André Arthur est le personnage le plus fascinant que j’ai eu le plaisir, vraiment, de croiser de toute ma vie. Avant de vous dire pourquoi et afin de respecter les normes éthiques qui m’animent, je vous ferai une déclaration de conflit d’intérêt. Oui je suis un collaborateur et un invité d’André Arthur depuis des années, près de 17 ans en fait, oui je suis payé comme chroniqueur et oui, je vais écrire un texte ici-même sur Arthur en vous demandant de ne pas diluer une seule de mes affirmations car je suis bien placé après tout pour vous en parler. Voilà pour le conflit d’intérêt, maintenant passons aux choses sérieuses.
André Arthur est un homme d’un autre temps, d’une autre époque alors que les propos voulaient dire quelque chose. Il n’est pas de ces temps modernes où l’image passe avant le sens d’un mot, c’est d’ailleurs sa force. Quand il m’a demandé de lui fournir quelques chroniques sur la chute de Montréal aux enfers du tiers-monde, je savais avec qui j’allais collaborer parce que j’avais été souvent invité à ses émissions de radio et j’avais apprécié dès le début l’humour absolument inusité et formidablement intelligent du géant de Québec. Il n’a pas occupé que la tête des cotes d’écoute de Québec pendant 30 ans, il est aussi physiquement un stentor non pas aux portes de Troie mais aux portes de l’absurde, toujours présent et volontaire pour démasquer les usurpateur et les gigolos qui nous dirigent. Il s’est entouré de quelques chroniqueurs non pas pour l’assister, Arthur n’a pas besoin d’aide, mais pour garder l’oeil sur tous les front en même temps. Je me considère comme tel, comme un simple observateur de ce qui se fait à Montréal, pour lui rapporter ce qu’il sait déjà mais en d’autres mots, sous un angle différent.
André Arthur avait relevé le défi de TQS probablement pour répondre à un question qu’il devait se poser à savoir si la télé allait bien refléter son propos, lui permettre de passer le message d’une nouvelle manière, en alliant le visuel à son style radiophonique qui a fait école. La radio parlée de Québec est d’ailleurs aujourd’hui directement la conséquence de sa présence médiatique des 30 dernières années. Après environ un an à la tête du Midi de TQS, le député de Portneuf et animateur se retirera de la télé. Vraiment? TQS, suite à un virage résultant d’une restructuration post-faillite, décidait cette semaine de changer sa programmation du midi et de laisser aller Arthur. Pour combien de temps c’est la vraie question car quand André Arthur annonce sa retraite, nous savons tous que c’est juste pour prendre quelques semaines de congé… Moi je reste avec lui jusqu’à la fin si on veut bien de moi, la fin n’étant certainement pas le retrait des ondes du Midi, mais quelque chose de bien plus éloigné que ça. Et pour la petite histoire, ouais, il avait raison…! Enfin, si on analyse froidement les cotes d’écoute du Midi sur TQS, on peut dire qu’André Arthur a attiré l’équivalent d’un stade olympique plein à rabord et d’un Centre Bell rempli à craquer, 5 jours par semaine, pendant près d’un an à la fin de son contrat. Si Arthur était chanteur ou membre d’un groupe rock, il serait reconnu comme le top des artistes au Québec avec de tels résultats qui dépassent notre Céline nationale. Malheureusement quand on fait du journalisme, ça ne compte pas.