Le débat sur l’euthanasie se transporte au Québec
Le débat sur la fin de vie dans la dignité est d’actualité au Québec et malgré l’inconfort causé
par une telle réflexion, il est nécessaire d’en parler ouvertement afin que l’on comprenne bien
la différence entre le suicide assisté et l’euthanasie médicale et ses conséquences.
En 1995, j’ai rédigé pour un
magazine gai du Québec un
dossier provocateur de par sa
nature même qui portait le titre:
Le suicide assisté, Le dernier
véritable pouvoir.
N’oublions pas qu’en 1995, le
monde vivait le pire de l’épidémie
du SIDA avec des centaines
de morts par année rien
qu’au Québec (près de 30%
des hommes gais du Québec
sont morts de cette maladie à
une certaine époque) et juste
avant l’arrivée de la trithérapie
qui allait révolutionner le taux
de survie des patients atteints
de cette maladie. La question
sur l’euthanasie devait donc se
poser dans ce cas du moins.
Depuis, on se contente, dans le
milieu médical, de nier son existence
tout en offrant aux grands
malades des traitements de fin
de vie qui “peuvent potentiellement
causer la mort”, une
euthanasie cachée mais réelle.
portant de souligner que dans
toute cette réflexion et peu
importent les croyances religieuses,
il faudra identifier non
pas que la façon d’accéder à
l’euthanasie pour les personnes
qui en feront la demande, mais
surtout, comment éviter les
abus et les morts résultant de
l’incompréhension ou de la perception
de mauvais signaux.
Si l’État s’intéresse à la question,
c’est qu’il gagne à mettre
fin à des traitements coûteux
qui rapportent moins que les
impôts et taxes payés par les
personnes en fin de vie, ça
aussi il faudra en parler et surtout
se protéger contre un État
qui pourrait y voir un moyen
de contrôler son déficit. Il faut
aussi en parler pour se protéger
des abus communautaires
constatés en Suisse alors que
des gens se donnaient la mort
dans des stationnements, avec
des sacs de plastique remplis
d’hélium. Nous y reviendrons…
Tout d’abord, il faut faire la distinction
entre l’euthanasie et le
suicide assisté. Les deux actes
sont illégaux et criminels au
Canada. L’euthanasie, selon le
Centre National des Ressources
Textuelles et Lexicales est
“une mort douce, de laquelle
la souffrance est absente, soit
naturellement, soit par l’effet
d’une thérapeutique dans un
sommeil provoqué.” alors que le
suicide assisté, selon l’Encyclopédie
thématique du Curateur
Public du Québec, est “le fait
d’aider quelqu’un à se donner
volontairement la mort en lui
fournissant les renseignements
ou les moyens nécessaires, ou
les deux.”
Dans la lignée du débat lancé en
France par l’Association pour le
Droit de Mourir dans la Dignité,
qui tente de faire changer la législation
pour admettre certains
actes médicaux qui auront pour
effet d’abréger la vie et donc, le
temps de souffrance, il est im-