Zoothérapie au Canada

Au Canada, environ 50 % des ménages ont un animal domesti-
que, tandis quʼen France, on dénombre environ 200 000 chiens, à Paris
seulement. Notre engouement pour les animaux ne cesse dʼaugmenter.
Ainsi, pendant que certaines de ces bonnes bêtes sont de fidèles compa-
gnons, il nʼest pas surprenant que dʼautres deviennent « thérapeutes ».
La zoothérapie, ou thérapie assistée par lʼanimal, est un programme
structuré dʼinterventions ou de soins quʼun thérapeute prodigue à son
patient, avec lʼaide ou en présence dʼun animal. Elle vise à maintenir ou
à améliorer la santé des personnes souffrant de divers troubles, aussi bien
physiques que cognitifs, psychologiques ou sociaux.
La zoothérapie diffère de ce que lʼon appelle les activités assistées par
lʼanimal (AAA) qui sont plutôt destinées à motiver, éduquer ou divertir
des personnes. Contrairement à la zoothérapie, les AAA qui sont prati-
quées dans divers contextes (thérapeutique, scolaire, carcéral ou autre)
nʼont pas de visées spécifiquement thérapeutiques, même si elles sont
bénéfiques pour la santé. Bien que certains intervenants en AAA soient
des professionnels de la santé, ce nʼest pas une condition essentielle,
comme cʼest le cas en zoothérapie. Le fait dʼavoir un animal domestique
nʼest pas à proprement parler de la zoothérapie. Nous en traitons tout de
même dans cette fiche puisque de nombreuses études ont démontré les
bienfaits que cela peut avoir sur la santé : réduction du stress, meilleure
récupération postopératoire, diminution de la pression artérielle, etc.
Dʼhier à aujourdʼhui
Les premiers écrits 11 sur lʼusage thérapeutique des bêtes indiquent
quʼon se servait des animaux de la ferme en traitements complémentai-
res chez les patients souffrant de troubles psychiatriques. Toutefois, ce
sont les infirmières qui ont implanté la pratique en milieu thérapeutique.Florence Nightingale, fondatrice des techniques infirmières mo-
dernes, fut lʼune des pionnières dans lʼemploi dʼanimaux pour améliorer
la qualité de vie des patients. Durant la guerre de Crimée (1854-1856),
elle gardait une tortue à lʼhôpital parce quʼelle savait, pour avoir observé
le comportement des animaux depuis sa tendre enfance, que ceux-ci
avaient le pouvoir de réconforter les gens et de diminuer leur anxiété.
Sa contribution a été reconnue par le psychiatre américain Boris M.
Levinson, que lʼon considère comme le père de la zoothérapie. Au cours
des années 1950, il fut lʼun des premiers à rapporter le bien-fondé de
lʼutilisation dʼanimaux de compagnie dans le traitement des troubles
psychiatriques. De nos jours, la zoothérapie ainsi que les activités in-
cluant la présence dʼun animal se retrouvent dans une variété de cadres
thérapeutiques. Plusieurs organismes,12 à 14 qui en font la promotion,
aident les établissements de santé à mettre sur pied des programmes et à
former des professionnels dans le domaine.
Le « pouvoir » de lʼanimal
Selon plusieurs chercheurs, le pouvoir thérapeutique de la zoothérapie découlerait
de la relation humain-animal qui contribue à augmenter lʼestime de soi et à combler
une part de nos besoins psychologiques et émotionnels, comme ceux de se sentir
aimé « inconditionnellement », de se sentir utile, dʼavoir un lien avec la nature, etc.
À cause de la sympathie spontanée quʼéprouvent bon nombre de per-
sonnes envers les animaux, on considère que leur présence est un im-
portant facteur de réduction du stress, un soutien moral pour surmonter
un moment difficile (comme un deuil), ainsi quʼun moyen de sortir de
lʼisolement et de communiquer ses émotions. On croit aussi que la pré-
sence de lʼanimal a un effet catalyseur1 qui peut contribuer à modifier
le comportement de lʼindividu et servir dʼinstrument de projection. Par
exemple, dans le cadre dʼune psychothérapie, il se peut quʼune personne
qui perçoit de la tristesse ou de la colère dans le regard de lʼanimal pro-
jette en réalité son propre sentiment intérieur sur celui-ci.
Chien, cheval, chat, mouffette, poisson…
En zoothérapie, on utilise très souvent le chien à cause de sa nature
obéissante, de la facilité à le transporter et à lʼentraîner, et aussi parce
quʼen général les gens ont de la sympathie pour les chiens. Toutefois,
on peut tout aussi bien utiliser un poisson rouge quʼun chat, des ani-
maux de ferme (vache, cochon, etc.) quʼune tortue! Selon le besoin
du zoothérapeute, certains animaux apprennent à exécuter des mou-
vements particuliers ou à répondre à des commandes spécifiques.

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Roger-Luc Chayer Journaliste et éditeur de Gay Globe TV et de la Revue Le Point
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