Un médicament contre le cancer pour débusquer le VIH

Radio-Canada

Une catégorie de médicaments couramment employés dans le traitement du cancer permettrait de débusquer le VIH-sida lorsqu’il se cache sous forme latente dans le sang des malades, affirment des chercheurs américains.

Dr David Margolis Dr David Margolis  Photo :  Université de la Caroline du Nord

Selon le Dr David Margolis et ses collègues de l’Université de la Caroline du Nord à Chapel Hill, cette nouvelle théorie pourrait éventuellement permettre de venir à bout du virus à l’état latent dans les cellules.

Contexte

La capacité du génome du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) à se cacher dans certaines cellules et à se réactiver après avoir hiberné constitue un obstacle majeur pour la guérison complète et définitive des personnes infectées.

Le fait de débusquer le virus dans ses retranchements permettrait aux médecins de mieux cibler ces cellules hôtes alors que le virus lui-même meurt rapidement hors de ces réservoirs.

Le Dr Margolis estime que cette avenue de recherche mènera à un remède contre le sida.

Le vorinostat, médicament généralement utilisé contre la leucémie, a été utilisé pour réactiver le VIH dormant dans les cellules CD4+T (cellules du système immunitaire) et ainsi le démasquer chez huit patients.

Ces participants suivaient également un traitement antirétroviral, ce qui arrête la multiplication du VIH, mais ne l’élimine pas, ce qui oblige à prendre le traitement à vie.

Le virus a pu être localisé après une seule dose du médicament, affirment les chercheurs, qui soulignent que le vorinostat peut avoir des effets toxiques et que cet essai ne peut constituer qu’une première indication.

« D’après ce que nous savons, tous les virus en circulation chez des patients en traitement (antirétroviral) ne peuvent pénétrer dans les cellules, car ils sont bloqués par la thérapie. Et sans cellule hôte, le virus meurt en quelques minutes. » — Dr Margolis

L’immunologiste Quentin Sattentau qualifie ces résultats de prometteurs, mais souligne que d’autres types de cellules-réservoirs de VIH, y compris dans le cerveau, pourraient ne pas répondre au traitement.

Beaucoup de chemin reste donc à parcourir avant de savoir si un tel traitement peut fonctionner pour éliminer complètement le VIH d’une personne infectée.

Le détail de ces travaux est publié dans le magazine Nature.

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