Lana Turner), la comédie Le Père de la mariée de Vincente Minnelli et sa suite… Une place au soleil et Géant, les deux de George Stevens avec respectivement Montgomery Clift, James Dean et Rock Hudson, lui ouvrent, en 1956, les portes de l’immortalité. Étoile d’Hollywood dans les années 1950 et 1960, elle reçoit deux Oscars pour ses rôles dans La Vénus au vison et Qui a peur de Virginia Woolf ?. Ses autres grands succès incluent La Chatte sur un toit brûlant, Soudain l’été dernier ainsi que Cléopâtre et La Mégère apprivoisée.
Plus rare sur grand écran à partir des années 1970 en raison de sa santé précaire (et de l’insuccès de ses films dès la fin des années 1960), Elizabeth Taylor se consacre à la lutte contre le SIDA depuis le décès de son ami Rock Hudson en 1985.
En 1999, l’American Film Institute distingue Elizabeth Taylor comme la septième plus grande actrice de tous les temps dans le classement AFI’s 100 Years… 100 Stars.
Biographie
L’enfant-star
Elizabeth Taylor naît le 27 février 1932 à Hampstead, situé en Angleterre dans la banlieue cossue de Londres[1], avec la nationalité britannique, de parents tous deux américains et originaires de Kansas City (Kansas).
À l’âge de trois ans, elle prend ses premiers cours de danse classique. En 1939, la Seconde Guerre mondiale éclate et ses parents retournent habiter aux États-Unis[2], où ils emménagent à Los Angeles, à l’endroit où vivait la famille de sa mère Sara[3]. C’est là qu’Elizabeth découvre le cinéma et que sa mère la présente aux studios de Hollywood[3].
Sara Taylor joue un rôle déterminant pour le début de la carrière de sa fille. Tout en complétant l’instruction d’Elizabeth, elle lui fait suivre des leçons de chant, de danse et d’équitation. Elle fréquente avec sa famille tous les lieux où les personnalités des milieux cinématographiques s’affichent[2]. Elle attire ainsi l’attention d’un dirigeant de Universal Pictures, J. Cheever Cowdin qui offre un contrat de six mois à Elizabeth[2]. Elle obtient son premier rôle en 1941 dans le film There’s One Born Every Minute mais les studios Universal ne sont pas convaincus par cet enfant « au regard d’adulte » et ne renouvellent pas son contrat[2].
Sa mère, déterminée, repart à l’assaut des maisons de production et décroche un casting pour un film de la Metro-Goldwyn-Mayer. Grâce aux conseils de sa mère et à son accent anglais impeccable, Elizabeth obtient le petit rôle de Priscilla dans Fidèle Lassie (Lassie Come Home, 1943)[2]. Le film, qui est un succès, lui permet de rencontrer Roddy McDowall, un des enfants stars de la MGM, avec qui elle reste amie toute sa vie[3]. Ses parents signent ensuite un contrat d’un an avec la Metro-Goldwyn-Mayer[2].
Après deux apparitions non-créditées dans les films Jane Eyre[4] et Les Blanches Falaises de Douvres (de Brown déjà), côtoyant des stars de première grandeur (Orson Welles, Joan Fontaine, Irene Dunne)[5], elle obtient son premier grand rôle avec Le Grand National aux côtés de Mickey Rooney, le plus illustre des enfants stars de l’époque (qui avait déjà vingt-quatre ans alors)[6]. Elle y interprète une jeune fille qui entraîne un cheval pour remporter une célèbre compétition hippique. Durant le tournage, elle a plusieurs accidents de cheval qui lui provoquent des douleurs au dos toute sa vie[3]. Le film étant un succès (plus de 4 000 000 dollars de recettes[7].), elle est engagée pour un contrat longue-durée avec la MGM. Elle poursuit alors ses études avec d’autres enfants-star à la Little Red School, où elle reçoit son diplôme d’études en 1950[8],[9].
Dès lors elle ne cesse d’enchaîner les tournages. Elle retrouve la mascotte de la MGM, la chienne Lassie, dans Le Courage de Lassie (1946) pour le premier rôle et devient l’une des Quatre Filles du docteur March où elle fait preuve d’humour en incarnant la petite peste Amy. Elle y a pour partenaire Janet Leigh, autre espoir du studio. L’adolescente interprète la fille de William Powell et Irene Dunne dans Mon père et nous du vétéran Michael Curtiz, et croise des monuments de Hollywood tels que Mary Astor, Wallace Beery ou Greer Garson, travaillant avec Jack Conway et Richard Thorpe, le plus souvent dans des comédies familiales. Cependant la beauté de la jeune fille s’épanouit précocement et elle passe rapidement à des rôles adultes.
Sara Taylor, son meilleur agent de publicité, est attentive et exigeante durant toute cette période[10], ce qui n’empêche pas Liz d’avoir des idylles et d’épouser son premier mari en 1950, Conrad « Nicky » Hilton Jr, héritier de la chaîne d’hôtels Hilton. Cependant, le mariage est un échec et s’achève au bout de neuf mois[11].
La belle aux yeux violets
La jeune femme, dont les yeux ont la particularité d’être violets[12], est désormais mûre pour les premiers rôles. À seize ans, elle est l’épouse de Robert Taylor dans le suspense Guet-apens, puis elle joue les jeunes mariées dans deux productions de Vincente Minnelli Le Père de la mariée et sa suite Allons donc, papa !, deux comédies, satire de la classe moyenne américaine, qui lui donnent pour parents Spencer Tracy et Joan Bennett.
C’est au cours de la première de L’Héritière qu’elle rencontre un autre acteur avec qui elle a une relation amicale privilégiée, Montgomery Clift. Elle tourne avec lui en 1951 Une place au soleil, un classique de George Stevens, pour la Paramount Pictures. Ce film est l’adaptation du roman An American tragedy de Theodore Dreiser dont Josef von Sternberg a réalisé une première version en 1931.
Séquestrée et menacée de viol par George Sanders, éclipsant le couple vedette formé par Robert Taylor et Joan Fontaine, elle est la véritable héroïne d’Ivanhoé, film d’aventures médiévales réalisé par Richard Thorpe et tourné aux studios de Boreham Wood en Angleterre. C’est à cette époque qu’elle côtoie l’acteur Michael Wilding à Londres ; elle l’épouse en 1952 et aura avec lui deux enfants : Michael Howard Wilding (né en 1953) et Christopher Edward Wilding (né en 1955).
Elle tourne ensuite sous la direction de Stanley Donen (Une vedette disparait/Love Is Better Than Ever), avec qui elle a une aventure[13], Charles Vidor (Rhapsodie face à Vittorio Gassman), William Dieterle (La Piste des éléphants pour lequel elle remplace au pied levé Vivien Leigh, son modèle[13]), Curtis Bernhardt (Le Beau Brummel aux côtés des britanniques Stewart Granger et Peter Ustinov) et Richard Brooks (La Dernière Fois que j’ai vu Paris en 1954) avec qui elle a aussi une brève liaison[13].
Une sensualité révélée
Elle participe ensuite à deux superproductions. Pour commencer Géant, autre classique de George Stevens mais plus controversé[14], vaste fresque d’une famille au Texas avec pour partenaires James Dean et Rock Hudson, dont elle deviendra également très proche. La production coûte un peu plus de cinq millions de dollars[15] et est un des plus grands succès de la Warner.
L’autre budget impressionnant de 6 millions de dollars fut pour L’Arbre de vie[16], grande fresque avec pour toile de fond la guerre de Sécession. La MGM veut en faire un second Autant en emporte le vent, sans y parvenir malgré les moyens et les scénaristes qui s’attellent au scénario pendant six ans. Le tournage est interrompu pendant deux mois à la suite d’un terrible accident de voiture survenu à son ami Montgomery Clift[2] après une réception qu’elle a donnée. Il se brise la mâchoire et la moitié du visage et malgré la chirurgie plastique l’accident lui laisse de profondes séquelles pour le reste de sa vie[17],[18]. Ayant été alerté par Kevin McCarthy, elle a sauvé la vie de Cliff en lui retirant les dents qui l’étouffaient[19].
Elle rencontre par la suite Mike Todd, inventeur du procédé Todd-AO et producteur de cinéma notamment du Tour du monde en 80 jours, alors que son couple est au plus mal. C’est le coup de foudre et après avoir divorcé de Michael Wilding elle se remarie avec Mike Todd en 1957. De cette union naît une petite fille, Liza, une naissance très douloureuse qui faillit emporter Elizabeth. Sept mois plus tard, Mike Todd se tue dans un accident d’avion. Elizabeth n’a pas terminé le tournage de La Chatte sur un toit brûlant qui va consacrer son talent. Inconsolable, elle termine le film tant bien que mal avec l’aide du réalisateur Richard Brooks et de son partenaire Paul Newman[20].
Ce film et le suivant Soudain l’été dernier de Joseph L. Mankiewicz sont tirés de pièces à succès du dramaturge Tennessee Williams. Elle y exprime une sensualité animale rarement aussi bien exploitée, notamment dans le film de Mankiewicz, aux côtés de Montgomery Clift et de Katharine Hepburn. Les deux films remportent un énorme succès au box-office et obtiennent en tout neuf nominations aux Oscars dont, dans les deux cas, celui de meilleure interprète féminine pour Elizabeth Taylor. Joseph L. Mankiewicz déclara à propos d’elle « Elizabeth Taylor, à l’époque de Soudain l’été dernier, avait ce que vous appelez en peinture un talent de primitif, que je trouvais extraordinaire. Je pense que Tennessee Williams, l’auteur de la pièce écrit ce que j’appelle des arias, comme à l’Opéra, pour des actrices ; par exemple, le dernier aria d’Elizabeth Taylor dans Soudain l’été dernier »[21].
Pendant cette période, elle se rapproche du chanteur Eddie Fisher, le meilleur ami de Mike Todd. Mais Fisher est marié avec Debbie Reynolds et après avoir attendri l’Amérique en veuve inconsolable, elle apparaît en briseuse de ménages[6]. La presse se déchaîne ce qui n’empêche pas Liz Taylor d’épouser Eddie Fischer en 1959[22][réf. incomplète]. L’année suivante, elle joue une prostituée dans La Vénus au vison. Malgré une hospitalisation pour une pneumonie à Londres, elle est présente pour recevoir son premier Oscar de la meilleure actrice en 1961[23]. Elle avait pourtant émis des critiques publiques contre le film[23],[24]. Ce trophée la récompense après trois échecs consécutifs pour de grands films. La Vénus au vison est un film mineur dans sa carrière mais sans doute les votants ont-ils voulu l’encourager dans sa convalescence et faire office de rattrapage pour les statuettes qu’elle avait ratées pour des rôles largement plus marquants[12]. Ce film achève d’ailleurs le contrat qui lie Elizabeth Taylor avec la MGM[25].
Elle défraie de nouveau la chronique avec sa liaison avec Richard Burton, quelques années plus tard.
Cléopâtre et Marc Antoine
En 1963, elle devient l’actrice la mieux payée du cinéma, ayant obtenu un cachet d’un million de dollars et 10 % des bénéfices[26] pour jouer le « rôle-titre » dans Cléopâtre pour la 20th Century Fox, sous la direction de Rouben Mamoulian puis de Joseph Leo Mankiewicz. C’est la première fois qu’elle travaille avec son futur mari, Richard Burton. Le tournage commence à Londres dans les studios de Pinewood en septembre 1960[27]. Mamoulian est à la réalisation, Stephen Boyd interprète Marc Antoine et Peter Finch Jules César. Mais très vite la production vire à la catastrophe. Des décors faramineux sont acheminés en Angleterre, la pluie, le froid et le brouillard perturbent le tournage et Liz Taylor tombe malade pendant les six premiers mois de tournage[28] en raison de la trachéotomie qu’elle doit subir[6]. Pour réduire les coûts astronomiques le plateau est déplacé à Rome à Cinecittà au climat plus propice et la distribution est remaniée. On remplace le réalisateur et les acteurs principaux par Mankiewicz, Richard Burton et Rex Harrison et le film reprend en septembre 1961 sous de meilleurs auspices.
C’était sans compter sur la rencontre Taylor-Burton qui se transforme aussitôt en passion[29],[30],[31]. Le scandale éclate et leur liaison fait tant de bruit que le film manque d’être de nouveau interrompu[6],[31]. Le couple est harcelé par les paparazzi, les studios expriment leur mécontentement et même le Pape s’en mêle en se déclarant choqué. Mais tout rentre dans l’ordre devant l’enthousiasme du public et la détermination de ce couple explosif à afficher leur relation.
Le film se termine, après avoir mis au bord de la faillite (selon la légende) les studios de la 20th Century Fox[32], avec un record de coût de 44 millions de dollars[33], le film en rapporte 57[34]. Malgré ce déchaînement médiatique chacun réussit à divorcer et ils se marient enfin en 1964.
Pour Cléopâtre, le contrat d’Elizabeth Taylor stipule que son salaire sera versé comme suit : 125 000 dollars US pour les 16 semaines de travail et 50 000 dollars US en plus par semaine[30]. Quand le film est retourné à Rome en 1961, elle a gagné plus de 2 millions de dollars. Elle gagne le procès intenté par la 20th Century Fox contre elle et Burton et remporte finalement 7 000 000 de dollars[30].
La dernière star d’Hollywood
Liz Taylor avec Cléopâtre atteint son apogée[25]. Sa passion pour Burton se reflète à l’écran, sur ses huit films suivants, sept se tournent avec lui. Le couple s’illustre dans des projets prestigieux associés aux auteurs Terence Rattigan, Dalton Trumbo ou Graham Greene, sous la direction d’Anthony Asquith ou de Vincente Minnelli, avec pour co-stars Orson Welles, Alec Guiness ou Lillian Gish… Surtout, il triomphe avec Qui a peur de Virginia Woolf ? du jeune Mike Nichols, pour lequel Taylor prend quinze kilos et se vieillit de vingt ans[35]. Le rôle de Martha dans ce film est souvent considéré comme le meilleur qu’elle interpréta[36]. Elle remporte son deuxième Oscar tandis que Burton est snobé par la profession.
Ils produisent eux-mêmes leur film suivant, dont un million de dollars qu’ils payent par leur propres moyens[25],[37], La Mégère apprivoisée, comédie de Shakespeare adaptée par Franco Zeffirelli. Le film est un succès et rapporte 8 000 000 dollars[38]. L’actrice apparaît également en Hélène de Troie dans un film co-réalisé par son mari.
Elle enchaîne avec Reflets dans un œil d’or de John Huston avec Marlon Brando et deux films de Joseph Losey Boom (encore Tennessee Williams) et Cérémonie secrète – ce dernier sans Burton mais avec Robert Mitchum et Mia Farrow. Les trois films sont aujourd’hui des classiques[14] mais cette fois le public ne suit pas[31]. Son rôle dans Les Noces de cendre (où l’actrice est partagée entre Henry Fonda et Helmut Berger et pour lequel elle est nommée au Golden Globe de la meilleure actrice[39]) est jugé publiquement vulgaire et sans intérêt par Burton et leur vie privée finit par occulter sa carrière. La critique trouve ses films « sans intérêt »[40].
Aux côtés de Richard Burton, elle est encore l’héroïne au cinéma de Hammersmith Is Out de Peter Ustinov (inspiré par la légende de Faust et Ours d’argent à Berlin) et de Under Milk Wood d’après Dylan Thomas (avec également Peter O’Toole), et à la télévision de Divorce (1973). Sur grand écran surtout, la star collectionne les échecs publics et critiques car ni Las Vegas, un couple de Stevens ni Une belle tigresse (David de la meilleure actrice étrangère, après Ali McGraw et avant Liza Minnelli)[39], face à Warren Beatty et Michael Caine, ne suscitent l’enthousiasme, malgré des critiques aujourd’hui plus tendres[14]. Puis Taylor interprète une femme perturbée dans Identikit (1974) de Giuseppe Patroni Griffi où elle croise Andy Warhol. D’ailleurs la tonalité de ces films tardifs est souvent sombre, glauque même (Night Watch, film d’horreur où elle retrouve son partenaire de La Vénus au vison, Laurence Harvey), exception faite pour la comédie musicale A Little Night Music, autre argument négatif de la critique, qui se déchaîne aussi sur la voix de Taylor, jugé criarde ou grêle si elle chante, et regrette la beauté exquise des années 1950[13].
En 1976, c’est avec d’autres grands noms du cinéma (Kirk Douglas, Richard Dreyfuss, Anthony Hopkins, Burt Lancaster et la jeune Linda Blair) qu’elle joue dans Victoire à Entebbé. Puis, quatre ans après, elle est dirigée par Guy Hamilton dans une adaptation des œuvres d’Agatha Christie sur la célèbre Miss Marple, Le miroir se brisa où elle donne la réplique à Kim Novak et Rock Hudson. Dans le coûteux L’Oiseau bleu, conte tourné en Russie par le prestigieux George Cukor (et échec cuisant), elle incarne l’amour maternel et Ava Gardner le vice… Les média et surtout les humoristes la caricaturent à outrance et se moquent cruellement de son embonpoint, critiquent sa personnalité et ses goûts jugés vulgaires : le « monstre sacré » évince la comédienne[13].
Une retraite progressive
Malgré ses nombreux problèmes de santé, Elizabeth Taylor demeure plutôt active (elle n’a que 50 ans et paraît immortelle), surtout à la télévision dans les années 1980. Elle participe ainsi à des séries télévisées comme Hôpital central (elle se propose en tant que fan ![41], La Force du destin et même Les Simpson où elle prête sa voix à Maggie Simpson mais également à sa propre personne[42],[43].
En 1985, Taylor interprète, toujours pour la télévision, Louella Parsons, qu’elle a bien sûr connue durant l’âge d’or d’Hollywood, et surtout revient, bronzée et amincie, dans la saga Nord et Sud. Son retour fait sensation et elle collectionne les couvertures de presse : c’est alors qu’Elizabeth Taylor devient la rivale de Joan Collins[44], tardivement promue superstar grâce à la télévision, et que sa venue au festival de Cannes crée l’événement[13].
C’est ainsi qu’elle paraît, une des beautés les plus exceptionnelles de l’écran américain dans ses derniers flamboiements, dans des téléfilms de prestige en compagnie d’autres vétérans (Robert Wagner, Tom Skerritt, George Hamilton avec qui elle connaît une aventure[13]) ou face à Mark Harmon dans une adaptation de son cher Tennessee Williams, et qu’elle effectue un retour fugace au cinéma, dans un court rôle de cantatrice, jouant Aïda[Lequel ?] sous la direction de son cher Zeffirelli, mais de nouveau des problèmes de santé l’éloignent des écrans[13].
En 1991, elle épouse son septième ou huitième mari (ayant épousé Burton deux fois) Larry Fortensky rencontré à la clinique Betty Ford de Los Angeles trois ans plus tôt[45]. Ils divorceront après cinq ans de mariage. Depuis, Taylor ne s’est jamais remariée.
Les Pierrafeu (1994), produit par Steven Spielberg, dans lequel John Goodman, à son grand désarroi, la traite de « fossile »[46], est son dernier film – drôle d’adieu ; pour sa prestation, la superstar tant de fois enterrée et ressuscitée est nommée au Razzie Award de la Pire Actrice dans un Second Rôle. En 2001, le téléfilm Drôles de retrouvailles associe Taylor à Joan Collins, Shirley MacLaine et Debbie Reynolds, trois autres survivantes du Hollywood des années 1950 : l’événement rencontre peu d’écho, et en 2003, après avoir tourné dans un épisode de la série Dieu, le diable et Bob elle annonce mettre un terme définitif à sa carrière[12].
Depuis le début des années 1980, elle réside à Bel Air en Californie où habite l’un de ses amis Michael Jackson, qu’elle a défendu et soutenu lors de ses deux accusations d’abus d’enfants pour lesquelles il a été respectivement relaxé et acquitté[47],[48]. Elle est d’ailleurs la marraine de ses deux enfants Paris Jackson et Prince Michael Jackson I[12].
En novembre 2004, elle annonce avoir reçu un diagnostic d’insuffisance cardiaque : une anomalie de la fonction cardiaque est responsable de l’incapacité du myocarde à assurer un débit cardiaque suffisant pour couvrir les besoins énergétiques de l’organisme. Ces problèmes de santé s’inscrivent dans une longue série : elle s’est brisée le dos à cinq reprises et a dû être hospitalisée pour deux pneumonies ainsi que pour un cancer de la peau et également pour une tumeur au cerveau[12]. Souffrant d’une ostéoporose et née avec une scoliose, elle utilise aujourd’hui un fauteuil roulant pour ses déplacements[49].
Le 6 avril 2008, elle est conduite d’urgence au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles et a été prise en charge immédiatement avant de rentrer chez elle plus tard dans la journée. Son attaché de presse Dick Guttman a déclaré à la presse : « Mme Taylor va bien. Les rumeurs qui ont démarré en Angleterre sur sa santé sont spectaculaires, alarmistes et fausses. Sa visite à l’hôpital s’effectue par précaution. »[50]
Travail pour l’amfAR
Elizabeth Taylor en 1981.
Elizabeth Taylor a consacré beaucoup de temps et d’énergie à la collecte de fonds pour la lutte contre le SIDA. « Je regardais toutes les actualités sur cette nouvelle maladie et je me demandais pourquoi personne ne faisait rien. Et ensuite je me suis rendu compte que j’étais comme eux. Je ne faisais rien pour aider »[51] se souvient l’actrice qui a également aidé au lancement de l’American Foundation for AIDS Research (amfAR), aux côtés du Dr. Mathilde Krim et de médecins et scientifiques[51], après la mort de son ami et partenaire (au cinéma) Rock Hudson en 1985. Aimée du public, elle a réussi à attirer l’attention des médias et toucher des millions de personnes[51]. En 1986, elle est apparue dans quelques spots télévisés dont Men, Women, Sex & AIDS[52] dans le but de sensibiliser sur son action. En 1991, les photos de son huitième mariage avec Larry Fortensky ont été vendues 1 million de dollars, somme reversée ensuite à l’association.
En 1991, elle a fondé sa propre organisation The Elizabeth Taylor AIDS Foundation qui a pour but de recueillir des fonds pour lutter contre la maladie dans le monde entier[53]. Elle a également apporté son soutien à plusieurs événements majeurs, dont la Journée mondiale de lutte contre le SIDA ainsi que les soirées organisées au Festival de Cannes chaque année. Depuis 2004, c’est Sharon Stone qui préside le gala[12].
On estime qu’en 1999, elle avait contribué à la collecte d’au moins 50 millions de dollars pour financer la recherche contre le SIDA[54]. Elle a été honorée de plusieurs récompenses pour ses activités caritatives[51].
Ses cachets
Vie privée
Mariages
Elizabeth Taylor, Liza Todd et Mike Todd
Liée à l’acteur Montgomery Clift par une longue « amitié amoureuse » sans espoir (en raison de l’homosexualité de l’acteur), Elizabeth Taylor fut mariée huit fois avec sept hommes différents[55] :
- du 6 mai 1950 au 29 juin 1951, avec Conrad Nicholson Hilton Jr. (1926-1969) dit Nicky Hilton, héritier de la chaîne des hôtels Hilton et directeur de la TWA[55] ;
- du 21 février 1952 au 26 janvier 1957, avec l’acteur Michael Wilding (1912-1979)[55] ;
- du 2 février 1957 au 22 mars 1958, avec le producteur Michael Todd (1909-1958) dit Mike Todd, seule de ses unions à ne pas s’être conclue par un divorce[55] ;
- du 12 mai 1959 au 6 mars 1964, avec le chanteur Eddie Fisher[55], mariage durant lequel débuta la liaison avec Richard Burton ;
- du 15 mars 1964 au 26 juin 1974, avec Richard Burton (premier mariage)[55] ;
- du 10 octobre 1975 au 29 juillet 1976, avec Richard Burton (second mariage)[55] ;
- du 4 décembre 1976 au 7 novembre 1982, avec le sénateur John Warner (né en 1927)[55] ;
- du 6 octobre 1991 au 31 octobre 1996, avec l’industriel Larry Fortensky[55].
Un neuvième mariage est prévu avec son agent et compagnon de la comédienne depuis quelques années, Jason Winters, de presque trente ans son cadet[56].
De ses différentes unions, Elizabeth Taylor a eu plusieurs enfants :
- avec Michael Wilding :
- avec Michael Todd :
- Elizabeth Frances Todd, surnommée Liza (née le 6 août 1957) ;
En outre, durant son mariage avec Eddie Fisher, en 1964, elle entama avec celui-ci des démarches visant à l’adoption d’une petite fille, qui fut en fin de compte adoptée par Taylor et Burton : Maria Burton (née le 1er août 1961).
Amants
C. David Heymann, dans son livre Liz : La biographie non autorisée d’Elizabeth Taylor, dresse la liste des amants de la belle actrice, grande séductrice de l’écran dotée d’une vitalité extraordinaire (en témoigne sa résistance à ses problèmes de santé et à ses abus divers). Outre ses amitiés amoureuses avec les plus célèbres homosexuels d’Hollywood (Montgomery Clift, Rock Hudson, James Dean…) et ses liaisons déjà citées avec les réalisateurs Stanley Donen et Richard Brooks et avec l’acteur George Hamilton, le biographe détaille (de façon parfois choquante) les passades de Taylor, avec les acteurs Peter Lawford, Victor Mature, et le chanteur et acteur Frank Sinatra parmi les plus connus de ses amants[57].
Autres intérêts
La passion des bijoux
Sa passion pour la joaillerie est connue. Elle est d’ailleurs l’une des clientes du fabricant de bijoux Shlomo Moussaieff[18][réf. incomplète]. L’une des phrases que l’on cite d’elle est même : « Dans la vie, il n’y a pas que l’argent. Il y a aussi les fourrures et les bijoux[18] ». Au fil des ans, elle acquiert plusieurs bijoux connus, comme le Krupp Diamond de 33,19 carats, ou encore le Taylor-Burton Diamond de 69,42 carats en forme de poire que portait Grace Kelly et offert par son mari lors de son 40e anniversaire[58]. Après leur divorce, il est vendu aux enchères en 1978 pour la somme de 5 000 000 dollars US, qui sont utilisés pour construire un hôpital au Botswana[58],[59]. Burton lui a également acheté, à l’occasion de la Saint Valentin en 1969, la Peregrina Pearl. Cette perle de 50 carats avait appartenu autrefois à Marie Ire d’Angleterre, dont Burton avait acquis le portrait où elle portait ce même bijou. Au moment de son acquisition, le couple découvre que le National Portrait Gallery à Londres n’a pas de peinture originale de Marie et décide de l’offrir donc à la galerie[60],[61]. Sa collection de bijoux a été répertoriée et photographiée par John Bigelow Taylor dans son livre My Love Affair with Jewelry sortie en 2002. Elizabeth Taylor a également conçu des bijoux et lancé trois parfums, Passion, White Diamonds (qui fait partie des dix meilleures ventes de parfums de la décennies 1990) et Black Pearls, qui lui ont fait gagner près de 200 000 000 dollars US.
Du 10 décembre 2010 au 12 janvier 2011, dans le cadre de l’exposition Bulgari, l’actrice dévoile pour la première fois en France des pièces exceptionnelles issues de sa collection privée[62].
Conversion au judaïsme et adhésion au Centre de la Kabbale
Elizabeth Taylor est née dans une famille adepte du mouvement religieux de la Science chrétienne. Lors de sa venue à Hollywood, la jeune femme n’était pas croyante. Néanmoins, lorsqu’elle commence à fréquenter Nicky Hilton, son premier mari, elle se convertit au catholicisme[63].
En 1952, elle joue le rôle d’une jeune fille juive dans Ivanhoé et sept ans plus tard, elle se convertit au judaïsme. Dans son autobiographie Elizabeth Takes Off, elle déclare que « ça n’a absolument rien à voir avec mon passé. Mes deux maris Mike Todd et Eddie Fisher étaient tous les deux juifs, mais j’avais voulu le devenir avant[64],[65]. »
Début 1959, elle se convertit au Temple Israël à Hollywood, au grand désespoir de ses parents, et reçoit le nom hébreu de Elisheba Rachel[66]. Cependant la passion qu’elle a pour cette religion diminue rapidement, et elle n’est allée qu’une fois à la synagogue, sans jamais renoncer pour autant à porter sa croix[66]. Des années plus tard, elle commence à s’intéresser à la spiritualité, à Dieu et à la prière[67],[68].
En 1998, elle participe à une cession de 200 dollars US à 300 dollars US du Centre de la Kabbale[69]. Ce mouvement spirituel repose principalement sur la lecture du Zohar, dont une version originale reliée en vingt-trois volumes est vendue par le centre. Cette pratique est fortement contestée par de nombreux rabbins qui y voient non seulement une appropriation mercantile de leur patrimoine culturel mais également une dérive sectaire[70],[71]. Comme Elizabeth Taylor, de nombreuses stars ont affirmé leur appartenance à ce mouvement comme Madonna, Tippi Hedren ou Demi Moore.
Popularité
- Aujourd’hui, Elizabeth Taylor reste une actrice des plus connues et il existe de nombreuses références à l’actrice ou aux rôles qu’elle incarna dans la culture populaire. Depuis 1975, onze documentaires ont été réalisés sur elle[72]. En 1995, un téléfilm, Liz: The Elizabeth Taylor Story, a ainsi retracé sa vie avec Sherilyn Fenn dans le rôle titre. Elle a également fait la couverture de 227 magazines[72].
- De la même manière que Saint-Tropez grâce (ou à cause) de Brigitte Bardot, Puerto Vallarta, petit village de pêcheurs, est devenu un lieu de villégiature pour classes aisées après que Elizabeth Taylor et Richard Burton s’y sont installés[73].
- Mark David Chapman, l’assassin de John Lennon a confié lors d’une vidéo conférence tenue depuis la prison Attica à New York le 7 septembre 2010, qu’il avait envisagé d’assassiner d’autres célébrités, dont Johnny Carson et Elizabeth Taylor, et qu’il avait arrêté son choix sur Lennon parce qu’il lui semblait une cible plus aisée à atteindre – dramatique effet de la popularité…[74][réf. insuffisante]
- Elizabeth Taylor apparaît également dans le premier tome des Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin. Dans ce roman, le personnage de DeDe Halcyon-Day rencontre l’actrice lors d’un séjour dans un centre d’amaigrissement.
- En 1990, le parolier et interprète Jacques Duvall publie sur son album Je déçois… la chanson Elizabeth Taylor : « Elizabeth Taylor/Retire lentement/Son peignoir lamé or/Ses bas et ses diamants/En sifflant du Gershwin/Et du Jack Daniels/Elle dénude sa poitrine/La plus belle c’est bien elle »[75].
- Un portrait d’Elizabeth Taylor intitulé Silver Liz réalisé par Andy Warhol en 1963 a été adjugé aux enchères chez Christie’s à Londres pour la somme record de 10 millions de dollars[82].
- Dans le Vanity Fair de janvier 2011, Johnny Depp, interrogé par Patti Smith, confie après le tournage de The Tourist : « J’ai eu l’honneur et le plaisir de connaître Elizabeth Taylor pendant un certain nombre d’années. Vous savez vous vous asseyez avec elle, elle se jette dans le fauteuil, jure comme un marin, elle est hilarante. Avec Angelina Jolie, c’était la même chose, la même approche. » Des rumeurs avancent par ailleurs les noms d’Angelina Jolie et Catherine Zeta-Jones pour interpréter Taylor dans un prochain film sur les amours de la star aux yeux violets avec Burton – rumeurs infondées semble-t-il.
Filmographie
Distinctions
- La même année, l’American Film Institute, qui lui avait déjà rendu hommage en 1993[86], l’a classée septième des plus grandes actrices de tous les temps dans le classement AFI’s 100 Years… 100 Stars[87].
Récompenses
Nominations
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
(fr) Elizabeth Taylor, Elizabeth dit tout, Robert Laffont, 1988, 296 p. (ISBN 9782221056486)
(fr) Donald Spoto, Elizabeth Taylor – Passions d’une vie, Éditions Belfond, 1996 (ISBN 2-7144-3315-4)
(fr) James Ursini, Elizabeth Taylor, Taschen France, 1996, 192 p. (ISBN 3822823228)
(fr) Bertrand Meyer-Stabley, La véritable Elizabeth Taylor, Pygmalion Éditions, 2004, 303 p. (ISBN 2-85704-900-5)
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