CRIMINALISATION DU VIH Un nouveau rapport percutant!

Seronet

La prise de position est récente (2 mai 2014) et particulièrement importante par son ampleur et son sujet. Cette prise de position prise par plus de 70 experts scientifiques des quatre coins du Canada avance que «le droit criminel actuel va trop loin dans les poursuites pour non-divulgation du VIH».

«Le 2 mai, plus de 70 experts scientifiques des quatre coins du Canada ont rendu public un important énoncé de consensus faisant état de la possibilité de faible à nulle qu’une personne vivant avec le VIH transmette le virus dans diverses situations», explique d’entrée le communiqué de presse du Réseau juridique canadien VIH/sida. Ce texte est sorti «en réponse à une préoccupation selon laquelle une piètre appréciation de la compréhension scientifique du VIH et de sa transmission contribue au recours excessif à des accusations criminelles pour des allégations de non-divulgation de la séropositivité au VIH». «Nous accueillons favorablement les interventions de scientifiques dénonçant les nombreuses poursuites injustes à l’encontre de personnes séropositives au VIH qui ont cours, au Canada, et qui conduisent trop souvent à des peines draconiennes pour des actes qui ne comportaient pas de risque significatif de transmission du virus», indique le communiqué. «Aujourd’hui, des scientifiques exposent à leur tour leurs préoccupations devant la sur-utilisation continue de certains chefs d’accusation parmi les plus sérieux du Code criminel, dans des circonstances où des poursuites sont totalement injustifiées. Dans l’énoncé de consentement publié aujourd’hui, ils adressent un message clair aux procureurs de la Couronne et aux juges, les exhortant à la retenue», explique le Réseau. «Entre autres, la science appuie la position selon laquelle des personnes qui pratiquent le sécurisexe (par exemple en utilisant un condom) ou qui suivent une thérapie antirétrovirale efficace ne devraient pas être poursuivies ni déclarées coupables de non-divulgation du VIH. Des poursuites dans de telles circonstances vont à l’encontre des données scientifiques disponibles, qui démontrent que le risque de transmission est négligeable, voire nul. Un tel recours abusif au droit criminel ne contribue en rien à ralentir l’épidémie du VIH ; il éloigne les gens d’un accès à des services efficaces de prévention, de soins, de traitement et de soutien pour le VIH».

«Nous saluons la position exprimée aujourd’hui par des experts médicaux et des scientifiques des quatre coins du Canada et appuyée par l’Association pour la microbiologie médicale et l’infectiologie Canada. Il est temps que le système de justice pénale canadien tienne compte de ce que la science révèle au sujet du VIH et de sa transmission ; ces preuves ne peuvent être légitimement écartées», conclut le réseau.


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