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Immunodéficience asiatique : pas le Sida mais une maladie auto-immune

Sunday, September 9th, 2012

Futura Santé

Depuis 2004, une immunodéficience, c’est-à-dire un affaiblissement des défenses de l’organisme, frappe des adultes asiatiques. La cause vient d’être déterminée : il s’agit d’une maladie auto-immune, le corps dirigeant des anticorps contre son propre système immunitaire. Ce n’est donc pas une nouvelle forme de Sida.

Cela fait 8 ans que la Thaïlande et Taïwan sont les principales victimes d’une nouvelle maladie étrange. Des adultes d’une cinquantaine d’années en moyenne présentent des maladies opportunistes, causées par des pathogènes normalement peu agressifs sauf dans les situations où le système de défense de l’organisme est affaibli. Cette immunodéficience est caractéristique du Sida, pourtant aucune trace du VIH n’a été décelée chez ces patients.

Les National Institutes of Health (NIH) américains mènent l’enquête depuis 2005 pour faire la lumière sur ce mystère rare qui frappe uniquement des populations à ascendances asiatiques. Certaines personnes en sont mortes même si aucune estimation chiffrée précise n’a pu être établie.

Une partie du voile vient d’être levée dans le New England Journal of Medicine. Les chercheurs y expliquent que la maladie est auto-immune, le système immunitaire produisant des anticorps dirigés contre l’interféron gamma, une protéine jouant un rôle crucial dans les défenses de l’organisme.

L’inhibition par l’organisme de l’interféron gamma

Ce travail a été mené au cœur de l’épidémie, en Thaïlande et à Taïwan. En tout, 203 personnes de 18 à 78 ans ont été recrutées. Parmi elles, 52 présentaient des infections à des mycobactéries non tuberculeuses (MNT), le plus souvent non pathogènes pour des individus en bonne santé mais causant par exemple des dommages pulmonaires chez les individus immunodéprimés. On comptait également 45 patients porteurs d’une autre infection opportuniste, avec ou sans co-infection par une MNT, 58 cas de tuberculose et 48 personnes en bonne santé.

Les mycobactéries non tuberculeuses, comme Mycobacterium fortuitum vue au microscope électronique à balayage, s'attaquent à différents organes du corps. Celle-ci par exemple crée des lésions cutanées. Elle s'attrape principalement après consommation d'eau infectée.
Les mycobactéries non tuberculeuses, comme Mycobacterium fortuitum vue au microscope électronique à balayage, s’attaquent à différents organes du corps. Celle-ci par exemple crée des lésions cutanées. Elle s’attrape principalement après consommation d’eau infectée. Souvent bénigne, elle peut prendre d’autres proportions chez des personnes immunodéficientes. © Margaret Williams, Janice Haney Carr, CDC, DP

Les seules différences notables entre ces groupes portaient sur les taux d’anticorps dirigés contre l’interféron gamma, une protéine stimulant l’activité des cellules tueuses de l’organisme, comme les lymphocytes Natural Killer ou les macrophages. Pour 88 % des personnes atteintes par les infections opportunistes, ces taux s’élevaient anormalement. Cette inhibition de l’interféron gamma par l’organisme lui-même est donc responsable de la maladie, celle-ci n’étant pas d’ordre viral (comme le Sida) ou bactérien, mais auto-immune.

Quel traitement pour cette immunodéficience ?

Reste maintenant à déterminer la cause sous-jacente qui pousse les cellules à produire en excès ces anticorps. Les auteurs supposent que la génétique y joue un rôle important, étant donné que seules des populations asiatiques, même exilées, y sont confrontées. En revanche, la maladie n’est pas familiale, ce qui exclut la possibilité d’un seul et unique gène mutant. D’autre part, l’environnement contribue très probablement à l’émergence de l’immunodéficience. Mais comment ? On l’ignore encore.

À l’heure actuelle, les médecins soignent les malades en traitant directement les infections avec des antibiotiques, ce qui fonctionne la plupart du temps. Mais cela ne résout pas le problème de fond. Les scientifiques du NIH travaillent donc à l’élaboration d’un traitement qui bloquerait la production d’anticorps dirigés contre l’interféron gamma.

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Une nouvelle maladie découverte en Asie

Sunday, August 26th, 2012

France Info

Les malades touchés par cette nouvelle affection sont tous asiatiques. Cette maladie ressemble au VIH, n’est pas un virus et n’est pas contagieuse. Mais elle réduit les défenses de l’organisme contre les infections.

 

Selon l’étude publiée dans le New England Journal of Medicine, les chercheurs ne disposent pas de chiffres précis sur le nombre de personnes atteintes ou de personnes décédées mais il semble que cette affection soit assez restreinte et très localisée.

On pourrait appeler cela une nouvelle déficience  du système immunitaire de certaines personnes,  leur organisme  ne se défend plus contre les infections comme cela se passe avec le VIH. Mais contrairement au VIH, cette maladie n’est pas contagieuse. Elle n’attaque pas les lymphocytes T mais une substance que nous fabriquons, l’interféron gamma qui est indispensable à la défense de notre organisme. Les causes de cette anomalie sont peut-être génétiques, peut-être environnementales peut-être les deux puisque seuls deux pays sont touchés, la Thaïlande et Taïwan.

A ce jour, une centaine de malades ont été identifiés. Il s’agit d’adultes d’une cinquantaine d’années. Aucun n’est porteur du VIH. Les symptômes sont proches de ceux de la tuberculose. On ignore si d’autres sont décédés de cette nouvelle maladie.

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VIH: L’Asie à un tournant critique

Wednesday, September 7th, 2011

Santelog
L’épidémie de VIH se trouve à un moment critique dans la région Asie-Pacifique. Si des progrès considérables ont été accomplis dans toute la région, ces progrès sont menacés par un manque d’attention aux populations à hauts risques d’infection et par l’insuffisance de fonds. Ce sont les conclusions du rapport “VIH dans la région Asie-Pacifique: objectif zéro”, présenté lors du congrès international sur le sida dans la région Asie-Pacifique (ICAAP).

Les progrès dans la Région ont été impressionnants, avec une chute de 20 % du nombre des nouvelles infections à VIH depuis 2001 et un taux d’accès à la thérapie antirétrovirale multiplié par trois depuis 2006, mais la plupart des pays de la région sont loin de réaliser les objectifs concernant l’accès universel à la prévention, au traitement et aux soins. Près de 5 millions de personnes vivent avec le VIH dans la région Asie-Pacifique (Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, Myanmar, Népal, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Thaïlande et Viet Nam), un chiffre stable depuis 2005. L’ensemble de la région a connu une diminution de 20 % du nombre des nouvelles infections entre 2001 et 2009 soit environ 400.000 nouvelles infections en moins.

Mais les progrès sont insuffisants: Le nombre de personnes ayant accès au traitement antirétroviral vital a triplé depuis 2006, atteignant 740 000 personnes mais plus de 60 % des personnes vivant dans la région, candidates au traitement n’y ont toujours pas accès. Le nombre de nouvelles infections et de décès chez l’Enfant a diminué d’environ 15%, s’élevant tout de même chaque année à près de 20.000.

Des tendances variables d’un pays à l’autre: En Chine, par exemple, 5 des 22 provinces du pays concentrent 53% des personnes vivant avec le VIH. En Papouasie, les niveaux d’infection à VIH sont 15 fois plus élevés que la moyenne nationale en Indonésie. La Thaïlande est le seul pays asiatique qui affiche une prévalence du VIH proche de 1% et au Cambodge, la prévalence du VIH chez les adultes a diminué de 1,2%.

Les groupes à risque insuffisamment ciblés: Les infections à VIH restent concentrées parmi les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les professionnel(le)s du sexe. Environ 16% des usagers de drogues injectables sont séropositifs au VIH, et jusqu’à 30% à 50% dans certains pays comme la Thaïlande et le Vietnam.

De 5 à jusqu’à 29% des HSH sont touchés, en particulier dans certaines régions de l’Inde. Idem pour les professionnelle du sexe. Une proportion importante des nouvelles infections à VIH au sein de ces groupes à risque survient chez les jeunes de moins de 25 ans. Bien entendu, dans ces pays, la plupart des programmes destinés à protéger ces populations de l’infection à VIH sont inadaptés et la stigmatisation des populations plus exposées au risque d’infection et la discrimination sont toujours très répandues. Environ 90 % des pays de la région conservent des lois et des politiques répressives qui barrent l’accès aux prestations vitales pour ces populations clés.

L’objectif “zéro”: “Réaliser l’objectif zéro nouvelle infection dans la région Asie-Pacifique exigera des réponses nationales reposant sur les meilleures données et preuves scientifiques existantes », déclare Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA. Les programmes liés au VIH doivent être dotés de ressources suffisantes et être fermement axés sur les populations clés”. Car la riposte au sida dans la région reste sous-financée: En 2009, 1,1 milliard $ a été alloué pour 30 pays de la région, c’est un tiers du financement requis pour réaliser les objectifs. L’aide internationale pour la lutte mondiale contre le sida stagne et a même diminué en 2010 et la baisse des dons internationaux menace les progrès accomplis.