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Premier manifeste algérien pour la dépénalisation de l’homosexualité

Sunday, September 8th, 2013

Algérie-focus.com

“En Algérie chacun a son combat, moi je suis solidaire avec tout le monde : les militants des droits de l’Homme, la cause des femmes, le combat pour les libertés démocratiques,etc… En revanche, tout ce beau monde n’a jamais manifesté sa solidarité avec moi, pour mes droits et revendications de la dépénalisation de l’homosexualité du code pénal algérien, qui condamne les homos en Algérie de 2 ans à 3 ans de prison ferme.”

Voici comment Zak Ostmane commence son manifeste pour l’homosexualité, le premier du genre en Algérie. Un manifeste public publié sur Facebook par le jeune activiste et qui fait couler beaucoup d’encre depuis le 4 septembre, date de sa mise en ligne.

Zak Ostmane y dénonce l’homophobie de la société algérienne, et les conditions dans lesquelles les homosexuels vivent en Algérie. Alors que dans plusieurs pays dans le monde, les gouvernements débattent de la question du mariage pour tous, l’Algérie emprisonne encore ses couples homosexuels. C’est l’article 338 du code pénal algérien qui régit cette pratique :

Tout coupable d’un acte d’homosexualité est puni d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et d’une amende de 500 à 2 000 DA soit de 5 à 20 euros et si l’un des auteurs est mineur de dix-huit ans, la peine à l’égard du majeur peut être élevée jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 10 000 DA soit 100 euros d’amende.

Certains prendront pour cause l’incompatibilité de l’Islam avec l’homosexualité, alors que d’autres comme Zak pointeront plutôt du doigt le manque de tolérance des Algériens.

Zak se considère comme laïc. Il ne comprend pas comment des homosexuels de par le monde, et quelle que soit leur religion, peuvent se considérer comme pratiquants. Interrogé par Algérie-Focus.com, le jeune homme pointe une incompatibilité et une forme d’hypocrisie :

Si on considère que l’homosexualité est jugée comme péché par les trois religions monothéistes, pourquoi donc être homo et pratiquant en même temps ? Je pense que c’est contradictoire.

Pour l’instant, le manifeste de Zak est très bien reçu au sein de l’élite nord-africaine. Il a notamment été relayé par plusieurs militants des Droits de l’Homme tel que l’écrivaine algérienne Wassila Tamzali, la réalisatrice tunisienne Nadia Al Fanni, la journaliste danoise d’origine tunisienne Mouna Daadouche, l’universitaire tunisienne Raja Sen Slama, ou encore la bloggeuse tunisienne Lina Ben Mhenni. Des artistes algériens ont aussi apporté leur soutien à Zak. Sur la page Facebook qui contient le manifeste, les commentaires sont davantage contrastés : un encouragement pour une insulte.

Après la publication de son texte, Zak considère qu’il reste beaucoup de travail à fournir avant que la condition des homosexuels ne s’améliore réellement en Afrique du Nord. Lui espère s’envoler pour des contrées plus accueillantes, accusant la communauté LGBT de ne pas être assez mobilisée, “de trop faire la fête au lieu de se battre pour ses droits”. Profondément engagé, Zak Ostmane revendique son droit à la différence :

Personne, n’a le droit de dire à quelqu’un que son amour pour un autre être humain est immoral.

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Manifeste du F.L.Q. Front de Libération du Québec

Tuesday, September 8th, 2009

Dans le cadre du débat portant sur le Moulin à Paroles devant être présenté à Québec en septembre 2009 et devant la possibilité de censure d’un document historique québécois, nous souhaitons le publier et le proposer à la lecture de toutes et tous afin que nous puissions toutes et tous faire notre propre opinion à l’abri des manipulations diverses. Voici intégralement le texte du manifeste du FLQ, lu sur les ondes de Radio-Canada en octobre 1970 par Gaétan Montreuil.

Le Front de libération du Québec n’est pas le messie, ni un Robin des bois des temps modernes. C’est un regroupement de travailleurs québécois qui sont décidés à tout mettre en oeuvre pour que le peuple du Québec prenne définitivement en mains son destin. Le Front de libération du Québec s’autofinance d’impôts volontaires (sic) prélevés à même les entreprises d’exploitation des ouvriers (banques, compagnies de finances, etc.).

«Les puissances d’argent du statu quo, la plupart des tuteurs traditionnels de notre peuple, ont obtenu la réaction qu’ils espéraient, le recul plutôt qu’un changement pour lequel nous avons travaillé comme jamais; pour lequel on va continuer à travailler. » René Lévesque, 29 avril 1970.

Nous avons cru un moment qu’il valait la peine de canaliser nos énergies, nos impatiences comme le dit si bien René Lévesque, dans le Parti québécois, mais la victoire libérale montre bien que ce qu’on appelle démocratie au Québec n’est en fait et depuis toujours que la « democracy » des riches. La victoire du Parti libéral en ce sens n’est en fait que la victoire des faiseurs d’élections Simard-Cotroni. En conséquence, le parlementarisme britannique, c’est bien fini et le Front de libération du Québec ne se laissera jamais distraire par les miettes électorales que les capitalistes anglo-saxons lancent dans la basse-cour québécoise à tous les quatre ans. Nombre de Québécois ont compris et ils vont agir. Bourassa dans l’année qui vient va prendre de la maturité : 100,000 travailleurs révolutionnaires et armés!

Oui il y en a des raisons à la victoire libérale. Oui il y en a des raisons à la pauvreté, au chômage, aux taudis, au fait que vous M. Bergeron de la rue Visitation et aussi vous M. Legendre de Ville de Laval qui gagnez 10,000 dollars par année, vous ne vous sentiez pas libres en notre pays le Québec.

Oui il y en a des raisons, et les gars de la Lord les connaissent, les pêcheurs de la Gaspésie, les travailleurs de la côte Nord, les mineurs de la Iron Ore, de Québec Cartier Mining, de la Noranda les connaissent eux aussi ces raisons. Et les braves travailleurs de Cabano que l’on a tenté de fourrer une fois de plus en savent des tas de raisons.

Oui il y en a des raisons pour que vous M.Tremblay de la rue Panet et vous M.Cloutier qui travaillez dans la construction à Saint-Jérôme, vous ne puissiez vous payer des «vaisseaux d’or» avec la belle zizique et tout le fling flang comme l’a fait Drapeau-l’aristocrate, celui qui se préoccupe tellement des taudis qu’il a fait placer des panneaux de couleurs devant ceux-ci pour ne pas que les riches touristes voient notre misère.

Oui il y en a des raisons pour que vous Madame Lemay de St-Hyacinthe vous ne puissiez vous payer des petits voyages en Floride comme le font avec notre argent tous les sales juges et députés.

Les braves travailleurs de la Vickers et ceux de la Davie Ship les savent ces raisons, eux à qui l’on n’a donné aucune raison qu’ils voulaient se syndiquer et à qui les sales juges ont fait payer plus de deux millions de dollars parce qu’ils avaient voulu exercer ce droit élémentaire. Les gars de Murdochville la connaissent la justice et ils en connaissent des tas de raisons.

Oui il y en a des raisons pour que vous M. Lachance de la rue Ste-Marguerite, vous alliez noyer votre désespoir, votre rancoeur et votre rage dans la bière du chien à Molson. Et toi, Lachance fils avec tes cigarettes de mari…

Oui il y en a des raisons pour que vous, les assistés sociaux, on vous tienne de génération en génération sur le bien-être social. Il y en a des tas de raisons, les travailleurs de la domptar à Windsor et à East Angus les savent. Et les travailleurs de la Squibb et de la Ayers et les gars de la Régie des Alcools et ceux de la Seven Up et de Victoria Precision, et les cols bleus de Laval et de Montréal et les gars de Lapalme en savent des tas de raisons.

Nous en avons soupé du fédéralisme canadian qui pénalise les producteurs laitiers du Québec pour satisfaire aux besoins anglo-saxons du Commonwealth; qui maintient les braves chauffeurs de taxi de Montréal dans un état de demi-esclaves en protégeant honteusement le monopole exclusif de l’écoeurant Murray Hill et de son propriétaire-assassin Charles Hershorn et de son fils Paul qui, à maintes reprises, le soir du 7 octobre, arracha des mains de ses employés le fusil de calibre 12 pour tirer sur les chauffeurs et blesser ainsi mortellement le caporal Dumas, tué en tant que manifestant; qui pratique une politique insensée des importations en jetant un à un dans la rue les petits salariés des Textiles et de la Chaussure, les plus bafoués au Québec, aux profits d’une poignée de maudits «money-makers » roulant en cadillac; qui classe la nation québécoise au rang des minorités ethniques du Canada.

Nous en avons soupé, et de plus en plus de Québécois également, d’un gouvernement de mitaines qui fait mille et une acrobaties pour charmer les millionnaires américains en les suppliant de venir investir au Québec, la Belle Province où des milliers de milles carrés de forêts remplies de gibier et de lacs poissonneux sont la propriété exclusive de ces mêmes Seigneurs tout-puissants du XXe siècle; d’un hypocrite à la Bourassa qui s’appuie sur les blindés de la Brinks, véritable symbole de l’occupation étrangère au Québec, pour tenir les pauvres «natives» québécois dans la peur de la misère et du chômage auxquels nous sommes tant habitués; de nos impôts que l’envoyé d’Ottawa au Québec veut donner aux boss anglophones pour les «inciter », ma chère, à parler français, à négocier en français : repeat after me : «cheap labor means main-d’oeuvre à bon marché»; des promesses de travail et de prospérité, alors que nous serons toujours les serviteurs assidus et les lèche-bottes des big-shot, tant qu’il y aura des Westmount, des Town of Mount-Royal, des Hampstead, des Outremont, tous ces véritables châteaux forts de la haute finance de la rue Saint-Jacques et de la Wall Street, tant que nous tous, Québécois, n’aurons pas chassé par tous les moyens, y compris la dynamite et les armes, ces big-boss de l’économie et de la politique, prêts à toutes les bassesses pour mieux nous fourrer.

Nous vivons dans une société d’esclaves terrorisés, terrorisés par les grands patrons, Steinberg, Clark, Bronfman, Smith, Neapole, Timmins, Geoffrion, J.L. Lévesque, Hershorn, Thompson, Nesbitt, Desmarais, Kierans (à côté de ça, Rémi Popol la garcette, Drapeau le dog, Bourassa le serin des Simard, Trudeau la tapette, c’est des peanuts!).

Terrorisés par l’Église capitaliste romaine, même si ça paraît de moins en moins (à qui appartient la Place de la Bourse?), par les paiements à rembourser à la Household Finance, par la publicité des grands maîtres de la consommation, Eaton, Simpson, Morgan, Steinberg, General Motors…; terrorisés par les lieux fermés de la science et de la culture que sont les universités et par leurs singes-directeurs Gaudry et Dorais et par le sous-singe Robert Shaw. Nous sommes de plus en plus nombreux à connaître cette société terroriste et le jour s’en vient où tous les Westmount du Québec disparaîtront de la carte.

Travailleurs de la production, des mines et des forêts; travailleurs des services, enseignants et étudiants, chômeurs, prenez ce qui vous appartient, votre travail, votre détermination et votre liberté.

Et vous, les travailleurs de la General Electric, c’est vous qui faites fonctionner vos usines; vous seuls êtes capables de produire; sans vous, General Electric n’est rien!

Travailleurs du Québec, commencez dès aujourd’hui à reprendre ce qui vous appartient; prenez vous-mêmes ce qui est à vous. Vous seuls connaissez vos usines, vos machines, vos hôtels, vos universités, vos syndicats; n’attendez pas d’organisation miracle.

Faites vous-mêmes votre révolution dans vos quartiers, dans vos milieux de travail. Et si vous ne le faites pas vous-mêmes, d’autres usurpateurs technocrates ou autres remplaceront la poignée de fumeurs de cigares que nous connaissons maintenant et tout sera à refaire. Vous seuls êtes capables de bâtir une société libre.

Il nous faut lutter, non plus un à un, mais en s’unissant, jusqu’à la victoire, avec tous les moyens que l’on possède comme l’ont fait les Patriotes de 1837-1838 (ceux que Notre sainte mère l’Église s’est empressée d’excommunier pour mieux se vendre aux intérêts britanniques).

Qu’aux quatre coins du Québec, ceux qu’on a osé traiter avec dédain de lousy French et d’alcooliques entreprennent vigoureusement le combat contre les matraqueurs de la liberté et de la justice et mettent hors d’état de nuire tous ces professionnels du hold-up et de l’escroquerie : banquiers, businessmen, juges et politicailleurs vendus!!!

Vive le Québec libre!
Vives les camarades prisonniers politiques!
Vive la révolution québécoise!
Vive le Front de libération du Québec!