L’écuyer québécois du prince

Cyberpresse

(Québec) Tout au long de la visite royale au Canada, le bras droit du prince William ne sera pas un énigmatique dignitaire britannique, mais un pilote d’hélicoptère de 37 ans de Québec.

Depuis le début mai, le capitaine Jean Leroux, qui fait partie du 442e Escadron de transport et sauvetage de la Force aérienne canadienne, à Comox, sur l’île de Vancouver, occupe la fonction d’écuyer du duc de Cambridge.

Autrefois attribué à la personne qui s’occupait des chevaux de la royauté ou des officiers supérieurs, le titre d’écuyer désigne aujourd’hui «l’assistant personnel» des membres de la famille royale lorsqu’ils sont en visite ou effectuent des sorties publiques.

Après deux mois de préparation entre Ottawa et Londres, le capitaine Leroux sera à l’avant-scène dès demain. Durant les neuf jours de la visite officielle de William et Kate au Canada, il sera toujours à proximité du couple royal et devra s’assurer que les «chorégraphies» prévues pour leurs différentes visites soient respectées.

«Lorsqu’on arrive quelque part, le temps est tellement compté qu’il faut savoir exactement où on s’en va, à telle place. Tout est minuté», explique le capitaine Leroux, joint à Londres. «Moi, je m’assure qu’on est à temps, à la bonne place et au bon moment.»

Jean Leroux, qui a grandi dans une famille de quatre enfants à Charlesbourg, dispose maintenant d’un bureau à Saint-James Palace, la résidence administrative officielle de la Couronne britannique à Londres, et côtoie régulièrement le prince William et sa nouvelle épouse, Katherine Middleton. En public, il appelle le prince «Son Altesse Royale» ou «Monsieur». Mais quand ils sont les deux seuls, c’est «William».

Pour le militaire, marié et père de deux petites filles, cette assignation est arrivée sans prévenir. Jean Leroux n’a jamais postulé pour devenir écuyer. Son major à Comox lui a appris sa nomination au téléphone, la veille du 1er avril.

«Je pensais que c’était un poisson d’avril, se souvient-il. Mais le lendemain, le commandant de l’escadre est venu me féliciter et, à ce moment-là, j’ai compris que ce n’était pas une farce!»

Avant de choisir son écuyer canadien, le prince William avait imposé trois critères de sélection. Il voulait qu’il soit un pilote de recherche et de sauvetage (comme lui dans la Royal Air Force), qu’il soit à peu près de son âge et soit bilingue.

Jean Leroux a rencontré le prince pour la première fois le 10 juin, au palais Saint-James. «C’était très amical comme discussion, raconte le capitaine. On a parlé environ une minute de ma fonction en tant qu’écuyer. Tout de suite après, on a changé de conversation et on a parlé de pilotage et de recherche et secours.»

Les deux hommes sont peut-être issus de milieux très différents, mais ce point en commun leur a permis de «cliquer».

«Je passe tellement de temps avec lui, à ses côtés, que c’est aussi bien qu’on ait une affinité», dit Jean Leroux. «Même s’il est né dans la royauté et que moi, je suis né dans la ville de Québec, en bout de ligne, on fait le même travail, on veut faire une différence dans la vie des autres et sauver des vies.»

En côtoyant le couple princier, le capitaine Leroux a appris à connaître l’homme et la femme derrière l’image. Il décrit William et Kate comme des gens calmes, chaleureux, décontractés, terre à terre et très efficaces.

Il a eu l’occasion de discuter avec les nouveaux mariés de leur façon de voir leur statut monarchique. «Ils font partie d’une famille privilégiée, mais ils se servent de cette position-là pour faire le bien autour d’eux», dit M. Leroux, citant en exemple la fondation du prince William et de son frère, Harry, qui soutient de nombreuses oeuvres de charité.

Le capitaine Leroux a maintenant hâte que les Canadiens et les Québécois fassent connaissance avec William et Kate. «C’est comme si tu connais quelqu’un qui est vraiment gentil et super, et t’as le goût de le présenter à tes amis», illustre-t-il.

Quant à son incroyable aventure royale, qui prend fin le 8 juillet, Jean Leroux se dit conscient de sa chance. «Je me sens très privilégié, dit-il. C’est une expérience qui n’arrivera qu’une fois, c’est sûr.»


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