L’Hémochromatose et la baisse de testostérone chez l’homme

Gay Globe Magazine / Roger-Luc Chayer

Michel en a assez de sombrer dans un état très intense de fatigue tous les midis, allant jusqu’à voir un voile blanc devant ses yeux et perdre sa capacité de concentration, lui qui doit être performant au travail sur le plan intellectuel. Il décide donc de consulter et pendant 3 ans, de vivre les dédales de la médecine québécoise pour finir avec une explication simple, l’hémochromatose, une maladie génétique commune chez les francophones…

Ses principaux symptômes étaient d’ailleurs la perte de libido et l’impossibilité d’obtenir une érection lors de ses activités sexuelles et comme gai, Michel avait de quoi s’inquiéter puisqu’il n’avait que 38 ans. Confronté à ce problème, son médecin de famille, visiblement mal à l’aise de parler sexe avec un gai, lui a indiqué qu’il ne pouvait pas l’aider, sans se donner la peine de faire quelques vérifications de routine via des prises de sang.

Déçu de la réaction de son médecin, Michel décide d’aller consulter un médecin de l’Institut québécois d’Andropause dont il avait entendu parler par un ami. Dès la première visite, le médecin lui prescrit quelques analyses sanguines et détecte rapidement une très faible production de testostérone, l’hormone masculine responsable de la libido et du désir sexuel de même que de la force musculaire et de l’énergie. Il lui prescrit alors un supplément hormonal sous forme de gel de testostérone. Les mois passent et malgré la médication, rien à faire, le niveau de testo dans le sang ne monte pas. La normale étant à 25, Michel reste à 7, que faire?

Et soudain son médecin à une bonne idée, et si cette attaque contre la testo était causée par une Hémochromatose? Une maladie génétique causant une forte accumulation de fer dans le sang qui a pour effet de nuire au fonctionnement de nombreux organes comme le coeur, le foie, les intestins, l’hypophyse et qui attaque directement les gonades, ces glandes masculines productrices de testostérone.
Petit test génétique à l’hôpital et Bingo! Le résultat est clair: Positif et porteur de deux allèles génétiques hétérozygotes causant l’hémochromatose! Voilà qui change la donne et permet une nouvelle approche pour Michel qui doit dorénavant se faire retirer 500ml de sang à l’hôpital toutes les 6 semaines, à vie ou du moins, jusqu’à ce que ses niveaux de fer redeviennent normaux dans le sang, réglant du coup la cause de ses problèmes de fatigue et ses problèmes sexuels. L’hémochromatose serait selon de nombreux chercheurs la principale cause de la baisse de production de la testostérone chez les hommes québécois, ces gènes défectueux étant présents principalement à cause de nos origines françaises.

Avec des phlébotomies (saignées) régulières et un supplément hormonal, Michel est redevenu l’homme de sa jeunesse avec une excellente forme et une vie sexuelle plus épanouie.

Si vous soupçonnez une baisse de production de la testostérone, il suffit de demander au médecin une mesure sanguine, une mesure du taux de fer et s’il le faut, une analyse génétique de l’hémochromatose et vous aurez ainsi un portrait exact de la situation…


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