«Guérir» l’ho- mosexualité par la torture

En Équateur, près de 200 établissements illégaux feraient encore subir des «thérapies» inhumaines à leurs patients, surtout à des jeunes femmes. La nouvelle ministre de la Santé, ouvertement lesbienne elle-même, promet de prendre les choses en main.
C’est une première en Amérique latine: une femme ouver- tement homosexuelle a rejoint le gouvernement. Ancienne dirigeante d’une organisation LGBT, Carina Vance Mafia a promis, entre autres, d’en finir avec un phénomène qui dé- fraie la chronique en Équateur depuis près de dix ans: celui des cliniques religieuses qui prétendent «guérir» les homo- sexuels. Le plus souvent, elles se livrent à ces «traitements» sous couvert de programmes de désintoxication.
Plus de 200 établissements de ce type ont été recensés. La plupart clandestins et non inscrits auprès des autorités sa- nitaires, ils auraient recours à la torture physique et psy- chologique envers leurs patients.
Le plus souvent, les victimes sont des jeunes femmes, mais également des gais et des personnes transgenres. Séques- trées – parfois pendant plusieurs années – elles seraient soumises à des privations et des humiliations constantes dans le but de les «rééduquer». Au début de l’année dernière, une femme de 24 ans a raconté ses deux ans de calvaire. Elle a témoigné avoir été, à plusieurs reprises, aspergée d’eau et d’urine pendant qu’elle était menottée et enchaînée. Ses parents ont tenté, en vain, de la faire libérer. Seuls 27 centres ont été fermés, à ce jour, dans un nombre réduit de régions.
L’Équateur a dépénalisé l’homosexualité en 1997, inscri- vant dans la foulée la protection contre la discrimination basée sur l’orientation sexuelle dans sa Constitution. C’était le premier État latino-américain à le faire. Il reconnaît les couples de même sexe depuis 2009.


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